• il y a 4 mois
Internet des objets agricoles

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00:00Bonjour. Nous allons parler de l'Internet des objets en agriculture.
00:03Pour ça, je reçois sur le plateau de Ternet au CIMA
00:06M. Serge Delau. Bonjour.
00:08Bonjour.
00:09Vous êtes directeur général de la société VisioGreen,
00:13donc une start-up qui développe ces fameux objets connectés
00:17dont on entend pas mal parler en ce moment,
00:19depuis quelques mois, quelques années.
00:21Vous êtes directeur général de la société VisioGreen.
00:24Vous êtes directeur général de la société VisioGreen.
00:27Expliquez-nous, déjà, qu'est-ce que c'est qu'un objet connecté ?
00:31Comment ça fonctionne ? Sur quoi ça se base ?
00:34C'est une nouvelle technologie de la communication,
00:38des nouveaux réseaux de communication
00:40qui vont remplacer le GSM pour les objets communiquants.
00:44Le défaut du GSM, c'est sa consommation électrique.
00:47On recharge son portable assez souvent.
00:49Avec l'Internet des objets, on peut communiquer
00:52pendant des années avec une simple pile bâton.
00:55C'est un objet connecté ?
00:57C'est le coeur de l'objet connecté.
01:00On voit la petite pile d'un volt 5
01:02qui va pouvoir alimenter ce capteur pendant 5 à 10 ans.
01:07Bien sûr, on ne va pas transférer beaucoup d'informations.
01:10On va transférer les informations d'un capteur
01:13qui va être connecté sur cette petite carte électronique.
01:16Aujourd'hui, on peut connecter à peu près tout et n'importe quoi.
01:20Dès qu'il y a une sonde, on pourrait mettre ce petit capteur
01:23pour envoyer une donnée ?
01:25Exactement. Quand on a compris le principe
01:27qu'on pouvait connecter des sondes,
01:30et surtout que le capteur par lui-même coûte très peu cher,
01:33on est dans des prix de l'électronique
01:36qui sont entre 40 et 100 euros,
01:38on va pouvoir imaginer plein de fonctionnalités.
01:41Par exemple, on peut créer une station météo, assez simplement,
01:45en raccordant un thermomètre, un pluviomètre sur cette pile.
01:49Et envoyer ces informations-là sur un serveur toutes les 15 minutes,
01:53pendant 5 à 10 ans, sans changer la pile du pluviomètre.
01:56C'est ce que vous avez fait chez VizioGreen.
01:59Vous avez commencé par ça, un pluviomètre connecté ?
02:01On a fait le tour des demandes des exploitants agricoles.
02:05Dans la société VizioGreen,
02:06il y a un exploitant agricole qui est actionnaire.
02:09On a discuté beaucoup avec lui,
02:11on a fait beaucoup de réunions avec les exploitants agricoles.
02:13Effectivement, la pluviométrie,
02:16c'est un des éléments qui est le plus important.
02:18La pluviométrie, la vitesse du vent,
02:21c'est très important pour les exploitants agricoles.
02:24Ce qui n'existe pas dans les parcelles, c'est de l'électricité.
02:28Là, c'est pourquoi l'objet connecté a toute sa place.
02:33On va pouvoir implanter un pluviomètre au fin fond d'une parcelle
02:38et le laisser pendant 5 ans.
02:39Il va toujours envoyer son information.
02:41Pour ça, l'agriculture, par rapport à d'autres domaines,
02:44comme on pourrait imaginer,
02:47les habitations, les usines, où c'est déjà très connecté,
02:50il y a la Wi-Fi, il y a les solos,
02:52dans une parcelle, il n'y a rien.
02:54C'est les objets idéaux pour se connecter.
02:56C'est pour ça qu'on a investi dans l'agriculture.
02:59Les bâtiments ne sont pas connectés, pas sous réseau.
03:02On va pouvoir sécuriser les bâtiments,
03:04remonter la température d'un bâtiment pour faire du stockage
03:08et réduire les prises.
03:10On a parlé de l'électronique, de consommation,
03:14mais il y a également un abonnement.
03:16Pour que ça fonctionne, il faut des réseaux.
03:18La France a été pionnière en Europe et dans le monde
03:22pour déployer ses réseaux bas débit.
03:24Une 1re société, Sigfox, a déployé un réseau au niveau national
03:27il y a déjà plus de 5 ans.
03:29Aujourd'hui, les opérateurs comme Bouygues et Orange
03:31déploient ces réseaux au niveau national.
03:33Bouygues a déjà déployé 2500 antennes
03:35qui couvrent la totalité du territoire.
03:37Les abonnements, par rapport à un GSM,
03:39on va parler de 1 à 10 euros par an
03:42de coût d'abonnement à l'opérateur.
03:44Ça n'a rien à voir avec les 30 euros chez Orange.
03:47Exactement, vous avez tout compris.
03:49Pour vous donner un ordre de prix,
03:51sur le ciment, on présente un pluviomètre
03:53qui est vendu 250 euros et qui a 2 ans d'abonnement inclus
03:57avec son application smartphone, application Web et le matériel.
04:02On n'est pas du tout dans les prix des anciennes stations météo
04:07à plus de 1 000 ou 2 000 euros quelquefois
04:09et 25 à 30 euros par mois d'abonnement.
04:12Avec des données qu'on utilise comment ?
04:14Les données sont collectées sur des serveurs
04:18et on a des petites applications smartphone
04:21qui permettent de visualiser en temps réel l'information.
04:23En temps réel, toutes les 10 ou 15 minutes,
04:25on ne va pas envoyer avec le bas débit des informations toutes les secondes.
04:29On va pouvoir générer des alertes et on peut consulter son Web
04:32et télécharger les données pour les utiliser
04:34dans des outils d'aide à la décision.
04:36Le développement de ces applis s'est généralisé.
04:39Aujourd'hui, tout le monde fait des applis.
04:41Ca a l'air presque facile.
04:43C'est vrai que c'est de plus en plus facile.
04:44Il y a des nouveaux outils de développement,
04:46ce qu'on appelle le cloud computing.
04:49C'est un mot un peu barbare,
04:50mais ça met à disposition des développeurs
04:52des outils très performants qu'on ne pouvait pas acheter il y a 10 ans
04:55où il fallait payer des centaines de milliers d'euros pour avoir ces licences.
04:59Notamment, par exemple, des outils d'intelligence artificielle
05:01qui sont aujourd'hui disponibles à tout développeur
05:04et qui permettent à des gens comme nous
05:06de développer des applications très performantes
05:08et surtout beaucoup plus vite,
05:10d'éviter de passer 3 mois à faire un cahier des charges
05:13et en quelques semaines de faire une application,
05:15de la faire tester à des dizaines de personnes,
05:17de la faire évoluer d'une façon très simple.
05:20Dans ces objets connectés en agriculture,
05:22qu'est-ce qu'on pourrait imaginer ?
05:24C'est quoi les choses faciles ou les choses plus compliquées ?
05:26Une fois qu'on a compris que la base était simple,
05:29qu'on pouvait collecter de la donnée technique,
05:31c'est les agriculteurs qui nous demandent et qui ont les idées.
05:35Les demandes, c'est le niveau de ma cuve d'azote,
05:38parce que j'en ai besoin, elle est vide.
05:40Et là, c'est très compliqué quand on essaie de faire son épandage
05:44et que la cuve est vide ou que la cuve de gazin est vide.
05:47Donc là, on a fait des cuves, des capteurs
05:49pour avoir les niveaux de toutes ces cuves,
05:51également pour le grain.
05:52Donc ça envoie une alerte.
05:54Ça envoie une alerte, exactement.
05:55En disant qu'il n'y a plus de fioul.
05:57On paramètre le niveau d'alerte.
05:59On dit qu'à 20 %, je vais recevoir un SMS sur mon portable
06:02en me disant que ma cuve est presque vide.
06:05Sur les céréales également, vous parliez.
06:07Oui, donc il y a beaucoup de problématiques
06:09quand on stocke du blé, par exemple, dans un silo.
06:12Il y a la température du blé.
06:14On la régule généralement en soufflant de l'air.
06:17Là, on peut très facilement mettre un capteur dans le silo,
06:20un capteur à l'extérieur et piloter le ventilateur.
06:24Et à ce moment-là, refroidir quand l'air extérieur
06:27est bien sûr assez froid pour refroidir le grain.
06:30Avec des économies d'énergie à la clé, j'imagine.
06:32Enormes, parce qu'aujourd'hui, on va ventiler uniquement
06:34quand on est en période de nuit
06:36pour avoir le coût de l'électricité moins cher.
06:39Mais peut-être qu'on ventile pour rien.
06:41Et là, c'est des milliers d'euros annuels qui sont perdus.
06:44Oui, sur des gros séchoirs.
06:46D'accord. Vous travaillez, vous me disiez,
06:48pas mal avec les pays en voie de développement,
06:51notamment sur l'Afrique ou d'autres pays,
06:53parce que c'est des objets qui peuvent les intéresser.
06:56Bien sûr. C'est un peu comme le pluviomètre dans la parcelle.
06:59En Afrique, il y a des fermes qui n'ont pas du tout d'électricité.
07:02Il n'y a qu'un local avec de l'électricité.
07:05Et donc, les relevés sont faits à la main.
07:07Et ils n'ont pas les moyens d'acheter des produits
07:09qui vassent plusieurs milliers d'euros.
07:11C'est l'humain qui va faire les relevés.
07:13Avec ces petits produits,
07:15on peut créer des réseaux privés aujourd'hui, bas débit.
07:18Donc, on installe une antenne quelque part
07:20et on va collecter tous les capteurs
07:22dans un rayon de 15 km autour de cette antenne
07:25à des prix quand même assez faibles.
07:27Et donc, ça va permettre d'améliorer la production,
07:30de réduire la consommation d'eau,
07:32la consommation d'intrants dans ces pays.
07:34D'accord. Et on peut s'adapter à des gens
07:36qui savent ni lire ni écrire, parfois.
07:38Est-ce que vous avez développé des systèmes comme ça ?
07:41Oui, tout à fait. On est en train de sortir un nouveau produit
07:44qui permet de faire de la saisie sans fil,
07:47puisque c'est la technologie bas débit,
07:49sans écran et sans clavier.
07:50Et ça permet de faire de remonter des actions,
07:53des tâches qui sont effectuées par les ouvriers.
07:56Je l'ai présenté à plusieurs personnes,
07:58plusieurs cultivateurs.
08:00Ils m'ont dit que ça serait très bien pour mon tracteur,
08:03parce qu'aujourd'hui,
08:04j'ai du personnel qui intervient dans le tracteur
08:06et c'est difficile à saisir l'action qui est faite.
08:09On va peut-être faire une version simplifiée de ce produit
08:12pour gérer des tâches effectuées par l'ouvrier dans le tracteur.
08:15Pour savoir si le tracteur roule ou pas ?
08:18Quel outil j'ai utilisé, quelles tâches j'ai effectuées.
08:21Et à distance, j'ai un fichier Excel
08:24qui se remplit avec la date, l'heure, ma position,
08:27le nom de l'ouvrier et la tâche qui a été effectuée.
08:30On voit surtout les objets connectés
08:32comme des choses qui envoient des données vers des applis,
08:36qui informent l'utilisateur.
08:38Est-ce qu'on peut ici imaginer de piloter un objet à distance ?
08:43Oui, on peut. C'est bidirectionnel.
08:45Par exemple, on peut faire de l'irrigation
08:49et donc prendre des capteurs qui vont allumer une pompe
08:53et éteindre une pompe à distance
08:55par rapport à un capteur d'humidité
08:57qui va être mis dans le sol ou à des horaires programmés.
09:00Et aussi avoir le contrôle du bon fonctionnement de ce système
09:05qui est généralement au fin fond d'un champ.
09:08On sait jamais si le moteur tourne toujours,
09:11si l'irrigation est en cours.
09:13On peut perdre beaucoup de rendement dans des mauvaises périodes.
09:18C'est un gain, on peut imaginer, d'argent,
09:20puisque c'est des produits qui coûtent peu chers.
09:23Aussi peut-être de sérénité, tout simplement.
09:26C'est ce qu'on prône chez nous.
09:28Un gain d'argent parce qu'il y a des économies importantes à faire
09:32et surtout de la sérénité, puisqu'on est soulagé.
09:35On peut voir à distance ce qui se passe,
09:38avoir des alarmes d'ouverture de porte toutes simples
09:41et qui peuvent garantir une bonne sérénité.
09:45Notre projet, c'est que tous les investissements
09:48qui sont faits dans les objets communiquants
09:50puissent être rentabilisés en moins de 6 mois.
09:53C'est ce qui est possible avec le coût de l'électronique,
09:55le coût des abonnements.
09:57L'investissement, en moins de 6 mois,
09:59on puisse avoir un gain déjà financier.
10:01On va voir beaucoup d'arrivées dans les mois à venir.
10:04Merci, Serge Delau.
10:05Vous pouvez retrouver de nombreux articles et reportages
10:08sur les objets connectés, sur les nouvelles technologies,
10:11sur ternet.fr.
10:13Merci.

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