• il y a 4 mois
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos
Chaque matin de l'été, à 8h15, Anthony Favalli reçoit une personnalité au centre de l'actualité. Ce mercredi, Hervé Morin, président les centristes de la région Normandie et ancien ministre de la Défense.

Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video

Nos nouveautés : http://bit.ly/1pij4sV

Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Category

🗞
News
Transcription
00:00Hervé Morin, bonjour.
00:04Bonjour.
00:05Vous êtes président l'Essentrice de la Normandie,
00:07ancien ministre de la Défense.
00:09Nous devons trouver une nouvelle voie à l'Assemblée nationale
00:12par le dialogue, le dépassement des clivages habituels.
00:15C'est par ces mots que débute la lettre de Gabriel Attal,
00:18envoyée ce mardi aux différents chefs de groupe à l'Assemblée.
00:21Il ne s'agit donc pas, dit-il, d'effacer nos différences et nos désaccords,
00:25mais de les surmonter, de les dépasser.
00:27Bon, il les dépasse tellement qu'il a exclu parmi les destinataires de cette lettre
00:31le Rassemblement national et la France insoumise.
00:33Eh bien, question pour vous ce matin.
00:35Peut-on gouverner aujourd'hui le pays sans ces deux parties
00:38et notamment sans cette alliance LR-RN qui cumule 143 sièges à l'Assemblée ?
00:43Écoutez, quel peut être d'abord ce gouvernement ?
00:47Est-ce qu'on peut essayer de se poser les questions centrales
00:51avant de déterminer quel serait le plan d'action ?
00:54Est-ce que c'est un gouvernement de transformation du pays ?
00:58Non, c'est un gouvernement de transition.
01:01C'est-à-dire que c'est un gouvernement qui nous amène jusqu'à l'été prochain
01:05et la capacité pour les Français éventuellement de s'exprimer à nouveau
01:09par le suffrage universel.
01:10Après, il y a quelques principes de base.
01:13C'est, est-ce qu'on accepte des prélèments obligatoires supplémentaires ?
01:17Est-ce qu'on lutte contre les déficits publics ?
01:20Est-ce qu'on est tenu par nos engagements européens ?
01:23Est-ce qu'on sanctuarise les crédits militaires à un moment
01:26où le monde est extrêmement dangereux ?
01:29Il y a un plan d'action qui est proposé par Godriel Attal.
01:32Il y a six axes.
01:33Comme c'est un gouvernement de transition, il ne faut pas se raconter d'histoire.
01:37De transition jusqu'à quoi ? Je ne comprends pas.
01:39De transition jusqu'au moment où on pourra à nouveau dissoudre l'Assemblée nationale,
01:44reconstituer une majorité, bâtir une capacité...
01:46Vous pensez que d'ici un an, on court droit vers la dissolution de l'Assemblée une nouvelle fois
01:50avec un nouveau vote législatif ?
01:52Très probablement.
01:53Ce que je sais, c'est qu'on a une année où l'essentiel du travail du gouvernement,
01:58c'est d'essayer d'améliorer les choses sur un certain nombre de points
02:02et surtout de faire voter un budget.
02:04Et un budget qui répond à la question qui nous est posée par les institutions européennes,
02:09c'est qu'est-ce que vous faites pour réduire votre déficit ?
02:12Puisque là, nous sommes dans une période où nous sommes sous la menace de sanction
02:18de la Commission européenne pour déficit excessif.
02:20Mais ce sera la seule question pendant un an ?
02:22Pendant un an, nous ne faisons pas de...
02:24Pas de réformes, rien ?
02:25Il y aura très peu de réformes, il ne faut pas se raconter l'histoire.
02:27Il y aura la capacité de pouvoir bâtir un certain nombre de politiques d'ajustement
02:32et rien d'autre.
02:33Je prends des sujets simples.
02:37La question qui se pose pour le gouvernement de demain,
02:40c'est est-ce qu'on maintient le programme électronucléaire français ?
02:43Est-ce qu'on continue à apporter dans chaque région ce qu'on appelle les COP régionales,
02:49c'est-à-dire les politiques régionales qui sont déclinées
02:54autour de la question de la transition énergétique ?
02:57Est-ce qu'on dégage de nouveaux moyens
03:02où on mène des politiques qui permettent d'améliorer la question du logement ?
03:05Pardon, mais vous nous condamnez à l'immobilisme juste pour un an.
03:08Vous nous dites qu'il n'y aura pas de réformes.
03:10Oui, mais parce que la dissolution nous a amenés à cela.
03:13Question aussi qui pourrait être posée durant cette période,
03:16compte tenu du contexte politique,
03:18c'est celle du...
03:19D'ailleurs, ce que propose Gabriel Attal,
03:22ce sont des questions sur les institutions.
03:25Est-ce qu'enfin, on introduit une dose proportionnelle
03:29qui est un discours politique tenu par à peu près tout le monde au moment des élections ?
03:34Bref, il y a un certain nombre de sujets sur lesquels on peut être.
03:37Les grandes transformations, les grandes réformes du pays pendant un an,
03:40il n'y en aura pas.
03:42Donc, ce qu'il nous faut, c'est avoir un homme ou une femme
03:46qui ait l'expérience politique,
03:49qui est capable de parler à peu près avec tout le monde,
03:52qui est, pour reprendre une formule de mon copain Borloo,
03:55capable d'arranger les bidons, c'est-à-dire de discuter,
03:58trouver les voies et moyens pour bâtir des majorités
04:01et surtout faire en sorte que la France puisse avoir un budget en fin d'année.
04:05Ça m'a l'air d'être un gouvernement très technique que vous nous promettez.
04:08Non, je ne veux pas de gouvernement technique.
04:10Je trouve, très franchement,
04:12je regardais la campagne de la candidate de la France insoumise.
04:18Ça a quelque chose de...
04:21C'est peut-être parce que c'est un vieux con qui parle,
04:23qui fait de la politique depuis 20 ans,
04:25mais ça a un côté quasi indécent
04:28de quelqu'un qui n'a jamais exercé aucune responsabilité politique
04:32et qui est directrice des finances à la Ville de Paris
04:36qui dit, moi, je peux être Premier ministre de la France.
04:38On parlait de Lucie Castaner.
04:40Ce que je crois, c'est qu'il nous faut
04:42quelqu'un qui a suffisamment d'expérience politique,
04:44qui connaît très bien l'environnement de l'Assemblée nationale
04:47et qui est capable, en quelque sorte,
04:49de faire en sorte que la France ne tombe pas dans une crise de régime.
04:52C'est ça qu'on lui demande.
04:53Alors justement, qui pour Premier ministre Hervé Morin a donné des noms ?
04:56Gérald Darmanin dans le Figaro semble voir d'un bon oeil l'hypothèse Xavier Bertrand.
05:02J'ai dit que Xavier Bertrand, dit-il, avait de grandes qualités.
05:05Je ne me permets pas de nommer à la place du président.
05:08Oui, Xavier Bertrand, Jean-Louis Borloo, que je citais tout à l'heure,
05:12qui a été, par exemple, lorsque nous étions au gouvernement ensemble,
05:15capable de faire voter à l'unanimité sa loi.
05:20Hervé Morin également ?
05:22Non, je suis dans ma région, je suis très heureux dans ma région.
05:25Je n'ai aucune envie de rentrer dans ce gouvernement.
05:27Mais, disons les choses, n'inventons pas un gouvernement
05:33qui serait capable d'entraîner et d'emmener le pays
05:36vers des transformations importantes.
05:37Il y en aura besoin.
05:38Ce qu'il nous faut, c'est nous éviter la crise de régime
05:41et pouvoir ajuster les choses sur un certain nombre de points.
05:44Le Premier ministre doit nécessairement être extérieur à la Macronie ?
05:48Oui, ça me paraît une évidence.
05:51On ne peut pas avoir perdu les élections et dire
05:53je vais conduire le gouvernement de demain.
05:56Je voudrais quand même qu'on revienne à ce plan d'action de Gabriel Attal
06:00et ses lettres, pas que celles de Gabriel Attal.
06:02Stéphane Séjourné, puis il y a les centristes d'Horizon également
06:05qui ont écrit leurs lettres aux autres chefs de parti.
06:07Oui, j'avais co-signé aussi il y a quelques semaines
06:10avec Jean-François Copé une lettre en disant
06:13voilà une tribune, en disant voilà ce qu'il nous faut pour le pays.
06:16On ne peut pas rester en dehors de la construction du gouvernement.
06:21Et la lettre de Lucie Castex ?
06:22Toutes ces lettres ont un point commun, c'est pas de rassemblement national.
06:26Malgré ces 143 sièges qu'il obtient avec les LR d'Éric Ciotti.
06:33Est-ce que le RN veut lutter contre les déficits publics ?
06:38Non.
06:39Est-ce que le RN tient à nos engagements européens ?
06:42Non.
06:43Donc très clairement, il n'y a pas de discussion possible avec le RN.
06:47Vous nous dites aujourd'hui que la France n'est pas gouvernable.
06:49Je dis simplement qu'il faut éviter que la France ne soit pas gouvernable
06:52et donc avoir la capacité de bâtir un accord, un minima
06:57sur un certain nombre de sujets
06:59et qui permet à la France d'avoir un budget et une loi de finances.
07:04On va faire votre bilan de ces Jeux Olympiques, Hervé Morin.
07:07Qu'avez-vous pensé de l'organisation de cette compétition
07:10et de l'image qui a été renvoyée par la France ?
07:12Écoutez, moi j'ai passé des...
07:15Je ne sais pas si c'est des dizaines d'heures ou des centaines d'heures.
07:19C'est probablement des centaines d'heures comme beaucoup de Français devant ma télé.
07:23Moi j'adore le sport, j'en fais beaucoup.
07:26Je trouve que l'image de la France a été belle, qu'on a vu des JO fantastiques,
07:31que le fait de le faire au pied des grands monuments que le monde entier connaît
07:35était une excellente idée.
07:37Après, nous ne nous racontons pas d'histoire.
07:39Il n'y a pas la France de demain parce qu'on vient de faire les Jeux Olympiques.
07:43La menace terroriste a été déjouée lors de ces Jeux Olympiques.
07:46La délinquance fortement réduite sur les lieux de compétition, notamment à Paris.
07:50Est-ce qu'il y a des leçons à tirer de tout cela pour le quotidien des Français au-delà des JO ?
07:54Je vois d'ailleurs les premières images du champ de Mars aujourd'hui
07:58sont marquées par le retour des vendeurs à la sauvette.
08:01Donc manifestement, on estime qu'une fois que les projecteurs sont partis,
08:04il n'y a plus de sécurité assurée comme au moment de la compétition.
08:07Je lisais qu'il y aurait des tas de conclusions qu'on pourrait tirer
08:11dans la mise en œuvre d'un certain nombre de politiques.
08:13Moi je n'y crois pas vraiment.
08:16A chaque fois qu'il y a des grandes crises, on vous explique que demain ne sera pas comme hier.
08:21Au moment des grandes crises financières, on nous explique que les choses allaient changer.
08:25A tel ou tel moment, à chaque fois qu'il y a des grands événements,
08:29souvenez-vous de 1998, la France black-blombeur.
08:33En réalité, les vrais sujets restent devant nous.
08:38La vraie vie, pour reprendre l'expression d'Emmanuel Macron,
08:42c'est la lutte contre l'insécurité alors que l'indélinquance augmente,
08:46c'est la lutte contre les déficits,
08:48c'est de faire en sorte que la France puisse améliorer sa compétitivité.
08:52Et tous ces sujets-là restent devant nous.
08:54Politiquement, on voit bien qu'Emmanuel Macron essaye de tirer les marrons du feu
08:58de la réussite de cet événement.
08:59Il va même organiser une parade des athlètes le 14 septembre prochain,
09:02dans cette bonne guerre.
09:04Mais est-ce que ça peut marcher, selon vous ?
09:07Bon, écoutez...
09:09Moi, j'aime...
09:12Comment vous dire ?
09:16J'aime quand on fait de la politique sobrement.
09:20Quand je voyais Emmanuel Macron...
09:23Il en est carrément à dire aujourd'hui que ce qu'on a vécu ces dernières semaines,
09:25c'est la vraie vie, vous l'avez dit à l'instant.
09:27Oui, mais la vraie vie, ce n'est pas ça, compatriote.
09:29Vous voyez, je le disais ce matin dans un des journaux
09:32que la RATP avait remis son service d'été.
09:36Bon, voilà, c'est ça la vraie vie pour les gens qui vont prendre le métro.
09:39Donc, clairement, j'aimerais qu'on ait un peu de pudeur.
09:45Quand je voyais Emmanuel Macron se jeter dans les bras des athlètes
09:48à chaque fois qu'il y en a un qui avait une médaille, etc.
09:51Je ne suis pas convaincu qu'il faille faire tout ça.
09:53Il veut poursuivre manifestement l'euphorie de cet événement.
09:56Je ne suis pas convaincu que ce soit...
09:58Il n'en tirera pas de bénéfice politique, selon vous ?
09:59Non, je ne crois pas.
10:00D'accord.
10:01Hervé Morin, vous avez aussi été ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy.
10:04Alors, je voudrais évoquer avec vous le conflit entre l'Ukraine et la Russie.
10:08L'Ukraine qui revendique de nouvelles avancées sur le territoire russe
10:12dans la région de Kursk.
10:14Une semaine après le début de son offensive surprise,
10:16selon Volodymyr Zelensky, 74 localités sont passées sous son contrôle,
10:21plus de 1 000 kilomètres carrés.
10:23Une avancée qui, nous dit-on, n'a pas pour but l'annexion de ces territoires russes,
10:27mais plutôt la négociation d'une paix juste.
10:29Est-ce que c'est un tournant dans le conflit, selon vous ?
10:32Difficile à dire.
10:33Il y a tout de même dans cette offensive ukrainienne
10:37au moins deux points qui méritent d'être signalés.
10:40Le premier, c'est l'agilité de l'armée ukrainienne.
10:44Est-ce que cette agilité est liée aux équipements occidentaux ?
10:48Est-ce qu'enfin, les équipements occidentaux qui ont été livrés aux Ukrainiens
10:53ont permis à l'Ukraine de pouvoir avoir cette offensive ?
10:56Il faudrait connaître les détails que, bien entendu, je n'ai pas.
10:59Et puis, le second point que je voudrais tout de même qu'on ait en tête,
11:03c'est que, sauf erreur de ma part, ça doit être la première fois
11:08qu'un pays ayant l'arme nucléaire, ayant la dissuasion,
11:13est envahi par des forces conventionnelles.
11:18Et donc, ces questions-là, il faut les avoir en tête quand on aborde ce sujet.
11:23Ce que j'espère, c'est qu'un moment ou un autre, la raison finira par l'emporter
11:27et qu'il y aura des négociations qui permettront d'aller vers la paix,
11:30puisque ça fait quand même deux ans que ça dure, plus de deux ans,
11:33et que bientôt sonnera le temps de l'automne et de l'hiver,
11:37et donc encore des souffrances multiples pour des femmes et des hommes
11:41qui n'ont pas demandé la guerre.
11:43D'ailleurs, Washington s'inquiète de la fourniture de missiles balistiques
11:46de l'Iran à la Russie. Pourquoi Téhéran vient en aide à Moscou ?
11:51Parce que Téhéran soutient tout ce qui peut contester la place
11:58et déstabiliser la place des Européens et du camp occidental.
12:02L'Iran qui joue avec les nerfs du monde entier en ce moment,
12:05avec cette riposte contre Israël qui pourrait embraser aussi toute la région.
12:09Le président américain Joe Biden estime qu'un cessez-le-feu à Gaza
12:12pourrait dissuader Téhéran d'attaquer.
12:15Une déclaration qui intervient un petit peu plus de 24 heures
12:17avant de nouvelles négociations pour une trêve éventuelle à Gaza
12:21et la libération d'otages. Est-ce que vous avez le sentiment
12:23qu'on peut encore éviter cet embrasement dans la région ?
12:26Je l'espère. Je l'espère.
12:28Et donc, oui, je trouve que les Américains ont raison
12:31de fournir les moyens de se défendre à Israël.
12:35Les risques sont lourds, sont importants.
12:38Et en même temps, il faut que les États-Unis fassent pression
12:42sur le gouvernement Netanyahou pour faire en sorte
12:45qu'il y ait un moment ou un autre qui est une trêve
12:48et qu'on puisse en effet aborder notamment la question
12:51de la libération des otages.
12:53L'Iran, je le disais, joue avec les nerfs de la communauté internationale
12:57et puis surtout d'Israël qui est le premier pays ciblé par l'Iran.
13:02Pourquoi l'Iran fait ça depuis 15 jours ?
13:05Est-ce que l'Iran, finalement, a les moyens véritablement
13:08de se permettre une escalade dans la région ?
13:11Moi, j'ai eu la chance d'aller en Iran au moment où l'Iran
13:15est sorti de cette période d'isolement.
13:20C'est une grande civilisation.
13:25Moi, j'avais été étonné de voir un pays qui avait été
13:28sous embargo pendant des années et des années,
13:31avoir des infrastructures dans cet État,
13:34des campus universitaires dans cet État.
13:37Et donc, l'Iran a été capable tout de même
13:40de continuer à faire voler des avions, par exemple,
13:43alors que ce pays était sous embargo.
13:46Donc, je me méfie de la capacité de l'Iran
13:51à pouvoir mener des frappes qui soient extrêmement dangereuses
13:55et très lourdes pour les populations qui seraient visées.
13:58Merci Hervé Morin. Je le rappelle, vous êtes président
14:01les centristes de la Normandie, ancien ministre de la Défense.
14:04Et c'était ce matin votre grande interview sur Europe 1 et sur CNews.

Recommandations