À Aubagne, découvrez la cuisine d'un ouvrier céramiste du XIXe siècle

  • le mois dernier
La manufacture Ravel, fondée en 1837, a reconstitué la principale pièce de vie d'un potier provençal vivant en 1899. Une plongée dans l'histoire locale au sein de ce domaine dédié à l'argile. L'occasion de perpétuer "la culture provençale" à Aubagne.Se replonger dans le passé est comme une évidence pour la manufacture Ravel, maison fondée en... 1837. Les Aubagnais connaissent bien ce magasin et lieu de production situé avenue des Goums, en bord d'Huveaune. À l'intérieur, outre les ateliers où s'affairent glaisiers et tourneurs, de grandes pièces présentent l'ensemble de la production de l'entreprise familiale tenue aujourd'hui par Julie et Marion Ravel, cinquième génération de potiers.

Depuis le mois d'avril, une de ces salles est aménagée de manière un peu particulière : "Nous avons reconstitué le décor d'une cuisine d'ouvrier céramiste de 1899, comme ceux qui travaillaient ici à l'époque", explique Marion Ravel.

Qui retrace la genèse du projet : "Nous sommes partis sur l'idée d'une cuisine, mais de quel type ? Bourgeoise ? Paysanne ? Nous avons demandé de l'aide, nous nous sommes tournés vers le Musée provençal de Chateau-Gombert, et son conservateur, Alexandre Mahue." Une collaboration des plus fructueuses.

"Ils nous ont guidés, poursuit la cheffe d'entreprise qui est avec sa soeur à la tête de 23 salariés produisant sept tonnes d'objets en argile par jour. Ils nous ont fourni du matériel, nous ont orientés vers des artisans pour refaire les enduits de l'époque." Car, attention, il était hors de question de laisser passer le moindre anachronisme. "Les photos épinglées représentent Aubagne et ses alentours à la fin du XIXe siècle, nous avons un almanach de 1899, et, par exemple, les bouteilles de bière sont de la marque Zénith, qui était commercialisée à cette période."On retrouve donc le "potager", soit le piano de cuisine, où se préparait le potage à même les braises. Sur la table, des assiettes creuses, "celles que l'on commercialisait pour les navires", leur forme évitant aux aliments de s'échapper sous l'effet du roulis. Sont aussi exposés un pain de sucre - avant l'invention des fameux morceaux que l'on connaît aujourd'hui -, un torréfacteur à café, et un des chats de la fabrique vient rajouter une touche d'authenticité supplémentaire au décor.
Une vaisselle qui est bien sûr produite sur place, même si la manufacture est plus connue pour ses collections de pots de jardin.

Pourquoi avoir reconstitué cette cuisine ? Car les deux soeurs ont toujours à coeur de perpétuer "la culture provençale" mais aussi leur savoir-faire qui a traversé le XXe siècle, s'est adapté pour mieux s'épanouir aujourd'hui avec, notamment, la participation de designers.

Dans les années 1880, la production était essentiellement du tout-venant, des tians, des jarres, des bassines, des baquets ou des vases horticoles très simples qui correspondaient à l'époque aux besoins du quotidien. Tout ce que cette cuisine reconstituée donne à voir.

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