Hervé Morin, président du conseil régional de Normandie, était invité dans l'émission 100% Politique, ce lundi 8 juillet, sur CNEWS. Il s'est exprimé à propos du Nouveau Front populaire : «On a affaire à un groupe qui veut faire émerger le Premier ministre de demain, sur des thématiques qui sont contraires à celles des Français».
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00:00Ce que je disais hier soir, même, c'est qu'on est quand même dans un modèle assez extravagant,
00:06qui est d'ailleurs même une question en termes de démocratie,
00:11c'est-à-dire que la France n'a jamais été aussi à droite,
00:14et du fait des accords au soir du premier tour,
00:17on se retrouve avec le Front populaire ayant une majorité relative.
00:23C'est déjà quelque chose d'assez...
00:26Les gens ne comprennent pas, les gens ont vraiment du mal à comprendre ça.
00:29Ce que je sais, c'est qu'on a affaire à un groupe qui réclame très naturellement,
00:35comme étant le groupe le plus important à l'Assemblée nationale,
00:39à faire émerger le Premier ministre de demain,
00:43sur des thématiques qui sont les thématiques contraires de celles des Français.
00:46Les Français, qu'est-ce qu'ils vous racontent toute la journée ?
00:48C'est l'ordre, la sécurité, la lutte contre l'immigration irrégulière,
00:53et c'est le pouvoir d'achat.
00:55Bon, au moins sur trois de ces thèmes,
00:58ce n'est pas le Front de gauche ou le Front populaire
01:00qui vont trouver les solutions qu'apportent les Français.
01:03Donc moi, ma théorie, elle est assez simple,
01:06c'est qu'on est dans un schéma exactement comme le schéma italien.
01:11C'est-à-dire que moi, je me satisfais que le Rassemblement national n'ait pas gagné,
01:15bien entendu, mais je n'oublie pas les chiffres,
01:18j'ai ressorti les chiffres, peut-être que vous les avez regardés vous-même.
01:21En 2017, le Rassemblement national faisait 3 millions de voix.
01:26Je prends les mêmes élections, les élections législatives.
01:28Alors bon, il n'y a pas le même taux de participation, etc.
01:30En 2022, 4 millions et demi.
01:34En 2024, 11 millions au premier tour.
01:3811 millions.
01:40L'accord électoral fait que le Rassemblement national descend.
01:43Je pense qu'il y a aussi eu des erreurs de stratégie politique
01:46entre les deux tours, assez importantes.
01:49Mais au bout du compte, on est en train de se dire,
01:52OK, le Rassemblement national, 130, 140, 150 députés,
01:57le Front républicain a marché très bien,
01:59mais on oublie les 11 millions d'électeurs.
02:03Et on oublie derrière que le deuxième groupe, qui est le Front populaire,
02:08ne cumule que 8 millions d'électeurs, c'est-à-dire grosso modo un tiers de moins.
02:13Bon, alors qu'est-ce qu'on fait ?
02:16On fait comme l'Italie.
02:18On appelle quelqu'un, ça a été en Italie Mario Draghi, qui est arrivé.
02:22Et tous les partis politiques de l'arc républicain italien,
02:27on dit OK, on fait ce gouvernement de coalition.
02:29Mais bien entendu, il y a des gens qui ne pensaient pas la même chose
02:31et qui n'ont aucun projet politique commun.
02:33Qu'est-ce que vous pouvez avoir de commun entre l'ensemble,
02:39les macronistes et les propositions du Front populaire ?
02:43Et donc on va avoir l'immobilisme, une crise politique au premier coup de vent.
02:48Et dans un an ou dans deux ans, Marine Le Pen qui pourra dire très simplement
02:52« Vous voyez, tous ces gens-là n'ont pas été capables de répondre
02:57aux interrogations qui sont les vôtres. »