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Aujourd'hui dans "Punchline", Anthony Favalli et ses invités débattent des élections américaines.
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00:00Punchline, 18h-19h, Anthony Favalli sur CNews et Europe 1.
00:12Punchline sur Europe 1 et sur CNews avec mes invités Louis Dragnel, Eliott Mamann, Noemi Alyoua, Gilles Miaeli et nous a rejoint sur ce plateau Harold Iman,
00:21notre spécialiste des questions internationales, pour évoquer plusieurs sujets, les élections américaines tout d'abord et puis on parlera également du Proche-Orient.
00:28Vous aurez le temps de dormir quand vous serez morts. Ce ne sont pas mes mots, rassurez-vous, ce sont ceux de Tim Walz, le colistier de Kamala Harris,
00:35la candidate démocrate à l'élection présidentielle américaine. Tim Walz qui a électrisé la foule ces dernières heures en appelant les démocrates à se mobiliser face à Donald Trump.
00:45Je voudrais qu'on l'écoute un instant puis on en parle avec vous Harold.
00:49Je connais les armes, je suis un vétéran, je suis un chasseur et j'étais un meilleur tireur que la plupart des républicains au congrès et j'ai les trophées pour le prouver.
01:03Alors ce qui m'intéresse Harold Iman c'est comment les démocrates cherchent aujourd'hui à chasser un petit peu sur le terrain des républicains avec ce colistier.
01:10Est-ce que vous pouvez nous établir un petit peu son profil à Tim Walz ?
01:13Alors c'est un homme né dans une famille rurale dans le Nebraska qui est un état totalement rural et très secondaire dans l'imaginaire américain.
01:24Il s'est installé dans le Minnesota qui est un peu la même chose mais beaucoup plus au nord sur la frontière canadienne et il a fait l'armée,
01:35enfin la garde nationale qui lui a permis d'avoir le GI Bill, c'est-à-dire la bourse d'études de tous les soldats américains ou ceux qui ont servi sous les drapeaux en temps de guerre, etc.
01:49Ce qu'a eu mon père notamment, donc c'est très courant aux Etats-Unis.
01:53Et de là il a entamé une carrière de professeur des écoles et de coach de football américain, ce qui le rendait très sympathique dans ce Midwest qui a quand même une fibre un peu, je dirais populiste dans l'ancien sens,
02:12ça veut dire presque socialiste et qui est devenue républicaine par la suite.
02:18Mais ce n'est pas entièrement parti cette fibre où l'État fait des choses bien ou ne fait rien.
02:25Il s'est fait élire à plusieurs reprises jusqu'à devenir gouverneur de son État et son État qui était quand même plutôt républicain,
02:36mais il a réussi à les redémocratiser.
02:38Quand lui se présentait, quand d'autres se présentaient, ça passait de l'autre côté.
02:42Donc il était absolument parfait pour aller chercher des voix dans le Midwest et c'est à ça qu'il sert.
02:49Et justement ces personnes dans le Midwest, elles sont nombreuses à pouvoir basculer côté démocrate grâce à Tim Walls ou pas ?
02:56Est-ce qu'il y a un vivier véritable pour lui ?
02:58Oui, il y a un vivier véritable. Ils ont voté un petit peu avec réserve pour Donald Trump en 2016, un peu moins pour lui en 2020,
03:13ce qui explique la victoire de Biden dans ces États-là.
03:18Les démocrates voudraient maintenir cette dynamique.
03:23Alors Walls, en tant que personne, est tout à fait carré et il est assez progressiste sur les questions sociétales.
03:32Et il répète sans arrêt, nous dans le Midwest, on s'occupe de nos oignons.
03:37Donc on ne va pas aller chercher chez l'autre, vous êtes de quelle sexualité, vous avez une fécondation in vitro, vous voulez pratiquer l'IVG, ils sont contre ça.
03:50Et l'histoire des armes, c'est que lui, il était plutôt pour et il a reçu des financements du lobby des armes au début de sa carrière,
03:59mais avec tous les massacres dans les lycées, il a commencé à s'opposer à la vente libre.
04:03Et là, ça s'est retourné contre lui, mais il a résisté et il a tenu.
04:08Et oui, il est chasseur comme énormément de gens dans le Midwest.
04:12Gilles Miali, est-ce que ce ticket présidentiel aujourd'hui, il a de quoi challenger Donald Trump, voire mettre en danger Donald Trump ou pas ?
04:21L'effet est que oui. Il y a cinq ou six semaines, on ne donnait pas cher l'appel des démocrates.
04:28Déjà, ça semblait être clair que Biden ne pouvait pas gagner.
04:34Mais dans deux ou trois semaines, il ne voulait pas céder la place à quelqu'un d'autre.
04:38Quand on s'est posé la question, si jamais il cède la place, ça va être acquis.
04:44Le consensus autour de capacité de Kamala Harris n'était pas très positif.
04:51C'est vrai qu'elle a surpris beaucoup de monde.
04:54Peut-être il y avait ceux qui n'ont pas été surpris parce qu'ils étaient mieux renseignés,
04:58mais globalement, elle n'a pas marqué les esprits pendant ces quatre ans à la Maison Blanche comme vice-présidente.
05:06Donc l'affaire avait l'air d'être pliée en plus.
05:13Bénie des dieux, qui échappe de justesse et par miracle à un attentat.
05:19Les procès contre lui s'écroulent l'un après l'autre.
05:22Il marchait sur l'eau. Là, il prend de l'eau.
05:26C'est notamment grâce à Kamala Harris.
05:29Il faut dire qu'au moins, son colissier n'est pas un fardeau.
05:35Il aide ses tickets.
05:39Il complète ce profil qui est très progressiste, très à gauche.
05:43Sans enlever.
05:44Effectivement.
05:45Et d'ailleurs, on va voir, et vous allez commenter ça, Nemi, à l'Iowa,
05:49la réaction quelque part, je ne sais pas si c'est véritablement une réaction directe,
05:52de Donald Trump qui s'est exprimé hier en Caroline du Nord.
05:56Son premier discours en extérieur depuis la tentative d'assassinat dont il a été la cible au mois dernier.
06:01Alors, il s'est exprimé derrière des vitres pare-balles.
06:04Et lui, il a lâché les coups contre Kamala Harris. Je vous propose de l'écouter.
06:08La camarade Kamala, vous savez, c'est la camarade la plus radicale de gauche
06:13qui ait jamais brigué une haute fonction politique dans notre pays.
06:18Elle va détruire notre pays comme elle a détruit San Francisco,
06:21comme elle a détruit la Californie.
06:24Avec une victoire Trump, nous aurons à nouveau la meilleure économie de l'histoire.
06:28Nous allons faire des choses qui vont nous rendre si grands si rapidement.
06:31Nous allons ramener la grandeur.
06:33Nous allons rendre l'Amérique forte à nouveau.
06:35Nous allons rendre à l'Amérique sa grandeur.
06:38C'est signe finalement que ça ne va pas être la promenade de santé qu'il imaginait au départ ?
06:42Oui, bien sûr, même si de toute façon, Donald Trump n'est pas réputé pour sa pondération.
06:47Ce n'est pas pour ça qu'il est aussi apprécié.
06:49Ce n'est pas pour ça qu'il a autant de fans.
06:53Ce n'est pas pour ça qu'il est autant ovationné lorsqu'il va donner des conférences, etc.
06:59Il est aimé pour ça parce que c'est un personnage truculent, radical, qu'il ne faut pas prendre au mot.
07:05C'est un personnage Donald Trump et justement, il est très différent de la classe politique beaucoup plus lisse qui l'entoure.
07:12C'est un vrai personnage et c'est pour ça qu'il est apprécié.
07:15Les gens qui votent pour lui, votent pour lui parce que ce n'est pas un exemple de pondération, encore une fois.
07:19Maintenant, effectivement, il est bien embêté par le fait que son concurrent aujourd'hui n'est plus Joe Biden mais Kamala Harris.
07:25Avec Joe Biden, tout était facile.
07:28Joe Biden avait montré au cours du fameux débat qu'il n'avait pas toutes ses capacités intellectuelles,
07:35qu'il était déficient sur certaines de ses capacités intellectuelles et cognitives.
07:43Aujourd'hui, elle est bien embêtée parce que Kamala Harris arrive, elle est plus jeune
07:47et puis surtout, elle a tout le Parti démocrate qui lui déroule le tapis rouge.
07:51On a vu au cours du Congrès démocrate, on a vu tous les grands classiques du parti,
07:56on a vu la presse américaine, bien sûr, qui est largement proche des idées démocrates qui la portent.
08:04Et donc, c'est beaucoup plus difficile pour lui aujourd'hui.
08:06Et l'image du peuple Obama qui est arrivé aussi.
08:08Exactement.
08:09Et puis même, vous savez, la chanteuse Beyoncé qui a accepté que sa chanson Freedom soit utilisée comme hymne de campagne.
08:16Vous avez toute la machine démocrate qui s'est mise au service de sa concurrente
08:20et bien sûr que cela n'arrange pas vraiment son parti.
08:26Louis Dragnel.
08:27Ce qui est vrai, c'est que ce n'était absolument pas dans les plans de Donald Trump.
08:29Lui, à la suite de la tentative d'assassinat dont il a été la victime, pensait qu'il allait, je reprends votre expression,
08:37il allait marcher sur l'eau et que vraiment, il y avait un tapis rouge qui était déroulé jusqu'à l'élection présidentielle pour la Maison Blanche.
08:43Eh bien là, c'est plutôt un tapis pavé de clous et de cailloux, puisque même Kamala Harris, dont on connaissait les défauts,
08:51et c'était quelqu'un globalement assez critiqué aussi dans son propre camp,
08:55soudainement, on a l'impression que tout ce qu'elle a fait avant a été oublié.
08:59Puis c'est une nouvelle Kamala Harris et on a l'impression de découvrir une nouvelle personne.
09:03Je ne sais pas si c'est propre aux États-Unis, en France, on peut être aussi un peu comme ça,
09:07mais cette capacité à créer quasiment comme si on repartait de zéro, une nouvelle personnalité, un nouveau personnage public
09:15qui soudainement devient génial, très intelligent, percutant avec un super programme, envoûtant, qui donne envie de la suivre.
09:24Et qui lève des centaines, des millions d'euros.
09:26Qui lève énormément d'argent et c'est vrai que même au moment où on a appris qu'elle allait être désignée,
09:31il y a beaucoup de gens, d'observateurs politiques, qui disaient que c'était quand même très près du scrutin,
09:36qu'il fallait qu'elle s'organise, qu'il y ait une équipe de campagne qui se mette en place,
09:40il fallait qu'elle fasse l'unité derrière elle, ce n'était pas gagné.
09:43Et bien là, en tout cas pour l'instant, moi je regarde ça aussi depuis ma fenêtre,
09:47je trouve que c'est plutôt réussi pour elle et c'est plutôt une mauvaise nouvelle pour Donald Trump.
09:51On n'a pas beaucoup de temps, Eliott Mamann, comment vous analysez les cartes qui sont sur la table désormais ?
09:54Oui, non simplement, je pense qu'il faut se méfier de l'excès d'enthousiasme qui peut s'exprimer en faveur de la campagne démocrate.
10:00Rappelons que dans les sondages, il est indiqué que les électeurs, en dernière instance,
10:05votent tout de même plutôt selon ce qui leur semble le plus pertinent pour leurs préoccupations économiques et les thématiques migratoires.
10:11Il s'avère que ces mêmes sondages nous expliquent que Donald Trump est l'électeur privilégié,
10:15est le candidat privilégié des électeurs qui votent en priorité selon leurs préoccupations économiques et migratoires.
10:21Et à l'heure actuelle, dans la plupart des États pivots, Donald Trump est certes dominé par Kamala Harris,
10:26mais de un ou deux points, ce qui constitue la marge d'erreur qui est facilement renversable d'ici à l'élection présidentielle.
10:32Donc je pense que les cartes sont loin d'être totalement jouées.
10:37Par ailleurs, il est vrai que la campagne démocrate, c'est quand même intéressant de le remarquer,
10:41axe exclusivement sa campagne pour aller reprendre des électeurs de Donald Trump,
10:46puisque, par exemple, les grands noms qui étaient invités à la convention démocrate,
10:50Joe Biden lundi, Léa Obama mardi,
10:53hier Tim Walz, le futur vice-président ou potentiel vice-président,
10:57n'ont été autorisés à s'exprimer qu'à partir de 11h, heure de New York.
11:01Tout le monde dort déjà.
11:02Donc ça veut dire qu'aux États-Unis, l'heure est politique.
11:05Il était attendu que ces discours puissent être entendus plus tôt,
11:08comme le disait Harold Eman, par l'électorat du Midwest, du centre des États-Unis.
11:13Il y a évidemment un décalage de trois heures entre les deux côtes américaines.
11:16Et donc on voit bien qu'il va véritablement s'agir pour les démocrates de mettre en œuvre une campagne
11:21qui va vider les Républicains de leur substance électorale.
11:24Je pense pourtant que l'on a vu que Donald Trump était assez hégémonique
11:27au cours de ces dernières années dans l'électorat rural, protestant,
11:31dans un certain nombre d'électorats de régions désindustrialisées.
11:34Et je pense que la tâche va être un peu plus difficile
11:37que le moment médiatique dont bénéficie Kamala Harris, laisse l'indiquer à l'heure actuelle.

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