• il y a 5 mois
La situation politique française, après les législatives, vue d’Europe. L’absence de majorité pour gouverner va-t-elle se ressentir sur le rôle de la France au sein de l’Union européenne ? On en débat dans l’émission Ici l’Europe, sur France 24 et Public Sénat.

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00:00Public Sénat, France 24 et RFI présentent...
00:05Générique
00:07...
00:24Bonjour à tous. Bienvenue pour l'Europe sur France 24
00:28et Public Sénat.
00:29Après des élections françaises
00:30qui n'ont pas porté le RN au pouvoir,
00:33l'Europe est toujours très tournée
00:35vers ce pays-clé de la construction européenne.
00:38Cette semaine, nous avons le plaisir
00:41d'accueillir dans nos studios la Française
00:43qui a porté la campagne des élections européennes
00:46pour la majorité présidentielle.
00:47Valérie Ayé, bonjour.
00:49Je précise que vous avez été reconduite
00:52à la tête du fameux groupe Renew au Parlement européen.
00:56C'est un groupe pivot,
00:57centriste, qui est tombé de 103 à 77 élus.
01:01Il a souffert notamment de mauvais résultats électoraux
01:04dans plusieurs pays.
01:06On pense bien sûr à la France,
01:08où la délégation française est passée de 23 à 13 membres.
01:11Mais du coup, Renew recule à la 5e place
01:15des forces politiques au Parlement européen,
01:17derrière un nouveau groupe d'extrême droite,
01:20les Patriotes pour l'Europe,
01:21et les eurosceptiques d'ECR.
01:24Nous allons parler bien sûr de vote
01:25et de rendez-vous à venir pour renouveler
01:27les institutions européennes, si vous le voulez bien.
01:30Valérie Ayé, commençons par le regard
01:32que vous portez aujourd'hui sur la dissolution
01:36de l'Assemblée nationale et les résultats obtenus.
01:40– Bon, d'abord, l'enjeu principal de ces élections
01:43et du résultat du 7 juillet, des élections législatives du 7 juillet,
01:47c'était de faire barrage à l'extrême droite,
01:48parce qu'il y avait un risque majeur pour le pays
01:51que l'extrême droite arrive au pouvoir en France,
01:53avec les conséquences qu'on connaît.
01:55Moi, on aura probablement l'occasion d'en parler,
01:57mais je vois les dégâts causés par l'extrême droite
01:59partout en Europe, en Hongrie avec Viktor Orban,
02:03ou dans d'autres pays, en Pologne avec Le Pich.
02:05Et donc, on avait un enjeu majeur pour notre pays,
02:07pour notre République, pour notre engagement européen,
02:10à s'assurer que l'extrême droite n'accède pas au pouvoir.
02:14Les Français ont entendu, il y a eu ce sursaut,
02:16et se sont largement mobilisés pour contrer
02:18l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir.
02:20Ensuite, tout reste à faire, parce que…
02:23– L'opération de clarification qu'a voulu le président français,
02:26Emmanuel Macron, effectivement, en dissolvant l'Assemblée nationale,
02:30ce n'est pas très clair, le paysage français.
02:32– La réalité, aujourd'hui, on le voit, c'est qu'aucun bloc
02:34n'a la majorité aujourd'hui à l'Assemblée nationale,
02:37et donc, tout reste à faire.
02:38Et moi, j'appelle toutes les forces républicaines,
02:41démocratiques, pro-européennes, à se mettre autour de la table
02:44et à travailler sur un programme commun,
02:46par-delà leur division, par-delà leur divergence,
02:48par-delà leur différence dans l'intérêt du pays.
02:51C'est absolument nécessaire, et moi, je voudrais qu'on se saisisse
02:56de cette situation politique, qui est grave, effectivement,
02:58mais pour aussi renouveler nos pratiques parlementaires
03:01et nos pratiques démocratiques en France, faire des coalitions.
03:05C'est quelque chose qu'on ne connaît pas du tout en France,
03:07c'est extrêmement éloigné de la culture politique française,
03:10or, c'est ce qu'on fait tous les jours au Parlement européen.
03:13– Mais avec un Premier ministre qui émanerait de votre groupe centriste,
03:16ou qui émanerait, finalement, du nouveau front populaire ?
03:19– Alors, moi, je laisse les députés à l'Assemblée nationale
03:22mener les négociations qui doivent être menées.
03:24La question, c'est surtout, à mon avis,
03:26quel est le programme politique qui peut être partagé,
03:30d'eux, à la droite modérée, au Bloc central,
03:34en passant par les socialistes, les verts, et pourquoi pas les communistes,
03:38c'est-à-dire ceux qui sont pro-européens assumés,
03:41qui sont démocrates, qui sont républicains,
03:43et qui se diront, on se met autour de la table,
03:45dans l'intérêt du pays, on se dit que…
03:48– On entend que vous excluez LFU, on entend que vous excluez LFU.
03:51– Je le redis, il y avait un enjeu,
03:53c'était d'empêcher l'accès au pouvoir de l'extrême droite,
03:55ensuite, c'est comment on se met autour de la table,
03:57en se disant, on est des gens raisonnables,
04:00on pense à l'intérêt du pays, et on travaille ensemble,
04:03dans un moment très particulier pour le pays,
04:05autour de coalitions, ce qui est inédit dans l'histoire politique française.
04:08– C'est vrai, est-ce que cette France, du coup, de coalition,
04:10un peu ingouvernable, parce qu'on ne sait pas le faire,
04:12est affaiblie, durablement, sur la scène européenne,
04:15dans les institutions, par exemple,
04:17sa présence risque de recouler avec un gouvernement minoritaire ?
04:20– Alors, l'influence de la France, elle se joue à trois niveaux.
04:25D'abord, le Parlement européen, et c'était important pour nous,
04:28et notamment pour les Français,
04:29de préserver la présidence du groupe Renew,
04:31parce que, vous l'avez dit, nous sommes le groupe centriste, central,
04:34aucune majorité ne peut se faire sans nous, et c'est important,
04:37donc on a une influence française qui est importante,
04:39dans ce groupe en particulier,
04:41il y a l'engagement du Président de la République,
04:43et Emmanuel Macron, il est vu indépendamment
04:45de la situation politique française nationale,
04:48il est vu partout en Europe, par les pro-européens,
04:50comme le leader européen,
04:51le seul à avoir une vision du projet européen.
04:53– Même maintenant ?
04:55– Mais bien sûr, regardez un petit peu le programme de travail
05:01et la législature qui vient de se passer, entre 2019 et 2024.
05:05Il était largement inspiré, ce qu'on a fait a été largement inspiré
05:08du discours de la Sorbonne de 2017.
05:12Ensuite, les discussions qu'on a en ce moment,
05:14Oursula von der Leyen, on en parlera aussi, je pense, tout à l'heure,
05:17est en campagne pour être de nouveau élue
05:19à la tête de la Commission européenne,
05:21il y a beaucoup d'inspiration du discours de la Sorbonne 2
05:23d'Emmanuel Macron, cette influence, elle est là,
05:26et moi, j'ai mes collègues au Parlement européen,
05:27depuis qu'on est revenus, je suis revenue au Parlement européen
05:29dès le 10 juin, parce qu'il y avait des négociations à faire,
05:32et mes collègues européens me disent,
05:33évidemment ils sont inquiets de la situation politique française,
05:36mais ils attendent encore beaucoup d'Emmanuel Macron,
05:39de la voie qu'il porte et de son leadership.
05:41Ensuite, il y a les réunions des ministres des 27,
05:45et évidemment, c'est fondamental que demain,
05:48à la table des négociations des ministres de l'Industrie,
05:51des ministres de l'Économie et des Finances,
05:53des ministres de l'Intérieur, on ait des pro-européens
05:56pour continuer de porter la voie française.
05:58Il y a des quoiques même dans la coalition pro-européenne allemande,
05:59il y a des quoiques, vous le savez bien,
06:01et des positions qui divergent,
06:03qui affaiblit durablement l'Allemagne,
06:04justement la cohabitation entre plusieurs groupes est assez loin.
06:07D'où l'importance de travailler ensemble à l'Assemblée nationale
06:10et dans le futur gouvernement avec des voix pro-européennes.
06:13On peut avoir des différences de sensibilité,
06:15mais un engagement européen très fort
06:17pour continuer de porter l'influence française.
06:19Si vous faites un flashback sur le scrutin précédent,
06:22celui du 9 juin, les élections européennes ou l'Elysée,
06:24vous avez demandé de mener cette fameuse liste
06:26majorité présidentielle à un score de 14%
06:30deux fois moins que le Rassemblement national.
06:32Si c'était à refaire, vous accepteriez le job ?
06:35Vous changeriez quelque chose ?
06:37Écoutez, moi, j'assume mes responsabilités,
06:39et quand on me dit qu'on a besoin de moi
06:41pour assumer une responsabilité comme celle-ci,
06:43je le fais, je le fais évidemment avec beaucoup de fierté.
06:47Une immense responsabilité.
06:49Évidemment que j'aurais aimé que le score soit meilleur.
06:52Évidemment que j'aurais aimé que l'écart avec l'extrême droite
06:56soit bien inférieur.
06:57Et que j'aurais même aimé qu'on soit devant.
06:59Évidemment, la réalité politique, c'est celle-ci.
07:02Il faut en tirer les enseignements,
07:03tant au niveau européen qu'au niveau national.
07:06Ça a été une immense responsabilité,
07:08une immense fierté, un immense honneur pour moi
07:10que de mener cette tête de liste.
07:12On est…
07:13– C'était un piège un peu aussi, quand même,
07:15c'était difficile dans cette période de vote sanction
07:19contre le gouvernement ?
07:20– Le contexte politique national n'était pas le meilleur,
07:23c'est une évidence.
07:24Est-ce que pour autant, il faut ne pas assumer ses responsabilités ?
07:27Jamais.
07:28Et je le redis, moi, je suis une pro-européenne convaincue,
07:30j'ai rejoint Emmanuel Macron en 2017,
07:32à la fois par cette volonté de dépassement
07:36et pour son engagement européen.
07:37Je suis très fière de ça et je continuerai de l'être.
07:39– Alors parlons du Parlement européen, justement,
07:42où les groupes politiques se sont constitués
07:44et sont encore en train de se constituer,
07:46depuis maintenant un mois.
07:47Et surprise, le Premier ministre hongrois,
07:49Victor Orban, est parvenu à fédérer 84 députés
07:53de 12 pays de l'extrême droite de l'hémicycle,
07:56qui a donc devancé votre groupe valérien
07:59pour se hisser à la 3ème place.
08:01Reportage tout de suite de Cécile Galluccio.
08:04Ce sont eux les nouveaux eurodéputés
08:07du nouveau parti d'extrême droite, Patriotes pour l'Europe.
08:11Et c'est au lendemain des résultats des législatives en France
08:14qu'ils font leur lancement public.
08:17Le timing est parfait, car si Victor Orban a dévoilé
08:20son intention de former ce groupe parlementaire
08:22le 30 juin dernier, l'image du sulfureux hongrois
08:25aurait pu refroidir certains Français.
08:28Patriotes pour l'Europe devient donc la 3ème force politique
08:31à Bruxelles, avec 84 eurodéputés venant de 12 pays différents.
08:3630 Français du RN, donc, mais aussi 11 Hongrois,
08:406 Autrichiens, 9 Tchèques, 8 Italiens de la Ligue,
08:436 Néerlandais, 2 Portugais, 6 Espagnols,
08:46un Danois, un Flamand et un Grec.
08:48Jordan Bardella, à défaut de devenir
08:50le nouveau Premier ministre en France,
08:53prend donc logiquement la présidence de ce nouveau groupe.
08:56Mais alors, quelle est leur position
08:58concernant la guerre en Ukraine ? Patriotes pour l'Europe,
09:01a été créée en partie par Victor Orban,
09:03eurosceptique et pro-Poutine assumé.
09:05L'enfant terrible de l'Union européenne
09:08s'est rendu ce samedi à Moscou, à la rencontre du président russe,
09:11provoquant l'ire de Bruxelles.
09:13Le Kremlin, de son côté, n'a pas boudé son plaisir.
09:16-"Nous la pressions.
09:17Le président Poutine a fait les mêmes éloges."
09:20En France, Jordan Bardella n'a pas arrêté de le répéter
09:23pendant la campagne éclair.
09:25-"Ma position n'a pas varié, c'est celle d'un soutien à l'Ukraine."
09:28Ce ne sont que des mots.
09:30La Hongrie de Victor Orban assure la présidence tournante
09:33de l'Union européenne depuis le 1er juillet,
09:35et ce, pour six mois.
09:37Le temps risque donc d'être long, pour certains.
09:39Voilà, Valérie Ayé, la poussée de l'extrême droite
09:42est un peu plus visible avec la création, par exemple,
09:45de ce groupe, ce tandem Orban-Bardella.
09:48Evidemment, alors, on craignait un raz-de-marée
09:51de l'extrême droite au Parlement européen,
09:53ça ne s'est pas produit.
09:55Ils n'ont pas même une minorité de blocage.
09:57La création de ce nouveau groupe, symboliquement,
10:00ça veut dire quelque chose, effectivement,
10:02mais je voudrais surtout dire qu'ils ne seront jamais
10:05en capacité de former une majorité au Parlement européen.
10:08Ils n'ont même pas une minorité de blocage.
10:10En termes d'influence sur les politiques publiques,
10:13ça ne change absolument rien.
10:15Par ailleurs, quand on regarde,
10:17Jordan Bardella s'est fait élire président de son groupe
10:20sans même avoir mis les pieds au Parlement européen.
10:23Dès le lendemain de l'élection, je suis venue au Parlement,
10:26parce que j'ai dit aux Français la vérité.
10:29J'ai sollicité leur suffrage pour aller siéger
10:32au Parlement européen.
10:33Je ne sais même pas s'il a mis les pieds au Parlement européen.
10:37Il s'est fait élire sans avoir été présent.
10:39Vous avez mis les images, il n'était pas présent dans la salle.
10:43Et ce groupe, quand on regarde ses alliés,
10:45pendant toute la campagne des Européennes
10:47et même pendant la campagne des législatives,
10:50il a dit, non, non, non,
10:51nous, notre soutien à l'Ukraine, il est sans équivoque.
10:55Il s'allie avec les pires eurosceptiques,
10:59avec des pro-Poutine assumés,
11:01avec Viktor Orban,
11:02qui, alors même qu'il assure la présidence tournante
11:05de l'Union européenne, va faire une tournée
11:08et va voir Vladimir Poutine pour une soi-disant mission de paix,
11:11alors qu'on sait ses accointances avec Vladimir Poutine
11:14et son absence de soutien à l'Ukraine.
11:17– D'ailleurs, vous avez déclaré à propos de Viktor Orban
11:20et de ses fameux voyages, le Premier ministre hongrois
11:23est allé en Ukraine, puis en Russie, puis en Chine, puis aux Etats-Unis.
11:27Il est temps de mettre terme à la présidence du Conseil dévoyé
11:31de Viktor Orban.
11:32Comment est-ce qu'on y met terme ?
11:35– C'est, je pense, au Conseil, c'est-à-dire aux Etats qui sont réunis
11:39de réfléchir et de prendre une décision politique.
11:41– Parce que le vrai président, c'est Charles Michel.
11:44– Effectivement, le vrai président, c'est Charles Michel,
11:46mais après, il y a des présidents tournantes tous les six mois.
11:48La France l'a assumé au premier semestre 2022.
11:52Et puis, donc, il préside les conseils des ministres,
11:55il fixe une feuille de route programmatique.
11:57On savait que cette présidence, elle allait être particulière.
12:00Au Parlement européen, on avait déjà alerté.
12:02J'avais alerté avec mon groupe en disant,
12:04on ne peut pas laisser Viktor Orban présider cette présidence
12:06parce que voilà ce qui se passe dans son propre pays.
12:09Il ne respecte pas l'État de droit, il piétine l'État de droit.
12:12Il y a de la corruption généralisée, la presse n'est plus indépendante,
12:15les personnes LGBTI sont menacées.
12:17C'est ça, la réalité de ce qui se passe,
12:19c'est de l'extrême droite en responsabilité.
12:21Et là, à peine après cinq jours du début de sa présidence,
12:25il est déjà en responsabilité et il se permet,
12:27au nom de l'Europe, parce que c'est ça,
12:29au nom de l'Europe, il se permet d'aller voir Vladimir Poutine,
12:32Donald Trump, Xi Jinping.
12:35Alors, quels messages il porte ?
12:37Des messages absolument opposés à la position formelle
12:40de l'Union européenne, c'est scandaleux.
12:41– Du coup, on fait quoi comme mesure de retorsion
12:43dont vous commenciez à parler à l'encontre de Budapest ?
12:46Certains, par exemple, ambassadeurs précisent
12:51qu'il serait possible d'avoir un boycott
12:53des réunions informelles de l'UE prévues en Hongrie.
12:57– Oui, on peut envisager ça, mais moi je pense d'abord
12:59qu'il faut une décision politique des États en disant,
13:03Victor Orban, vous ne pouvez pas assumer la présidence
13:06de l'Union européenne et on met quelqu'un d'autre à la place.
13:08– Alors, à partir du 16 juillet,
13:10parlons effectivement d'une date très attendue,
13:14il y a session constitutive à Strasbourg
13:16avec les 720 nouveaux eurodéputés qui affluent
13:20et un vote de confiance sur la commission d'Ursula von der Leyen
13:24de le 10 juillet.
13:26Elle a besoin, pour sa majorité de son parti,
13:29le Parti populaire européen, des socialistes et démocrates,
13:33de vous-même, ça constitue 400 députés sur 720,
13:38et en l'occurrence, certains partis ne sont pas très compatibles.
13:41Vous avez des exigences précises, peut-être ?
13:44– Oui, le processus, c'est que les chefs d'État et de gouvernement
13:48se mettent d'accord sur un nom, et donc ils ont choisi
13:51de prolonger Ursula von der Leyen,
13:52et ensuite le Parlement européen doit voter.
13:54Et donc ce choix, c'est d'abord un signal de stabilité
13:57envoyé par les chefs d'État et de gouvernement,
13:59et je pense qu'effectivement, c'est un choix pertinent
14:02dans la mesure où on est dans un monde en plein chamboulement.
14:05Néanmoins, ce n'est pas un chèque en blanc,
14:06c'est-à-dire qu'on a des demandes qui sont fortes pour pouvoir…
14:09– Vous ne voulez pas par exemple qu'elle ait des voix
14:12ou qu'elle ait une alliance avec les conservateurs et réformistes
14:16de Georgia Melanie, qui sont trop hors sceptiques pour vous, c'est ça ?
14:21– Alors oui, il y a deux choses, c'est d'abord aucun lien de près
14:23ou de loin avec l'extrême droite, quelle qu'elle soit.
14:26On a vu le groupe de Jordan Bardella, Victor Orban,
14:29le FPE autrichien qui sont des néo-nazis, etc.
14:32Et puis il y a le groupe de Georgia Melanie,
14:33dans lequel siège une partie des élus Reconquête,
14:37dans lequel siège les Polonais Dupiche,
14:38qui ont saccagé l'État de droit à l'époque
14:40où ils étaient en responsabilité en Pologne,
14:42et je pourrais vous donner plein d'autres exemples.
14:45Donc on exige de Ursula von der Leyen
14:47qu'elle ne fasse aucun deal, aucune alliance politique avec eux.
14:50Donc qu'on soit vraiment sur une coalition,
14:52une plateforme de soutien qui soit celle des pro-européens,
14:55pour continuer de prolonger le projet européen.
14:57– Mais du coup, il y a un risque sur sa majorité,
14:59si pour peu que 10% lui fassent défaut dans chaque groupe,
15:02elle ne passe pas, elle est passée à 9 voix la dernière fois.
15:05– Exactement, c'est la raison pour laquelle
15:06elle est dans une phase de campagne active,
15:08elle est venue dans chacun des groupes,
15:09je l'ai reçue, moi, avec mes collègues au Parlement européen,
15:12on lui a fixé nos priorités politiques,
15:14parce qu'il y a les responsabilités, il y a les personnes,
15:16mais il y a surtout les priorités politiques.
15:17Pour nous, c'est indispensable qu'on avance
15:20sur la protection de l'État de droit,
15:21sur les enjeux de compétitivité, de réindustrialisation,
15:24de défense et de soutien à l'Ukraine.
15:26Donc on lui a demandé des engagements forts.
15:28– Mais on ne parle plus de pacte vert,
15:29on ne veut pas associer les verts tellement à cette majorité.
15:32– Nous, parmi les demandes qu'on lui a faites,
15:33c'est ne pas détricoter le pacte vert,
15:35et prolonger pour accompagner socialement le pacte vert.
15:38Donc c'est fondamental.
15:39On aura un vote qui est jeudi,
15:41on verra d'abord, effectivement,
15:44quel programme elle nous présentera jeudi matin,
15:47et puis je crois véritablement
15:50qu'il faut qu'on ait une coalition la plus solide possible.
15:53– Et vous croyez que ça passe ou ça casse ?
15:55Parce que si ça casse, c'est rebelote,
15:58ça repart chez les chefs d'État,
16:00et elle ne peut plus du tout être désignée.
16:02– Effectivement, donc je crois qu'on a une responsabilité,
16:05je le dis, ce n'est pas un chèque en blanc,
16:06mais on a aussi une responsabilité collective
16:08à ce qu'on n'ait pas de chaos institutionnel dans les prochains jours,
16:12et pour ça, il faut qu'elle prenne des engagements très fermes,
16:15vis-à-vis, à la fois sur l'absence de deal avec l'extrême droite,
16:18et aussi sur les priorités politiques.
16:20– On est en effet dans une période très instable,
16:23avec peut-être d'autres élections qui vont peser sur l'Europe,
16:26celle en novembre d'un président de la République aux États-Unis,
16:29ça pourrait être Donald Trump.
16:31– Effectivement, il y a un risque majeur,
16:32l'agressivité de Donald Trump,
16:34l'absence de soutien à l'Ukraine,
16:35le fait qu'on sait que parfois on a eu des relations tendues
16:39avec les États-Unis, on est des partenaires,
16:40mais on a parfois des relations tendues,
16:42demain ce sera encore plus le cas,
16:44donc ça nécessite pour nous d'avoir une voix unie,
16:47d'être profondément solide,
16:48d'accélérer sur le dossier de la réindustrialisation
16:51pour produire chez nous des batteries pour les voitures électriques,
16:54pour ne plus être dépendant d'autres puissances,
16:57et accélérer sur la défense européenne pour être fort à 27.
17:01– Merci Valérie Ayé d'avoir été notre invitée aujourd'hui,
17:03merci à vous de nous avoir suivis sur France 24,
17:06République Sénat, restez en notre compagnie,
17:09nous poursuivons avec un débat sur l'image de la France en Europe
17:13suite aux législatives et ça se passe à Bruxelles, tout de suite.
17:16– Merci de nous rejoindre à Bruxelles dans le studio du Parlement européen
17:25pour parler de la situation politique française vue d'Europe.
17:28Les élections législatives en France ont révélé un paysage politique
17:32coupé en trois blocs, la gauche du Nouveau Front populaire,
17:35le bloc central autour d'Emmanuel Macron
17:37et l'extrême droite du Rassemblement national de Jordane Bardella.
17:41La gauche est arrivée en tête mais n'a pas de majorité pour gouverner.
17:44– Alors quelles conséquences précisément de ces résultats en France
17:48sur le bon fonctionnement de l'Union européenne ?
17:51La paralysie française va-t-elle freiner les projets européens
17:56de la prochaine mandature ?
17:57Enfin, on évoquera le nouveau groupe
17:59qui a rejoint le Rassemblement national de Jordane Bardella
18:02à l'extrême droite de ce Parlement européen,
18:05un groupe créé par le Premier ministre hongrois Viktor Orban
18:10qui rassemble plusieurs parties d'ailleurs proches de Vladimir Poutine.
18:13Alors pour en parler aujourd'hui...
18:15– Deux invités, j'accueille sur ce plateau Fabrice Leggeri, bonjour.
18:18– Bonjour.
18:19– Vous êtes eurodéputé français, membre du Rassemblement national en France
18:22et membre de ce nouveau groupe, les Patriotes pour l'Europe
18:26à l'extrême droite du Parlement européen.
18:28Daniel Freund, bonjour, eurodéputé allemand
18:30du groupe des Verts au Parlement européen,
18:33les Verts allemands qui gouvernent en Allemagne
18:35au sein d'une coalition avec les sociodémocrates du SPD
18:39et les libéraux du FDP.
18:41Alors ce résultat des législatives en France
18:44vues du gouvernement de gauche plutôt, on va dire allemand,
18:48quelle première leçon, c'est un soulagement ?
18:51– Oui, c'est un soulagement, tout le monde s'attendait
18:54à l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir en France
18:58et là, ils n'ont fini que troisième dans ces élections,
19:01donc un certain soulagement, mais là, pour le moment,
19:04la politique française s'est mise d'accord sur ce qu'elle ne veut pas,
19:08l'extrême droite, mais maintenant, il va falloir se mettre d'accord
19:11sur ce qu'on veut, il faut bâtir un projet,
19:13il va peut-être falloir apprendre des coalitions un peu plus
19:17à l'allemande pour gouverner la France.
19:19– On va en parler, de cette culture de la coalition à l'allemande,
19:23Fabrice Leggeri, quand vous entendez ces partis pro-européens
19:26qui disent qu'on est soulagés que le RN n'ait pas pris le pouvoir
19:29en France et, avec ce sous-entendu, ne bloquent pas les projets européens,
19:33qu'est-ce que vous leur répondez ?
19:35– Tout d'abord, que la situation française actuelle
19:38à l'Assemblée nationale ne reflète pas les votes des Français,
19:43puisqu'il y a plus de 10 millions de Français
19:45qui ont apporté leur voix au RN,
19:47donc le RN est le premier parti en voix,
19:51et donc, il y a un hiatus, une contradiction
19:54entre le nombre de sièges et le nombre de voix.
19:57– Parce qu'il y a eu un front républicain
20:00qui s'est dressé contre vous pour que vous n'accédiez pas
20:02au second tour dans beaucoup de régions.
20:05– Parce qu'il y a eu des combines d'appareils politiques,
20:08qu'il y a eu aussi beaucoup d'épouvantailles.
20:11– Vous entendez que ça inquiétait beaucoup les Européens,
20:14par exemple, votre idée que vous avez lancée
20:17de ne plus contribuer à l'Union européenne,
20:19ça faisait partie de votre programme de cesser la contribution française,
20:23il y avait beaucoup de choses qui étaient en rupture
20:26avec la construction européenne ?
20:27– D'abord, le RN souhaite que la France reste membre
20:31de l'Union européenne,
20:32que la France reste membre de la zone euro,
20:35et reste membre de l'espace Schengen,
20:38avec évidemment des améliorations à apporter,
20:41notamment à l'espace Schengen sur la gestion des frontières,
20:44mais aussi avec des améliorations démocratiques
20:47sur le fonctionnement de l'Union européenne.
20:49Maintenant, je peux comprendre que la famille politique
20:52qui vient des Verts allemands n'avait pas spontanément envie
20:56de voir, à Paris, le RN gouverner la France,
20:58je peux comprendre cette réaction immédiate de soulageant...
21:01– Toute l'Europe n'avait pas envie,
21:03il y a quand même une grande majorité dans ce Parlement
21:06qui n'avait pas envie.
21:08– Arrivons aux conséquences, les conséquences,
21:10c'est que pour le moment, la France n'a pas de gouvernement
21:13suite à ces nouvelles élections,
21:15il y a un gouvernement qui va gérer les affaires courantes,
21:18il est difficile pour les Français,
21:20il est difficile aussi pour nos partenaires européens
21:23de savoir, par exemple, si la politique que va mener la France
21:28est plutôt à droite ou plutôt à gauche,
21:32et même à l'extrême gauche, avec la présence...
21:34– En tout cas, elle n'est pas à l'extrême droite, ça on le sait.
21:38– La gauche est arrivée en tête, mais elle n'a pas de majorité
21:41pour gouverner correctement le pays,
21:43est-ce que cette situation de paralysie en France,
21:46ça peut freiner la coopération franco-allemande
21:49– Oui, et je pense maintenant, il faut y travailler,
21:53il faut trouver cette majorité,
21:55moi je suis convaincu que c'est possible,
21:58on le fait tous les jours ici en Europe,
22:00de bâtir des coalitions qui sont souvent difficiles,
22:04pour moi, en tant que vert, faire des alliances avec le PPE,
22:08avec les libéraux, mais c'est ça le compromis,
22:11c'est ça la démocratie aussi, de chercher ces compromis,
22:16et je pense maintenant, moi ce qui me fait peur,
22:18c'est tout le monde qui arrive et qui dit, moi tout seul,
22:22sans avoir la majorité, pour avoir une majorité,
22:25il faut bâtir une coalition, il faut trouver ces majorités,
22:30et je pense que c'est important aussi maintenant,
22:33de montrer que les démocrates, les pro-européens,
22:36ils peuvent faire ce travail en France,
22:38et montrer que ça n'aboutit pas à un chaos,
22:42ou à une France qui n'est pas gouvernable,
22:45il va falloir du temps aussi,
22:47on a vu ici en Belgique, par exemple,
22:50que ça peut prendre longtemps
22:52pour bâtir ce genre de coalition,
22:54on n'a pas eu cette culture en France
22:57depuis des décennies, de bâtir ce genre de coalition,
23:00donc ça ne va pas se faire d'ici quelques jours,
23:04je vois en Allemagne que c'est très difficile,
23:06je ne vais pas vous faire de mensonge,
23:09que c'est super agréable de gouverner
23:11avec les libéraux et les social-démocrates en Allemagne,
23:14mais à la fin, si les électeurs choisissent
23:17les partis tels qu'ils en choisissent,
23:19ils s'attendent aussi qu'il y ait un accord.
23:21Ce qui est certain, en tout cas,
23:23c'est qu'en l'occurrence, il n'y a pas d'offre
23:26qui est faite du côté du Rassemblement national
23:29de gouverner avec, le compromis qui est possible,
23:32c'est entre partis pro-européens,
23:35parce qu'en effet, vous n'êtes pas forcément
23:37européano-compatible avec qui que ce soit,
23:40d'un certain point de vue.
23:41Écoutez, il faut regarder notre programme
23:44sur la question de l'Union européenne,
23:46et nous l'avons beaucoup dit pendant la campagne
23:49des Européennes, où le Rassemblement national
23:51est arrivé en tête. Le Rassemblement national
23:54a une délégation de 30 députés européens
23:56au Parlement européen, c'est la plus grande délégation nationale
24:00d'un parti politique, donc ça veut dire
24:02que les Français nous ont fait confiance,
24:05que les Français veulent que la France reste
24:07dans l'Union européenne, mais qu'ils nous donnent
24:10l'opportunité de continuer avec nos alliés politiques
24:13à l'améliorer. Il y a un message important,
24:16le Rassemblement national veut que la France
24:18soit membre de l'Union européenne
24:20et puisse jouer sa part dans la coopération
24:23des nations européennes.
24:24On parle de culture du compromis, de la coalition,
24:27que ce soit en France ou au Parlement européen,
24:30mais il y a toujours cette idée de cordon sanitaire
24:33autour de vous, de l'extrême droite,
24:35les autres partis plus centraux ne veulent pas gouverner avec vous.
24:39Je crois que c'est un déficit démocratique.
24:42Nous représentons, le Rassemblement national,
24:45en tout cas, représente plus de 10 millions
24:48d'électeurs français.
24:49Même au Parlement européen,
24:51on voit derrière vous le Parlement européen,
24:53personne ne veut être élu avec vos voix.
24:56Ca tombe bien, parce que nous ne voulons pas
24:58élire Mme van der Leyen.
25:00Nous ne sommes pas les seuls à être contre elle.
25:02Même dans sa famille politique,
25:04ils ne vont pas tous voter pour elle.
25:07En tout cas, il faut quand même
25:09que ceux qui nous donnent des leçons de démocratie,
25:12ceux qui, depuis des dizaines d'années,
25:14nous donnent des leçons sur l'Etat de droit,
25:17sur la démocratie,
25:19sur les valeurs de l'Union européenne,
25:21qu'est-ce que ça signifie que certains partis politiques
25:26se mettent d'accord pour exclure des partis politiques
25:30qui représentent des millions de voix ?
25:33Nous sommes un parti qui a une existence légale en France,
25:36et donc, il faut pouvoir dialoguer au Parlement européen.
25:41La réponse de Dany Freud.
25:43Sauf que les élections, c'est pas un lave-linge.
25:46Si vous faites des propositions antidémocratiques,
25:48si votre parti, au Parlement européen,
25:51fait des votes antidémocrates contre l'Etat de droit,
25:54contre les droits fondamentaux de l'Union européenne,
25:57c'est pas parce qu'il y a des gens qui sont prêts à vous élire
26:01que, tout d'un coup, ça passe.
26:02On a des choses qui sont inscrites
26:05à la charte des droits fondamentaux,
26:07qui sont inscrites dans les traités européens,
26:10et d'ailleurs, vous, comme vous étiez chef de Frontex,
26:13on vous a fait démissionner
26:16parce que vous avez violé ces droits et la loi européenne,
26:21parce que vous avez fait des push-back illégaux
26:24pour Frontex, et après, il y a l'Etat de droit qui dit
26:27que vous pouvez pas le faire, et c'est pour ça que...
26:30Moi, j'étais un des députés au Parlement européen
26:33qui a fait en sorte que vous n'alliez plus être directeur de Frontex.
26:37Il n'y a aucune procédure disciplinaire contre moi,
26:39il n'y a aucune procédure judiciaire contre moi.
26:42Tout ça, c'est politique.
26:44Vous avez le droit de faire de la politique,
26:46c'est votre rôle, mais en tout cas,
26:48il faut aussi voir qu'il y a une instrumentalisation
26:51de certains aspects de l'Etat de droit
26:54ou de la charte des droits fondamentaux,
26:56et l'obligation de contrôler les frontières
26:58et les membres de l'Union européenne.
27:01Pour poursuivre, quand même, sur cette idée
27:04d'une influence française dans l'Union européenne
27:08à la suite de ces élections, Marine Le Pen,
27:10votre parti, le RN, avait commencé à contester
27:13le droit du président Emmanuel Macron
27:15de nommer son commissaire, ce qu'il veut reconduire
27:19le commissaire européen Thierry Breton,
27:21en arguant que c'était pas, selon vous,
27:23une prérogative présidentielle.
27:25Vous dites que c'est à la gauche de nommer le commissaire ?
27:29Ce que Marine Le Pen a exprimé,
27:30c'est que la proposition d'un commissaire
27:34ou d'une commissaire européenne-française,
27:38de France, est une mission qui relève
27:40de la politique du gouvernement.
27:42Il n'y a rien dans notre Constitution
27:44qui permet de déterminer...
27:46C'est au nouveau front de gauche de le nommer ?
27:48En tout cas, ce que Marine Le Pen a voulu dire,
27:51c'est que la mission, le champ de compétences,
27:54en tout cas, du commissaire européen,
27:57est dans le champ de compétences
27:59de ce que fait le gouvernement en France.
28:01Donc, ce sera au futur gouvernement français,
28:04selon vous, de le nommer ?
28:05En tout cas, c'est comme ça que nous avons fait
28:08la lecture de nos institutions.
28:10On a l'impression qu'Emmanuel Macron
28:12rase les murs du Conseil européen dans ce contexte politique
28:15très tendu dans son pays.
28:16Est-ce qu'il a perdu de l'influence
28:18vis-à-vis de ses partenaires européens ?
28:21Je pense, et d'ailleurs, l'acte
28:23de utiliser la soirée même des élections européennes
28:27pour annoncer des élections françaises
28:30et, d'une certaine manière,
28:31prendre le moment de la démocratie européenne
28:35pour un but un peu égomane, je dirais,
28:39ça, c'est pas un geste d'un grand Européen.
28:43Maintenant, il a perdu sa majorité.
28:46Qu'est-ce qui va se passer, maintenant ?
28:48Est-ce qu'il y aura une coalition
28:50entre les députés d'Emmanuel Macron
28:53et le Nouveau Front populaire ?
28:55Ca, ça reste à voir.
28:57Je pense sur cette question de nomination.
28:59C'est pour le gouvernement,
29:02mais est-ce que le moment que la nomination doit se passer,
29:05est-ce qu'il y aura un nouveau gouvernement ?
29:08C'est ça, toute la question.
29:10Fabrice Leggeri, au Parlement, ici même,
29:12le groupe, anciennement Identité et Démocratie,
29:15s'est vu tirer quelques troupes par un certain Victor Orban
29:19qui constituait un nouveau groupe,
29:21les Patriotes pour l'Europe.
29:23Vous avez rejoint ce nouveau groupe
29:25qui compte désormais 84 membres
29:27et qui est présidé par Jordan Bardella,
29:30puisque, vous le disiez et vous le soulignez,
29:32vous avez 30 eurodéputés dedans.
29:34Et Victor Orban, c'est l'homme, quand même,
29:37le Premier ministre, qui s'est rendu à Moscou,
29:40puis à Pékin, qui est proche du Kremlin.
29:42Vous avez dit qu'on vous faisait un procès sans cesse,
29:45le Rassemblement national, en proximité avec Moscou.
29:48Est-ce que, là, ça donne pas des billes à ceux qui disaient ça ?
29:52Non, alors là, d'abord, sur la création du groupe
29:55des Patriotes pour l'Europe,
29:57c'est un processus qui dure depuis plusieurs semaines,
30:01depuis plusieurs mois, de rassembler le plus possible
30:04de partis politiques de notre famille
30:06avec lesquels nous pouvons partager un certain nombre
30:09de grands objectifs, par exemple, la défense
30:12de la souveraineté des Etats, c'est-à-dire que nous nous opposons
30:15à un Etat centralisé européen.
30:17Concernant la politique étrangère,
30:19les statuts du nouveau parti des Patriotes pour l'Europe
30:23indiquent clairement que les membres considèrent
30:26que la diplomatie est le principe de souveraineté,
30:31donc ça appartient aux Etats membres,
30:33et nous ne sommes pas engagés
30:35par la politique étrangère de nos membres.
30:39Donc, le Rassemblement...
30:40Vous voterez de quel côté sur le rallonge ?
30:43Concrètement, le Rassemblement national
30:45n'est pas engagé politiquement, n'est pas comptable politiquement
30:49de la visite que M. Orban a faite
30:52en tant que Premier ministre de la Hongrie.
30:56Il l'a fait pour renseigner, je dirais,
30:59au début de la présidence hongroise de l'Union européenne.
31:03Il est allé voir M. Zelensky à Kiev,
31:06il est allé voir à Moscou...
31:08La seigneure Poutine...
31:10Vous désapprouvez ?
31:11Nous considérons que la politique étrangère,
31:15et il l'a fait de manière souveraine...
31:18Il est allé voir également les dirigeants chinois
31:22et aujourd'hui, il rejoint à Washington
31:25la famille atlantique dont nous sommes tous membres.
31:28On vous a entendu rire aux arguments de Fabrice Le Djeri. Pourquoi ?
31:32Déjà, j'ai l'impression, quand j'ai vu Babich et Orban
31:35lancer le nouveau groupe,
31:37je ne pouvais que penser que le premier axe de coopération,
31:40c'est la corruption et les conflits d'intérêts.
31:43Les deux chefs d'Etat, anciens chefs d'Etat,
31:45c'est pour ça qu'ils sont connus.
31:47Chèques et Hongrois.
31:48Orban est le chef d'Etat le plus corrompu
31:51qu'on a jamais vu dans l'Union européenne.
31:53Il a volé des milliards d'euros,
31:56aussi, aux contribuables français, d'ailleurs.
31:59C'est quelque chose que votre groupe politique, ici,
32:02a toujours supporté, a toujours dit,
32:04voilà, super bien fait qu'ils nous volent des milliards.
32:08Quand on a lutté à gêner les fonds européens
32:10avec une écrasante majorité, ici, au Parlement,
32:13le Rassemblement national a essayé de tout bloquer,
32:16ils ont voté contre tout ça.
32:18Bon, maintenant, on a ce nouveau groupe,
32:20et dire, voilà, il part à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine
32:24et le lendemain, vous rejoindrez le même groupe que lui
32:27et dire que vous n'avez rien à faire,
32:30c'est quand même un peu bizarre,
32:32parce que vous savez à quel point le gouvernement hongrois
32:35a quand même les liens les plus proches avec le Kremlin
32:38de tous les Etats membres de l'Union européenne.
32:41C'est le seul chef d'Etat depuis la guerre en Ukraine
32:44qui s'est rendu à Moscou.
32:45Je pense, sur ce point, il y a 26 Etats
32:49qui sont assez d'accord dans l'Union européenne
32:53que c'est vraiment une connerie, ce qu'il a fait.
32:56Bon, mais vous...
32:57-"C'est un groupe pro-russe",
32:59ce nouveau groupe d'extrême droite.
33:01Oui, c'est un groupe pro-russe,
33:03c'est un groupe contre l'Union européenne,
33:05contre l'Etat de droit et pour la corruption.
33:08C'est ça, ce que je peux voir dans les votes, aussi,
33:11que ces députés ont fait ces dernières années.
33:14-"Nous ne sommes pas pour la corruption,
33:16nous ne sommes pas pro-russes."
33:18Jordan Bardella a indiqué en quoi la Russie était une menace,
33:21y compris pour les intérêts français,
33:23et pas seulement pour la sécurité de l'Europe,
33:26mais de manière générale, les intérêts français dans le monde.
33:29Vous êtes contre, mais vous votez pour.
33:32Je l'ai dit... Non, en fait,
33:34Victor Orban, il voulait renseigner
33:37les différents acteurs politiques
33:40pour essayer d'avoir une voie vers la paix.
33:43Voilà, c'est comme ça que...
33:45-"Une certaine paix".
33:46Ca ne sera pas la paix entre vous deux.
33:48Merci d'avoir très bien illustré ce débat,
33:51très virulent, aussi au niveau européen.
33:53Merci de nous avoir suivis.
33:55Bonne suite.
33:59Sous-titrage ST' 501

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