• il y a 2 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité.

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Transcription
00:00Ce que vous allez entendre à l'instant est saisissant, et c'est un témoignage qui a été prononcé il y a quelques secondes.
00:11Cette femme s'appelle Harmonie, c'est la femme de M. Comines, le gendarme qui est décédé, vous le savez,
00:20et qui a été tué par ce capverdien qui fonçait sur lui avec un refus d'obtempérer.
00:30Ce que dit cette femme va être commentée toute la journée, parce qu'elle utilise des mots très forts,
00:36« la France a tué mon mari ».
00:40Elle s'appelle Harmonie Comines, et je vous propose de l'écouter.
00:43Je demande à ce que mes propos ne soient pas utilisés à des fins politiques,
00:47et que vous, médias ici présents, ne transformiez pas mes dires, s'il vous plaît, soyez honnêtes.
00:53Je remercie M. le maire d'avoir organisé un hommage à mon tendre et regretté époux.
01:00Choc terrible numéro un. Décédé brutalement, lors de ses fonctions et sans agressivité, à la vue de ses camarades, amis de longue date.
01:11Mon mari était un homme attentionné, un papa merveilleux, juste et aimant.
01:18De notre amour qui a décaressé sa vingtième année, il m'a laissé deux beaux enfants, intelligents, gentils et taquins, à l'image de leur papa.
01:28Choc terrible numéro deux. Je tiens à remercier les médias qui ont su donner l'identité de mon mari sans accord de notre part.
01:38Au premier heure de son décès, heureusement que les gendarmes et les pompiers sont venus à mon domicile m'annoncer la triste nouvelle.
01:48Choc terrible numéro trois. Je remercie notre France d'avoir tué mon tendre époux, que j'aime tant, le père de nos enfants.
02:00Attention, je ne parle pas d'étrangers, mais de récidivistes. Je l'affirme haut et fort. La France a tué mon mari.
02:10La France a tué mon mari, le père de mes enfants. La France a tué mon mari par son insuffisance, son axis et son excès de tolérance.
02:23La France a tué mon mari. Comment ? Pourquoi ? Pourquoi cet homme multirécidiviste peut-il évoluer en toute liberté ?
02:34Quand est-ce que nos législatifs ouvriront réellement les yeux ? Faut-il qu'il soit touché directement pour agir ?
02:42Combien de morts avant que ces assassins soient vraiment punis ? Bannie, expulsion, retrait des droits octroyés par une procédure tellement bien faite, et j'en passe.
02:551981 n'aurait jamais dû exister. 1981 n'aurait jamais dû exister.
03:04Quelle est la suite pour ce meurtrier ? Déferrement immédiat, en attente de jugement, trois repas chauds par jour, aide sociale dans les geôles,
03:14là où les retraités qui ont cotisé toute leur vie de leurs travailleurs doivent potentiellement retravailler pour avoir trois repas chauds par jour.
03:24Plus réduction de la peine pour bonne conduite, liberté. Il recommence. Et nous alors ? Plus de fils pour mes beaux-parents, qui est aussi un retraité de la gendarmerie.
03:39Plus de frères, parce qu'il a une sœur qui l'aimait, et qu'elle aime aussi. Plus de papa, plus de mari, mais nous par contre on a pris la perpétuité.
03:50Il y a dans les sociétés françaises parfois des électrochocs et des discours qui percutent l'opinion.
04:12Je ne doute pas que ce discours de Harmonie Comine percute l'opinion, parce que ce qui est arrivé à Madame Comine peut arriver à vous, à nous.
04:26Elle a eu des mots extrêmement forts, je pense que tout le monde peut être d'accord avec elle. Et c'est pour ça que ces mots sont justes, c'est que tout le monde est d'accord avec elle.
04:35Comment un multirécidiviste peut-il être dehors ? Elle parle de choses dont personne ne veut aujourd'hui parler, elle a parlé de bagnes.
04:44Je ne sais pas ce qu'il faut faire, je pense qu'il faut faire tolérance V0 et qu'au bout d'un certain temps les multirécidivistes ne sortent plus jamais.
04:54Jamais, jamais, jamais, jamais.
04:57Alors je ne sais pas si c'est à la quatrième, la cinquième, la septième ou la huitième infraction, mais effectivement nous le savons tous, il y a des gens qui sont perdus pour la société.
05:06Ils ont peut-être d'ailleurs des excuses bien sûr, bien sûr que leur vie et notamment leur prime enfance doit expliquer ce qu'ils sont devenus.
05:16Mais je pense qu'il faut protéger la société et il faut la protéger forcément par des mesures radicales.
05:23Et que l'émotion de Madame Comines avec cette phrase forte qu'elle a dit plusieurs fois, la France a tué mes enfants, a tué mon mari, la France a tué mon mari.
05:34Et vous voyez je fais le lapsus, la France a tué mes enfants, parce que ses enfants, sa famille, ce qu'elle cite d'ailleurs, ses beaux-parents, un frère, etc.
05:43Tous ces gens aujourd'hui sont dans une tristesse et dans un chagrin et on a le sentiment que ce n'est pas la fatalité.
05:53C'est pour ça que cette femme réagit comme ça, on a le sentiment que ça pourrait être différent.
05:59Et lorsque on a parlé hier de la gendarme Amélie Lémet, Madame Lémet, et qu'on apprend que celui qui a tué cette gendarme est sorti de prison il y a un an,
06:12sorti de prison, que l'homicide involontaire est aujourd'hui le qualificatif, la qualification judiciaire qui a été retenue,
06:21alors que la qualification judiciaire au départ était meurtre, mais qu'une nouvelle fois la justice sans doute ne fait pas ce qu'elle devrait faire et ne qualifie pas les choses.
06:33C'est un meurtrier, c'était un meurtrier, et aujourd'hui c'est devenu un homicide involontaire.
06:39Donc je pense que vous allez être très nombreux sans doute à vouloir réagir, il est 11h29, c'est ce qui va modifier d'ailleurs pour tout vous dire notre émission,
06:48parce que vous allez être très nombreux et on pourra même réécouter quelques passages des moments les plus forts de Harmonie Comine.
06:54Je l'affirme haut et fort, la France a tué mon mari. La France a tué mon mari, le père de mes enfants.
07:04Les mots de Harmonie Comine, la femme d'Éric Comine, décédée il y a 48 heures et qui s'est exprimée ce matin.
07:15Elle souligne le laxisme de la justice et elle pointe qu'un multirécidiviste puisse être encore en liberté.
07:23Éric Henry est avec nous, vous êtes délégué à National Alliance Police. Bonjour monsieur Henry.
07:29Bonjour.
07:30On a l'impression, d'abord il y a l'émotion bien sûr qui est très puissante, mais j'ai l'impression de faire les mêmes débats depuis de nombreux mois
07:39et que rien ne change parce que la réponse pénale notamment et la réponse judiciaire est trop faible.
07:47Alors c'est effroyable, ça nous prend au tripes ce que vient de dire la veuve de notre collègue gendarme.
07:55C'est la douleur qui l'emporte, c'est vraiment terrible. On fait tous preuve de compassion.
08:00Alors peut-être, effectivement, j'ai bien peut-être eu un dysfonctionnement de la chaîne pénale.
08:04On a l'affaire à un multirécidiviste capverdien qui était encore sur le territoire national, libre.
08:11Nous, Allianz, vous le savez, on le dit régulièrement, sans faire de la récupération monsieur Prot,
08:17mais on parle d'un choc d'autorité, de la nécessité d'un choc d'autorité et de redresser notre pays.
08:24On l'a encore dit fin novembre 2023, on le dit sans cesse.
08:28Ce genre de débat, malheureusement, revient régulièrement sur les plateaux, dans les médias.
08:34On a l'impression d'assister à un disque rayé, un jour sans fin. C'est effroyable.
08:40Cette malheureuse dame, veuve, deux enfants qui vont grandir sans leur père.
08:47Les mots, vous savez, sont difficiles à trouver dans ces cas-là.
08:51Et nous, policiers, gendarmes, forces de sécurité intérieure, on se projette.
08:56Évidemment, si ça peut nous arriver, n'importe quand, la dangerosité s'accentue d'année en année.
09:03La violence est exponentielle, les missions sont de plus en plus dangereuses.
09:07Donc moi, je comprends malheureusement cette douleur qui emporte madame.
09:12Je peux comprendre, on peut tous comprendre ses mots maintenant, c'est une réponse politique.
09:17Ce qu'elle vient de dire lui appartient.
09:19Moi, représentant du personnel, je ne peux pas, évidemment, me prononcer,
09:23donner un jugement, une opinion sur ce qu'elle vient de dire.
09:26Mais je peux comprendre et on peut tous comprendre.
09:28Parce que perdre un mari, perdre un père, perdre un frère, perdre un collègue, c'est terrible.
09:35C'est la France qui en deuil.
09:37Et puis, je pense à Mélanie Lémet, qui était une de vos collègues également, à Lotte-et-Garonne.
09:42Et on remarquera que le chauffard qui l'avait tué dans un accident où il avait refusé d'obtempérer,
09:51et bien ce chauffard a été remis en liberté.
09:54C'était l'année dernière, ça fait un an qu'il est en liberté, le procès n'a toujours pas eu lieu.
09:58Il est placé sous un bracelet électronique et je pense à la famille de Mélanie Lémet,
10:04qui voit son enfant, sa compagne, mourir.
10:09Le chauffard qui l'avait percuté mortellement à Port-Saint-Marie, c'était en juillet 2020.
10:16Et bien, il est en liberté.
10:18Et je trouve ça invraisemblable, pour tout vous dire,
10:21comme je trouve invraisemblable que la qualification judiciaire dans cette affaire ait changé,
10:26puisque de meurtre, on est passé à homicide involontaire.
10:32Donc, effectivement, cette réponse pénale est trop faible,
10:35mais là encore, M. Henry, c'est des choses que nous avons dites mille fois.
10:40Le problème du multirécidiviste se pose.
10:46J'ai le sentiment qu'il y a des gens, et c'est triste pour eux, bien sûr,
10:50parce qu'il y a sûrement aussi des explications,
10:52et nous, nous avons eu la chance, sans doute, d'avoir des parents qui nous ont accompagnés,
10:56qui nous ont élevés, et qui fait que nous sommes ce que nous sommes.
10:59Donc, parfois, les uns et les autres ne sont pas forcément responsables
11:05de la vie qu'ils ont menée et des difficultés qu'ils ont rencontrées.
11:09Mais si on se place, du seul point de vue qui m'intéresse,
11:12c'est-à-dire protéger la société, protéger la société,
11:15j'ai l'impression qu'il y a des gens qui sont irrécupérables, M. Henry.
11:19J'ai envie de dire, malheureusement, ils n'y peuvent rien,
11:22les pauvres, j'ai aussi envie d'ajouter,
11:25mais j'ai envie de les protéger, eux, et surtout de protéger la société.
11:30Et je pense qu'il faudrait réfléchir au fait qu'il y a des gens,
11:35il ne faut pas les laisser dehors, au bout d'un certain nombre,
11:38bien sûr, d'infractions, il ne s'agit pas de la deuxième,
11:41de la troisième ou de la quatrième infraction.
11:43Mais lorsque je vois 15, 20, 25, 30 infractions de même type,
11:48je me dis qu'il y a des gens qui sont irrécupérables, M. Henry.
11:51Le coup préjudiciaire doit effectivement tomber.
11:54Il est fondamental de protéger la société, de protéger les honnêtes citoyens.
12:00La réponse pénale est au cœur de la société.
12:03C'est évident.
12:05Nous, Agence Polynationale, d'ailleurs, et vous le savez, on le dit régulièrement,
12:10on demande des peines minimales à l'encontre des agresseurs, des forces de l'ordre.
12:14Des peines minimales.
12:15Un quantum en dessous duquel...
12:17Les peines planchers, c'est-à-dire que par exemple, refus d'obtempérer,
12:20on pourrait imaginer qu'un refus d'obtempérer, simple, sans conséquence,
12:24mais refus d'obtempérer, c'est la casse-prison.
12:27Quoi qu'il arrive.
12:31C'est l'un des axes de notre politique.
12:35Nous le demandons sans cesse, comme l'abaissement de la majorité pénale de 18 à 16 ans,
12:40comme évidemment aussi une protection fonctionnelle, une protection familiale,
12:45une protection civile, administrative, pour nos collègues, pour les policiers, les gendarmes,
12:50parce que la sécurité, c'est la première déliberté fondamentale.
12:52Ne l'oublions pas.
12:54Et sans cette première déliberté, c'est la loi du talion et c'est notre démocratie qui vacille.
12:59Vous êtes vous-même toujours sur le terrain,
13:01ou le délégué national Allianz que vous êtes a pris un peu de distance
13:05par rapport à la fréquentation du terrain ?
13:08Alors je suis connecté toujours sur le terrain, j'ai 26 ans de police,
13:11dont 20 ans en service opérationnel, délégué Allianz depuis toujours,
13:16et même si je suis maintenant totalement détaché pour des charges syndicales,
13:20je reste évidemment au plus près de mes collègues, en contact permanent,
13:25et je peux vous assurer que des outres, malheureusement pour revenir à ce drame,
13:30outre l'émoi effroyable suscité au sein de la profession,
13:33également c'est nous ce que nous voyons, c'est la nécessité d'un redressement national,
13:37d'un choc d'autorité, parce que ce sont nos enfants,
13:40c'est la société de demain qui est en danger.
13:43Merci en tout cas monsieur Eric Henry, merci beaucoup.
13:46Vous êtes délégué national Allianz Police, je le rappelle.
13:48On va être avec Hamid qui est un ancien policier et qui voulait également intervenir.
13:51Bonjour Hamid.
13:54Vous allez intervenir peut-être après la pause,
13:56parce que j'entends le jingle que nous propose notre ami Fabrice Laffitte.
14:02A tout de suite.
14:05Là aussi beaucoup de gens peuvent partager ce que dit Harmonie Comine,
14:11et ces mots seront un marqueur de notre société,
14:15parce qu'ils vont percuter, frapper l'opinion publique.
14:18Hamid est avec nous, il est ancien policier. Bonjour Hamid.
14:21Bonjour monsieur Pro.
14:22Je reconnais votre voix parce que vous nous appelez régulièrement.
14:25Une fois qu'on a fait le constat, qu'est-ce qu'il faut faire ?
14:28Qu'est-ce qu'il faut faire ? Moi ce que j'ai déjà dit, il faut durcir les lois.
14:32Il faut faire vraiment une perpétuité réelle,
14:35et moi je vais même vous dire un truc qui va peut-être choquer.
14:38Je pense que même madame Comine m'écoute.
14:41Moi il y a des gens qui ne méritent pas de vivre,
14:43et pour certains je pense que pour certains crimes,
14:46parce que là il n'y a plus qu'un crime, c'est un assassinat.
14:50Moi des gens comme ça n'ont rien à faire dehors.
14:53Et même, moi je serais pour le rétablissement de la peine capitale pour ces gens-là,
14:58parce que c'est un multirécidiviste.
15:00Là il a tué, et là malheureusement il a tué Eric.
15:04Non mais il n'avait tué jusqu'à ce jour personne, mais la difficulté...
15:08Bah oui, mais qui vous dit que si...
15:11Attendez, excusez-moi monsieur Pro.
15:13Bon, malheureusement il a tué Eric.
15:15Mais qui vous dit, s'il n'avait pas continué et tout,
15:17il n'aurait pas écrasé un groupe de gens traversant quelque part,
15:20s'il avait été remis...
15:21J'entends ce que vous dites Hamid,
15:23mais je pense qu'on ne va pas rouvrir le débat de la peine capitale,
15:28il a été tranché.
15:29En revanche ce qui m'intéresse,
15:31c'est que cet homme-là, il était multirécidiviste,
15:35certes, mais pour des faits qui n'avaient pas cette gravité.
15:41Il n'avait tué personne.
15:43Et là, se pose concrètement,
15:45qu'est-ce qu'on doit faire avec un multirécidiviste ?
15:48Est-ce que, et c'est ce que je semblais proposer,
15:52c'est-à-dire qu'à un moment,
15:53même si l'infraction n'est pas aussi grave que celle-là,
16:01que de tuer quelqu'un,
16:02il n'empêche que la multiplication des mêmes infractions
16:06fait qu'il pourrait y avoir une sanction radicale.
16:11Alors ça, je vous pose cette question.
16:13Et ça, c'était une ligne judiciaire,
16:21une ligne éditoriale judiciaire possible,
16:23je crois que c'était aux Etats-Unis,
16:24où il y avait tolérance zéro,
16:26et qu'à un moment, à la dixième infraction,
16:29même si tu volais par exemple une orange,
16:31c'était terminé.
16:32Tu ne sortais plus.
16:33Tu ne sortais plus,
16:34parce que c'était la multiplication qui faisait
16:36qu'on jugeait que tu étais irrécupérable,
16:38que tu ne comprenais décidément rien
16:41à ce qu'on avait voulu faire.
16:42Je ne sais pas si c'est la dixième, la quinzième ou la vingtième,
16:44ce n'est pas le problème.
16:45Mais ce qu'il y a à un moment,
16:47le multirécidiviste,
16:49même si, je le répète,
16:51le cas n'est pas aussi grave,
16:52qu'est-ce qu'on fait de lui ?
16:53Et c'est la question que je vous pose.
16:55Dans ces cas-là, on fait une perpétuité réelle,
16:58on construit, et pourquoi pas,
17:00ça je l'ai déjà dit dans d'autres émissions,
17:02ça fait peut-être hurler,
17:03pourquoi pas rouvrir Cayenne ?
17:05Et ces gens-là, on ne les laisse plus sortir.
17:07Il faut des perpétuités réelles pour ces gens-là.
17:11Et si la perpétuité réelle n'existe pas,
17:13si l'infraction est moindre,
17:14c'est trente ans sans sortir de prison.
17:16Trente ans incompressibles.
17:18Et c'est ça, il faut y arriver à ce système-là.
17:20Parce que regardez,
17:21là, regardez encore le chauffard
17:25qui a tué une gendarme féminine dernièrement,
17:30enfin non, je ne sais plus il y a combien de temps,
17:32il est dehors !
17:33J'en ai parlé il y a quelques secondes,
17:36c'est Mélanie Lemay, je rappelle,
17:40elle a été tuée en 2020,
17:43et le chauffard a été libéré l'année dernière,
17:47le procès n'a toujours pas eu lieu d'ailleurs,
17:49c'est incroyable parce qu'on est à quatre ans quand même.
17:51Ça s'est passé le 19 juillet 2023,
17:55le chauffeur a été libéré,
17:58alors que cette jeune femme, Mélanie Lemay,
18:02avait été tuée en 2020.
18:05Donc effectivement, là aussi ça pose fort.
18:08Il a fait trois ans de détention provisoire.
18:12J'ai envie de dire que les parents ont pris,
18:14les parents, les amis,
18:15le compagnon peut-être de Mélanie Lemay a pris perpétuité.
18:19Et je peux même vous rappeler une affaire
18:22qui s'est passée en 94,
18:24il y a un moment,
18:26moi j'étais encore en fonction,
18:27Florence Ray, l'affaire de la place de la Nation à Paris,
18:30il y a eu trois collègues qui ont été tués,
18:32dont Guy, Guy qui était motard en 94,
18:35que je connaissais bien,
18:37au bout de 14 ans elle a été libérée.
18:39Non, ça c'est inadmissible, moi c'est perpétuit réel.
18:42Je rappelle le cas,
18:44parce qu'il est intéressant à suivre,
18:46le cas de Mélanie Lemay,
18:49parce que c'est un cas d'école,
18:51et on voit comment la justice traite ce cas d'école.
18:55Le 4 juillet 2020,
18:57les forces de l'ordre décident de contrôler une voiture,
18:59c'est une Clio,
19:00pour vitesse excessive.
19:01Le conducteur circule à ce moment-là
19:04sur une route qui est proche de Agen,
19:07à la vue des policiers,
19:09le conducteur qui a 26 ans,
19:10très défavorablement connu des forces de l'ordre,
19:13fait demi-tour et il prend la fuite.
19:15Face à ce refus d'obtempérer,
19:17il est de suite signalé en fuite.
19:18L'ensemble des forces de l'ordre
19:20se lancent alors à sa recherche,
19:22une patrouille de gendarmes d'aiguillons
19:24dont fait partie Mélanie Lemay leur repère,
19:26le fuyard roule à vive allure
19:29sur une route qui est proche d'Agen,
19:32une herse s'est installée sur la route
19:34pour stopper le véhicule,
19:35ce dernier lévite et fonce
19:37sur la gendarme qui est postée à côté,
19:39la blessant très grievement.
19:41Et malgré une intervention rapide des secours,
19:43elle est décédée quelques minutes après le choc.
19:45Et je lis un papier
19:47qui avait été écrit à l'époque
19:49par le républicain Lotte Hégaronne,
19:53qu'on retrouve sur internet.
19:56Eh bien ce chauffard,
19:58le procès n'a toujours pas eu lieu,
20:00il est dehors !
20:02Il est dehors !
20:04Comment est-ce possible ?
20:06Moi je pose cette question,
20:08d'abord on peut regretter
20:10que le procès n'ait pas eu lieu,
20:12parce que ça s'est passé quand même
20:14en juillet 2020
20:16et on est en juillet 2024,
20:18le procès n'a pas eu lieu,
20:19donc c'est la lenteur de la justice,
20:20et comment se fait-il qu'il soit dehors ?
20:23Voilà, malheureusement,
20:26c'est le système judiciaire français
20:28où il y a une excuse pour les criminels.
20:30De toute façon,
20:32on accorde plus de crédit aux criminels
20:34qu'aux victimes, et ça ne date pas de maintenant.
20:36Et je peux me permettre de dire quelque chose encore ?
20:38Je vous en prie.
20:40C'est ce qu'a dit la veuve qui s'appelle,
20:42je crois, Harmonie,
20:44que je salue, parce que je sais ce que c'est,
20:46de ne pas avoir de père.
20:48Pas moi, mais j'ai un de mes collègues
20:50qui est décédé de maladie, malheureusement,
20:52il laisse deux gamins de 8 et 12 ans,
20:54un collègue policier aussi.
20:56Et ce qu'elle a dit, c'est
20:58« 1981 n'aurait jamais dû exister ».
21:00Non mais ça, j'ai compris
21:02l'allusion à la peine de mort, mais...
21:04Non, non, non, mais il n'y a pas que ça.
21:06En 1981,
21:08on a allégé toutes les peines,
21:10on a allégé
21:12toute la justice en France
21:14au détruire des victimes
21:16en favorisant les...
21:18C'est une politique pénale différente
21:20de celle de Robert Badinter, vous avez raison.
21:22Merci Hamid.
21:24Voilà le résultat.
21:26C'est vrai qu'il y a, de ce point de vue-là,
21:28un rapport
21:30au criminel
21:32ou au délinquant
21:34qui est différent, puisqu'on est davantage
21:36sur un rapport
21:38d'excuses, ou d'expliquer
21:40pour des raisons sociales
21:42principalement, que
21:44celui qui enfreint
21:46la loi a des circonstances
21:48atténuantes.
21:50C'est d'ailleurs pas forcément faux
21:52de considérer que
21:54effectivement,
21:56lorsqu'on n'a pas la chance
21:58d'être dans un milieu favorable,
22:00ça peut être plus difficile.
22:02Tout ça peut s'entendre, mais il y a quelque chose
22:04qui s'entend et qui est supérieur à ça, c'est de protéger
22:06la société. C'est ça qui doit s'entendre
22:08principalement.
22:10Rémi Joussoum est avec nous, il est avocat
22:12du droit routier. Je voulais vous entendre
22:14Rémi Joussoum. Alors là,
22:16on n'est pas sur le refus d'obtempérer,
22:18c'est ça qu'on ne vous concerne pas
22:20directement, bien sûr, parce que c'est une réponse
22:22pénale. Mais en revanche,
22:24comment quelqu'un peut-il
22:26encore peut-être
22:28être en liberté, alors que
22:30dans le droit routier,
22:32peut-être ce droit routier n'est-il
22:34pas assez répressif ?
22:36C'est la question que je voulais vous poser.
22:38Oui, bonjour Pascal. Alors effectivement, moi je suis un petit peu
22:40mal à l'aise depuis hier, parce que je suis pas mal
22:42sollicité. Et effectivement, je m'efforce à expliquer
22:44qu'on n'est plus
22:46sur une délinquance routière. On est certainement
22:48sur une délinquance, voire une criminalité de droit
22:50commun. Et d'ailleurs, le parquet est
22:52ouvert sur cette qualification-là.
22:54Alors effectivement, beaucoup de
22:56personnes s'interrogent comment cette
22:58personne dispose encore
23:00de son permis de conduire, avec
23:029 points sur 12 apparemment.
23:04Tout simplement parce qu'il y a
23:06un certain nombre de mécanismes administratifs
23:08qui permettent aux gens
23:10de faire des stages chaque année, de récupérer
23:12des points, de recapitaliser
23:14son permis de conduire lorsqu'on n'a pas commis
23:16d'infraction pendant une certaine durée.
23:18Et puis tout simplement aussi, on l'oublie peut-être,
23:20c'est le juge. Le juge a la faculté
23:22de pouvoir annuler un permis de conduire,
23:24à la faculté d'interdire à quelqu'un
23:26de conduire pendant une certaine
23:28durée. Il peut également
23:30confisquer le véhicule de la personne
23:32qui commet les infractions, et ça arrive
23:34de plus en plus.
23:36L'étape d'après, c'est effectivement
23:38l'incarcération,
23:40et l'incarcération pour la délinquance routière,
23:42elle reste effectivement
23:44assez marginale.
23:46Peut-être faut-il effectivement changer
23:48là aussi les règles
23:50mises en place. Il est 11h57, on va marquer
23:52une pause. Si vous nous rejoignez
23:54à l'instant, nous avons changé
23:56le déroulement de cette
23:58émission, parce que la veuve
24:00d'Eric Comine, Harmony Comine,
24:02a pris la parole ce matin
24:04avec des mots
24:06très forts, où elle dit
24:08« La France a tué mon mari », elle le répète plusieurs fois,
24:10« La France a tué mon mari ».
24:12Et elle s'étonne qu'un
24:14multirécidiviste puisse être
24:16en liberté. Ce sera,
24:18j'imagine, fortement commenté
24:20aujourd'hui.
24:22C'est Mike Rudimana que vous connaissez,
24:24qui est un porte-parole
24:26national Alliance Police.
24:28Bonjour M. Mana.
24:30Bonjour Pascal Praud.
24:32Je disais qu'il y aurait peut-être un avant et un après
24:34l'intervention de
24:36Harmony Comine, parce qu'elle
24:38a dit des choses que, je pense,
24:40beaucoup de Français pensent. Pour tout vous dire,
24:42on a le sentiment que ce drame
24:44est évitable. Il pourrait
24:46être évité, à condition de prendre
24:48les bonnes décisions.
24:50Et les mots qu'elle a employés,
24:52« La France a tué mon mari »,
24:54vont évidemment résonner très
24:56fortement dans l'opinion française.
24:58Complètement.
25:00Ces mots vont...
25:02Avant et un après, vous avez raison de le dire,
25:04vous savez, ça fait
25:06plusieurs années déjà qu'on dénonce parfois
25:08le laxisme judiciaire. En disant ça,
25:10je ne veux pas tout le temps mettre
25:12tous les juges dans le même panier, parce que
25:14ce n'est pas une réalité. Bien sûr qu'il y a des choses formidables,
25:16etc. Mais c'est vrai que quand un policier
25:18fait une bêtise, il rend des comptes.
25:20Et quand un juge
25:22ne condamne pas sévèrement un individu
25:24qui a été condamné dix fois, Pascal.
25:26Il a été condamné dix fois, cet individu.
25:28Et pour des faits
25:30qui ont causé la mort de ce gendarme.
25:32Alors déjà, on est particulièrement émus.
25:34Vous savez, je n'ai jamais reçu autant de messages
25:36de collègues par rapport à ce décès,
25:38par rapport au fait de cet individu,
25:40les refus d'optempérer. On
25:42en voit des dizaines tous les jours,
25:44des milliers tous les jours en France. On le
25:46dénonce depuis je ne sais combien d'années.
25:48Et depuis je ne sais combien d'années, rien ne change.
25:50Rien n'évolue. Rien
25:52ne bouge. Et là, on a la douleur d'une
25:54femme qui ne peut que nous toucher.
25:56On est très émus quand on entend
25:58cette épouse. Parce qu'elle
26:00pense aussi à ses enfants et elle sait que
26:02le papa ne sera plus là.
26:04À cause d'un gars, une
26:06ordure qui a été libérée
26:08dix fois et qui a recommencé
26:10une onzième fois
26:12à foncer sur un gendarme
26:14qu'il n'a pas pu ne pas voir.
26:16Donc bien évidemment
26:18qu'on est touché, bien évidemment
26:20qu'on est ému face à ça.
26:22Mais ce n'est pas la France qui a tué.
26:24Je crois que c'est le laxisme
26:26effectivement de certains juges.
26:28C'est un individu qui n'avait plus peur
26:30de rien, puisqu'il savait qu'il n'était que
26:32rarement condamné et qui a foncé
26:34sur un gendarme qui voulait
26:36juste faire un contrôle en pied.
26:38Qu'est-ce qu'on fait ?
26:40Qu'est-ce que vous proposez
26:42notamment pour ces refus d'obtempérer ?
26:44Ça fait deux, trois jours
26:46que nous parlons de ce sujet.
26:48Moi j'ai le sentiment
26:50qu'un refus d'obtempérer simple
26:52sans aller avec les conséquences
26:54graves, mais refus d'obtempérer
26:56case prison directement.
26:58Est-ce que ce serait efficace et
27:00dissuasif ?
27:02Moi je crois toujours à la valeur de l'exemple.
27:04Et aujourd'hui malheureusement en France
27:06on ne montre pas l'exemplarité.
27:08C'est-à-dire qu'effectivement
27:10quand on a commis une bêtise,
27:12quand on a commis un délit, on doit
27:14passer par la case prison.
27:16Et je vous assure qu'il y a beaucoup de jeunes
27:18qui font n'importe quoi aujourd'hui.
27:20On le voit régulièrement dans nos
27:22grandes villes avec les rodéos urbains
27:24qui sont complètement fous.
27:26Ces rodéos urbains prennent des risques inconsidérés.
27:28Je crois que systématiquement
27:30effectivement il faudrait qu'on passe par
27:32la case prison, alors une courte peine
27:34comme on peut le voir dans d'autres pays d'Europe,
27:36notamment les Pays-Bas, qui peuvent avoir une réelle
27:38efficacité. Mais en tout cas il faut
27:40se donner la possibilité de le tenter.
27:42Parce que ce qui est sûr aujourd'hui
27:44c'est que si on reste dans le schéma dans lequel
27:46on est, on aura encore des gendarmes,
27:48on aura encore des policiers, on aura encore
27:50des passants, parce qu'on ne parle pas assez,
27:52mais il y a aussi des victimes collatérales
27:54de ces refus de temps péril. Il arrive parfois
27:56qu'ils écrasent des piétons,
27:58qu'ils écrasent des
28:00parents qui poussent des poussettes.
28:02Et cela aussi, il faut en parler.
28:04Pour éviter cela, il faut qu'on passe à la vitesse supérieure.
28:06Il faut que cela...
28:08que nous avec Allianz on dénonce depuis de
28:10nombreuses années. Il faut qu'on passe
28:12à la vitesse supérieure, qu'on passe la quatrième,
28:14la cinquième, parce qu'on ne peut plus...
28:16Et ça passe par des textes au-delà de l'application
28:18des juges,
28:20ça passe par des textes.
28:22Les peines planchers que vous réclamez,
28:24j'ai envie de dire que sur
28:26certains sujets, d'abord ça existe,
28:28parfois le juge il n'intervient pas toujours,
28:30dans les délais routiers par exemple,
28:32dans les infractions routières,
28:34il n'y a pas de marge de manœuvre d'un juge.
28:36Lorsque tu perds
28:38des points automatiquement,
28:40lorsque tu es à 140, 150,
28:42etc. Moi je pense que ce serait pas mal
28:44d'avoir des infractions comme ça,
28:46des peines qui soient
28:48automatiques. C'est-à-dire que refus d'obtempérer,
28:50casse prison directement.
28:52Et je pense que ça pourrait
28:54calmer tout le monde. Maintenant,
28:56il faut voir ça sur le
28:58terrain, Rudy, madame. Vous
29:00vous heurtez à 50
29:02ans, ou en tout cas depuis 80, la politique
29:04pénale a changé avec l'arrivée de Robert Badinter,
29:06c'est vrai qu'il y a une politique pénale
29:08qui est moins répressive
29:10depuis 40 ans en France.
29:12Vous aviez Mme Belloubet qui expliquait
29:14que la prison, c'était pas
29:16la solution. Et je ne vous parle même pas de ce que
29:18disait Mme Taubira. Donc forcément,
29:20on a aussi,
29:22on récolte
29:24comme toujours d'ailleurs ce que nous avons semé,
29:26M. Manin.
29:28Je suis complètement d'accord avec vous, mais ce qui est sûr
29:30c'est qu'aujourd'hui il y a une réelle émotion
29:32dans les forces de l'ordre. Il faut se dire les choses,
29:34vous savez, les gendarmes, les policiers, c'est pareil, ce sont nos
29:36frères d'armes. Et quand on voit ce qui s'est passé
29:38hier avec ce gendarme de 54 ans,
29:40ses deux enfants, son épouse, ses mots aujourd'hui,
29:42je vous assure que la nation,
29:44je pense qu'une grande partie de la nation
29:46est terriblement triste
29:48et je vous assure que la totalité des forces de l'ordre
29:50sont terriblement touchées par ce qui s'est
29:52passé hier. J'imagine, mais c'est
29:54pour ça qu'il y a parfois
29:56des marqueurs dans les sociétés et peut-être
29:58ces marqueurs permettent-ils
30:00de faire
30:02avancer les choses, de changer les choses.
30:04Je pense que les gens en ont assez, bien
30:06évidemment.
30:08Ce qui est dommage aussi, c'est que ce débat
30:10va être récupéré politiquement,
30:12c'est-à-dire que les gens de droite
30:14vont adhérer à ce qui
30:16s'est dit, les gens de gauche vont
30:18contester ce qu'il s'est dit
30:20ou ce qu'a dit cette dame et on ne
30:22pourrait aimer
30:24que sur ce sujet il y ait
30:26un consensus. La sécurité
30:28n'est pas une affaire de droite ou de gauche,
30:30Rudy Mana.
30:32Je suis complètement d'accord
30:34avec vous et bien évidemment que
30:36la sécurité n'est ni une histoire
30:38de droite, d'extrême-droite, de gauche, d'extrême-gauche.
30:40La sécurité, c'est un
30:42devoir de la nation et les
30:44Français ont droit à la sécurité.
30:46Nous, on essaye de leur apporter un maximum
30:48de sécurité et
30:50vous savez, on en parle régulièrement ensemble
30:52sur le plateau de CNews ou à Europe 1,
30:54on fait le maximum avec les moyens
30:56qui nous sont donnés pour apporter de la paix,
30:58gardien de la paix, on apporte de la paix
31:00du mieux que l'on peut à tous ces gens et
31:02on l'a vu pendant les JO, on le voit encore
31:04au quotidien, on a des gens,
31:06le peuple de France aime sa police, je ne vous l'assure pas.
31:08Mais le peuple de France, bien sûr
31:10qu'il aime sa police et surtout
31:12lorsque les uns et les autres respectent sa police,
31:14il n'y a pas de problème.
31:16Et au contraire, les policiers...
31:18Depuis hier, nous disons
31:20tous autour de la table, un refus
31:22d'obtempérer, ça ne peut pas nous arriver.
31:24Il y a des choses qui peuvent nous arriver dans la vie. Bien sûr,
31:26je peux avoir une infraction
31:28comme tout à chacun et conduire plus
31:30vite que je ne devrais en faisant
31:32moins attention. Ça, ça peut arriver.
31:34Mais le refus d'obtempérer, ça ne peut pas
31:36m'arriver. Ça ne peut pas
31:38m'arriver. Ça ne m'est jamais arrivé et ça n'arrivera
31:40en fait jamais.
31:42Donc effectivement, il y a des gens
31:44à qui ça n'arrive pas, il y a des gens à qui ça arrive tout le temps.
31:46Et d'ailleurs, Pascal,
31:48pour apporter de l'eau à votre moulin, 100%
31:50des contrôles de police où les gens
31:52s'arrêtent se passent extrêmement bien.
31:54Il n'y a jamais d'accident,
31:56il n'y a jamais de blessés, donc il suffit
31:58de s'arrêter et il y a un contrôle
32:00de police et ça se passera bien
32:02quoi qu'il arrive.
32:04Mais bien sûr, c'est une éducation.
32:06D'ailleurs, je vous l'avais dit plusieurs fois,
32:08je trouve dommage qu'il n'y ait pas
32:10des spots de
32:12comment se comporter quand un policier
32:14t'arrête. Il est clair que
32:16c'est toujours un moment qui n'est pas agréable.
32:18Tu es surpris et
32:20à ce moment-là, tu voulais faire quelque chose et
32:22il t'arrête. Mais si pendant les deux
32:24ou trois premières minutes, tu es
32:26poli, agréable,
32:28si tu ne prends pas les gens pour des imbéciles,
32:30si tu ne les méprises pas, si tu leur dis
32:32pour qui vous prenez-vous, pour des cow-boys,
32:34ça se passe toujours bien.
32:36Je le dis aujourd'hui,
32:38les policiers me connaissent, donc c'est sans doute
32:40plus facile, mais même avant,
32:42quand ils ne me connaissaient pas, je n'ai jamais eu de soucis
32:44de ce type, parce que
32:46tu te conduis,
32:48tu prends en compte ce que le policier
32:50est en train de faire, bien sûr,
32:52et qu'il faut plus vous aider dans ce moment-là.
32:54Et je pense que ça, il faudrait
32:56des petits spots de sensibilisation
32:58là-dessus. Rudy Manat, on marque une pause,
33:00il est 12h12, et
33:02on se dit au revoir tout de suite après
33:04la publicité.
33:06Les paroles
33:08d'Harmonie Comine,
33:10l'épouse d'Éric
33:12Comine,
33:14ces paroles sont déchirantes, évidemment, Rudy Manat,
33:16je le répète, ce qui est terrible,
33:18c'est qu'on a tous le sentiment
33:20que
33:22c'est évitable,
33:24qu'il n'y a pas de fatalité,
33:26que ça pourrait être différent,
33:28et qu'effectivement,
33:30ceux qui gouvernent ce pays,
33:32parce que c'est un problème législatif,
33:34souvent, n'ont pas pris la mesure
33:36depuis tant d'années
33:38d'appliquer une politique
33:40plus répressive, de droite comme de gauche,
33:42d'ailleurs, disons-le.
33:44Tout à fait,
33:46vous avez raison, Pascal, et puis, vous savez,
33:48je crois que, oui, c'est législatif,
33:50mais c'est beaucoup une histoire de courage, en fait.
33:52En fait, il faut avoir le courage
33:54de proposer les lois
33:56qui, parfois, peuvent paraître dures,
33:58mais ça va paraître dur à 10-15%
34:00de la population, parce que la majorité
34:02des gens...
34:04Mais les gens
34:06qui sont honnêtes,
34:08ils s'en moquent qu'il y ait des caméras partout dans la ville
34:10qui permettent d'identifier
34:12d'éventuels auteurs, ils s'en moquent qu'il y ait des policiers
34:14en nombre dans les rues,
34:16ils ont envie de vivre tranquilles,
34:18en sérénité et librement.
34:20Donc, il faut
34:22avoir le courage. Il faut
34:24juste avoir du courage, et j'ai quand même
34:26l'impression que depuis
34:28des dizaines d'années, on a manqué énormément
34:30de courage. Alors, on a essayé, nous,
34:32les policiers, je vous assure, et vous le savez,
34:34on essaye au quotidien
34:36de vider cet océan
34:38avec la petite cuillère que nous avons en main.
34:40On essaye de lutter.
34:42C'est pas facile tous les jours, mais
34:44on fait du mieux que nous pouvons,
34:46mais on voit bien que la situation se dégrade.
34:48On le dit souvent, d'ailleurs...
34:50J'espère que ce soit un marqueur, ce qu'a dit
34:52Mme Kominjo. Merci beaucoup, j'aimerais tant,
34:54Rudi Manach, que ce soit la
34:56dernière fois que je vous interroge sur ce sujet.
34:58J'aimerais tant que ce soit la dernière
35:00fois, et je suis sûr que vous aimeriez
35:02également que plus personne
35:04sur ce sujet ne vous interroge.
35:06Il est 2h20, on est avec Eric.
35:08Eric qui habite
35:10Caen. Bonjour Eric. Oui, bonjour Pascal.
35:12Vous êtes
35:14un auditeur d'Europe 1.
35:16D'Europe 1, de CNews, de vous d'ailleurs.
35:18Vous êtes très aimable.
35:20Pour votre franc-parler.
35:22Vous savez, un franc-parler
35:24que vous partagez,
35:26je ne dis que des choses, j'ai envie de dire,
35:28assez banales.
35:30La banalité, mais c'est la banalité...
35:32Que beaucoup de gens peuvent penser
35:34des paroles de bon sens sur
35:36certains sujets.
35:38Je m'étonne d'ailleurs que les uns et les autres
35:40ne soient pas, je le disais tout à l'heure,
35:42c'est pas un sujet de droite ou de gauche
35:44la sécurité. Non, c'est un sujet
35:46de société, un fait de société
35:48qui se prolonge et qui
35:50perdure. Et mon point de vue,
35:52ce que je voulais dire, c'est qu'on a
35:54supprimé l'armée. Et l'armée
35:56était un centralisateur
35:58pour recadrer les gens.
36:00Vous voyez ce que je veux dire ? On allait à l'armée,
36:02on avait le respect de l'uniforme.
36:04Et aujourd'hui, pourquoi ? Ce matin, vous avez dit
36:06sur CNews, parce que j'écoute CNews aussi,
36:08vous avez dit, la majorité
36:10des refus d'autompérer, c'est des jeunes
36:12de moins de 30 ans. C'est des jeunes qui n'ont pas fait
36:14l'armée, qui n'ont jamais mis un uniforme,
36:16qui ne savent pas ce que c'est l'uniforme.
36:18On a tous fait des conneries, moi j'ai fait des conneries,
36:20mais l'uniforme, ça m'a
36:22rappelé l'armée. Quand il y avait quelqu'un qui m'arrêtait,
36:24je m'arrêtais, vous voyez ce que je veux dire ?
36:26Et un jeune qui sort
36:28de l'école à 14, 15, 16 ans,
36:30qui va aller
36:32tergiverser, qui va faire des conneries, qui va devenir
36:34chauffeur, tout ce que vous voulez là,
36:36des trafics de drogue et tout ce qui se
36:38passe, il y avait l'armée.
36:40L'armée qui le recadrait pendant un an.
36:42On pouvait le récupérer,
36:44il n'était pas perdu pour la société.
36:46Aujourd'hui, un jeune de 14, 15, 16 ans
36:48qui sort de l'école,
36:50s'il n'y a rien qui le récupère, c'est fini.
36:52Vous voyez ce que je veux dire ?
36:54On n'a pas vu les effets
36:56pervers, effectivement, de la
36:58disparition. On a fait des économies,
37:00ça a coûté très cher.
37:02Parce que l'armée n'était pas faite pour ça.
37:04L'armée a priori, le service militaire n'était pas fait pour ça.
37:06Mais c'est vrai
37:08qu'il permettait ça.
37:10Il permettait ça, il permettait...
37:12Il filtrait la population, il l'armait,
37:14il la recadrait.
37:16On ne remettra pas l'armée, ça c'est clair et net.
37:18On ne remettra pas l'armée,
37:20c'est tout ce qu'on a cassé
37:22depuis 40, 50 ans.
37:24Vous avez quel âge Eric ?
37:26Votre âge, un an de moins.
37:28Vous êtes de 1965.
37:30Et qu'est-ce que vous faites dans la vie ?
37:32Je travaille dans le fabricant de camions.
37:34Est-ce que vous êtes vous-même confronté
37:36à une délinquance routière
37:38ou une autre délinquance dans la ville de Caen ?
37:40Non, non.
37:42Franchement,
37:44on est loin des grandes villes.
37:46Caen est une grande ville, mais une moyenne ville quand même.
37:52Est-ce que c'est indiscret de vous demander politiquement
37:54où vous vous situez lorsque vous votez ?
37:56Je veux dire, j'ai voté deux fois
37:58Macron parce que
38:00je me disais, un jeune qui arrive, on en a marre
38:02des vieux, un jeune qui arrive avec des
38:04belles idées et tout ça. Mais plus
38:06je le vois et plus je me dis
38:08que
38:10franchement,
38:12on a endormi un peu tout le monde.
38:14Est-ce que vous diriez que sur ces sujets-là
38:16il manque de courage, que dit Rudy Mana
38:18ou est-ce que vous pensez simplement qu'il est naïf
38:20et qu'il a un autre regard ?
38:22Non, il a un autre regard, il a une autre vision.
38:24Comme vous le dites souvent,
38:26il a une vision européenne.
38:28On est en train de
38:30tuer la France, gentiment.
38:32On essaye d'ignorer nos traditions,
38:34toutes ces choses-là
38:36on veut devenir
38:38un continent.
38:40Au-delà de ça, Géraldine Hamon disait
38:42dans la pause, et elle a été prof elle-même,
38:44c'est le problème aussi de l'autorité
38:46dans notre pays, Géraldine.
38:48C'est vrai qu'on tire le fil
38:50de l'autorité,
38:52on a une des clés
38:54de la société française, Géraldine.
38:56Tout à fait, même à l'école, on ressent
38:58le rapport par rapport
39:00aux professeurs,
39:02pourquoi on est décrédibilisés ?
39:04Parce qu'autour, on n'a pas aussi
39:06le soutien de l'autorité, vous voyez ce que je veux dire ?
39:08Bien sûr, c'est un choc d'autorité.
39:10On ne peut pas être professeur et enseigner
39:12à 38 élèves.
39:14Je rappelle que vous avez été prof d'anglais.
39:16Voilà, c'est ça exactement.
39:18Dans une autre ville.
39:20Les étudiants s'en souviennent.
39:22Puisqu'ils ont appris
39:24allemand après.
39:28C'est vrai que ce
39:30choc de l'autorité...
39:32Mais ça va être très difficile de faire marche arrière.
39:34Parce que ce sont des habitudes
39:36qui ont été prises.
39:38L'autorité, personne ne l'admet.
39:40Aujourd'hui, je suis toujours frappé de ça.
39:42Par exemple, vous parlez de l'école, le souci
39:44bien souvent, c'est pas tant les élèves,
39:46c'est simplement les parents qui viennent
39:48contester l'autorité du maître auprès
39:50précisément du professeur.
39:52Et puis vous pouvez
39:54multiplier les
39:56exemples dans l'entreprise.
39:58En fait, on est passé
40:00d'un monde vertical à un monde
40:02horizontal.
40:04On était dans un monde très vertical
40:06jusqu'à 15 ans, 20 ans.
40:08Et le seul domaine, un des derniers
40:10domaines où le monde reste vertical, c'est
40:12le sport. Parce que
40:14tu peux pas tricher. Et je lisais par exemple
40:16l'entraîneur Léon Marchand.
40:18Ce qu'il a dit de Léon Marchand.
40:20C'est ce que vous disiez sur CNews ce matin.
40:22Cette interview m'a frappé.
40:24C'était une interview dans le Parisien.
40:26Je lui ai pas hurlé dessus
40:28mais j'en étais à deux doigts.
40:30Bien sûr que c'est dur.
40:32Parfois le maître,
40:34le professeur, l'entraîneur,
40:36parfois il a besoin d'être très très dur
40:38pour faire passer les messages.
40:40Et d'être là pour se faire respecter.
40:42C'est l'autorité, on la respecte.
40:44Alors on peut pas être d'accord avec,
40:46mais vu que c'est l'autorité,
40:48on doit la respecter.
40:50C'est une société
40:52qui a changé. La peur du gendarme,
40:54par exemple, n'a pas changé.
40:56Mais la peur du gendarme, elle peut revenir
40:58parce que je le répète, un refus d'obtempérer
41:00ce n'est pas rien.
41:02C'est quand même un policier qui te demande d'arrêter.
41:04Si chacun savait
41:06qu'il passait par la case prison
41:08après un refus d'obtempérer,
41:10il est possible que ça modifierait les choses.
41:12Vous avez reçu pas mal
41:14de gens dans vos émissions qui vous ont dit,
41:16encore M. Jakubowicz ce matin,
41:18que la prison ne règle pas le problème.
41:20Oui mais bon, rien ne règle rien.
41:22Il faut bien faire attenter quelque chose.
41:24Le problème, c'est qu'en prison,
41:26on va instaurer
41:28les mêmes règles que dans la société.
41:30Vous voyez ?
41:32Donc vous vous retrouvez en prison,
41:34vous êtes entre quatre murs, vous êtes entre vous,
41:36j'ai jamais été en prison, mais j'imagine,
41:38mais c'est les mêmes règles.
41:40Il n'y a pas de respect des matons,
41:42il n'y a pas de respect de quoi que ce soit.
41:44Oui mais là aussi, vous pouvez imaginer des prisons différentes,
41:46construire dans des endroits différents,
41:48des prisons automatiques,
41:50il n'y a pas de matons possibles, d'une certaine manière,
41:52en contact avec les uns et les autres,
41:54mais ça demande une politique pédale
41:56de tout changer,
41:58pourquoi pas d'ailleurs de privatiser les prisons.
42:00Il ne faut pas tout déserter.
42:02Exactement.
42:04Que ce ne soit pas forcément l'État
42:06qui ait une concession de services publics
42:08comme ça peut se faire dans d'autres domaines,
42:10je pense qu'il y a beaucoup de choses à changer,
42:12parce que autrement vous ne vous en sortirez pas.
42:14Il est 12h25.
42:16Si on va privatiser ces choses-là,
42:18c'est une question d'argent.
42:20Ceux qui ont plus d'argent
42:22seront plus lotés.
42:24Non mais je ne parle pas de privatiser les prisonniers,
42:26c'est de privatiser,
42:28de donner des concessions de services publics.
42:30Il n'y aura pas des...
42:32On choisira pas ça, prison, ce n'est pas l'hôtel.
42:34Non, non.
42:36Ce n'est pas ce que je voulais dire.
42:38Eric, il est 12h28, vous êtes en vacances ?
42:40Pas de souci, il faut que j'aille au boulot.
42:42A vous bosser, vous avez repris.
42:44Bon, écoutez, c'est gentil.
42:46Merci, 12h28, la pause.
42:48Merci de m'avoir reçu.
42:50Non, c'est moi qui vous remercie d'être venu.

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