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Aujourd'hui dans "Punchline", Elodie Huchard et ses invités débattent de l'investiture de la démocrate Kamala Harris.
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Transcription
00:00On parle maintenant de la situation à l'international
00:02avec l'élection présidentielle américaine.
00:05Le passage de flambeau a eu lieu de manière, cette fois,
00:07tout à fait officielle entre Joe Biden,
00:10président des Etats-Unis, et Kamala Harris.
00:12Le résumé de cette convention démocrate avec S.Fenzary.
00:17-"Innovation,
00:20des émotions
00:24et du clash."
00:25-"Donald Trump pense qu'on va perdre,
00:28mais c'est un looser.
00:29Il a faux."
00:32-"Nous allons mettre une procureure dans le bureau ovale
00:35à la place d'un criminel condamné."
00:37Joe Biden passe définitivement le flambeau
00:39à sa vice-présidente Kamala Harris,
00:42devant des démocrates bouleversés.
00:45-"Merci pour ton leadership historique,
00:48pour ton temps à servir la nation
00:49et pour tout ce que tu vas faire par la suite.
00:52Nous te sommes reconnaissants pour toujours.
00:54Merci, Joe."
00:56La convention du Parti démocrate a débuté ce lundi
00:59et, pour quatre jours à Chicago,
01:01toute la semaine, des dizaines de figures,
01:03et même anciennes figures du Parti,
01:05comme Hillary Clinton, vont s'exprimer.
01:07-"Kamala Harris..."
01:09-"Nous allons voir Kamala Harris qui lève sa main
01:12et prête serment en tant que 47e présidente des Etats-Unis."
01:15-"... of the United States."
01:17Mercredi, Kamala Harris, nouvelle candidate
01:20à l'élection présidentielle, sera investie par un vote.
01:23Le vote présidentiel sera investi par un vote symbolique,
01:26décidé par les délégués.
01:28Noémie Allioua, ce qu'on voit,
01:30c'est que la campagne se lance de manière réelle,
01:33même si Kamala Harris faisait déjà campagne,
01:35avec un équilibre qu'elle va devoir trouver
01:37entre s'imposer elle, puisque c'est la candidate,
01:40mais qui est comptable d'un début de campagne
01:43et qui est aussi comptable du bilan de Joe Biden.
01:45Elle n'était pas n'importe qui, elle était sa vice-présidente.
01:49Tout le monde a sous-estimé l'effet de la kamalamania.
01:52On disait que c'était un plan B, qu'elle était là par hasard,
01:55parce que Joe Biden avait montré,
01:57au cours de ce fameux débat avec Donald Trump,
01:59qu'il n'était pas en capacité de poursuivre
02:02et de, encore, candidater
02:04pour diriger les Etats-Unis.
02:07Finalement, elle est assez populaire.
02:09Ce n'est pas seulement une roue de secours.
02:12On se rend compte qu'elle a vraiment
02:14tout le parti démocrate qui s'est mis à son service,
02:18qui lui déroule régulièrement le tapis rouge,
02:20que ce soit les donateurs, les stables.
02:22Vous avez vu, c'est la chanteuse Beyoncé
02:24avec son tube Freedom qui a malgré tout donné l'accord
02:27pour que cette chanson devienne son hymne de campagne.
02:30Donald Trump n'avait pas le droit de prendre ce lignon.
02:33La presse est largement acquise à la cause démocrate
02:36qui lui déroule le tapis rouge.
02:38Finalement, Kamala Harris,
02:40qui, au départ, était considérée comme une roue de secours,
02:43s'impose. Elle est de plus en plus populaire.
02:46Les sondages d'opinion montrent qu'elle est en train de talonner,
02:49voire, sur certains sondages, de dépasser Donald Trump.
02:52Elle surprend tout le monde.
02:54On est encore à deux mois de ces élections.
02:56Rien n'est joué.
02:57Il y a eu tellement d'annonces et de pronostics qui ont été faites.
03:01Mais cette campagne va de surprise en surprise.
03:04Il serait risqué de faire un diagnostic aujourd'hui.
03:07Mais il y a des surprises. Kamala Harris, manifestement,
03:10elle tient bon. Elle est de plus en plus populaire.
03:12Ca fonctionne bien pour elle. On verra jusqu'où ça ira.
03:15Mais pour l'instant, je pense que Donald Trump
03:18ne s'attendait pas à avoir une concurrente aussi coriace.
03:21Il était, au départ, plutôt content
03:24lorsque Joe Biden considérait qu'il fallait se retirer.
03:30Là, il se rend compte que ce ne sera moins facile
03:32que ce qu'il a imaginé.
03:34C'est à la fois compliqué pour Donald Trump,
03:36qui, finalement, n'affronte pas la personne qu'il pensait,
03:40et pour cause, entre Joe Biden, qui, en débat, a été,
03:43je vais dire, en difficulté pour être très diplomate
03:45et catastrophique, pour être plus honnête.
03:48Là, il se retrouve avec une autre candidate.
03:50Pour Kamala Harris, elle arrive en cours de route.
03:53Certes, la campagne de Joe Biden n'était pas très bien engagée,
03:56mais c'est compliqué pour l'un et l'autre.
03:59L'un doit s'adapter et l'autre doit sauter dans le train
04:02et tenter de s'imposer tout en ne vexant personne.
04:05En même temps, la dynamique électorale
04:07est très clairement du côté de Kamala Harris.
04:10Elle a le Parti démocrate derrière elle,
04:12en tout cas, un soutien de façade,
04:14mais sur le fond, c'est un parti divisé,
04:16avec une aile radicale qui pèse de plus en plus sur l'aile modérée.
04:20Kamala Harris faisait partie de cette aile très progressiste.
04:23Elle était la sénatrice la plus à gauche à Washington.
04:26Elle a des dollars,
04:29plusieurs centaines de millions de dollars,
04:31qui pleuvent sur sa campagne depuis l'annonce de sa candidature.
04:35Elle a le soutien massif des médias.
04:37Une étude a été publiée par un think-tank conservateur,
04:40le Media Research Center, très connu aux Etats-Unis,
04:43qui a étudié la couverture médiatique
04:45des trois grands networks américains,
04:48ABC, NBC et CBS,
04:49dans les JT du soir du 21 juillet,
04:51la date de retrait de Joe Biden au 17 août.
04:54Cette étude montre que Kamala Harris a reçu
04:5666 % du temps d'antenne de plus que Trump,
04:59ce sont ses trois JT,
05:01et surtout, dans la couverture médiatique,
05:0384 % de Kamala Harris était positive,
05:06quand 89 % de cette couverture était négative pour Donald Trump.
05:09On sent bien le poids massif des grands médias américains,
05:13notamment la télévisée et la presse écrite,
05:15la radio étant plus partagée,
05:17et même pour certaines très conservatrices,
05:20mais là, ça joue dans la dynamique.
05:22On verra, il y a les trois débats
05:24qui pourront très clairement influencer la campagne.
05:27La campagne démarrera, en réalité, après la convention,
05:30et on l'a très bien dit.
05:31Trump, en contraste,
05:33met une campagne un peu morne,
05:34il s'enferme dans ses obsessions,
05:36il multiplie les diatribes, les harangues incendiaires,
05:40il ne s'adresse pas à la classe moyenne,
05:42aux indécis et aux indépendants,
05:44à tous ces électeurs qui font les élections.
05:46Il n'adopte pas un message assez positif.
05:49On verra ce qu'il en sera dans les prochaines semaines.
05:51On va parler maintenant de Donald Trump,
05:54puisqu'il tente lui aussi, évidemment, de faire campagne.
05:57Il a été interrogé sur sa proximité, notamment avec Elon Musk.
06:01Est-ce qu'il serait prêt à lui donner un poste
06:04s'il remportait l'élection américaine ?
06:06Ecoutez la réponse de Donald Trump.
06:08Il est très intelligent.
06:10J'ai eu une grande conversation avec lui l'autre jour.
06:13Comme vous le savez, elle a duré presque deux heures et demie.
06:16C'est un homme très intelligent.
06:18S'il le voulait, je le ferais certainement.
06:21C'est un homme brillant.
06:23Jonathan Cixous, on voit Donald Trump,
06:25pourquoi pas, avec Elon Musk dans son équipe.
06:27Ils ont surjoué la proximité l'un et l'autre.
06:30On voit beaucoup de similitudes entre Elon Musk et Donald Trump,
06:33à tel point qu'on se dit que quand le gouvernement britannique
06:36lui a répondu sur les émeutes au Royaume-Uni,
06:38que le gouvernement britannique a répondu à un chef d'entreprise,
06:42certes, extrêmement talentueux, sans doute,
06:44mais ce n'est pas un chef d'Etat pour l'instant, Elon Musk.
06:47On voit le glissement de nos sociétés,
06:49assez inquiétant, à mes yeux,
06:51de voir des chefs d'entreprise privés
06:53parler d'égal à égal avec des chefs d'Etat,
06:56et parfois, et dans certains cas,
06:58être bien plus puissants que les chefs d'Etat eux-mêmes.
07:01C'est le cas de tous les patrons des GAFAM, en réalité,
07:04et pas propre uniquement à Elon Musk.
07:08Donald Trump peine à trouver un angle pour sa campagne désormais,
07:12que Kamala Harris est vraisemblablement
07:15la championne des démocrates.
07:17Il continue à viser en dessous de la ceinture.
07:20C'est vrai qu'il n'a pas trouvé des propos dignes.
07:24Marine soulignait, justement, il ne parle pas aux classes moyennes,
07:27qui avaient pourtant été le cœur de la réussite
07:30de sa précédente... de sa pré-précédente campagne.
07:33Et les Républicains semblent vraiment désarmés.
07:38Peut-être qu'ils sont en train d'ourdir un plan
07:41qui va renverser la table,
07:44mais les dernières sorties de Trump continuent de dire
07:47qu'ils ne l'aiment pas, qu'elle est folle, etc.
07:49Ça vole vraiment pas haut.
07:52Oui, c'est pas ça qui fait un programme.
07:54Là où il y aura peut-être des rebondissements,
07:56de toute façon, c'est lié à la situation internationale,
08:00bien malin celui qui pourrait vous dire
08:03ce qui se passera d'ici novembre prochain,
08:05aussi bien au Proche-Orient qu'en Chine, à Taïwan,
08:08et évidemment aussi en Ukraine.
08:11Je note également que le Washington Post,
08:14qui est anti-Trump, a quand même mis un peu d'eau dans son vin
08:17concernant son soutien à Kamala Harris,
08:19notamment sur son programme économique.
08:21Et peut-être que Kamala Harris, ou du moins ses équipes,
08:25vont devoir être un peu moins pro-classe moyenne
08:30qu'ils l'affichent aujourd'hui s'ils veulent un soutien global
08:33d'une grande partie des grands médias américains, justement.

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