Charlotte d’Ornellas aborde certains points du programme du NFP
Charlotte d’Ornellas, s’indigne sur le programme du NFP prévoyant 20 % des détenus libérés et qui, selon elle, «génère de l'insécurité».
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00:00Parce que Pierre-Marie Sèvres n'est pas Premier ministre, j'imagine.
00:03Non mais pourquoi on ne le fait pas ?
00:05Parce qu'il y a évidemment une opposition idéologique à cette lecture-là,
00:08à la fois de la lutte contre l'insécurité et de la prison en particulier.
00:14C'est-à-dire que vous avez toute une partie même des acteurs de la chaîne pénale
00:19qui considèrent que la prison est un problème.
00:22Et d'ailleurs, on le voit, c'est assez spectaculaire,
00:25on va dire, dans la mise en place sur ce sur quoi
00:28s'entendent les gauches sur la question de la sécurité.
00:31Ça commence d'abord par sortir de prison ceux qui sont en surpopulation.
00:37Et la deuxième chose, c'est s'attaquer à la police.
00:38Donc en fait, l'insécurité, le premier truc qui vient,
00:40c'est la prison et la police qui donc génèrent de l'insécurité si on lit jusqu'au bout.
00:45Ça n'est absolument pas nouveau comme lecture des choses.
00:47La seule chose sur la question des prisons, c'est que là, c'est très clair et c'est assumé.
00:52Ces régulations carcérales, d'ailleurs la présidente du...
00:55Alors le mot n'est pas utilisé dans le programme,
00:57mais la présidente du syndicat de la magistrature, elle l'a utilisé
01:00en appelant de ses voeux cette régulation carcérale
01:02promise par le Nouveau Front Populaire.
01:03Donc c'est très clair que c'est ça qui se cache derrière.
01:05Certains dans le Nouveau Front Populaire ont d'ailleurs utilisé le terme.
01:09Mais il faut voir d'où ça vient aussi.
01:10C'est à dire que c'est pas, on passe pas du tout au tout.
01:13Parce que la régulation carcérale, elle n'est pas assumée comme telle.
01:16C'est à dire qu'on ne dit pas pour mettre un tel en prison, on va sortir un tel.
01:20Mais c'est quand même exactement ce qui, de manière déguisée
01:22ou de manière contrainte, se passe depuis des années.
01:25Par le biais, un, des aménagements de peine,
01:27deux, de pas d'enfermement pour les courtes peines,
01:30trois, de toutes les directives envoyées par les gardés sociaux successifs
01:34aux magistrats en disant soyez fermes,
01:36mais par contre privilégiez les alternatives à la prison.
01:39Tout se fait en raison du manque de places en prison.
01:42Parce qu'en effet, la question de la suroccupation,
01:45j'en reprends le mot, mais la suroccupation carcérale est un problème.
01:48Simplement, vous avez deux manières de le voir.
01:49Soit il y a trop de prisonniers, soit il n'y a pas assez de places de prison.
01:52La lecture qui est toujours privilégiée,
01:54c'est en effet de dire il y a trop de prisonniers.
01:56Et la dernière chose, pardon, je suis encore trop longue,
01:58mais la dernière chose qui, moi, m'étonne à chaque fois,
02:00et on le voit en Grande-Bretagne, on dit alors, on va libérer des prisonniers.
02:03Vous inquiétez pas, pas eux, pas eux, pas eux.
02:05Mais quoi, il y a des peines plus légitimes que d'autres, en fait ?
02:08Alors, on comprend bien que très naturellement,
02:10on se dit un délinquant sexuel, il y a le risque de récidive,
02:15il y a l'angoisse qui est générée par ça.
02:16Enfin, quand vous voyez les alternatives aux poursuites,
02:18les remises de peines, pas d'enfermement pour les courtes peines,
02:21pour aller en prison, c'est que déjà,
02:23vous avez fait quelque chose de grave aux yeux de la société française.
02:26Donc, il n'y a pas des peines plus légitimes ou moins légitimes que d'autres.
02:29Ou alors, il faut vous expliquer à quel moment.