• il y a 2 mois

Tous les vendredis, samedis et dimanches à 19h17, Pascale de La Tour du Pin reçoit un invité au cœur de l'actualité politique pour un moment d'échange franc sur les dossiers brûlants du moment. Ce soir, Hervé Morin, président Les Centristes, répond aux questions de notre journaliste.
Retrouvez "Les invités d'Europe 1 Soir week-end" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-europe1-week-end

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Transcription
00:00Et on me dit que Michel Barnier vient tout juste d'arriver au Stade de France pour participer à la cérémonie de clôture de ces Jeux Paralympiques.
00:07Bonsoir Hervé Morin, merci d'être là dans ce studio. Président, les centristes de la région Normandie, ancien ministre de la Défense.
00:16Hervé Morin, merci d'être là. Les Paralympiques, juste un mot peut-être.
00:20On disait tout à l'heure avec Nathan Devers, avec Georges Fenech, que ça avait redonné du baume au cœur aux Français,
00:26que ça avait permis à la France de rayonner à l'international, exactement.
00:31C'était un très beau moment, un magnifique moment. J'ai juste un sujet que je trouve qui n'est pas abordé quand on évoque les Jeux Olympiques.
00:41En effet, c'est un moment où globalement on sent bien que nos compatriotes ont plutôt envie d'avoir de l'enthousiasme, du bonheur, un destin collectif, etc.
00:52Mais il y a quand même quelque chose qu'on oublie toujours. Dans ce pays où on fait le lit de l'égalitarisme tous les matins, le wokisme, etc.,
01:01où l'ambition est interdite, tous ces athlètes, quel est leur message ? C'est le courage, la volonté, le travail, la détermination, la capacité à affronter les meilleurs.
01:14Et derrière, il y a aussi l'idée que la France, elle est capable aussi de s'affronter et d'affronter la mondialisation.
01:21Je veux dire, la compétition mondiale, les Français, ils peuvent la gagner. Et avec le courage, la détermination, la volonté, dire que globalement,
01:28nos athlètes, à chaque fois qu'ils gagnaient une médaille, vous parlaient de ce que représentait l'entraînement, de l'abnégation que ça a été, d'années entières avec cette obsession d'aller vers la victoire.
01:44C'est quand même très très loin du discours qu'on entend souvent dans la société française.
01:49Et ça fait du bien. À propos de courage, de travail, si Michel Barnier vous appelle pour participer au gouvernement, vous dites quoi Hervé Morin ?
01:56Vous n'avez pas de chance, pour ma part, c'est une affaire qui n'existe pas.
02:00Mais pourquoi ? Est-ce que c'est votre dernier mot Hervé Morin ?
02:02Ah oui, c'est mon dernier mot.
02:03Mais pourquoi ?
02:04Parce que je suis président d'une région, c'est une magnifique responsabilité, et que si je suis... Allez, je vais vous dire tout.
02:13J'aime beaucoup Michel Barnier avec qui j'étais au gouvernement, je trouve que c'est un bon choix.
02:18Bon, j'aurais aimé que ce soit David Lissnard, mais c'est Michel Barnier, tout va bien.
02:23Mais moi je n'imagine pas quitter ma région autrement qu'après une élection présidentielle,
02:30avec un président d'un public pour lequel j'ai de l'admiration, pour lequel j'ai fait campagne électorale,
02:35et avec lequel j'ai envie de tenter de transformer, moderniser le pays.
02:40Là, on a affaire à un gouvernement qui va être un gouvernement de transition,
02:44qui est là simplement pour nous éviter le chaos politique, la crise financière.
02:48Hervé Morin, en substance, vous dites, en gros, j'ai pas trop envie de me griller, c'est ça ?
02:51Non, vous savez, à 60 balais, c'est pas le débat.
02:55On n'a pas les mêmes risques qu'il y a 40 ans.
02:58Non, mais Hervé Morin, si on vous appelle si la France a besoin de vous, vous dites,
03:02non, non, moi je ne veux pas y aller, j'ai des manières sympas pour fonctionner.
03:06Je fais un boulot gigantesque dans ma région,
03:09qui connaît un nouvel essor économique, des tas de projets d'industrialisation,
03:15une centrale nucléaire avec l'EPR,
03:18où derrière il y a des enjeux de formation,
03:21on va doubler le nombre d'ingénieurs formés en Normandie
03:24parce qu'on a bâti ce programme et ce projet,
03:27on installe l'enseignement supérieur massivement dans la région
03:29parce que c'est stratégique pour son développement à long terme.
03:32Et Mathignon, non.
03:33Le maire du gouvernement, non.
03:36Juste un mot, parce que j'étais député quand M. Morin, Hervé Morin, était ministre.
03:42Il l'a été.
03:43Ministre de la Défense.
03:45Donc il a déjà donné de sa personne pour le pays.
03:48Justement, il a l'expérience et l'expertise, il n'y a pas de fantasme.
03:51Voilà, donc il a déjà beaucoup donné, c'est ça que je veux dire.
03:54Mais en revanche, ce que j'espère, et pour tout vous dire,
03:59ce que j'ai pu déjà évoquer avec le Premier ministre,
04:03c'est que moi j'espère qu'il va nommer des gens d'expérience,
04:07qui ont pris des baves, qui ont des bosses, des cabosses,
04:13qui savent ce qu'est la France, les Français,
04:16dont l'horizon n'est pas été simplement le 6e et le 7e arrondissement.
04:20Mais c'est vous Hervé Morin !
04:22Vous êtes en train de vous décrire !
04:24D'accord, mais moi je peux en plus dire que ça ne me concerne pas.
04:27Mais vous savez, j'ai été jeune collaborateur en 1993
04:30d'un autre mis à défense qui s'appelait François Léotard.
04:33Je peux vous dire que le gouvernement d'Edouard Balladur,
04:36c'était des personnes, des responsables politiques de premier plan
04:41qui connaissaient la France,
04:43qui avaient exercé des responsabilités locales, nationales.
04:46Il y avait Simone Vahé-Charles Pasqua, Gérard Longuet,
04:50Pierre Meignery chacun, Pendreau.
04:55C'est ça qu'il nous faut, parce que franchement,
04:58la maladie du jeunisme, c'est insupportable.
05:02Vous voulez des ministres d'un certain âge ?
05:05Moi je veux...
05:07Quel profil ?
05:09Le profil de l'homme ou la femme qui a été parlementaire,
05:13qui a exercé de grandes responsabilités locales,
05:16qui s'est frotté au suffrage universel à plusieurs reprises,
05:19et qui donc sait parfaitement ce qu'est le tissu de la société française,
05:23qui est capable de gérer une crise,
05:25capable de porter un message politique.
05:27Parce que quand on a un gouvernement friable,
05:30comme celui de Michel Barnier,
05:33il faut des responsables ministériels qui soient forts et solides.
05:38Hervé Morin.
05:40Non, vous n'êtes pas d'accord avec moi ?
05:42Moi je me posais une question en vous écoutant.
05:44C'est-à-dire, je vais vous faire le boulot.
05:47Non, non, Nathan Devers.
05:49Une petite question que je me posais, c'était,
05:52j'entends tout à fait vos explications sur la conjoncture,
05:55sur le gouvernement friable, fragile, de transition, etc.
05:58Est-ce qu'il faut en déduire qu'il y a une différence de qualité
06:03entre la génération politique de Michel Barnier
06:06et la génération politique de Gabriel Attal ?
06:08Est-ce que c'est ça, finalement, la conclusion qui s'impose quand on vous écoute ?
06:11Non, je pense que Gabriel Attal, très franchement,
06:14c'est un Premier ministre qui n'a aucun bilan,
06:16mais comme d'ailleurs un ministre du Quotient National qui n'a aucun bilan,
06:20il a fait des annonces, il ne s'est rien passé.
06:22Mais moi, je trouve qu'à la fois,
06:26il faut avoir un talent incroyable pour être Premier ministre à son âge.
06:29Je n'aurais pas été capable de l'être.
06:30Je ne sais pas si Georges Laurent est capable de l'être, pas moi.
06:32Bon, donc, j'admire.
06:34Mais ce n'est pas ça qui me va.
06:36Ce qui me va, c'est d'avoir des hommes et des femmes
06:38dont la compréhension de la société française,
06:41et en plus, il y a de la culture, de l'histoire.
06:44Voilà pourquoi je défendrais David Disnard,
06:46qui est quelqu'un qui a une culture immense, une vraie référence.
06:48On travaille beaucoup ensemble sur un nouveau projet politique,
06:50donc je trouvais que ça avait du sens.
06:52Mais moi, j'ai connu des responsables politiques.
06:56Quand vous aviez Seguin, etc. autour de la table, Raymond Barre, etc.
07:04Vous voulez des hommes et des femmes d'expertise et d'expérience.
07:10Eh ben moi, je voudrais qu'on avance un petit peu,
07:12parce que le temps presse.
07:14Il y a le budget.
07:16Le premier défi de Michel Barnier, c'est le budget.
07:19Pierre Moscovici a rappelé un peu les dates, ce matin.
07:21Il va falloir que le projet soit présenté au début du mois d'octobre.
07:24Donc il va falloir que le gouvernement soit formé rapidement,
07:27et dans les meilleurs délais,
07:29parce que ce premier défi est immense, en fait.
07:32Avant de parler des autres thèmes,
07:34du pouvoir d'achat, de la sécurité, de l'immigration.
07:36C'est le budget.
07:38Est-ce que Michel Barnier va réussir à trouver un consensus
07:40autour de ce premier dossier ?
07:42Parce qu'il commence par le plus dur.
07:44Et il faut l'espérer.
07:46Parce que là, il faut quand même savoir qu'on est sous la menace
07:48d'une crise financière majeure.
07:50Toutes les fins de mois sont payées par les marchés.
07:53Donc, si on veut s'éviter d'avoir la graisse,
07:57il faut qu'on soit capable de donner des signaux.
07:59Les signaux, c'est de réduire les déficits.
08:09Je pense que tout le monde en a conscience,
08:11et que tout le monde devra faire preuve de responsabilité.
08:14Vous le pensez vraiment ?
08:17Je pense que pour le RN,
08:19j'essaie d'imaginer,
08:21pour le RN,
08:23voter la censure à un gouvernement
08:25qui essaie de présenter un budget,
08:27qui essaie de restaurer un peu les comptes,
08:29je ne suis pas sûr que ce soit exactement le message
08:31qu'il a envie de faire passer auprès des Français.
08:33Michel Barnier fait une première sortie.
08:36Hier, l'hôpital Necker.
08:38Michel Barnier est en ce moment,
08:40au stade de France,
08:42pour la cérémonie de clôture de ses Jeux Paralympiques.
08:44On sent dans ses mots qu'il veut absolument trouver le consensus.
08:48C'est un homme qui essaie d'arrondir les angles,
08:52et qui va avoir une marge de manœuvre infime.
08:56Est-ce que quand, par exemple,
08:58on entend Jordan Bardella qui dit qu'il est sous surveillance démocratique,
09:01c'est une réalité ?
09:03Comme tout premier ministre,
09:05il est sous surveillance de l'opinion publique, des Français.
09:07Sous surveillance du RN ?
09:09Mais, du RN si on veut,
09:11mais le sujet...
09:13Méfiez-vous !
09:15Souvent, on disait de Michel Barnier
09:17qu'il était phallobe,
09:19voilà, sans trop de personnalité, etc.
09:22Moi qui le connais un peu,
09:24je vous imagine aussi,
09:26c'est un homme qui a beaucoup de caractère.
09:28Il ne faut pas raconter pas d'histoire.
09:30Je le connais bien, c'est ma région.
09:32C'est un homme déterminé,
09:34qui sait où il veut aller, avec beaucoup d'entêtement.
09:37Il a quand même, à son actif,
09:39des choses compliquées.
09:41Comme, par exemple, la négociation
09:43avec nos amis anglais, avec le Brexit.
09:45C'est pour ça qu'Emmanuel Macron l'a choisi.
09:47Donc, il n'est pas juste un homme de consensus.
09:49Ce n'est pas un homme...
09:51Ce n'est pas un caractériel
09:53provocateur
09:55qui va chercher,
09:57comme on a pu le voir tant de fois
09:59dans les gouvernements précédents.
10:01Donc, il recherche de consensus.
10:03Parce qu'il a été élu local,
10:05parce qu'il sait que quand on est pris en département,
10:07on essaie de gérer son département
10:09avec l'idée d'avancer tous ensemble.
10:11Bon, mais...
10:13La Commission européenne, c'est aussi un exercice
10:15de consensus.
10:17Mais, ce n'est pas un mot.
10:19Dans le JDD,
10:2174% des Français
10:23estiment que Michel Barnier
10:25sera rapidement censuré
10:27à l'Assemblée nationale.
10:29Oui, écoutez...
10:31Moi, je serai les sondages du jour,
10:33pour le lendemain.
10:35Non, je réagis. Il risque d'être censuré
10:37très rapidement.
10:39Mais s'il est censuré, ça veut dire quoi ?
10:41Moi, je pense qu'il va durer beaucoup plus longtemps
10:43que vous ne le croyez.
10:45Parce que le censurer, c'est
10:47aller progressivement vers une crise politique
10:49absolument majeure.
10:51Est-ce que le RN a envie d'aller demain matin devant les électeurs ?
10:53Ou après-demain ?
10:55Soit, disons, dans 6 mois ou dans 8 mois ?
10:57Ce n'est pas si sûr.
10:59Ce n'est pas si sûr.
11:01Moi, ce qui me gêne, c'est le mot
11:03surveillance. Je n'aime pas ce mot.
11:05Le Premier ministre n'est pas sous la surveillance.
11:07Il est sous le contrôle.
11:09Le Parlement contrôle le gouvernement.
11:11Il ne le surveille pas.
11:13Il y a un côté surveillant,
11:15les pénitentiaires, le pion du lycée...
11:17Je te surveille, je t'ai à l'œil.
11:19Ce n'est pas le bon mot.
11:21Le Premier ministre est sous le contrôle du Parlement
11:23parce que c'est la vocation du Parlement de contrôler l'exécutif.
11:25Mais ce sont des mots qui ont été employés.
11:27Ce sont des mots qui ne correspondent pas
11:29aux relations
11:31qu'entretiennent l'exécutif et le Parlement.
11:33En effet.
11:35Vous allez rester avec nous, Hervé Morin ?
11:37Est-ce que vous pouvez rester avec nous dans ce studio ?
11:39Je vois que vous vous entendez bien avec Georges Fenech
11:41et Nathan Devers.
11:43On a un peu fréquenté les mêmes lieux.
11:45Oui, c'est ça. Restez avec nous.
11:47Pas avec monsieur, mais avec Jean-Laurent Dibé.
11:49Jean-Laurent Dibé, écoutez, bienvenue.
11:51Il est 19h44 sur Europe 1.
11:53Attention, Sonia Mabrouk est de retour
11:55dès demain. Je vous donne rendez-vous
11:57dans Europe 1 matin pour la grande interview
11:59CNews Europe 1, des entretiens sans concession
12:01tous les matins en direct
12:03à 8h10 sur Europe 1. Et demain matin,
12:05elle reçoit Yael Brounepivé, présidente
12:07de l'Assemblée Nationale.
12:09Dans un instant, le journal
12:11Permanent. Puis on continue ce débat
12:13toujours avec Hervé Morin
12:15qui reste dans ce studio.
12:17Président de la région Normandie,
12:19ancien ministre de la Défense,
12:21Georges Fenech, ancien juge d'instruction,
12:23Nathan Devers, écrivain et philosophe.
12:25On va parler de cette
12:27rentrée politique.
12:29On va revenir sur la rentrée politique
12:31de Marine Le Pen. Aujourd'hui, Michel Barnier
12:33qui consulte également. A tout de suite.
12:35Vous évoquiez Michel Barnier,
12:37le Premier ministre qui est en ce moment au Stade de France.
12:39On va peut-être l'écouter. Il est allé saluer
12:41les forces de l'ordre.
12:43Je ne crois pas que je sois là par défaut.
12:45Ce n'est pas le sentiment que je ressens
12:47en écoutant les réactions en nomination.
12:49J'étais prêt à servir.
12:51Je devrais toujours être prêt à servir.
12:53Je suis dans un moment
12:55où je ressens la détermination
12:57mais en même temps le devoir d'humilité.
12:59Devoir d'humilité, j'étais prêt à
13:01servir. Nathan Devers.
13:03Le problème, c'est qu'on est dans une situation
13:05
13:07si on revient aux élections législatives,
13:09on en reparlera jusqu'à
13:11juin prochain au moins,
13:13il n'y a pas de message clair concernant
13:15un mandat que les Français donneraient à une force politique
13:17pour
13:19diriger le pays,
13:21gouverner le pays,
13:23faire des réformes, etc.
13:25A partir de là, Michel Barnier,
13:27moi ce que j'ai retenu de lui,
13:29c'est notamment quand il est arrivé
13:31à Matignon, la première phrase qu'il a dite
13:33en improvisant, parce qu'il ne lisait
13:35pas un papier, il réagissait aux propos
13:37de Gabriel Attal, c'est qu'il n'était pas sectaire.
13:39Et qu'il entendait mener une politique
13:41consistant à chercher
13:43les bonnes idées où qu'elles fussent.
13:45Il me semblait que ça, ça va
13:47dans la bonne direction. Ensuite,
13:49là où il y a une forme d'inquiétude
13:51mais qui ne relève pas de la personne de Michel Barnier
13:53mais d'une situation,
13:55c'est que le seul message un peu clair
13:57qu'on peut tirer des élections législatives,
13:59c'est que les Français ne veulent pas du RN.
14:01Ils l'ont dit, ils l'ont dit mieux que les sondages,
14:03les sondages imaginaient M. Bardella à Matignon,
14:05et à 18h, 19h, quand on a commencé
14:07à comprendre que le Front Républicain
14:09avait tellement bien marché que le RN n'avait
14:11non seulement pas de majorité absolue mais même pas de majorité
14:13relative et rien du tout,
14:15c'était la surprise générale.
14:17Et si en effet,
14:19il y a aujourd'hui un gouvernement,
14:21un gouvernement dont le centre
14:23de gravité est en fait le RN,
14:25eh bien évidemment
14:27que ça va à l'encontre de la volonté politique
14:29d'une partie importante
14:31du corps électoral et majoritaire en l'occurrence
14:33du corps électoral. Mais ça, c'est pas
14:35contre Michel Barnier que je le dis,
14:37c'est contre le choix de mettre
14:39quelqu'un qui a été
14:41approuvé...
14:43Alors c'est très intéressant ce que vous dit, je vais vous passer la parole
14:45Georges Fenech, si vous le permettez.
14:47On recevra tout à l'heure Jules Torres, qui signe un papier,
14:49une exclusivité de l'IGD ce matin,
14:51très intéressant, qui raconte les coulisses
14:53du deal secret qui a été
14:55passé entre Emmanuel Macron et
14:57Marine Le Pen pour la nomination
14:59de Michel Barnier à Matignon, c'est-à-dire que
15:01Marine Le Pen a fait un blocus total sur Xavier Bertrand,
15:03elle a dit non, il en est hors de question, on n'arrivera jamais à s'entendre.
15:05Michel Barnier ?
15:07Pourquoi pas, ça va le faire, il sera sous surveillance.
15:09Georges Fenech ?
15:11Encore sous surveillance !
15:13Bon, écoutez,
15:15moi ce que je constate,
15:17et c'est ce qui me paraît le plus important,
15:19c'est que Michel Barnier a les encouragements et le soutien
15:21d'Hervé Morin,
15:23d'Edouard Philippe, de Laurent Wauquiez
15:25et de
15:27Bayrou et Attal.
15:29Comment se fait-il ?
15:31Bayrou, vous l'avez dit, François Bayrou préférait Bernard Cazeneuve.
15:33Non, non, mais il a le soutien
15:35de, je dirais, de tous les chefs
15:37des partis
15:39qui composent ce qu'on appelle le bloc central.
15:41Qu'est-ce qu'ils attendent ?
15:43Moi, c'est ce que, je pense,
15:45si je suis de ce bloc-là, je pourrais espérer,
15:47pour créer une sorte d'intergroupe
15:49pour constituer
15:51ce front du bloc central
15:53et permettre,
15:55effectivement, une discussion
15:57tout en gardant chacun sa personnalité.
15:59Il ne s'agit pas de refaire le même temps.
16:01Il s'agit de pouvoir travailler
16:03dans cette période extrêmement difficile
16:05pour le Premier ministre,
16:07qui n'a pas à sa main, effectivement, une majorité
16:09comme dans une cohabitation classique,
16:11mais lui permettre d'avoir un dialogue parlementaire
16:13qui lui permette de faire passer les textes
16:15les plus importants, en attendant que plus tard
16:17il y aura d'autres échéances.
16:19C'est une proposition. Vous, qui êtes président centriste
16:21de la région Normandie, Hervé Morin,
16:23est-ce que la proposition,
16:25l'idée de Georges Fenech
16:27est une idée qui est applicable ?
16:29Il y aura nécessairement un dialogue.
16:31Je voulais juste réagir. Il y a quand même,
16:33globalement dans le pays, un certain nombre de messages
16:35qui ont été passés durant ces élections législatives.
16:37C'est pas aussi clair que ça aurait pu l'être,
16:39mais le premier, c'est que le pays n'a jamais
16:41été aussi à droite. On va se raconter
16:43de l'histoire. Bon.
16:45Le deuxième, c'est qu'il y a
16:47des sujets qui font totalement consensus,
16:49tant à droite qu'à gauche.
16:51L'ordre, la sécurité,
16:53la lutte contre l'immigration irrégulière,
16:55tous ces sujets-là.
16:57Vous y retrouvez
16:5975 à 80% des Français.
17:01Et d'ailleurs, on peut même
17:03imaginer que dans un contexte comme celui-ci,
17:05que
17:07Michel Barnier puisse proposer
17:09au Président de la République, par exemple,
17:11un ou deux référendums sur des sujets sur lesquels,
17:13comme sur l'immigration,
17:15qui pourraient
17:17permettre aux Français de s'exprimer sur un sujet
17:19et de lever les blocages qui sont
17:21à la fois judiciaires, ou du moins
17:23juridiques et juridictionnelles sur un certain nombre
17:25de sujets, ou ceux de l'extrême-gauche
17:27qui s'opposent à cela.
17:29Il y a quand même eu des messages,
17:31et puis il y a quand même un RN qui a fait
17:3311 millions de voix.
17:35Il ne faut pas l'oublier quand même.
17:37Nathan Devers.
17:39Sur la question des référendums, je suis tout à fait d'accord avec vous.
17:41Il me semble d'ailleurs que la mission principale
17:43demain, du Premier ministre
17:45actuel, et peut-être des autres plus tard,
17:47ça va être de remonter le niveau du débat
17:49démocratique, du débat public,
17:51qui était tombé vraiment extrêmement bas
17:53sur les dernières années, et surtout
17:55les derniers mois. Et il est vrai que le référendum
17:57a une vertu, c'est que ça permet de voter pour des idées,
17:59pas tellement pour des gens. On vote sur
18:01des visions des choses, et la campagne se fait
18:03avec obligatoirement une forme d'affrontement
18:05idéologique, et pas d'affrontement de courtisans
18:07d'un côté ou de l'autre. Moi, ce que je note
18:09aussi quand même, c'est que Michel Barnier
18:11est dans une volonté d'ouverture.
18:13Je l'ai entendu dire qu'il
18:15n'excluait pas d'avoir
18:17des gens de gauche, et d'avoir
18:19un autre modèle de fiscalité, d'avoir plus de justice
18:21sociale, de taxer un peu plus
18:23certains types de personnes, ça pourrait parler à gauche.
18:25La situation que je dénonçais, où l'ORN
18:27se retrouve à être centre de gravité,
18:29je n'accuse pas Emmanuel Macron,
18:31je n'accuse pas Michel Barnier,
18:33je n'accuse même pas Marine Le Pen,
18:35j'accuse essentiellement les gens du NFP,
18:37qui, en faisant une pétition de principe
18:39de dire, nous, nous ne voulons pas
18:41rentrer dans cette affaire, alors que Michel Barnier
18:43n'a cessé de lancer des signes d'ouverture,
18:45et nous, nous voulons rester cramponnés à notre
18:47absolutisme absurde de dire, à 20h05,
18:49au soir du deuxième tour, le programme,
18:51rien que le programme, tout le programme, en fait,
18:53finalement, font de leurs pires ennemis,
18:55à savoir, de l'extrême droite,
18:57le centre de gravité de la vie politique.
18:59Et ça, c'est une contradiction massive.
19:01Hervé Morin, c'est votre employé de 19h55.
19:03Juste un point, c'est qu'en fait,
19:05si Bernard Cazeneuve n'est pas
19:07Premier ministre, c'est parce que c'est eux qui ne l'ont
19:09pas voulu. La logique
19:11qui était dans un modèle comme celui-ci,
19:13c'est que tout le champ,
19:15grosso modo, des modérés
19:17de gauche et de droite soient ensemble,
19:19et ne soient ni
19:21sous la menace du Rassemblement National,
19:23en titre d'une censure,
19:25ni sous la menace des LFI.
19:27Le PS avait
19:29enfin trouvé
19:31le début d'une résurrection à travers
19:33Glucksmann.
19:35Et ils ont replongé, pour des raisons électorales,
19:37dans la vassalité
19:39complète à Mélenchon et ses amis.
19:41Mais,
19:43normalement, ça devait être
19:45Cazeneuve le Premier ministre,
19:47vous voyez ?
19:49Et on aurait dû avoir un gouvernement qui allait être
19:51Cazeneuve avoqué. Voilà ce que ça aurait dû être.
19:53Comme, d'ailleurs,
19:55dans la plupart des pays européens
19:57aujourd'hui, où vous avez des coalitions
19:59gouvernementales allant de la droite à la gauche.
20:01Bon, c'est les socialistes
20:03eux-mêmes qui ont décidé autrement. Mais, en vérité,
20:05ils sont toujours dans cette idée
20:07que dans un an, ils vont avoir des élections,
20:09et que dans un an, ils auront besoin des LFI
20:11pour pouvoir gagner les élections.
20:13Merci beaucoup, en tout cas. Merci beaucoup
20:15Hervé Morin, président de la région
20:17de Normandie, ancien ministre de la Défense
20:19d'avoir été avec nous. Merci beaucoup, Georges Fenech,
20:21Nathan Devers,
20:23et également, il est 19h57
20:25sur Europe 1 dans un journal,
20:27dans un instant, le journal de 20h, évidemment.
20:29Olivier Dartigolle, chroniqueur politique,
20:31va nous rejoindre dans ce studio.
20:33Jules Tauret, je vous le disais il y a quelques instants, journaliste politique
20:35au JDD, a signé un article
20:37en exclusivité ce matin. Il va nous raconter
20:39les coulisses de l'accord
20:41qui a été passé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen
20:43et qui a permis la nomination de
20:45Michel Barnier. Vous verrez, vous saurez
20:47tout. Tout est parti d'un proche
20:49du conseiller du président.

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