• il y a 2 mois
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00Bonjour à tous et bonjour à toutes, bienvenue dans Punchline, aujourd'hui sur CNews.
00:00:04La colère à Mougin après la mort d'un gendarme de 54 ans percuté lundi de plein fouet par un multirécidiviste lors d'un contrôle routier.
00:00:12Jusqu'à quand nos forces de l'ordre vont-elles être des cibles pour ceux qui les visent délibérément au volant ?
00:00:17Ces caïds de la route qui ne reculent devant rien, même pas la vie d'un homme, faut-il durcir les peines ?
00:00:22On va en débattre ce soir avec mes invités.
00:00:25L'émotion toujours à la Grande Motte et à Montpellier où un rassemblement est organisé ce soir après l'attentat contre la synagogue perpétré samedi par un individu sain du drapeau palestinien.
00:00:33On sera sur place pour entendre les réactions des Français bouleversés par ce qui s'est passé.
00:00:37Et puis on verra aussi qu'en Israël, l'armée vient de libérer des tunnels de Gaza un otage qui a été détenu depuis le 7 octobre.
00:00:44Tous les détails dans un instant.
00:00:46Enfin c'est bientôt la rentrée et sans doute aussi l'heure des grèves à l'éducation nationale.
00:00:50Les syndicats, Sud en particulier, refusent de faire passer les évaluations nationales prévues dans toutes les classes du CP à la seconde
00:00:57au motif que cela constitue une source de stress et de mal-être pour les élèves.
00:01:01Qu'en pensez-vous ?
00:01:02Cela aussi c'est au devenu de punchlines ce soir.
00:01:05On va en débattre.
00:01:06Mais d'abord, il est 17h pile, l'heure du rappel des titres de l'actualité avec Félicité Kindoki.
00:01:12Toujours en quête d'un gouvernement, Emmanuel Macron a ouvert un nouveau cycle de consultations sans LFI ni l'ERN.
00:01:21En réaction, la France Insoumise et plusieurs organisations syndicales étudiantes appellent à une grande manifestation contre le coup de force du chef de l'État le 7 septembre prochain.
00:01:31Un otage israélien a été libéré par l'armée israélienne.
00:01:35Il s'agit d'un homme âgé de 52 ans, originaire de Raat, une ville bédouine du désert de Negev en Israël.
00:01:41Sa libération s'est déroulée lors d'une opération complexe après de nouvelles frappes meurtrières dans le sud de la bande de Gaza.
00:01:47Et puis, trois jours après l'incendie criminel à la synagogue de la Grande Motte, un rassemblement citoyen contre l'antisémitisme est organisé ce mardi.
00:01:55Place de la Comédie à Montpellier.
00:01:57Une mobilisation pacifique dès 18h en soutien à la communauté juive.
00:02:02Merci beaucoup, félicité. On vous retrouve tout à l'heure à 17h30.
00:02:05Je salue mes invités Eric Nelot qui est là de retour. Bonsoir et bonjour.
00:02:09Bonsoir, bonjour et bonsoir. Faudra inventer quelque chose.
00:02:11Je suis encore un peu jour.
00:02:12Alors on va dire 17h bonjour, 18h bonsoir.
00:02:15On est en heure d'été, en hiver. Ça va Rachel Kadd ?
00:02:18Très bien.
00:02:19Bienvenue. On accueille le commissaire Frédéric Clos. Bonjour.
00:02:22Secrétaire générale du syndicat des commissaires de la police nationale.
00:02:25Sandra Buisson.
00:02:26Bonsoir.
00:02:28Et nous avons Sabrina Medjeber.
00:02:35On ne va pas parler de politique tout de suite parce qu'en fait il ne se passe pas grand-chose Eric.
00:02:39Il ne risque pas de se passer grand-chose.
00:02:41Je crois qu'on est parti pour un an au moins d'immobilisme.
00:02:43Ça s'appelle la chien au lit, on va dire comme ça ?
00:02:46Oui, la chien au lit mais au ralenti.
00:02:48C'est étrange comme situation.
00:02:50Je ne suis pas sûre que les Français sont fort malistants que ça, mais on les écoutera tout à l'heure.
00:02:54André Botton a dit « indépendamment de ce qui arrive ou n'arrive pas, c'est l'attente qui est magnifique ».
00:02:58Parce qu'on va attendre un petit moment.
00:03:00On va parler plutôt de l'amour que de la politique, mais pourquoi ne pas étendre ce concept ?
00:03:03On aimerait bien ne parler que d'amour dans cette émission, comme dans toutes nos émissions.
00:03:06Malheureusement, l'actualité n'est pas que faite d'amour.
00:03:09Elle est faite de drame, elle est faite de violence.
00:03:12C'est le fleur bleue d'Eric Noland.
00:03:13Oui, mais en même temps on est souvent rattrapé par la patrouille.
00:03:16C'est touchant Eric, j'aime bien quand vous êtes comme ça.
00:03:18On va partir, si vous le permettez, Louis, à Cannes, où se trouvent nos envoyés spéciaux Corentin Alonso et Olivier Gangloff.
00:03:23Ils se trouvent devant le commissariat, où il y a beaucoup d'émotion.
00:03:26Bonsoir à tous les deux, parce que la mort de ce gendarme lundi soir est absolument inacceptable.
00:03:31Un chauffard qui lui fonce dessus.
00:03:34Avec un pédigré, encore une fois, qui est malheureusement bien connu des services de police.
00:03:38On a la photo qui s'affiche de cet homme, qui s'appelle Monsieur Comine.
00:03:42Et voilà, on pense à lui et à ses enfants.
00:03:44D'abord, nos envoyés spéciaux, vous êtes devant le commissariat de Cannes.
00:03:47Est-ce qu'on a des détails sur ce qui se passe sur la garde à vue du suspect ?
00:03:55Bonsoir Laurence, nous sommes devant la gendarmerie de Cannes.
00:03:58C'est là que la gendarmerie a arrêté le suspect.
00:04:02On ne sait pour le moment pas grand chose sur la garde à vue.
00:04:06Normalement, elle devrait durer au moins 48 heures, jusqu'à demain soir.
00:04:11L'adjudant Eric Comine avait 54 ans.
00:04:14Il était gendarme depuis presque 30 ans.
00:04:17Ici, l'officier au peloton motorisé de gendarmerie de Mandelieu-la-Napoule depuis 2007.
00:04:23Hier soir, il a donc été percuté après un refus d'obtempérer.
00:04:27Les secours ont essayé de le réanimer en vain, mais il est décédé.
00:04:31À la suite d'un arrêt cardio-respiratoire, il laisse derrière lui une femme et deux enfants de 12 et 16 ans.
00:04:38La ville de Cannes a décidé aujourd'hui d'organiser un rassemblement.
00:04:42Il aura lieu demain à 17h sur le parvis de l'hôtel de ville.
00:04:45Tous les Cannois et les personnes des environs sont invités pour, je cite,
00:04:50lui rendre hommage et exprimer un soutien indéfectible aux forces de l'ordre.
00:04:55Merci beaucoup Corentin, avec Olivier Gangloff sur place devant la gendarmerie de Cannes.
00:04:59Frédéric Clos, moi ce soir, je suis en colère.
00:05:02Je suis en colère pour la famille de ce gendarme, pour tous ses collègues,
00:05:06pour cette vie qui s'arrête alors qu'il fait juste son travail.
00:05:09Et ce n'est pas quotidien, Dieu merci, mais les refus d'obtempérer,
00:05:13d'ailleurs je mets ça entre guillemets parce que ce ne sont pas des refus d'obtempérer,
00:05:15pour moi c'est une tentative de meurtre et un meurtre.
00:05:17Est-ce que vous, vous partagez cette colère-là en tant que policier ?
00:05:20Évidemment, d'abord je voulais présenter mes condoléances à la gendarmerie,
00:05:24à la famille et à ces deux orphelins.
00:05:26Je partage cette colère, cette indignation et surtout la banalisation.
00:05:34On a l'impression que c'est des faits divers et que ça fait partie des risques du métier.
00:05:39Je pense que c'est d'une extrême gravité.
00:05:42Un homme est mort, un homme engagé est mort.
00:05:45Il y aura des tas de questions à se poser qui probablement m'indignent.
00:05:50Pourquoi un individu qui est connu des services de police et de justice pour des délits
00:05:56ou en tout cas des infractions de ferroutiers graves,
00:06:00conduisait et manifestement il semblerait qu'il ait son permis ?
00:06:05Oui, il ne lui avait pas été retiré son permis, à priori.
00:06:08Il a peut-être été retiré mais en ce moment il l'avait.
00:06:11Il l'avait et puis il y a tout le problème des multiréitérans.
00:06:15Je crois qu'il faut reprendre nos esprits.
00:06:17Quand on a une personne qui est connue à plusieurs reprises,
00:06:21à un moment donné, que fait-on ?
00:06:23On ne peut pas dire qu'il va être encore convoqué, encore convoqué
00:06:26et des peines fermes qui en réalité bien souvent ne s'appliquent pas,
00:06:30qui ne sont pas effectives pour des raisons qui sont très problématiques.
00:06:34Des peines avec sursis qui s'accumulent.
00:06:37C'est ce qui ne va pas parce que sur les refus d'obtempérer
00:06:40ou le refus d'obtempérer aggravé, la répression dans les textes est là.
00:06:45Il faut qu'elle soit effective.
00:06:46Appliquée.
00:06:47Aujourd'hui c'est grave.
00:06:48Il faut qu'elle soit appliquée.
00:06:49Appliquée.
00:06:50En même temps, quand on voit ce que risque quelqu'un qui fait un refus d'obtempérer,
00:06:54et je ne parle pas du cas où c'est mortel comme là c'était le cas à Mojin,
00:06:58je crois que c'est deux ans de prison et 15 000 euros d'amende.
00:07:01C'est ça la vie d'un homme ? Ça vaut ça ?
00:07:03C'est ça.
00:07:04Moi, je ne me trompe pas.
00:07:05Ça peut être 7 ans de prison et beaucoup plus si c'est un refus d'obtempérer aggravé.
00:07:09Parce qu'il y a deux cadres juridiques.
00:07:11Mais le problème, tout ça va se décanter.
00:07:15Je crois qu'il faut...
00:07:16Ça ne se décante pas.
00:07:17Que cette personne...
00:07:18En l'occurrence, il risque la perpétuité, j'ai vu l'effet.
00:07:21Parce qu'on a, effectivement, la qualification qui meurtre.
00:07:26Sur personne dépositaire de l'autorité publique,
00:07:28ce qui est un facteur aggravant,
00:07:29et donc il risque la perpétuité et non pas 30 ans de prison.
00:07:31Uniquement parce que c'est un gendarme, on est d'accord.
00:07:33Ça aurait été un quidam.
00:07:34C'est un homicide volontaire.
00:07:36Mais aggravé par le fait que c'est une personne dépositaire de l'autorité publique.
00:07:39Oui, c'est ça.
00:07:40C'est 30 ans pour meurtre et sur PDAP, ça augmente la perpétuité.
00:07:42PDAP, c'est dans le jargon...
00:07:43Personne dépositaire de l'autorité publique.
00:07:45Voilà, effectivement.
00:07:46Un dernier mot, monsieur le commissaire ?
00:07:48Moi, le problème numéro un, c'est les multi-réitérants.
00:07:53Ceux qui commettent beaucoup d'infractions sans avoir été jugés.
00:07:57Comment fait-on ?
00:07:58La justice semble embourbée.
00:08:00Si, à l'avance, on n'a pas une garde de triage pour les identifier
00:08:04et, à un moment donné, les déférer devant la justice
00:08:08et faire en sorte qu'on réforme l'application des peines,
00:08:12la prison ferme doit être de la prison ferme.
00:08:14Le langage judiciaire doit redevenir lisible.
00:08:17Aujourd'hui, il ne l'est pas.
00:08:18Je souscris à 100%.
00:08:19Sandra Buisson, j'aimerais juste voir avec vous le profil de cet homme
00:08:21qui a provoqué la mort de ce gendarme.
00:08:24Qui est-il ?
00:08:25Est-ce que l'on connaît, encore une fois, son passé judiciaire ?
00:08:28Oui, lourd passé judiciaire déjà à son actif.
00:08:31Cet homme a 39 ans et il est connu de la police et de la justice
00:08:35puisqu'il a été condamné à dix reprises en justice
00:08:38pour des faits principalement d'atteinte aux personnes.
00:08:41Il y a trois faits de violence qui lui ont été reprochés.
00:08:43Puis des infractions à la circulation routière,
00:08:46des luttes de fuite en 2012, une conduite sans permis en 2014
00:08:49et même l'an dernier, il conduisait après avoir consommé de l'alcool.
00:08:54C'est d'ailleurs ce qui lui est également reproché
00:08:57parce qu'il a été interpellé ce matin en état d'ébriété.
00:09:01Donc l'enquête devra déterminer si au moment des faits...
00:09:04Il a été interpellé ce matin, donc mercredi matin ?
00:09:06Oui.
00:09:07L'effet est remontant à lundi soir, c'est ça ?
00:09:09Non, on est...
00:09:10On est mardi.
00:09:11Il a été interpellé cette nuit pour les faits d'hier soir.
00:09:14Donc est-ce que l'alcool qu'il avait dans le sang
00:09:16est le résultat de son état d'alcoolisation au moment des faits
00:09:19ou est-ce qu'il s'est alcoolisé après les faits ?
00:09:21Ce qui devra déterminer l'enquête.
00:09:23Il est un Capverdien, je crois ?
00:09:25Un Capverdien, donc étranger en situation régulière.
00:09:28Il a, vous l'avez dit, le permis de conduire.
00:09:31Il a une carte de séjour provisoire de 4 ans, selon nos informations,
00:09:34qui courait jusqu'à janvier 2026.
00:09:37Et puis un dernier point pour préciser
00:09:39que son véhicule a été retrouvé dans un box à Vallory,
00:09:42c'est qu'il y a une trace d'impact sur la carrosserie.
00:09:45Malheureusement, la trace de ce gendarme qui a été tué, Eric Nolot.
00:09:48On a là vraiment le scénario terrible,
00:09:50chronique d'une mort annoncée, en fait.
00:09:53Un multirécidiviste que la justice n'arrive pas à stopper
00:09:57et qui finit par faucher un gendarme.
00:09:59Même si, heureusement, ça ne se termine pas toujours
00:10:01de manière aussi tragique.
00:10:02Les refus de tempérer, c'est des milliers et des milliers de cas chaque année.
00:10:05C'est un fléau.
00:10:06C'est devenu un véritable fléau.
00:10:08Alors, pour deux raisons.
00:10:09D'abord, parce qu'en effet, les sanctions ne sont pas assez sévères,
00:10:11du moins à mon sens.
00:10:13Et puis, il y a un discours très indulgent qui s'est développé.
00:10:16On a l'impression qu'un policier ou un gendarme
00:10:19qui vous demande de vous arrêter,
00:10:21c'est une preuve de trop d'autorité, d'un excès d'autorité.
00:10:23Et que celui qui refuse de s'arrêter, c'est un petit ange,
00:10:26pour reprendre une expression qui avait été utilisée
00:10:28dans un autre refus de tempérer tout aussi tragique.
00:10:31Mais à la base, vu le pédigré qui vient de nous être indiqué,
00:10:35que cet homme dispose encore d'un permis de conduire
00:10:37ou qui lui a été restitué, c'est absolument incompréhensible.
00:10:40C'est-à-dire que...
00:10:41C'est pour moi un permis de tuer qu'on lui a donné.
00:10:43Absolument.
00:10:44Et la société, il me semble que l'un des premiers devoirs de la société,
00:10:47c'est de protéger ceux qui la protègent,
00:10:49c'est-à-dire les policiers et les gendarmes.
00:10:50Et l'une des mesures les plus urgentes,
00:10:52ce serait de mettre hors d'état de nuire et de conduire ce genre d'individus.
00:10:56Alors, on va vous passer la parole.
00:10:58Je voudrais juste qu'on écoute l'adjudant Jérôme Juel,
00:11:01qui est un collègue du gendarme tué, qui a réagi au micro de scène.
00:11:04Vous écoutez-le.
00:11:06On sait que le risque est toujours présent sur chaque contrôle,
00:11:11parce que nous, quand on arrête un véhicule,
00:11:13on ne sait pas à qui on a affaire.
00:11:15Autant on va tomber sur une mère de famille,
00:11:17quelqu'un qui ne va se poser aucun problème,
00:11:20autant on peut tomber sur un délinquant routier
00:11:22et donc avoir ce genre d'attitude.
00:11:26C'est des scènes qu'on a malheureusement déjà tous vécues.
00:11:28Moi, ça fait 28 ans que je fais ce métier,
00:11:30ça fait 28 ans que je suis confronté quand même à ce genre d'événements.
00:11:34Là, malheureusement, on perd un camarade.
00:11:36Bien sûr qu'on y pense et on y pensera encore plus,
00:11:39puisqu'aujourd'hui, Eric n'est pas là et ne sera plus là
00:11:42et a perdu malheureusement la vie sur un contrôle.
00:11:45Donc forcément, on y pense,
00:11:46puisque ça aurait pu être très bien être moi,
00:11:48j'aurais pu être exactement à sa place,
00:11:50j'aurais peut-être même dû y être.
00:11:51Ce gendarme qui est un camarade, comme vous l'avez rappelé, Louis,
00:11:54parce qu'entre gendarmes, on dit camarade,
00:11:56et entre policiers, c'est collègues, c'est ça ?
00:11:57Oui, les gendarmes, on préfère qu'on les appelle camarades.
00:12:00Ce n'est pas de connotation politique là-dedans ?
00:12:02Non, non, c'est la camaraderie militaire.
00:12:04D'accord.
00:12:05Pareil, vous partagez notre sentiment sur le fait que les peines,
00:12:07elles ne sont pas à la hauteur des faits.
00:12:09Moi, ce qui me frappe, c'est que cette personne bénéficiait
00:12:11d'un titre de séjour provisoire d'une durée de 4 ans.
00:12:14Et donc, ça veut dire que c'est une personne, on vous l'avait dit,
00:12:16d'origine étrangère, qui a bénéficié de la protection de la France
00:12:19pendant 4 ans.
00:12:20Et pendant ces 4 ans, 10 condamnations au pénal,
00:12:23et à aucun moment, on lui a retiré son titre de séjour,
00:12:26à aucun moment, on n'a expulsé cette personne.
00:12:28Alors qu'on pouvait le faire ?
00:12:29Alors que l'État français avait la possibilité de le faire ou pas ?
00:12:33En réalité, oui.
00:12:35Je vous pose la question.
00:12:36C'est tout à fait possible, mais après, il y a des recours.
00:12:39Ça demande une force de titan,
00:12:40parce que devant les tribunaux administratifs,
00:12:42c'est toujours très compliqué.
00:12:43Mais je trouve que c'est un symptôme
00:12:45d'un des énormes problèmes de ce pays.
00:12:47Cette personne, en réalité, ça fait bien longtemps
00:12:49qu'elle aurait dû quitter le territoire français.
00:12:51Il y a beaucoup de pays dans lesquels,
00:12:53avant 10 condamnations pénales, vous êtes expulsé.
00:12:56J'entends, il y a ce problème-là.
00:12:58Mais il y a le problème de la réponse pénale.
00:13:00Et il y a le fait qu'on n'hésite plus à rouler
00:13:02sur un policier ou un gendarme.
00:13:03Parce que ça ne coûte pas cher, en réalité.
00:13:05Je suis d'accord, mais en fait, le profil est caricatural.
00:13:08Il est caricatural parce qu'il y a des dysfonctionnements en amont.
00:13:11Et en amont, on aurait pu...
00:13:13Objectivement, ce gendarme aurait pu ne pas être tué.
00:13:16Mais évidemment.
00:13:17Sainte-Brina Medjèmeur, qu'est-ce que vous en pensez ?
00:13:19C'est un problème multifactoriel, effectivement.
00:13:21Il y a la question de la disqualification
00:13:23de l'autorité dans notre société.
00:13:24Mais ça, c'est toute une histoire,
00:13:26au sens propre comme au sens figuré.
00:13:28Il y a le problème des effectifs
00:13:30ou des crédits, en tout cas, alloués à la justice.
00:13:32Je rappelle que l'Europe, en tout cas la France,
00:13:34est le plus mauvais élève au sein de l'Union européenne.
00:13:37Notre budget par habitant est de 70 euros.
00:13:39En Allemagne, il est de 140, par exemple.
00:13:41Il y a les démissions des gendarmes
00:13:45et des policiers nationaux,
00:13:47qui est assez criante.
00:13:49Il y a un rapport de la Cour des comptes, en 2022,
00:13:51qui le montre bien.
00:13:52Il y a cette question de l'intégration culturelle ratée
00:13:55et de l'impunité administrative
00:13:59par rapport à ce type de délinquant.
00:14:01Il y a évidemment la réponse pénale,
00:14:04qui doit être exemplaire.
00:14:06Malheureusement, comme disait M. le Commissaire,
00:14:08ce sont effectivement des défaits divers.
00:14:10Il y a une habituation collective
00:14:12à ce qu'aujourd'hui, nos forces de l'ordre
00:14:14risquent de mourir pour un simple refus.
00:14:16Ils sont des cibles habillées en bleu,
00:14:18qu'ils soient sur la route, etc.
00:14:20Moi, je pense que l'histoire de la nationalité...
00:14:22Un voyou français aurait fait la même chose.
00:14:24Non, mais bien sûr.
00:14:26Malheureusement, c'est connexe.
00:14:28Le sujet, c'est qu'on ne respecte pas
00:14:30l'autorité d'un autre pays pour s'arrêter
00:14:32à un contrôle routier et juste obtempérer
00:14:34un gendarme, on demande de s'arrêter, Rachel.
00:14:36On était dans la séquence Jeux olympiques.
00:14:38On va aborder la séquence paralympique.
00:14:40On a vu, en fait, notre lien
00:14:42aux forces de l'ordre,
00:14:44aux policiers, aux gendarmes.
00:14:46Il est peut-être temps que l'on dise
00:14:48aux forces de police,
00:14:50à ceux qui nous maintiennent l'ordre
00:14:52et la paix, qu'on les aime.
00:14:54Et peut-être, justement,
00:14:56on parlait d'amour tout à l'heure,
00:14:58peut-être la meilleure preuve d'amour,
00:15:00ce serait de faire des lois
00:15:02à la hauteur de la protection qu'ils méritent
00:15:04pour faire leur métier et pour nous protéger.
00:15:06Et puis rappeler, par rapport
00:15:08à l'autorité et à l'ordre,
00:15:10que dans un pays civilisé,
00:15:12il y a des lois, il y a des règles.
00:15:14Parce qu'aujourd'hui, on sent bien
00:15:16qu'il y a une guerre qui est menée
00:15:18contre le droit,
00:15:20contre le fondement
00:15:22de notre société. On a entendu parler,
00:15:24alors là, depuis le 7 octobre,
00:15:26pardon, mais une vie égale une vie.
00:15:28Là, on voit bien que par rapport
00:15:30aux forces de l'ordre, dès qu'elles ont
00:15:32un uniforme, elles sont maltraitées.
00:15:34– Et quand vous dites une guerre,
00:15:36elle est menée par qui, pour vous,
00:15:38dans notre société aujourd'hui ?
00:15:40– Elle est menée par des idéologies,
00:15:42notamment du côté de l'extrême-gauche.
00:15:44– Qui servent de prétexte aux voyous.
00:15:46– Ah, totalement. Et surtout,
00:15:48qui instrumentalisent les droits de l'homme
00:15:50pour semer le chaos
00:15:52et pour faire en sorte que toutes les lois
00:15:54soient disqualifiées.
00:15:56– Éric, je vous vois acquiescer.
00:15:58J'ai toujours été fasciné par les voyous.
00:16:00Mais ça remonte à très très longtemps.
00:16:02Regardez ce qui s'est passé
00:16:04avec l'affaire César et Battisti,
00:16:06qui était absolument incroyable.
00:16:08Je parle de l'extrême-gauche française.
00:16:10Vous aviez la gauche italienne qui disait
00:16:12mais qu'est-ce que vous racontez ?
00:16:14Battisti est un tueur en froid,
00:16:16il a tué des gens, il en a laissé d'autres
00:16:18sur des fauteuils roulants.
00:16:20Et les Français, vous expliquez,
00:16:22l'extrême-gauche française,
00:16:24pas du tout, c'est une victime politique,
00:16:26elle est en prison en Italie.
00:16:28Il y a cette fascination pour les voyous.
00:16:30Et puis surtout, on parle de la contestation
00:16:32de l'autorité des policiers et des gendarmes,
00:16:34mais c'est la contestation de l'autorité en général.
00:16:36L'autorité du professeur, l'autorité du juge,
00:16:38l'autorité du policier, c'est un problème global évidemment.
00:16:40– Et qui coûte cher aux professeurs aussi.
00:16:42On a eu des expériences dramatiques ces derniers mois.
00:16:44Quand on regarde le profil de ceux
00:16:46qui font des reprises octopérées, Frédéric Clos,
00:16:48c'est absolument frappant.
00:16:50On a un sujet, qu'on verra tout à l'heure,
00:16:52de Mathieu Devesse.
00:16:54Bref, et 75% en moins de 30 ans.
00:16:56Alors ça, ce chiffre-là,
00:16:58moi je le trouve absolument terrible.
00:17:00Parce que ça veut dire que ce sont des jeunes
00:17:02qui ne respectent aucune loi,
00:17:04qui n'ont pas reçu d'éducation
00:17:06ou qui se fichent complètement des règles
00:17:08de notre société ?
00:17:10– Non, ça peut être tout ça à la fois.
00:17:12En tout cas, c'est clair qu'il n'y a aucune appropriation
00:17:14de nos valeurs communes,
00:17:16que ce soit les valeurs républicaines
00:17:18et les valeurs nationales, parce qu'il faut parler des deux,
00:17:20la nation et la république.
00:17:22Là, en l'espèce, c'était un Cap-Verdien
00:17:24et c'est absolument choquant.
00:17:26Moi, ce qui me choque,
00:17:28c'est que la justice
00:17:30est déjà passée.
00:17:32Mais il faut s'intéresser sur
00:17:34pourquoi les peines n'ont pas été
00:17:36exécutées, pourquoi les peines n'ont pas été
00:17:38dissuasives. Parce qu'une peine,
00:17:40ça sert à ça. Il y a une dimension de réinsertion,
00:17:42il y a une dimension éducative,
00:17:44mais il y a une dimension d'exemplarité
00:17:46et de dissuasion. On a détruit
00:17:48au fil des ans la dissuasion judiciaire.
00:17:50Là, vous parliez d'idéologies
00:17:52un peu permissives,
00:17:54qui ont fragmenté tous les murs
00:17:56fondateurs de la société, à tel point
00:17:58qu'aujourd'hui, ça se retourne contre
00:18:00les professeurs, même dans les écoles,
00:18:02par exemple.
00:18:04Certains d'entre eux, à un moment donné,
00:18:06avaient été, peut-être,
00:18:08une partie d'entre eux, un peu ambigu
00:18:10il y a une dizaine d'années, aujourd'hui,
00:18:12entre le terrorisme, le meurtre
00:18:14de Samuel Paty,
00:18:16le professeur Bernard,
00:18:18et aujourd'hui,
00:18:20la contestation de l'autorité dans les classes
00:18:22même. Aujourd'hui,
00:18:24le thème de l'autorité, il faut
00:18:26arrêter de dire que c'est l'autoritarisme.
00:18:28Le thème de la sécurité, il faut arrêter de dire
00:18:30que c'est du sécuritaire, et essayer
00:18:32de disqualifier politiquement et moralement
00:18:34les personnes qui évoquent
00:18:36ce thème-là. La sécurité,
00:18:38c'est une valeur de droite
00:18:40comme de gauche. Je crois que d'ailleurs,
00:18:42Léon Blum, Jean Jaurès, se seraient retournés
00:18:44dans leur tombe, s'ils entendaient
00:18:46des prises de position politique
00:18:48de certains de nos hommes
00:18:50politiques aujourd'hui. La sécurité,
00:18:52c'est même le bien
00:18:54et le droit le plus précieux
00:18:56pour ceux qui en ont le moins
00:18:58et les plus défavorisés, notamment dans nos
00:19:00quartiers populaires. Et on a abandonné
00:19:02cette prétention à leur donner de la sécurité.
00:19:04Ce qui ne va pas dans cette affaire,
00:19:06encore une fois, qui est terriblement
00:19:08dramatique, parce que ce n'est pas désincarné,
00:19:10on parle de la mort d'une personne,
00:19:12un être humain, un père,
00:19:14un serviteur de l'Etat, etc.
00:19:16Ce qui ne va pas,
00:19:18et ce n'est pas une attaque de ma part au niveau de la justice,
00:19:20c'est un problème
00:19:22de législation. Qu'est-ce qui se passe ?
00:19:24Pourquoi des gens se permettent
00:19:26de récidiver
00:19:28en permanence ? Qu'est-ce qui se passe ?
00:19:30Qu'est-ce qui fait qu'ils sont désinhibés ?
00:19:32Qu'est-ce qui fait qu'ils n'ont plus peur ?
00:19:34Qu'est-ce qui fait qu'ils font du mal à la société ?
00:19:36Et pourquoi ce système ne marche pas
00:19:38quand on a des multiréitérants ?
00:19:40Là aussi, dans n'importe quel pays
00:19:42au monde, à un moment donné,
00:19:44on dit stop.
00:19:46Et là, on ne dit pas stop, parce que
00:19:48les peines de prison, bien souvent,
00:19:50trop d'entre elles ne sont pas exécutées,
00:19:52ou elles bénéficient d'un système
00:19:54d'aménagement des peines qui est unique
00:19:56en Europe, et qui fait que
00:19:58ce que le juge du siège
00:20:00décide publiquement au nom du peuple
00:20:02français, une journée après,
00:20:04le juge d'application des peines va
00:20:06parfois le démolir et l'aménager.
00:20:08Et ce n'est ni profitable à la société,
00:20:10ni profitable aux victimes,
00:20:12c'est même une injure, et c'est même pas profitable
00:20:14aux auteurs.
00:20:16Ils connaissent très bien les mailles du filet, les auteurs.
00:20:18Juste avant de refermer la page sécurité,
00:20:20j'aimerais qu'on s'intéresse à un autre
00:20:22multirécidiviste qui est âgé de 17 ans
00:20:24cette fois-ci, ça se passe à Nantes,
00:20:26il a été arrêté trois fois en une semaine pour cambriolage.
00:20:28On fait le point avec Mathieu Dewez et Aminata Dem,
00:20:30et on en parle ensuite.
00:20:32Selon nos confrères du Figaro,
00:20:34à Nantes, un jeune cambrioleur
00:20:36de 17 ans a été arrêté trois fois
00:20:38en une semaine seulement.
00:20:40Entouré à chaque reprise de complices différents,
00:20:42le jeune homme avait été arrêté une première fois
00:20:44le week-end du 17 août pour un vol
00:20:46par effraction, puis quelques jours plus tard
00:20:48pour des faits similaires sur une péniche.
00:20:50A chaque fois, le suspect a été
00:20:52libéré de garde à vue, en écopant
00:20:54de convocation à une audience au tribunal
00:20:56correctionnel de Nantes. Pour ce syndicat
00:20:58policier, il y a urgence.
00:21:00Quand vous avez 100% d'augmentation
00:21:02des mineures mises en cause
00:21:04en 30 ans, c'est qu'il y a un réel problème
00:21:06sociétal. Il y a une
00:21:08déresponsabilisation parentale.
00:21:10Que font les parents ?
00:21:12Pour éviter les récidives de mineurs
00:21:14délinquants, le syndicat ne voit qu'une seule
00:21:16solution. L'abaissement de la responsabilité
00:21:18pénale à 16 ans
00:21:20contre 18 actuellement.
00:21:22Parce qu'on considère à 16 ans
00:21:24qu'on est responsable de ses actes. On distingue
00:21:26bien ce qui
00:21:28est le mal
00:21:30et de ce qui est le bien.
00:21:32En avril dernier, le premier ministre démissionnaire
00:21:34Gabriel Attal avait affirmé vouloir instaurer
00:21:36la comparution immédiate pour les mineurs
00:21:38délinquants. Un projet qu'il souhaite
00:21:40introduire avant la fin de l'année.
00:21:42Voilà pour ce qui s'est passé à Nantes.
00:21:44C'est un tout en fait. Les petits voient les
00:21:46grands qui ne respectent pas l'autorité et la loi
00:21:48et c'est une espèce de cercle vicieux.
00:21:50Surtout que le débat sur la responsabilité
00:21:52pénale, c'est un peu surréaliste parce qu'à
00:21:5417 ans, on sait que cambrioler c'est mal.
00:21:56Il est tout à fait conscient de ses actes.
00:21:58Je ne vois pas où serait la difficulté.
00:22:00Ce qui est aussi impressionnant, c'est que ces
00:22:02années d'hiver touchent de plus en plus des
00:22:04villes qui ne semblaient pas ou peu concernées.
00:22:06On parlait de la délinquance à Paris,
00:22:08à Marseille, à Lyon, dans les grandes villes.
00:22:10Et là, c'est des villes comme Nantes
00:22:12qui étaient associées à une certaine douceur de vie.
00:22:14Bien sûr qu'il se passait des choses.
00:22:16Nantes a beaucoup changé.
00:22:18C'est une maladie qui est en train de gangréner
00:22:20le pays entier. Il n'y a plus de zones
00:22:22un peu épargnées. Nantes, c'était une
00:22:24certaine douceur de vivre à un moment. Je sais que ça remonte
00:22:26à un moment au livre de Julien Gracq sur
00:22:28Nantes qui ne rajeunit pas. Mais là,
00:22:30apparemment, on a l'impression que plus personne n'est à l'abri.
00:22:32Et ça demande des mesures. Ça demande
00:22:34qu'on change notre politique de répression.
00:22:36Mais là, on n'est pas prêts de changer de braquet
00:22:38puisqu'on n'a pas de gouvernement
00:22:40actif, je dirais.
00:22:42Tout ce qui avait été
00:22:44initié, ce qui avait été voulu par Gabriel Attal
00:22:46globalement était assez peu suivi
00:22:48par Eric Dupond-Moretti sur ce sujet
00:22:50puisqu'il y avait des réticences
00:22:52en interne. C'est vrai qu'avec un gouvernement
00:22:54qui attend d'être
00:22:56remplacé, de toute façon, il ne faut pas attendre
00:22:58grand-chose de la part du
00:23:00législateur et de l'exécutif.
00:23:02Sandra Buisson, il y a pas mal de textes
00:23:04qui sont encore à l'arrêt, qui vont être
00:23:06peut-être remaniés,
00:23:08remodelés. Ce qu'il y a surtout, c'est une mission
00:23:10de l'Assemblée nationale qui
00:23:12a rendu ses conclusions au
00:23:14printemps et qui avait fait un certain nombre
00:23:16de propositions avec
00:23:18des propositions très concrètes. Développer
00:23:20des herbes télécommandées, réfléchir à utiliser
00:23:22des balises aimantées. Et puis que les magistrats
00:23:24fassent des stages avec les forces de l'ordre sur la
00:23:26voie publique, créer des magistrats référents
00:23:28sur l'usage des armes par les
00:23:30forces de l'ordre. Tout ça est resté
00:23:32pendant, de la même manière que
00:23:34de l'autre côté de la commission sénatoriale
00:23:36sur les drogues. Eh bien, toutes les propositions
00:23:38et les annonces faites par Éric Dupond-Moretti
00:23:40sont maintenant soumises
00:23:42au futur gouvernement. Cette
00:23:44mission, il faut noter tout de même que
00:23:46les rapporteurs avaient conclu
00:23:48qu'il n'y avait pas besoin de sanctionner plus durement
00:23:50ces infractions parce que le cadre était le bon
00:23:52et qu'ils estimaient que la hausse des refus d'obtempérer
00:23:54n'était pas liée à un laxisme judiciaire.
00:23:56Parce qu'il y a une véritable hausse des refus d'obtempérer.
00:23:58C'est exponentiel. Il y a eu une hausse
00:24:00jusqu'en 2022 et ensuite
00:24:02il y a eu une légère baisse. C'est ce que disait
00:24:04le rapport. Mais une augmentation des refus d'obtempérer
00:24:06aggravée. Augmentation très nette en
00:24:0810 ans entre 2012 et 2022.
00:24:10Simple et aggravée, effectivement. En revanche, les députés
00:24:12constatent une légère baisse entre 2022 et 2023.
00:24:14Sabrina, vous vouliez rajouter quelque chose, Rachel ?
00:24:16Oui, en fait
00:24:18c'est encore une fois la même
00:24:20problématique que le sujet précédent,
00:24:22c'est-à-dire l'application de la peine
00:24:24mais en même temps, il faut que
00:24:26la peine soit, et tous les pédopsychiatres
00:24:28parce que là on parle en l'espèce d'un mineur,
00:24:30il faut ce fameux mécanisme
00:24:32de la butée et pas attendre comme le code
00:24:34de justice pénale des mineurs le prévoit, entre
00:24:366 à 9 mois, au moment
00:24:38où l'abolition du discernement
00:24:40est prononcée.
00:24:44Donc il faut encore une fois des peines
00:24:46très courtes et très vite
00:24:48pour éviter ce fameux sentiment d'impunité
00:24:50qui gangrène cette société
00:24:52qui devient de plus en plus malade
00:24:54avec une violence clinique qui est de plus en plus
00:24:56proéminente dans la société.
00:24:58Un autre point commun entre tous les sujets
00:25:00que nous évoquons, c'est la culture du déni quand même.
00:25:02Parce que vous avez, devant la réalité
00:25:04et devant la répétition
00:25:06quand même des faits, il y a toujours le même discours
00:25:08de déni, il faut que rien ne change parce qu'en fait
00:25:10tout est sous contrôle. Ben non, moi j'ai l'impression
00:25:12que tout devient hors de contrôle.
00:25:14Et je ne pense pas être le seul à éprouver cela.
00:25:16Frédéric Clos, vous pensez la même chose ?
00:25:18Je pense surtout que,
00:25:20prenons le cas de Nantes,
00:25:22on ne n'est pas délinquant.
00:25:24Donc on le devient. Lorsqu'on fait un enfant,
00:25:26on a une responsabilité éducative.
00:25:28Je ne parle pas de parents
00:25:30qui sont défaillants
00:25:32pour des raisons indépendantes
00:25:34de leur volonté.
00:25:36Il y a beaucoup de parents qui sont complices
00:25:38ou qui n'éduquent pas leurs enfants
00:25:40et ça aboutit, alors que ces enfants sont mineurs
00:25:42et commettent des actes graves,
00:25:44au fait que ces enfants vont commettre des actes
00:25:46traumatisants, des atteintes aux personnes,
00:25:48des meurtres. Un cambriolage, c'est profondément
00:25:50traumatisant. On a l'impression
00:25:52que c'est banal. Moi, combien de fois
00:25:54j'ai vu des victimes de cambriolage dans ma carrière,
00:25:56des années après,
00:25:58qui ne vivent plus, qui ont peur,
00:26:00qui sont psychiquement démolis, etc.
00:26:02C'est un viol de votre intimité.
00:26:04Alors, qu'est-ce que je veux dire par là ?
00:26:06Je veux dire qu'il y a des textes
00:26:08qui ne sont jamais appliqués. Là aussi, peut-être par
00:26:10idéologie, on ne veut pas aller chercher la responsabilité
00:26:12pénale des parents. Il y a des textes,
00:26:14l'article 222, 17
00:26:16du Code pénal sur la responsabilité
00:26:18des parents en cas de carence éducative.
00:26:20Il faut les faire appliquer.
00:26:22On ne peut pas dire, non,
00:26:24on ne va pas pénaliser les parents, les pauvres parents
00:26:26et les victimes. Et dans notre droit,
00:26:28le problème numéro un, c'est
00:26:30que la victime, ce n'est pas des propos
00:26:32d'émagogue ou café de commerce, elle n'existe pas.
00:26:34Lorsque vous allez dans un commissariat,
00:26:36l'auteur, tout de suite, il faut qu'il ait un avocat,
00:26:38si l'avocat ne vient pas dans les délais, etc.
00:26:40Par contre, la victime, pas d'avocat,
00:26:42elle ne peut pas faire appel,
00:26:44elle n'existe pas, elle est invisibilisée,
00:26:46elle n'a pas le soutien
00:26:48psychologique et juridique qu'elle devrait avoir.
00:26:50C'est ça qui est scandaleux, c'est une forme
00:26:52d'inversion de valeur.
00:26:54Vous avez raison. Rachel, un dernier mot ?
00:26:56Par rapport à ce que vous disiez sur l'aspect,
00:26:58le martèlement sur le sécuritaire,
00:27:00sécuritaire pour disqualifier au fond la loi,
00:27:02c'est aussi de rappeler
00:27:04et peut-être avoir une dimension
00:27:06pédagogique là-dessus, le fait que
00:27:08cet enfant,
00:27:10sur le cas de Nantes,
00:27:12avec 17 ans,
00:27:14qui commet
00:27:16trois cambriolages en une semaine,
00:27:18il faut peut-être le protéger aussi
00:27:20de lui-même, c'est-à-dire qu'une peine
00:27:22peut protéger l'enfant de lui-même,
00:27:24le jeune homme en devenir en tout cas,
00:27:26pour que sa vie ne soit pas un éternel
00:27:28recommencement dans ses formes.
00:27:30On essaiera de suivre
00:27:32le parcours de ce jeune homme,
00:27:34d'en savoir un peu plus
00:27:36sur son suivi judiciaire. Petite pause,
00:27:38on se retrouve dans un instant dans Pöncheng.
00:27:40On va évoquer l'émotion après
00:27:42l'attentat contre une synagogue à la Grande Motte,
00:27:44il y a une manifestation ce soir à Montpellier,
00:27:46et puis Israël aussi avec la libération
00:27:48d'un otage dans les tunnels de Gaza. A tout de suite.
00:27:5617h30, on se retrouve en direct
00:27:58dans Pöncheng, d'abord le rappel des titres de l'actualité
00:28:00avec Félicité Kindoki.
00:28:04Le chauffard suspecté d'avoir
00:28:06tué le gendarme hier soir
00:28:08lors d'un refus d'obtempérer à Mougins
00:28:10dans les Alpes-Maritimes a été interpellé
00:28:12cette nuit à Cannes alors qu'il était
00:28:14alcoolisé sur la voie publique. Il s'agit
00:28:16d'un Capverdien déjà connu
00:28:18de la justice pour divers faits de violence,
00:28:20de conduite sans permis ou sous emprise
00:28:22d'alcool et délit de fuite.
00:28:24La ministre de l'Éducation nationale des missionnaires
00:28:26Nicole Belloubet a présenté
00:28:28les grands axes de la rentrée scolaire,
00:28:30parmi eux les nouvelles évaluations nationales
00:28:32en CE2 et CM2, désormais
00:28:34généralisées aux primaires. En réaction,
00:28:36trois syndicats enseignants
00:28:38appellent à la grève le 10 septembre prochain
00:28:40pour dénoncer cette généralisation des évaluations.
00:28:42Et puis l'Ukraine continue
00:28:44de gagner du terrain en Russie.
00:28:46Le commandant en chef affirme contrôler
00:28:48100 localités et plus de 1000 m2
00:28:50dans la région frontalière
00:28:52russe de course. 594
00:28:54soldats russes y ont été capturés
00:28:56depuis le début de son offensive il y a 3 semaines.
00:28:58L'Agence internationale de l'énergie atomique
00:29:00a sonné l'alarme sur le danger
00:29:02posé par la proximité de la centrale nucléaire
00:29:04de course dans les échanges de frappes.
00:29:06Merci beaucoup, félicité.
00:29:08On parlera de l'éducation nationale dans un instant.
00:29:10On va tout de suite prendre la direction de Montpellier
00:29:12où nous attend Jonathan Arfi. Bonsoir,
00:29:14vous êtes le président du CRIF. Evidemment,
00:29:16beaucoup d'émotions après l'attentat contre une synagogue
00:29:18samedi à la Grande Motte.
00:29:20Il y a un rassemblement tout à l'heure
00:29:22à Montpellier.
00:29:24C'est une émotion qui
00:29:26vraiment a saisi, je trouve,
00:29:28les citoyens français dans leur ensemble
00:29:30pour cette agression contre la communauté juive.
00:29:32Vous l'avez ressenti, ça ?
00:29:36Oui, sur place, on sent qu'il y a eu une émotion
00:29:38qui est partagée par l'ensemble des héroltels,
00:29:40l'ensemble des montpellierins
00:29:42qui sentent que ce qui s'est passé
00:29:44à la Grande Motte est évidemment une menace contre les juifs
00:29:46mais pas seulement. Comme souvent,
00:29:48l'antisémitisme est un marqueur, un des maux
00:29:50de la société française.
00:29:52Ce qui s'est passé samedi matin, c'était la
00:29:54volonté de tuer des juifs, certes,
00:29:56mais c'était aussi le marqueur
00:29:58d'une société qui va mal et il y a
00:30:00la volonté peut-être de se retrouver avec un message
00:30:02de fraternité, un message aussi de lucidité
00:30:04contre la haine d'Israël,
00:30:06contre l'islamisme, contre les dérives
00:30:08antisémites qui engrainent notre société.
00:30:10Gérald Darmanin, le ministre
00:30:12de l'Intérieur, a pointé du doigt
00:30:14les propos de certains hommes politiques, notamment de
00:30:16l'extrême-gauche, qui alimentent
00:30:18encore une fois l'antisémitisme. Vous faites la même analyse,
00:30:20Jonathan Arfi ?
00:30:24Parfaitement, parce que ce qui s'est passé
00:30:26samedi matin, ce n'est pas simplement
00:30:28de la haine, si j'ose dire, contre les juifs au titre
00:30:30religieux, c'était bien
00:30:32de la haine d'Israël qui s'est
00:30:34tournée sur le dos
00:30:36et contre la vie de Français-Juifs
00:30:38en France. Ce qui
00:30:40nourrit ce climat depuis maintenant
00:30:4211 mois, depuis le 7 octobre
00:30:44dernier, ce sont des
00:30:46déclarations qui ont fait de la question
00:30:48palestinienne un slogan politique, qui ont
00:30:50mis la question de Gaza au cœur de
00:30:52la campagne, à la fois des
00:30:54européennes, puis des législatives, comme l'a fait
00:30:56la France Insoumise, comme l'ont fait un certain nombre de ces
00:30:58candidats, je pense à Rima Hassan,
00:31:00et évidemment à différentes déclarations de Jean-Luc Mélenchon.
00:31:02Ils portent donc une responsabilité
00:31:04dans le climat délétère
00:31:06qui s'est installé et qui
00:31:08a créé des raccourcis coupables chez
00:31:10un certain nombre d'esprits faibles, qui ont mis
00:31:12de fait une cible dans le dos des Juifs.
00:31:14Et vous croyez qu'il y a une concorde nationale
00:31:16qui peut quand même surgir
00:31:18sur les cendres
00:31:20de l'antisémitisme ?
00:31:24Concorde nationale,
00:31:26je ne sais pas, mais ce qui est certain, c'est qu'il y a besoin d'une
00:31:28mobilisation générale. Vous savez,
00:31:30depuis quelques années, il y a
00:31:32une mobilisation autour des questions de violences
00:31:34sexistes et sexuelles, et je m'en
00:31:36félicite. Nous avons besoin qu'il y ait de la même
00:31:38manière une prise de conscience forte autour
00:31:40de la question de l'antisémitisme,
00:31:42parce que ce qu'il se joue, ce n'est pas seulement
00:31:44le destin des Français Juifs, leur capacité
00:31:46à se projeter avec sérénité dans l'avenir
00:31:48en France, mais c'est plus largement
00:31:50notre capacité à vivre
00:31:52harmonieusement, tous ensemble, dans la société
00:31:54française, à lutter contre
00:31:56les maux qui nous rongent. Je pense à l'islamisme,
00:31:58je pense au complotisme,
00:32:00à toutes les haines qui gangrènent notre société.
00:32:02Donc il y a besoin que chaque citoyen
00:32:04considère qu'il a un rôle à jouer. L'État seul
00:32:06ne pourra pas le faire. Il y a besoin que
00:32:08chacun, à son niveau, s'érige contre l'antisémitisme
00:32:10quand il surgit dans son environnement.
00:32:12Jonathan Arfi, encore un mot de cette libération
00:32:14d'un otage. On a appris que Tsaïl avait réussi
00:32:16à libérer un homme
00:32:18qui était prisonnier depuis le
00:32:207 octobre. Il y a encore,
00:32:22selon vous, un espoir
00:32:24de libération de certains otages, retenus
00:32:26toujours par le Hamas ?
00:32:28Oui, il y a
00:32:30de l'espoir qu'ils soient libérés. La preuve
00:32:32au fur et à mesure, un certain nombre d'entre eux
00:32:34le sont. Mais ce que je veux dire, c'est que
00:32:36notre liberté à tous, dans nos
00:32:38démocraties où nous vivons, ne sera totale que
00:32:40lorsque tous ces otages seront libérés.
00:32:42Alors à chaque libération
00:32:44d'otages, nous nous rapprochons un peu plus de notre
00:32:46propre libération personnelle, d'une
00:32:48certaine manière. Vous savez,
00:32:50qui sauve une vie, sauve l'humanité ?
00:32:52Dit le Talmud. Et bien, quelque part,
00:32:54la vie de cet otage, un bédouin
00:32:56israélien, libéré aujourd'hui,
00:32:58démontre à quel point
00:33:00c'est une question universelle.
00:33:02Merci beaucoup Jonathan Arfi. Merci à Thibault Marcheteau
00:33:04qui est à vos côtés, à Montpellier
00:33:06pour ce rassemblement, après
00:33:08l'attentat contre la synagogue. On va
00:33:10s'intéresser à l'homme qui a été libéré
00:33:12à Gaza,
00:33:14avec ce sujet d'Audrey Bertheau. On en dévoile ensuite.
00:33:16Des premières images
00:33:18de Qahit Farhan Al-Qadi,
00:33:20sauvé ce mardi par l'armée israélienne.
00:33:22Cet homme de 52 ans
00:33:24est un bédouin du sud d'Israël,
00:33:26enlevé le 7 octobre,
00:33:28alors qu'il travaillait dans le kiboutz
00:33:30de Maghen, à proximité de la bande de Gaza.
00:33:32325 jours plus tard,
00:33:34il a été sauvé,
00:33:36lors d'une opération complexe dans le sud
00:33:38du territoire palestinien.
00:33:40C'est un Israélien de la ville de
00:33:42Raat. Il a 52 ans,
00:33:44il a 11 enfants, sa maman a 90 ans.
00:33:46Sa santé est actuellement
00:33:48bonne,
00:33:50d'après les premières analyses.
00:33:52Il y a toujours encore des analyses qui sont faites
00:33:54dans l'hôpital de Soroka.
00:33:56Qahit Farhan Al-Qadi
00:33:58a donc été
00:34:00libéré
00:34:02dans une opération
00:34:04extrêmement importante
00:34:06de l'armée israélienne
00:34:08et du Shin Bet,
00:34:10dans un tunnel, dans le sud
00:34:12de la bande de Gaza.
00:34:14Pour les familles d'otages, cette libération permet
00:34:16de garder espoir, malgré une attente
00:34:18interminable. Je parle avec beaucoup d'entre eux,
00:34:20c'est beaucoup
00:34:22d'espoir de pouvoir retrouver
00:34:24leur famille. Certains
00:34:26se demandent
00:34:28eux-mêmes
00:34:30si leur famille n'a pas
00:34:32été tuée, s'ils doivent récupérer
00:34:34des corps ou s'ils doivent
00:34:36faire un deuil, s'ils vont pouvoir
00:34:38les récupérer vivants. On espère
00:34:40que d'ailleurs,
00:34:42et c'est une épreuve qui dure depuis bientôt un an.
00:34:44Selon le collectif 7 octobre,
00:34:46108 personnes seraient toujours détenues
00:34:48dans la bande de Gaza.
00:34:50Maxime Pérez nous a rejoint ainsi, un correspondant
00:34:52de Proche-Orléans, un spécialiste des questions de défense.
00:34:54C'est important ce qui s'est passé aujourd'hui,
00:34:56le fait que ça libère un otage
00:34:58vivant qui était dans les tunnels.
00:35:00Absolument, c'est la première fois que l'armée israélienne
00:35:02parvient à libérer vivant
00:35:04un otage qu'elle retrouve
00:35:06à l'intérieur d'un tunnel. Il y a une semaine,
00:35:08six otages israéliens avaient été secourus
00:35:10d'un tunnel. En réalité, secourus,
00:35:12c'est un terme un petit peu
00:35:14qui ne correspond pas à la réalité puisqu'il s'agissait
00:35:16de corps d'otages israéliens,
00:35:18cinq d'entre eux d'ailleurs, et avaient été
00:35:20déclarés morts quelques semaines
00:35:22avant cette opération.
00:35:24C'est évidemment un succès. C'est un succès
00:35:26qui peut avoir son influence dans
00:35:28les négociations qui se jouent
00:35:30au coeur en ce moment. Il y a encore des négociations
00:35:32pour la libération des otages. Elles n'ont
00:35:34jamais été rompues. Elles n'ont jamais été arrêtées.
00:35:36La question est de savoir à quel moment le Hamas
00:35:38rentre ou pas sérieusement dans la partie.
00:35:40Il semble y être un peu plus rentré
00:35:42sérieusement ces dernières 48 heures.
00:35:44Mais les conditions
00:35:46que lui proposent à la fois les Américains
00:35:48et les Israéliens ne lui conviennent pas.
00:35:50Le problème, c'est qu'évidemment, à chaque fois qu'un otage
00:35:52est libéré, c'est un joker
00:35:54qu'on lui retire. Les otages
00:35:56israéliens, c'est le dernier
00:35:58gage de survie dans la bande de Gaza
00:36:00parce que pour Israël, il ne fait aucun
00:36:02doute qu'après cette guerre, il n'y aura plus
00:36:04de pouvoir exercé par le Hamas
00:36:06politique ou militaire dans l'enclave palestinienne.
00:36:08On a un décompte, Rachel Kahn,
00:36:10du nombre d'otages qui sont encore
00:36:12détenus. On parle d'une centaine.
00:36:14On ne sait pas, évidemment,
00:36:16combien sont vivants, combien sont morts.
00:36:18Malheureusement, il y a beaucoup de fouilles et
00:36:20d'inquiétude pour leurs proches.
00:36:22Évidemment, un flou, inquiétude.
00:36:24Moi, j'ai eu la chance
00:36:26de rencontrer
00:36:28une des mamans
00:36:30d'une jeune otage
00:36:32qui a été prise dès le 7 octobre.
00:36:36Et je pense que cette image-là,
00:36:38ça doit lui donner du baume au cœur aussi
00:36:40parce qu'au fond, il y a eu un engagement
00:36:42du cabinet de guerre
00:36:44de ramener les otages par rapport aux familles.
00:36:46On sait combien c'est difficile
00:36:48en Israël au niveau des opinions
00:36:50de cette démocratie, pas forcément
00:36:52avec Netanyahou, mais là, en l'occurrence,
00:36:54cet otage est libéré. Ça fait du bien
00:36:56aussi par rapport à l'opinion publique
00:36:58de se dire que Tzahal,
00:37:00le Shin Bet,
00:37:02libère tous les otages,
00:37:04quelles que soient leurs religions.
00:37:06Et là, en l'occurrence, les images que l'on voit le montrent bien.
00:37:08Et puis, ça fait du bien
00:37:10aussi parce que j'ai entendu que
00:37:12justement,
00:37:14ce Netanyahou
00:37:16a parlé à la famille
00:37:18de celui qui a été libéré. Donc ça aussi,
00:37:20ça permet...
00:37:22Il lui a souhaité la bienvenue.
00:37:24Exactement. Un nouveau souffle, ce qui n'était a priori
00:37:26pas gagné au regard
00:37:28de ses conditions politiques. Mais c'est vrai que
00:37:30cette attente, elle est insoutenable.
00:37:32On ne respire pas depuis le 7 octobre.
00:37:34Éric ?
00:37:36J'étais présent quand vous avez rencontré
00:37:38une des rencontres publiques
00:37:40avec cette mère d'otages. Et même,
00:37:42si on imagine, on est en pleine empathie avec eux,
00:37:44d'entendre cette femme,
00:37:46ça permettait de toucher vraiment ce qu'il y a d'effroyable
00:37:48dans cette attente, dans cette incertitude.
00:37:50Donc effectivement, pour ces gens-là,
00:37:52c'est un rayon d'espoir incroyable. On ne peut pas dire
00:37:54qu'on soit submergé par les bonnes nouvelles
00:37:56de la provenance d'Israël et de Gaza.
00:37:58Donc il faut accueillir ça avec tout l'enthousiasme
00:38:00requis. Après, ça ne change rien.
00:38:02Le drame de la guerre continue. Et pour faire le lien
00:38:04avec notre sujet précédent, le drame
00:38:06de l'antisémitisme en France, malheureusement,
00:38:08continue. Mais accueillons cette bonne nouvelle
00:38:10comme il se doit. Ça fait du bien.
00:38:12Sabrina, encore une fois, un tout petit
00:38:14espoir, mais quand même
00:38:16une peine et une
00:38:18attente interminables.
00:38:20C'est effectivement le grand décalage entre le
00:38:22soulagement et l'espoir que cela porte
00:38:24des otages libérés
00:38:26et en même temps, effectivement,
00:38:28cette débridation absolument abominable
00:38:30de l'antisémitisme partout
00:38:32en Europe. J'ai vu par exemple qu'en Italie,
00:38:34maintenant, ils veulent ficher les personnalités
00:38:36politiques. L'extrême-gauche
00:38:38veut dire tel ou tel citoyen italien
00:38:40et juif. Exactement.
00:38:42Il manque un traitement.
00:38:44Et on y est.
00:38:46C'est tellement ubuesque et abominable
00:38:48en même temps de se dire qu'en 2024,
00:38:50en Occident,
00:38:52dans des démocraties qui sont censées
00:38:54être sécularisées, individualisées,
00:38:56respecter toutes les croyances,
00:38:58respecter toutes les cultures, on en soit
00:39:00aujourd'hui à revenir en arrière,
00:39:02à assister à cette régression vers
00:39:04l'archaïque où le juif,
00:39:06c'est l'ennemi, c'est l'étranger,
00:39:08c'est la cible à abattre, c'est la victime
00:39:10expiatoire de toutes ces politiques,
00:39:12précisément d'extrême-gauche, puisque je ne vois pas
00:39:14l'extrême-droite aujourd'hui
00:39:16exalter l'antisémitisme partout
00:39:18en Europe. Et donc,
00:39:20finalement, le grand paradoxe,
00:39:22la grande frustration, c'est à la fois
00:39:24ce soulagement pour toutes ces familles,
00:39:26pour tout le peuple juif, pour tous
00:39:28les humanistes, les universalistes qui portent
00:39:30les lumières en eux
00:39:32et en même temps de voir que
00:39:34il y a des attentats
00:39:36dans des synagogues,
00:39:38il y a des enfants qui sont violés,
00:39:40une en tout cas, qui est violée parce qu'elle est
00:39:42juive, un homme qui est tabassé dans le 20ème
00:39:44parce qu'il porte une kippa, des gens
00:39:46qui hululent dans le train ou dans le métro,
00:39:48des chants exaltant Hitler
00:39:50et face à cela,
00:39:52on n'a aucune
00:39:54décision de justice qui soit exemplaire
00:39:56et qui soit implacable
00:39:58pour faire face,
00:40:00vraiment montrer que non,
00:40:02l'antisémitisme, ça n'est pas
00:40:04acceptable, ça n'est pas une opinion,
00:40:06ça n'est pas un hobby, ça n'est pas un instrument politique,
00:40:08c'est un délit.
00:40:10Absolument, et un crime. Maxime Pérez,
00:40:12un mot des tensions sur place,
00:40:14on a créé un embrasement
00:40:16avec le Hezbollah au Liban,
00:40:18la situation est, pour l'instant,
00:40:20qu'est-ce qu'on peut dire ?
00:40:22Stabilisée ou pas tellement en réalité ?
00:40:24On est encore, on dose encore sur le volcan ?
00:40:26À ma connaissance,
00:40:28l'état d'alerte reste à son
00:40:30niveau maximum, les bâtiments
00:40:32de guerre américains stationnés
00:40:34depuis
00:40:36l'assassinat par Israël d'Ismail Héni en Iran
00:40:38et les menaces iraniennes de représailles
00:40:40ont reçu pour courant signe de rester
00:40:42déployés dans le Golfe et en Méditerranée, il y a quand même
00:40:44ces bâtiments de porte-avions américains
00:40:46qui sont les plus importants de la marine américaine.
00:40:48L'armée israélienne est évidemment
00:40:50en état de guerre, donc son état d'alerte est
00:40:52permanent, elle redoute d'ailleurs
00:40:54à tout moment une nouvelle escalade
00:40:56des tensions avec le Hezbollah,
00:40:58qui n'a pour l'instant pas réellement
00:41:00réussi sa première attaque
00:41:02qui s'est déroulée dimanche, qui a été
00:41:04neutralisée grâce à des
00:41:06frappes de l'armée
00:41:08israélienne, mais le problème
00:41:10n'est évidemment pas réglé, même
00:41:12après la libération d'un otage, il y a le
00:41:14cas de Gaza, il y a le cas évidemment
00:41:16de ce conflit qui
00:41:18concerne, qui a une dimension
00:41:20régionale depuis le 7 octobre.
00:41:22Bien entendu, et on va fêter le terrible
00:41:24premier anniversaire le 7 octobre prochain
00:41:26de ces attaques absolument
00:41:28monstrueuses, Louis de Reynalds, avec un conflit qui s'importe
00:41:30sur le sol français, on le voit, on l'a vu à la Grande Motte,
00:41:32quand on voit la photo de
00:41:34l'assaillant, il a le keffier
00:41:36et il est sain du drapeau palestinien.
00:41:38En réalité, le conflit était déjà importé,
00:41:40on avait tous les germes dans la société
00:41:42de l'explosion de ce conflit
00:41:44et donc il y avait des interconnexions
00:41:46absolument, enfin, très liquides
00:41:48entre
00:41:50une partie des gens qui sont présents sur le
00:41:52territoire national et au
00:41:54Proche-Orient, et effectivement
00:41:56on a vu, on a découvert
00:41:58à quel point, non seulement
00:42:00cet antisémitisme
00:42:02et cette haine d'Israël étaient présents sur le
00:42:04territoire national, mais peut-être la nouveauté
00:42:06c'est que maintenant il y a des représentants politiques
00:42:08qui portent cette parole, qui relaient
00:42:10qui créent des ambiguïtés
00:42:12qui rejoignent ce que disait
00:42:14Sabrina Medjeber, c'est-à-dire que la difficulté
00:42:16c'est que quand vous avez des parlementaires
00:42:18qui sont censés être
00:42:20l'élite politique,
00:42:22l'élite administrative du pays,
00:42:24forcément ça donne un très mauvais exemple
00:42:26et il y a un rayonnement
00:42:28sur la société, il y a un rayonnement
00:42:30auprès de publics
00:42:32un sombre rayonnement
00:42:34bien sûr, mais ça rejaillit auprès de publics
00:42:36fragiles, auprès de publics qui sont absolument
00:42:38très peu instruits et surtout auprès de publics
00:42:40qui détestent la France, qui détestent les Juifs
00:42:42et c'est ça qui est terrifiant
00:42:44moi je trouve que la découverte
00:42:46et l'accélérateur, c'est pas tant le fait qu'il y avait
00:42:48de l'antisémitisme sur le territoire national
00:42:50on le savait depuis des années
00:42:52en revanche la découverte, c'est que maintenant
00:42:54il y a un parti politique qui relaie
00:42:56ces positions-là et qui n'est jamais arrêté
00:42:58il faut dire les choses encore plus clairement
00:43:00l'antisémitisme dispose
00:43:02en France d'un parti officiel
00:43:04dont la base de l'action politique
00:43:06est maintenant l'antisémitisme
00:43:08on en est arrivé au point où même quand
00:43:10l'assaillant présumé
00:43:12dit qu'il a voulu tuer des Juifs
00:43:14même dans son tweet, Jean-Luc Mélenchon ne parle pas de Juifs
00:43:16il parle de croyants, de fidèles
00:43:18il refuse de reconnaître le caractère terroriste
00:43:20du Hamas, les Juifs qui sont à pataquer
00:43:22ne sont pas des Juifs, c'est des croyants
00:43:24il a voulu s'en prendre à la laïcité
00:43:26ces gens-là sont les représentants officiels
00:43:28de l'antisémitisme à travers
00:43:30Mme Rima Hassan qui était la véritable tête de liste
00:43:32aux européennes
00:43:34c'est grave, parce que là vous parliez de régression tout à l'heure
00:43:36en effet, on régresse à des périodes
00:43:38qu'on croyait révolues
00:43:40du siècle dernier et on y revient
00:43:42peut-être de manière encore aggravée
00:43:44Oui, Frédéric Lauz, commissaire
00:43:46Oui, une précision
00:43:48il ne faut pas oublier qu'en plus
00:43:50puisqu'on parle de la France, on a un contingent
00:43:52français de la Finul
00:43:54qui est face au Hezbollah
00:43:56au Sud-Liban
00:43:58le Hezbollah qui s'est créé en 1982
00:44:00et je ne pouvais pas l'oublier
00:44:02puisque moi-même j'ai été casque bleu, parachutiste
00:44:04des Nations Unies, j'ai vu la création
00:44:06du Hezbollah en 1982
00:44:08Hezbollah responsable de nombreux attentats
00:44:10et de nombreux meurtres
00:44:12à travers le monde et en France, y compris
00:44:14de français, on l'a oublié
00:44:16là on essaye de faire des distingos, la branche militaire
00:44:18la branche politique, mais
00:44:20là aussi il ne faut pas qu'il y ait une banalisation
00:44:22au niveau du langage
00:44:24moi ce qui me frappe surtout, au niveau de l'antisémitisme
00:44:26qui devrait faire l'objet d'un
00:44:28consensus, mais j'aurais dit la même chose
00:44:30si on avait une recrudescence
00:44:32d'actes contre des musulmans
00:44:34contre des personnes en fonction de leur couleur
00:44:36le racisme, etc
00:44:38cet antisémitisme qui est spécifique
00:44:40qui est tenace à travers les siècles
00:44:42aujourd'hui ce qui est attristant
00:44:44c'est qu'en France, on a des
00:44:46juifs qui ne partent pas simplement
00:44:48parce qu'ils veulent immigrer en Israël ou au Canada
00:44:50ou ailleurs, mais parce qu'ils ne se sentent plus
00:44:52en sécurité en France
00:44:54c'est terrible pour la France
00:44:56ils se sentent plus en sécurité dans un pays en guerre
00:44:58qui pour aller prier dans une synagogue
00:45:00dans un moment on va avoir
00:45:02les fêtes de ticherie
00:45:04ils sont obligés, c'était mon cas
00:45:06j'étais directeur département de la sécurité publique
00:45:08du Val d'Oise, de négocier
00:45:10trois mois avant avec le service de protection
00:45:12de la communauté juive, avec les forces sentinelles
00:45:14avec les responsables
00:45:16pour les protéger
00:45:18pour prier
00:45:20on a l'impression des fois d'être dans un
00:45:22pays assiégé
00:45:24à l'étranger, dans un pays fragile
00:45:26et là aussi ça fait partie
00:45:28on parlait tout à fait de cette banalisation
00:45:30qui est insupportable
00:45:32c'est absolument anormal
00:45:34que nos compatriotes juifs, et j'aurais dit la même chose
00:45:36s'ils n'étaient pas juifs
00:45:38soient obligés de prier en présence
00:45:40de l'armée, de la police
00:45:42et d'avoir peur en permanence
00:45:44et la banalisation
00:45:46de cet antisémitisme et le fait que
00:45:48maintenant il russelle au niveau politique
00:45:50et de plus en plus clairement
00:45:52c'est aussi un marqueur pathologique
00:45:54du délabrement
00:45:56du débat public
00:45:58Rochelle, un dernier mot
00:46:00parce qu'il y a le
00:46:02terrorisme matériel mais il y a aussi
00:46:04cette terreur
00:46:06mentale en fait qui est insufflée
00:46:08de disqualifier en fait
00:46:10à chaque fois qu'il y a un juif, moi ce qui me frappe
00:46:12et je pensais justement à la amante de Nahama
00:46:14donc cet otage qu'on connait
00:46:16puisqu'elle avait son
00:46:18jogging en sang et les images
00:46:20ont tourné le 7 octobre
00:46:22mais lorsque des personnes témoignent
00:46:24de ce qu'elles peuvent vivre en France
00:46:26tout de suite la parole est disqualifiée
00:46:28c'est à dire qu'on ne peut plus parler d'antisémitisme
00:46:30et en fait ça commence aussi par là
00:46:32je voyais le grand rabbin
00:46:34Chaim Korsia
00:46:36parler avec beaucoup d'émotion parce que
00:46:38ses enfants sont en Israël, il est grand rabbin
00:46:40mais c'est aussi un homme et par rapport à ce qui s'est passé
00:46:42à la Grande Motte, le fait de témoigner
00:46:44a suscité
00:46:46une déferlante de haine
00:46:48c'est intolérable
00:46:50un dernier mot Sabrina ou Maxime
00:46:52je suis entièrement d'accord
00:46:54je rappelle juste que l'extrême gauche
00:46:56ne se soucie ni des otages
00:46:58ni des victimes de l'antisémitisme
00:47:00sur le territoire français, ils sont
00:47:02députés de la nation française donc censés incarner
00:47:04les valeurs de la république française
00:47:06mais visiblement c'est à géométrie variable depuis le 7 octobre
00:47:08et pour terminer
00:47:10soyons positifs
00:47:12ne nous résignerons pas
00:47:14et nous serons toujours du côté
00:47:16de nos concitoyens français
00:47:18de confession juive et le peuple juif
00:47:20ne se laissera pas
00:47:22dominer ni par le terrorisme intellectuel
00:47:24ni par quelle que soit
00:47:26la forme du terrorisme
00:47:28Maxime
00:47:30un dernier mot
00:47:32en arrivant ici je suis tombé sur
00:47:34un poste du député Sébastien Deloglu
00:47:36qui s'est illustré à l'Assemblée nationale
00:47:38avec le drapeau palestinien
00:47:40et qui a posté sur Instagram
00:47:42une carte
00:47:44d'Israël avec un drapeau palestinien
00:47:46dans son intégralité
00:47:48carte lumineuse
00:47:50et je crois que le message
00:47:52est sans équivoque
00:47:54c'est-à-dire l'éradication d'Israël pour vous ?
00:47:56c'est-à-dire que le message c'était
00:47:58il y avait trois drapeaux palestiniens en illustration
00:48:00avec un petit fond sonore
00:48:02qui est un chant populaire palestinien
00:48:04CQFD
00:48:06quelqu'un cherche évidemment la corrélation
00:48:08entre ce qui se passe à l'Assemblée nationale
00:48:10sous couvert de défense de la cause palestinienne
00:48:12et en réalité est-ce que derrière
00:48:14le message sous-jacent, il a sans doute la réponse
00:48:16à travers ce tweet qui à mon avis peut être regardé dans les archives
00:48:18Eric non, c'est bon
00:48:20on va avancer, on parle de l'éducation nationale
00:48:22vous aviez promis qu'on parlerait un tout petit mot
00:48:24de cette grève qui se prépare, parce que la rentrée arrive
00:48:26et peut-être qu'il y aura une grève
00:48:28dans les cinq jours qui vont suivre la rentrée
00:48:30Nicole Belloubet
00:48:32qui est la ministre de l'éducation, démissionnaire
00:48:34il faut toujours rajouter maintenant démissionnaire
00:48:36a fait quand même une petite conférence de presse
00:48:38pour annoncer un certain nombre de choses
00:48:40il y a ce préavis de grève parce que
00:48:42les enseignants ne veulent pas, en tout cas certains syndicats ne veulent pas
00:48:44procéder aux évaluations
00:48:46on va écouter une professeure des écoles
00:48:48qui s'appelle Lisa Kamen Herzig qui nous explique pourquoi
00:48:50de mon point de vue
00:48:52il faut évaluer les enfants
00:48:54pour pouvoir évaluer
00:48:56les écoles
00:48:58c'est-à-dire
00:49:00qu'on doit pouvoir mettre en concurrence
00:49:02les établissements et pas les élèves en réalité
00:49:04il faut pouvoir savoir quelles sont les bonnes écoles
00:49:06ou mettre son enfant pour qu'il réussisse
00:49:08et c'est pas du tout ça l'objectif des évaluations de l'État
00:49:10l'État constate qu'il y a une catastrophe scolaire
00:49:12que les élus éducatifs
00:49:14que les élèves n'apprennent plus rien
00:49:16que les élèves ne savent plus rien
00:49:18que tout ça part à volo
00:49:20depuis des années
00:49:22et devant tout ça il gesticule
00:49:24en mettant en place des nouveaux programmes
00:49:26des nouvelles évaluations
00:49:28toutes les décisions sont prises
00:49:30pour donner l'impression qu'on travaille
00:49:32en réalité le problème de base
00:49:34n'est pas réglé
00:49:36le problème de base c'est qu'il faut remettre
00:49:38le savoir au centre de l'école
00:49:40voilà pour l'avis de cette professeure
00:49:42et le syndicat Sud pense que donc
00:49:44les évaluations ne sont pas utiles aux élèves
00:49:46parce qu'elles constituent une source de stress
00:49:48et de mal-être pour les élèves
00:49:50elles induisent une mise en conformité
00:49:52une normativité
00:49:54des pratiques des élèves
00:49:56contre la logique des cycles
00:49:58contre les aspirations à une école plus inclusive
00:50:00Eric Nolot
00:50:02en fait ça ne me fait rien mais ça devrait faire pleurer
00:50:04résumons
00:50:06on ne peut pas tout citer mais
00:50:08quels sont les problèmes de l'école
00:50:10il y a 45% des gamins en 6ème qui ne savent
00:50:12ni lire, ni écrire, ni compter
00:50:14dans certains coins vous ne pouvez pas
00:50:16enseigner la Shoah
00:50:18vous ne pouvez pas enseigner la Shoah
00:50:20vous ne pouvez pas enseigner la théorie de l'évolution
00:50:22vous ne pouvez pas être un prof féminin parce que vous êtes
00:50:24un objet de mépris
00:50:26par définition mais pour ce syndicat
00:50:28le principal problème c'est que
00:50:30évaluer des élèves est une source de stress
00:50:32moi je croyais que la source de stress c'était
00:50:34aller à la guerre de 14-18 par exemple
00:50:36non apparemment c'est recevoir
00:50:38une note et éventuellement
00:50:40essayer de faire, de progresser
00:50:42le long de l'année avec l'aide du professeur
00:50:44qui par définition en sait un peu plus que vous
00:50:46donc ils ont une définition du stress qui est tout à fait
00:50:48sidérante, non mais ces gens là
00:50:50vivent dans une réalité parallèle
00:50:52qui est la réalité de l'idéologie
00:50:54c'est à dire qu'il n'a plus rien à voir avec le terrain
00:50:56ils sont hors sol, il n'y a plus personne de très haut
00:50:58non mais c'est fou, vous parliez
00:51:00des réseaux sociaux, regardez le massacre
00:51:02de la syntaxe, de l'orthographe, de la grammaire
00:51:04il y a un effondrement total
00:51:06sauf, malgré les correcteurs
00:51:08automatiques
00:51:10sauf pour quelques filières
00:51:12d'élite, il y a des gamins qui passent à travers
00:51:14parce qu'ils sont dans des lycées publics d'élite
00:51:16ou dans le privé ou que les parents
00:51:18ont les moyens d'engager des précepteurs
00:51:20donc même d'un point de vue de gauche c'est absolument
00:51:22un scandale mais non, l'évaluation
00:51:24est vraiment le problème de la rentrée
00:51:26et le problème du système scolaire
00:51:28c'est ce qu'on veut évaluer, c'est ça
00:51:30je pense que ceux qui réagissent comme ça n'ont pas d'enfant
00:51:32parce qu'en fait ce qui est très angoissant pour un enfant
00:51:34comme pour ses parents, c'est de ne pas savoir ce qu'on vaut
00:51:36ne pas savoir si on est bon, mauvais
00:51:38sur quoi il faut appuyer, faire un effort
00:51:40moi j'ai quelques enfants et heureusement
00:51:42qu'ils sont notés
00:51:44vous connaissez le nombre quand même, quelques enfants
00:51:46vous dites quelques enfants
00:51:48c'est ma vie privée, vous voyez
00:51:50j'en ai quatre, je dévoile tout
00:51:52merci de donner le chiffre quand même
00:51:54et heureusement qu'il y a des notes
00:51:56c'est une marque de respect
00:51:58envers mes enfants
00:52:00qu'ils puissent être notés
00:52:02qu'on puisse voir leur progression
00:52:04et réellement ce qu'ils valent
00:52:06et enfin je termine simplement d'un mot
00:52:08c'est indispensable d'avoir des notes
00:52:10et on parlait d'autorité
00:52:12tout à l'heure, je pense que le début de l'autorité
00:52:14commence aussi par dire
00:52:16là c'est bien, là c'est pas bien
00:52:18et la sanction
00:52:20tout ça c'est le même environnement
00:52:22tout ça c'est le même écosystème
00:52:24c'est une atteinte à la méritocratie
00:52:26à ce principe là en fait
00:52:28c'est à dire quand on travaille
00:52:30et qu'on le fait bien, on mérite
00:52:32justement ces histoires de classement
00:52:34après c'est une atteinte au principe
00:52:36d'égalité, c'est à dire que c'est l'égalitarisme
00:52:38on confond égalité
00:52:40devant la loi justement, mais comme il n'y a plus de loi
00:52:42on fait l'égalitarisme
00:52:44où tout le monde se vaut, etc, alors c'est très étonnant
00:52:46au moment des Jeux Olympiques
00:52:48où justement il y a un classement, il y a un podium
00:52:50et il y a un numéro 1
00:52:52il y a un numéro 2 et un numéro 3
00:52:54voilà exactement
00:52:56et puis enfin
00:52:58ces personnes là qui justement
00:53:00imbibent notre société de cette idéologie
00:53:02inclusive, elles sont les premières
00:53:04dans le jugement, elles sont les premières à vous
00:53:06disqualifier et à vous assigner
00:53:08à vous mettre dans une case
00:53:10Sabrina ?
00:53:12C'est en fait malheureusement le résultat de toute une politique
00:53:14ce à quoi on assiste
00:53:16c'est le constructivisme de Jospin
00:53:18déjà en 89 qui estimait que le savoir
00:53:20l'éducation était
00:53:22endogène et elle pouvait s'autodéterminer
00:53:24et que c'était à l'élève d'apprendre
00:53:26par lui-même
00:53:28c'est la mise en avant des compétences
00:53:30plutôt que les savoirs, c'est la philosophie de la déconstruction
00:53:32c'est toutes les cassures
00:53:34des figures du sachant
00:53:36des forces de l'ordre, c'est toute cette violence symbolique
00:53:38qui s'abat et donc il ne faut pas s'étonner qu'aujourd'hui
00:53:40les professeurs s'insurgent
00:53:42en Sud particulièrement celui-là
00:53:44parce que je rappelle que c'est un des syndicats
00:53:46qui avait manifesté ou saisit même le Conseil d'Etat
00:53:48pour sanctionner l'interdiction
00:53:50du port de l'Abaya dans l'école
00:53:52de la République Française
00:53:54bien, c'est bien de le rappeler
00:53:56on fait une petite pause, merci beaucoup à vous
00:53:58Maxime Pérez d'être venu aujourd'hui
00:54:00on se retrouve dans Punchline sur CNews et Europe 1
00:54:02on reviendra sur la mort
00:54:04de ce gendarme tout près de Mouges
00:54:06à tout de suite
00:54:10Bonsoir à tous et bonsoir à toutes
00:54:12bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews et sur Europe 1
00:54:14il s'appelait Éric Comines
00:54:16un gendarme de 54 ans, père de deux enfants
00:54:18âgés de 12 et 16 ans
00:54:20son seul tort, avoir fait son travail
00:54:22lundi soir à la sortie de l'autoroute A8
00:54:24tout près de Mouges, en contrôlant
00:54:26avec ses collègues une BMW noire
00:54:28conduite par un multirécidiviste
00:54:30l'homme lui a foncé dessus
00:54:32ne lui a laissé aucune chance, il est mort
00:54:34après avoir été percuté
00:54:36la vraie question, au delà du pédigré de l'individu
00:54:38un Capverdien qui avait obtenu un visa
00:54:40pour rester en France et qui était connu
00:54:42pour de nombreux délits routiers, ce sera
00:54:44la réponse pénale
00:54:46quand j'entends parler de refus d'obtempérer
00:54:48j'ai le poil qui se hérisse, non
00:54:50c'est un terme beaucoup trop doux pour les faits qui se sont déroulés
00:54:52ce chauffard est un meurtrier
00:54:54un tueur de la route
00:54:56et les milliers de familles françaises qui ont perdu un proche
00:54:58dans un accident causé par des irresponsables
00:55:00pensent la même chose que moi
00:55:02un refus d'obtempérer aujourd'hui
00:55:04c'est deux ans de prison, 15 000 euros d'amende
00:55:06au pire, sept ans de prison
00:55:08si le délit est aggravé, c'est cela
00:55:10le prix d'une vie d'un homme, le prix d'une famille
00:55:12brisée à vie, avec des enfants
00:55:14qui vont grandir sans leur père
00:55:16ce n'est plus possible que ces chauffards
00:55:18soient relâchés quelques mois après les faits
00:55:20l'homme qui a tué une autre
00:55:22gendarme, elle avait 26 ans
00:55:24elle s'appelait Mélanie Lemay, au mois de juillet
00:55:262020, et bien cet homme a retrouvé la liberté
00:55:28cet été, les proches de Mélanie
00:55:30eux, sont condamnés à perpétuité
00:55:32c'est un signal de fermeté
00:55:34qu'il faut aujourd'hui envoyer, d'autorité
00:55:36aussi, celle que les victimes réclament
00:55:38à corps et à crise, celle que les voyous n'ont
00:55:40hélas plus peur de piétiner
00:55:42et de broyer, on va en débattre ce soir
00:55:44dans Punchline
00:55:56Il est 18h
00:55:58d'abord le rappel des titres de l'actualité
00:56:00sur CNews et sur Europe 1, les consultations
00:56:02se poursuivent à l'Elysée, en plus du groupe
00:56:04Lyotte, Emmanuel Macron a reçu François Bayrou et
00:56:06Edouard Philippe, il se dit prêt à recevoir
00:56:08tous ceux qui veulent œuvrer pour l'intérêt
00:56:10supérieur du pays, en réaction
00:56:12la France insoumise et plusieurs organisations
00:56:14syndicales étudiantes appellent à une grande
00:56:16manifestation contre le coup de force
00:56:18du chef de l'Etat le 7 septembre
00:56:20prochain. Trois jours après
00:56:22l'incendie criminel à la synagogue
00:56:24de la Grande Motte, un rassemblement citoyen
00:56:26contre l'antisémitisme est organisé
00:56:28ce mardi, place de la Comédie à Montpellier
00:56:30une mobilisation
00:56:32pacifique dès 18h en soutien
00:56:34à la communauté juive. Un otage
00:56:36israélien a été libéré par l'armée israélienne
00:56:38il s'agit d'un homme de 52 ans
00:56:40originaire de Ra'a, une ville
00:56:42bédouine du désert du Negev en Israël
00:56:44sa sélibération s'est déroulée lors
00:56:46d'une opération complexe après de nouvelles frappes
00:56:48meurtrières dans le sud de la bande de Gaza
00:56:50Enfin, 326ème
00:56:52jour de détention pour les otages détenus par
00:56:54l'organisation terroriste du Hamas dans la bande
00:56:56de Gaza. Deux de ces otages sont français
00:56:58vous le savez, ils se nomment Ofer et Oad
00:57:00nous pensons à ces otages et à leur famille et nous demandons
00:57:02une fois de plus sur leur libération immédiate et sans
00:57:04conditions. Il est 18h02
00:57:06on est en direct sur CNews et Europe 1 avec Eric
00:57:08Nolo, bonsoir Eric. Bonsoir Laurence. Hachelle
00:57:10Kahn qui nous a rejoint, le commissaire Frédéric
00:57:12Loos, bonsoir, secrétaire générale du
00:57:14syndicat des commissaires de la police nationale
00:57:16Arnaud Benedetti est là, Paul Hitello, Sabrina
00:57:18Medjemer et Louis Dorengo
00:57:20On va tout de suite prendre la direction
00:57:22de Cannes où se trouve Corentin
00:57:24Allonzon, bonsoir Corentin, vous êtes devant
00:57:26la gendarmerie de Cannes, vous en savez
00:57:28plus sur le profil du chauffard
00:57:30de Mougin qui a donc tué ce gendarme
00:57:32qui s'appelait Eric Comine
00:57:34Le suspect en garde à vue
00:57:36est un capverdien né en
00:57:381985, il possède un titre de
00:57:40séjour valide d'une durée
00:57:42de 4 ans qui court jusqu'en
00:57:44janvier 2026, il était
00:57:46connu des services de police et de la justice
00:57:48principalement pour atteinte
00:57:50aux personnes et pour infraction à la
00:57:52circulation routière, il a été
00:57:54condamné 10 fois déjà notamment pour
00:57:56délit de fuite en 2012, pour
00:57:58conduite sans permis en 2014
00:58:00et pour conduite sous état alcoolique
00:58:02en 2023, cela semble
00:58:04avoir été le cas également hier soir
00:58:06une enquête a été ouverte
00:58:08pour meurtre sur personne
00:58:10dépositaire de l'autorité publique
00:58:12par le parquet de Grasse, cela étant
00:58:14considéré comme un homicide volontaire
00:58:16il risque la peine de prison à perpétuité
00:58:18Voilà pour cet individu
00:58:20Eric Nolot, on voit le
00:58:22parcours de délinquance, on met
00:58:24de côté le fait que c'est un capverdien
00:58:26en situation régulière sur le sol français
00:58:28Ok, là le parcours de délinquance
00:58:30ce n'est pas un refus d'obtempérer
00:58:32c'est effectivement, et la qualification
00:58:34c'est meurtre, voilà, parce que ce sont
00:58:36des meurtriers de la route
00:58:38Ce n'est pas qu'on voit le parcours de délinquance, c'est qu'on revoit un parcours de délinquance
00:58:40c'est une histoire qu'on a déjà entendue
00:58:42c'est quelqu'un d'abord qui n'aurait jamais dû se trouver au volant d'une voiture
00:58:44pour commencer, quand vous
00:58:46commettez autant de délits
00:58:48conduite sans permis
00:58:50délit de fuite
00:58:52conduite en état d'ébriété
00:58:54son permis aurait dû lui être enlevé d'un coup
00:58:56pour la totalité
00:58:58il était en situation régulière
00:59:00est-ce que quelqu'un en situation régulière
00:59:02quoi qu'il fasse sur le territoire français
00:59:04a le droit de rester, ça c'est un débat
00:59:06qui mériterait quand même d'être ouvert
00:59:08et puis ensuite, en effet, il faut nommer
00:59:10les choses, ce refus d'obtempérer
00:59:12qui a l'air d'être une simple incidivité
00:59:14Ben non, c'est un délit
00:59:16qui peut avoir des conséquences extrêmement graves
00:59:18et malheureusement, comme d'habitude
00:59:20il y a souvent une inversion dans certains discours
00:59:22des discours d'extrême gauche
00:59:24le policier qui demande à une voiture d'obtempérer
00:59:26de s'arrêter plutôt
00:59:28commet un excès d'autorité et que l'autre
00:59:30est une victime de la violence policière
00:59:32ben là il s'avère que c'est exactement le contraire
00:59:34Louis de Ragnel, refus d'obtempérer
00:59:36il faut peut-être trouver un autre terme
00:59:38parce qu'on est bien au-delà du refus d'obtempérer
00:59:40on est sur des meurtres quasiment
00:59:42je suis d'accord avec vous, après
00:59:44une fois que la personne sera condamnée
00:59:46la qualification pourra changer
00:59:48là pour le coup, la qualification
00:59:50mais parce que c'est un gendarme
00:59:52sans doute un quidam, il n'aurait peut-être pas la même qualification
00:59:54après vous êtes condamné pour meurtre
00:59:56après le refus d'obtempérer c'est que
00:59:58par rapport à l'action des policiers et des gendarmes
01:00:00mais je suis d'accord avec vous
01:00:02le terme est peut-être un peu doux
01:00:04et surtout on l'a un peu banalisé
01:00:06parce qu'il y a un refus d'obtempérer tous les 21 ou 22 minutes
01:00:08je crois en France, ce qui est quand même
01:00:10considérable, ce qui montre que
01:00:12le refus d'obtempérer c'est extrêmement
01:00:14répandu, extrêmement courant
01:00:16et tous les policiers et les gendarmes de France savent que
01:00:18s'ils n'ont pas été exposés, un jour ils le seront
01:00:20et forcément c'est quelque chose qui les angoisse
01:00:22profondément
01:00:24parce que par définition c'est quelque chose qui survient
01:00:26qui n'est pas prévu, c'est très difficile
01:00:28parfois d'anticiper ce que peut faire
01:00:30le conducteur d'une voiture
01:00:32bref, tout ça pour dire que effectivement
01:00:34c'est un fléau, c'est un problème qui a explosé
01:00:36au moment du Covid
01:00:38et ça c'était un moment justement
01:00:40très particulier, c'est à partir de ce moment là où il y a eu un accélérateur
01:00:42si on peut parler comme ça
01:00:44moi ce qui me frappe quand même dans cette affaire c'est que cette personne qui a été
01:00:46dix fois condamnée par la justice
01:00:48avait une carte de séjour
01:00:50temporaire de présence sur le territoire de quatre ans
01:00:52c'est à dire que la France lui a
01:00:54ouvert les bras pour l'accueillir pendant quatre ans
01:00:56c'est une personne d'origine
01:00:58cape-verdienne comme vous l'avez dit
01:01:00et je suis
01:01:02ce qui paraît ahurissant
01:01:04c'est qu'après dix condamnations cette personne
01:01:06ne s'est même pas vue retirer
01:01:08sa carte de séjour
01:01:10ni sa carte de séjour ni son permis
01:01:12mais non pas à la limite
01:01:14sinon il n'aurait pas tué le gendarme
01:01:16il n'y aurait pas eu ce drame
01:01:18et je pense à tous les pays dans lesquels
01:01:20si vous commettez la moindre infraction
01:01:22vous êtes expulsé du pays
01:01:24je pense qu'en fait en France
01:01:26il faudrait faire comme ça
01:01:28Frédéric Lauze vous êtes commissaire de police, ça vous est déjà arrivé
01:01:30d'avoir la peur au ventre sur ce type d'opération ?
01:01:32oui ça m'est arrivé
01:01:34ça m'est arrivé pour moi-même, ça m'est arrivé
01:01:36pour les policiers que je commandais
01:01:38là en l'espèce
01:01:40j'ai une pensée émue pour ce
01:01:42gendarme, pour ce père de famille
01:01:44cette vie humaine qui a été arrachée
01:01:46arrachée aux siens
01:01:48quelqu'un qui s'est engagé
01:01:50pour défendre les autres
01:01:52gendarme, c'est un magnifique métier
01:01:54gardien de la paix
01:01:56c'est un magnifique métier
01:01:58ce qui moi
01:02:00me pose problème
01:02:02c'est pas tant le quantum des peines
01:02:04dans le code pénal tout est écrit, c'est l'effectivité
01:02:06et puis je rajouterai
01:02:08ça veut dire qu'on ne les condamne pas à la hauteur de ce qui est prévu ?
01:02:10surtout on ne met pas en application
01:02:12les peines quand elles sont condamnées
01:02:14puisqu'on les aménage trop, peut-être qu'on ne les condamne pas
01:02:16à la hauteur et en l'espèce
01:02:18puisqu'on a affaire à quelqu'un, il faudra voir
01:02:20qui est multiritérant et peut-être même multirécidiviste
01:02:22les deux, quoi qu'il en soit
01:02:24bien souvent on nous dit
01:02:26quand on veut par exemple
01:02:28mettre en place des peines planchers, attention
01:02:30il y a un principe d'individualisation des peines
01:02:32c'est un principe constitutionnel
01:02:34donc ça fait partie de l'état de droit
01:02:36mais là, l'individualisation des peines
01:02:38là je lance le débat, il faut qu'elle aille
01:02:40dans les deux sens, pas simplement
01:02:42en faveur du
01:02:44mise en cause ou du condamné
01:02:46et pourquoi pas
01:02:48si vraiment il faut individualiser
01:02:50mais là on lance le débat, que cette individualisation
01:02:52des peines aille aussi
01:02:54en faveur de la société pour
01:02:56durcir les peines quand on a quelqu'un
01:02:58qui est multiritérant, c'est pas normal
01:03:00quand on a quelqu'un qui commet 2-3
01:03:02infractions à un moment donné
01:03:04il faut que la société
01:03:06puisse s'emparer
01:03:08la justice de son dossier
01:03:10le juger
01:03:12et qu'on trouve une voie juridique
01:03:14pour pas simplement dire, vous allez être
01:03:16jugé la prochaine fois, un coup en comparution immédiate
01:03:18une prochaine fois
01:03:20vous serez relâché
01:03:22et puis
01:03:24on s'y perd et tout ça est dispersé
01:03:26cette dispersion
01:03:28est catastrophique, elle est pernicieuse
01:03:30et le principe d'individualisation des peines
01:03:32il doit marcher dans les deux sens
01:03:34y compris pour durcir les peines
01:03:36c'est un débat que je lance puisque ça va toujours dans un seul sens
01:03:38et pas seulement pour ceux qui s'en prennent
01:03:40aux policiers et aux gendarmes
01:03:42je pense à tous ces français qui ont perdu un proche
01:03:44dans un accident de la route
01:03:46Yannick Allénaud qui a perdu son fils
01:03:48qui dit, voilà, on peut pas avoir ces meurtriers
01:03:50en puissance qui ressortent
01:03:524 ans après, là, Mélanie Lemay, cette jeune gendarme
01:03:54de 26 ans, Eric Nolot
01:03:562020, elle est fauchée en juillet 2020
01:03:584 ans après, là cet été
01:04:00le contenu a été remis en liberté
01:04:02sous bracelet électronique
01:04:04mais pour ses parents, elle, c'est la perpétuité
01:04:06parce que les grands oubliés, ce sont les victimes en effet
01:04:08alors que ça devrait être au centre
01:04:10parce que c'est pour la vie
01:04:12c'est pour l'éternité
01:04:14les gens sont morts pour l'éternité
01:04:16ceux qui les pleurent, les pleurent pour toute leur vie
01:04:18oui, oui, parce qu'en plus, normalement
01:04:20justement, la peine
01:04:22la bien nommée la peine
01:04:24c'est aussi un
01:04:26moyen de réparer aussi un petit peu
01:04:28les familles
01:04:30face à cette injustice
01:04:32justement, cet homme qui perd la vie
01:04:34dans le cadre de ses fonctions
01:04:36comment les familles se sentent reconnues
01:04:38mais là, c'est pas le cas
01:04:40là, on est dans le domaine du pénal
01:04:42mais un autre domaine
01:04:44qui est oublié aussi, c'est le domaine
01:04:46véritablement de la citoyenneté
01:04:48de cette autorité, de cette prévention
01:04:50de préparation de tous nos petits
01:04:52citoyens
01:04:54à leur vie future
01:04:56c'est assez inadmissible
01:04:58que les lois, finalement
01:05:00soient simplement dans les codes
01:05:02et pas mises en oeuvre, comme vous le disiez
01:05:04j'aimerais juste qu'on écoute un policier
01:05:06délégué départemental du syndicat
01:05:08qui est très en colère après ce qui s'est passé
01:05:10à Mouges, écoutez-le
01:05:12en réalité, on a affaire à des
01:05:14hommes et des femmes, si tant est qu'on puisse encore les appeler
01:05:16comme ça, qui retirent des vies, en réalité
01:05:18qui se foutent de tout, qui se foutent de l'autorité
01:05:20qui se foutent de la police, qui se foutent des pompiers
01:05:22des enseignants, des médecins
01:05:24il y a une inversion des valeurs, on a
01:05:26déjà eu l'occasion d'en parler, et puis on a
01:05:28autour de tout ça, certains partis politiques
01:05:30qui aiment pratiquer
01:05:32la politique de l'excuse, de l'accompagnement
01:05:34on va essayer de trouver
01:05:36encore une fois le pourquoi du comment
01:05:38on va trouver des excuses, en réalité
01:05:40à ces tueurs de la route, aujourd'hui
01:05:42il n'y a plus d'excuses à trouver, aujourd'hui
01:05:44il faut absolument être infaillible
01:05:46il faut que l'Etat soit fort
01:05:48il faut que la justice soit forte
01:05:50et il faut que les policiers, les gendarmes
01:05:52puissent travailler de manière sécure
01:05:54on ne devrait pas avoir à se poser cette question-là aujourd'hui
01:05:56en réalité, il faut que les lois soient faites
01:05:58pour que les policiers, les gendarmes
01:06:00puissent faire leur travail correctement
01:06:02et il appartient à l'Etat
01:06:04de prendre soin de ses forces de sécurité
01:06:06j'aimerais aussi qu'on aborde le profil
01:06:08de ceux qui se... ça donne
01:06:10à ce qu'on appelle les refus d'obtempérer
01:06:12mais je pense qu'encore une fois, il faudrait trouver un mot un peu plus dur
01:06:14on fait le point avec Mathieu Devey, vous allez voir le profil
01:06:16il est extrêmement clair
01:06:18le refus d'obtempérer
01:06:20est défini par le code de la route comme le fait
01:06:22pour tout conducteur d'omettre
01:06:24le refus d'obtempérer a une sommation de s'arrêter
01:06:26émanant d'un fonctionnaire
01:06:28en moyenne, selon le ministère de l'Intérieur
01:06:30sur la période 2016-2023
01:06:3225 700 refus d'obtempérer par an
01:06:34ont été enregistrés
01:06:36et il semble devenir de plus en plus grave
01:06:38près d'un refus d'obtempérer sur 5
01:06:40est ainsi qualifié de délit aggravé
01:06:42c'est-à-dire qu'il expose directement
01:06:44d'autres personnes à un risque de mort ou d'infirmité
01:06:46la part de ces délits aggravés
01:06:48est passée de 16% en 2016
01:06:50à 21% en 2023
01:06:52l'année dernière, parmi les 4900 refus d'obtempérer
01:06:54aggravés, 10%
01:06:56ont mis en danger des agents de police
01:06:58ou de gendarmerie
01:07:00les statistiques permettent aussi d'esquisser le profil des auteurs
01:07:02sur le périmètre de la police nationale
01:07:0497% des faits
01:07:06sont commis par des hommes
01:07:08et 75% par des personnes âgées
01:07:10de moins de 30 ans
01:07:12un conducteur coupable de refus d'obtempérer
01:07:14risque 2 ans d'emprisonnement
01:07:16et 15 000 euros d'amende
01:07:18les chiffres sont assez révélateurs
01:07:2097% des hommes
01:07:2275% moins de 30 ans
01:07:24c'est des générations comme ça
01:07:26ce qui est très frappant en effet
01:07:28c'est l'augmentation sur ces 7 dernières années
01:07:30qui est en effet considérable
01:07:32de ce qu'on appelle les refus d'obtempérer
01:07:34mais moi si vous voulez
01:07:36cette affaire dramatique et tragique
01:07:38c'est son interprétation politique
01:07:40qui est intéressante aussi à effectuer
01:07:42c'est que ça traduit inévitablement
01:07:44dans la perception que l'opinion se fait
01:07:46une forme d'impuissance
01:07:48de l'Etat
01:07:50de répondre à ce défi
01:07:52qui est lancé finalement à tout ce qu'on appelle
01:07:54l'ordre public
01:07:56déjà, ça c'est un premier point
01:07:58et vous avez dans cette affaire tout un concentré
01:08:00d'un certain nombre de mots qui sont bien évidemment
01:08:02des enjeux politiques
01:08:04vous l'avez rappelé, le défi de l'autorité
01:08:06c'est ensuite qu'on le veuille ou non
01:08:08malgré tout la question de la politique migratoire
01:08:10parce que je rejoins
01:08:12je ne sais plus lequel d'entre nous disait
01:08:14que malgré tout il y a un sujet
01:08:16qui avait été condamné, qui était multirécidiviste
01:08:18et qui en effet
01:08:20je veux dire malgré tout
01:08:22était encore sur le territoire français
01:08:24est-ce que ça se passe différemment ailleurs
01:08:26c'est une vraie question qu'il faut poser
01:08:28je n'en suis pas sûr, et troisièmement
01:08:30vous avez un autre sujet, c'est la question de la sanction
01:08:32parce que voilà quelqu'un
01:08:34qui est multirécidiviste
01:08:36donc qui a été condamné à plusieurs reprises
01:08:38qui a été
01:08:40manifestement plusieurs fois
01:08:42incarcéré vraisemblablement
01:08:44pour les délits qu'il a commis
01:08:46qui est ressorti
01:08:48et donc ça, si vous voulez, infuse
01:08:50quand même dans l'opinion publique l'idée que
01:08:52finalement la justice
01:08:54ne ferait pas son travail à la hauteur
01:08:56de ce qu'attendent les citoyens
01:08:58et vous savez il y a quelque chose de très intéressant à voir
01:09:00c'est quand on regarde la défiance dans la société française
01:09:02dans la défiance vous avez une catégorie
01:09:04qui aujourd'hui est l'objet d'une très grande défiance
01:09:06ce sont les magistrats
01:09:08alors à tort ou à raison, il ne s'agit pas de faire le procès des magistrats
01:09:10mais les français
01:09:12aujourd'hui n'ont plus confiance
01:09:14dans leur justice
01:09:16donc ils n'ont plus confiance finalement
01:09:18dans un élément qui est absolument essentiel dans l'architecture institutionnelle
01:09:20du pays
01:09:22donc en effet le sujet
01:09:24c'est peut-être considéré par certains comme un fait divers
01:09:26mais c'est un sujet éminemment politique
01:09:28et c'est un sujet d'abord politique
01:09:30et c'est un sujet de société
01:09:32la statistique qui me frappe le plus
01:09:34c'est 75% des personnes moins de 30 ans
01:09:36ça veut dire que ce sont des gens
01:09:38qui sont représentants d'une génération
01:09:40c'est ce que Michaelis Polissier a utilisé
01:09:42une expression qui est très éclairante pour moi
01:09:44ces gens là ont été élevés dans l'inversion des valeurs
01:09:46alors ça peut prendre des formes beaucoup moins dramatiques
01:09:48ça peut être
01:09:50la contestation de l'autorité
01:09:52du professeur par exemple
01:09:54qui ne prend pas toujours des formes violentes
01:09:56enfin qui leur pourrit la vie
01:09:58et ça peut prendre une forme dramatique
01:10:00mais je crois qu'il n'y a pas de fatalité
01:10:02ces gens là sont le produit d'un système
01:10:04d'une inversion des valeurs
01:10:06d'un laxisme généralisé
01:10:08ils ne se rendent même pas compte de la gravité de l'attaque
01:10:10pour eux un policier qui leur dit de s'arrêter
01:10:12c'est nul et non avenu
01:10:14ça n'a aucune importance pour eux
01:10:16et s'ils le tuent au passage tant pis pour le policier
01:10:18les chiffres démontrés
01:10:20permettent précisément de relativiser
01:10:22sur cette fameuse doctrine des violences systémiques
01:10:24des forces de l'ordre
01:10:26puisque je rappelle que la police nationale
01:10:28ne peut pas exercer une violence systémique
01:10:30sur les citoyens, elle les protège
01:10:32et elle a l'épaule de Damoclès
01:10:34qui s'appelle IGPN
01:10:36les choses ne peuvent pas être de facto
01:10:38systémiques
01:10:40la première des choses c'est ça
01:10:42c'est ce avec quoi l'extrême gauche nous bassine sans arrêt
01:10:44cette fameuse violence systémique
01:10:46la deuxième c'est effectivement sur le parcours
01:10:48délinquentiel de cette personne
01:10:50elle est arrivée en France il y a 4 ans
01:10:52la question que vous souleviez Louis
01:10:54elle est évidemment politique et très importante
01:10:56la France ça se mérite, c'est un pays de droit
01:10:58mais également de devoir, être française
01:11:00ça se mérite, ça se mérite par une exemplarité
01:11:02citoyenne, maintenant il y a un problème
01:11:04un déficit sur le plan de la réponse judiciaire
01:11:06puisqu'on voit déjà qu'il en est à cette dixième
01:11:08condamnation, ce qui n'est quand même pas rien
01:11:10comment réfléchir à ça, vous êtes un expert
01:11:12de la sécurité, peut-être faudrait-il opter
01:11:14pour le modèle des Pays-Bas
01:11:16c'est-à-dire une application immédiate
01:11:18même courte, avec une peine sévère
01:11:20qui pourrait amoindrir les effectifs
01:11:22pas les effectifs
01:11:24mais la population carcérale
01:11:26puisque les Pays-Bas sont en complète
01:11:28décroissance carcérale
01:11:30et puis il y a également, je suis désolée
01:11:32le problème politique comme le disait M. Benedetti
01:11:34un refus d'obtempérer
01:11:36je rappelle quand même qu'à la mort de Nell
01:11:38au sommet de l'Etat, on nous a expliqué que
01:11:40c'était inqualifiable et inexcusable
01:11:42vous avez toute une frange de l'extrême gauche
01:11:44qui a qualifié ça, qui a
01:11:46indiqué que de toute façon, pendant les émeutes
01:11:48qui ont mis la France à feu
01:11:50il ne fallait pas appeler au calme
01:11:52il fallait que ça se débride, il fallait que ça s'enflamme
01:11:54il fallait que les commissariats brûlent, il fallait que les écoles brûlent
01:11:56il fallait que les hôpitaux brûlent, il fallait que la société entière
01:11:58soit à feu
01:12:00donc en définitive, le Président de la République se dit
01:12:02je me donne 100 jours pour réfléchir
01:12:04et puis finalement, c'est peut-être parce qu'ils ne sont pas allés à la mer
01:12:06à la montagne, que c'est l'oisiveté
01:12:08qui a permis...
01:12:10donc il y a aussi un problème dans le langage
01:12:12dans la perversion du langage, où la vérité
01:12:14devient de plus en plus malléable
01:12:16où la vérité est de plus en plus mise
01:12:18sur le banc des accusés, cette inversion des paradigmes
01:12:20elle est malheureusement extrêmement
01:12:22criminogène pour notre société
01:12:24ça vous fait réagir à M. Benedetti, puis après je laisse la parole au commissaire
01:12:26au mot de Platon, disons que la décomposition
01:12:28des cités commence avec la fraude des mots
01:12:30c'est vrai, c'est quelque chose qui me paraît absolument essentiel
01:12:32quand on n'emploie pas les bons mots
01:12:34pour nommer la réalité, déjà
01:12:36on a désarmé quelques paroles
01:12:38il faut nommer les choses, sinon on rajoute
01:12:40de la confusion. Frédéric Lauz, commissaire
01:12:42moi je pense aussi à ta cite
01:12:44qui disait quand une société n'a plus de mœurs
01:12:46elle crée des lois, mais oui, parce qu'on crée
01:12:48des lois, on crée des lois, mais le plus important
01:12:50c'est les mœurs, c'est l'éducation
01:12:52par rapport à ce que vous avez dit
01:12:54j'y souscris, la sécurité
01:12:56c'est un droit fondamental, pour ceux qui l'ont oublié
01:12:58il y a eu cette période magique des jeux olympiques
01:13:00où certes il y a eu des moyens
01:13:02extraordinaires qui ont été mis en place
01:13:04mais il s'est passé quoi ? Il s'est passé qu'on a
01:13:06de la fraternité, il s'est passé
01:13:08qu'on a retrouvé de la confiance, il s'est passé
01:13:10qu'on a retrouvé de l'optimisme, etc
01:13:12et il faut réfléchir
01:13:14alors évidemment on ne va pas remettre le même nombre d'effectifs
01:13:16sur ce qui s'est passé
01:13:18et comment faire en sorte qu'on prolonge
01:13:20et qu'on sorte
01:13:22en tout cas des schémas
01:13:24dans lesquels on est
01:13:26qui font que les politiques de sécurité
01:13:28et les politiques pénales
01:13:30qui sont d'ailleurs en parallèle
01:13:32et qui jamais ne se concertent
01:13:34les deux ministères de l'Intérieur et de la Justice
01:13:36il faut sortir de ce modèle
01:13:38c'est un modèle du XXe siècle, c'est un modèle dépassé
01:13:40tout en respectant
01:13:42l'autorité de la chose jugée
01:13:44les décisions de justice, il faut que les politiques
01:13:46de sécurité et les politiques pénales
01:13:48s'élaborent conjointement, ça c'est la première chose
01:13:50deuxièmement pour revenir à l'autorité
01:13:52depuis 20 ans
01:13:54on a une multiplication des outrages
01:13:56des rébellions
01:13:58des atteintes et des violences sur les dépositaires
01:14:00de l'autorité publique, certains vous l'avez dit
01:14:02disent oui c'est la faute des policiers
01:14:04violences systémiques, quand il y a des violences
01:14:06systémiques et qu'il y a des brebis galeuses
01:14:08elles sont expulsées
01:14:10de la police ou elles sont sanctionnées
01:14:12il y en a, il y a un travail à faire
01:14:14mais il ne faut pas confondre les trains qui déraillent
01:14:16les 0,1% avec les trains
01:14:18qui arrivent à l'heure, le problème
01:14:20ce n'est pas la violence policière
01:14:22les pompiers sont attaqués, les professeurs
01:14:24sont attaqués, il y a une réflexion
01:14:26à avoir, et puis il faudrait
01:14:28rétablir ce qu'on appelle l'usage
01:14:30légitime de la force, à ne pas confondre
01:14:32avec les violences policières parce que ça commence
01:14:34par la sémantique. Allez, petite pause
01:14:36on continue à parler de sécurité, vous restez avec nous commissaire
01:14:38on partira à Grenoble après une toute
01:14:40petite pause dans Punchline sur CNews et sur
01:14:42Europe 1, à tout de suite
01:14:4618h24
01:14:48on est en direct sur CNews et Europe 1, encore un mot
01:14:50de sécurité, on est toujours avec le commissaire Loos
01:14:52on va se rendre à Grenoble où une vaste opération
01:14:54de la CRS 8 a eu lieu encore hier soir
01:14:56dans le quartier Hoche, avec évidemment
01:14:58l'objectif de perturber les points de deal
01:15:00après que, écoutez bien, sept fusillades
01:15:02ont eu lieu en moins d'un mois
01:15:04sur fond de trafic, sept fusillades
01:15:06je pense aux habitants de ces quartiers
01:15:08reportage Olivier Gangloff
01:15:10et Corentin Alonso
01:15:12Le top départ est donné
01:15:14juste avant la tombée de la nuit
01:15:16l'objectif du jour, investir par surprise
01:15:18le quartier Hoche de Grenoble
01:15:20connu pour son trafic de drogue
01:15:22pendant plusieurs heures
01:15:24s'il vous plaît c'est un contrôle de police
01:15:26vous avez une date de naissance monsieur
01:15:28une quarantaine de fonctionnaires
01:15:30procèdent au contrôle de nombreux jeunes
01:15:32cadrient la zone et vérifient
01:15:34toutes les caches possibles à la recherche
01:15:36de drogues et de dealers
01:15:38une opération jugée indispensable
01:15:40par le préfet de l'ISER Louis Logier
01:15:42un point de deal c'est comme un abcès
01:15:44votre vie n'est plus la même
01:15:46si vous avez un point de deal en bas de chez vous
01:15:48vous aurez une vie qui sera différente
01:15:50voilà pourquoi nous nous attachons à savoir
01:15:52pourquoi les personnes de la police nationale
01:15:54de la gendarmerie dans leur secteur
01:15:56interviennent sur le terrain constamment
01:15:58pour redonner une vie normale à nos concitoyens
01:16:00En un mois, 10 fusillades liées au trafic de drogue
01:16:02ont fait 17 victimes dans la cité grenobloise
01:16:04alors chaque semaine, la police et la gendarmerie
01:16:06harcèlent les dealers
01:16:08en multipliant les descentes surprises
01:16:10les habitants ne sont pas étonnés
01:16:12c'est pas forcément choquant ici
01:16:14c'est pas choquant parce que c'est pas la première fois
01:16:16qu'ils passent
01:16:18depuis le début des opérations
01:16:207 points de deal sur 26 ont été démantelés
01:16:22hier aucune interpellation
01:16:24ni saisie ont eu lieu
01:16:26mais cette démonstration de force
01:16:28aura permis d'accorder un peu de répit
01:16:30aux habitants de la cité
01:16:32on a l'impression que c'est vider l'océan la petite cuillère
01:16:34mais quand même ça apporte un certain soulagement
01:16:36aux habitants concernés
01:16:38c'est un peu le fil rouge de notre émission
01:16:40on est en train d'étudier
01:16:42la relation entre des faits délictueux
01:16:44et criminels et une certaine idéologie
01:16:46dans le bulletin municipal
01:16:48de Grenoble
01:16:50la municipalité est tenue par des écologistes
01:16:52il y avait une publicité pour un spectacle
01:16:54qui avait reçu l'imprimature officielle
01:16:56ça s'appelait quelque chose comme
01:16:58les gens d'en bas
01:17:00ça voulait apprendre aux gens
01:17:02à cohabiter avec les dealers
01:17:04comme il n'est pas question de les virer malgré les efforts de la police
01:17:06en tout cas pas du point de vue de la municipalité
01:17:08il faut apprendre à vivre avec ces gens
01:17:10peut-être qu'en les connaissant on apprendra à mieux les apprécier
01:17:12évidemment vous devez leur demander
01:17:14l'autorisation pour rentrer chez vous
01:17:16recevoir de la famille donc ce n'est pas des gens très aimables
01:17:18mais avec un peu d'effort de votre part
01:17:20tant qu'on ne s'attaquera pas à l'idéologie
01:17:22les policiers font absolument ce qu'ils peuvent
01:17:24moi je suis absolument favorable
01:17:26à toutes ces descentes
01:17:28mais tant qu'on ne s'attaque pas au coeur du problème
01:17:30étant idéologique on n'arrivera à rien
01:17:32il y a une complaisance
01:17:34il y a un compromis
01:17:36avec la délinquance
01:17:38portée par l'extrême gauche
01:17:40Grenoble en est un cas emblématique
01:17:42et pas unique
01:17:44il y a simplement une chose
01:17:46ces phénomènes on les observe de manière très forte
01:17:48à Grenoble, à Nantes, à Lyon
01:17:50et à chaque fois les gens
01:17:52ont voté au moment des élections
01:17:54et ils ont voté pour un maire
01:17:56qui globalement ne veut pas
01:17:58l'armement de la police municipale, ne veut pas
01:18:00de caméra de vidéo protection
01:18:02c'est le reflet de quoi ?
01:18:04il y a des sociétés qui essayent de coexister
01:18:06je ne sais même pas si elles essayent de coexister
01:18:08et en fait il y a les honnêtes gens qui progressivement
01:18:10quittent la ville et puis il y a
01:18:12les dealers, les séparatistes
01:18:14il y a ceux qui vivent d'allocations
01:18:16ceux qui ne font pas grand chose
01:18:18et qui eux constituent l'espèce de manne électorale
01:18:20ce nouvel électorat
01:18:22et c'est la raison pour laquelle
01:18:24ils élisent des maires, ils élisent des responsables politiques
01:18:26qui correspondent à leurs aspirations
01:18:28la question du burkini
01:18:30il faut quand même se souvenir que Grenoble
01:18:32c'était censé être
01:18:34il y a une quarantaine d'années
01:18:36la Silicon Valley française
01:18:38c'était là où il y avait l'informatique
01:18:40il y avait des usines, il y avait une industrie à Grenoble
01:18:42aujourd'hui c'est complètement déclassé
01:18:44c'est complètement en train de s'effondrer
01:18:46et avec un accélérateur
01:18:48parce que la population a tellement changé
01:18:50que la population restante
01:18:52finit par élire
01:18:54des maires qui sont anti-police
01:18:56anti-autorité, anti-ordre
01:18:58donc on n'a que ce qu'on mérite
01:19:00et globalement ce sont les électeurs qui ont décidé
01:19:02Commissaire Loos, en même temps la délinquance
01:19:04ne s'explique pas par la couleur politique des maires
01:19:06on est d'accord
01:19:08il y a des maires qui ont réussi
01:19:10à inverser les choses
01:19:12à travers notamment l'urbanisation
01:19:14je peux vous donner un exemple
01:19:16Jean-François Copé à Meaux
01:19:18à Meaux il a fait un énorme travail
01:19:20Jean-François Copé d'urbanisation
01:19:22police municipale, alors c'est un travail
01:19:24de 40 ans
01:19:26Jean-François Copé, la mairie
01:19:28à Orléans également
01:19:30beaucoup de choses ont été faites, le quartier de la Source
01:19:32donc c'est possible
01:19:34Nice ça marche pas, Marseille ça marche pas
01:19:36ça marche pas, ça serait peut-être pire
01:19:38c'est pas que ça marche pas
01:19:40c'est que ça serait pire, Nice en plus c'est une ville
01:19:42extrêmement touristique
01:19:44où la délinquance
01:19:46est très importante
01:19:48parce qu'il y a beaucoup de tentations
01:19:50il y a des touristes, il y a plutôt des gens riches
01:19:52il y a beaucoup de festivals
01:19:54il y a un tourisme 12 mois par an
01:19:56le commissaire central de Nice
01:19:58moi je voulais rendre hommage, je vais pas en faire des tonnes
01:20:00les policiers grenoblois n'arrêtent pas
01:20:02moi je connais certains d'entre eux
01:20:04notamment leur directeur, ils font un travail
01:20:06remarquable
01:20:08alors peut-être qu'on a cette impression de vider
01:20:10l'océan à la petite cuillère
01:20:12mais heureusement qu'on fait ça
01:20:14donc les commissions n'arrêtent pas
01:20:16parce que néanmoins
01:20:18c'est une guerre qui est menée et que mènent
01:20:20les policiers, les gendarmes, les douaniers
01:20:22et cette guerre malgré tout porte ses fruits
01:20:24il y a des résultats
01:20:26même si on a besoin d'un soutien politique
01:20:28et d'un soutien, vous l'avez très bien dit
01:20:30une ville comme Grenoble
01:20:32qui est la 12ème ville de France
01:20:34ne peut pas avoir une police municipale qui n'est pas armée
01:20:36un voyou sur la voie publique ou un terroriste
01:20:38il ne va pas dire ça c'est la police nationale
01:20:40ça c'est la police municipale, c'est une cible
01:20:42il ne peut pas avoir des caméras de vidéoprotection
01:20:44aujourd'hui il y a des caméras de vidéoprotection
01:20:46bien sûr qu'il y a des endroits où ça marche
01:20:48on a cité
01:20:50non pas la Californie mais la ville de New York
01:20:52quand il y a du monde sur le terrain, quand il y en a une stratégie
01:20:54quand tout le monde se met en place
01:20:56mais quand on retire les effectifs
01:20:58ça revient
01:21:00il y a les effectifs mais il n'y a pas que ça
01:21:02après il faut savoir qu'il y a un autre débat
01:21:04s'il y a des points de deal à 30 ou 40 000 euros par jour
01:21:06qui suscitent le narcotrafic
01:21:08c'est qu'il y a autant de consommateurs
01:21:10c'est un vrai sujet la consommation
01:21:12un vrai débat
01:21:14il n'y a pas de consommateurs, il n'y a pas de demandes
01:21:16Sabrina, un dernier mot avant qu'on parte à Montpellier
01:21:18Oui alors le narcotrafic
01:21:20c'est un fléau civilisationnel, il y a plusieurs opérations
01:21:22qui ont été menées, cette région elle est particulièrement
01:21:24touchée puisque la mafia albanaise
01:21:26s'en est emparée il y a quelques
01:21:28années, l'héroïne circule énormément
01:21:30donc qui dit évidemment
01:21:32manne financière dit convoitise
01:21:34dit donc
01:21:36prête à tuer pour
01:21:38quelques milliers d'euros, ça se voit
01:21:40ça se pollinise partout, ça se dissémine partout en France
01:21:42il n'y a pas qu'à Grenoble, maintenant si effectivement
01:21:44l'élu local n'est pas en mesure de porter
01:21:46une responsabilité sécuritaire
01:21:48avec une doctrine, c'est-à-dire
01:21:50au moins de caméras vues de vidéosurveillance
01:21:52qu'a refusé Eric Piolle en l'espèce
01:21:54et bien effectivement les gens qui habitent ces quartiers
01:21:56populaires ne pourront même pas avoir ce fameux
01:21:58sentiment de sécurité et non pas d'insécurité
01:22:00parce que ce sont elles en réalité
01:22:02qui sont les premières victimes
01:22:04Cette fusillade en un mois pour ces populations
01:22:06je pense évidemment à elles
01:22:08Ce sont ces gens-là qu'il ne faut pas penser
01:22:10Evidemment, pas ceux des quartiers chics, Mathilde Imanez
01:22:12se trouve à Montpellier, bonsoir à vous Mathilde
01:22:14où un rassemblement est organisé
01:22:16en ce moment même en réponse à l'attentat
01:22:18contre la Synagogue de la Grande Motte
01:22:20Est-ce qu'il y a du monde ?
01:22:22Dans quelle atmosphère se déroule ce rassemblement Mathilde ?
01:22:26Oui Laurence
01:22:28Ce rassemblement se passe ici
01:22:30Place de la Comédie à Montpellier
01:22:32Ici il y a beaucoup
01:22:34beaucoup de monde, des élus
01:22:36des habitants de Montpellier mais également
01:22:38des alentours et surtout
01:22:40les membres de la communauté juive
01:22:42et justement moi je me trouve
01:22:44avec l'un des leurs, bonjour
01:22:46Monsieur Cohen
01:22:48Que représente ce rassemblement
01:22:50aujourd'hui pour vous ?
01:22:52Bonjour, merci
01:22:56Ce rassemblement
01:22:58m'émue énormément
01:23:00c'est pour ça que je n'arrive pas à trouver des mots
01:23:02Notre religion c'est une religion de lumière
01:23:04La preuve aujourd'hui, on a le soleil
01:23:06et 30 degrés et quand je vois
01:23:08des plancartes comme ça, nous sommes
01:23:10des juifs français qui sont là
01:23:12pour nous soutenir
01:23:14je suis très ému
01:23:16et je remercie toutes les françaises
01:23:18et tous les français qui sont là
01:23:20pour nous soutenir aujourd'hui
01:23:22Justement ici, pour ce rassemblement
01:23:24il n'y a pas que la communauté juive
01:23:26tous les français sont unis
01:23:28aux côtés de la communauté juive, qu'est-ce qu'on ressent ?
01:23:30Justement il n'y a pas que
01:23:32les juifs aujourd'hui
01:23:34il y a plein de françaises et de français
01:23:36non juifs et c'est là où
01:23:38notre soutien et ce soutien
01:23:40nous est très fort
01:23:42et on l'a carrément sur le coeur
01:23:44et c'est vraiment merci à tout le monde
01:23:46Un nouveau rassemblement, encore
01:23:48qu'est-ce qu'il faut faire pour que ça s'arrête aujourd'hui ?
01:23:50Il faut qu'il y ait
01:23:52des sanctions un peu plus fortes
01:23:54et des actes plus forts pour qu'on arrête
01:23:56ces attentats et qu'il n'y ait plus
01:23:58de nouveaux rassemblements
01:24:00on a besoin d'être protégés
01:24:02et on demande à être protégés
01:24:04Merci beaucoup
01:24:06Monsieur Cohen, une émotion
01:24:08partagée en tout cas ici
01:24:10par de nombreux français, une émotion
01:24:12partagée entre de la colère et de la
01:24:14tristesse. Beaucoup de français
01:24:16sont venus ici en tout cas pour soutenir
01:24:18la communauté juive aujourd'hui
01:24:20Merci Mathilde Ibanez, Thibaut Marcheteau
01:24:22de nous avoir fait vivre en direct
01:24:24ce rassemblement à Montpellier
01:24:26Il est 18h33
01:24:28on va faire le rappel des titres de l'actualité avec
01:24:30Félicité Kindoki
01:24:34Les consultations se poursuivent
01:24:36à l'Elysée. En plus du groupe Liott
01:24:38Emmanuel Macron a reçu François Bayrou
01:24:40et Edouard Philippe séparément
01:24:42Il se dit prêt à recevoir tous ceux qui
01:24:44veulent oeuvrer pour l'intérêt supérieur du pays
01:24:46En réaction, la France Insoumise
01:24:48et plusieurs organisations syndicales étudiantes
01:24:50appellent à une grande manifestation
01:24:52contre le coup de force du chef de l'Etat
01:24:54le 7 septembre prochain
01:24:56A la veille de la cérémonie d'ouverture
01:24:58des Jeux Paralympiques de Paris 2024
01:25:002 millions de billets
01:25:02pour assister aux épreuves ont déjà été vendus
01:25:04Depuis cet après-midi
01:25:06les places pour les sites les plus demandés
01:25:08comme le Grand Palais, le stade Tour Eiffel
01:25:10les Invalides et le château de Versailles
01:25:12jusqu'ici indisponibles à la vente
01:25:14sont désormais ouvertes
01:25:1615 ans après la séparation amère
01:25:18des frères Gallagher
01:25:20le groupe Oasis se reforme pour une grande
01:25:22tournée mondiale en 2025
01:25:24Le retour du duo qui avait renoncé à partager
01:25:26la scène à la suite d'une énième dispute
01:25:28avant un concert parisien en 2009
01:25:30a été annoncé sur les réseaux sociaux
01:25:32par un poste intitulé
01:25:34It's Happening, c'est confirmé
01:25:36La tournée débutera le 4 juillet à Cardiff
01:25:38au Pays de Galles
01:25:40Merci beaucoup, on se retrouve dans un instant
01:25:42dans le punchline
01:25:44on a oublié de parler de politique
01:25:46on a toujours pas de gouvernement
01:25:48ça nous fait une belle jambe
01:25:50Emmanuel Macron a encore ouvert la porte
01:25:52sur CNews et Europe 1
01:25:54A tout de suite
01:25:5618h39 en direct sur CNews et Europe 1
01:25:58nous n'avons toujours pas de gouvernement
01:26:00et la France visiblement tient le choc
01:26:02J'avoue qu'elle est souvent un petit peu
01:26:04impatiente, il va falloir apprendre la patience
01:26:06Mais quelle insolence
01:26:08Louis de Ragnel
01:26:10Vous avez parlé d'une immense patience
01:26:12Louis de Ragnel, s'il vous plaît
01:26:14Faites taire ce jeune insolent
01:26:16Un peu de respect de l'autorité
01:26:18Un peu de respect de vos aînés, simplement
01:26:20On parle de l'inversion des valeurs
01:26:22revenons aux valeurs fondamentales
01:26:24le respect des aînés, vous me devez ce respect
01:26:26Tout ça pour dire que nous allons
01:26:28devoir patienter encore un peu
01:26:30Et il continue à tirer dans le crash-floor
01:26:32Ça c'est votre autorité qui est battue
01:26:34Je vais promulguer une loi
01:26:36Donc ça ne nous manque pas tellement
01:26:38On n'est pas tellement impatients
01:26:40Mais surtout, ce qui est frappant, c'est que rien n'a changé
01:26:42depuis le soir du second tour des législatives
01:26:44Le temps s'est figé
01:26:46Le temps s'est figé absolument
01:26:48Et d'ailleurs, même s'il sort de son chapeau
01:26:50parce que là maintenant il n'y a plus qu'une seule possibilité
01:26:52c'est un gouvernement technique
01:26:54Il n'y a aucune combinaison qui n'est possible
01:26:56Aucune combinaison n'est possible
01:26:58Quand il aura nommé un gouvernement technique
01:27:00on sera dans une autre forme d'immobilisme
01:27:02puisque aucune loi vraiment un peu importante
01:27:04ne pourra être votée
01:27:06et puis il y aura toujours l'effet de Damoclès
01:27:08Donc de toute façon, il va falloir
01:27:10C'est là où on voit les vrais marins
01:27:12quand la mer est calme, quand il y a du vent
01:27:14C'est simple, Dragonel, il peut faire des grandes déclarations
01:27:16Mais là, jour après jour, quand il ne se passe rien
01:27:18il n'y a pas de vent, la mer est étale
01:27:20C'est là où on voit les grands journalistes
01:27:22Préparez-vous parce que ça va durer un an
01:27:24Mais vous savez quoi ?
01:27:26Je pense qu'Emmanuel Macron est très satisfait
01:27:28de cette situation
01:27:30Parce qu'il existe
01:27:32Parce qu'en réalité, il y avait d'autres possibilités
01:27:34de trouver une solution
01:27:36Oui, je vais partir à l'Elysée
01:27:38Allons-y ensemble
01:27:40Je vais demander à Thomas Bonnet qui est sur place
01:27:42s'il voit venir quelque chose à l'horizon
01:27:44Alors expliquez-nous, à l'Elysée, que se passe-t-il ?
01:27:46Oui, Laurence, le Président de la République
01:27:48a ouvert ce mardi
01:27:50le deuxième cycle des consultations
01:27:52sans la France Insoumise
01:27:54sans le Rassemblement National
01:27:56ni Éric Ciotti
01:27:58Le chef de l'État a notamment reçu les représentants du groupe
01:28:00Lyot à l'Assemblée Nationale
01:28:02Il s'est également entretenu
01:28:04avec des personnalités issues
01:28:06du camp présidentiel
01:28:08L'idée, on l'a bien compris, après avoir écarté
01:28:10l'hypothèse Lucie Castet, c'est de mûrir sa réflexion
01:28:12avant la nomination
01:28:14d'un Premier Ministre
01:28:16Selon l'un des participants à ces consultations
01:28:18le chef de l'État reconnaît lui-même
01:28:20qu'il doit prendre une décision rapidement
01:28:22pour répondre aux urgences du pays
01:28:24notamment en matière budgétaire
01:28:26Une décision qui va intervenir
01:28:28alors que le calendrier du chef de l'État
01:28:30est particulièrement chargé
01:28:32Ce mercredi, il y aura la cérémonie d'ouverture
01:28:34des Jeux Paralympiques
01:28:36avant un déplacement prévu en fin de semaine
01:28:38en Serbie, ce mercredi
01:28:40Le Président de la République qui poursuivra d'ailleurs
01:28:42ces consultations, il recevra
01:28:44les représentants de la droite à l'Élysée
01:28:46Merci Thomas Bonnet et Pierre-François Altermat
01:28:48C'est vous qui avez la parole Arnaud Benedetti
01:28:50Pas Louis de Ragnel
01:28:52Vous ne l'aviez pas demandé
01:28:54Mais ne la prenez pas que
01:28:56si vous êtes autorisé
01:28:58C'est une situation qui me paraît assez inextricable
01:29:00en l'occurrence, c'est simple
01:29:02aujourd'hui vous n'avez pas de majorité qui se destine
01:29:04à l'Assemblée Nationale
01:29:06ce qui était assez prévisible au soir du 7 juillet
01:29:08mais il aurait pu commencer ses consultations avant
01:29:10parce que je trouve qu'il a beaucoup tardé
01:29:12en l'occurrence sous la 4ème République
01:29:14qu'au moins les présidents du Conseil en général
01:29:16se retrouvaient confrontés à cette situation
01:29:18tout de suite, il menait ce qu'on appelait
01:29:20des missions exploratoires
01:29:22il désignait finalement un président du Conseil Potentiel
01:29:24qui était en charge d'essayer
01:29:26de former une coalition
01:29:28alors ça marchait assez bien sous la 4ème
01:29:30c'est relatif parce qu'il y avait une instabilité chronique
01:29:32qui était quand même considérable
01:29:34là si vous voulez aujourd'hui
01:29:36qu'est-ce qu'il va essayer de faire ?
01:29:38il va essayer de casser le nouveau Front Populaire
01:29:40à mon avis c'est quand même compliqué à ce stade
01:29:42mais enfin c'est son idée
01:29:44il va essayer d'exfiltrer quelques socialistes
01:29:46donc peut-être qu'il va nommer une personnalité
01:29:48issue de l'ancien Parti Socialiste
01:29:50on parle de M. Cazeneuve
01:29:52on parle de M. Migaud
01:29:54qui en plus aurait un profil un peu technopolitique
01:29:56donc c'est pas inintéressant
01:29:58notamment au moment où on doit discuter le budget
01:30:00et puis l'autre chose
01:30:02il va essayer d'aller sur sa droite
01:30:04et de s'assurer que les LR
01:30:06auront une attitude bienveillante
01:30:08au moins au début pour voter
01:30:10le projet de loi de finances
01:30:12on va quand même pouvoir voter un projet de loi de finances
01:30:14il faut quand même payer les fonctionnaires
01:30:16et il faut surtout quand même répondre
01:30:18il faut le rappeler quand même à une procédure
01:30:20qui a été lancée par la Commission Européenne
01:30:22pour déficit excessif
01:30:24donc si vous voulez en plus quand vous combinez
01:30:26la fragilité institutionnelle et le déficit public
01:30:28en général ça ne rassure pas les créanciers
01:30:30surtout quand ils sont à l'étranger
01:30:32donc il va bien falloir qu'il agisse de ce côté
01:30:34après il va peut-être essayer de puiser
01:30:36vous savez dans ce petit groupe charnière
01:30:38centre-droite-centre-gauche
01:30:40peut-être qu'il va essayer de s'assurer
01:30:42de la neutralité d'un certain nombre de ses parlementaires
01:30:44mais en tout état de cause
01:30:46ça fait une majorité qui est une majorité
01:30:48qui n'est même pas une majorité
01:30:50c'est un étiage parlementaire tellement relatif
01:30:52que je ne vois pas comment il peut finalement
01:30:54s'inscrire dans la durée
01:30:56c'est ça le problème
01:30:58je vous passe l'écrit d'Orfred Lagauche
01:31:00je voudrais juste qu'on écoute les français
01:31:02qu'est-ce qu'ils se pensent de la situation
01:31:04écoutez leur avis éclairé
01:31:06j'essaie de suivre tous les jours
01:31:08mais plus je suis
01:31:10plus ça m'exaspère
01:31:12ça traîne trop là
01:31:14oui ça semble très long
01:31:16je pense que monsieur Macron a joué
01:31:18sur le temps avec les JO
01:31:20qu'il y a des calculs derrière
01:31:22et qu'il n'a toujours pas trouvé la solution
01:31:24pour s'en sortir bien de sa part
01:31:26on se croirait dans un autre monde
01:31:28pour moi ce n'est pas la réalité
01:31:30les gens ont voté
01:31:32ils voulaient du changement
01:31:34et ça traîne depuis des mois
01:31:36pour l'instant il y en a un de premier ministre
01:31:38il est toujours là, même des missionnaires
01:31:40apparemment il fait son boulot
01:31:42voilà après
01:31:44ils sont tous pareils
01:31:46ça ne change rien
01:31:48j'avais une grand-mère qui était très philosophe
01:31:50qui disait que cochon pigeon tout est de la volaille
01:31:52donc pour moi
01:31:54c'est pareil
01:31:56j'aime bien cette petite citation
01:31:58cochon pigeon c'est toute la volaille
01:32:00c'est tous les deux de la volaille
01:32:02Rachel sur la situation
01:32:04c'est aussi intéressant
01:32:06il est président
01:32:08on expérimente cette constitution
01:32:10dans des endroits insoupçonnés
01:32:12pour de vrai sur ce temps long
01:32:14à l'heure où les réseaux sociaux
01:32:16sont dans un rythme frénétique
01:32:18d'instantanéité
01:32:20je trouve que
01:32:22la politique de la lenteur
01:32:24comme ça est intéressante
01:32:26je le prends avec philosophie
01:32:28on fait beaucoup de philosophie
01:32:30Michel Onfray va peut-être faire une réclamation
01:32:32moi je voudrais rendre hommage quand même
01:32:34au talent politique du nouveau front populaire
01:32:36parce qu'ils ont réussi quand même
01:32:38là c'est un peu terminé
01:32:40c'est pour leur rendre hommage
01:32:42qui ne m'arrive pas souvent
01:32:44ils ont réussi à bâtir tout un feuilleton
01:32:46à partir sur la base de bilveuser
01:32:48à savoir qu'ils avaient remporté les élections
01:32:50ce qui est faux, moi je trouve c'est énorme
01:32:52heureusement qu'ils étaient là
01:32:54pour animer un peu ce débat
01:32:56parce que vous auriez déprimé encore plus
01:32:58exactement
01:33:00il y a quand même une révélation
01:33:02c'est qu'on peut faire de la politique
01:33:04fiction, on peut bâtir tout un roman
01:33:06feuilleton à partir d'une base
01:33:08imaginaire, moi je retiens ça
01:33:10de cette période
01:33:12ce qui est incroyablement intéressant
01:33:14c'est que Emmanuel Macron laisse faire
01:33:16il aurait pu ne pas recevoir
01:33:18Lucie Castex, il n'avait aucune raison de la recevoir
01:33:20elle n'est pas élue, elle n'a pas de mandat
01:33:22à part celui qu'elle s'est auto-désignée
01:33:24leader du nouveau front populaire
01:33:26ce qui est assez frappant
01:33:28ce qui est assez frappant dans cette histoire
01:33:30c'est que globalement tout ce qui est en train de se passer
01:33:32Emmanuel Macron sait pertinemment
01:33:34que ça va se passer comme ça
01:33:36il n'aurait pas pu en être autrement
01:33:38Emmanuel Macron consulte
01:33:40mais globalement il ne lâche rien
01:33:42il demande à chaque fois à ses interlocuteurs
01:33:44comment tu vois les choses
01:33:46est-ce que tu penses que tu peux former une majorité stable
01:33:48à chaque fois la réponse est non
01:33:50ou alors ceux qui disent oui sont des menteurs
01:33:52Emmanuel Macron le sait
01:33:54et donc forcément Emmanuel Macron a une idée derrière la tête
01:33:56et on voit bien qu'en réalité
01:33:58l'idée ne se trouve absolument pas dans ses consultations
01:34:00et je pense que ce qu'il souhaite
01:34:02c'est encore une fois le pourrissement
01:34:04c'est-à-dire qu'il va recevoir tout le monde
01:34:06il va dire vous voyez le nouveau front populaire ne veut même plus
01:34:08venir aux consultations
01:34:10j'ai tendu la main, là Emmanuel Macron dit à nouveau
01:34:12je tends la main, j'ai bonne volonté
01:34:14alors là il dit exactement Louis, les travaux continuent
01:34:16la porte est ouverte, je reçois ceux qui veulent bien venir
01:34:18continuer à oeuvrer pour l'intérêt
01:34:20à l'exception du nouveau front populaire
01:34:22à l'exception du RN et à l'exception quand même
01:34:24des soutiens d'Eric Ciotti
01:34:26200 invités déjà
01:34:28ça réduit un tout petit peu
01:34:30la liste des invités
01:34:32et donc moi je suis curieux quand même de savoir
01:34:34ce qu'Emmanuel Macron a en tête
01:34:36parce qu'il a en tête, on sait qu'il a en tête
01:34:38un nom
01:34:40on n'arrive pas à percer le mystère
01:34:42je vous le dirai chère Laurence si je l'avais
01:34:44mais ce qu'on voit bien c'est que globalement
01:34:46tout ça c'est un peu du cirque et c'est de la comédie
01:34:48c'est de l'utilisation de tout ce qui existe
01:34:50dans les structures de la République
01:34:52pour essayer de donner l'impression que lui
01:34:54cherche une solution au problème que lui-même a posé
01:34:56parce qu'il demande aux autres de le sortir
01:34:58de la situation et en réalité
01:35:00ce qu'il demande aux partis politiques
01:35:02ces partis politiques ne peuvent pas le faire
01:35:04par eux-mêmes, ils sont dans l'incapacité
01:35:06totale de le faire
01:35:08il est le maître des horloges
01:35:10les horloges sont un peu déraillées
01:35:12là où elles sont un peu déraillées
01:35:14c'est qu'Emmanuel Macron voulait éviter
01:35:16à tout prix que se télescope l'ouverture
01:35:18des Jeux Paralympiques avec la crise politique
01:35:20et bien là c'est la percussion
01:35:22en choc mondial
01:35:24surtout ce théâtre d'ombre
01:35:26c'est pour essayer de dissimuler l'éléphant dans la pièce
01:35:28et qu'il y a une seule solution
01:35:30c'est la démission de monsieur Macron
01:35:32c'est ça la seule solution
01:35:34Mélenchoniste
01:35:36non mais pas la destitution
01:35:38la destitution volontaire
01:35:40c'est ça que vous voulez
01:35:42la démission, pas la destitution
01:35:44c'est devenu ingouvernable
01:35:46la seule manière c'est de rendre la parole au peuple
01:35:48mais pour de vrai
01:35:50là il n'y aura pas de faux semblants
01:35:52pour l'instant tout est gouvernable
01:35:54si on veut vraiment sortir
01:35:56d'abord le budget
01:35:58je suis comme les français
01:36:00ils se disent que ça fonctionne
01:36:02comme en Belgique
01:36:04attendez un peu
01:36:06vous verrez ce sera compliqué
01:36:08le budget c'est déjà un gros problème
01:36:10si il n'y a pas de budget vous verrez que la France ne se gouverne pas toute seule
01:36:12j'ai vu passer aujourd'hui une petite vidéo
01:36:14sur les réseaux sociaux
01:36:16le président d'archives
01:36:18c'est François Mitterrand en 1977
01:36:20assez intéressant, carte sur table
01:36:22il explique à quel point le président met à toute latitude
01:36:24pour choisir son premier ministre
01:36:26c'est quelqu'un de gauche qui parle
01:36:28écoutez bien ce qu'il dit
01:36:30le président de la république
01:36:32nous respectons ses compétences
01:36:34nous aimerions mieux même
01:36:36qu'il les respecte davantage
01:36:38mais c'est à lui de choisir un premier ministre
01:36:40naturellement il doit choisir
01:36:42dans la majorité
01:36:44dans le cadre de la majorité exprimée par le suffrage universel
01:36:46quand on en sera là
01:36:48on étudiera la suite
01:36:50et je vous en informerai si vous voulez bien
01:36:52et dans le parti qui aura eu le plus grand nombre de voix ?
01:36:54le chef d'histoire des seins fera ce qu'il voudra
01:36:56et il n'a aucune obligation de choisir
01:36:58un premier ministre
01:37:00dans le parti qui a le plus grand nombre de voix
01:37:02il n'a aucune obligation morale
01:37:04juridique
01:37:06la politique c'est autre chose
01:37:08c'est très intéressant ce que dit François Mitterrand
01:37:10à Alain de Viamel et au regretté Jean-Pierre Acabache
01:37:12il n'a aucune obligation du président
01:37:14il fait ce qu'il veut
01:37:16c'est ce que nous prouve Emmanuel Macron
01:37:18c'est très étonnant que ce soit en 77
01:37:20il aurait pu avoir une majorité de gauche
01:37:22en 78
01:37:24on pensait que la gauche
01:37:26aurait pu avoir une majorité absolue
01:37:28et François Mitterrand
01:37:30dit même en cas de majorité absolue
01:37:32il n'est pas obligé
01:37:34il n'est pas tenu le président de la République
01:37:36c'est étonnant comme déclaration
01:37:38il n'est pas tenu de nommer au sein même
01:37:40une majorité, disons une personnalité
01:37:42issue du parti qui arrive en tête
01:37:44c'est ce que dit François Mitterrand
01:37:46dans cet entretien avec Jean-Pierre Acabache et Alain de Viamel
01:37:48mais finalement quand on regarde
01:37:50qu'est-ce que disait le Nouveau Front Populaire
01:37:52en fait le Nouveau Front Populaire avait un discours, une rhétorique différente
01:37:54parce que le Nouveau Front Populaire disait
01:37:56il faut absolument que le président de la République
01:37:58nomme Madame Castex
01:38:00parce que nous l'avons désigné comme étant notre premier ministre
01:38:02potentiel
01:38:04en l'occurrence
01:38:06mais le Nouveau Front Populaire ne disait pas
01:38:08allez, on va nommer quelqu'un
01:38:10dans le groupe parlementaire
01:38:12qui a le plus grand nombre de députés
01:38:14les estimés qui sont les plus importants ne disaient pas
01:38:16attention, d'ailleurs ils se sont même
01:38:18d'une certaine manière sacrifiés pour la bonne cause
01:38:20si je puis dire
01:38:22en l'occurrence c'est très relatif
01:38:24mais finalement
01:38:26François Mitterrand avait une interprétation
01:38:28de la Constitution
01:38:30qui était une interprétation qui me paraît
01:38:32tout à fait correct au regard
01:38:34de ce que devait être la situation politique
01:38:36c'est-à-dire qu'en effet c'est la prérogative du président de la République
01:38:38mais le président de la République aussi
01:38:40il ne peut pas faire sans majorité
01:38:42et la difficulté c'est que si vous voulez le Nouveau Front Populaire
01:38:44s'est lancé dans cette bataille des élections législatives
01:38:46sans être capable, déjà il faut s'en souvenir
01:38:48parce qu'on oublie très vite les choses
01:38:50déjà de désigner lors de la bataille des élections législatives
01:38:52lequel d'entre eux
01:38:54postulerait à Matignon, puisque vous vous souvenez
01:38:56il y avait des polémiques déjà entre eux
01:38:58alors qu'en 97 quand Lionel Jospin
01:39:00part à la bataille avec la gauche plurielle
01:39:02la gauche plurielle dit, ça sera bien
01:39:04elle dit que nombre de ses députés du Nouveau Front Populaire
01:39:06ont été élus grâce aux voix des macronistes
01:39:08qui se sont désistés en leur favoris
01:39:10et parfois de l'électorat LR
01:39:12ça recommence, vous n'aurez plus le pouvoir de parler
01:39:16je trouve que voilà
01:39:18et c'est pour ça que c'est intéressant ce moment-là
01:39:20par rapport à la Constitution, par rapport
01:39:22à cet archive que vous nous avez sorti
01:39:24parce qu'ensuite, lorsque Mitterrand
01:39:26est élu
01:39:28avec la cohabitation etc
01:39:30il a cette phrase
01:39:32toute la Constitution
01:39:34rien que la Constitution
01:39:36et on est dans ce moment-là
01:39:38Louis, alors, qu'est-ce qui va se passer dans les prochains jours ?
01:39:40rien que selon l'année paralympique
01:39:42je viens de vous expliquer, vous m'avez rionné
01:39:44vous m'avez interrompu
01:39:466 septembre, 8 c'est ça la fin des Jeux paralympiques ?
01:39:48je crois que c'est jusqu'au 8 septembre
01:39:50politiquement, on garde les mêmes militaires ?
01:39:52il peut y avoir une surprise
01:39:54bien sûr, je ne vois pas Emmanuel Macron
01:39:56nommer un nouveau Premier ministre
01:39:58chargé de former un gouvernement avec des passations des pouvoirs
01:40:00qui surviennent pendant les Jeux paralympiques
01:40:02je pense que même l'opinion publique
01:40:04lui en voudrait et lui dirait
01:40:06vous n'auriez pas osé, M. le Président, faire ça pendant les Jeux paralympiques
01:40:08pendant l'IGEO
01:40:10il a quand même un sujet
01:40:12c'est quand même le sujet du budget
01:40:14je suis d'accord avec vous, mais la question
01:40:16le problème de notre finance, ça ne se prépare pas comme ça
01:40:18et déjà, on est très en retard
01:40:20il y a un texte qui est en préparation
01:40:22Bruno Le Maire le prépare
01:40:24ce ne sera peut-être pas Bruno Le Maire
01:40:26qui défendra ce budget-là
01:40:28on rentre dans une période où on n'a pas connu ça
01:40:30c'est quelque chose de totalement nouveau
01:40:32avec des ministres
01:40:34ça vous envoie ça ?
01:40:36non, mais c'est intéressant
01:40:38c'est dramatique pour le pays
01:40:40mais je reconnais que c'est intéressant
01:40:42parce qu'un ministre démissionnaire qui reste
01:40:44autant de temps, qui est prolongé
01:40:46est-ce qu'ils sont payés d'ailleurs ?
01:40:48parce que c'est la vraie question
01:40:50sont tous les ministres démissionnaires payés ?
01:40:52en théorie non, mais lorsqu'un ministre quitte le gouvernement
01:40:54ou alors un ministre devient démissionnaire
01:40:56il est payé encore pendant 3 mois
01:40:58donc ils sont payés ?
01:41:00donc ils touchent encore leur salaire
01:41:02ils touchent l'indemnité qui est prévue lorsqu'ils quittent leur fonction
01:41:04donc en ce moment même, ils sont encore payés
01:41:06donc ils ne s'énerveront pas avant 3 mois
01:41:08au bout de 3 mois, ils vont s'énerver
01:41:10c'est bizarre d'avoir un ministre au chômage démissionnaire
01:41:14mais ça pourrait tout à fait se produire
01:41:16il y a des situations compliquées
01:41:18Arnaud Benedetti, on s'est lâché en lit ou pas du tout ?
01:41:20on est dans une situation
01:41:22qui sous la Ve République est tout à fait exceptionnelle
01:41:24en l'occurrence, on n'a jamais vu ça
01:41:26ça nous ramène 70 ans en arrière
01:41:28au plus beau jour de la 4ème République
01:41:30mais la 4ème République
01:41:32il y avait des systèmes de coalition qui fonctionnaient
01:41:34parce qu'ils ont fonctionné comme ça
01:41:36mais après, qu'est-ce qu'on voyait sous la 4ème République ?
01:41:38comment le pays était dirigé ?
01:41:40il était dirigé par l'administration
01:41:42il y a un livre très bien fait par un politicien britannique
01:41:44Philippe Williams qui a écrit un livre sur l'histoire de la vie politique
01:41:46sous la 4ème République, il montre très bien
01:41:48il dit qui gouvernait le pays finalement
01:41:50il y avait des coalitions qui tombaient en général
01:41:52et qui duraient 3 jours
01:41:54il y a des gens qui ont été ministres 3 jours
01:41:56et après ils ont eu sur leur carte de visite
01:41:58le titre de ministre à l'éternité
01:42:00mais c'était les préfets
01:42:02beaucoup, parce qu'il y avait un camp préfectoral
01:42:04qui était très puissant à l'époque
01:42:06qui, d'une certaine manière, faisait tourner le pays
01:42:08pas seulement les préfets
01:42:10mais vous ne trouvez pas que ça n'a rien de changé ?
01:42:12c'est toujours l'administration qui dirige le pays ?
01:42:14on est sortis de la 4ème République précisément pour éviter ça
01:42:16et redonner la place aux politiques
01:42:18et en fait, on est en train d'expliquer
01:42:20que le problème aujourd'hui, c'est le politique
01:42:22et qu'il faut revenir à la technique
01:42:24vous me direz, l'histoire se répète, c'est un éternel recommencement
01:42:26mais ce qui est terrible, c'est que je pense
01:42:28que la situation demande
01:42:30des vrais politiques qui pilotent les administrations
01:42:32et qui comprennent les aspirations du pays
01:42:34et globalement, ce qui est vrai
01:42:36c'est qu'on semble se diriger vers
01:42:38des gouvernements qui ont assez peu de pouvoir
01:42:40qui sont complètement devenus
01:42:42et les français ont réclamé un changement
01:42:44et donc il n'y aura pas de changement
01:42:46par rapport à tous les sujets que nous avons évoqués
01:42:48aujourd'hui, qui demandent des décisions urgentes
01:42:50elles ne surviendront pas
01:42:52le sujet de l'école, le sujet de la sécurité
01:42:54rien ne se passera
01:42:56et la Nouvelle-Calédonie
01:42:58pendant un an, ou peut-être plus, peut-être trois
01:43:00rien ne se passera, ça fait beaucoup, trois ans
01:43:02allez, rendez-vous demain pour la suite
01:43:04des aventures politiques d'Emmanuel Macron
01:43:06dans un instant, Pierre Devineau
01:43:08non, je crois pas, Pierre Devineau sur Europe 1
01:43:10pour Europe 1 Soir
01:43:12et Christine Kelly avec ses mousquetaires pour Facein l'Info
01:43:14bonne soirée sur nos deux antennes, à demain
01:43:18Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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