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Chaque matin de l'été, à 8h15, Thomas Bonnet reçoit une personnalité au centre de l'actualité. Ce jeudi, Antoine Léaument, député LFI- NFP de l’Essonne.
Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video
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NewsTranscription
00:00Bonjour Antoine Léaumant, merci d'être en direct pour la grande interview sur Europe 1 et sur CNews.
00:11Hier, Léon Marchand a fait résonner la Marseillaise à deux reprises à la Défense Arena,
00:16deux médailles d'or pour le nageur français de 22 ans.
00:19Est-ce que comme des millions de Français, vous avez vibré devant les performances du nageur ?
00:24Écoutez, je n'ai pas pu regarder, mais je suis très heureux que nous ayons gagné ces médailles d'or.
00:30Je le félicite évidemment à Léon Marchand.
00:31J'ai lu un article ce matin qui disait qu'il avait remonté à la dernière seconde dans la première épreuve.
00:37Et vraiment, c'est une grande fierté pour notre pays qu'on encaisse comme ça un grand nombre de médailles d'or en ce moment.
00:42Donc, c'est une grande fierté qu'il ait réussi à obtenir ces deux médailles.
00:45Est-ce que vous êtes gagné par la ferveur des Jeux Olympiques ?
00:47On voit quand même une ambiance, en tout cas à Paris.
00:50Pour ceux qui habitent à Paris, il y a une ambiance spéciale pour les Jeux Olympiques.
00:53Alors, j'ai malheureusement peu de temps pour l'instant pour m'y intéresser en détail,
00:57mais je regarde assez régulièrement le classement des médailles pour ma part.
01:00Je regarde où on en est dans le classement des pays.
01:03Et oui, moi, je suis toujours très heureux quand il y a des moments sportifs comme ça qui permettent de rassembler le peuple français.
01:09Vous regardez le classement de la France, donc vous ne partagez peut-être pas la ligne de votre collègue député insoumis
01:13qui dit que la couverture des JO est un peu trop chauvine.
01:17Il parle même de régression nationaliste.
01:19Il dit qu'en clair, le service public s'attarde trop sur les performances des Français.
01:22Je pense que ce qu'il a voulu dire, c'est que ça pourrait être intéressant de mettre en lumière un certain nombre d'athlètes d'autres pays,
01:26parce qu'il n'y a pas que la France qui gagne des médailles.
01:29Et l'idée de l'olympisme, c'est aussi de faire la paix par le sport d'une certaine manière.
01:33Donc, je pense que c'est ça qu'a voulu dire mon collègue.
01:36Et après, je crois aussi que nos compatriotes aiment beaucoup pouvoir voir que nos sportifs obtiennent des médailles,
01:42que c'est une réussite pour le sport français, une réussite pour celles et ceux qui font les formations des sportifs français,
01:49pour les clubs aussi qui portent nos sportifs à ce niveau-là de la compétition.
01:53Et en tout cas, c'est toujours une fierté pour notre pays quand on engrange comme ça les médailles.
01:56Et on est très fiers de nos sportifs français.
01:59Puisqu'on parle des Jeux olympiques, un mot quand même sur la cérémonie d'ouverture.
02:02Jean-Luc Mélenchon a émis un certain nombre de critiques, particulièrement sur deux tableaux,
02:05celui qui concerne la Révolution et celui qui ressemblait de très près à la Seine.
02:11Est-ce que vous aussi, vous avez des réserves sur cette cérémonie ?
02:14Moi, j'ai adoré cette cérémonie d'ouverture.
02:16J'ai trouvé qu'elle était très typiquement française et qu'elle racontait une histoire assez belle de notre pays
02:23qui commence à la Révolution française et qui passe par Louise-Michel, par la commune de Paris,
02:28et qui arrive jusqu'à aujourd'hui en mettant en lumière le peuple français tel qu'il est
02:32et non pas tel que certains voudraient qu'il soit trop pris dans des images passéistes, je crois.
02:38Moi, j'ai trouvé que c'était une très belle cérémonie.
02:40Et en même temps, je comprends l'idée que porte Jean-Luc Mélenchon,
02:44qui est l'idée qu'on peut critiquer l'art.
02:46Vous savez, le fait que Jean-Luc dise une représentation de Marie-Antoinette décapitée,
02:50ce n'est pas forcément génial.
02:52Ça n'empêchera pas que lui, comme moi, défendions l'un et l'autre l'abolition de la peine de mort
02:56et que nous ne voulions pas revenir à la peine de mort.
02:59Certains dans notre pays ont proposé pendant longtemps le retour de la peine de mort,
03:02mais ils ne sont pas trouvés dans notre camp.
03:04Un dernier mot sur les Jeux olympiques.
03:05Il y a eu une polémique.
03:06Vous vous diriez que la délégation israélienne est la bienvenue en France et qu'elle doit être bien accueillie ?
03:10La délégation israélienne doit évidemment être accueillie normalement et dans des conditions de sécurité normales.
03:16Le sujet qui était posé par mon collègue Thomas Porte,
03:18c'était de dire que si les Russes défilent sous pavillon nôtre,
03:22il faut faire la même chose pour les athlètes israéliens.
03:24Les situations internationales sont très différentes pour autant.
03:26Je pense que ça, tout le monde peut l'entendre.
03:27C'est-à-dire que dans des situations dans lesquelles il y a des guerres
03:30et où ce sont des bombardements qui, parfois, tuent, par exemple, des enfants,
03:34parce qu'en Palestine, on n'en parle pas, on en parle beaucoup moins dans la période actuelle,
03:38mais ce sont 40 000 personnes qui se sont fait tuer,
03:40dont essentiellement des femmes et des enfants.
03:42Eh bien, il n'est pas normal que si on édicte une règle pour les sportifs russes,
03:46on n'édicte pas une règle similaire pour les sportifs israéliens.
03:49D'autant plus que TSAHAL, l'armée d'Israël,
03:51faisait le lien en 2021 dans une vidéo
03:54entre, d'un côté, les sportifs et, de l'autre, l'armée.
03:56C'est bien la preuve, donc, qu'il y a une idée d'associer les sportifs
04:00à une logique militaire chez Israël.
04:03Et voilà, ça aurait été une manière de traiter tout le monde sur un pied d'égalité.
04:07Venons-en, justement, à la situation internationale.
04:09L'actualité nous emmène au Proche-Orient.
04:11L'élimination du chef du Hamas, Ismail Haniyeh,
04:13n'a pas été revendiquée officiellement par Israël,
04:16mais Benyamin Netanyahou a déclaré hier avoir porté, je cite,
04:18des coups sévères à ses ennemis.
04:20Une référence aussi à l'élimination d'un des dirigeants du Hezbollah.
04:23Quel regard vous portez sur ces opérations ?
04:26Je suis très inquiet parce que ces opérations
04:29sont des violations des frontières des pays qui sont voisins.
04:33Et le principal risque actuellement dans la région,
04:35c'est précisément qu'il y ait un embrasement qui touche d'autres pays.
04:38Je rappelle qu'au Liban, par exemple,
04:39nous avons une force qui est en place au Liban,
04:42qui est la FINUL, qui compte 700 militaires français.
04:44Donc, on ne peut pas se dire que c'est anodin
04:48le fait qu'Israël bombarde son voisin,
04:50bombarde la capitale de son voisin,
04:53et qu'ensuite, on se retrouve dans une situation
04:55qui peut provoquer un embrasement.
04:57Nous, les Français, nous y avons une responsabilité particulière
04:59en raison précisément de notre présence.
05:01Et moi, je suis inquiet pour nos militaires français.
05:04Même si c'est pour éliminer des personnes
05:06qui ont des liens avec des organisations
05:08qui ont participé à des actions terroristes.
05:10Précisément, ça n'est pas le sujet.
05:12Et c'est précisément le sujet
05:14sur lequel essaie de nous emmener Israël.
05:15C'est en raison du motif qu'on essaye de tuer des chefs
05:19d'organisations avec lesquelles on n'est pas forcément en accord.
05:23Mais en raison de ça,
05:25alors on fait une violation de la frontière de son voisin.
05:28Et ça, c'est une violation du droit international.
05:30Personne ne peut accepter ça.
05:31Est-ce qu'on accepterait que la Belgique
05:32vienne bombarder Paris pour cibler quelqu'un
05:35avec qui elle n'est pas d'accord ?
05:36Bien sûr que non. Bien sûr que non.
05:38Même si nous-mêmes n'étions pas nécessairement d'accord
05:40avec la personne qui se fait tuer dans cette frappe.
05:43Mais c'est ça, le sujet qui est en jeu.
05:45C'est est-ce que, oui ou non,
05:46on va vers un embrasement généralisé de la région ?
05:49L'ONU est très inquiète sur ce sujet-là.
05:50Mais il ne s'agit pas d'un désaccord,
05:51il s'agit d'une organisation terroriste
05:54qui appelle à l'éradication de l'État d'Israël.
05:56Bien sûr, mais moi, je ne suis pas d'accord
05:58avec le chef du Hamas si c'est ce que vous essayez de savoir.
06:01Vous le qualifiez de terroriste, d'ailleurs, le chef du Hamas ?
06:02Mais le responsable politique du Hamas
06:06est la personne qui est le penseur politique du Hamas.
06:09Donc évidemment, c'est un islamiste,
06:11c'est quelqu'un qui a une logique qui est de division
06:13en raison de la religion.
06:14On n'est pas d'accord avec cette manière-là de faire des choses.
06:17Mais dans les attaques du 7 octobre,
06:18évidemment, il y a des attaques terroristes.
06:19Quand on va tuer des gens dans une fête,
06:21évidemment que ça correspond à un acte terroriste.
06:23Mais le sujet qui est posé,
06:24c'est un sujet de droit international.
06:26C'est que souhaitons-nous pour cette région du monde ?
06:29Et on voit que le point de départ
06:30est évidemment ce qui se passe en Palestine.
06:33Le point de départ, c'est la question du cessez-le-feu en Palestine.
06:36C'est qu'on arrête le massacre qui est en cours en Palestine.
06:38Parce que le risque, désormais,
06:39c'est qu'il y ait un embrasement de la région.
06:41Parce qu'il n'y a pas seulement l'Iran et le Liban,
06:45il y a aussi le Yémen,
06:46qui est dans une situation très complexe
06:47et où il y a des échanges de tirs entre le Yémen et Israël.
06:51Donc, c'est toute cette région-là du monde...
06:52Quelle doit être la voie de la France, alors, dans cette situation ?
06:54La voie de la France doit être toujours la même,
06:55celle de la diplomatie et de la paix.
06:57C'est de faire en sorte que, dans cette région du monde,
07:00on arrive à un cessez-le-feu
07:01et qu'on aboutisse sur des solutions diplomatiques.
07:03Je voudrais dire une dernière chose, si vous le permettez,
07:05car c'est un sujet dont on ne parle pas beaucoup,
07:07mais il y a des otages français détenus en Iran.
07:09Et je voudrais saluer et dire que nous demandons leur libération,
07:13de Cécile Collère, Jacques Parry et Louis Armand,
07:15parce qu'on n'en parle pas de la présence
07:17des otages français en Iran et j'ai souhaité le faire.
07:21Il y a aussi des otages français retenus toujours dans la bande de Gaza.
07:24Vous appelez là aussi à leur libération ?
07:25Bien sûr, évidemment que nous appelons à la libération
07:27des otages dans la bande de Gaza.
07:28Mais je signale qu'en faisant ce que fait M. Netanyahou,
07:32et d'ailleurs, c'est une critique qui est portée en Israël
07:35par un certain nombre de personnes qui manifestent contre M. Netanyahou,
07:38et bien en faisant ce qu'il fait, il empêche la libération des otages,
07:42parce qu'il y a eu plusieurs propositions de cesser le feu
07:44qui ont été faites avec, en contrepartie, la libération des otages,
07:47et M. Netanyahou, pour l'instant, a refusé.
07:49On va revenir à la situation en France.
07:51Vous étiez hier à l'usine Duralex dans le Loiret,
07:54aux côtés notamment de Lucie Castet ou encore Marine Tondelier.
07:57Alors, c'est une usine qui a validé un projet de coopérative
08:00pour sauver un certain nombre d'emplois.
08:02Quel était le message et le sens de votre visite sur place ?
08:05Déjà, c'est de soutenir évidemment les salariés,
08:07parce que, pour expliquer un peu ce qui s'est passé,
08:09l'entreprise a été en difficulté en raison notamment de la crise énergétique,
08:15et les 228...
08:17En fait, 226, parce qu'il y en a qui sont partis en retraite,
08:19mais les 226 postes qui existaient dans l'entreprise sont sauvés,
08:23sont sauvés par cette reprise en coopérative.
08:25Qu'est-ce qu'une coopérative ? Qu'est-ce que ça permet ?
08:27Ça permet que les salariés soient détenteurs de leur entreprise
08:30et prennent les décisions sur l'orientation stratégique de l'entreprise.
08:34Et vous savez, on a discuté hier avec les syndicats,
08:36ils ont eu une formule qui m'a bien plu.
08:37Ils ont dit « Désormais, on peut décider que l'argent reste en France
08:40pour être investi en France pour améliorer l'outil de production
08:43plutôt que de partir en Suisse ou au Panama. »
08:45Oui, c'est exactement ça.
08:46Quand les salariés détiennent leur entreprise,
08:48en général, ce qu'ils font avec l'argent que l'entreprise obtient,
08:51c'est soit de l'investissement, soit verser des plus gros salaires,
08:54soit embaucher des gens.
08:55Bref, c'est une production et une manière de faire
08:57qui est utile pour l'ensemble de la société.
09:00Le format de la coopérative, c'est quelque chose que vous envisagez
09:02pour relancer l'industrie en France,
09:05Évidemment, et c'est quelque chose que nous portons depuis longtemps.
09:08C'est la question de la démocratie dans l'entreprise.
09:10Vous savez, hier, on fêtait... Enfin, on fêtait pas,
09:12mais on commémorait l'assassinat de Jean Jaurès.
09:14Jaurès disait que la Révolution avait fait le citoyen maître dans la cité,
09:18mais elle avait laissé serre dans l'entreprise.
09:20C'est un petit peu ça.
09:20Nous, ce qu'on propose, c'est aussi que,
09:22en prenant davantage de décisions dans leurs entreprises,
09:24et je pense que vos téléspectateurs le savent, ça,
09:27que parfois, ils voient des mauvaises décisions
09:29qui sont prises par les grands dirigeants,
09:31qui sont un peu loin de l'entreprise,
09:32mais que, eux, s'ils avaient eu la possibilité de décider,
09:35ils auraient changé ça ou ça pour que ça aille mieux,
09:37pour que la production soit meilleure
09:38et pour que les conditions de travail s'améliorent.
09:40C'est justement ça que ça permet, une scope, une entreprise coopérative.
09:43C'est que les salariés décident et qu'ils fassent avancer leur entreprise.
09:46Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui vous accusent
09:48d'une forme de récupération, de coup de com'
09:50pour ceux qui n'ont pas vu les images et pour nos auditeurs sur Europe 1 ?
09:53Vous étiez vêtu de bleu de travail hier avec Olivier Faure,
09:55Marine Tendelier et Lucie Castex.
09:57Le maire d'Orléans parle d'un coup de com',
09:59le ministre démissionnaire de l'industrie dit que vous étiez venu saluer son action.
10:03Vous n'avez pas forcément été très bien accueilli
10:04par un certain nombre de représentants politiques.
10:06Non, mais ça me fait beaucoup rire, parce que si on va dans l'entreprise,
10:08c'est à l'invitation des salariés, c'est avec l'accord des salariés.
10:11Vous pensez qu'on visite une usine sans que les salariés soient d'accord ?
10:14Bien sûr que non, ça n'arrive pas.
10:15Ensuite, le bleu de travail.
10:16Mais pourquoi exactement met-on cette veste bleue ?
10:19Parce qu'il peut y avoir des projections, il peut y avoir...
10:21C'est une tenue de protection.
10:23On n'a pas parlé de nos chaussures de sécurité.
10:25Je pense que ceux qui font la critique,
10:26soit n'ont jamais travaillé dans une usine,
10:28soit n'ont jamais visité d'usine,
10:30parce que dans n'importe quelle usine qu'on visite,
10:32il y a une tenue de sécurité.
10:33En l'occurrence, là, c'est le bleu de travail, la tenue de sécurité.
10:36Voilà, le bleu de travail, il a une fonction,
10:37il protège les habits des salariés.
10:40On fait comme les salariés, on met le bleu de travail,
10:43parce que ça nous a été demandé.
10:44Et ensuite, sur la question de la récupération politique.
10:47Là encore, ça me fait bien rire.
10:48Alors voilà, tout le monde qui devient favorable au fait qu'on fasse des coopératives.
10:52Mais j'attends de voir M. Lescure...
10:54Non, j'attends pas de le voir,
10:55parce que j'espère qu'il s'en aille et qu'il dégage et qu'on prenne sa place.
10:57Mais par contre, j'attends de voir les macronistes
11:00défendre maintenant de manière sérieuse et rigoureuse
11:03le modèle coopératif qu'ils critiquaient dans notre programme
11:05en disant que c'était le communisme et le bolchevisme.
11:08Donc, vous savez, M. Lescure m'a fait un peu rire
11:11parce que sa prétendue aide de 19 millions d'euros,
11:14sur cette aide, il y a 15 millions d'euros qui sont en prêt
11:16en raison de l'augmentation des coûts de l'énergie.
11:18Coûts de l'énergie dont il aurait pu demander le blocage des prix de l'énergie.
11:23C'est-à-dire qu'il se félicite de son inaction dans un autre secteur
11:27qui, par ailleurs, a touché l'intégralité du peuple français
11:29avec l'augmentation des factures d'énergie.
11:31Ces gens sont des pitres.
11:32Ces gens sont des pitres qui n'ont rien fait, ne font rien,
11:35et ensuite viennent faire la leçon à ceux qui sont aux côtés des salariés.
11:38Il nous reste un peu plus de deux minutes.
11:39Un mot sur Lucie Castex.
11:41Mme Macron a semblé opposer une fin de non-recevoir
11:43à sa candidature pour le poste de Matignon.
11:44Est-ce que vous y croyez toujours ?
11:45Est-ce qu'elle va arriver à Matignon, toujours, selon vous ?
11:47Bah oui. Moi, je soutiens évidemment la candidature.
11:50Lucie Castex, elle est soutenue par l'ensemble du Nouveau Front Populaire.
11:53La logique d'une élection, depuis 1877,
11:56c'est que la force politique arrivée en tête gouverne le pays,
12:00ou au minimum, essaye de gouverner le pays.
12:01J'en entends beaucoup qui nous disent qu'ils vont faire une motion de censure
12:04si jamais c'est un gouvernement...
12:06Certainement, on dit un gouvernement avec des membres de LFD,
12:08une motion de censure immédiatement.
12:09Eh bien, j'attends de voir des gens qui vont faire une motion de censure
12:12contre l'augmentation du SMIC,
12:14avec l'abrogation de la réforme des retraites,
12:16contre le blocage des prix.
12:17Ça veut dire que texte par texte, pour être très concret...
12:20Les auditeurs et les téléspecteurs qui nous écoutent,
12:22sur un texte comme l'abrogation de la réforme des retraites,
12:24par exemple, vous pourriez vous allier avec le Rassemblement national
12:27parce que vous avez le même but.
12:28Vous n'avez pas tout à fait compris la logique.
12:30C'est qu'à l'intérieur de l'Assemblée nationale,
12:32chacun vote comme il veut.
12:33Donc, s'il y en a qui ont envie de soutenir nos propositions,
12:35c'est... Je ne fais jamais de tri dans les gens...
12:37Même avec le Rassemblement national.
12:39Mais enfin, le Rassemblement national,
12:40ils ont voté contre l'augmentation du SMIC, par exemple.
12:43Si d'un seul coup, ils décident qu'ils sont pour l'augmentation du SMIC,
12:46mais c'est très bien.
12:47C'est une bonne nouvelle, si jamais le Rassemblement national,
12:49d'un seul coup, a compris que le problème,
12:51c'était l'augmentation des salaires dans ce pays.
12:53Mais jusqu'à présent, ils ont plutôt dit l'inverse.
12:55Ils ont même dit que ce n'était pas possible de le faire.
12:56Sur Lucie Castex, comment vous dites vouloir contraindre
12:59le président de la République à la nommer à Matignon ?
13:01Par quels moyens ?
13:02Est-ce qu'une mobilisation dans la rue, par exemple,
13:04ça fait partie de vos possibilités ?
13:05Bien sûr, bien sûr, mais ce n'est pas à nous d'en décider
13:09depuis un bureau en disant
13:10« Allez, maintenant, c'est l'heure de la révolution.
13:11Ce n'est pas comme ça que ça se passe. »
13:12Mais vous appelez à la révolution.
13:13Mais non, on n'appelle pas à la révolution.
13:15Je suis en train de vous dire que précisément,
13:16ce qui s'est passé, par exemple, en 1936,
13:19c'est qu'il y avait des grandes mobilisations populaires
13:20pour demander l'augmentation des salaires,
13:22pour demander l'application du programme du Front populaire.
13:24Là, nous sommes dans une situation
13:26où le président de la République, de manière autoritaire,
13:28décide de faire autre chose que le résultat des urnes.
13:30M. Macron a dit sous.
13:31Il a dit qu'il fallait une respiration démocratique.
13:33Il y a eu une respiration démocratique.
13:35Le nouveau Front populaire est arrivé en tête
13:36et M. Macron refuse d'entendre la respiration démocratique.
13:40Eh bien, à un moment donné, il doit céder ou s'en aller.
13:42Et ça deviendra, lui, le problème dans notre pays.
13:44Un dernier mot très rapidement sur les critiques de François Ruffin
13:47contre la stratégie de la France insoumise.
13:48Il dit qu'il ne faut pas opposer la France des Tours et la France des Bourgs.
13:51Est-ce que, d'une certaine manière,
13:52vous comprenez ce que dit François Ruffin aujourd'hui,
13:54qui a quitté, on le précise, le groupe de la France insoumise ?
13:56Moi, j'ai du mal à comprendre pourquoi, lui,
13:59sépare comme ça la France des Tours et la France des Bourgs.
14:00Parce que ce qui compte, c'est qu'il y a une France populaire.
14:03Et d'une certaine manière, ce qui divise
14:05entre ce qu'il appelle la France des Tours et la France des Bourgs,
14:08c'est le racisme.
14:09C'est pas les gens dans les Tours
14:10qui ont un problème avec les gens dans les Bourgs.
14:12C'est plutôt l'inverse, en l'occurrence.
14:14Et les gens qui ont un problème avec les gens dans les Tours,
14:16ils oublient que, pour une large partie,
14:18eh bien, ce sont ceux qui font tourner le pays par leur travail.
14:21Et je pense qu'il y a beaucoup de racisme
14:23qui est construit en particulier par un système médiatique
14:26qui encourage le racisme dans la population française.
14:29Et que s'il y avait un peu plus de partage
14:32des réalités des uns et des autres,
14:34eh bien, je crois que cela serait utile
14:36pour l'unité du peuple français.
14:37Merci Antoine Léaumant.
14:38C'était votre grande interview en direct sur CNews et sur Europe 1.