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Dans Europe midi, Thomas Schnell et ses invités débattent de dernières informations.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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Transcription
00:00Vous écoutez Europe 1 13h jusqu'à 14h et Thomas Schnell, on retrouve vos deux débatteurs Bernard Cohen Haddad et Vincent Roy.
00:06La politique américaine, Donald Trump a convoqué une conférence de presse pour tenter de reprendre la main face à Kamala Harris.
00:13Il n'avait pas fait de discours depuis plusieurs jours, crise migratoire, récession économique, conflits internationaux.
00:19Selon Donald Trump, les Etats-Unis sont dans une position catastrophique.
00:24Alors face à une Kamala Harris qui était très enthousiaste, très joyeuse quand elle a présenté mardi son colistier Tim Waltz,
00:32il est apparu, il semble incarner une certaine noirceur Vincent Roy, Donald Trump.
00:38Oui, alors effectivement, en plus les propos sont relativement outranciers.
00:43Il est allé faire un rapprochement entre le retrait des troupes en Afghanistan en 2021 et la chute de Saïgon en 1975.
00:52Il raconte à qui veut l'entendre que nous sommes près de la troisième guerre mondiale,
00:58que la Chine ne nous respecte plus, que la Corée du Nord ne nous respecte plus, dit-il.
01:03En voulant dire ne respecte plus les Américains et donc il charge la barque.
01:07Alors d'un autre côté, voyez-vous, moi je suis assez étonné que la campagne démocrate n'ait pas bougé entre Joe Biden et Kamala Harris.
01:20C'est-à-dire que Kamala Harris, elle, à l'inverse, ne parle pas à la presse, ne fonctionne que par meetings interposés,
01:29alors qu'au moins on ne peut pas reprocher à Donald Trump son manque de spontanéité.
01:35Et je crois qu'il parle à un certain nombre d'Américains plus directement que ne le fait Mme Harris,
01:43qui reste quand même quelqu'un de considéré comme étant assez élitiste et quelqu'un de plus clivant.
01:50Alors, même ces exagérations, si vous voulez, on peut imaginer qu'elle, d'une certaine façon, le serve au nom de cette spontanéité dont je parlais
02:00et du fait que lui, au moins, il prend le taureau par les cornes, si j'ose dire, et n'hésite pas à improviser des rendez-vous avec la presse.
02:07C'est vrai qu'elle n'a fait aucune interview ni de conférence de presse.
02:09On est à 90 jours de l'élection, c'est là que le bas blesse Bernard Cohen Haddad ?
02:12Elle vient d'arriver dans le jeu.
02:14Ça fait deux semaines et demie.
02:16Oui, mais il y a deux semaines, elle n'était pas là, nous ne l'oublions pas.
02:20Elle est arrivée un peu par défaut, mais on voit bien que Donald Trump, ça l'inquiète un peu quand même,
02:25puisqu'il y a un mois après son attentat, ou la tentative d'attentat, il était donné gagnant.
02:33Ça reste difficile aujourd'hui de savoir ce qui va se passer, parce que ça peut bouger en travers des grands États,
02:40et vous savez, aux États-Unis, c'est beaucoup plus compliqué, c'est un peu comme à Paris pour les élections.
02:46On vote pour des grands électeurs qui eux-mêmes désignent...
02:49On ne vote pas au suffrage universel comme chez nous pour le président des États-Unis.
02:54Ceci étant, il reste sur le discours qu'il a toujours tenu, Donald Trump,
02:59face à une Kamala Harris qu'il considère comme une gauchiste.
03:03Ça n'a rien à voir avec les gauchistes que nous avons chez nous non plus,
03:06ce sont plutôt de la droite sociale, si je puis me permettre, on va dire les choses.
03:12Mais Donald Trump aujourd'hui, il veut apparaître comme le sauveur de son camp,
03:18il veut apparaître comme celui qui représente l'Amérique qui gagne, qui n'a pas peur,
03:22qui est prête tout simplement à affirmer des valeurs, des valeurs de droite, bien entendu,
03:27face à l'immigration, face à l'insécurité internationale
03:31et aussi face à une difficulté économique pour reprendre sur un leadership
03:35face à la Chine, face à l'Inde et la Russie bien entendu,
03:38face à des pays qui sont plus émergents.
03:43Donc on voit bien que sa volonté c'est de cristalliser un certain nombre de thématiques
03:47qui reviennent sur ces thématiques antérieures,
03:50mais il ne pourra pas gagner selon moi, je ne sais pas ce qu'en pense Vincent,
03:52mais il ne pourra pas gagner selon moi s'il n'a pas un discours plus mezzo-voce
03:56parce qu'il aura besoin à un moment donné de parler à ceux qui ne sont pas uniquement radicaux
04:01à la fois en matière politique et religieuse.
04:04Est-ce qu'il retombe dans ses travers en reprenant ses anciennes catastrophistes ?
04:09Oui, alors c'est assez curieux puisque, comme on le disait hors antenne,
04:14juste après l'attentat dont il fut la victime,
04:18il marchait sur l'eau en faisant preuve d'une certaine ouverture.
04:22Et voilà que maintenant que Mme Harris devient la candidate
04:27et que Joe Biden a quitté la scène en tous les cas pour ce qui est de la présidentielle,
04:33il se crispe, il est extrêmement en colère puisque le dernier sondage donne un demi-point ou un point de plus
04:39actuellement à Kamala Harris qui ne veut pas dire grand-chose dans l'état actuel des choses,
04:43mais c'est quand même pour lui un signal,
04:46et là ces démons le rattrapent si j'ose dire,
04:50et alors on est tout à fait dans Make America Great Again,
04:54on est reparti, on veut exister face à la Russie, face à la Chine,
04:58là on n'existe plus avec vous.
04:59Il en vient presque dans son discours, et ça a été très clair,
05:02à regretter Joe Biden, qui pour lui était le candidat idéal,
05:06en disant mais regardez, même à Biden, c'est Kamala Harris qui lui a volé sa candidature à l'élection,
05:12tout en rappelant quand même, vous savez que je n'aime pas beaucoup Joe Biden,
05:16mais enfin il va même jusque là.
05:18Effectivement, je crois qu'au bout d'un moment, il faudra calmer tout ça,
05:21parce que le but final, ce sera quand même de réunir,
05:25il ne peut pas s'adresser qu'à une partie de la population,
05:28dont il a l'oreille, c'est une certitude,
05:30et Mme Harris de ce point de vue ne l'a pas,
05:33mais il sera bien obligé de réunir pour faire le maximum de voix.
05:36Et le but final, ce sera aussi la transition,
05:38et il a prévenu, elle se passera bien,
05:41il y aura une passation du pouvoir pacifique à condition d'avoir une élection honnête,
05:45a prévenu Donald Trump.
05:47On se dirige vers un remake du 6 janvier 2021,
05:50s'il perd la présidentielle dans trois mois.
05:52J'ai lu avec attention cette déclaration,
05:54parce que vous savez que certains républicains,
05:59très à droite on peut le dire,
06:01et les partisans forts de Donald Trump,
06:04contestent l'élection de Biden.
06:06Ils considèrent toujours qu'on a volé à Trump son élection.
06:10Ce qu'il dit aujourd'hui, on est heureux de l'apprendre,
06:14parce que les Etats-Unis restent pour moi une des plus belles démocraties,
06:20quoi qu'on dise.
06:21On a dans les Etats, il y a des juges, etc.
06:25On est dans un pays d'une charte et aussi de la liberté.
06:29Nous sommes porteurs nous de cette liberté,
06:31puisque nous avons travaillé avec eux.
06:34Mais c'est assez réconfortant,
06:36mais rien ne nous permet de ne dire
06:39si ce qu'il dit aujourd'hui sera suivi d'effet demain,
06:42si ces militants, si ces adhérents,
06:44si ces clans qu'il mobilise,
06:48qui sont souvent radicaux,
06:50contestent l'élection,
06:52si c'est Kamala Harris qui gagne.
06:54Bien entendu, si c'est Donald Trump, il n'y aura pas de problème.
06:56Mais s'il s'ajoute à un certain nombre de voix,
06:59de milliers de voix,
07:00ou dans certains Etats,
07:02parce que je vous rappelle qu'à la précédente élection,
07:05il y a eu beaucoup de contestations dans les judiciaires,
07:10juridiques, pardon, dans les Etats,
07:12et ça avait pris des mois et qu'au bout d'un moment,
07:14Trump avait considéré qu'il avait perdu sur le papier.
07:17Mais ça reste aujourd'hui un vrai enjeu
07:20de stabilité interne aux Etats-Unis.
07:23Il faut s'inquiéter de ces menaces à peine voilées, Vincent Roy.
07:26Oui, toujours.
07:27Vous avez vu l'épisode du Capitol.
07:30La démocratie américaine avait vacillé à ce moment-là.
07:33Elle avait absolument vacillé.
07:34Donc il faut toujours s'inquiéter.
07:36Vous savez, Donald Trump est quelqu'un qui est prêt à tout.
07:38Donc il faut faire très attention.
07:40Moi, je voulais dire une dernière chose sur ce sujet.
07:44Est-ce que l'Amérique est prête,
07:47parce qu'il me semble que ce sera une question,
07:49est-ce que l'Amérique est prête
07:51à avoir une présidente à la tête du pays ?
07:55Est-elle prête ?
07:56Parce que ce serait une première.
07:58Vous avez vu que Donald Trump n'hésite pas à jouer
08:01sur le fait qu'elle ne soit pas Mme Kamala Harris,
08:04qu'elle ne soit pas blanche,
08:05et que ce soit une femme.
08:07Donc ces deux questions se posent.
08:10Il y en a une qui est obérée par la candidature même de Barack Obama,
08:15mais la deuxième question,
08:17le fait que Kamala Harris soit une femme,
08:19est une question qui, à mon avis, peut peser sur l'élection.

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