France : qui pour présider l'Assemblée nationale ?
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00:00Alors que les 577 députés s'apprêtent à se réunir ce jeudi, la bataille pour les
00:05postes clés à l'Assemblée nationale bat son plein.
00:07Qui régit concrètement la vie de cette instance ? Premier poste stratégique, la Présidence,
00:13plus communément appelée le perchoir, c'est le garant du bon déroulement des séances.
00:18On retrouve également dans cette Assemblée trois caisseurs, chargés de la vie administrative,
00:23ils préparent et contrôlent le budget de l'Assemblée.
00:26Enfin, les postes de Président des groupes parlementaires sont tout autant convoités
00:30que ceux des commissions permanentes.
00:32Celles-ci sont au nombre de huit, dont la plus prisée, la Commission des finances.
00:37Mais pourquoi la bataille est-elle aussi rude pour obtenir ces postes clés ?
00:41Ce sont essentiellement des postes de pouvoir qui sont recherchés et je dirais des postes
00:51presque communicationnels, c'est-à-dire qu'obtenir une vice-présidence, obtenir
00:58une présidence de commission, c'est non seulement avoir un véritable pouvoir d'organisation,
01:03d'influence aussi sur les débats, mais c'est aussi, vis-à-vis de l'opinion,
01:09se présenter comme une force véritable, comme une force qui compte dans la vie politique.
01:15Aujourd'hui, trois camps se font face, l'Alliance de gauche, l'ex-majorité présidentielle
01:20et le Rassemblement national, avec un mot d'ordre pour le nouveau Front populaire,
01:25pas un poste au bureau à l'extrême droite.
01:27La ligne directive a été annoncée dans ce communiqué co-signé par les quatre présidents
01:31de groupes représentant le NFP.
01:34« Nous considérons que le RN n'a pas sa place au bureau de l'une des plus hautes
01:38instances de notre République.
01:39»
01:40Dans une réaction publiée sur X, Marine Le Pen estime que les partis du NFP sont tous
01:44unis mais uniquement dans la détestation de la démocratie, du pluralisme et de près
01:49de 40% du peuple français.
01:51Qui sortira vainqueur de cette bataille ?
01:53Réponse dès jeudi avec l'élection du président de l'Assemblée nationale.
01:57On va plus loin tout de suite avec vous Gauthier Rabinski, bonjour Gauthier, c'est le coup d'envoi
02:02aujourd'hui des débats pour l'attribution des différents postes de clés.
02:05Il y aura un vote demain, un scrutin qui s'avère très incertain en raison de l'absence évidemment
02:09de majorités au sein de cet hémicycle.
02:11Oui, une fois de plus, le fait que politiquement la représentation nationale soit très éparpillée
02:19alourdit la charge et la tâche de chacun.
02:24Si vous voulez, ce qu'il y a d'intéressant, c'est que dans la mesure, si on prend le
02:29pari, ou en tout cas si on fait la constatation, que les électeurs ont envoyé un message
02:34de volonté de retrouver des clivages politiques.
02:38Vous savez ce qu'on dit d'habitude, la droite c'est fini, la gauche c'est fini.
02:41Là quand même, à travers le vote pour le Rassemblement national et pour le nouveau
02:46front populaire, il y a l'expression de quelque chose de tranché.
02:50Et donc comme vous avez y compris avec le troisième bloc, l'ex-majorité présidentielle
02:55on va dire plutôt centriste, vous avez des opinions très tranchées, fatalement cela
03:00rejaillit sur le choix de ces fonctions qui ne sont pas anodines parce que le risque c'est
03:05justement qu'on pense, nous qui sommes en dehors, citoyens lambda, on se dit tiens
03:10mais c'est à nouveau des arrangements de boutiques, c'est à nouveau des macouilles
03:14disons-le.
03:15Non, ça n'est pas rien, les postes de présidentes ou de présidents de l'Assemblée nationale,
03:21des commissions, ce sont par exemple les commissions, c'est là que se fait le travail de base
03:26d'une Assemblée nationale, de l'Assemblée nationale française, ça consiste à faire
03:31les lois.
03:32Donc tout ça n'est pas, si vous voulez, qu'une querelle d'égo, mais c'est vrai
03:35que souvent, dans la mesure où les principaux protagonistes n'ont pas la capacité d'être
03:39pédagogue manifestement, eh bien nous prenons ça pour quelque chose d'un peu malsain.
03:44Alors il y a un poste en particulier qui attire les convoitis, c'est celui du perchoir comme
03:48on dit, la présidence de l'Assemblée nationale, l'élection aura lieu demain à 15h, à l'ouverture
03:54d'une nouvelle législature, une élection qui pourrait s'annoncer décisive pour Matignon,
03:59en tout cas on attend qu'elle ait lieu pour que ça se débloque à Matignon.
04:03Oui, alors on attend que cette élection ait eu lieu pour que ça se débloque mais, alors
04:08vous avez raison, dans le cheminement de la procédure ça peut être ça, ça peut faciliter
04:13effectivement la nomination d'un personnage à Matignon.
04:17Mais au fond, est-ce qu'on est obligé de se presser dans cette affaire ? Puisque justement
04:24il y a des positions politiques très tranchées, est-ce qu'on ne peut pas prendre le temps
04:29de, finalement, d'examiner les liens qu'il peut y avoir éventuellement entre différents
04:33partis, autrement que sous les feux de la rampe et de l'excitation naturelle au milieu
04:40politique ? C'est peut-être ça la réflexion.
04:42Parce que si vous voulez, en ce moment vous avez par exemple, c'est ce qu'a dit Marine
04:46Tondelier, la secrétaire des écologistes, qui dit « nous donnons un spectacle lamentable
04:50» parce que chacun avance des noms, qu'on ne sait pas, que le public ne sait pas, que
04:54les électeurs ne savent pas de qui il s'agit, nous donnons un spectacle lamentable.
04:58Il faut pouvoir se poser et réfléchir.
05:01Je renvoie toujours à l'histoire de la Belgique qui a connu un an sans gouvernement
05:06et l'administration fonctionne.
05:07Alors ça ne doit pas s'éterniser parce que sinon vous ne faites aucun choix quand
05:11il n'y a que l'administration qui fonctionne.
05:12Mais dans une situation aussi particulière, qui ne ressemble en rien à la Ve République
05:18à laquelle correspondent ces institutions, peut-être qu'il faut prendre le temps de
05:23réfléchir avant de sauter dans le grand bain.
05:25C'est le cas de le dire.
05:26Et c'est ce qu'on fait du coup, on attend.
05:28Merci beaucoup Gauthier Rabinski pour le décryptage.