Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour.
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00:00On va écouter Emmanuel Macron parce qu'il s'est exprimé, comme vous avez pu l'entendre, dans le journal de 19h avec Jacques Serret qui était en direct de l'Île-de-Sein.
00:08Emmanuel Macron a rendu hommage aux marins de l'Île-de-Sein, héritiers de l'esprit de résistance.
00:17Ils étaient 128. D'où venait-il ? De l'Île-de-Sein, de plus loin, de l'âme de la France.
00:26De cette Bretagne humaniste qui s'est dressée face à la barbarie, de ces paysages où les silhouettes de roches affrontent les tempêtes,
00:35comme les affronte le monument aux Bretons de la France libre sur l'île, du pays de ceux qui préfèrent la liberté à la peur et qui refusent l'esprit de défaite.
00:47Le soldat qui ne se reconnaît pas vaincu a toujours raison. Oui, comme Péguy, nous Français, il nous revient d'être les héritiers de l'Île-de-Sein,
00:58de cet esprit de résistance et d'une longue histoire de liberté conquise par nos héros. Vive la République, vive la France.
01:07Discours d'Emmanuel Macron que nous allons débriefer dans un instant avec Jules Torres et Gilles-William Goldnadel dans Europe 1 Soir.
01:14Puis c'était un événement, évidemment, lundi, puis ça a continué aujourd'hui, puis ça va continuer encore pendant cette quinzaine avant les législatives.
01:22Événement sur Europe 1, Cyril Hanouna vous donne rendez-vous du lundi au vendredi de 16h à 18h pour sa nouvelle émission, On marche sur la tête.
01:30Cyril refait l'actu avec ses chroniqueurs, ses invités et vous, auditeurs d'Europe 1, On marche sur la tête.
01:35Nouveau rendez-vous, si vous avez loupé l'émission, bien sûr, vous pouvez voir le replay sur Europe 1.fr et l'application Europe 1 à tout de suite sur Europe 1.
01:4419h21, Europe 1 Soir.
01:47Avec Gilles-William Goldnadel et Jules Torres pour commenter l'actualité.
01:51On vient d'entendre juste avant le rappel de l'actualité de Thomas Schnell, le journal permanent, Emmanuel Macron rendre hommage aux marins,
01:57ces marins de l'île de Seine qui avaient pris leur bateau, qui avaient rejoint le général de Gaulle en 1940 après son appel de Londres,
02:04des héritiers de l'esprit de résistance lui-même se trouvant dans une tempête, tempête électorale, Jules Torres.
02:12Qu'est-ce qu'il essaye de faire Emmanuel Macron ?
02:15Je commence un peu à en avoir marre de la part d'un journaliste politique.
02:18De l'usage mémoriel d'Emmanuel Macron.
02:22Depuis 2017, il le fait très bien.
02:25En commémoration, en hommage, dans le domaine des mémoires, il est excellent.
02:31Tous ses discours sont bons, il touche à chaque fois le bon sujet.
02:34Mais là, le problème, c'est qu'il l'use et il abuse même, je dirais, des symboles.
02:39C'était aujourd'hui à l'île de Seine, c'était le 6 juin, on l'a vu, pendant plusieurs jours, il a voulu faire d'un argument électoral ses commémorations.
02:49Je commence vraiment un peu à en avoir marre.
02:51C'est-à-dire qu'on voit très bien que c'est le seul moyen pour lui de cristalliser sur sa personne, mais de ne pas susciter de rejet.
02:58Parce qu'on a un président qui aujourd'hui suscite un rejet massif.
03:02Il n'y a que dans ce genre de manifestation mémorielle où il arrive un petit peu à tirer son épingle du jeu.
03:07Et en fait, quand on regarde, on se dit qu'on ne peut pas en vouloir à ce président, il fait ce qu'il peut.
03:11Mais on ne l'entend que sur ces sujets-là et je trouve que c'est un petit peu problématique.
03:15Gilles Williams, Goldenadel.
03:17Je ne sais même plus, je ne veux même pas lui faire un procès d'intention.
03:23Il se trouve qu'on est le 18 juin.
03:25Il fallait bien faire quelque chose.
03:27Je ne veux pas lui faire un procès d'intention, mais il est tellement devenu impopulaire.
03:33Il a tellement tiré sur cette ficelle-là, et avec tant de théâtralité qu'aujourd'hui lorsqu'il est théâtral,
03:41et même si on ne peut pas lui faire de procès d'intention, puisqu'il n'a pas essayé de tracer de parallèle entre le passé et le présent,
03:50et bien malgré tout, ça ne passe pas forcément très bien.
03:55Voilà, le drame il est là, c'est que sa parole est non seulement dévaluée
04:02parce qu'il est capable de dire le mardi ce qu'il a dit, alors qu'il a dit le contraire le lundi,
04:08mais en plus maintenant elle devient difficilement audible, puis difficilement supportable, y compris dans son propre camp.
04:18C'est-à-dire qu'il y a une injustice qui vient de la justice.
04:23Oui, et d'ailleurs ils sont nombreux, sous cap, de manière anonyme, à dire qu'ils sont en colère contre le Président.
04:30Je vous cite par exemple une conseillère chez Renaissance.
04:33Le Président de la République a puni ceux qui ont fait le taf.
04:37Ça, ça ne redescend pas.
04:39A l'inverse, ça galvanise autour de l'abnégation du Premier ministre, qui est là, qui met les mains dans le cambouis.
04:44C'est-à-dire que c'est un peu à l'image de cet électeur qui interpellait Gabriel Attal,
04:50qui disait vous, vous êtes bien, par contre le Président, il faut qu'il ferme sa gueule.
04:53Il n'y a pas que des conseillers qui parlent sous l'anonymat.
04:57Bruno Le Maire, il y a quelques jours, a dit que la dissolution, c'était le choix du Président de la République.
05:02Edouard Philippe lui a enjoint à ne pas trop se montrer pendant cette campagne législative,
05:07parce que finalement, en effet, il suscite un rejet quasiment jamais égalé.
05:13Mais donc, assurément, le Président de la République qui avait promis qu'il interviendrait trois fois par semaine pendant ces législatives,
05:20a visiblement été un petit peu conseillé, et donc se contente de ces sujets de mémoire pour faire campagne.
05:26Mais c'est sûr que plus on va le voir, plus le FN va monter, plus le RN va monter, plus le Nouveau Front Populaire va monter.
05:32Il cristallise vraiment un rejet, mais massif.
05:35Pardon Jules, mais mon stock compassionnel n'est pas suffisamment important pour que je plaigne les macroniens de vouloir maintenant tourner le dos de Macron.
05:47Moi, dès le premier jour de son premier quinquennat, j'ai compris que nous avions affaire à une sorte de chauve-souris.
05:58Je suis souris, voyez mes ailes, je suis oiseau, vive les rats, ou plutôt le contraire.
06:04Et également, une sorte de caméléon sur une nappe à carreaux.
06:11C'est le zoo de Beauval votre truc.
06:13Mais pardon de vous le dire, mais je suis surpris de la surprise de ces gens-là, étonné de leur étonnement.
06:23En effet, je pense que les ministres connaissent très bien Emmanuel Macron depuis maintenant sept ans.
06:29Mais ils ont tous appris, après des journalistes, la dissolution le dimanche 9.
06:35C'est ça, je pense qu'ils ont été déçus.
06:37Et d'ailleurs, il y en a un, Gabriel Attal, j'avance ce que vous allez dire, mais Gabriel Attal l'a appris après des journalistes.
06:44C'est quand même ça qu'il faut se dire.
06:46Et d'ailleurs, il y en a un, tout à l'heure, dans Punchline, chez Laurence Ferrari, qui n'a pas vu venir la dissolution.
06:52Écoutez-le, c'est un ancien Premier ministre.
06:53Je n'étais pas informé.
06:55Il n'empêche qu'il faut penser au pays, il faut penser à l'avenir, la décision est prise, ça fait partie des pouvoirs du président de la République.
07:03Mais je ne l'ai pas vu venir et je ne vois pas vraiment des points positifs, une telle stratégie.
07:08Je pense que la décision est mal comprise dans le pays, il faut l'accepter, cette idée.
07:12On l'entend tous, c'est une vérité, personne ne voit bien comment on sort positivement de cette mise en scène de l'affrontement entre les deux extrêmes.
07:21Parce que finalement, tout ça, ça va écraser le centre et que les deux extrêmes, naturellement, ne proposent pas de solution d'avenir
07:28puisque les autres ont des solutions qui sont finalement inacceptables.
07:32Voilà, la clairvoyance de Jean-Pierre Raffarin.
07:35La clairvoyance de Jean-Pierre Raffarin.
07:37Qui n'a pas vu venir la dissolution.
07:39Comme personne.
07:40D'ailleurs, il y a un certain nombre d'articles de presse qui racontent que personne en Macronie n'a compris,
07:44que c'est une idée seulement que le président de la République et quelques conseillers et qu'ils n'assemblent personne.
07:49Je me souviens, par exemple, évidemment, dans ce genre de scénario, le président de la République a quand même comme coutume d'appeler le président du Sénat.
07:57Mais pas de l'appeler, c'est-à-dire de le convier à l'Elysée pour en discuter.
08:00Et là, c'est trois minutes d'appel.
08:02Ce qui a sidéré Gérard Larcher, qui l'a fait bien savoir dans les médias.