• il y a 2 mois

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Thomas Schnell pour débattre des actualités du jour.
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Transcription
00:00Et nous retrouvons dans Europe un soir à 19h22, nos débatteurs du soir, bonsoir Alexandre Malafaille,
00:08président du Think Tank Sinopia, bonsoir Raphaël Stainville, journaliste au Journal du Dimanche, merci d'être avec nous.
00:14On a assisté à cet échange historique entre la Russie et plusieurs pays occidentaux.
00:18Plusieurs ex-prisonniers sont arrivés dans la nuit aux Etats-Unis, beaucoup d'émotions à Washington,
00:24Joe Biden, Kamala Harris les ont accueillis avec une certaine simplicité, à l'inverse de cette scène à Moscou
00:31où les ex-prisonniers sont arrivés sur un tapis rouge, un Vladimir Poutine, bouquet de fleurs à la main,
00:37qui a accueilli ces ex-prisonniers de retour dans leur pays.
00:41Qui a gagné, des occidentaux ou de la Russie dans cet échange ?
00:46C'est difficile à dire comme ça, ce qui est certain c'est qu'il aura fallu plus d'un an de négociations
00:54pour que les Etats-Unis et la Russie, avec d'autres pays qui sont également engagés dans ces discussions secrètes,
01:01parviennent à sceller cet accord au prix d'un certain nombre de contorsions, notamment du côté russe,
01:10qui ont mis une pression phénoménale et sur les Etats-Unis et sur leurs alliés occidentaux,
01:16pratiquant une sorte de diplomatie des otages quasiment jusqu'au bout.
01:22Ils ont fait prisonnier des personnalités ou des journalistes étrangers
01:29sans que rien ne soit véritablement établi sur leur prétendu activisme contre les Russes
01:36ou supposés liens avec des agences d'espionnage.
01:42Donc ils ont vraiment mis la pression par des biais étrangers.
01:45De ce point de vue-là, Vladimir Poutine était parvenu à ses fins
01:49puisqu'il a récupéré de véritables espions, des criminels qui croupissaient en prison pour des crimes qui étaient avérés,
01:58alors que du côté américain, c'était davantage une manière pour Joe Biden et son administration
02:06de pouvoir voir son bilan au réolé de l'arrivée de ces Américains sur leur territoire.
02:15C'est une victoire de Vladimir Poutine, Alexandre Malafaille ?
02:18Je pense que c'est d'abord et avant tout une victoire des gens qui ont été libérés.
02:23Pour eux, c'est formidable.
02:25En particulier les Occidentaux qui, comme ça a été très bien dit,
02:28sont quand même pour la plupart d'entre eux des gens qui ont été piégés par un système
02:32qui évidemment se sert de ce type de levier pour fabriquer des instruments de pression.
02:37On n'est pas en Russie dans le cadre de ce qu'on appelle l'état de droit,
02:40comme c'est le cas chez nous.
02:41Ceux qui ont été libérés de notre côté pour les rendre à la Russie
02:45sont des gens dont on peut être à peu près certain qu'ils avaient de vrais sujets,
02:51de vraies choses à se reprocher, ce qui n'est pas forcément le cas de ceux que les Russes détenaient.
02:55Après, est-ce que c'est une victoire pour lui ?
02:57Il en fait une victoire.
02:59De toute façon, tout le monde dans une situation comme celle-là
03:01met en avant le fait que la diplomatie des otages a payé,
03:06qu'on a obtenu ce qu'on voulait.
03:09Il y a de toute façon derrière tout ça certainement un envers du décor.
03:12Il y a des raisons spécifiques liées à la libération de certains otages par rapport à certains autres.
03:16Après, on peut observer au passage qu'il n'y a pas que des Américains,
03:20mais en revanche, il n'y a pas de Français.
03:22Donc ça aussi dit quelque chose de la façon dont ça a été négocié
03:27et dont la France n'a peut-être pas été ou tenue au courant,
03:29ou en tout cas, peut-être que les Russes ont fermé la porte
03:32à l'idée que la France puisse obtenir quoi que ce soit compte tenu des positions qu'elle a prises.
03:36Et après, on peut noter au passage, c'est un petit clin d'œil
03:39à l'histoire douloureuse récente d'Alexei Navalny,
03:42que deux de ses collaboratrices ont fait partie du deal
03:45et qu'elles sont effectivement aujourd'hui libérées.
03:48On raconte aussi qu'ils faisaient partie du deal
03:52s'ils n'avaient pas été entre-temps retrouvés morts dans sa cellule.
03:56Effectivement, on le regrette.
03:58Laurent Vinatier, c'est lui le Français qui a été arrêté en juin dernier,
04:01ne fait pas partie de ce lot parce que la France n'était pas incluse dans les conversations.
04:05Pourquoi est-ce qu'il reste lui dans les geôles de Poutine ?
04:08C'est très compliqué de pouvoir établir les choses.
04:12On est dans l'ordre de la diplomatie et donc de discussions
04:15qui sont vouées à rester secrètes ou en tout cas discrètes.
04:20Et donc, comme l'expliquait Alexandre Malafaille,
04:23peut-être que la France, en raison d'un certain nombre de positions maximalistes,
04:29qu'Emmanuel Macron a pu prendre vis-à-vis de la Russie ces derniers mois,
04:34a pu braquer ou faire en sorte que la France ne soit pas mêlée à ces discussions,
04:41à ces négociations secrètes.
04:43En tout cas, c'est vrai, on peut le regretter.
04:45Paul, Laurent Vinatier ne fait pas partie de ces échanges.
04:49Laurent Vinatier qui est donc arrêté pour espionnage
04:53et qui fait partie d'une ONG suisse,
04:56ça nous rappelle quand même des images de l'empire soviétique, de l'URSS.
05:00On est dans une nouvelle guerre froide.
05:02On est en plein dedans.
05:03Avec une particularité, c'est qu'au-delà de la guerre froide,
05:06parce que là les positions sont vraiment très radicalisées,
05:08avec bien sûr une composition totalement différente de ce qu'elle a été à l'époque de la guerre froide,
05:14mais on a deux blocs qui se font front de manière très hostile,
05:18avec un point chaud en revanche,
05:20ce qui n'était pas le cas des précédentes séquences, à part l'Afghanistan.
05:24Et puis, si on monte dans le temps, on peut aller beaucoup plus loin du côté de la zone asiatique.
05:28Mais là, c'est vraiment une guerre froide au sens des confrontations entre blocs,
05:31mais avec une zone extrêmement chaude qui est l'Ukraine.
05:34Et pour le coup, une recomposition des acteurs,
05:38ce qu'on appelle maintenant l'Axe du Mal,
05:40qui là aussi en dit très long sur les enjeux géopolitiques qui nous attendent.
05:45Et en tout cas, si on a besoin d'un message pour être certain de savoir dans quel camp étaient les Russes,
05:49la manière dont ils ont condamné l'assassinat politique d'Ismail Agné
05:54en dit très long sur le camp dans lequel ils ont choisi de se positionner.
05:57Justement, Raphaël Stainvillet et Alexandre Malafa.

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