"Je suis en colère face à ces oppositions systématiques" du PS: l'interview de Manuel Bompard
Manuel Bompard, coordinateur national de La France insoumise et député des Bouches-du-Rhône, était l’invité ce lundi du Face-à-Face sur BFMTV et RMC.
Category
🗞
NewsTranscription
00:008h37 sur BFM TV et RMC, mon invité aujourd'hui Emmanuel Bompard, vous êtes député des Bouches-de-Rhône, bonjour déjà Emmanuel Bompard,
00:17et vous êtes surtout coordinateur de la France Insoumise, à ce titre, l'un des négociateurs au sein du nouveau Front Populaire pour trouver la perle rare,
00:24celui ou celle qu'Emmanuel Macron acceptera de nommer à Matignon, je ne vais pas tourner autour du pot Emmanuel Bompard, est-ce que ces négociations à gauche vont dans le mur ?
00:32En tout cas elles sont confrontées à une situation de blocage, situation de blocage dû au refus permanent, incessant du Parti Socialiste, de l'ensemble des propositions qui sont posées sur la table,
00:44je vous rappelle qu'au lendemain de la dissolution de l'Assemblée Nationale, Olivier Faure avait indiqué un principe à la télévision,
00:59il avait dit on va construire cette coalition du nouveau Front Populaire et si nous remportons un nombre de sièges qui nous permet de pouvoir former un gouvernement,
01:08ça sera la composante politique qui disposera du plus grand nombre de députés à l'Assemblée Nationale qui fera une proposition,
01:14ça c'était le principe que lui-même avait posé initialement, et depuis le début de ces discussions qui ont commencé depuis maintenant 7 jours,
01:21il revient un à un sur l'ensemble des éléments que lui-même avait posé sur la table,
01:26c'est-à-dire qu'il dit aujourd'hui c'est le Parti Socialiste qui doit proposer un nom parce que c'est celui qui a le plus de députés et de sénateurs,
01:33le problème c'est que vous ne pouvez pas changer les règles au milieu d'une discussion,
01:39mais à la limite mettons ça de côté et puis ensuite depuis le début de la semaine, depuis 7 jours,
01:43il exprime une opposition totale à toutes les propositions qui sont faites autres que celles qui sont issues du Parti Socialiste et en l'occurrence la sienne,
01:52contrairement d'ailleurs à ce qu'il dit à la télévision où il dit qu'il aurait fait d'autres propositions, ce n'est pas vrai,
01:57ce n'est pas seulement moi-même Manuel Beaupart qui le dit, j'ai entendu Marine Tondelier hier à la télévision dire la même chose que moi.
02:04Mais pourquoi il fait ça Olivier Faure ? Pourquoi il raconterait des choses qui ne sont pas vraies ?
02:07Je ne sais pas, c'est à lui qu'il faudra poser la question, mais en tout cas moi je vais vous parler avec Franchise ce matin.
02:12Mais vous venez de l'accuser de mentir à la télévision.
02:14Je vais vous parler avec Franchise ce matin, je ne vais pas pendant des jours et des jours subir les règles qui changent au milieu de la discussion,
02:23les propos qui sont tenus à la télévision et des propos différents qui sont tenus à l'intérieur des réunions.
02:29On avait sur la table ce week-end une proposition qui était une proposition très intéressante.
02:35Elle ne venait pas de nous les Insoumis, elle avait été proposée par Fabien Roussel au nom du Parti Communiste,
02:41qui était la proposition de la candidature d'Huguette Bellot.
02:44Et la présidente de la région La Réunion.
02:46Exactement, que je remercie et que je salue à cette occasion.
02:50Et qui a jeté l'éponge ce week-end.
02:51Mais elle a jeté l'éponge précisément parce qu'elle aussi, à son tour, après les autres candidatures que nous avions proposées,
02:57s'est retrouvée confrontée à une fin de non recevoir du Parti Socialiste qui n'a donné aucune explication.
03:03Alors que cette proposition était susceptible d'agréer au Parti Communiste, à la France Insoumise,
03:09aux écologistes qui avaient accueilli positivement cette proposition.
03:12Et on n'a aucun argument qui permette d'expliquer, de justifier le refus du Parti Socialiste sur cette proposition.
03:20Donc oui, je ne vais pas vous raconter d'histoire ce matin.
03:24J'ai l'impression qu'on est dans une situation de blocage dû à cet entêtement du Parti Socialiste
03:30à refuser toutes les propositions qui sont sur la table.
03:33C'est-à-dire qu'à ce stade, il n'y a plus de discussion ?
03:36Qu'est-ce que je dois en comprendre ?
03:38Voilà ce que j'ai à vous dire.
03:40Est-ce que vous l'avez eu au téléphone par exemple Olivier Faure ce week-end, le premier secrétaire du Parti Socialiste ?
03:44Non, puisque entre les éléments qu'il indique sur la place publique
03:48et les éléments qu'il indique dans les réunions ou dans nos échanges,
03:52il y a une différence qui est une différence majeure.
03:55Donc vous voyez, au bout d'un moment...
03:56Donc Manuel Bonpart, les négociations seront à l'arrêt. C'est ce que vous nous dites ce matin.
03:59Je vous dis qu'il n'y a pas eu de nouvelles discussions
04:01depuis que le Parti Socialiste a opposé sa fin de non recevoir à la candidature du Guedbelo
04:07sans à aucun moment la justifier, l'expliquer, donner des arguments politiques
04:12qui permettent d'expliquer ce refus tout simplement.
04:15Maintenant, il faut dire les choses telles qu'elles sont.
04:18On est confronté, de la part du Président de la République,
04:21à une volonté en quelque sorte d'effacer le résultat de l'élection législative.
04:24Oui mais c'est important parce que ça me permettait de vous dire où on en était.
04:28Juste pour savoir, ce matin par exemple Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris,
04:33prime sa colère sur les réseaux sociaux.
04:35Vous, vous êtes dans quel état d'esprit ? C'est de la colère ?
04:37C'est de l'écœurement ? C'est de l'agacement ? C'est de l'énervement ?
04:39Vous en êtes où ce matin ?
04:40Je suis en colère aussi. Je suis en colère face à ces oppositions systématiques,
04:44à ces blocages, à ces vétos, sur toutes les candidatures.
04:48Toutes celles qui sont proposées sont immédiatement bloquées,
04:52y compris quand elles viennent par exemple du Parti communiste et de...
04:57Pourquoi vous ne votez pas, pardon Emmanuel Bompard,
04:59mais c'est une proposition de l'économiste Julia Cagé qui dit
05:01finalement il suffirait de voter.
05:03Mais voter entre qui et qui ?
05:05Chaque parti propose son candidat et puis faisons voter.
05:08Et puis on va faire pareil après sur l'ensemble des postes du gouvernement.
05:11Franchement, ce n'est pas raisonnable parce qu'à la fin,
05:14il s'agit de constituer une équipe, une équipe gouvernementale
05:17qui tienne compte de la place de chacun au sein de notre coalition.
05:20Mais vraisemblablement, par le consensus, vous n'y arrivez pas.
05:22Eh bien, c'est parce que le Parti socialiste, pour l'instant, bloque toute proposition.
05:26Donc moi, j'allais y venir, mais voilà ce qu'il me semble qu'il faut faire
05:31puisque nous sommes maintenant au bout de sept jours de discussion
05:35et à quelques jours d'une échéance qui est une échéance décisive
05:38puisque le président de la République refuse à ce stade
05:41de reconnaître le résultat des élections législatives
05:44et qu'il indique qu'il va y avoir un vote ce jeudi
05:47sur la présidence de l'Assemblée nationale.
05:50Et à cette occasion, il a l'intention, en quelque sorte,
05:52de substituer une autre coalition à celle qui a remporté le résultat des élections.
05:57Donc je dis que plutôt que de perdre du temps encore dans des palabres sans fin
06:02qui n'avancent pas et qui n'aboutissent pas,
06:04je dis que le nouveau Front populaire doit s'accorder immédiatement
06:08sur une candidature commune à la présidence de l'Assemblée nationale
06:12parce que c'est cette première partie qu'il faut gagner maintenant
06:15et que plus on va perdre du temps dans d'autres discussions
06:18et plus on va être fragilisé pour remporter cette première partie.
06:21Vous dites ce matin, Emmanuel Bompard, il nous reste trois jours avant jeudi.
06:25C'est ça.
06:26L'objectif, c'est la présidence de l'Assemblée nationale.
06:28C'est le premier objectif parce que c'est l'objectif qui, en quelque sorte,
06:31puisque le président de la République nous a mis au défi sur ce sujet,
06:35c'est cet objectif qui va être l'objectif préalable à tous les autres.
06:39Et je dis, si ça permet de rassurer tout le monde et de faire avancer tout le monde,
06:42que les Insoumis sont prêts à ce que cette candidature
06:45à la présidence de l'Assemblée nationale ne soit pas issue de la France Insoumise
06:48si c'est une condition nécessaire, injuste, mais indispensable,
06:51à faire en sorte qu'il puisse y avoir un accord parce que désormais,
06:54il faut avancer et que nous, depuis le début de ces discussions,
06:57nous disons que nous ne ferons jamais partie du problème
07:00et toujours partie de la solution.
07:02Pardon, Manuel Bompard, je reviens un tout petit peu en arrière
07:04parce que j'ai une question de fond qui me taraude.
07:07Au fond, ça change quoi, la différence entre, par exemple,
07:10vous, Olivier Faure, un écologiste à Matignon ?
07:13Est-ce que c'est le même programme que vous portez ?
07:15Oui, mais précisément, je pense que ça fait effectivement partie,
07:17vous avez raison de poser cette question,
07:19des choses qui sont sous-jacentes dans cette discussion
07:22pour que les gens qui nous écoutent le comprennent.
07:24Il n'y a pas des oppositions de personnes, cette question-là.
07:27La question, c'est qu'est-ce qu'il y a derrière ?
07:29Et effectivement, depuis le début de ces discussions, depuis une semaine,
07:32on voit bien qu'il y a, du côté du Parti Socialiste,
07:35un certain nombre de prises d'opposition pour dire que finalement,
07:38ce qu'il faudrait faire, c'est commencer les renoncements
07:41sur le programme du Nouveau Front Populaire
07:43pour essayer de trouver une sorte de majorité
07:46avec des secteurs qui viennent du macronisme.
07:49Et moi, je dis la même chose que j'ai dit depuis le début de cette campagne,
07:52nous avons été élus sur un programme,
07:54le programme du Nouveau Front Populaire,
07:56et il n'est pas question, au lendemain de ces élections,
07:58de se mettre à brader ce programme, à le jeter aux oubliettes
08:03pour permettre une jonction du Parti Socialiste
08:08avec les secteurs du macronisme.
08:10Donc oui, sans doute que cette discussion est sous-jacente,
08:12c'est pourquoi les discussions sur un éventuel candidat au Premier ministre
08:17ne peuvent pas reprendre tant que le Parti Socialiste
08:20ne renoncera pas au blocage permanent qu'il met
08:24sur l'ensemble des candidatures qui incarnent la ligne de rupture
08:27qui est portée par le programme du Nouveau Front Populaire.
08:29Un message très clair, Manuel Bompard.
08:31Vous évoquez à l'instant ce vote pour la présidence de l'Assemblée Nationale
08:34qui aura lieu donc jeudi.
08:36Vous venez de plaider pour une candidature unique
08:39pour ce qu'on appelle le perchoir.
08:41Manuel Bompard, est-ce qu'il doit y avoir des candidatures uniques
08:43pour tous les postes de l'Assemblée ?
08:45Il y a aussi des présidents de commissions, des vice-présidents.
08:47Je le souhaite, mais le premier objectif, c'est de remporter cette victoire.
08:52Il faut que tout le monde qui nous écoute le comprenne.
08:54Je le redis parce que peut-être que ce n'était pas suffisamment clair.
08:57Le président de la République nous a mis au défi.
08:59Il nous met au défi de remporter le vote sur la présidence de l'Assemblée Nationale.
09:04Donc il faut mettre toutes nos chances de notre côté.
09:06Sinon, en quelque sorte, il n'y aura pas de gouvernement du Nouveau Front Populaire.
09:10Donc pour ça, il faut s'accorder le plus rapidement possible
09:13sur cette candidature unique.
09:14Sachant que nous sommes confrontés à des accords secrets, souterrains,
09:18qui se préparent manifestement entre la Macronie et le Rassemblement National.
09:22Vous évoquez Yael Brown-Pivet, la présidente de l'Assemblée Nationale,
09:25qui a rejeté ces accusations.
09:27Mais la question de fond que vous posez, c'est est-ce que le Rassemblement National
09:30doit avoir des postes ou non à l'Assemblée Nationale ?
09:32La ligne de la France Insoumise et de la gauche est très claire.
09:35Ce n'est pas un poste pour le Rassemblement National,
09:37un front républicain jusque dans les travées du Palais-Bourbon.
09:40Est-ce que c'est démocratique de dire à un parti qui, mine de rien,
09:45a rassemblé près de 10 millions de voix, qu'il n'aura aucune représentation
09:48dans les instances de l'Assemblée Nationale ?
09:50Je ne dis pas qu'il n'aura aucune représentation à l'Assemblée Nationale.
09:52Ces députés ont été élus, ils pourront voter des lois,
09:55voter contre des lois, déposer des motions de censure.
09:58Il y a un autre sujet ensuite, c'est l'organisation de l'Assemblée Nationale.
10:03Et oui, je fais partie de ceux qui pensent que le fait d'avoir nommé,
10:07et d'où le fait que je ne crois pas aux dénégations de Mme Braun-Pivet,
10:10qui dit qu'elle ne mène pas de discussions secrètes avec le Rassemblement National.
10:14En 2022, elle a installé à la vice-présidence de l'Assemblée Nationale
10:18deux candidats issus du Rassemblement National.
10:21Moi, je dis que ce temps est révolu,
10:23et qu'il doit y avoir des candidatures communes du Nouveau Front Populaire,
10:26et il doit y avoir la nécessité de faire en sorte
10:29que le Rassemblement National n'ait plus de vice-présidence de l'Assemblée Nationale.
10:32Emmanuel Bompard, que se passe-t-il si Emmanuel Macron,
10:35comme il le sous-entend dans sa lettre aux Français,
10:38ne vous confie pas l'attache, à vous la gauche, de former un gouvernement ?
10:41Ce sera un coup de force antidémocratique tout à fait inacceptable,
10:44et inédit dans l'histoire de la Ve République.
10:47C'est la raison pour laquelle je vous dis qu'il faut remporter,
10:50en quelque sorte, la bataille qu'il a posée sur la table
10:53à travers la présidence de l'Assemblée Nationale.
10:55Et c'est aussi la raison pour laquelle, moi, j'appuie, je soutiens
10:58toutes les initiatives de mobilisation qui sont organisées.
11:01Il y avait des rassemblements partout en France hier.
11:04Les organisations syndicales ont appelé jeudi à se rassembler
11:07aux abords de l'Assemblée Nationale.
11:09J'appelle à participer à ces manifestations pour faire en sorte
11:12de faire respecter le résultat du scrutin.
11:14L'ancien député insoumis, Adrien Quatennens, avait appelé à une marche
11:17vers Matignon, vous évoquiez les mobilisations.
11:20Il n'a pas dit sur Matignon, il a dit vers Matignon.
11:23Ma question c'est, à quoi ça sert ?
11:25Ça se saurait si Emmanuel Macron était impressionné par des marches ?
11:28Je crois que, je ne suis pas sûr que ce que vous disiez soit tout à fait exact.
11:33On l'a vu lors de la réforme des retraites, par exemple, il n'y a pas tout à fait un an.
11:36C'est vrai, là où vous avez raison, je ne peux pas le contester,
11:39c'est qu'Emmanuel Macron, à plusieurs reprises, s'est assis
11:42sur la mobilisation du peuple et n'en a pas tenu compte.
11:47Mais moi, je fais partie de ceux qui pensent que ce n'est pas parce
11:50qu'Emmanuel Macron a fait une fois ça qu'il faut considérer
11:53que se mobiliser ne sert plus à rien.
11:55Donc oui, moi, j'appelle à se mobiliser dans les circonstances particulières.
11:58Y compris pendant les Jeux Olympiques ?
12:00Je ne suis pas représentant d'organisation syndicale.
12:03Mais si des organisations syndicales, des travailleuses, des travailleurs,
12:07considèrent qu'il faut effectivement se mettre en mouvement par la grève
12:11dans ce contexte pour tout simplement faire respecter la démocratie,
12:14parce que c'est de ça dont on parle, oui, je les appuierai, je les soutiendrai.
12:18Vous prenez la précaution dans ces organisations syndicales de l'organiser.
12:21La France Insoumise appelle par la grève.
12:23Un député de votre groupe, Louis Boyard, a dit
12:25« Nous construirons une mobilisation populaire et des mouvements sociaux
12:28pour surgir pendant les Jeux Olympiques. »
12:30Je demande au président de la République de rester raisonnable.
12:32Il n'est pas organisateur de ces mouvements sociaux.
12:35Les appels à se manifester, à se mobiliser,
12:38nous avons effectivement la possibilité d'y participer, d'y contribuer.
12:42Ça, il n'y a pas de difficulté sur ce sujet.
12:44Vous m'interrogiez précisément sur la grève.
12:46Je ne suis pas dirigeant d'organisation syndicale.
12:49Et il me semble que la grève fait partie des prérogatives,
12:52en quelque sorte, des organisations syndicales dans notre pays.
12:55Il est bientôt 8h50 sur BFMTV, RMC Emmanuel Bompard.
12:58Si je résume ce que l'on s'est dit jusqu'à présent,
13:00vous dites que la priorité, c'est de s'accorder sur une personnalité
13:05qui pourrait prendre la présidence de l'Assemblée nationale.
13:08Les discussions à gauche pour le poste de Premier ministre
13:11sont au point mort, sont bloquées,
13:13et vous en accusez Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti Socialiste.
13:17Je voudrais vous interroger sur la figure de Jean-Luc Mélenchon.
13:20Est-ce qu'il joue un rôle dans ces discussions ?
13:22Est-ce que vous le consultez, par exemple,
13:25avant vos négociations avec vos homologues à gauche ?
13:28Je vous pose la question parce que beaucoup ont été surpris
13:30de le voir au Palais Bourbon la semaine dernière
13:32pour la première réunion de groupe de La France Insoumise.
13:34Mais Jean-Luc Mélenchon, d'abord, il est membre de la coordination
13:37de La France Insoumise, qui bien évidemment est consulté
13:40et suit jour après jour, heure après heure,
13:44à heure après heure, pardon, les discussions qui se mènent.
13:47Et bien évidemment que Jean-Luc Mélenchon participe
13:50de ces réflexions et de ces discussions.
13:52Enfin, pourquoi ne le ferait-il pas, étant entendu qu'il a été
13:56notre candidat à l'élection présidentielle, qui a fait 22% des voix,
13:59qu'il était le candidat aux dernières élections législatives
14:02à la fonction de Premier ministre ?
14:04Parce que sa figure crispe auprès de certains de vos alliés, par exemple.
14:07Sa figure, elle a surtout permis au Nouveau Front Populaire
14:11de remporter les élections.
14:13Donc moi, je veux bien qu'on me dise telle chose ou telle chose,
14:16mais je rappelle que sans la participation de Jean-Luc Mélenchon
14:19à la campagne des élections législatives,
14:21nos résultats auraient été bien moins bons.
14:24Parce que Jean-Luc Mélenchon est une figure qui met en mouvement
14:26dans ce pays des millions de gens.
14:28Donc je voudrais d'ailleurs que cette manière en permanence
14:31qu'ont certains de nos partenaires de s'en prendre
14:34à Jean-Luc Mélenchon sur la place publique s'arrête,
14:37parce que ce n'est pas comme ça qu'on va pouvoir avancer collectivement.
14:39Emmanuel Bompard, j'ai deux dernières questions
14:41pour finir des réponses courtes, s'il vous plaît.
14:43Est-ce qu'à ce stade, vous êtes capable de me dire
14:46combien de députés comptera finalement le groupe de la France insoumise ?
14:49Non, parce que la constitution des groupes, c'est d'ici à mercredi
14:52qu'il y a encore des discussions avec un certain nombre de députés
14:55issus en particulier des Outre-mer.
14:57Vous serez 75 ? Plus de 75 ?
14:59Je pense qu'on sera entre 75 et 80.
15:01En tout cas, c'est ce que l'on peut imaginer
15:05au vu des discussions qui sont en cours aujourd'hui.
15:07Et ma dernière question, Emmanuel Bompard,
15:09c'est pour vous faire préciser un point.
15:12L'objectif, c'est un nom commun pour la présidence
15:15de l'Assemblée nationale d'ici à mercredi soir.
15:18Est-ce que ça veut dire que l'objectif d'un nom
15:20pour Matignon d'ici mercredi soir est enterré ?
15:22Est-ce que vous y croyez encore ?
15:23Je vous ai dit, je pense que ces discussions
15:25ne peuvent pas reprendre tant que le Parti socialiste...
15:27Mais est-ce que vous y croyez encore ?
15:29En votre fort intérieur, est-ce que vous pensez
15:31qu'il y aura un nom pour Matignon d'ici à mercredi soir ?
15:33D'ici à mercredi, je n'en sais rien.
15:34Je vous le dis sincèrement parce qu'on est confrontés
15:36à la situation de blocage que je vous ai décrite.
15:38Pour autant, je souhaite bien évidemment
15:40que le gouvernement du Nouveau Front Populaire
15:42puisse voir le jour le plus rapidement possible.
15:44Et donc, pour cela, il faudra s'accorder sur un nom.
15:46Merci beaucoup, Manuel Bompard,
15:48coordinateur de la France Insoumise,
15:50député des Bouches-du-Rhône.
15:52Bonne journée à vous, bonne journée à tous !