Emmanuel Macron a-t-il raison de fermer la porte à un gouvernement NFP ?

  • le mois dernier
Avec Arlette Chabot

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##DITES_LE_FRANCHEMENT-2024-08-27##

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00:008h18 sur Sud Radio, toujours pas de gouvernement. Relance aujourd'hui par Emmanuel Macron des consultations de certaines forces politiques à l'Élysée.
00:08J'ai dit certaines parce que le Rassemblement National, la France Insoumise n'y sont pas conviés, le PS, les écologistes et les communistes n'y viendront pas.
00:17C'est ce que les chefs de ces différents partis viennent d'ailleurs de confirmer.
00:21Emmanuel Macron est-il sorti de son rôle en voulant choisir lui-même la couleur politique des différentes forces qui pousseront le prochain gouvernement ?
00:29On vous pose cette question sur Twitter, vous répondez massivement oui.
00:32Vous nous appelez également 0826-300-300. Jean-François est avec nous. Bonjour à vous Jean-François.
00:38Et bienvenue sur Sud Radio. Je crois que vous êtes agriculteur mon cher Jean-François, c'est ça ?
00:43Alors on va vous retrouver dans un instant. On est toujours avec notre éditorialiste politique Arlette Chabot.
00:49C'est une vraie question d'ailleurs et c'est ce que reproche la gauche en tout cas à Emmanuel Macron.
00:54Est-ce qu'il sort de son rôle en jouant les prolongations jusqu'à ce qu'un gouvernement à la couleur qui lui convient puisse se former ?
01:02Il y a deux éléments qui peuvent paraître contradictoires.
01:05On ne peut pas imposer au Président de la République un Premier ministre. C'est le choix du Président de la République.
01:12Après ce qu'on peut lui reprocher dans cette affaire, c'est au fond de ne pas avoir testé, si je puis dire, un gouvernement dirigé par Madame Castex et un gouvernement de la gauche.
01:23C'est-à-dire, ça semble un peu tard aujourd'hui, mais qu'il aurait pu dès le mois de juillet par exemple,
01:28il fallait, c'est ce qu'a proposé encore hier le Rassemblement national, convoquer une session extraordinaire du Parlement et puis mettre en test un gouvernement.
01:37Effectivement serait-il renversé par une motion de censure immédiatement ou pas ?
01:42Dans ce cas, l'hypothèque Castex était levée s'il y avait eu vote d'une motion de censure et ça ouvrait effectivement d'autres chemins.
01:50Ce n'était pas le choix du Président de la République. Il craignait en tout cas qu'il y ait un délai entre la nomination et cette motion de censure.
02:00Délai pendant lequel un gouvernement de gauche aurait par décret pu, par exemple, effectivement modifier le niveau du SMIC ou par décret suspendre l'application de la réforme des retraites.
02:10C'est ce qu'avait demandé d'ailleurs Jean-Luc Mélenchon dès le soir du second tour des législatives peu après 20h.
02:16Donc pas de risque et en plus un doute sur la sincérité du Rassemblement national, c'est-à-dire voterait-il ou non immédiatement la censure comme il le dit.
02:25Donc ces deux éléments ont fait qu'Emmanuel Macron n'a pas fait ce choix du test d'un gouvernement du nouveau Front populaire.
02:32Donc c'est lui qui a décidé en écoutant effectivement ce qu'ont dit les groupes parlementaires, une censure serait votée.
02:41Donc c'est pas la peine de prendre le risque de nommer ce gouvernement ce qu'il n'a jamais voulu faire effectivement.
02:47Oui d'ailleurs cette chronique s'appelle Mettez-vous d'accord ? C'est en substance le message qu'a lancé Emmanuel Macron aux différentes forces politiques.
02:55On est avec Jean-François qu'on a retrouvé. Jean-François bonjour !
02:58Oui bonjour.
02:590 826 300 300 vous êtes le bienvenu Jean-François. Vous êtes sur Sud Radio, vous êtes ici chez vous, vous nous appelez d'où d'abord ?
03:06Je vous appelle de la Drôme.
03:08De la Drôme, c'est magnifique. Jean-François est-ce qu'Emmanuel Macron a raison de fermer la porte, même de la claquer quand on lit son communiqué au nouveau Front populaire pour Matignon ?
03:17Mais bien sûr que non, il a absolument tort. Le problème c'est qu'il se met depuis le départ en surplomb de la parole qu'il a donnée au peuple.
03:27En République il y a une seule chose de sacré, on n'a pas de pouvoir de droit divin, en République il y a une seule chose de sacré, c'est le peuple.
03:33Rien n'est au-dessus du peuple et pas même le président de la République.
03:37Et ensuite il y a une règle du jeu et on ne peut pas changer la règle du jeu pendant le jeu, on l'a vu pendant les Jeux Olympiques.
03:44On a vu un champion d'aviron français arriver second à quelques centièmes d'écart de la médaille d'or.
03:51Il n'a absolument pas contesté la médaille d'or et il a reconnu sa défaite et il a fait la même performance que son collègue pourtant, pratiquement.
03:59Et n'empêche qu'il est arrivé second, il l'a reconnu et la règle du jeu, il la respecte.
04:03Et c'est ce qu'il faut faire et il faut faire confiance dans la règle du jeu. Il y a une règle du jeu, c'est la Constitution.
04:08Et même Darmanin avait fixé cette règle du jeu...
04:11Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
04:13Voilà, il avait rappelé cette règle du jeu devant Apolline de Malherbe en disant que la force qui arrive en tête de toute façon sera nommée.
04:21Puisque c'est ça le principe. Donc elle arrive en tête, elle est nommée et comme l'a dit Arlette Chabot,
04:26et bien ensuite, c'est le jeu de la Constitution.
04:29C'est évidemment...
04:31Voilà, forcément, Lucie Castex n'aurait pas...
04:35Le gouvernement éventuel de Lucie Castex n'a pas resté très longtemps devant le Parlement.
04:40L'instabilité gouvernementale, ce n'est pas ça l'instabilité institutionnelle.
04:44La gravité, c'est l'instabilité induite par le comportement de Macron
04:48qui interprète, qui surinterprète excessivement son pouvoir et le pouvoir qu'il a eu par l'élection présidentielle
04:57et qui, lui, risque d'entraîner une instabilité beaucoup plus grave.
05:03Et pour le coup, il faut faire confiance...
05:07De toute façon, la règle du jeu, elle existe.
05:09Et on ne peut pas la changer pendant le cours du jeu, ce n'est pas possible.
05:13Et là, le danger de l'instabilité, il vient d'Emmanuel Macron.
05:17Arlette Chabot l'a plus ou moins mis en filigrane, mais c'est ça.
05:20Alors, justement, c'est une question qu'on pourrait se poser, Arlette Chabot.
05:22Est-ce que cette manière de refuser le gouvernement du Nouveau Front Populaire
05:26n'est pas un cadeau fait par Emmanuel Macron à la France Insoumise ?
05:30Un cadeau, si on veut.
05:32Mais en tout cas, je crois surtout qu'il y a un pari qui peut ne pas être gagnant, jamais gagnant,
05:38dans cette affaire depuis le début.
05:40C'est qu'Emmanuel Macron et une partie de la majorité sortante
05:44pensent que cette union de la gauche ne tiendra pas.
05:47La NUPES avait éclaté, il y a eu le Nouveau Front Populaire,
05:51nécessité fait loi, des élections législatives.
05:54Il y a un accord qui a été conclu, effectivement, difficilement,
05:58parce qu'on sortait d'européenne, où les mots avaient été durs
06:02entre la liste de Raphaël Luxman, soutenu par les socialistes,
06:08et puis en face, la France Insoumise.
06:10Donc, il y a l'idée que la gauche ne tiendra pas.
06:13Qu'il y a notamment une contestation au sein du Parti Socialiste.
06:17Il y a des minoritaires qui ne sont pas d'accord avec cette alliance,
06:20avec la France Insoumise.
06:22Donc, il y a l'idée que ça ne va pas marcher, ça ne va pas durer.
06:25Sauf que, ça a tenu pour les législatives,
06:28parce que chacun sait que s'il n'y avait pas eu cette alliance,
06:31il n'y aurait pas eu de groupe pour les écologistes, pour les socialistes,
06:35et peut-être pas pour les insoumis.
06:37En tout cas, la victoire n'aurait pas été aussi forte pour les insoumis.
06:42Pas autant de parlementaires.
06:44Donc, elle tient.
06:46Et en plus, il y a une volonté des électeurs de gauche
06:49que cette alliance résiste, tienne, ait lieu et soit soutenue.
06:53C'est l'émotion.
06:54Et le mot, évidemment, le Nouveau Front Populaire, 36, la référence.
06:58Quand il y a la menace, on l'a dit 50 fois, c'est très important.
07:01Donc, pour l'instant, elle tient.
07:03Dernière question qui est importante malgré tout.
07:05Parce que si le Nouveau Front Populaire a plus de députés que les autres,
07:08il est quand même arrivé deuxième au premier tour.
07:10Et il n'est pas loin devant au second tour.
07:12Est-ce qu'il y a vraiment une majorité dans l'opinion publique
07:15pour un gouvernement qui mène une politique de gauche ?
07:17Ce n'est pas le cas.
07:18Non, mais l'idée, c'est qu'on a entendu des mots.
07:20Lucie Cassé, qui était assez consciente quand même de la situation,
07:23avait dit qu'il y aurait recherche de compromis.
07:27Discuter avec d'autres groupes parlementaires.
07:30Donc, ce qu'on peut reprocher au président de la République,
07:32ce n'est pas de constater qu'effectivement,
07:35la gauche n'a pas de majorité absolue.
07:37Loin de là, il y a 100 sièges qui lui manquent pour avoir la majorité absolue.
07:41C'est la coalition qui arrive effectivement en tête.
07:45Donc, c'est de ne pas, encore une fois, avoir joué le jeu.
07:48C'est-à-dire, vous êtes arrivé en tête, vous dites maintenant
07:52que vous allez chercher des alliances avec d'autres groupes.
07:56Vous parlez de compromis, peut-être de concession sur le programme.
08:00Gros point d'interrogation.
08:02Ce n'est pas du tout évident que ce soit possible.
08:04Et ce n'est pas du tout évident que les Insoumis l'acceptent.
08:08Mais, le test n'est pas fait.
08:10Et ça, c'est refus du président de la République.
08:13C'est son choix, c'est sa responsabilité.
08:16Il n'est pas sûr qu'il en sorte gagnant.
08:18Emmanuel Macron, qui a aussi choisi de ne pas recevoir le Rassemblement national
08:23et ses alliés dans les prochaines consultations.
08:25On va en parler avec notre invité politique,
08:28le porte-parole du RN, Laurent Jacobelli.
08:31Merci à vous, Jean-François, au 0826 300 300 depuis la Drôme.
08:36Et puis, merci à vous également, Arlette Chabot.
08:38On vous retrouve très prochainement sur Sud Radio, avec bonheur.
08:41Évidemment, à tout de suite sur Sud Radio, juste après les informations.

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