Une heure d'information et de débats en direct orchestrée par Julien Pasquet, avec toute la rédaction d'Europe 1 et en codiffusion avec CNEWS.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline
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00:0018h21, de retour sur le plateau de Punchline, en direct sur CNews et sur Europe 1
00:04avec Eliott Mamann, Bernard Cohen Haddad, Jean-Christophe Kouvi et Martin Garagnon.
00:09Si vous étiez avec nous juste avant la pause de cette longue interview avec le colonel Rafović,
00:13on va en dire bien sûr quelques mots ici ensemble en plateau.
00:15Je rappelle l'information principale des dernières heures.
00:17Israël, dans le contexte extrêmement tendu que l'on connaît depuis plusieurs jours maintenant,
00:22enfin de nouveau un peu plus tendu puisqu'il est tendu depuis fort longtemps malheureusement,
00:26a accepté de reprendre le 15 août prochain les discussions pour un cessez-le-feu.
00:31Quels sont les enjeux ?
00:32On va d'abord voir ce sujet de Tancred Guillotel avec les équipes de CNews et d'Europe 1.
00:38En quelques heures ce jeudi, les habitants d'une partie de la ville de Cagnes,
00:42au sud de la bande de Gaza, ont déserté les lieux.
00:45L'ordre d'évacuation est venu de l'armée israélienne
00:48qui a déclaré mener une nouvelle opération militaire dans cette zone.
00:51Des combats qui pourraient cependant s'atténuer dans les prochains jours.
00:55Israël a accepté de reprendre le 15 août les discussions
00:58en vue d'une trêve dans la bande de Gaza.
01:00Les trois pays médiateurs, le Qatar, les États-Unis et l'Égypte,
01:03ont indiqué qu'un accord cadre était sur la table
01:05et qu'il ne manquait que les détails de son implication.
01:08Une avancée dont s'est réjoui Emmanuel Macron sur le réseau social X.
01:12Il faut que la guerre à Gaza s'arrête.
01:15Tous doivent l'entendre.
01:16C'est crucial pour les Gazaouis, pour les otages,
01:18pour la stabilité de la région aujourd'hui en jeu.
01:21Plein soutien de la France aux médiateurs américains, égyptiens et qatariens.
01:24Le ministre de la Défense israélien, Yoav Galan,
01:27a estimé qu'il était important de parvenir rapidement à un accord
01:30pour permettre le retour des otages.
01:32À ce jour, selon l'armée israélienne,
01:34111 otages sont toujours retenus à Gaza, dont 39 sont décédés.
01:39Je voudrais qu'on revoie le tweet d'Emmanuel Macron, posté aujourd'hui,
01:43qui explique qu'il faut que la guerre à Gaza s'arrête.
01:47Tous doivent l'entendre.
01:48C'est crucial pour les Gazaouis, pour les otages,
01:50pour la stabilité de la région aujourd'hui en jeu.
01:51Plein soutien de la France aux médiateurs américains, égyptiens et qatariens.
01:56Une question que j'ai posée tout à l'heure au colonel Rafovich.
01:58Bernard Cohen, est-ce qu'il y a encore de la place pour des négociations
02:02et pour parler dans le contexte des derniers jours ?
02:04Déjà, il n'y a pas de place pour la guérilla politique interne
02:09en Israël, ça aussi, il faut le retenir.
02:11C'est-à-dire qu'aujourd'hui, le peuple israélien,
02:13quel que soit son gouvernement, pour ou contre Netanyahou,
02:16considère que ce n'est pas le moment de déstabiliser un gouvernement qui est en guerre.
02:21Ça, on l'a entendu, c'est important.
02:24Ça ne veut pas dire que demain, les choses ne vont pas changer.
02:27Deuxième, ce que j'ai pu retenir, c'est également qu'il y a des négociations permanentes,
02:33même si nous, ici, on a l'impression que les négociations sont terminées et que ça reprend.
02:38On a entendu le porte-parole de l'armée israélienne remercier la France.
02:42Ce n'est pas anodin non plus.
02:43Et ça rassure sur la politique et l'influence de la France dans cette zone du monde,
02:49en accord avec l'influence des USA, du Qatar et de l'Égypte.
02:53L'Égypte a toujours été très proche d'Israël, ne l'oublions pas.
02:56Et d'ailleurs, la menace iranienne, à un moment donné,
02:59a été vis-à-vis d'un certain nombre d'États qui pourraient avoir une situation,
03:04une position de neutralité vis-à-vis de l'État d'Israël.
03:07Ce que j'ai retenu également, moi, c'est la volonté quand même
03:12de montrer qu'Israël, ce qui est une réalité, est la victime.
03:16N'oublions pas que tout ce que l'on vit aujourd'hui, c'est en réponse
03:23au pogrom du 7 octobre.
03:25Et si nous, Français, nous vivions la même chose à un moment,
03:30en quelle situation serions-nous ?
03:34Est-ce qu'on accepterait, bien entendu, cela ?
03:37Et les négociations, ce que l'on voit, c'est que le porte-parole
03:42ne s'interdit pas, aujourd'hui, d'aller dans des négociations
03:45avec le soutien, mais il maintient la volonté de Tzahal
03:51d'aller toujours plus loin pour réduire l'influence du Hamal,
03:54parce que l'influence du Hamal, c'est condamner l'existence d'Israël.
03:59Les négociations sont en cours et une volonté de récupérer
04:03les otages, vivants ou non vivants, le plus vite possible.
04:07D'ailleurs, ces dernières heures, on note que des centaines d'habitants
04:09de Gaza ont fui la ville de Khan Younes, après un ordre d'évacuation
04:15de l'armée israélienne, cherchant désespérément un abri
04:18pour échapper à une nouvelle opération militaire dans cette zone
04:21du sud de la bande de Gaza, très précisément.
04:24Dans ce contexte de négociations qui approchent également
04:27et qui pourraient être décisives, notamment, bien sûr, pour les otages
04:31à qui on pense en priorité, une nouvelle opération dans Gaza,
04:34elle est souhaitable actuellement ?
04:37Ça, d'un point de vue militaire...
04:39C'est toujours cette balance entre la vie des otages,
04:42la préservation qu'on doit en faire en vue d'éventuelles négociations
04:45et puis cette volonté, bien sûr, également de l'État hébreu
04:49d'éradiquer le Hamas et les terroristes.
04:51En réalité, il y a deux catégories d'otages dans cette histoire à Gaza.
04:53Il y a évidemment les otages du 7 octobre, auxquels on pense,
04:56parce qu'il faut le rappeler, c'est l'attentat terroriste
04:59qui a fait le plus de victimes françaises depuis plusieurs années.
05:03On a eu beaucoup, nous, de nos concitoyens qui sont morts
05:05pendant ces attaques, qui ont été pris en otage.
05:07Et puis, il y a des otages qui vivent à Gaza, c'est-à-dire les Gazaouis.
05:09On n'en parle pas assez, mais les Gazaouis...
05:11Faire la guerre contre le Hamas, c'est pas faire la guerre contre les Gazaouis.
05:14Les Gazaouis sont aussi, et vous en parliez sur l'évacuation à Ranounias,
05:17mais parce qu'ils n'ont pas d'endroit où aller,
05:20ils sont bloqués dans cette situation.
05:21Il faut les aider aussi à se débarrasser du Hamas.
05:24C'est une nécessité pour une solution politique,
05:27parce qu'à l'heure actuelle, on est sur une solution militaire qui s'impose.
05:30On est dans un risque de guerre élevé.
05:34Mais à terme, la solution ne peut être que politique.
05:36L'abolition de la France a toujours été très claire, Emmanuel Macron l'a rappelé.
05:40C'est deux États, deux États viables, deux territoires viables.
05:44Ça ne peut être que cette solution à laquelle on devra aboutir
05:47dans les prochains mois, les prochaines années, le plus vite possible, en réalité.
05:51Mais à l'heure actuelle, vous ne pouvez pas discuter avec des gens
05:53qui, statutairement, ont clairement assumé que leur objectif,
05:57c'est de vous détruire, parce que c'est la raison d'être du Hamas.
06:01Le Hamas, on ne discute pas avec quelqu'un qui veut votre mort.
06:04Vous ne pouvez pas vous entendre pour pouvoir discuter, échanger, faire la paix.
06:08Il faut déjà pouvoir se parler de la complexité de l'équation.
06:13De la volonté de tuer l'État d'Israël, de l'éradiquer, de l'effacer de la carte.
06:17Il ne peut pas y avoir de discussion.
06:19Donc, il faut s'en débarrasser d'une façon ou d'une autre.
06:21Mais le problème, c'est que derrière le Hamas, vous avez l'Iran.
06:24Ça a été dit, qui est un peu le maître marionnettiste de la région,
06:28que ce soit au Yémen, que ce soit avec le Hezbollah au sud de Liban,
06:30que ce soit dans d'autres parties de la région, en Irak notamment.
06:34Donc, il y a un sujet qui est intimement lié aussi à l'Iran.
06:36Donc, on voit aussi toutes les répercussions que ça peut avoir.
06:38À l'heure actuelle, il n'y a pas de risque d'une guerre classique,
06:41parce que militairement, Israël est largement supérieur
06:44et que l'Iran n'ira pas sur ce terrain-là,
06:46même s'il cherche à mobiliser un certain nombre d'alliés.
06:48En revanche, il y a le risque d'une guerre de basse intensité
06:50sur différents théâtres d'opérations.
06:52Liban sud, plateau du Golan, le sud, Israël, etc.
06:56Le vrai risque, il est là et Israël ne peut pas s'embarquer là-dedans.
07:00Donc, il y a une solution qui doit être militaire à l'heure actuelle,
07:02mais qui ne peut être que politique à moyen et long terme.
07:05Encore deux commentaires, Jean-Christophe Covillet, Eliott Mamann.
07:08Oui, c'est très difficile, on voit bien, de mener une guerre asymétrique.
07:11C'est-à-dire que vous ne luttez pas contre une autre armée à un autre pays.
07:15C'est très gazeux.
07:17On voit bien que ça se mélange à la population.
07:19Il y a des tunnels.
07:21En fait, je pense qu'il faut vraiment le vivre pour le comprendre.
07:23Là, ici, c'est vrai que c'est confortable.
07:25D'ailleurs, tous ceux qui vont manifester,
07:29ils doivent le comprendre aussi que c'est très compliqué.
07:32Et quand vous devez lutter contre du terrorisme
07:35pour fréquenter des collègues qui luttent justement contre le terrorisme,
07:40c'est très compliqué parce qu'en face de vous,
07:42vous avez des gens, on est dans l'irrationnel.
07:45Ils sont complètement obtus, il n'y a pas de dialogue,
07:47ils sont enfoncés dans leur idéologie.
07:48Et effectivement, il n'y a qu'une seule chose qui peut les sauver,
07:52c'est quand vous arrivez à trouver le bon angle.
07:54Et là, à la rigueur, ils ne veulent pas mourir
07:56parce qu'il ne faut pas croire que tous sont des fous de Dieu.
07:58Ils ont aussi leur confort.
08:00Certains politiques, quand les collègues nous disaient
08:03quand on va le matin, au petit matin, interpeller des terroristes,
08:07le premier réflexe, c'est de mettre leur femme ou leurs enfants en bouclier
08:12pour qu'eux ne meurent pas.
08:13Vous imaginez un petit peu.
08:14Donc, il y a le discours et les actes.
08:16Et en fait, quand vous avez une action comme celle du 7 octobre,
08:23vous devez faire face à l'émotion que ça dégage,
08:26à l'opinion publique, mais après, il y a l'effet.
08:28Et l'effet, c'est quoi ?
08:29Qu'est-ce que vous voulez faire, effectivement ?
08:31Supprimer les terroristes.
08:32Mais c'est vraiment inextricable et effectivement,
08:36à un moment donné, il va falloir poser un peu le débat
08:38et poser l'avion si on peut parce qu'il faut sortir de là.
08:42Et on le voit d'ailleurs que ça rejaillit sur toute notre société à nous
08:45et on en souffre aussi, quelque part, de cette situation.
08:48Et on en parlait dans notre premier or, je le dis à nos auditeurs d'Europe 1,
08:53on a évoqué cette multiplication, encore une fois,
08:56sur le premier trimestre 2024 des actes antisémites sur le territoire,
09:00des chiffres rappelés aujourd'hui par Gérald Darmanin
09:03et des faits insupportables qui continuent d'augmenter dans le pays.
09:07Un dernier commentaire sur tout ce qui vient d'être dit, Eliott Mamann.
09:10Oui, d'abord, rappeler que dans son tweet tout à l'heure,
09:13Emmanuel Macron, qui a d'ailleurs été publié
09:15au cours de l'adresse de Gérald Darmanin
09:17à l'hommage de l'attentat de la rue des Rosiers,
09:21Emmanuel Macron ne mentionne pas les Israéliens,
09:23il parle simplement de la nécessité de libérer les otages.
09:27Je pense tout de même qu'il eût été salutaire
09:29d'également avoir un mot à l'égard des Israéliens
09:31qui vivent dans une situation très particulière depuis le 7 octobre.
09:34Et en ce moment même, tout spécifiquement,
09:38puisque l'Iran se sert tout de même d'une forme de guerre psychologique,
09:41on sait qu'une attaque par l'Iran
09:44et grâce à l'entremise de ses différents proxys
09:47devrait être déclenchée dans les prochains jours.
09:49On en ignore à l'heure actuelle l'ampleur,
09:51même si la presse a des sources qui lui indiquent
09:53que des groupes qui, d'habitude,
09:56pouvaient rester en retrait ces derniers temps,
09:58par exemple les milices d'Irak,
09:59allaient également être mobilisés dans cette réponse à Israël.
10:04Et les Israéliens évoluent depuis quelques jours
10:07avec cette conscience-là, tout en ignorant la date,
10:11les cibles potentiellement civiles
10:13que ces proxys pourraient vouloir toucher en Israël.
10:17Et c'est tout de même aussi quelque chose qu'il faut voir
10:20et qui est évidemment particulièrement important
10:23quant à la menée des négociations en cours avec les entités terroristes.
10:26Et d'ailleurs, l'Iran écoute bien du fait puisque, en avril,
10:30lorsqu'il y avait déjà eu d'importantes négociations,
10:32un point de cristallisation dans la libération de certains otages,
10:35l'Iran avait attaqué Israël
10:38à la suite d'une période d'atterrement d'un peu plus de 15 jours
10:41au cours desquels il faisait déjà diffuser une rumeur
10:43dans les médias occidentaux selon lesquels une attaque était imminente.
10:46Donc il faut aussi comprendre cette pression psychologique
10:49qui est exercée à l'encontre des Israéliens
10:51et qui ne s'estompe jamais.
10:53Voilà ce que l'on pouvait dire sur la situation au Proche-Orient.
10:56Et on continuera d'en parler, évidemment, tout au long de la soirée.