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Aujourd'hui dans "Punchline", Olivier de Keranflec’h et ses invités débattent des politiques qui sont prêts à tout pour contrer le RN.
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Transcription
00:00Et de retour sur CNews et sur Europe, un punchline pour cette dernière partie avec
00:05Gabriel Cluzel, Véronique Jacquier, Louis Dragnel est toujours là, Arnaud Bénédétier,
00:10Nathan Dever qui textote sur Espoli, mon cher Nathan, est-ce bien élevé plutôt ?
00:16Je ne vais pas dire à qui il est écrivain, mais il le sait.
00:17Allez, dernière ligne droite donc avant le second tour des législatives et cette semaine qui a
00:23été marquée par des consignes, toujours dans le même sens d'ailleurs, de la gauche,
00:27sauf LFI, précisons-le, aux Républicains, il faut faire barrage au Rassemblement National,
00:33dans cette perspective les alliances se nouent, les coalitions se renforcent,
00:37quitte à voir notamment Édouard Philippe déclarer voter pour un communiste.
00:42On fait le point avec Célia Gruyère et on en parle ensuite.
00:44Un seul objectif pour ce second tour des législatives, empêcher une majorité absolue
00:50du RN, une volonté qui a mené à plus de 200 désistements et parfois au profit de
00:55candidats qui sont loin de partager la même ligne de pensée.
00:58Dans la sixième circonscription du Calvados, le candidat du Nouveau Front Populaire arrivé
01:03troisième se retire au profit de l'ex-première ministre Elisabeth Borne, qui était derrière le
01:08candidat du RN. Gérald Darmanin se retrouve dans le même cas de figure. La candidate investie par
01:14LFI dans le Nord se désiste face au ministre de l'Intérieur pour faire barrage au RN arrivé
01:19deuxième. Autre cas, dans la quatrième circonscription de la Sarthe, la candidate
01:23macroniste s'est désistée au profit de la France Insoumise. En plus de ces désistements,
01:28certains candidats sont prêts à voter pour d'autres totalement opposés pour faire barrage au RN.
01:33C'est par exemple le cas d'Edouard Philippe qui a annoncé voter pour un candidat communiste.
01:38Face à ces nombreuses situations, Jordan Bardella a dénoncé sur TF1 ce lundi une
01:43alliance contre nature entre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron.
01:46Alors il est vrai que tout au long de ces quinze jours, nous en avons beaucoup parlé,
01:50nous avons observé de toutes parts des offensives anti-RN, le RN d'ailleurs sans cesse renvoyé à son
01:56histoire. Mais ce qui n'est jamais le cas de la gauche, des communistes, plus précisément Arnaud
02:02Benedetti. Pour rappel, les communistes c'est 100 millions de morts, 750 000 personnes exécutées
02:07en URSS au cours de la Grande Terreur notamment. Pourquoi selon vous nous sommes héritiers d'une
02:13histoire où l'on pardonne tout finalement aux communistes à en croire le vote d'Edouard
02:19Philippe, de Xavier Bertrand ? Comment vous le comprenez ? Alors il faut quand même se souvenir
02:22que dans l'histoire politique de la France, il y a eu quand même un courant très anticommuniste
02:25qui était libéral, de droite. La réalité c'est qu'à proportion que, si vous voulez,
02:30le parti communiste a perdu de son influence dans la vie politique française, d'une certaine
02:35manière une forme d'indulgence est réapparue vis-à-vis d'un mouvement dont on considérait
02:41que finalement il avait changé. Alors il y a un autre aspect qui joue vraisemblablement si vous
02:44voulez en faveur, et de manière à mon avis très excessive en l'occurrence parce que vous avez
02:49raison de rappeler le poids du communisme dans un certain nombre de crimes de masse au XXe siècle,
02:55c'est la seconde guerre mondiale. Et la seconde guerre mondiale, le fait que le parti communiste
03:00est considéré à partir de 1941, il faut le rappeler, est un parti de résistance. C'est le fameux mythe
03:07des 100 000 fusillés qui a été largement déployé après guerre. Il ne faut jamais oublier que le
03:14général de Gaulle va négocier avec les communistes. Dans le conseil national de la résistance,
03:19les communistes jouent un rôle tout à fait important, que le général de Gaulle va les
03:25faire rentrer au gouvernement quand il revient en France en août 1944, même s'il les contient
03:33d'ailleurs, parce qu'il les désarmera, il fera en sorte plus rougressivement d'essayer de les
03:37écarter. Mais il y a le poids, finalement il y a une espèce d'indulgence collective qui est liée
03:42spécifiquement à l'histoire de France, vraisemblablement, et au fait que depuis quelques
03:49années, depuis maintenant une vingtaine d'années, depuis 25 ans, 30 ans, depuis que le parti
03:53communiste a commencé à décliner électoralement, il y a une forme d'indulgence, de bienveillance
03:59qui aujourd'hui caractérise la relation des élites avec le parti communiste. Et d'ailleurs, effectivement,
04:07c'est l'objet d'une tribune de la philosophe Chantal Delsol dans les colonnes du Figaro publiée
04:12hier. Seule la gauche peut soutenir des terroristes et continuer à donner des leçons de morale,
04:18dit-elle Nathan Devers. Et c'est vrai qu'on observe un deux poids, deux mesures, finalement.
04:21Oui, même en dehors de la question simplement des communistes. Pour ma part, j'appelle à avoir la
04:26même intransigeance, Nathan Devers, sans deux poids, deux mesures, quel que soit le bord politique
04:31dont on parle. La même intransigeance vis-à-vis des monstres politiques qui émanent de la droite
04:35que des monstres politiques qui, dans l'histoire, ont pu émaner de la gauche. Et en l'occurrence,
04:41vous avez cité l'URSS, on pourrait en citer d'autres. Il y en a eu. Et là, même, sortons de
04:46la question des communistes une seconde. Quand on voit depuis un an, même un peu plus, un certain
04:52nombre d'élus de la France insoumise, pas tous, mais certains qui ont des comportements qui sont
04:57inacceptables, il me semble très, très important de ne pas avoir deux poids, deux mesures et de
05:01dire que quand il y a de l'antisémitisme, du racisme, de l'homophobie, de la misogynie,
05:06je fais aussi allusion, c'est pas des politiques, mais au clip de rap contre le RN où il y avait
05:10des propos hallucinants sur les femmes, sur les francs-maçons, etc. Il faut être intransigeant.
05:13Sur les communistes, j'aimerais juste dire deux choses. La première, quand même, c'est que dans
05:16l'histoire française, pas tellement politique, mais même intellectuelle, ça fait belle lurette
05:20que les communistes ont eu un sacré procès dans les années 70, quand même, tout ce qui s'est joué
05:26dans la gauche intellectuelle, notamment le mouvement des nouveaux philosophes, mais pas
05:28que. C'était précisément ça. Gabrielle Cluzel, hoche de la tête, elle vous répondra. Mais juste
05:32une dernière chose, c'est que quand même, si on regarde le parti communiste français, juste le
05:37français, alors il y a eu en effet entre 40 et 41 décomportements, pas de tous, mais de certains
05:42communistes qui ont été absolument honteux de l'acheter, voire pour certains, quasiment de
05:46collaboration. Mais ce n'était pas tout le parti communiste. Mais il faut quand même dire une chose.
05:50Thorez part en Union soviétique en 1939, quand la France déclare la guerre à l'Allemagne.
05:56Il faut rappeler quand même l'effet aussi.
05:59Il a arrêté mes soeurs-filles pendant l'occupation.
06:01Il faut juste aussi dire une chose, c'est que l'héritage politique français,
06:07juste franco-français du parti communiste, c'est aussi des avancées sociales dont nous continuons
06:12de bénéficier. Et c'est aussi, même à l'échelle municipale, une politique culturelle. Il y a
06:16énormément de gens, même de gens de droite, qui ont grandi dans des mairies communistes et qui
06:19vraiment peuvent le dire et en témoigner, qui ont eu accès à une mairie qui avait un souci de
06:27diffuser la culture auprès du plus grand nombre.
06:30Élargissons, Gabriel Puzel, puisque je vais encore la reprendre des termes de Chantal Delsol,
06:36philosophe, dans une tribune signée dans Le Figaro, et elle dit que les discours pro-amas
06:43passent aujourd'hui pour d'aimables questions de débat. Bref, que là encore, tout est pardonné
06:48aujourd'hui, finalement. Non, mais c'est évident. Et moi, je ne suis pas d'accord. Il y a eu une
06:52forme d'indulgence depuis des dizaines d'années avec le communisme. Le communisme, c'est des
06:57millions de morts. Vous avez parlé des 100 millions de morts, des exécutions sommaires. Il y a
07:00aussi la famine. On a beaucoup parlé de l'Ukraine. Il faudra aller demander aux Ukrainiens ce qu'ils
07:04ont pensé de l'holodomor. D'ailleurs, vous parliez de Poutine. Si aujourd'hui, Poutine, qui vient du
07:09KGB, peut diriger la Russie, c'est aussi parce qu'on a eu une grande indulgence. Il n'y a pas eu
07:14de débolchevisation comme il y a eu une dénazification. Vous verriez quelqu'un qui vient
07:17de la Gestapo qui dirigerait l'Allemagne. Non, et ça, c'est lié à cette indulgence avec le
07:23communisme. Et moi, ce que je vois, c'est qu'aujourd'hui, on reproche aux dirigeants du
07:30Rassemblement National tel ou tel fondateur qui serait issu des FNSS. Mais Dieu merci, il n'y a
07:36personne au Rassemblement National qui se réclame de cette idéologie-là. Aujourd'hui, il y a des
07:40gens qui se réclament. Mais le Rassemblement National est un ennemi précieux à la fois pour
07:44les Républicains, pour Emmanuel Macron. On trouve qu'il est sympa. On trouve que Fabien Roussel,
07:47comme il accepte de prendre de la viande, c'est un communiste sympa. Il n'y a pas plus de communistes
07:52sympas que de nazis sympas. Mais il a été battu, comme l'a rappelé Louis Legrange. Mais le
07:56problème, c'est que c'est une autre chose aujourd'hui. Véronique Jacquier, le RN est un
08:01ennemi précieux, en tout cas pour Emmanuel Macron, pour les Républicains, pour tous les partis
08:05politiques aujourd'hui aussi. Oui, c'est un ennemi précieux qui leur permet d'éviter de faire de la
08:10vraie politique et de penser véritablement aux Français. Mais effectivement, dans notre pays,
08:14il y a quand même une fascination pour le communisme, pour la révolution bolchevique.
08:18Alors vous l'expliquez comment, justement ?
08:20Mais non, mais qui nous renvoie directement à la matrice révolutionnaire.
08:22Française.
08:23Ce fantasme, encore, qu'on aime les révolutionnaires. On traite Jean-Luc Mélenchon de Robespierre comme
08:27si c'était un Robespierre sympathique. On a tendance à dire souvent qu'il est cultivé, comme si ça lui
08:32donnait une forme d'intelligence et de légitimité révolutionnaire. Mais enfin, je rappelle quand même
08:36que Pol Pot et tous les sanguinaires qui ont fait 2 millions de morts en Cambodge étaient aussi des
08:43gens éminemment cultivés, qui avaient fait leurs études en France et qui sympathisaient avec l'élite
08:47de gauche des années 1970. Et on ne fait jamais le procès à ces intellectuels de gauche des années
08:531970 d'être proches de régimes sanguinaires, maoïstes notamment.
08:59Arnaud Bénédicte.
09:01Non, non, donc ça passe d'un côté, ça passe jamais de l'autre. Parce qu'en France, on a ce fantasme.
09:06On n'a pas fait le Nuremberg du communisme. On n'a pas fait non plus le procès de la révolution
09:11française, qui ne nous a pas apporté que liberté, fraternité et égalité.
09:15La réalité, c'est que la France n'a jamais été communiste. Il faut quand même le rappeler.
09:20Même si le Parti communiste a été très puissant après la guerre et qu'il a participé notamment au
09:26tout premier gouvernement de la Quatrième République. Et puis ensuite avec François Mitterrand
09:30sous la cinquième. Mais ce qui est vrai, c'est que si vous voulez, on le voit bien d'ailleurs avec la polémique
09:35sur le Front populaire. Il y a quand même une capacité à essorer ou à, disons, blanchir un certain nombre
09:43d'imperfections, c'est le moins qu'on puisse dire, morales et voire de crimes à gauche qui n'existent pas à droite.
09:49Indéniablement. Et là, de ce point de vue là, il y a un deux poids, deux mesures. Il y a quelque chose
09:53qui, d'une certaine manière, est en effet, de ce point de vue là, très choquant. On voit, regardez, aujourd'hui
09:58l'Alliance du Front populaire se permet d'investir. François Hollande est dans la même alliance que
10:03M. Raphaël Arnault. Il est dans la même alliance que M. Poutou. Donc là, vous voyez bien qu'il y a quand même
10:09une difficulté majeure qui n'a pas été résolue et qui pose un problème moral dans notre vie politique
10:14parce qu'on accepte un certain nombre de choses inacceptables que l'on n'accepte pas, finalement, à partir de notre camp.
10:22Et peut-être, pour conclure...
10:25La droite était culturellement de gauche, d'ailleurs.
10:27Je suis totalement d'accord avec vous.
10:28Une révolution qui n'a pas été faite de ce côté-là.
10:30Et le grand armement qui permet, en effet, quand il y a des choses inqualifiables, abominables, qui viennent
10:37de les blanchir, du moins de les regarder avec une forme de complaisance, c'est toujours l'argument de la faim et des moyens.
10:42Ça veut dire que leurs moyens sont peut-être inqualifiables, mais l'idéal est magnifique.
10:48C'est la justice, c'est l'égalité, c'est le bonheur pour tous.
10:50Donc, vous comprenez qu'on doit en passer par là.
10:53C'est d'ailleurs l'argument pour justifier les purges qu'a eues LFI.
10:56C'est le vieux principe.
10:57Vous voyez bien, pour la VIème République, on doit s'exprimer...
11:00Arnault-Bénédicti, et ce sera le mot de la faim.

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