Une semaine après l’attentat de Butler contre Donald Trump durant son meeting en plein air en Pennsylvanie, les conséquences politiques de cette séquence qui renoue tristement avec une tradition américaine sont infinies. Alors que le candidat désormais investi par les Républicains ressort incroyablement renforcé de cette tentative d’assassinat, à laquelle il a réagi avec courage, son adversaire Joe Biden enchaîne les impairs et en est réduit à se confiner avec sa 3ème infection au Covid-19.
♂️Petit à petit, malgré la franche hostilité des médias, la victoire de Donald Trump en novembre prochain semble se rapprocher. Avec elle, une rupture complète dans la gestion de la crise en Ukraine. Une rupture parfaitement illustrée par le colistier de Donald Trump, James David Vance, très clair dans sa vision des priorités géopolitiques des Etats-Unis.
Un changement de cap en perspective qui se conjugue aux initiatives lancées par Viktor Orban. A peine à la tête de la présidence européenne, le premier ministre hongrois a sauté dans un avion pour se rendre à Kiev puis à Moscou et à Pékin afin de faire avancer des négociations de paix.
Pour décrypter l’attentat de Butler et ses conséquences mondiales, le grand reporter Régis Le Sommier est l’invité du Samedi Politique. Ancien directeur adjoint de Paris-Match, ancien correspondant à New York, il est le directeur de la rédaction d’Omerta.
♂️Petit à petit, malgré la franche hostilité des médias, la victoire de Donald Trump en novembre prochain semble se rapprocher. Avec elle, une rupture complète dans la gestion de la crise en Ukraine. Une rupture parfaitement illustrée par le colistier de Donald Trump, James David Vance, très clair dans sa vision des priorités géopolitiques des Etats-Unis.
Un changement de cap en perspective qui se conjugue aux initiatives lancées par Viktor Orban. A peine à la tête de la présidence européenne, le premier ministre hongrois a sauté dans un avion pour se rendre à Kiev puis à Moscou et à Pékin afin de faire avancer des négociations de paix.
Pour décrypter l’attentat de Butler et ses conséquences mondiales, le grand reporter Régis Le Sommier est l’invité du Samedi Politique. Ancien directeur adjoint de Paris-Match, ancien correspondant à New York, il est le directeur de la rédaction d’Omerta.
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00:00:00C'est maintenant que nous essayons, et non sans inquiétude, de boucler notre budget
00:00:04pour que dès septembre nous soyons au rendez-vous.
00:00:07Alors ensemble, poursuivons ce chemin pour se libérer des chaînes.
00:00:30Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouveau numéro du samedi politique.
00:00:50Il y a une semaine, jour pour jour, c'était à 4 mois des élections présidentielles américaines,
00:00:55Donald Trump était victime d'une tentative d'assassinat en plein meeting.
00:01:00Un événement évidemment aux conséquences politiques incommensurables,
00:01:04aussi bien aux États-Unis que sur toute la planète.
00:01:07C'est ce que nous allons voir tout de suite dans cette émission.
00:01:09Mais avant toute chose, même si c'est l'été, il ne faut pas se relâcher.
00:01:12Pensez à m'aider en commentant cette émission.
00:01:15Je lis les commentaires, faites-moi aussi des suggestions pour la rentrée qui arrivent.
00:01:19Pensez également à cliquer sur le fameux pouce en l'air, ça améliore le référencement.
00:01:23Et ça ne vous prend que quelques secondes.
00:01:25Et puis vérifiez que vous êtes toujours abonné à la chaîne TV Liberté.
00:01:28Allez, c'est parti, à tout de suite.
00:01:41Et à mes côtés aujourd'hui, Régis Le Sommier. Bonjour monsieur.
00:01:43Bonjour Élise.
00:01:44Merci beaucoup d'être avec nous.
00:01:45Vous êtes grand reporter, ancien directeur adjoint de Paris Match.
00:01:48Vous êtes actuellement directeur de la rédaction d'Omerta,
00:01:51un média en ligne que vous avez fondé avec Charles Danjou en 2022.
00:01:55Je crois que Charles Danjou d'ailleurs était sur TV Liberté il y a quelques jours.
00:01:58Vous pouvez retrouver le Zoom dès à présent.
00:02:00Vous êtes aussi un fin connaisseur des États-Unis
00:02:03et c'est essentiellement de ce sujet que nous allons parler aujourd'hui.
00:02:07Régis Le Sommier, après tout ce qui s'est passé cette semaine,
00:02:09est-ce que vous avez l'impression que ça y est, l'élection américaine est pliée ?
00:02:12C'est une impression qu'on peut avoir et que beaucoup de commentateurs partagent
00:02:16en sachant qu'il faut toujours être extrêmement prudent.
00:02:19Il reste trois mois de campagne et en trois mois, beaucoup de choses peuvent se passer.
00:02:24Mais on se dit que beaucoup de choses au vu de la tentative d'assassinat de Donald Trump.
00:02:29Qu'est-ce qui peut se passer de pire ou de plus dramatique que cet événement-là
00:02:34avec les conséquences qu'il a ?
00:02:36Il y a eu également le débat Trump-Biden qu'on a vu qui a été absolument catastrophique
00:02:42pour le président en exercice.
00:02:45Et puis il y a aujourd'hui à nouveau le Covid de Joe Biden qui le maintient,
00:02:53qui le confine, qui l'oblige à se confiner.
00:02:55Donc une accumulation de choses, je dirais un alignement des étoiles pour Donald Trump
00:03:00parce qu'il prend une telle avance aujourd'hui, là il est à 52-48 dans les sondages,
00:03:06mais ce n'est pas ça l'important.
00:03:07L'important c'est le symbole et où Donald Trump va-t-il construire sa stratégie électorale.
00:03:13Vous savez, aux États-Unis, c'est le nombre de délégués qui compte.
00:03:16Ce n'est pas le scrutin majoritaire.
00:03:19Al Gore, par exemple, avait été battu par George Bush en ayant obtenu la majorité des voix aux États-Unis.
00:03:27Donc ce n'est pas comme ça que ça fonctionne.
00:03:29Donc il faut bâtir une stratégie électorale.
00:03:31Et là, encore une fois, ça s'aligne merveilleusement pour Donald Trump.
00:03:35Pourquoi ? Parce que l'attentat, la tentative d'attentat a eu lieu en Pennsylvanie.
00:03:40État toujours très compliqué, ce qu'on appelle les fameux swing states,
00:03:43c'est-à-dire des États qui peuvent passer d'un côté ou de l'autre au dernier moment.
00:03:47D'ailleurs, Donald Trump avait remporté la Pennsylvanie d'un cheveu face à Hillary Clinton en 2016.
00:03:52Et la Convention des Républicains a lieu à Milwaukee, dans le Wisconsin,
00:03:58également un État qui a été favorable, État démocrate.
00:04:01Pennsylvanie, État démocrate, ouvrier par excellence.
00:04:04Et donc ces deux États dans lesquels Donald Trump va marquer sa présence
00:04:09va faire une campagne énorme.
00:04:11Il y avait le Michigan également qui lui avait permis la victoire.
00:04:15C'est-à-dire qu'en fait, il faut arriver à obtenir ces États,
00:04:19en plus de l'Ohio, de la Floride.
00:04:21La Floride, c'est quasiment acquis pour Trump,
00:04:23qui était aussi des États pivots, comme on l'a dit.
00:04:26Et donc construire cette stratégie,
00:04:29et là aussi ça s'aligne merveilleusement parce qu'il n'y a rien en face.
00:04:34C'est-à-dire qu'aujourd'hui, Joe Biden, au fond de son lit,
00:04:38comment le débat a, aux yeux du monde, fait éclater le problème,
00:04:44les problèmes de santé mentale du président en exercice,
00:04:48sa sénilité, son incapacité à tenir face à un puissant adversaire.
00:04:55En fait, je dirais que, quelque part,
00:04:57cette situation lave Donald Trump de tous ses péchés.
00:05:00C'était autrefois un diable, l'afro-jojo qui revenait,
00:05:05qui faisait quand même son comeback,
00:05:07ce que les Américains aiment beaucoup,
00:05:09c'est-à-dire, va-t-il reconquérir le pouvoir ?
00:05:12Toujours cette scénarisation très hollywoodienne de la politique américaine.
00:05:16Mais on le faisait, et les démocrates s'étaient dit,
00:05:19même si Joe Biden a ses petites lacunes, ses gaffes, etc.,
00:05:22finalement, il passera au fil du rasoir, mais il passera quand même.
00:05:26Là, c'est plus du tout évident.
00:05:28On en est, du côté démocrate, à imaginer faire un vote des délégués,
00:05:34fin août, à la convention de Chicago pour désigner un candidat
00:05:38à qui il resterait seulement deux mois de campagne avant le 5 novembre.
00:05:44– Avec des problèmes financiers en plus d'ailleurs,
00:05:46parce que si ce n'est pas la commissaire,
00:05:48elle ne peut pas bénéficier de l'argent qui a été levé pour Joe Biden.
00:05:50– Absolument.
00:05:51Donc, pour le moment, il y a les partisans de Kamala Harris.
00:05:54Hillary Clinton continue à encourager les donateurs,
00:05:57les grands donateurs démocrates à financer la campagne de Joe Biden.
00:06:01Mais ce n'est plus du tout le cas de Nancy Pelosi, par exemple,
00:06:04qui passe son temps à essayer de convaincre Joe Biden au téléphone.
00:06:07Elle l'a encore appelé hier.
00:06:09– Dommage qu'on n'ait pas les conversations, ça doit être…
00:06:11– Ça doit être absolument incroyable.
00:06:13Et Joe Biden, alors qu'on met au conditionnel,
00:06:15aurait consenti auprès d'un proche à dire
00:06:18si mes médecins considèrent que ma santé ne me permet pas
00:06:24de continuer cette campagne, j'arrêterais.
00:06:29Et rien n'est sûr.
00:06:30Il y a une semaine, il avait dit non, non, tout va bien, on continue, etc.
00:06:34Donc voilà, on est dans une situation où le Parti démocrate est dans un piège.
00:06:38– Certains avaient parlé de Gavin Newsom, et puis d'autres parlent de Michel Obama.
00:06:43– Oui, alors Michel Obama, Gavin Newsom.
00:06:45Michel Obama, la vraie question, c'est, vous savez,
00:06:49quand le Parti démocrate va mal, on met des stars en tête.
00:06:54Et on avait parlé à plusieurs reprises aussi d'Oprah Winfrey,
00:06:59ou de gens comme ça, de gens starifiés,
00:07:01de gens que les Américains aiment bien.
00:07:03Mais entre bien aimer une image et voter pour la personne en politique,
00:07:07il y a un monde, vous savez, il y a beaucoup aussi de supporters de Trump
00:07:11qui ne votent pas forcément.
00:07:13Là, l'attentat, enfin en tout cas la tentative d'assassinat,
00:07:18fait que ces supporters sont devenus des votants.
00:07:21La base de Trump est mobilisée au maximum.
00:07:24Une partie des indépendants aussi.
00:07:26Et ce que va essayer de faire Trump,
00:07:28c'est de garder cette base motivée et mobilisée.
00:07:31Parce qu'une des grandes stratégies,
00:07:33une des grandes clés des élections aux États-Unis,
00:07:37au vu du fait qu'un Américain sur deux ne vote pas,
00:07:40c'est que la base vote et les indécit.
00:07:43Et la base et les indécit, ça suffit, il n'y a pas besoin du Parti démocrate.
00:07:47Le problème de personnalités comme Gavin Newsom,
00:07:50c'est que c'est très à gauche.
00:07:52Ils sont dans la quintessence du wokisme californien.
00:07:56C'est la ville de San Francisco.
00:07:58Ce sont des gens qui ont une tradition, je dirais, de permissivité,
00:08:04de comportement jugé par les États-Unis, par les Américains,
00:08:09comme anti-nationaux.
00:08:11Voilà, c'est vraiment l'extrême gauche, Gavin Newsom,
00:08:14même s'il a un visage attrayant et qu'il a été gouverneur de Californie.
00:08:18Mais là, on est vraiment dans une frange trop radicale.
00:08:21Avec Michel Obama, oui, il pourrait y avoir une synthèse,
00:08:24mais Michel Obama ne porte pas forcément l'héritage de son mari.
00:08:28Michel Obama n'est pas forcément quelqu'un qui,
00:08:31spontanément, en deux mois, peut arriver,
00:08:35éclore comme personnalité politique.
00:08:37Faudrait un miracle, vous me direz.
00:08:39Donald Trump est encore en vie et il y a déjà eu un miracle.
00:08:42– Avant de continuer avec Donald Trump,
00:08:44juste une dernière question sur les démocrates.
00:08:46Le meilleur scénario pour eux, ce n'est pas de laisser
00:08:48Joe Biden terminer la course, échouer et repartir
00:08:51pour le mandat suivant en se disant qu'aujourd'hui,
00:08:53c'est très difficile de renverser la table.
00:08:56– Alors c'est vrai, mais quand on voit que Trump est en train
00:08:59déjà de préparer sa succession avec James David Vance,
00:09:03qui est vraiment le personnage sorti du chapeau,
00:09:06traditionnellement dans la politique américaine,
00:09:09vous savez, il y a des choses,
00:09:11ils arrivent à renouveler leur personnalité.
00:09:14Ils le font en allant chercher quelqu'un,
00:09:17là, gouverneur de l'Ohio,
00:09:19personne n'en avait entendu parler aux presques
00:09:21à part les aficionados de la politique américaine,
00:09:24tradition catholique, ouvrière, ayant connu…
00:09:27– Converti d'ailleurs.
00:09:28– Voilà, ayant connu des ordures, une mère addict, etc.
00:09:33Donc un parcours américain, par excellence,
00:09:37qu'on trouve, qu'on fait monter.
00:09:39C'était Bill Clinton qui sortait de l'Arkansas,
00:09:42c'était Barack Obama à la convention,
00:09:44keynote speaker à la convention des démocrates
00:09:47pendant la campagne de John Kerry,
00:09:49qui émerge comme ça, du serail chicagouin,
00:09:53et tout à coup, on a une nouvelle personnalité qui éclot.
00:09:57Les Américains savent bien le faire,
00:09:59là, les Républicains sont en train de le faire.
00:10:02Le parti démocrate, à part Gavin Newsom et quelques-uns,
00:10:06c'est un parti de vieillards.
00:10:09Nancy Pelosi, 84 ans,
00:10:11Mitch O'Connell, 82 ans,
00:10:13même Hillary Clinton, à 77 ans,
00:10:15vous me direz, elle a le même âge que Donald Trump.
00:10:17Mais bon, elle ne peut plus continuer,
00:10:19Barack Obama a déjà fait ses deux termes,
00:10:21il ne peut pas en remplir un troisième,
00:10:23c'est contre la Constitution.
00:10:24Donc résultat, qui peut émerger comme ça ?
00:10:27D'habitude, les Américains savent le faire,
00:10:30là, la distance est trop courte,
00:10:32probablement pour voir quelqu'un émerger
00:10:35pour l'échéance de novembre.
00:10:38Oui, la possibilité, c'est de laisser Trump s'emparer du pouvoir,
00:10:42mais ça veut dire risquer aussi d'ouvrir à Trump
00:10:46un terme, puis un deuxième.
00:10:49Il ne pourra pas en faire un troisième,
00:10:51mais peut-être que son colistier pourra le faire.
00:10:53S'il a des résultats économiques qui satisfont,
00:10:56ça marchera, et si le monde n'a pas changé,
00:10:59parce qu'évidemment, c'est difficile de faire de la spéculation.
00:11:02Je vous propose qu'on regarde les derniers événements de la semaine,
00:11:05justement, autour de Donald Trump,
00:11:07depuis ce fameux attentat de Butler
00:11:09jusqu'à la Convention des républiques.
00:11:38Attention.
00:12:00Je suis tellement reconnaissante.
00:12:02Je suis tellement reconnaissante
00:12:04que mon président reste en vie.
00:12:06Il est toujours mon président aujourd'hui, vous savez.
00:12:09Le fait qu'il soit là deux jours après avoir été tiré
00:12:11montre pourquoi nous le soutenons tous
00:12:15et pourquoi tout le monde est là,
00:12:17c'est parce qu'il est un combattant.
00:12:19Et, je ne sais pas, émotionnel, je pense que c'est un bon mot.
00:12:21Je pense que Donald Trump a une volonté
00:12:24que je n'ai jamais vue dans un autre être humain.
00:12:27Il est incroyable.
00:12:29Je pense qu'il est protégé par nos prières
00:12:33et notre amour pour lui.
00:12:35Il a l'air génial. Il a l'air fort.
00:12:38Ce n'est pas mieux que ça.
00:12:40C'est un jour magnifique.
00:12:42Deux jours auparavant, l'evil est venu pour l'homme
00:12:45que nous admirons et aimons tellement.
00:12:48Je remercie Dieu
00:12:50que sa main soit sur le président Trump.
00:12:56J'ai voulu honorer le président Trump.
00:12:58Quand il est arrivé hier soir,
00:13:00et il y avait cette incroyable poussière d'amour dans la salle,
00:13:02et que je voyais qu'il avait le bandage,
00:13:04j'ai pensé, comment,
00:13:06qu'est-ce que je peux faire pour soutenir l'homme,
00:13:08et montrer mon solidarité avec lui,
00:13:10et l'appréciation pour tout ce qu'il a sacrifié pour notre République.
00:13:13C'est mon intérêt.
00:13:15C'est un honneur pour l'homme.
00:13:23– On l'a vu au sein des Républicains,
00:13:25Donald Trump sort indéniablement renforcé de toute cette séquence.
00:13:29Peut-être arrêtons-nous sur cette réaction qu'il a eue
00:13:32quand il a reçu ces balles lors du meeting,
00:13:35où il est revenu, le poing en l'air,
00:13:37fight, fight, fight, a-t-il dit ?
00:13:39Ça, évidemment, à mettre en comparaison
00:13:41avec Joe Biden qui tombe de son avion,
00:13:43qui tombe de son vélo,
00:13:45qui a failli embrasser une femme qui n'était pas la sienne,
00:13:47il y a encore quelques heures,
00:13:49et qui bafouille, et qui a le Covid avec ses 43 doses,
00:13:52ça devient compliqué.
00:13:54– Oui, un commentateur américain a dit,
00:13:56Donald Trump, une balle n'a pas réussi à arrêter Donald Trump,
00:13:59le Covid a réussi à arrêter Joe Biden.
00:14:01Donc là est toute la différence,
00:14:03et là est tout le gouffre qui existe entre les deux personnages.
00:14:07Je crois que ce qui se passe avec Donald Trump,
00:14:10c'est qu'il est rentré dans l'histoire,
00:14:12il aurait pu, alors on dirait en tant que président,
00:14:15il fait déjà partie du narratif américain,
00:14:20et on le connaît, tout le monde le connaît mondialement,
00:14:23mais là, il a rejoint la dynastie des présidents américains,
00:14:27soit victimes d'attentats, soit qui en ont réchappé,
00:14:29et il y en a beaucoup, au 19ème siècle,
00:14:31environ un tiers des présidents américains ont été victimes d'attentats,
00:14:35et 4 ont été assassinés.
00:14:37Donc ça vous donne le fait que les États-Unis
00:14:43sont la plus grande démocratie de la planète,
00:14:45mais le pays où aussi on atteint tant que plus…
00:14:48– Mais ça c'est quand même incroyable,
00:14:50parce que c'est une tradition quasiment américaine.
00:14:52– Alors il y a la question de la présence des armes,
00:14:54on va revenir là-dessus,
00:14:56c'est une sorte de maladie incurable des États-Unis,
00:15:00c'est-à-dire que sans cette ultra présence des armes,
00:15:04je ne dis pas qu'en France on ne pourrait pas…
00:15:06La preuve, ce que tout le monde a oublié,
00:15:09mais quasiment à quelques heures près de l'attentat de Joe Biden,
00:15:1322 ans avant, Maxime Bruneri avait tiré sur Jacques Chirac
00:15:16au moment du défilé du 14 juillet.
00:15:19Bon, il avait tiré avec une carabine,
00:15:21il n'y avait aucune chance d'atteindre Jacques Chirac,
00:15:23il n'avait aucun entraînement.
00:15:25Là on était avec quelqu'un qui s'était fait virer de son club de tir,
00:15:28mais qui était quand même dans un club de tir,
00:15:30et qui tirait avec un AR-15,
00:15:32qui est une version civile du M16 américain,
00:15:36donc c'est quelqu'un qui s'est quand même passé très très près.
00:15:40Le prototype de l'individu qui l'a tué,
00:15:43dont les motivations politiques restent floues à cette heure,
00:15:46ressemble quand même fortement à tous les prototypes
00:15:50de teenagers ayant perpétré des massacres de masse
00:15:54contre leur lycée aux États-Unis,
00:15:56donc ce n'est pas nouveau que là il a voulu entrer en gloire,
00:16:00en tout cas essayer, et il a échoué dans sa mort.
00:16:03Voilà, il est mort, mais il a échoué à tuer Trump.
00:16:06Il en a fait plutôt une sorte de miraculé,
00:16:09il l'a sanctifié quelque part.
00:16:13– C'est ça, c'est qu'il a presque, et pardon peut-être
00:16:15pour les téléspectateurs qui pourraient être choqués,
00:16:17mais il a presque une figure christique maintenant.
00:16:19– Mais complètement, on a vu d'ailleurs tout de suite.
00:16:21– Avec des images très esthétiques.
00:16:23– Donald Trump était le diable, il est devenu une icône aujourd'hui.
00:16:27Et là, ce qui est intéressant, c'est que jusqu'à présent,
00:16:31quand Donald Trump s'exprimait en public,
00:16:33on considérait ça, nous journalistes,
00:16:36comme étant une sorte de bavardage, de brouillon
00:16:39et incantatoire classique au président américain.
00:16:43Aujourd'hui on l'écoute, on entend ce qu'il a à dire.
00:16:47Donc on est passé dans une toute autre dimension.
00:16:50– On a vu sur lui une forme de gravité aussi.
00:16:52– Qui s'est renouvelée hier.
00:16:54Vous savez, dans son discours d'acceptation de la nomination républicaine,
00:17:01il y a eu deux étapes.
00:17:02Il y a eu l'étape très émotionnelle de la première partie
00:17:05où il est revenu sur la façon dont il avait vécu cet attentat personnellement.
00:17:11Il y a eu vraiment de l'émotion.
00:17:13Et puis il y a eu la deuxième partie où il a attaqué Joe Biden,
00:17:16la Maison Blanche, les accusants de maintenir les procès contre lui.
00:17:21La chasse aux sorcières, décrivant l'Amérique comme un état failli,
00:17:26demandant l'arrêt de l'immigration.
00:17:29Enfin bref, tous les classiques de Trump sont revenus en deuxième partie.
00:17:32On s'est dit, c'est le vieux Trump qui revient.
00:17:34Mais vous avez raison, il y a un nouveau Trump qui existe.
00:17:37Et on l'a vu, et peut-être que cet attentat justement
00:17:40va lui donner encore une profondeur qu'il n'avait pas.
00:17:44Avant c'était un battleur, c'était quelqu'un qui était…
00:17:47Vous savez, Donald Trump c'est quelqu'un…
00:17:49Moi j'ai été correspondant de Paris Match à New York pendant dix ans.
00:17:53J'ai beaucoup entendu parler de Donald Trump, je le connaissais.
00:17:56C'était un milliardaire dans les années 90,
00:17:59pas très très bon businessman d'ailleurs, mais qui avait réussi à faire croire,
00:18:04vous savez avec ce fameux show, The Apprentice,
00:18:07comment il arrivait à faire croire qu'il allait gérer,
00:18:13qu'il pouvait, vous savez, gérer une entreprise merveilleusement
00:18:16et qu'il était donc capable de gérer l'Amérique comme une entreprise.
00:18:19Pour les Américains, ça va très bien.
00:18:21Nous, les Français, si un président se présente en disant
00:18:24je vais gérer la France comme une entreprise,
00:18:26au contraire, on va avoir une certaine méfiance.
00:18:28Aux États-Unis, ça passe très bien.
00:18:30Mais Donald Trump, lui, était quelqu'un qui était capable
00:18:34de se mettre en avant pour défendre tout et n'importe quoi.
00:18:38Moi je l'ai vu dans un clip publicitaire
00:18:43ou pour de la volaille dans le New Jersey
00:18:46où il se trémoussait avec des types habillés en poulet autour de lui.
00:18:49Ça, je vous parle de ça à la fin des années 90.
00:18:52Il était capable de tout.
00:18:54Il avait fait un pari un jour comme quoi son poulain,
00:18:57parce qu'il possédait une chaîne de catch,
00:19:00allait gagner avec le coach d'en face.
00:19:03Et le coach d'en face a perdu.
00:19:05Il lui a lui-même, je me rase la tête ou je te rase la tête,
00:19:08et il a lui-même rasé la tête.
00:19:10Voilà, il est capable de tout Trump.
00:19:12Il n'a honte de rien.
00:19:14Là où il a été génial, c'est avec Twitter.
00:19:18Là où il a été génial, c'est qu'il a compris
00:19:21que pour l'emporter à la présidence,
00:19:24pour devenir, dans sa première campagne,
00:19:27le président des États-Unis,
00:19:29il fallait être au centre de tout et tout le temps.
00:19:32C'est pour ça qu'il a utilisé Twitter.
00:19:34Il en a fait un instrument de lien direct
00:19:37avec la population américaine
00:19:39en court-circuitant tous les médias.
00:19:42– Ça c'est récent parce qu'il a été réintégré sur Twitter
00:19:45après le rachat d'Elon Musk.
00:19:47– Il a été même viré de Twitter à la fin de son mandat
00:19:50en tant que président en exercice.
00:19:52– C'est absolument dingue d'ailleurs.
00:19:54– Non mais on a vu des choses folles.
00:19:56Le discours de concession de Donald Trump
00:19:59interrompu sur CNN.
00:20:01CNN arrête de broadcaster le discours.
00:20:04– Je crois aussi que les médias américains
00:20:07ont mis très longtemps à relayer la tentative d'assassinat de Donald Trump.
00:20:10– Oui, et CNN disait, il est tombé de scène.
00:20:13Première info, il est tombé de scène.
00:20:16Donc évidemment, ces médias lui en veulent.
00:20:18Evidemment, ce qu'on appelle les mainstream media
00:20:20ne peuvent pas le supporter.
00:20:22Pour eux, c'est la bête noire.
00:20:23Pour eux, c'est un cauchemar vivant en ce moment,
00:20:26ce qui est en train de se passer.
00:20:28Mais pour revenir à Trump,
00:20:30il s'est toujours placé au centre du jeu.
00:20:35Vous savez, aux États-Unis, on dit toujours
00:20:37« There is no such thing as bad publicity ».
00:20:40La mauvaise publicité n'existe pas.
00:20:42– Oui, s'il n'y a pas de bad buzz, c'est un buzz.
00:20:45– Mais on a mis du mal à comprendre.
00:20:46Mais c'est des personnages comme Trump
00:20:48qui incarnent intrinsèquement ça.
00:20:50Chez nous, quand il le veut,
00:20:52Mélenchon est tout à fait capable d'occuper complètement la scène politique,
00:20:55de faire que tout gravite autour de lui,
00:20:58même à la faveur d'une maladresse
00:21:00ou à la faveur d'une provocation.
00:21:03Et Trump excelle dans cet art
00:21:05d'être tout le temps présent, à tout moment, au centre.
00:21:08Et donc, là, c'est ce qu'il est en train d'essayer de refaire.
00:21:11Évidemment, cette tentative d'assassinat
00:21:13l'aide infiniment dans cette stratégie,
00:21:16puisqu'il est le personnage dont on ne peut pas ne pas parler.
00:21:19Et donc, on est face à un phénomène d'une personne,
00:21:24on entendait ses supporters le dire,
00:21:26et c'est assez juste,
00:21:28qui, dans sa vie, a toujours su…
00:21:30Alors, il a eu beaucoup de chance.
00:21:32– On l'a vu.
00:21:33– On l'a vu, voilà.
00:21:35Mais on l'a vu de coup sur coup, quoi.
00:21:37Je veux dire, on ne peut pas dire que le débat,
00:21:39ce soit de la chance, parce que c'est l'état de santé de…
00:21:42Mais le fait que Biden ait attrapé le Covid,
00:21:45c'est aussi une chance pour Donald Trump.
00:21:47Donc, voilà, c'est à la fois un battant,
00:21:49quelqu'un qui est capable de se redresser,
00:21:51qui s'est retrouvé à terre.
00:21:52Il a été, dans sa vie, plusieurs fois en faillite.
00:21:56Ses entreprises dans les années 90, pareil, encore une fois,
00:22:00c'est quelqu'un qui, à chaque fois, a cru à sa bonne étoile
00:22:03et a eu cette chance qui est venue et qui l'a aidée.
00:22:06Vous savez, Napoléon,
00:22:08quand on lui présentait un officier
00:22:10en lui vantant toutes ses qualités,
00:22:12disait toujours,
00:22:14« Fort bien, mais a-t-il de la chance ? »
00:22:16Voilà.
00:22:18– C'est très important aussi,
00:22:20l'électorat évangéliste aux États-Unis.
00:22:22– Bien sûr.
00:22:23– On a le sentiment que cette figure d'icône,
00:22:25comme vous l'avez dit, de miraculé, au minimum,
00:22:29va aussi l'aider sur ce segment-là.
00:22:32– Alors, vous savez, les évangélistes,
00:22:34c'est ceux qui ont fait la réélection de George Bush en 2004,
00:22:37élection que j'avais couverte,
00:22:39orchestrée par le stratège de la campagne de George Bush
00:22:42qui s'appelait Karl Rove,
00:22:44qui a réussi à faire voter les quelques 4 ou 5 millions
00:22:48d'évangélistes du centre des États-Unis,
00:22:51vous savez, les fameux États carrés.
00:22:53La Bible Belt, comme on l'appelle,
00:22:55il y a le Rust Belt, c'est la ceinture de rouille ouvrière
00:22:58qui est au Nord avec l'Ohio, l'Illinois, etc.
00:23:02et les États du Nord,
00:23:03et puis vous avez la Bible Belt, c'est la ceinture qui prie.
00:23:08Et là, c'était un public, traditionnellement,
00:23:11qui était très méfiant et très à l'écart de la politique.
00:23:13Et les Républicains, depuis, ont réussi justement
00:23:16à les amener sous leur aisselle,
00:23:20à les faire voter côté…
00:23:22et c'est une stratégie aussi qui a été très efficace.
00:23:25Trump, à la base, part pas du tout gagnant avec les évangélistes,
00:23:29c'est quelqu'un qui est plutôt irreligieux,
00:23:32c'est un New-Yorkais à la base,
00:23:34c'est pas quelqu'un qui fait partie du Sud des États-Unis
00:23:37ou qui s'est réincarné pour des raisons personnelles et politiques
00:23:42comme George Bush dans le Texas, dans le Sud profond.
00:23:45George Bush est un pur produit de la côte Est,
00:23:47des vieilles fortunes de l'industrie américaine
00:23:51et qui revient à Crawford, au Texas,
00:23:54s'implanter dans ce Sud qu'il aime bien personnellement.
00:23:58– S'enraciner quoi. – S'enraciner, voilà.
00:24:00De même que Barack Obama n'est pas du tout un enfant de Chicago,
00:24:04comme on peut le penser,
00:24:05c'est un produit d'une mère blanche, d'un père noir au Kenyan
00:24:10qui a grandi à Hawaï, a vécu à Los Angeles,
00:24:14a fait ses études à New York et a rencontré Michelle Obama
00:24:17qui lui a redonné cette identité noire grâce au South Side de Chicago,
00:24:25au quartier noir de Chicago.
00:24:27Donc à chaque fois, dans les itinéraires de ces personnages,
00:24:31il y a une partie un peu construite.
00:24:33Et chez Donald Trump aujourd'hui, pourquoi ne le ferait-il pas ?
00:24:37Pourquoi ne partirait-il pas de Dieu alors qu'il passe pour un miraculé ?
00:24:42Parce que d'une part, ça le sert politiquement,
00:24:45c'est effectivement à l'avantage, c'est effectivement un appel du pied
00:24:50à tous ces électeurs croyants farouches qui, même si les choses ont évolué,
00:24:56l'Amérique, elle n'est pas sur la religion.
00:24:58Vous savez, c'est marrant parce qu'elle est un peu comme l'Iran, l'Amérique.
00:25:01L'Iran, il y a un phénomène d'abandon de la religion qui est incroyable,
00:25:06de défection de la pratique dans les églises.
00:25:10Et aux États-Unis, vous avez aussi dans certains États des phénomènes comme ça.
00:25:14Donc l'Amérique n'est pas un pays ultra-religieux
00:25:17comme elle a pu l'être il y a dix ans par exemple.
00:25:19Il y a des évolutions aujourd'hui assez significatives.
00:25:22Mais il n'empêche que ce vote religieux, évangéliste,
00:25:26les baptistes, les pentecostistes, etc.,
00:25:29toutes ces chapelles protestantes du centre et du sud des États-Unis,
00:25:34elles comptent au niveau de l'électorat
00:25:36et elles peuvent apporter des voix décisives le jour de l'élection.
00:25:39– Alors j'aimerais qu'on ouvre une page sur la question de la sécurité
00:25:42autour de Donald Trump puisque bien entendu,
00:25:44cet attentat a été permis puisque visiblement,
00:25:46il y a eu des failles forcées de le constater.
00:25:49Ce que je vous propose pour commencer,
00:25:51c'est qu'on écoute un témoin de la scène qui avait vu le tireur.
00:25:55– Alors, on est là, on montre le type qui remonte sur le toit.
00:26:00– Et il avait une arme ?
00:26:01– Il avait un fusil, on pouvait clairement le voir avec un fusil, absolument.
00:26:06On pointe le doigt sur lui, la police est là-bas, à courir sur le sol.
00:26:10On est genre, hé mec, il y a un gars sur le toit avec un fusil.
00:26:14Et la police dit, hein, quoi ?
00:26:16Comme s'ils ne savaient pas ce qui se passait.
00:26:18On est sur le toit, on peut le voir d'ici.
00:26:21On le voit, tu sais, il rampe et après je me dis…
00:26:25Pourquoi Trump parle toujours ?
00:26:29Pourquoi ils ne l'ont pas retiré de la scène ?
00:26:31Je suis resté là à le pointer du doigt pendant deux ou trois minutes.
00:26:36Les services secrets nous observaient depuis le haut du garage.
00:26:39Je pointe le doigt vers ce toit, juste debout, comme ça.
00:26:42Et puis juste après, vous le savez, cinq coups résonnent.
00:26:45– Donc vous êtes presque sûr que les coups de feu sont venus de ce gars sur le toit ?
00:26:48– À 100%, à 100%.
00:26:57– Alors bien sûr, quand des événements comme ça se déroulent,
00:27:00a posteriori, c'est toujours très facile de voir les failles
00:27:03et de dire, comment a-t-on pu laisser faire ça ?
00:27:06Quel regard portez-vous sur tout ça,
00:27:09dans la mesure où vous avez connu les meetings ?
00:27:12C'est un meeting en plein air, ce qui est plus difficile à sécuriser, de fait.
00:27:15– Bien sûr. – Comment voyez-vous ça ?
00:27:17– Deux aspects.
00:27:18Le premier, ce type de meeting est en effet extrêmement difficile à sécuriser,
00:27:23même si le secret de service, ce sont des professionnels,
00:27:26ce sont des gens qui, ça fait plus d'un siècle,
00:27:28qui s'occupent des personnalités et des présidents aux États-Unis,
00:27:32ou en tout cas des candidats en campagne.
00:27:34À partir d'un moment, à partir de la fin de la primaire,
00:27:36quand le candidat commence à être…
00:27:39voilà, il devient sous la coupe du secret de service.
00:27:43Quand un candidat, ce qui a été dit par ce monsieur est tout à fait exact,
00:27:47c'est-à-dire que s'il y avait…
00:27:49en tout cas, quelqu'un aurait dû, avant les coups de fusil,
00:27:54intervenir et donner l'ordre d'embarquer Donald Trump.
00:27:59– Neutraliser au minimum.
00:28:00Parce que souvent, les gens ont le sentiment que le secret de service,
00:28:05quelque part, négocie avec la personnalité sa sécurité.
00:28:10En fait, pas du tout.
00:28:11Le secret de service prend en compte la sécurité,
00:28:14ça veut dire que si Donald Trump refuse de partir,
00:28:17il va être enlevé de force.
00:28:19C'est déjà arrivé pour Dick Cheney au moment du 11 septembre,
00:28:23qui était dans son bureau à la Maison Blanche,
00:28:26qui a été emmené de force dans un bunker secret,
00:28:29parce que George Bush étant en l'air sur Air Force One,
00:28:34n'étant pas sûr d'atterrir, il fallait que quelqu'un assure l'intérim.
00:28:38Et donc, il fallait protéger de force.
00:28:41Et donc, Dick Cheney a été emmené comme ça de force.
00:28:43Donc, s'ils avaient voulu, avant les tirs,
00:28:46il pouvait prendre l'ascendance sur Donald Trump.
00:28:49Il l'avait fait d'ailleurs, vous savez, je ne sais pas si vous vous souvenez,
00:28:52lors de la visite de Donald Trump à Paris, je crois que c'était en 2014,
00:28:56sous, comment c'était, Emmanuel Macron.
00:29:00Et à ce moment-là, on avait reproché, ça avait été une polémique,
00:29:04Donald Trump avait…
00:29:06– Ce n'était pas encore Emmanuel Macron, c'était notre cher François Hollande.
00:29:08– Oui, pardon, excusez-moi.
00:29:09– Mais Emmanuel Macron était déjà pas loin puisqu'il était aversé.
00:29:11– Il n'était pas loin, excusez-moi.
00:29:12Mais en tout cas, ce qui s'était passé, c'est qu'il avait demandé à aller voir,
00:29:18dans son programme, il devait aller voir, rendre visite au cimetière du Mont-Valérien
00:29:23où sont enterrés un certain nombre de soldats américains de la Première Guerre mondiale.
00:29:29Et cette partie de la visite avait été écourtée, on avait dit,
00:29:32Donald Trump, regardez, il y avait eu une polémique,
00:29:34il s'en fiche des soldats américains morts en Europe, machin, etc.
00:29:38En réalité, c'est parce que le Secret Service avait décidé
00:29:40que les conditions météorologiques n'étaient pas remplies
00:29:44pour que son hélicoptère puisse se rendre là-bas.
00:29:46Donc vous voyez, ça veut dire que le Secret Service a tout pouvoir
00:29:50sur la personnalité qui te surveille.
00:29:53En l'occurrence, ils auraient dû avoir le pouvoir justement
00:29:56si l'individu avait été, si cette info de l'individu avec le fusil
00:30:00avait été rapportée correctement, normalement…
00:30:02– Ils auraient pu l'empêcher de monter sur scène.
00:30:04– Voilà, ils l'auraient pu.
00:30:05– Mais qui dirige le Secret Service ? La Maison Blanche ?
00:30:08– Oui. Ah non, non, c'est un corps à part.
00:30:11Disons que c'est la Maison Blanche,
00:30:13c'est le gouvernement américain qui met à disposition
00:30:17et qui décide en fonction.
00:30:19Puisque là, actuellement, vous savez, il y a un autre candidat
00:30:21chez les démocrates, c'est Robert Kennedy Jr.
00:30:24qui jusqu'à présent n'avait pas le Secret Service
00:30:26et qui depuis l'attentat de Donald Trump
00:30:28a obtenu le Secret Service dans ses déplacements.
00:30:30Donc si vous voulez…
00:30:31– Je ne sais pas s'il a tellement confiance parce que bon…
00:30:33– Oui, vu la tradition chez les Kennedy, c'est sûr que…
00:30:36Bon, en tout cas, il y a eu des failles, c'est évident,
00:30:40des failles qui me semblent être de l'ordre justement
00:30:44de la connexion entre la police locale, les shérifs du comté, etc.
00:30:48qui participent à la sécurité de l'organisation,
00:30:51à la sécurisation d'un meeting comme ça.
00:30:55Il y a un premier cercle du Secret Service
00:30:58qui avait en effet screené et regardé l'ensemble du périmètre.
00:31:02Mais ce bâtiment se trouvait à l'extérieur
00:31:06et donc dépendant justement de la police locale
00:31:09et qu'il est possible qu'il y ait eu un manque de communication
00:31:13entre ces deux entités, c'est une faille considérable.
00:31:16Ça c'est sûr que…
00:31:18Et puis on l'a vu aussi dans l'évacuation de Donald Trump,
00:31:22aussi quelques couacs de personnes qui visiblement n'avaient pas…
00:31:25On n'est pas dans la configuration de l'efficacité
00:31:28des gens du Secret Service lors de l'attentat de Ronald Reagan.
00:31:33– Ça va vous dire au Huffington Post que les complotistes étaient aussi misogynes
00:31:36parce que c'était essentiellement une femme qui était visée dans le Secret Service.
00:31:40– Oui, c'était une femme, mais en réalité, vous savez,
00:31:44quelqu'un du Secret Service est là pour prendre la balle à la place du Président.
00:31:47– Oui, bien sûr.
00:31:48– La personne ne l'a prise.
00:31:49Et encore une fois, il aurait pu avoir…
00:31:51– Enfin c'est quelqu'un dans le public en l'occurrence.
00:31:53– Quelqu'un dans le public l'a prise et il aurait pu avoir un deuxième tireur
00:31:56quand Donald Trump fait son point.
00:31:58Certes, c'est héroïque de la part de Donald Trump,
00:32:00mais il n'aurait pas dû pouvoir le faire,
00:32:02normalement il aurait dû être enlevé de force.
00:32:04– Il n'aurait pas dû bouger par terre sous des gilets pare-balles.
00:32:06– Exactement, et là, il y a quand même des failles,
00:32:08il y a quand même des choses qui n'ont pas été…
00:32:11– Alors, bien sûr, beaucoup de commentateurs ont pensé à un grand complot
00:32:16des États-Unis pour éliminer Donald Trump,
00:32:18qui a effectivement l'alignement des astres pour lui, pour cette présidentielle.
00:32:23Comme on parle toujours de grands complots du côté de Donald Trump
00:32:27et des supporters QAnon et Jean Passe et des meilleurs,
00:32:29je voudrais vous faire écouter quelques soutiens plutôt des démocrates
00:32:33qui évoquent ce qui est arrivé à Donald Trump.
00:33:03– OK.
00:33:27– Alors, voilà un scoop, il y a des complotistes chez les démocrates.
00:33:36– Oui, c'est nouveau, mais c'est le camp du bien, il y a le droit.
00:33:40– Visiblement.
00:33:41– Non, c'est malheureusement le syndrome de notre époque,
00:33:46cette manière d'essayer de dire, oui, forcément derrière, il y a quelque chose.
00:33:52Du côté des supporters de Trump, j'imagine aussi,
00:33:58le profil du tireur a dû alimenter beaucoup de conversations,
00:34:05c'était quelqu'un de manipulé par la CIA, on peut imaginer tout ce qui est possible.
00:34:10– Alors, il faut dire aussi quand même que ce type était totalement connu,
00:34:13on ne savait pas d'où il sortait, et en plus il était dans une pub pour Black Rock.
00:34:18– Oui, il était dans une pub pour Black Rock, mais il était enregistré républicain,
00:34:22il avait donné 15 dollars à un truc démocrate, on ne sait pas très bien quoi.
00:34:28Non, je vous dis, il a tout à fait le profil du persécuté de l'école type Columbine,
00:34:38du massacre de Columbine, c'est-à-dire de celui qui se venge,
00:34:43en l'occurrence, peut-être pas sur ses camarades,
00:34:45comme le font souvent ses adolescents élevés à la rétaline,
00:34:51avec des problèmes psychologiques énormes, il y en a énormément aux États-Unis.
00:34:56Vous savez, les États-Unis, c'est un pays où il y a beaucoup d'armes,
00:34:58et où on médicalise tout, donc les armes et les médocs, ça ne fait pas un bon cocktail.
00:35:03Donc il y a beaucoup, beaucoup d'adolescents qui sont dans des dérives de cet ordre,
00:35:11qui ont du mal à prendre pied dans la société, qui s'en trouvent exclus.
00:35:15Bon, de là à imaginer qu'on lui ait dit, tiens, tu vas devenir un héros,
00:35:20tu vas aller tuer Donald Trump, je ne pense pas.
00:35:23Je pense que lui-même s'est dit, je vais le faire,
00:35:26lui-même a voulu marquer les choses, parfois ce n'est pas très clair.
00:35:29Et je vous dis, c'est vraiment le profil du tueur de masse classique,
00:35:33de celui de Sandy Hook, qui a tué ses bébés quasiment,
00:35:38alors qu'il faisait partie de ce même établissement,
00:35:41contre lequel il avait gardé, là on est dans l'État de New York,
00:35:47où il avait gardé une animosité vis-à-vis de ses profs,
00:35:51vis-à-vis des élèves qu'il avait persécutés quand il était élève.
00:35:56Voilà ce qui peut se passer.
00:35:58Et là on a dans le profil de ce personnage, viré de son club de tir aussi,
00:36:03parce qu'il était jugé dangereux.
00:36:06En l'occurrence, il a peut-être un peu progressé,
00:36:08parce qu'il est quand même arrivé à quelques centimètres de la tête.
00:36:11– Malgré ses lunettes assez épacées. – Exactement.
00:36:13Donc, on ne sait pas ce qui passe par la tête,
00:36:17mais je crois qu'il faut savoir raison garder.
00:36:20La maladie de notre époque, c'est d'imaginer des complots partout.
00:36:24– Ça ne veut pas dire qu'il n'y en a pas.
00:36:26– Ça ne veut pas dire qu'il n'y en a pas,
00:36:27mais ça veut dire que souvent la réalité est plus simple,
00:36:29et qu'il faut l'accepter, ça fait partie des choses.
00:36:32Et d'un côté comme de l'autre, si la tentative d'assassinat avait réussi,
00:36:37vous savez, il y a eu aussi chez les démocrates,
00:36:39des gens qui ont dit, c'est de la faute de Trump, il suscite la violence.
00:36:44Mais on peut quand même considérer qu'aujourd'hui,
00:36:47la rhétorique qui dit que Trump est un danger pour la démocratie,
00:36:50ne fonctionne plus.
00:36:52Parce que quand on a été victime d'une tentative d'assassinat,
00:36:55c'est nous-mêmes qui avons été victimes de ce danger contre la démocratie.
00:36:59C'est difficile de dire à Trump, vous êtes aujourd'hui un danger contre la démocratie.
00:37:02– Et accessoirement, on a vu au lendemain de cet attentat,
00:37:05une tentative de rétablir le calme sur la campagne.
00:37:08– Oui, étonnante.
00:37:09– Y compris d'ailleurs de la part de Joe Biden.
00:37:11– Oui, une conversation entre les deux d'ailleurs.
00:37:14– Absolument, et qui était un peu embêté d'avoir dit
00:37:16qu'il fallait mettre Donald Trump dans la cible.
00:37:18– Oui, bien sûr.
00:37:19– Bruce Hayes, qui l'avait expliqué,
00:37:21qu'il avait contribué à faire monter les tensions,
00:37:23qu'il était une menace pour le pays.
00:37:25Bon, c'est sûr que c'était aussi un peu lui mettre une cible sur la tête.
00:37:28– Oui, d'ailleurs le tweet auquel vous faites référence
00:37:31a été retiré, je crois, par la Maison Blanche.
00:37:33– Absolument.
00:37:34– Donc ça veut bien dire que ce qui s'y passe actuellement
00:37:38est l'état d'alarme face à un événement qui est venu tout bouleverser.
00:37:43Je vous dis encore une fois, je pense que la Maison Blanche,
00:37:46imaginez qu'en dépit de la situation de santé de Joe Biden,
00:37:54le président aurait finalement, arriverait à conserver le pouvoir.
00:38:01Ensuite, qui lui mettre à côté ?
00:38:04Kamala Harris ne fait pas du tout l'unanimité chez les démocrates.
00:38:08Barack Obama, qui a beaucoup de poids dans le parti, lui est hostile.
00:38:12Enfin, il y a plein de…
00:38:14Donc ils pensaient que leur pari marcherait.
00:38:18Ce qui s'est passé a tout bouleversé en une fraction de seconde.
00:38:23– Alors la Convention des Républicains, on l'a dit tout à l'heure,
00:38:25ça a été aussi l'occasion de découvrir le colistier de Donald Trump,
00:38:29le fameux James David Vance, 39 ans, c'est-à-dire la moitié de l'âge de Donald Trump.
00:38:35Alors que sait-on exactement de lui ou du moins de sa ligne politique ?
00:38:39– Alors sa ligne politique, ce qui est très intéressant,
00:38:41c'est qu'on est vraiment… il faut écouter son discours,
00:38:45enfin une partie en tout cas sur les questions des relations internationales.
00:38:49On est clairement face à…
00:38:51Alors, il a des aspects néoconservateurs en lui, mais il a aussi un gros pragmatisme.
00:38:57En ce sens, il ressemble beaucoup à Donald Trump.
00:39:00Ça veut dire quoi ?
00:39:01Ça veut dire que l'aventure sans limite du financement de la guerre en Ukraine, c'est fini.
00:39:11Je pense qu'à la nomination, au moment de la nomination de J.D. Vance
00:39:17comme colistier de Donald Trump, immédiatement, au niveau de Zelensky…
00:39:23– Ding dong.
00:39:24– Ils ont compris, quoi.
00:39:25Ils ont compris d'ailleurs, Zelensky a proposé, quelques heures après,
00:39:31ou une journée après, de convoquer une conférence de paix en novembre avec la Russie.
00:39:38Voilà.
00:39:39Donc ça, le message est clair.
00:39:41J.D. Vance est contre le financement de la guerre en Ukraine depuis très longtemps
00:39:45pour une approche complètement différente,
00:39:47évidemment extrêmement focalisée sur le sud-est pacifique et la Chine.
00:39:53Donc, il faut rappeler que Donald Trump est le premier président américain
00:39:58à avoir alerté et à avoir pris des mesures de rétorsion économique
00:40:02sur la question des pratiques tarifaires, notamment avec la Chine,
00:40:05avant la Chine entrait aux États-Unis comme dans un gruyère,
00:40:09elle entrait aussi en Europe comme dans un gruyère.
00:40:12– Aussi bien que les États-Unis en Europe.
00:40:14– Voilà, pratiquement.
00:40:15Mais c'était délibéré, vous savez, le cœur nucléaire de l'Europe, c'est l'Allemagne.
00:40:20Et l'Allemagne, depuis Gerhard Schröder, avait décidé de sous-traiter
00:40:26sa sécurité aux États-Unis, c'est-à-dire de ne pas rebâtir son armée
00:40:30pour des raisons à la fois philosophiques, reniant la seconde guerre mondiale et autres.
00:40:35Et elle avait décidé de confier son avenir économique à sa relation avec la Chine.
00:40:40Donc ça a été, si vous voulez, la clé du succès de l'Allemagne
00:40:45et basée sur ces deux paramètres.
00:40:48Aujourd'hui, beaucoup moins, puisqu'elle avait également,
00:40:52troisième paramètre, pardon, sa dépendance énergétique à la Russie.
00:40:56Donc avec ces trois pays-là, et c'est Schröder à l'époque.
00:40:59C'est Schröder à l'époque qui avait vraiment pris ses mesures.
00:41:02Schröder, le socialiste, qui a pris des mesures ultra-libérales
00:41:05pour faire évoluer la société allemande et en tout cas développer...
00:41:08– Avec la pression des verts aussi, il faut le dire, pour démanteler le nucléaire.
00:41:11– Oui, mais quand même permettant de développer un modèle à l'Allemande
00:41:15de succès économique incroyable.
00:41:18L'Allemagne est devenue le turbo de l'Europe, au détriment de la France d'ailleurs.
00:41:25Puisque cette influence verte et notre mix énergétique basé sur le nucléaire
00:41:30a été largement handicapé par l'Allemagne.
00:41:33Et l'Allemagne a voulu s'attaquer, justement,
00:41:36et s'est attaqué au succès français sur le nucléaire.
00:41:40Donc on est dans une configuration où là, aujourd'hui,
00:41:44avec Trump et avec Vance, on est sur une ligne réaliste.
00:41:49Une ligne réaliste, ça veut dire quoi ?
00:41:52Ça veut dire Trump va se, comment dire, se rabattre,
00:42:00ou en tout cas insister sur un des points forts de son premier mandat.
00:42:04Je n'ai pas déclenché, il n'y a pas sous mon mandat déclenché de guerre.
00:42:08Donc je suis le président anti-guerre.
00:42:11Je suis le président qui ne fait pas la guerre,
00:42:13mais qui va restaurer d'un point de vue économique la grandeur de l'Amérique.
00:42:19Trump va essayer de sauver le dollar, ce qui n'est pas évident
00:42:22vu toutes les manœuvres des BRICS pour essayer d'empêcher
00:42:25de plus en plus les échanges internationaux par le dollar.
00:42:28Et Donald Trump, d'ailleurs, essaye d'appuyer cette politique
00:42:34de consolidation du dollar avec une politique très audacieuse
00:42:38aussi sur les crypto-monnaies.
00:42:40C'est l'un des premiers à prendre en compte,
00:42:42après y avoir été très hostile, en disant, voilà,
00:42:44aujourd'hui, il faut miser sur les crypto-monnaies.
00:42:47Il est très, très audacieux, Donald Trump.
00:42:49On a vu Larry King qui vient d'ailleurs faire des déclarations en ce sens,
00:42:51cette semaine.
00:42:52Oui, oui, tout à fait.
00:42:53Donc on est vraiment…
00:42:54Ce qui doit laisser rêveur quand même sur l'autonomie du bitcoin.
00:42:57Oui, c'est vrai.
00:42:58Mais on est…
00:42:59Voilà.
00:43:00Et donc, Vance, lui, incarne l'Amérique profonde.
00:43:03On l'a déjà dit.
00:43:05Origine pauvre, Ohio, mère…
00:43:09Enfin, vraiment, une image de l'Amérique dans ses profondeurs
00:43:16qui a 40 ans, en effet, qui est quelqu'un qui est un entrepreneur aussi.
00:43:25On est dans le sérail Trump aussi.
00:43:27On ne déroge pas finalement à cette tradition
00:43:30de ces hommes politiques républicains
00:43:32qui considèrent que gouverner l'Amérique,
00:43:35c'est gouverner une entreprise.
00:43:36Et gouverner une entreprise, ça veut dire faire des choix,
00:43:38mais ça veut dire aussi repousser les idéologies.
00:43:42Et les idéologies, c'est le camp démocrate.
00:43:44Là, on est vraiment dans l'idéologie.
00:43:46Là, on est dans le néoconservatisme.
00:43:47Là, on est dans l'idée des valeurs qu'il faut défendre à tout prix
00:43:51et qui nous mènent à une situation, par exemple, en Ukraine,
00:43:54tout le camp occidental derrière les États-Unis,
00:43:56qui est une impasse.
00:43:58Puisqu'on a cru, et je pense que les néoconservateurs
00:44:02et certains partisans viscéralement antirusses chez nous y ont cru aussi,
00:44:07qu'on allait mettre à balle à Russie.
00:44:09Et très rapidement, on s'est rendu compte que ça n'allait pas être le cas.
00:44:12Donald Trump le sait depuis longtemps.
00:44:14C'est pour ça qu'il a proclamé qu'il arrêterait la guerre en Ukraine en 24 heures.
00:44:18Là, c'est une très mauvaise nouvelle pour les partisans de Zelensky.
00:44:21C'est une très mauvaise nouvelle quelque part pour l'Ukraine.
00:44:24Mais est-ce que finalement, il ne faut pas mieux négocier maintenant
00:44:27pour garder des choses qu'on n'aura peut-être pas
00:44:30si la Russie continue à grignoter comme elle le fait dans le Donbass
00:44:33et ailleurs sur le front ?
00:44:35Tout ça est dans la balance.
00:44:37Mais en tout cas, pour ce qui est de la politique ukrainienne,
00:44:41on va marquer un tournant.
00:44:43Très étonnamment, au moment de cette convention républicaine,
00:44:47Sergeï Lavrov et Maria Zakharova sont venus à New York.
00:44:53Donc là aussi, il y a eu une esquisse de dialogue diplomatique
00:44:58renforcée, je dirais, par le cavalier seul qu'a fait en Europe
00:45:02Viktor Orban, qui en quelques jours est allé voir Zelensky,
00:45:07Poutine, Xi Jinping, pour finir à Mar-a-Lago,
00:45:10chez Donald Trump, le week-end.
00:45:12– Au hasard.
00:45:13– Non, mais voilà.
00:45:14Donc on a quand même des choses qui sont en train de se mettre en place
00:45:18bien avant l'élection, mais qui augurent de ce qui va se passer après
00:45:22et de ce qui pourrait changer.
00:45:24Ensuite, il y a les autres dossiers, j'évoquais la Chine,
00:45:26il y a évidemment le Moyen-Orient.
00:45:28Là, avec Vince, on est sur du soutien à 300% de la politique israélienne.
00:45:33– C'était le cas aussi de Donald Trump.
00:45:35– C'était le cas de Donald Trump, bien sûr.
00:45:37– Avec ce déplacement de l'ambassade de Tel Aviv à Jérusalem.
00:45:39– Oui, mais avec quand même cette idée des accords d'Abraham
00:45:42qui ne sont pas… je pense qu'il faudra, si l'Amérique entreprend
00:45:46finalement de résoudre la crise au Moyen-Orient,
00:45:49ou veut en tout cas arriver à une solution,
00:45:52il faudra qu'ils prennent en compte les Palestiniens.
00:45:54– Ce n'est pas parti pour, vu les dernières décisions prises à la Knesset.
00:45:58– Non, mais en tout cas, les États-Unis aujourd'hui
00:46:01ont les moyens peut-être de faire entendre raison.
00:46:03Et Donald Trump, avec la configuration…
00:46:05Il faut savoir que les relations entre Donald Trump et Benjamin Netanyahou
00:46:08sont épouvantables, elles ne sont pas bonnes avec Joe Biden non plus.
00:46:12Là aussi, il y a une idée de…
00:46:15Le problème auquel on est confronté, c'est que des gens comme Vince
00:46:19sont très hostiles à l'Iran, comme Donald Trump, très hostiles au Hezbollah.
00:46:23Est-ce que ça va être aussi interprété pour les faucons israéliens
00:46:28comme un open bar pour ensuite attaquer le Hezbollah
00:46:33et déclencher une crise régionale ?
00:46:35Je crois que personne n'y a intérêt.
00:46:37Là, on va voir si ces deux-là sont vraiment réalistes
00:46:41ou s'ils vont se laisser entraîner dans une autre guerre.
00:46:43Je ne crois pas.
00:46:44Je pense que l'intérêt, c'est de réactiver les accords d'Abraham,
00:46:48de faire en sorte de terminer ce pulse construit,
00:46:52qui est en partie une forme de reconnaissance de l'État d'Israël
00:46:56par le monde arabe, qui a été validé par le Bahreïn,
00:46:59par les Émirats, par le Maroc,
00:47:02qui allait l'être par l'Arabie saoudite.
00:47:05Et il y a eu le 7 octobre, parce que, évidemment,
00:47:07le Hamas s'est dit que si l'Arabie saoudite
00:47:10rétablit des relations avec Israël,
00:47:12c'en est fini de la cause palestinienne.
00:47:14Pour conclure cette parenthèse sur le vice-président potentiel,
00:47:18Vince, j'aimerais qu'on l'écoute un tout petit peu.
00:47:20Comme ça, les téléspectateurs vont bien se rendre compte
00:47:22de la rupture qu'il y a avec la diplomatie actuelle aux États-Unis.
00:47:26Mais la deuxième plus grande critique que je fais
00:47:28à propos de la guerre en Ukraine et de notre approche
00:47:30et que nous subventionnons les Européens pour qu'ils ne fassent rien.
00:47:33Les Européens ne portent pas leur juste part du fardeau,
00:47:36en particulier en ce qui concerne la fourniture d'armes,
00:47:38et ils désindustrialisent leur propre pays
00:47:40en même temps qu'ils disent que Poutine doit être vaincu à tout prix.
00:47:43Si Poutine doit être vaincu à tout prix pour nos amis allemands,
00:47:46alors arrêtez de désindustrialiser votre propre pays
00:47:49au nom d'une politique énergétique verte et ridicule.
00:47:51Mais je pense en fait que Washington,
00:47:53du moins les dirigeants actuels de Washington,
00:47:55aiment vraiment le fait que les Européens soient complètement dépendants de nous.
00:47:58Ce n'est pas une alliance.
00:48:00Ces gens ne sont pas de plus en plus des alliés.
00:48:03Ils sont des États-clients des États-Unis d'Amérique
00:48:05qui font tout ce que nous voulons qu'ils fassent.
00:48:15Ça a vraiment le mérite d'être clair.
00:48:17C'est « to the point » comme on dit.
00:48:18Tout à fait.
00:48:19Et c'est d'abord, d'une première part,
00:48:21ça reprend ce qui a toujours été la politique de Donald Trump.
00:48:25Vous savez, un jour, je crois que c'était un samedi,
00:48:29il s'est réveillé en lisant le New York Times
00:48:31et il s'est rendu compte que la sécurité de l'Allemagne dépendait des États-Unis.
00:48:36J'en ai parlé tout à l'heure.
00:48:38Mais que l'Allemagne qui sous-traitait complètement sa sécurité
00:48:43prenait les deux tiers de ses hydrocarbures à un pays adversaire.
00:48:47Ça l'a rendu fou.
00:48:48Et il s'est dit, on va arrêter de subventionner l'OTAN.
00:48:51C'était aussi dans la même époque où Emmanuel Macron
00:48:53avait dit que l'OTAN était en état de mort cérébrale.
00:48:56Donc il y avait vraiment un risque à l'époque
00:48:58pour que l'Alliance Atlantique disparaisse.
00:49:00Et Donald Trump avait même promis de retirer des troupes américaines d'Allemagne.
00:49:03Donc on était vraiment dans une situation de défiance absolue.
00:49:06L'avantage avec Trump, quand il réaffirme ses principes justement,
00:49:12c'est les intérêts américains avant tout.
00:49:14Ce qui est très intéressant avec le discours de vente
00:49:17qui reprend les mêmes points et qui est aussi cash,
00:49:19comme vous l'avez dit, que Trump, c'est qu'il n'y a pas de vernis.
00:49:22On n'est pas dans la communication à l'Obama,
00:49:25ni même à la George Bush, pour nous vendre la guerre en Irak,
00:49:28qui expliquait que la liberté des peuples,
00:49:30qu'il fallait comment abattre les tyrans, en l'occurrence Saddam Hussein.
00:49:34– Les valeurs de la démocratie, etc.
00:49:35– En l'occurrence Saddam Hussein, dont le même,
00:49:37moi je me souviens d'avoir interviewé Donald Rumsfeld à l'époque.
00:49:41Il m'a dit, mais quand même, vous êtes allé, en 1983,
00:49:43serrer la main de Saddam Hussein, vous l'avez armé contre l'Iran.
00:49:47Donc ne nous dites pas que, brusquement,
00:49:49ça s'est transformé en un nouvel Hitler.
00:49:53Donc si vous voulez, il y avait toujours cette volonté de vernis, de liberté.
00:49:58Avec Trump, non c'est cash, c'est pas bien, mal, etc.
00:50:03C'est nos intérêts. Où sont nos intérêts ?
00:50:05Qu'est-ce que ça nous rapporte ?
00:50:06Si ça nous rapporte, tant mieux, on le fait.
00:50:08Si ça nous rapporte pas, on se retire.
00:50:10C'est aussi simple que ça.
00:50:11C'est une doctrine kissingérienne qui existe depuis très longtemps.
00:50:15Avec les derniers présidents, on avait un peu enveloppé ça.
00:50:20Là, moi je trouve que ce qui est vraiment très intéressant,
00:50:23c'est, vis-à-vis de nous, cette espèce de petite claque qu'on se prend au passage.
00:50:28C'est-à-dire, vous êtes des alliés ? Non, vous êtes des États clients.
00:50:31Et en plus, vous n'avez pas les moyens de votre politique
00:50:34parce que vous avez des industries industrialisées.
00:50:37Mais c'est la réalité.
00:50:38Je pense que ce que dit James David Vance, c'est la réalité.
00:50:42Ça devrait peut-être d'ailleurs alerter les dirigeants français.
00:50:44Non, mais on entend nos dirigeants, Emmanuel Macron et d'autres,
00:50:48nous parler de la position de la France dans le monde, etc.
00:50:51Et d'expliquer, tout en ayant d'ailleurs battu en retraite en Afrique
00:50:56et étant en retrait dans beaucoup d'endroits,
00:50:59qu'on n'a plus les moyens de nos politiques.
00:51:04Qu'on veut aider l'Ukraine, c'est pas en donnant 40 canons César
00:51:09qu'on va aider l'Ukraine à gagner.
00:51:11Et il le dit.
00:51:12Il le dit, si l'Ukraine doit vaincre la Russie, il faut un peu plus que ça.
00:51:16Et ce qu'il dit en substance, c'est que ce n'est pas les États-Unis
00:51:19qui vont donner ces armes.
00:51:21Ils en ont déjà donné suffisamment.
00:51:23Donc, le diagnostic est cruel.
00:51:27Il est extrêmement réaliste.
00:51:30Ça va recommencer, remettre à zéro peut-être une bonne part
00:51:35des relations internationales.
00:51:37On va vraiment rentrer dans une autre ère.
00:51:41Alors, après, comment ça va se passer avec Mme von der Leyen ?
00:51:44Comment ça va se passer ?
00:51:46Mais je crois que l'Europe ne compte plus.
00:51:48C'est ça la conclusion.
00:51:50C'est terrible.
00:51:51Peut-être pour conclure sur la question ukrainienne
00:51:53que vous connaissez aussi très bien.
00:51:56Aujourd'hui, vous l'avez dit tout à l'heure rapidement,
00:51:58les soldats russes continuent d'avancer,
00:52:00notamment dans le Donbass.
00:52:01Comment voyez-vous la sortie de crise ?
00:52:03Est-ce qu'aujourd'hui, les Russes avancent pour gagner du territoire
00:52:06sur lequel ils pourront ensuite reculer dans le cadre de négociations ?
00:52:10Comment voyez-vous ça ?
00:52:12Les Russes, je ne suis pas dans la tête de Vladimir Poutine
00:52:16et je ne m'aventurerai pas dans des spéculations
00:52:19comme certains de mes confrères qui nous ont expliqué d'ailleurs
00:52:22que la Russie allait perdre depuis deux ans,
00:52:26qu'elle était en état de déliquescence,
00:52:28que tout ça allait se terminer mal poil.
00:52:30Là, la Russie continue à grignoter.
00:52:32Quasiment tous les jours, il y a un village
00:52:34ou un bout de village qui est repris.
00:52:36Ce qui s'est passé, c'est qu'il y a eu une offensive
00:52:38il y a quelques mois au nord de Kharkov,
00:52:41qu'on a imaginé tout à coup être une offensive sur Kharkov.
00:52:44En réalité, il s'agissait de déplacer des unités,
00:52:48de forcer des unités ukrainiennes à renforcer ce front
00:52:51pour alléger les fronts du Donbass
00:52:53et continuer le grignotage.
00:52:55– Et soit dit en passant, pardon, mais tous les commentateurs sérieux
00:52:58disaient qu'on voyait bien qu'il n'y avait pas une volonté
00:53:00de faire tomber Kharkov, pour la simple et bonne raison
00:53:02qu'il n'y avait pas assez de soldats russes pour faire tomber
00:53:04une ville comme ça.
00:53:05– C'est une ville qui fait, je crois, 4 ou 5 fois la taille de Paris.
00:53:08Enfin, on est dans une ville…
00:53:10Et puis, quand on sait que 70 km² comme Barmout,
00:53:14ça a pris 8 mois, ça a pris plus long que Stalingrad
00:53:18pour que les Russes le conquièrent,
00:53:20Advivka aussi, ça a été très très long.
00:53:23Non, là, l'idée pour les Russes,
00:53:26c'était vraiment d'alléger les fronts du Donbass.
00:53:28Pourquoi ? Parce que, à mon sens, leur objectif,
00:53:30c'est de récupérer les frontières géographiques,
00:53:33les frontières administratives du Donbass,
00:53:36notamment l'oblaste de Donetsk qui est encore,
00:53:38pour partie, contrôlée par les Ukrainiens,
00:53:41je dirais à peu près à un tiers,
00:53:43alors que celui de Lugansk qui est quasiment
00:53:45contrôlé intégralement par la Russie.
00:53:47Récupérer ces deux oblastes,
00:53:49c'est le poumon économique de l'Ukraine
00:53:51que les Russes ont arraché.
00:53:53Mais, bon, c'est des populations russophones,
00:53:55russophiles pour la plupart.
00:53:57Il y avait des partisans de l'Ukraine,
00:53:58autrefois, là-bas, il n'y en a plus du tout.
00:54:00Il y a 6 millions d'habitants
00:54:01et il y a une puissance industrielle considérable.
00:54:03Donc, c'est ça qui intéressait les Russes.
00:54:05– Et, accessoirement, ils se sont bombardés
00:54:06depuis 2014 par Kiev.
00:54:07– Tout à fait. La guerre existe depuis 2014.
00:54:10– Donc, ils n'ont pas spécialement envie
00:54:11de rentrer dans le…
00:54:12– Ah non, non, mais il n'y a plus un soupçon de…
00:54:15Et si, par hasard, les Ukrainiens…
00:54:17si le front russe s'effondrait
00:54:19et que les Ukrainiens reconquéraient ces endroits-là,
00:54:22eh bien, il faudrait que ces populations partent.
00:54:25Donc, ces 6 millions de personnes qu'il faudrait…
00:54:276 ou 7 millions de personnes qu'il faudrait
00:54:29qui prennent l'exil.
00:54:31Donc, encore des catastrophes, etc.
00:54:33Mais, tout ça pour dire, la question du rétablissement
00:54:35des frontières de 1991,
00:54:37qui est quelque chose, d'ailleurs,
00:54:39qui, aux États-Unis, aujourd'hui,
00:54:40est très fortement remise en cause,
00:54:42se préambule aux négociations en disant
00:54:44nous négocierons avec les Russes
00:54:46s'ils sont prêts à se retirer sur les frontières de 1991.
00:54:49C'est complètement illusoire.
00:54:51On ne demande pas à la personne qui est en train de gagner
00:54:53ou, en tout cas, qui progresse sur le terrain,
00:54:55de se retirer.
00:54:56Si la personne est acculée
00:54:58ou si l'État est acculé,
00:55:00oui, là, on peut lui demander des choses.
00:55:02Il n'y a aucune raison pour que les Russes
00:55:04acceptent quoi que ce soit.
00:55:05Il n'y a même aucune raison pour que les Russes
00:55:07acceptent un processus de paix aujourd'hui.
00:55:09Pourquoi le ferait-il ?
00:55:11Alors, oui, c'est une guerre qui leur coûte beaucoup.
00:55:13Oui, ils ont perdu beaucoup d'hommes.
00:55:15Peut-être moins, à mon sens, que ce qu'on a dit.
00:55:18Vous savez, c'est toujours la même narration.
00:55:20Ils ne sont pas en économie de guerre encore.
00:55:22Ils ne sont pas en économie de guerre.
00:55:23Contrairement à l'Ukraine.
00:55:24Pour moi, les Russes peuvent faire la guerre
00:55:26encore pendant dix ans sans problème.
00:55:28Alors, ça leur posera des problèmes aussi,
00:55:32mais ils ont les capacités de le faire.
00:55:34L'Ukraine n'est pas capable de faire la guerre
00:55:36pendant dix ans encore.
00:55:37Donc, ce qu'il faut pour l'Ukraine,
00:55:39c'est sauver ce qui reste sauvable.
00:55:41Il faut partager un corridor maritime
00:55:43sur la mer Noire pour pouvoir évacuer
00:55:45le grain ukrainien, parce que le grain ukrainien
00:55:47ne sera pas aussi rentable s'il est évacué
00:55:50via la Pologne par des trains.
00:55:52Donc, il y a beaucoup de choses comme ça
00:55:54qui vont réorienter et qui peuvent permettre
00:55:56à l'Ukraine, s'il y a des négociations
00:55:58qui s'ouvrent, de sauver les meubles, je vais dire.
00:56:00Parce que le risque aussi, à mon sens,
00:56:04comme je le vois sur le terrain,
00:56:06j'ai fait quatre voyages dans le Donbass en deux ans,
00:56:09que les dernières forteresses ukrainiennes
00:56:12qui sont Slovyansk, Seversk, Kramatorsk,
00:56:15Yugledar, au sud, enfin, il y a une sorte
00:56:19de chapelet de villes comme ça,
00:56:21qui sont à l'ouest du Donbass.
00:56:26Si ces villes tombent, après, il n'y a plus rien.
00:56:29Les Russes peuvent aller au Dniepr sans problème.
00:56:33C'est de la plaine.
00:56:34– Ils se réfèrent du Dniepr, justement,
00:56:35comme d'une frontière géographique.
00:56:37– Que voulez-vous ?
00:56:38Voulez-vous conserver ces forteresses ?
00:56:40Voulez-vous conserver ce morceau de territoire
00:56:45encore conséquent, où vous faire piquer
00:56:47la moitié de vos ressources en céréales ?
00:56:49Parce que là aussi, ça c'est la réalité sur le terrain.
00:56:53Maintenant, de ce qui semble, il est évident
00:56:59que les choses ne peuvent plus être maintenues comme telles,
00:57:02que tout ce qu'on entend encore chez certains commentateurs
00:57:06comme quoi la Russie va perdre, etc.,
00:57:08tout ça est complètement illusoire depuis très longtemps.
00:57:12– Pour conclure, cette fois, Régis Le Sommier,
00:57:14vous avez dit tout à l'heure, on ne sait pas comment
00:57:16les relations entre Ursula von der Leyen
00:57:18et Donald Trump pourraient se passer,
00:57:19mais finalement, l'Europe compte-t-elle encore ?
00:57:21Il y a des motifs d'espoir aujourd'hui en Europe.
00:57:23Vous l'avez dit tout à l'heure, ce tour au service de la paix
00:57:28de Viktor Orban, qui est d'abord allé en Ukraine
00:57:31rencontrer Zelensky, puis Vladimir Poutine à Moscou,
00:57:34puis ensuite Xi Jinping qui veut prendre sa place aussi
00:57:37sur les négociations de paix.
00:57:39Finalement, on peut imaginer qu'une arrivée,
00:57:41un retour au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis
00:57:44et d'une prise de pouvoir, j'allais dire, des patriotes,
00:57:48puisque Viktor Orban siège avec le Rassemblement national français
00:57:52dans les Patriotes pour l'Europe.
00:57:54Finalement, il y aura peut-être des perspectives
00:57:57un peu plus réjouissantes que Ursula von der Leyen pour 50+,
00:58:01mais c'est intéressant parce que c'est passé
00:58:03à la Commission européenne, pour la désignation
00:58:07d'Ursula von der Leyen, un petit peu le même genre
00:58:11d'alliance contre nature, de personnes,
00:58:14pour en gros sauver les meubles, parce qu'on sent bien
00:58:16la poussée du camp national un petit peu partout en Europe.
00:58:20Georgia Melanie est arrivée un petit peu en éclaireur.
00:58:24Elle n'a pas eu la force de résister à Ursula von der Leyen,
00:58:28même si elle a…
00:58:29– Surtout aux Américains, en base en Italie.
00:58:32– Bien sûr, et puis surtout, mais elle a quand même développé
00:58:35une politique nationale très intéressante,
00:58:37notamment renouant des liens avec les pays du Maghreb,
00:58:41dans des idées de politique migratoire,
00:58:43alors que l'Europe ne faisait rien.
00:58:45Donc, elle peut être un allié d'Orban,
00:58:48même si les deux ont du mal parfois à s'entendre.
00:58:52Il y a en tout cas des choses qui peuvent se faire.
00:58:55Effectivement, la grande pièce maîtresse
00:58:58de cette équation du changement, c'est le retour de Trump.
00:59:02Si Trump revient là, oui, les choses vont changer.
00:59:06Maintenant, Ursula von der Leyen a été réélue,
00:59:10donc pour 5 ans. C'est long, 5 ans.
00:59:13Donc, ça va être difficile de sortir de cette ornière
00:59:20d'une Europe extra-nationale,
00:59:24à laquelle, évidemment, Emmanuel Macron adhère.
00:59:28Voilà, on est quand même aujourd'hui,
00:59:30et qui fait le malheur des peuples,
00:59:32puisqu'il faut bien regarder ça.
00:59:35Alors, aux dernières élections,
00:59:37il y a eu des poussées nationalistes partout,
00:59:39ou patriotes.
00:59:41Il y a des coalitions où la droite nationale est au pouvoir,
00:59:45notamment aux Pays-Bas récemment.
00:59:49Il y a eu des pays qui ont décidé de prendre en main
00:59:53leurs destins, même avec des coalitions
00:59:55social-démocrates comme au Danemark,
00:59:57sur la question migratoire.
00:59:59Les Anglais aussi. Enfin, les Anglais ne sont plus dans l'Europe,
01:00:01mais en tout cas, ils sont proches.
01:00:03Oui, il y a ce retour des États-nations,
01:00:06ce retour des patries est intéressant.
01:00:08Maintenant, vu le poids qu'a pris
01:00:12la commissaire européenne Ursula von der Leyen,
01:00:15ça va être difficile.
01:00:17– Peut-être compter sur la justice, cette fois ?
01:00:19– Peut-être, je ne sais pas.
01:00:21Si là, ou si elle veille, on lui trouvera une immunité,
01:00:24ou quelque chose, je ne sais pas.
01:00:26Je ne suis pas compétent là-dedans.
01:00:28– On est plein d'espoir, alors ?
01:00:30– On est plein d'espoir.
01:00:32On va dire que ce qui est très intéressant,
01:00:35c'est que le monde qu'on nous proposait,
01:00:39auquel on semblait condamné,
01:00:41est en train d'évoluer,
01:00:45qu'il y a des surprises.
01:00:47Et là, ça vient des États-Unis,
01:00:50où l'alignement des astres nous montre que…
01:00:55Mais vous savez, au-delà de Donald Trump,
01:00:58chez les Américains, moi je les connais bien,
01:01:00j'ai passé beaucoup de temps là-bas,
01:01:02j'ai deux enfants qui sont Américains,
01:01:04qui ont la nationalité américaine,
01:01:06il y a toujours eu une tentation isolationniste aux États-Unis,
01:01:09toujours.
01:01:10Elle a été incarnée par Pat Buchanan, par exemple,
01:01:12par des Rosperrots, ou des gens comme ça,
01:01:14dans l'histoire politique américaine.
01:01:16Pas toujours mis en avant,
01:01:18mais certains présidents américains
01:01:20se sont laissés entraîner dans des guerres internationales,
01:01:22des Ronald Reagan, etc.,
01:01:24un peu contre leur volonté.
01:01:26Les véritables élateurs d'une politique américaine à l'internationale,
01:01:30c'est les néoconservateurs,
01:01:32avec leur théorie de la moral clarity,
01:01:34la clarté morale, bien ou mal,
01:01:36vous êtes avec nous ou vous êtes contre nous,
01:01:38la croisade, en reprenant les écrits de Samuel Huntington,
01:01:42même s'ils sont souvent galvaudés d'ailleurs,
01:01:44parce qu'il n'a pas tout à fait voulu dire ça,
01:01:46mais le clash des civilisations, des choses comme ça.
01:01:48Donc ça, c'est l'idéologie.
01:01:50Ça, c'est l'idéologie.
01:01:52Et quand elle est mise au service,
01:01:54quand l'Amérique se met au service de l'idéologie,
01:01:56c'est une catastrophe.
01:01:58Ça donne des choses, à l'époque,
01:02:00comme la guerre du Vietnam,
01:02:02où là, c'était le communisme à l'époque
01:02:04dont il fallait se battre,
01:02:06mais les Américains considéraient les Vietnamiens
01:02:08comme des communistes,
01:02:10et non pas comme des nationalistes
01:02:12mais comme des compatriotes.
01:02:14C'était le grand enseignement de la guerre du Vietnam.
01:02:16Et ces catastrophes en série,
01:02:18où l'Amérique vient pensant aider,
01:02:20et se retrouve embarquée
01:02:22dans des croisades sans fin,
01:02:24je pense que cette époque, elle est révolue.
01:02:26Je pense qu'aujourd'hui,
01:02:28plus de guerre,
01:02:30mais le gros risque avec Biden
01:02:32et avec son équipe,
01:02:34et avec les démocrates,
01:02:36c'était qu'on semblait se rapprocher
01:02:38vers une confrontation avec la Russie.
01:02:40C'était ça.
01:02:42J'ai vu un dessin,
01:02:44toujours extraordinaire,
01:02:46les dessins du New Yorker,
01:02:48qui est un journal mensuel
01:02:50new-yorkais,
01:02:52comme le dit son nom, très ancien,
01:02:54et on voit
01:02:56trois enfants
01:02:58et un adulte
01:03:00autour d'un feu dans une grotte,
01:03:02et l'adulte dit
01:03:04oui,
01:03:06la planète a explosé,
01:03:08mais dans les derniers mois,
01:03:10nous avions réussi à faire reculer la Russie.
01:03:12Voilà.
01:03:14Merci pour cette sortie d'émission,
01:03:16merci beaucoup Régis Le Sommier
01:03:18d'être venu nous voir,
01:03:20merci à tous de nous avoir suivis,
01:03:22si vous ne l'avez pas déjà fait,
01:03:24j'espère que vous allez le faire tout de suite,
01:03:26pensez à relayer cette vidéo,
01:03:28c'est très important pour le succès de cette émission,
01:03:30pensez évidemment à cliquer sur ce fameux pouce en l'air,
01:03:32là aussi c'est important,
01:03:34c'est ce qui conditionne le référencement,
01:03:36à bientôt les vacances, il y a encore un numéro,
01:03:38mais il faut me faire des suggestions pour la rentrée,
01:03:40si vous voulez des nouveautés, on essaiera de les intégrer.
01:03:42Allez, à bientôt, bonne fin de semaine.