La médaille du courage pour Tifany Huot-Marchand !

  • le mois dernier
Les Jeux dans tous leurs états, présenté par Maxime Lledo et Clément Arion, avec Tifany Huot-Marchand, ancienne athlète de patinage de vitesse.

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##JO_REVERS-2024-08-15##

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Transcript
00:00Sud Radio, les Jeux dans tous leurs états, Maxime Liédo, Clément Harion.
00:06Et on ne vous lâche pas, même à 15 août, et la personne qui ne vous lâche pas parce que vous l'entendez le matin, vous l'entendez le midi,
00:11vous vous demandez quand est-ce qu'il dort, mais nous aussi on se pose la question.
00:14Bonjour Jules, merci d'être avec nous.
00:16Bonjour à tous, moi aussi je me demande quand est-ce que je dors.
00:18Parce que, bon, une fois n'est pas coutume, on en parle, parce qu'il y a encore une polémique mon cher Clément.
00:22Et oui, cette polémique au Botswana, elle fait suite à une proposition surprenante de l'État pour récompenser son champion olympique.
00:29Tout à fait Clément, et la requête ne plaît pas à tout le monde.
00:32Vous n'êtes pas sans savoir que les athlètes médaillés reçoivent généralement une préuille de la part de leur pays.
00:36Et bien figurez-vous que le gouvernement du Botswana demande à ses citoyens une contribution pour récompenser l'Etsilte Bogo,
00:43récent champion olympique du 200 mètres à Paris.
00:45C'est donc aux compatriotes de payer sa prime de médaille.
00:48C'est en tout cas le souhait du gouvernement botswanais qui explique dans un communiqué que c'est un moyen pour les citoyens d'honorer les athlètes
00:55en contribuant à récompenser nos champions.
00:57Et qu'est-ce qu'ils disent les botswanais ? Ils sont du même avis ?
01:00Pas vraiment et ça se comprend. Est-ce que vous auriez envie de payer la prime de Léon Marchand ?
01:05Pas forcément.
01:07Les botswanais s'indignent et ne sont pas forcément d'accord.
01:10Et sur les réseaux sociaux, on peut lire des plaintes.
01:13Nous payons déjà des impôts, donnez à nos champions l'argent du gouvernement.
01:17Il y a un habitant qui va même plus loin et qui suggère que le gouvernement montre l'exemple avec un don de 25% de son salaire.
01:24Les citoyens soulignent également le taux de chômage élevé chez les jeunes ou les récentes réductions des dépenses publiques du gouvernement.
01:29Et du coup, qui va payer pour récompenser Tebogo ?
01:32Pour le moment, on ne sait pas trop. La proposition de l'État tient toujours.
01:35Et en fait, tout le monde n'y est pas fermé.
01:37Il y a un Kenyan, même pas un botswanais, mais un Kenyan qui se dit prêt à soutenir financièrement Tebogo et l'équipe d'athlétisme du Botswana.
01:44Il déclare sur les réseaux « Ouvrez les fonds à tous les Africains, je veux y contribuer depuis le Kenya ».
01:49On va vous rappeler à Tebogo, il est devenu le premier athlète de l'histoire à s'adjuger l'or olympique sur le 200 mètres.
01:54Premier athlète africain, pardon, explosant au passage le record d'Afrique sur la distance en 19 secondes 46,
01:59à seulement 27 centièmes du record du monde du Jamaïcain Usain Bolt.
02:03C'est dire la performance.
02:05Les primes des sportifs sont versées directement.
02:07On n'a pas un impôt prime au sport, mais comme c'est de l'argent de l'État qui l'aurait distribué, c'est indirectement nos impôts qu'il y finance.
02:13Seulement, on n'a pas eu un discours de Bruno Le Maire en disant « Vous voyez, tous les médaillés en or,
02:17on va créer une taxe olympique ».
02:19Là, je pense qu'en effet, on va dire que ça aurait, pour changer, râlé dans ce beau pays qui est la France.
02:24Merci beaucoup, Jules. Dans ce beau pays qui est la France, on a aussi des parcours totalement hallucinants,
02:28notamment le vôtre, Tiffany Huot-Marchand.
02:30Bonjour.
02:31Bonjour.
02:32Vous êtes une ancienne athlète de patinage de vitesse.
02:35Vous avez participé aux Jeux olympiques d'hiver de 2018 à Pyeongchang et à ceux de 2022 à Pékin.
02:41Et en octobre 2022, une grave chute a mis un terme à votre carrière et vous deviendrez très aplégique sur le coup,
02:47avec la moelle épinière atteinte.
02:49Mais aujourd'hui, vous êtes clairement notre médaille d'or du courage dans cette émission,
02:52parce que vous n'avez jamais rien lâché.
02:54Vous avez suivi une réédication jusqu'à réussir à terminer le week-end dernier le marathon pour tous.
03:01Oui, c'est sûr que c'était incroyable.
03:04Je suis assez fière de tout le parcours que j'ai fait depuis ce 9 octobre 2022.
03:10Ça a été loin d'être simple, mais je suis de nouveau sur mes jambes.
03:15Et puis, comme vous venez de le dire, j'ai terminé mon premier marathon.
03:20Donc, ça rajoute un cran à cette histoire assez incroyable.
03:23Petit retour en arrière.
03:25Donc, le 9 octobre 2022, vous avez été victime d'une chute qui a mis un terme à votre carrière.
03:30Maxime l'a dit.
03:31On vous a dit que vous ne pourrez plus jamais remarcher.
03:35Exactement.
03:36En fait, j'étais donc tétrapégique.
03:38J'ai eu une fracture de la cervicale 5 avec une atteinte à la moelle épinière.
03:42Et à ce moment-là, on m'a annoncé que je ne remarcherais probablement plus jamais.
03:46Et puis, dix jours après, j'étais sur pied.
03:49Je marchais tant bien que mal avec un déambulateur.
03:53Je ne ressentais pas mes jambes, mais j'étais debout.
03:56Et les médecins n'en revenaient pas.
03:58Ils m'ont clairement considérée comme une miraculée.
04:01Et vous êtes donc, oui, une miraculée, on l'a dit.
04:04En deux ans, vous avez donc repris la course à pied.
04:07Vous avez tenté aussi de reprendre le patinage de vitesse ou pas du tout ?
04:11C'était un souhait de ma part.
04:13C'est d'ailleurs ce qui m'a motivée durant toute ma rééducation.
04:17Mais malheureusement, le verdict médical est tombé.
04:21On ne m'a pas autorisé à reprendre le sport de haut niveau.
04:24Ça a été vraiment difficile pour moi.
04:26Mais voilà, je refais d'autres défis sportifs.
04:29Et puis, je m'épanouis dans d'autres domaines.
04:31Et pour la course à pied, du coup, vous aviez le droit jusqu'à faire ce marathon.
04:35Vous l'avez préparé en deux ans, j'imagine ?
04:39J'ai voulu le préparer en deux ans.
04:42Mais ça n'a pas vraiment été préparé sur deux ans.
04:45Bien moins que ça même.
04:47Puisqu'en janvier dernier, j'ai eu un pneu motoraxe.
04:49Et je me suis fait opérer d'un pneu motoraxe.
04:51Donc je dirais plutôt que je l'ai préparé sur quatre, cinq mois.
04:55Plutôt que sur deux ans.
04:56Puisque même avant ça, durant ma rééducation,
04:59je ne pouvais pas gambader comme je le fais maintenant.
05:02Mais Tiffany Huot-Marchand, pour qu'on comprenne,
05:04tout à l'heure vous nous avez parlé de la rééducation et de votre mental impressionnant.
05:08On le constate tous.
05:09À quoi vous pensiez tous les matins en vous levant pour trouver la force ?
05:12Déjà, on va dire, de vous rétablir à cette vitesse-là
05:16et de continuer à vous mettre des challenges sportifs.
05:20Exactement.
05:21Durant cette rééducation, je m'étais fixé trois objectifs, trois promesses.
05:25De remarcher, recourir et repatiner.
05:28Donc c'est ce qui m'a motivée tout au long de ma rééducation.
05:31Je me suis fait comme un planning d'entraînement avec des objectifs très clairs.
05:35Et puis, au fur et à mesure, je cochais les cases.
05:37Malheureusement, la dernière case n'a pas pu être cochée,
05:40celle de repatiner.
05:41Mais je ne perds pas espoir.
05:42Peut-être qu'un jour, je pourrais de nouveau remettre mes patins
05:45par exemple sur un lac gelé
05:48qui ne nécessitera pas d'avoir une assurance et d'aller dans une patinoire.
05:52Et à partir de quel moment est venue cette idée de participer au Marathon de Paris ?
05:57Je crois que Tony Stanguet, vous avez gardé une petite place.
06:00C'est bien ça ?
06:02Exactement.
06:03J'ai reçu une vidéo quelques jours après mon accident.
06:06J'étais donc vraiment tétraplégique.
06:10Je n'avais encore pas bougé un orteil
06:13quand j'ai reçu la vidéo de Tony Stanguet
06:16qui me disait que justement, j'aimais les défis,
06:19j'aimais qu'on me mette un peu des challenges.
06:22Et du coup, il m'a gardé ce dossard
06:25en me donnant le défi de me relever pour courir le Marathon pour tous.
06:29Vous l'avez revu après, Tony Stanguet, après le Marathon ?
06:33Je ne l'ai pas revu après,
06:35puisque j'ai terminé assez tard
06:37et puis tout s'est un peu passé dans la course.
06:40C'est vraiment ce qu'on peut dire.
06:44Mais non, en fait, on s'est écrit après le Marathon.
06:48Et qu'est-ce qu'il vous a écrit ?
06:51Que c'était moi, que je devais remercier et féliciter.
06:56Gilles Gansman a une question.
06:59Oui, j'en ai même deux.
07:00Puisque vous parlez d'écriture,
07:02est-ce que les médecins qui vous ont dit que vous ne remarcheriez plus
07:06vous ont envoyé un petit SMS quand même pour vous féliciter de la médaille ?
07:10Non, du tout.
07:11Et puis je me suis fait opérer aux Pays-Bas,
07:13donc je n'ai pas vraiment eu de contact avec mon chirurgien
07:17depuis ce 9 octobre.
07:19Mais le centre de rééducation de Saint-Genil-Laval,
07:24oui, ils sont très présents.
07:25Et puis de toute façon, j'ai un suivi à vie
07:28avec un traitement assez lourd,
07:29donc je les vois régulièrement.
07:30Mais comment s'est comporté, pardonnez-moi Gilles,
07:32le milieu du sport avec vous ?
07:34C'est-à-dire, est-ce qu'il y a eu, on va dire, une solidarité naturelle
07:37ou alors est-ce que malheureusement, suite à des accidents comme ça,
07:39il y a un défaitisme qui s'empare de tout le milieu du sport ?
07:42Il y a beaucoup de compassion,
07:43mais très peu d'encouragement à se surpasser totalement.
07:45En dehors Tony Estanguet, évidemment.
07:48Dans le milieu du sport en général,
07:50c'est Thistora, c'est quand même beaucoup de bruit.
07:52J'ai reçu vraiment une vague d'amour et de bienveillance.
07:55Après, c'est certain que ça s'atténue un peu au fur et à mesure.
07:59Et puis, on est surpris dans tous les sens du terme,
08:02d'un côté comme de l'autre dans le monde du sport.
08:05Il y a France Télévisions qui s'intéresse à votre histoire
08:07pour faire un téléfilm.
08:09Est-ce que c'est arrivé jusqu'à vos oreilles ?
08:11Et est-ce que c'est quelque chose où vous aimeriez vous impliquer
08:14ou c'est pas encore arrivé jusqu'à vos oreilles ?
08:18Non, je n'en étais pas.
08:19Je n'étais pas du tout au courant.
08:21J'ai France Télévisions qui m'avait suivie.
08:24Justement, France 2, ils m'ont suivie durant ma rééducation.
08:28Ça a été juste incroyable parce que ça aussi,
08:30ça m'a beaucoup aidée à me relever.
08:32Et puis, l'équipe autour de ces deux reportages
08:35a été totalement folle, totalement bienveillante.
08:39Je les remercie aussi pour ça.
08:42Vous verrez en coulisses une petite information à ce sujet.
08:45Il y aura peut-être un petit téléfilm sur vous.
08:49Finalement, on n'a pas parlé de votre course, de ce marathon.
08:52Tout s'est bien passé ?
08:53Comment vont les jambes aujourd'hui ?
08:56Ça a été merveilleux.
08:58C'était une expérience unique et inoubliable.
09:00Mais je ne vais pas mentir non plus,
09:02ça a été terriblement dur.
09:04J'ai quand même posé la question au bout du quatorzième kilomètre
09:07si j'allais aller au bout parce que j'avais des douleurs tellement fortes
09:10que je me demandais des douleurs neuropathiques
09:13et des douleurs aussi autres que physiques, on va dire.
09:16Et vous avez tenu ?
09:19Oui, ça a été difficile.
09:21Je me suis dit que je ne me suis pas donné tout ce mal pour arrêter maintenant.
09:25Et puis, quelle est ma plus grande force ?
09:28Ça reste quand même ma tête.
09:30Donc ça a fait un transfert corps-tête à un moment donné.
09:33Et puis voilà, on a franchi cette ligne d'arrivée.
09:35Merci beaucoup Stéphanie Aumarchand,
09:37ancienne athlète de patinage de vitesse
09:39qui nous avait clairement livré une leçon de ténacité
09:42et de courage qui a été absolument exemplaire.
09:45C'est ça aussi, le sport dans tous ses états sur Sud Radio.
09:48C'est des exemples de courage, mais aussi de lâcheté.
09:50Et notamment de lâcheté politique parce que le prix du ticket de métro,
09:53on nous avait dit ne vous inquiétez pas, il reviendra à 2 euros.
09:56Enfin, pour l'instant, quand on va à la petite machine,
09:58on prend un ticket de métro, c'est toujours 4 euros.
10:00Alors forcément, ça fait discuter.
10:02Vous êtes sur Sud Radio, on se parle vrai dans un instant.

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