Grégoire Delacourt, écrivain et ancien publicitaire
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Tous les jours dans Le club de l'été, Europe 1 reçoit un invité pour évoquer l'actualité culturelle.
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NewsTranscription
00:00Europe 1, 9h-11h, le club de l'été.
00:04Merci d'être avec nous Grégoire Delacour, alors avant de parler de votre dernier roman,
00:09la liste de mes envies, nous avons appris hier la mort du producteur Paul Ledermann,
00:14vous avez cette info Grégoire Delacour ?
00:16Oui, j'étais là hier, enfin sur terre, et j'ai pas pu éviter l'info.
00:20Il y a des gens qui débranchent un peu l'actu pendant les vacances d'été, donc Paul Ledermann
00:24est mort à l'âge de 84 ans, moi j'ai le souvenir qu'on voyait son nom sur de
00:29nombreux disques, mais Julien Pichenay, est-ce que vous pouvez nous dire ce matin qui était
00:33Paul Ledermann ?
00:34C'est vrai que quand on feuillette l'album professionnel, le CV de Paul Ledermann, c'est
00:38un peu notre vie qu'on feuillette, il a été le pape de la culture française populaire
00:42pendant des décennies, il avait commencé sa carrière à l'âge de 22 ans seulement,
00:46en 62, en lançant celle d'un jeune chanteur qui s'appelait Claude François, je crois
00:50que vous connaissez tous, notamment avec ce titre.
00:52Belle, belle, belle comme une juillette
00:55C'est Paul Ledermann ?
00:56Il a 22 ans quand il produit cette chanson.
00:58Il est impressario de Claude François, c'est lui qui choisit les titres, belle, belle,
01:02belle, c'est le mot de l'époque, un mot des années 60 qui fleure bon le passé.
01:07Dans les années 60, il devient l'un des impressarios, agent, producteur, on dirait
01:12aujourd'hui les plus en vue de la place, il produit Mike Brant aussi, Christophe ou
01:16encore Michel Ponnareff, rien que ça.
01:18Love me, please love me
01:24Mais il avait le nez ce Paul Ledermann pour dénicher les grandes stars.
01:28Et c'est pas fini, ses collaborations les plus célèbres seront sans doute celles qu'il
01:31a scellées dans le monde de l'humour, avec Coluge bien sûr.
01:34J'ai pas dit que les français étaient tous des cons moi, hein ?
01:41Je l'ai dit ?
01:44Alors je l'ai pas dit fort.
01:46Paul Ledermann accompagnera toute la carrière solo de Coluge, il a d'ailleurs été propriétaire
01:50de tous ses sketchs.
01:51C'est lui aussi qui a fait la connexion Coluge-Europe 1 en 78 à l'époque où Coluge était l'une
01:56des personnalités les plus controversées, il en avait parlé en 2006 sur Europe 1 chez
02:00Frédéric Taddeï.
02:01Moi j'ai un passé important avec Europe 1.
02:03J'ai fait beaucoup de spectacles, de lancements de disques, d'artistes avec Europe 1.
02:09J'ai toujours considéré Europe 1 comme ma maison.
02:12Donc il était naturel de proposer mes nouveaux artistes à Europe 1.
02:19Et dans les discussions avec Coluge, il avait envie de faire de la radio.
02:23Mais il n'y avait aucune radio qu'il acceptait.
02:25Sauf Europe 1.
02:26Donc ça veut dire, Julien, que si ce matin nous sommes dans le studio Coluge, c'est grâce
02:30aussi à Paul Ledermann.
02:31Exactement.
02:32C'est la première radio européenne à avoir donné sa chance à Coluge.
02:34C'est ici, rappelons-le, qu'il a lancé l'idée des Restos du Coeur en 85.
02:38Après la mort de Coluge en 86, Ledermann va s'attacher à un groupe d'humoristes,
02:41Les Inconnus.
02:42Et là aussi, ça va cartonner.
02:43Là aussi, il va faire venir d'ailleurs Les Inconnus sur Europe 1.
02:46Parce qu'ils étaient à l'antenne l'après-midi de 15h30 à 17h durant la saison 87-88.
02:50Et puis après, il y a eu l'immense succès de la télé des Inconnus qui le produit.
02:53Et ça a permis d'ailleurs à Paul Ledermann de remettre un pied dans la chanson avec ses
02:57tubes parodiques du trio.
02:59Auteuil ne y pas-ci, c'est pas du gâteau.
03:01Auteuil ne y pas-ci, tel est notre ghetto.
03:04Je crois que tous les Français connaissent les tubes des Inconnus.
03:08Auteuil ne y pas-ci, c'est toi que je t'aime.
03:10C'est ton destin.
03:11Isabelle a les yeux bleus.
03:12Isabelle a les yeux bleus, évidemment.
03:13Donc a produit Paul Ledermann.
03:14Tout n'a pas été simple, il faut le dire, dans les relations entre Coluge, Paul Ledermann,
03:18Les Inconnus, Paul Ledermann.
03:19Il y a des histoires de gros sous, de contrats, il y a eu des brouilles, des procès.
03:23Mais cela ne nous regarde pas !
03:25Merci beaucoup Julien Pichenay.
03:28On sait grâce à vous qui, maintenant, était Paul Ledermann qui nous a quitté hier à
03:32l'âge de 84 ans.
03:34Vous connaissiez la carrière Grégoire Delacour de Paul Ledermann ?
03:37Un petit peu, oui.
03:38Enfin, comme tout auditeur, il a produit des choses absolument incroyables.
03:44C'est un imprésario impressionnant.
03:46Tout le monde connaissait son nom, mais on l'a peut-être croisé dans la rue sans
03:48s'en rendre compte.
03:49Moi je connaissais son nom.
03:50Au début, je ne pensais même pas que c'était une personne.
03:52Je pensais que c'était un logo avec un nom.
03:54Je pensais que c'était une société de production.
03:56Il y en avait une, mais il n'y avait personne derrière.
04:00Restez avec nous sur Europe 1, Grégoire Delacour est notre invité ce matin dans le
04:04Club de l'été.
04:05La liste de mes envies, c'est un petit bonbon que vous allez glisser dans votre valise
04:09ou que vous allez lire cet été.
04:10Vous avez peut-être lu le premier, vous avez peut-être vu le film avec Mathilde Saigné
04:14et Marc Lavoine.
04:15Que se passe-t-il ensuite pour Jocelyne ?
04:18Est-ce qu'elle va les dépenser ces 18 millions ?
04:21Sachant que le mari en a dépensé 3 sur les 18 déjà sans rien dire à personne,
04:26on va découvrir la suite de cette histoire dans un instant avec notre invité sur Europe 1
04:29dans le Club de l'été.
04:30A tout de suite.
04:31Europe 1, le Club de l'été.
04:33Anissa Haddadi.
04:34Le Club de l'été jusqu'à 11h.
04:36Soyez les bienvenus si vous nous rejoignez maintenant avec Éloïse Goua, Julien Pichenay
04:39et notre invité ce matin, l'auteur Grégoire Delacour pour ce roman qui se lit comme un
04:44bonbon, la liste de mes envies.
04:52On a cherché loin pour le titre de la chanson, on s'est dit tiens, chanson, envie, bim,
05:02Johnny Hallyday.
05:03C'est inattendu et ça me touche.
05:08Mais attendez, ce n'est pas si gratuit que ça.
05:12Dans le premier, la liste de mes envies, il y a une histoire de Johnny parce que Jocelyne
05:17rêve de voir Johnny Hallyday en concert.
05:20Oui, ça fait partie de la liste de ses vraies envies, elle rêve de voir Johnny et elle précise
05:24avant qu'il meure.
05:25Parce qu'évidemment, Johnny n'est pas jeune, jeune, jeune à ce moment-là quand elle écrit
05:30sa liste de ses envies.
05:32Et puis malheureusement, Johnny nous a quittés en 2017.
05:36Et donc, j'ai dû changer la liste des envies.
05:39Non mais c'est horrible.
05:41A chaque fois qu'il y a une réédition, vous changez des petites choses.
05:44Quand il y a un mort de la vraie vie, oui j'ai changé et puis j'ai mis un autre chanteur
05:47en espérant que je ne lui porterai pas la poisse.
05:49Vous avez un métier ?
05:50Un jeune qui s'appelle Hervé Villard.
05:53Non, Hervé Villard n'est pas mort.
05:56Voilà, scoop aujourd'hui sur Europe, Hervé Villard n'est pas mort.
06:02Alors on va voir, en espérant que vous lui portiez bonheur quand même à Hervé Villard,
06:06que vous ne soyez pas obligé de réactualiser votre roman trop souvent.
06:09Justement, ça c'est la suite, la liste 2 avec le chiffre mes envies.
06:14Donc on rappelle l'histoire, Jocelyne et Jocelyne gagnent à la loterie.
06:18Elle gagne.
06:19Elle gagne, elle, 18 millions d'euros.
06:22Sauf qu'elle, au départ, elle ne veut rien dépenser.
06:24Elle veut les garder.
06:26Elle ne veut rien dire.
06:28Elle ne veut pas changer de vie, en fait.
06:30On s'imagine tous voyager, acheter des voitures de course, etc.
06:33Elle ne sait pas du tout ce qu'elle imagine.
06:34Vous, vous voulez acheter des voitures de course ?
06:36On s'imagine tous.
06:37Non mais dites pas une D.
06:39D'acheter un garage, elle veut acheter un garage automobile.
06:41Sachant que je vous en donnerai bien sûr la moitié.
06:43Ça c'est ce qu'on dit quand on n'a pas gagné.
06:46C'est comme quoi le faillotage fonctionne.
06:52Elle ne voulait pas dépenser cet argent.
06:56Sauf que lui, il va finir par lui piquer le chèque.
06:59Et il va lui dépenser 3 millions d'euros.
07:01Bon, dans le 2, dans cette suite parue chez Albert Michel,
07:04on est 3 ans plus tard.
07:06On apprend que Jocelyne, c'est pas un scoop, est mort ?
07:08Oui il est mort, il est tout à fait mort de chagrin, tout seul, comme un plouc.
07:11Comme quoi l'argent, voilà, il est mort comme un plouc.
07:14Sur un canapé en cuir blanc, plein de peau quand même, très cher.
07:17Voilà, c'est ça qui est dingue.
07:18Un genre poltronafro, il y a un truc cher.
07:20Il ne peut pas trop rater sa mort non plus.
07:22Mais il a raté sa vie.
07:24Il est mort sur du cher, mais tout seul.
07:27Du coup Jocelyne, elle va changer complètement d'idée.
07:29Et maintenant elle veut tout dépenser, mais pour les autres.
07:32De ce qu'il lui reste, c'est 15 millions.
07:3415 millions, ce qui est pas mal quand même.
07:35Et elle, elle n'en a pas besoin,
07:37ce qui est le signe d'une femme intéressante, je trouve.
07:40De se dire, moi j'ai pas besoin.
07:42Mais elle se rend compte qu'elle ne peut pas être heureuse si les autres ne le sont pas.
07:45Et que cet argent finalement peut aider les gens, elle le dit, à vivre debout.
07:48Alors il ne s'agit pas d'acheter, comme vous allez offrir à Héloïse une voiture.
07:51Ça ne l'intéresse pas Jocelyne.
07:53Mais elle dit, qu'est-ce que mon argent peut permettre à quelqu'un de réussir d'intime,
07:57pour qu'il soit quelqu'un de digne,
07:59quelqu'un qui a réussi sa vie, mais est mieux dans la vie et dans le monde.
08:03Et c'est ce qu'elle va s'évertuer à faire, et ce n'est pas simple du tout.
08:06Elle veut se débarrasser de cet argent.
08:08C'est vraiment le terme débarrasser ?
08:10Non, elle veut le convertir en quelque chose de vivant, de positif.
08:14Ce n'est pas l'argent, c'est ce qu'elle représente comme raccourci entre le rêve de quelqu'un
08:18ou ce qu'il veut réaliser de lui-même,
08:20plus que la matérialité de l'argent, qui a au fond aucune valeur.
08:23Mais c'est pour se sentir utile, elle aussi.
08:25A elle et au monde.
08:27Tout d'un coup, voilà, elle a un don, sa parabole des talents,
08:29elle va essayer d'en faire profiter les autres.
08:31Ce qui est génial dans ce livre, c'est que Jocelyne assiste à des réunions de grands gagnants.
08:36Des gagnants de l'émission.
08:38C'est un peu comme les alcooliques anonymes, ce sont les gagnants anonymes.
08:41Incomplètement, je suis inspiré de ça, complètement.
08:43Mais ça existe, ces réunions ?
08:45Ah non, c'est vous qui les avez annoncées.
08:47Je savais qu'on écrivait un livre, on essayait d'inventer un petit peu des trucs pour créer des surprises.
08:51Et je me suis dit, pour éviter de n'être que sur elle,
08:54puisqu'il y avait le tome 1, j'ai envie de dire, qui est paru en 2012,
08:58de voir d'autres gens, d'autres réactions à tout cet argent,
09:02et donc j'ai créé les réunions de gagnants anonymes.
09:05Mais ça devrait exister, c'est génial.
09:07Les gagnants anonymes, c'est hilarant.
09:09C'est drôle et triste à la fois, mais c'est des pauvres gens, je veux dire, finalement.
09:11C'est surtout qu'on se rend compte que la société ne réagit absolument pas pareil avec des grosses sommes.
09:15Il y a des gens qui semblent très heureux, il y en a qui vont faire n'importe quoi.
09:19Et on va découvrir certains personnages,
09:21alors évidemment vous restez avec nous jusqu'à 11h,
09:23dans un instant on parlera de Brigitte,
09:25qui a un toc, qui elle veut absolument s'acheter un sac d'une grande marque,
09:29mais malheureusement on n'arrive pas à l'avoir si facilement.
09:31Et on verra qu'il y a un lien avec votre vie privée à vous,
09:33Grégor Delacour, sur cette histoire.
09:35Et puis on parlera aussi d'un personnage qui s'appelle Thierry.
09:38Lui, il n'a pas gagné au gros lot, mais il est riche depuis toujours,
09:40et vous faites un parallèle entre ces gens.
09:42Vous dites que c'est pire d'être riche depuis le départ.
09:44Vous pensez ?
09:46Mais oui, parce qu'il dit à un moment, vous ne vous rendez pas compte,
09:48la chance que vous avez, vous qui avez gagné au loto,
09:51vous avez eu une vie avant, sans l'argent, sans cette pourriture,
09:54moi jamais.
09:56Jamais.
09:58Il a toujours vécu dans trop,
10:00trop d'argent, trop de trucs,
10:02et on ne sait pas ce qui est aimé de lui,
10:04on ne sait pas. Si c'est son argent, il rencontre quelqu'un,
10:06un copain, c'est pour quoi ?
10:08Donc l'héritier est pire.
10:10C'est beaucoup de problèmes, finalement.
10:12C'est pour ça qu'on est assez heureux.
10:14On ne se connaît pas mieux comme ça.
10:16Nous, on est bien, là.
10:18La liste de mes envies, c'est un roman qui,
10:20à la fois fait réfléchir et à la fois fait rire.
10:22C'est très intéressant. C'est Grégor Delacour,
10:24chez Albin Michelin.
10:34Sans amour,
10:36sans soucis, sans problèmes.
10:38Un peu de Sacha Distel
10:40dans ce club de l'été avec Eloïse Goua,
10:42Julien Fichenay et Grégor Delacour,
10:44auteur de la liste de mes envies.
10:46La belle vie, pourquoi ? Parce que c'est le nom
10:48d'une rubrique que vous tenez sur
10:50votre site internet, Grégor.
10:52Oui.
10:54Dans cette rubrique, il y a quoi exactement ?
10:56Cette rubrique La belle vie.
10:58Il y a plein de choses.
11:00Il y a les endroits où je vais,
11:02parce que, vous savez,
11:04quand on vend des livres, une fois qu'on a fini d'écrire,
11:06on devient un petit représentant avec son petit sac, ses petits livres.
11:08On va de salon en librairie, de librairie en machin.
11:10On vit dans les trains, dans les petits hôtels.
11:12Et puis un jour, quelqu'un m'a dit,
11:14vous avez de la chance, vous avez une belle vie, vous les auteurs, les palaces et tout.
11:16Et donc j'ai décidé, il y a quelques années,
11:18de publier La vue des chambres dans lesquelles
11:20je dois dormir. Donc ça calme.
11:22Parce que parfois,
11:24on est au-dessus d'une terrasse
11:26qui ne ferme pas de la nuit, avec des gens
11:28qui chantent tard.
11:30Des parkings, des endroits...
11:32Parfois, des choses jolies,
11:34on est en étage, mais on oublie qu'il y a une sorte d'autoroute en bas.
11:36Et c'est juste raconter aussi que la vie
11:38n'est pas que la vie de l'autre.
11:40L'image qu'on s'en fait idéaliser.
11:42Et qu'on a des vies pas toujours simples.
11:44Héloïse, aujourd'hui,
11:46vous n'aimeriez pas gagner au loto ?
11:48J'aimerais bien, parce que je suis assez
11:50vieux maintenant, et je sais ce que j'en ferai.
11:52Ah, vous en feriez ?
11:54Comme Jocelyne, je pense que vraiment,
11:56il y a quelque chose de bien à faire avec l'argent.
11:58On est aux Etats-Unis, d'ailleurs, où l'argent
12:00n'est pas kidnappé, j'ai envie de dire,
12:02par la morale ou l'Etat.
12:04On donne ce qu'on veut. L'ex-femme de Jeff Bezos
12:06a donné plus de 600 millions de dollars
12:08l'année dernière, sans qu'on l'embête.
12:10Elle fait ce qu'elle veut. Son argent, il est à elle.
12:12Ici, on ne peut pas donner son argent en France.
12:14C'est très compliqué, parce que l'Etat veut savoir,
12:16veut avoir sa part. Donc, l'argent est suspect,
12:18parce que les gens le gardent. Mais si on pouvait le donner,
12:20ce serait assez génial.
12:22Ça serait des associations, vous ?
12:24Oui, j'aimerais donner aussi beaucoup de chance
12:26à des gens. Je trouve qu'il y a beaucoup de gens
12:28qui peuvent pas monter une affaire,
12:30qui peuvent pas monter un projet de vie.
12:32Et je pense qu'avec des petits paquets de 100 000 euros,
12:34on pourrait aider tellement de gens
12:36à créer leurs entreprises,
12:38leurs rêves, et d'assurer leur
12:40survie économique et de l'enrichissement
12:42d'autres personnes. Et je pense qu'il faut vraiment
12:44aller vers... C'est un levier, l'argent.
12:46C'est un levier pour réussir quelque chose
12:48de soi-même. Grégoire Delacour,
12:50avant d'être un écrivain à succès,
12:52avec la liste de mes envies,
12:54votre titre, évidemment. Vous avez travaillé
12:56pendant 35 ans dans la publicité.
12:58On vous doit quel slogan ? Il y en a certains
13:00dont vous vous souvenez ?
13:02Oui, alors moi je suis arrivé à une période où il y a moins de slogans
13:04que dans les années 40 jusqu'à 60, 70.
13:06Mais c'est vrai que j'ai travaillé sur
13:08EDF, par exemple,
13:10et j'avais écrit « On vous doit plus que la lumière »,
13:12qui est quelque chose qui a marqué.
13:14J'ai créé
13:16le Chœur de Lyon, le camembert,
13:18qui était une création, puisque c'est l'ancien camembert
13:20à Lévière. Vous n'aviez jamais mangé
13:22au pays du camembert,
13:24ce qui était quand même assez audacieux.
13:26Et puis d'autres choses, mais on était moins
13:28sur les slogans, à l'époque.
13:30Est-ce que vous vous souvenez de « Un lutti d'offert, c'est un lutti
13:32de perdu ? » Oui, c'est une campagne que j'avais
13:34adoré faire, qui est une campagne
13:36qui a eu un lion d'or à Cannes,
13:38d'ailleurs, qui était très très rare à l'époque.
13:40Et je trouvais cette phrase absolument
13:42à contre-temps
13:44et à contre-courant de tous les fabricants
13:46de bonbons qui étaient... Il y avait la pique-y-chant,
13:48tout ça disait « Les bonbons, c'est le partage ».
13:50Et moi, je considérais que quand on aime vraiment quelque chose
13:52profondément, intimement, on a envie de le garder pour soi.
13:54Donc, quand on offre un lutti,
13:56on l'a plu, on l'a perdu. Et les films
13:58mettaient en scène des gens qui trouvaient
14:00des astuces pour ne jamais donner
14:02un bonbon à quelqu'un.
14:04Et c'est une campagne... Je ne sais pas si ça a
14:06très bien marché commercialement,
14:08mais on s'en souvient, et c'est une campagne qui a énormément
14:10marqué à l'époque, et j'ai adoré
14:12écrire.