Retour sur une journée de forte mobilisation Fnsea-JA
Manifestations du 5 novembre
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00:00Daniel Greffin, JIA et les agriculteurs de la FED et d'Île-de-France étaient plus habitués à bloquer les routes ces derniers temps.
00:18Aujourd'hui, vous tournez vers le consommateur. C'est quoi le sens de cette action Place de la République ?
00:22On a choisi aujourd'hui de venir à la rencontre des Parisiens pour exprimer notre ras-le-bol.
00:27Alors, on aurait pu le faire, comme vous le dites, de manière beaucoup plus démonstrative, comme on a l'habitude de le faire aujourd'hui.
00:33On était d'une part pas certains de pouvoir maîtriser nos troupes, tel est le niveau d'inquiétude et d'exaspération des agriculteurs.
00:41Donc, on a préféré, en fait, venir à la rencontre des Parisiens à travers une distribution de fruits et légumes, de produits franciliens,
00:48pour exprimer les problématiques sur lesquelles on est confrontés au quotidien.
00:53Face à la grande distribution qui martèle les consommateurs d'une possibilité de manger moins cher,
00:59est-ce que c'est possible de sensibiliser véritablement jusqu'au bout, jusqu'à l'acte d'achat, le consommateur à manger français ?
01:08Oui. Alors, ici, c'est une déclaration de guerre à la grande surface.
01:10C'est clair qu'aujourd'hui, on s'aperçoit très clairement que d'aller acheter son sac de pommes de terre chez le producteur francilien,
01:16ça vous revient moins cher que d'aller l'acheter chez Auchan ou en grande surface.
01:21Donc, véritablement, aujourd'hui, c'est de faire comprendre aux Franciliens qu'il faut poser un acte d'achat, un acte militant,
01:28et qu'on a besoin d'une adhésion globale. C'est pour ça qu'on fait signer les Parisiens, quand on leur remet un sac de produits, etc.
01:36On les fait signer, on les fait adhérer à notre cause, de manière à ce qu'ils puissent, peut-être après, réfléchir,
01:43et se dire, ça vaut peut-être le coup de mettre 1, 2, 3 centimes, 10 centimes de plus dans mon alimentation.
01:49Ça pose la question à personne de payer au sein d'une famille 3 abonnements à un smartphone.
01:53Mais on n'a pas forcément le réflexe de se dire, je vais mettre quelques centimes de plus dans ma pomme de terre, dans ma pomme, dans ma poire,
02:01ce qui permettrait à toute une filière d'exister et de vivre. Force est de constater qu'on est face à un mur.
02:08On peut bien crier très durement notre désarroi, pointer du doigt un certain nombre de dysfonctionnements,
02:16le dogmatisme environnemental, le problème sur la biodiversité, la moindre utilisation de produits fossiles.
02:20Aujourd'hui, on est face à un mur. Le ministre de l'Agriculture, il ne mérite même plus qu'on prononce son nom.
02:26C'est quelqu'un qui est plus attaché à être porte-parole du gouvernement que de s'occuper de ses paysans, que de s'occuper de ses agriculteurs.
02:32On mérite mieux. Notre ministre devrait être notre ambassadeur, l'ambassadeur de toutes les productions, de défendre le Made in France.
02:39Il fait tout sauf ça. Aujourd'hui, le découragement est tel qu'il ne faudrait pas que l'étincelle donne lieu à un grand bazar pour cause d'agriculture.
02:52Aujourd'hui, on a analysé qu'il était relativement dangereux d'aller vers une action dure puisqu'on n'aurait pas été forcément capables de maîtriser
03:02d'une part nos troupes et l'ampleur du mouvement que ça pourrait prendre.
03:10Qu'est-ce que vous avez retenu ?
03:13J'en retiens que généralement, on ne leur paye pas grand-chose pour des productions qu'on arrive à revendre assez cher dans le commerce.
03:22Une action comme celle-ci, de la part d'agriculteurs, c'est constructif ?
03:26Oui, parce qu'on oublie que la France est le pays agricole. L'agriculture est plus importante que le reste.
03:36On les appauvrit sans arrêt en prenant leurs terres et en faisant plein de choses.
03:42Vous êtes prête à payer votre alimentation plus chère pour manger français ?
03:46Je le paye plus cher.
03:48Vous le faites déjà ?
03:50Je suis déjà sélective dans mes aliments.
03:53Très bien. Merci.