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ÉducationTranscription
00:00Je sais que quand j'ai commencé à travailler, l'état d'esprit était vraiment la monoculture.
00:06Je pense que c'est un système qui est d'une autre époque maintenant.
00:16Adieu la monoculture et bonjour la diversification.
00:19À Chirac, en Charente-Maritime, la Chambre d'Agriculture, dans le cadre des défis Ecofito,
00:23proposait une matinée technique au cœur des vignes de Jérôme Coquiau, viticulteur audacieux qui a testé la diversification.
00:29Oliviers, chênes truffiés, panneaux photovoltaïques,
00:32le parcours dans les vignes laissait imaginer les possibilités de plancer d'autres activités.
00:37On exploite sur la SRA de la Couture 112 hectares de vignes.
00:42Nous avons 5 hectares de chênes truffiés, à date 1 hectare d'oliverais,
00:48qui passera à 4 dans 3 ou 4 ans.
00:51Nous avons une production photovoltaïque et nous avons quelques ruches pour la consommation personnelle.
00:59Je trouvais que c'était un peu triste de ne faire que de la vigne.
01:02L'idée était plutôt philosophique au départ, pas forcément financière.
01:08Après, dans les diversifications, il y a des choses qui peuvent devenir financières
01:14et qui sont intellectuellement intéressantes à faire ou à apprendre,
01:18notamment les oliverais qui sont une vraie culture technique.
01:22Les avantages financiers, ça permet de pallier en cas de baisse du marché du cognac par exemple,
01:28de pouvoir avoir une deuxième activité qui puisse aider.
01:31Elle ne remplacera pas, mais ce sera toujours une petite béquille.
01:35C'est une activité qui va être un peu différente.
01:38Le marché du cognac pour nous, c'est un marché de gros,
01:42donc on ne va pas jusqu'au bout du produit.
01:44L'oliverais, l'idée, c'est d'aller au bout, c'est-à-dire d'aller jusqu'au consommateur final.
01:49Ce n'est pas du tout le même métier, forcément,
01:53et ça va nous apporter aussi du contact direct avec les clients.
01:58L'idée aussi, c'est de travailler en bio sur l'oliverais, ce qu'on ne fait pas actuellement sur le vignoble.
02:04Le fait qu'on ne soit pas dans une région oléicole,
02:10le principal problème, c'est que toute l'information et tout le matériel spécifique, tout ça est dans le sud.
02:19Pour trouver des plants, il a fallu aller dans le sud.
02:23Pour les faire venir, il faut organiser des transports spécifiques,
02:26parce qu'ils arrivent en pot, donc il faut organiser ça.
02:31C'est un problème matériel qui est surmontable, mais c'est un peu plus embêtant.
02:37Après, sur le bassin, on n'a pas de conseiller technique,
02:41donc on a besoin de se former.
02:44La chambre de Gironde a commencé des formations.
02:47J'en ai fait une là-bas et on en a fait une ici.
02:51C'est une production qui est naissante, donc il n'y a aucune infrastructure.
02:56Il va falloir qu'on se prenne un peu en main, peut-être si ça se développe,
03:01pour mettre en place certaines choses.
03:05Eric Chassériot, viticulteur mais aussi trufficulteur présent lors de cette matinée,
03:09partage lui aussi cet avis et nous donne quelques conseils pour se lancer.
03:13Il faut prendre les bons conseils au bon endroit.
03:16Il faut s'adresser à des structures déjà existantes qui sont capables de renseigner les gens.
03:23Les conseils de terrain, surtout, et les conseils de disponibilité
03:28en matière d'organisation du travail pour la future diversification de la trufficulture.
03:34La première importance, c'est d'avoir un bon sol et d'avoir des bons plans truffiers.
03:40Après, il faut avoir envie de se diversifier.
03:43Il faut avoir les terrains qui sont bien situés.
03:48À l'avenir, ce sera peut-être une bonne source de diversification,
03:52vu le marché du cognac qui est un peu en baisse.
03:55Quand j'ai commencé à travailler, l'état d'esprit était vraiment la monoculture.
04:00Je pense que c'est un système qui est d'une autre époque maintenant.
04:06Ça permet aussi d'élargir son état d'esprit et d'aller chercher ailleurs des techniques
04:13qu'on peut peut-être appliquer sur de cultures, par exemple, au livret.
04:17Il y a des parallèles qui peuvent être faits sur certaines opérations.
04:23Ce qu'on sait en vigne, on peut l'appliquer pour partie en oléculture.
04:28C'est la synergie de l'ensemble.
04:30Pour les chaînes truffiers, on va dire que ça peut être discutable.
04:34C'est quand même pas mal de boulot si on veut avoir une production.
04:38On est très dépendant des conditions météo.
04:41On peut s'attendre.
04:43Ça fait deux ans qu'on n'a pas produit.
04:46Quand on produit, ce n'est pas forcément des quantités gigantesques.
04:53On apporte de la biodiversité.
04:59Pas de désherbants, pas de produits phyto.
05:04Ça ne nous gêne pas, mais ce n'est pas une culture qui, pour nous, est rentable.
05:10Après, tout ce qui est photovoltaïque, c'est quelque chose de plus cadré.
05:16On sait que ça marche.
05:18On a commencé par une première tranche.
05:21La première tranche a été tout de suite bénéficiaire.
05:25La deuxième est faite depuis 4 ou 5 ans.
05:28La troisième est en cours.
05:31C'est quelque chose qui s'équilibre et qui est largement bénéficiaire.