Punchline (Émission du 02/09/2024)

  • il y a 2 semaines
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

Category

🗞
News
Transcript
00:00:00Bonsoir à tous, bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline, aujourd'hui sur CNews.
00:00:04L'hommage de la nation à Éric Comine, cet adjudant de gendarmerie décédé la semaine dernière
00:00:08lors d'un refus d'obtempérer. La France entière a été saisie par le choc,
00:00:12a affirmé le ministre de l'Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin, tout en mettant en garde
00:00:16contre la colère qui monte dans notre pays. On va revenir sur ces mots
00:00:20importants, notamment après le cri de la veuve d'Éric Comine qui avait accusé
00:00:24on s'en souvient, la France, d'avoir tué son mari. Car les problèmes sont
00:00:28les mêmes sur le terrain. À Colmar, un autre chauffard a été jugé en comparaison
00:00:32immédiate après un refus d'obtempérer. À Vallauris, une petite fille de 7 ans
00:00:36a succombé à ses blessures après avoir été percutée par une moto en roue arrière.
00:00:40On va examiner ces deux affaires teintées de la lueur de la tragédie.
00:00:44Côté politique, c'est toujours l'heure des consultations. Bernard Cazeneuve, François Hollande,
00:00:48Nicolas Sarkozy ou encore Xavier Bertrand ont défilé à l'Elysée où Emmanuel Macron
00:00:52tente toujours de trouver le nom magique, celui d'un outsider qui permettrait
00:00:56de mettre sur les rails un gouvernement capable de se mettre au travail vite,
00:01:00très vite s'il vous plaît, car le malheur n'attend pas. On va en débattre
00:01:04ce soir dans Punchline. Mais tout de suite, il est 17h, lors du rappel des titres
00:01:08de l'actualité avec Félicité Kindoki.
00:01:13Ce lundi marque la rentrée scolaire. 12 millions d'élèves ont repris le chemin
00:01:17de l'école. Parmi eux, 3,4 millions de collégiens. Les élèves de 6e et de 5e
00:01:22découvriront cette année le dispositif controversé des groupes de niveaux,
00:01:26rebaptisés depuis en groupe de besoins. Une des mesures fortes du choc des savoirs
00:01:30présentée par Gabriel Attal en décembre dernier, est déjà jugée difficile
00:01:34à mettre en place par le corps enseignant. En Allemagne, au lendemain de la victoire
00:01:38inédite de l'extrême droite, le chancelier Olaf Scholz s'est exprimé.
00:01:42Il appelle à des coalitions sans l'extrême droite après les scrutins régionaux.
00:01:46Il a déclaré l'AFD nuit à l'Allemagne. Elle affaiblit l'économie et divise
00:01:50la société. Elle ruine la réputation de notre pays.
00:01:54Et puis, les Bleus ont été au rendez-vous à l'épreuve du triathlon des Jeux
00:01:58paralympiques de Paris avec 4 métailles d'or, dont 2 en or.
00:02:02Alexis Anquincan, porte-drapeau de la délégation française, a été sacré
00:02:06champion paralympique dans sa catégorie PTS4, un vaincu depuis 5 ans.
00:02:10La seconde a été décrochée par Jules Ripstein, qui participait pour la première fois
00:02:14aux Jeux paralympiques.
00:02:16Merci beaucoup, félicités. On vous retrouve tout à l'heure à 17h30.
00:02:19Eric Revelle fait sa rentrée. Bonsoir, Eric.
00:02:21Bonsoir, Laurence.
00:02:22Bienvenue, ravi de vous retrouver dans l'équipe de Punchline.
00:02:24Je suis très content.
00:02:25Nous sommes avec Ludo Ragnel aussi.
00:02:26Bonsoir, Laurence.
00:02:27Bonsoir, Rachel Kahn. Merci d'être là.
00:02:29Bonsoir, Laurence.
00:02:30François Buffoni, pareil. Mais vous êtes revenu depuis quelques jours ou...
00:02:33Hier soir.
00:02:34Hier soir, tout juste. Donc, merci d'être là, ancien député.
00:02:36On accueillerait Dabelage, porte-parole du syndicat Unité Île-de-France.
00:02:40Merci d'être avec nous. Vous êtes policier.
00:02:41Et Noémie Schultz, du service police-justice de CNews.
00:02:43Bonsoir à vous, Noémie.
00:02:44Bonsoir, Laurence.
00:02:45On va commencer et on parlera de la rentrée scolaire plus tard
00:02:48parce que l'actualité est tragique.
00:02:50Avec cet hommage qui a été rendu à Eric Comines cet après-midi,
00:02:53le gendarme mortellement blessé et tué par un chauffeur,
00:02:57un chauffard récidiviste dans les apes maritimes.
00:02:59Tout de suite, on va rejoindre nos correspondants à Nice,
00:03:02Olivier Gangloff, Olivier Madinier.
00:03:04Vous avez assisté, comme nous, on l'a vécu en direct sur CNews,
00:03:08à cet hommage de la nation extrêmement émouvant à Eric Comines
00:03:11avec les mots extrêmement forts.
00:03:13Un discours très personnel du ministre de l'Intérieur, Olivier.
00:03:18Oui, absolument, une cérémonie d'à peine 45 minutes,
00:03:21très sobre et très émouvante,
00:03:23présidée, vous le disiez, par Gérald Darmanin.
00:03:26C'est la veuve d'Eric Comines qui avait souhaité
00:03:29que le ministre de l'Intérieur préside cette cérémonie.
00:03:33Et le cercueil d'Eric Comines était au centre de la place d'armes
00:03:37de la caserne Aux Sœurs, ici à Nice.
00:03:39Cette place d'armes que vous voyez derrière moi.
00:03:42L'adjudant Eric Comines a été promu au grade d'adjudant-chef
00:03:46et aussi fait chevalier de la Légion d'honneur.
00:03:49Il y avait de nombreux élus locaux, au premier rang desquels
00:03:53Christian Estrosi, le maire de Nice, et aussi Eric Ciotti.
00:03:57La famille, les proches d'Eric Comines se sont entretenus
00:04:01avant la cérémonie avec le ministre de l'Intérieur
00:04:04qui a pris une vingtaine de minutes afin de s'entretenir
00:04:08avec la famille d'Eric Comines.
00:04:10Et vous le disiez, le ministre de l'Intérieur qui s'est exprimé
00:04:13pendant cette cérémonie, pointant du doigt notamment
00:04:17la violence de ce qui s'est passé.
00:04:19Ce n'est pas un refus d'obtempérer, c'est un crime, a-t-il dit.
00:04:23Merci beaucoup Olivier Madigny.
00:04:25Olivier Gangloff, on va écouter dans un instant
00:04:27les mots de Gérald Darmanin.
00:04:29On a été frappé, je crois que vous avez écouté comme nous, Louis,
00:04:32ce discours de Gérald Darmanin,
00:04:34mon ministre démissionnaire de l'Intérieur,
00:04:36qui en a l'impression par le vrai, au cœur des Français.
00:04:41On va écouter le premier extrait du discours en hommage à Eric Comines.
00:04:46Ce n'est pas un refus d'obtempérer, c'est un crime.
00:04:50Ce n'est pas un fait divers, c'est un fait de société.
00:04:55Les rodeos urbains, les chauffards de la route
00:04:58qui ne s'arrêtent pas quand on leur dit de s'arrêter
00:05:00tuent plus de personnes, plus de forts de l'ordre
00:05:03que les règlements de comptes ou les braquages.
00:05:06Ce conducteur n'a pas d'excuses.
00:05:09Il a tué un représentant de l'État et à ce titre,
00:05:12il assassine tout ce qu'il représente,
00:05:14la loi, l'autorité, la patrie.
00:05:19Il a tué un représentant de l'État
00:05:22et il nous a tous un peu assassinés.
00:05:27La société doit répondre à ces crimes
00:05:29pour qu'ils s'arrêtent enfin.
00:05:31Louis de Ragnel, un discours écrit par le ministre de l'Intérieur
00:05:35est très personnel, on le sent.
00:05:37Oui, il y avait beaucoup de gravité,
00:05:39d'ailleurs le débit était très lent.
00:05:42Et puis c'était un discours aussi,
00:05:44il y avait une dimension quand même politique
00:05:46parce que Gérald Darmanin a envoyé des flèches
00:05:49en direction de tous ceux qui politiquement
00:05:52expliquaient que c'était un fait divers,
00:05:54notamment Lucie Castex qui avait dit que c'était un fait divers.
00:05:57Et qu'il ne fallait pas légiférer à chaque fait divers.
00:06:00Et une réponse à beaucoup de personnalités
00:06:03du Nouveau Front Populaire qui expliquaient
00:06:06qu'il y avait peut-être des circonstances atténuantes,
00:06:08des raisons qu'il fallait attendre...
00:06:10De comprendre, de savoir, etc.
00:06:12Et puis une réponse aussi,
00:06:14il a salué aussi le parcours de tous ces gendarmes
00:06:17qui choisissent de servir...
00:06:19Gendarmes et policiers,
00:06:21parce qu'il a mis toutes les forces de l'ordre en même temps
00:06:23et une forme de réponse à ce que disait, je pensais à ça,
00:06:25Jean-Luc Mélenchon il y a quelques mois
00:06:27qui disait que si c'est trop dur, ils n'ont qu'à changer de métier.
00:06:30Et donc il a quand même rappelé l'importance
00:06:33de la singularité de ces métiers.
00:06:34Vous avez raison Louis,
00:06:35il y avait beaucoup de messages politiques,
00:06:37mais il y avait une façon de parler au français
00:06:39que je trouve personnellement, Redabel H,
00:06:41était importante.
00:06:42On avait besoin d'entendre cette parole-là.
00:06:44Oui, le premier flic de France
00:06:47a parlé comme un flic, comme un gendarme,
00:06:50en disant ce qu'il avait sur le cœur.
00:06:52Et puis, malheureusement, on se rend compte
00:06:55que peut-être que lui aussi, il était limité dans ses actions,
00:06:58par ses paroles d'aujourd'hui,
00:07:01comme les policiers sont limités par leurs actions,
00:07:03puisqu'ils essayent de protéger les français
00:07:06comme ils peuvent le faire.
00:07:07Mais le problème, c'est que vous avez beau mettre les moyens,
00:07:10en tout cas pour nous, le travail est fait,
00:07:13c'est-à-dire qu'on interpelle, on met à disposition,
00:07:15mais derrière, si ça ne suit pas, c'est compliqué.
00:07:17Mais sur le côté justice, évidemment, qui est évoqué.
00:07:20Éric Revelle, moi ce que j'ai aussi entendu,
00:07:22ce conducteur n'a pas d'excuses.
00:07:24Une phrase extrêmement lourde et importante du ministre de l'Intérieur.
00:07:27On se rappelle d'Emmanuel Macron au moment de l'affaire Nahel.
00:07:30C'est injustifiable et inexcusable.
00:07:33En miroir, on comprend aussi ce que dit Gérald Darmanin.
00:07:36Vous avez tout à fait raison.
00:07:37Il y a le discours du ministre de l'Intérieur
00:07:39qui est encore Gérald Darmanin,
00:07:40et puis il y a le discours du politique Gérald Darmanin.
00:07:43Et vous avez tout à fait raison de souligner
00:07:45ce qu'il dit en écho à ce qu'avait dit
00:07:47le président de la République concernant l'affaire Nahel,
00:07:49parce que là, c'est un message politique fort.
00:07:51Alors moi, je voudrais remercier...
00:07:52L'affaire Nahel, on le rappelle, un policier a été placé en garde à vue
00:07:55après avoir ouvert les feux.
00:07:56A été d'ailleurs placé en garde à vue.
00:07:57Et en détention.
00:07:58Et en détention.
00:07:59Et en détention pendant quatre mois et demi.
00:08:00Alors qu'on va y revenir,
00:08:01le délinquant de la route qui a tué ce gendarme,
00:08:04lui, a été laissé en liberté,
00:08:06même si le parquet de grâce a fait appel.
00:08:08Mais je voudrais remercier le ministre de l'Intérieur
00:08:10pour ses mots.
00:08:11Non, non, c'est l'autre affaire.
00:08:12Il est là, il est écroué.
00:08:14Dieu merci, il est écroué.
00:08:15Mais je voudrais remercier...
00:08:16En fait, c'est peut-être un peu ce qu'on vient d'entendre
00:08:19qui m'a un peu troublé.
00:08:20Parce que je trouve que Gérald Darmanin...
00:08:23Alors, est-ce que c'est parce qu'il va quitter Beauvau ?
00:08:26Même si je sais qu'il est très apprécié de la police.
00:08:28La parole fait l'hiver.
00:08:29Mais je trouve qu'il a trouvé des mots justes,
00:08:31notamment dans l'idée...
00:08:32Et j'ai rarement entendu un politique le dire
00:08:34de manière aussi franche.
00:08:36Parce qu'en écho, ça renvoie aussi à ce que Dupond-Moretti
00:08:38a dit pendant longtemps.
00:08:40C'est un sentiment de la sécurité.
00:08:41Il a parlé, non pas de faits divers,
00:08:42mais de faits de société.
00:08:45Et souvent, sur ces plateaux, avec vous, Laurence,
00:08:47on dit, mais attendez,
00:08:49le nombre de refus d'obtempérer, par exemple,
00:08:52qui entraîne parfois la mort de force de l'ordre,
00:08:56ça ne peut pas être considéré comme un fait différent,
00:08:58mais bien comme un fait de société.
00:08:59Et ça, Gérald Darmanin l'a fait.
00:09:01Maintenant, au-delà des mots très dignes
00:09:03et du discours très calibré,
00:09:05très important de Gérald Darmanin,
00:09:07ce qu'on aurait peut-être voulu entendre,
00:09:09peut-être par la suite,
00:09:10c'est comment éviter quels types de sanctions...
00:09:12Les sanctions de quoi ? Les refus d'obtempérer ?
00:09:14Non, mais comment éviter qu'un gendarme
00:09:17ou un policier de nouveau...
00:09:19Sur quoi le ministre de l'Intérieur peut-il s'engager ?
00:09:22Dupond-Moretti, par exemple,
00:09:25il est aux abonnés absents.
00:09:26Je ne sais pas s'il est revenu de vacances,
00:09:27le ministre de la Justice,
00:09:28mais il ne fait aucune déclaration.
00:09:30Ça balance déjà dans le punchline.
00:09:32Rachel Khan, encore un mot sur les mots
00:09:34prononcés par Gérald Darmanin.
00:09:36Peut-être qu'on va écouter un deuxième extrait
00:09:38où il dit, de ce choc est née la colère.
00:09:41Il a senti cette colère sourde des Français
00:09:44et il a réussi à l'exprimer. Écoutez-le.
00:09:49La France entière a été saisie par le choc.
00:09:53Et de ce choc est née en nous une immense colère.
00:10:00Une colère qui s'est exprimée
00:10:04et qui peut faire naître en nous de la violence.
00:10:08Un désir de vengeance.
00:10:11Une rage que rien ne peut arrêter.
00:10:16Une colère que l'on critique
00:10:17quand on est assis confortablement protégé.
00:10:21Mais qui sont-ils pour juger ?
00:10:25Puis après, loin des caméras,
00:10:30loin de ceux qui parfois exploitent les polémiques,
00:10:34une longue et terrible tristesse
00:10:36qui ne partira jamais, chère famille.
00:10:38Rachel Khan, effectivement, il y a de la solennité.
00:10:42Il y a de la gravité dans ce que dit le ministre de l'Intérieur.
00:10:44C'est très émouvant parce que dans son discours,
00:10:47finalement, il touche à la fois l'ensemble des Français,
00:10:51mais là on a véritablement le sentiment
00:10:53qu'il parle à la famille de ce policier
00:10:58qui est certainement en colère et en tristesse
00:11:00comme c'est le parcours du deuil en réalité.
00:11:04Et donc, il remet finalement au centre
00:11:09ce drame inconsolable.
00:11:13Et aujourd'hui, en fait, tous les Français
00:11:16doivent faire face à la réparation de l'irréparable.
00:11:20Et en fait, il l'exprime brillamment.
00:11:23On verra ça avec l'affaire de la petite Camilla
00:11:25dans un instant avec François Pipponi.
00:11:27Je crois que Gérald Darmanin est un grand ministre de l'Intérieur.
00:11:31Il a complètement compris ce que ressentent les policiers et les gendarmes
00:11:35qui n'en peuvent plus pour discuter avec les uns et les autres.
00:11:38Ils sont rassés.
00:11:39D'abord parce qu'ils sont sur le front depuis des années,
00:11:42tout le temps, tout le temps, tout le temps.
00:11:44Ils se font tuer à des contrôles comme ceux-là.
00:11:48Quand ils essayent de réagir systématiquement,
00:11:51ils sont désarmés, mis en cause, etc.
00:11:53Donc, il y a plus qu'un ras-le-bol dans la police et dans la gendarmerie
00:11:57le sentiment que la France est en train quelque part de les abandonner
00:12:01et que certains politiques veulent même les désarmer.
00:12:04Et ils ont un ministre qui les défend.
00:12:06Donc, je pense que Gérald Darmanin qui dit ce qu'il pense maintenant.
00:12:09Il a ressenti vraiment au plus profond du même
00:12:12ce que ressentent tous les policiers et les gendarmes.
00:12:15Il est affecté par ce drame et par ces drames
00:12:18parce qu'il y en a eu malheureusement plusieurs.
00:12:20Et je pense que son passage à Passebovo va le changer durablement.
00:12:24Ce n'est plus le même homme.
00:12:25Pour ceux qui l'ont connu, moi je le connais bien.
00:12:27Pour ceux qui l'ont connu avant...
00:12:28Plus de 4 ans à Beauvau, oui, c'est mesurer le malheur du monde.
00:12:32On sent qu'il a changé et qu'il dit aussi, comme beaucoup de Français, stop.
00:12:37Avant de parler du drame de Vallauris, on va juste faire un saut à Colmar
00:12:40où il y a eu un nouveau refus d'obtempérer, spectaculaire.
00:12:43L'individu a été placé en garde à vue.
00:12:44Il a été jugé aujourd'hui en comparaison immédiate
00:12:46et condamné à 2 ans de prison ferme.
00:12:48Explication d'Onida Tengour et Mathieu Devesse.
00:12:512 ans de prison ferme et 150 euros d'amende
00:12:54pour un homme de 36 ans après un refus d'obtempérer à Colmar.
00:12:57La vidéo a fait le tour des réseaux sociaux.
00:12:592 motards de la gendarmerie qui poursuivent à contresens l'homme en scooter.
00:13:03La scène se déroule jeudi dernier en plein après-midi à Colmar.
00:13:06L'individu qui commette un refus d'obtempérer prend la fuite à pied.
00:13:10Il est ensuite poursuivi par un automobiliste qui l'a percuté
00:13:13et les forces de l'ordre.
00:13:14Interpellé, il est défavorablement connu des services de police
00:13:17avec 21 mentions à son casier judiciaire.
00:13:20Bilal Debiche est secrétaire départementale du syndicat Unité.
00:13:24Mes collègues de la police nationale sont venus en renfort pour prêter main forte aux gendarmes.
00:13:30D'habitude, on a affaire à des individus plus jeunes sur ce genre de fait,
00:13:35sur les refus d'obtempérer.
00:13:36Là, on peut dire que c'est un individu adulte et responsable.
00:13:40Selon ce représentant syndical, les refus d'obtempérer
00:13:43sont de plus en plus courants dans la région.
00:13:46C'est un fléau, ça touche vraiment tout le département.
00:13:49Au quotidien, mes collègues font face à ce genre de fait.
00:13:52Ça met en difficulté mes collègues et les citoyens.
00:13:55Selon le ministère de l'Intérieur, plus de 25 000 refus d'obtempérer
00:13:58sont enregistrés en moyenne chaque année.
00:14:01Voilà, principalement connus par des hommes et 75% par des moins de 30 ans.
00:14:06Réna Bellage qui veut dire qu'il y a une jeune génération
00:14:08qui a appris à ne pas respecter les policiers et les urbains.
00:14:11Oui, c'est rentré dans les mœurs, on va dire.
00:14:14Sur ces images, il y a peut-être une partie, une des solutions
00:14:19avec les motards de la police nationale.
00:14:22J'ai travaillé…
00:14:23Et les habitants qui s'y sont mis aussi.
00:14:25Oui, c'est ce que j'allais dire.
00:14:26C'est la deuxième piste.
00:14:27Le premier point, c'était déjà les motards.
00:14:30On a perdu en effectif de motards alors qu'avant, on en avait énormément.
00:14:35J'ai connu sur Val-de-Marne, ils étaient une soixantaine.
00:14:37Aujourd'hui, ils sont un peu plus de 20.
00:14:39Vous imaginez, en termes de quantité, ça n'a rien à voir.
00:14:42Au niveau des missions, vous faites les escortes SAMU pour sauver des vies,
00:14:45les escortes sapeurs-pompiers.
00:14:47Mais ça peut être une des pistes parce que vous savez,
00:14:50quand vous mettez en place, c'est un peu technique,
00:14:52mais quand vous mettez en place un contrôle routier,
00:14:54si vous avez une équipe moto, ce n'est pas pareil.
00:14:56Parce que derrière, s'il y a un accident, comme on l'a vu dans ce drame,
00:15:00c'est que les motards peuvent prendre tout de suite en charge le véhicule.
00:15:04Puis, je vais vous garantir que pour semer un motard, il faut y aller.
00:15:07Il faut y aller.
00:15:08Il faut être ultra formé.
00:15:09Si on a le feu vert, ce n'est pas possible.
00:15:12Et puis, la deuxième image qui est paradoxale,
00:15:16c'est cette personne qui avance.
00:15:19On ne voyait pas ces images-là.
00:15:23Ce qui est inquiétant, c'est que si jamais ils l'interpellent,
00:15:25on ne sait pas s'il n'y a pas un policier à côté qui ne fasse pas justice lui-même.
00:15:29Il suffit qu'il soit dans un quartier.
00:15:31Il y a une dizaine ou une vingtaine d'individus qui vont lui sauter dessus.
00:15:33Et je pense que là, cette image, elle veut dire que les Français,
00:15:36on aura le bol.
00:15:38Je pense qu'il faut vraiment…
00:15:40Mais ce sont les habitants de ces quartiers qui sont les premières victimes,
00:15:42encore une fois, de ces drames.
00:15:44Oui, mais vous savez, dans les quartiers, c'est un peu compliqué
00:15:46parce qu'il y a une espèce d'omerta.
00:15:48On l'avait vu à Boissy.
00:15:49Je me souviens, il y a quelques années,
00:15:51le ministre de l'Intérieur s'était déplacé avec la première ministre à l'époque
00:15:55où il y avait eu un refus d'obtempérer.
00:15:57Enfin non, un rodeo moto avec un jeune qui avait été blessé.
00:16:01Et les parents étaient venus.
00:16:02Ils ont refusé de déposer plainte.
00:16:03Ils ont juste fait une main courante.
00:16:05De peur.
00:16:06Ils avaient fait une main courante.
00:16:07La ministre s'était déplacée.
00:16:08Pour autant, ça n'avait pas changé les choses.
00:16:10Donc voilà, je pense qu'il faut qu'il y ait des vraies mesures.
00:16:12Il faut une justice pédagogique.
00:16:14Et accompagner les victimes.
00:16:15Ça nous amène évidemment à l'affaire de Valorie.
00:16:17C'est la mort de la petite Camilia, cette fillette de 7 ans qui a été fouchée jeudi par un motard.
00:16:22Elle est décédée des suites de ses blessures hier.
00:16:24C'est un véritable drame, évidemment.
00:16:26On va voir le reportage de Pierre-Emcoe de Niatengour
00:16:29avec la réaction de son papa.
00:16:32On m'a dit qu'elle n'a pas souffert.
00:16:34C'est le plus important.
00:16:36Et même dans sa mort, elle n'a pas pleuré.
00:16:41C'est la voix, pleine d'émotion et entourée de ses proches,
00:16:44que le père de la petite Camilia a annoncé ce dimanche
00:16:47que sa fille avait succombé à ces graves blessures.
00:16:51Je vous remercie, vous.
00:16:52Je vous remercie tous les médecins qui ont fait plus qu'il fallait.
00:16:57Franchement.
00:17:00Parce qu'à la base, ils savaient qu'il n'y avait pas d'espoir.
00:17:04A Valoris, là où la fiette a été percutée par un motard jeudi,
00:17:08l'émotion se mêle à la colère depuis l'annonce de la libération
00:17:12sous contrôle judiciaire du chauffard.
00:17:14Le parquet de Grasse, qui avait demandé à l'origine
00:17:17la détention provisoire, a fait appel de la décision
00:17:20du juge des libertés et de la détention.
00:17:22La chambre d'appel d'Aix-en-Provence a annoncé
00:17:25que la demande sera examinée dans les meilleurs délais.
00:17:28Noémie Schultz, on a du mal à comprendre la décision judiciaire.
00:17:32Pourquoi le juge des libertés et de la détention a décidé
00:17:36que ce jeune de 19 ans pourrait ressortir libre
00:17:40et non pas être placé en détention ?
00:17:43Qu'est-ce qui motive la décision ?
00:17:46Vous savez, le fait de placer une personne en détention provisoire
00:17:50avant son éventuelle condamnation est très encadré.
00:17:55La règle en France est de privilégier au maximum
00:17:58le fait de rester libre avec des contraintes
00:18:01et le contrôle judiciaire.
00:18:03Mais la détention provisoire, c'est dans les cas
00:18:06où on ne peut pas faire autrement.
00:18:08Ce juge des libertés et de la détention a estimé,
00:18:11contre l'avis du juge d'instruction et du parquet,
00:18:14qu'il ne touche pas à la gravité des faits
00:18:17que personne ne remet en cause,
00:18:20qu'il pouvait rester libre sous contrôle judiciaire.
00:18:24Il y a eu un appel qui a été interdit
00:18:28par le parquet.
00:18:31Maintenant, c'est la Chambre de l'instruction,
00:18:34une collégialité de magistrats,
00:18:37qui va se pencher sur cette question-là
00:18:40et qui tranchera dans un délai de 10 à 15 jours.
00:18:43Mais il y a des critères très précis prévus
00:18:46par le code de procédure pénale.
00:18:487 critères qui permettent de placer quelqu'un
00:18:51en détention provisoire.
00:18:53S'il y a un risque de concertation avec le coauteur,
00:18:56si on pense qu'il n'y a pas de garantie suffisante
00:18:59de représentation et que la personne
00:19:02pourrait se soustraire aux convocations de la justice,
00:19:05on peut imaginer que cet homme a présenté
00:19:08des garanties suffisantes.
00:19:10Le risque de réitération des faits,
00:19:13est-ce qu'il est déjà connu de la police et de la justice ?
00:19:16Ce n'était pas le cas.
00:19:18Casier judiciaire vierge, pas fiché aux otages,
00:19:21pas de consommation de drogue ni de stupéfiants.
00:19:25Dans l'affaire Nahel, il y avait le risque de trouble
00:19:28à l'ordre public.
00:19:30C'était un des arguments avancés pour le maintien
00:19:33en détention du policier.
00:19:35La seule différence, c'est que nous sommes en matière
00:19:38délictuelle.
00:19:40L'enquête avait été ouverte pour blessure involontaire
00:19:43et ils vont être qualifiés en homicide involontaire.
00:19:46Ce sont des faits délictuels qui seront passibles
00:19:49du tribunal correctionnel et non pas une cour d'assises.
00:19:53Dans ces cas-là, le risque de trouble à l'ordre public
00:19:56ne fait pas partie des critères qui permettent le placement
00:19:59en détention provisoire.
00:20:01Cette décision n'est pas définitive.
00:20:03Elle peut être révisée.
00:20:05C'est important d'avoir toutes les motivations de cette décision.
00:20:08Quand on se place du côté des parents, on se dit
00:20:11on m'a enlevé ma fille de 7 ans et celui qui a provoqué
00:20:14sa mort dort tranquille chez lui ce soir.
00:20:17La justice ne peut pas envoyer un autre signal ?
00:20:20C'est un signal qu'on envoie à la famille mais aussi
00:20:23aux forces de l'ordre.
00:20:25Vous avez parlé de l'infernal.
00:20:27Je ne comprends pas un policier qui fait son travail.
00:20:30C'est une action de police.
00:20:32C'est un drame, il a pris une vie, mais ça fait partie
00:20:35de notre travail pour protéger les autres.
00:20:37Ça nous arrive dans le cas de l'échec de défense
00:20:39ou du refus d'opération.
00:20:41Vous faites le parallèle entre le fait que ce policier
00:20:44a été intercarcéré et que l'homme qui a tué sa fille est dehors.
00:20:47Mon collègue n'était pas connu des services de police
00:20:49et nous arrivons aussi à faire des erreurs
00:20:51dans le cadre de nos fonctions.
00:20:53Il avait deux médailles d'acte de courage et dévouement,
00:20:56une médaille de sécurité intérieure,
00:20:58ce qui est quasiment impossible d'avoir dans notre pays.
00:21:00On est d'abord sur l'affaire de cette petite fille.
00:21:03C'est vrai qu'on se dit qu'à la place des parents,
00:21:06ce serait très difficile de comprendre cette décision.
00:21:09Je partage tout à fait.
00:21:11Le policier aujourd'hui ressent la même chose que les parents.
00:21:15Il ne comprend pas et ça fait des années que c'est comme ça.
00:21:18Il ne comprend pas que le job est fait.
00:21:20Et là, en l'occurrence, vous avez un jeune.
00:21:22Même s'il est inconnu des services de police,
00:21:24c'était le parallèle que je faisais.
00:21:26C'est-à-dire qu'on regarde le profil,
00:21:28mais en attendant, une petite fille est partie.
00:21:30Bien sûr. Louis Dragneil, il y a beaucoup de colère sur cette affaire.
00:21:32Moi, je comprends parfaitement la colère des parents,
00:21:34même la colère de beaucoup de Français
00:21:36qui regardent ça un peu à bonne sourdie
00:21:38et qui se demandent pourquoi cette personne,
00:21:40même si elle est placée sous contrôle judiciaire,
00:21:42est en tout cas pour le moment encore en liberté.
00:21:44Mais je trouve que c'était très important
00:21:46que Noemi rappelle tous les points
00:21:48parce qu'objectivement, c'est comme ça que ça fonctionne.
00:21:50Et donc, c'est le respect, tout simplement, de la loi.
00:21:54Ensuite, vous pourrez toujours trouver des cas
00:21:57où des juges ont placé en détention provisoire
00:22:01des mis en cause dans le même type de fait.
00:22:04Exactement le même type d'affaire.
00:22:06Ça sera peut-être le cas avec la chocolateur.
00:22:08Mais uniquement parce qu'il y a eu quand même une émotion importante.
00:22:11Et loin de moi, la volonté de relativiser
00:22:14la gravité de ce qui s'est passé,
00:22:16malheureusement, des histoires,
00:22:18des drames comme celui-ci,
00:22:20il y en a, je ne dis pas tout le temps,
00:22:22mais il y en a quasiment tous les jours
00:22:24ou tous les deux jours.
00:22:26Une petite fille tuée par un rodeo urbain,
00:22:28il y en a déjà eu, on en a parlé.
00:22:30Il y en a eu une bonne dizaine, par exemple.
00:22:32Alors, ce n'est pas tous les jours, c'est peut-être toutes les semaines.
00:22:34Elle est morte ?
00:22:36Ah oui, bien sûr, je vous assure.
00:22:38Et donc, c'est vrai que là, ça nous a beaucoup émus.
00:22:40Mais attendons quand même
00:22:42la décision vraiment de la justice.
00:22:44Je trouve que c'est aussi important
00:22:46de rappeler quand même
00:22:48tous les critères qui motivent...
00:22:50C'est pour ça que Noémie était là.
00:22:52Juste un mot sur le contrôle judiciaire
00:22:54auquel est soumis cet homme en attendant.
00:22:56Obligation de se présenter tous les 15 jours
00:22:58au commissariat d'Antibes.
00:23:00Ne pas se rendre à Valoris.
00:23:02Interdiction d'entrer en contact avec la famille de la victime.
00:23:04Il a du rendre son permis de conduire.
00:23:06Et interdiction de quitter le département des Alpes-Maritimes.
00:23:08Rapidement, Rachel, je veux vous écouter sur ce drame
00:23:10de remise en liberté.
00:23:12Je n'ai rien de plus à ajouter.
00:23:14Si ce n'est que notre justice,
00:23:16alors ça viendra après,
00:23:18évidemment, au-delà de ce drame
00:23:20terrifiant
00:23:22et profondément injuste.
00:23:24Toujours rappeler que la justice
00:23:26est rendue au nom du peuple français.
00:23:28Et que c'est vrai que dans l'application des peines,
00:23:30après, on ne s'y reconnaît
00:23:32plus toujours.
00:23:34Je voulais faire un autre parallèle
00:23:36complètement différent avec l'affaire Nahel.
00:23:38Ce qu'il a payé de sa vie, c'est que
00:23:40si Nahel, qui a payé de sa vie son refus d'obtempérer
00:23:42n'avait pas été arrêté par le policier,
00:23:44est-ce qu'au bout de sa voiture, il n'y avait pas un passage
00:23:46protégé avec une petite fille
00:23:48qui aurait été tuée, par exemple ?
00:23:50Vous faites le lien entre les deux affaires.
00:23:52Les deux affaires sont quand même très différentes.
00:23:56Dans un cas, l'affaire Nahel,
00:23:58c'est quelqu'un qui a agi dans le cadre de l'exercice
00:24:00de ses fonctions et de son métier. Il est policier.
00:24:02Et on le met en détention.
00:24:04Et dans son métier, l'ouverture du feu
00:24:06et le fait de donner la mort
00:24:08peuvent, hélas, faire partie du métier.
00:24:10Mais il n'y a pas d'intentionnalité
00:24:12de donner la mort.
00:24:14Le procès le dira.
00:24:16Et dans l'autre cas,
00:24:18le sujet mis en cause
00:24:20n'a pas de mandat
00:24:22pour faire des roues arrière.
00:24:24Louis a raison de dire
00:24:26que malheureusement, des drames comme ceux-là
00:24:28arrivent régulièrement. Ça fait des années que ça dure.
00:24:30On n'arrive pas à les stopper.
00:24:32On n'arrive pas à régler
00:24:34les rodéos urbains.
00:24:36On essaie de légiférer, mais on n'a pas été suffisamment efficace.
00:24:38La police fait ce qu'elle peut
00:24:40en allant prendre dans les caves les motos le soir.
00:24:42C'est souvent avec des motos volées
00:24:44ou qui ne sont pas réglementaires.
00:24:46On parle de rodéos urbains,
00:24:48mais ils n'étaient pas 5 ans
00:24:50dans la rue à rouler.
00:24:52Il a fait, effectivement, une roue arrière.
00:24:54Mais c'est encore...
00:24:56Tous ces problèmes de moto et de comportement
00:24:58d'un certain nombre de jeunes,
00:25:00comportements qui sont dangereux,
00:25:02on n'arrive pas, en termes de répression
00:25:04ou de prévention, à régler le problème.
00:25:06On fait une petite pause, on se retrouve dans un instant.
00:25:08On continuera à parler un peu de sécurité.
00:25:10On écoutera Clémentine Notard, notamment,
00:25:12qui parle de la façon dont les policiers
00:25:14se comportent dans ce type d'intervention.
00:25:16A tout de suite, dans Punchline, sur CNews.
00:25:22Il est 17h30, on se retrouve en direct
00:25:24dans Punchline, sur CNews,
00:25:26avec le rappel des titres de l'actualité.
00:25:28C'est Mickaël Dorian qui est là.
00:25:32Emmanuel Macron poursuit ses consultations
00:25:34pour nommer un nouveau Premier ministre.
00:25:36Le chef de l'Etat a reçu, aujourd'hui,
00:25:38Bernard Cazeneuve, avant Xavier Bertrand.
00:25:40Mais c'est un troisième nom qui semble tenir
00:25:42la corde, plus inattendu et inconnu
00:25:44du grand public, Thierry Baudet,
00:25:46président du Conseil économique, social et environnemental.
00:25:48Le huis clos a été
00:25:50refusé au procès de Dominique Paye.
00:25:52L'homme de 71 ans est jugé
00:25:54à Avignon pour avoir drogué son épouse
00:25:56et recruté des hommes pour la violer.
00:25:58La demande de huis clos a été formulée
00:26:00au début de l'audience, mais conformément
00:26:02aux souhaits de la victime, elle a été rejetée.
00:26:04Et puis, l'église de l'Immaculée Conception
00:26:06de Saint-Omer a été touchée
00:26:08cette nuit par un violent incendie.
00:26:10Son clocher s'est effondré, aucun blessé.
00:26:12L'Etat a déploré, mais une cinquantaine
00:26:14de riverains ont dû être évacués.
00:26:16Grâce à la mobilisation d'une centaine de sapeurs-pompiers,
00:26:18le feu est circonscrit depuis ce matin.
00:26:20L'origine de l'incendie est toujours inconnue.
00:26:22Merci beaucoup, Mickaël Dorian.
00:26:24Un désastre pour cette église de Saint-Omer
00:26:26qui est en grande partie enfumée.
00:26:28On a parlé de politique. Dans un instant,
00:26:30il y a de nombreux visiteurs qui continuent
00:26:32d'aller à l'Elysée.
00:26:34On a le droit de donner le nom que vous nous avez dit.
00:26:36François Bayrou.
00:26:38On apprend aussi que Gabriel Attal
00:26:40se rendra à l'Elysée en fin de journée.
00:26:42Peut-être que c'est en train de bouger de ce côté-là.
00:26:44Avant, j'aimerais juste clôturer
00:26:46la page sécurité avec vous, Réda Belladge.
00:26:48On a évoqué Valérie, cette petite fille
00:26:50de 7 ans tuée par un jeune motard.
00:26:52On a évoqué le gendarme Eric Comines.
00:26:54Et j'aimerais qu'on écoute Clémentine Autain,
00:26:56députée du Nouveau Front Populaire
00:26:58qui était ce matin chez nos confrères de Sud Radio
00:27:00et qui disait que la haine
00:27:02envers les policiers pouvait être provoquée
00:27:04par les contrôles au faciès. Écoutez-la.
00:27:06Ceux qui n'aiment pas la police
00:27:08sont ceux qui peuvent être surcontrôlés,
00:27:10surcontrôlés par exemple
00:27:12parce que leur couleur de peau
00:27:14fait qu'ils sont contrôlés
00:27:16quand moi je n'ai jamais été contrôlé.
00:27:18Vous voyez, j'ai 51 ans.
00:27:20Quand nous on dit qu'il faut un récépissé
00:27:22pour lutter contre le contrôle au faciès,
00:27:24qu'il faut arrêter l'impunité
00:27:26contre les violences policières,
00:27:28c'est le moyen de renouer ce lien de confiance
00:27:30avec celles et ceux qui n'ont pas confiance dans la police.
00:27:32Renir le mot violence policière,
00:27:34à nouveau, dans ce contexte-là.
00:27:36Alors déjà je pense que cette personne
00:27:38est très mal passée pour parler de lien de confiance
00:27:40parce que quand l'État et les fils
00:27:42c'était la première à créer,
00:27:44à ouvrir ce gouffre entre les jeunes et la police
00:27:46parce que quand on dit que la police tue,
00:27:48excusez-moi, mais certains jeunes
00:27:50y croient en tout cas.
00:27:52Donc je pense qu'elle est très mal placée
00:27:54pour tenir ce genre de propos.
00:27:56Je pense que c'est la preuve que la diversité
00:27:58existe dans la police depuis 1997
00:28:00et la création de la police de proximité.
00:28:02Et nous,
00:28:04je veux dire,
00:28:06en tant que fils d'immigré,
00:28:08à partir du moment où vous êtes policier
00:28:10et les collègues vous respectent,
00:28:12il y a beaucoup de diversité.
00:28:14La police est à l'image de sa société
00:28:16et le contrôle au faciès,
00:28:18je pense que là
00:28:20on veut encore victimiser
00:28:22et au lieu de donner aux jeunes
00:28:24les clés, on les rend plus faibles.
00:28:26C'est vraiment dommage.
00:28:28Maintenant, je ne vous cache pas que moi,
00:28:30quand je vivais dans un quartier,
00:28:32je n'avais pas forcément une image positive
00:28:34de la police.
00:28:36Moi aussi, je me faisais contrôler régulièrement
00:28:38mais à un moment,
00:28:40comme elle dit, elle a 51 ans
00:28:42mais elle vit où ?
00:28:44Moi j'ai travaillé 7 ans à Saint-Martin,
00:28:46je contrôlais des gens de type européen
00:28:48et je contrôlais des gens de type nord-africain.
00:28:50Ce n'est pas les policiers qui font la politique de la ville
00:28:52et qui parquent les gens
00:28:54avec des mêmes communautés dans les mêmes endroits.
00:28:56Et elle ne vit pas dans les mêmes endroits
00:28:58évidemment que vous venez de citer Rachel Kahn.
00:29:00Clémentine Nota.
00:29:02Les propos de Reda sont toujours
00:29:04très percutants et j'aime beaucoup vous entendre
00:29:06parce qu'en fait c'est tout à fait concret.
00:29:08C'est vrai que de parler derrière
00:29:10un micro en étant un peu hors-sol
00:29:12et toujours avec les mêmes arguments
00:29:14qui racialisent le débat.
00:29:16Toujours mettre les questions
00:29:18de couleur de peau au cœur du débat
00:29:20mais ça c'est ce nouveau populisme
00:29:22racialiste en fait
00:29:24et qui fracture
00:29:26de manière constante la société
00:29:28non seulement en termes sociaux
00:29:30mais aussi en termes
00:29:32de territoire.
00:29:34François Pipponi, reprenez les violences policières
00:29:36comme si elles étaient systémiques.
00:29:38C'est remettre à chaque fois une pièce dans le jumeau.
00:29:40Même discours.
00:29:42Ils ne comprennent pas que la société française est en train de se fracturer
00:29:44et au lieu de mettre
00:29:46un peu de concorde dans une situation
00:29:48que le pays connaît aujourd'hui
00:29:50ils en rajoutent. Mais c'est ce qu'ils veulent.
00:29:52C'est fracturer, fracturer, fracturer.
00:29:54En permanence. Et même quand il y a des drames
00:29:56qu'on vient de connaître, on pourrait avoir
00:29:58un peu de décence et dire c'est peut-être pas le moins.
00:30:00Non, on continue.
00:30:02On a un gendarme qui vient d'être tué par une moto.
00:30:04Louis, Eric, on continue de parler des violences policières.
00:30:06Bien sûr, mais en plus
00:30:08ils n'ont que ça à la bouche, donc violences policières.
00:30:10On a l'impression que le récipicier ça changerait
00:30:12vraiment, ça réglerait tous les maux de la société.
00:30:14Le récipicier c'est quand vous êtes contrôlé une fois,
00:30:16vous avez un papier, et vous ne pouvez pas être contrôlé
00:30:18trois fois dans la journée.
00:30:20C'est-à-dire qu'il y a une présomption de culpabilité sur les policiers
00:30:22et donc le policier qui a déjà quand même
00:30:24une lourde charge administrative
00:30:26dans tout ce qu'il fait, dans toutes ses tâches du quotidien
00:30:28va en avoir une de plus
00:30:30et donc c'est une vieille marotte de la France insoumise
00:30:32pour surtout essayer
00:30:34de limiter les pouvoirs de la police.
00:30:36Si je peux me permettre, pour le récipicier,
00:30:38moi je suis dealer, il n'y a pas de problème.
00:30:40Je vais voir le chef du point de deal,
00:30:42c'est bon, j'ai mon récipicier, vas-y,
00:30:44je prends un kilo, et puis après on n'a plus le droit
00:30:46de me contrôler.
00:30:48C'est pas logique en fait.
00:30:50Et je pense que la sortie de la députée
00:30:52du Hautain n'est pas anodine
00:30:54parce que le débat avait eu lieu lorsque
00:30:56Bernard Cazeneuve était ministre de l'Intérieur.
00:30:58Ah bien sûr !
00:31:00Ah j'avais pas fait la connexion !
00:31:02Moi j'avais assisté à des discussions à côté de l'hémicycle
00:31:04où Cazeneuve disait mais c'est pas le moment
00:31:06aujourd'hui, arrêtez, parce qu'il y avait la pression
00:31:08des frondeurs à l'époque pour lui mettre la pression
00:31:10pour dire il faut y aller maintenant, parce que c'est une vieille marotte
00:31:12d'un certain nombre, d'une partie de la gauche
00:31:14et c'est Bernard Cazeneuve, et donc je pense
00:31:16que c'est pas anodin non plus.
00:31:18Oui, oui, moi j'avais remarqué
00:31:20effectivement, notamment sur les réseaux sociaux
00:31:22qu'en ce moment ils sont dans une séquence
00:31:24intérieure, rappelez-vous, revival
00:31:26Bernard Cazeneuve. Eric ?
00:31:28Rien de plus, vous avez raison, le mot
00:31:30terrifiant c'est les violences policières comme à chaque fois
00:31:32mais c'est incroyable, incroyable.
00:31:34Et on a l'impression que Clémentine Autain vit
00:31:36sur une autre planète et dans un autre pays, parce qu'effectivement
00:31:38après le drame que la gendarmerie nationale vient de vivre
00:31:40enfin, ressortir cet argument
00:31:42de violences policières alors que le gendarme vient
00:31:44de le payer de sa vie, je trouve ça
00:31:46stupéfiant. On aurait pu aussi
00:31:48l'interroger sur, elle, la façon
00:31:50qui a été très critiquée, ça va faire le lien
00:31:52avec la politique, comment elle a fait
00:31:54siffler certains de ses camarades
00:31:56au congrès de Blois du Parti Socialiste
00:31:58elle c'est... Qui par exemple ?
00:32:00Elle a fait siffler Cazeneuve
00:32:02Ah oui, toujours le...
00:32:04Le fameux Bernard Cazeneuve
00:32:06C'est ça qu'on la reconnaît
00:32:08Bernard Cazeneuve...
00:32:10Je pense que ces gens là, on devrait
00:32:12mettre un dispositif en place
00:32:14avec, comme nous policiers
00:32:16on peut le faire, quand on veut connaître
00:32:18un service, c'est un stage d'immersion
00:32:20Vive ma vie de policier
00:32:22Par contre, comme ils font
00:32:24les médecins, c'est-à-dire
00:32:26une décharge, et qu'on donne au chef
00:32:28de bord et que ce soit pas le directeur, parce que
00:32:30nous on en a pris, moi j'en ai pris
00:32:32ça m'est arrivé, mais on me dit
00:32:34L'emmenez pas par là, s'il vous plaît
00:32:36Ah non, faut pas montrer la misère
00:32:38Ah non, faut pas montrer la misère
00:32:40C'est fait avec des députés pendant des mouvements
00:32:42sociaux, et des parlementaires qui ont été
00:32:44complètement retournés
00:32:46parce qu'ils ont saisi la violence et la haine
00:32:48dont vous faisiez l'objet
00:32:50Ils disaient, c'est pas...
00:32:52On va l'emmener à Nanterre, à Picasso
00:32:54D'accord ? Pas loin de là où ça s'est passé
00:32:56ou de l'Infernel, qui est un des plus gros
00:32:58points stups des Hauts-de-Seine
00:33:00ça va durer, allez, 15 secondes
00:33:02on va être en tenue, elle va venir avec nous
00:33:04on va lui mettre une...
00:33:06alors je respecte, c'est pas du tout des menaces
00:33:08mais on va lui mettre un gilet pare-balles avec écrit
00:33:10police, elle va voir la différence entre une écharpe
00:33:12de député et
00:33:14porter l'insigne police
00:33:16ça va durer 10 secondes, et elle va prendre
00:33:18des boules de pétanque, comme nous on se prend des boules de pétanque
00:33:20et là on verra si elle parlera de violence policière
00:33:22ou de violence contre les policiers, je pense qu'elle changera
00:33:24peut-être d'avis. C'est toujours cette importation
00:33:26finalement de ce que peuvent
00:33:28vivre les Américains
00:33:30de ce soft power avec aussi
00:33:32les séries, avec les
00:33:34films, etc. Donc cette importation
00:33:36constante en fait de l'idéologie
00:33:38de ce qui se passe là-bas
00:33:40les Etats-Unis qui sont justement
00:33:42ce pays profondément racialiste
00:33:44et qui s'est construit d'ailleurs sur la colonisation
00:33:46et la ségrégation, donc voilà
00:33:48mais ça c'est les Etats-Unis. Après
00:33:50ils sont un peu dans la panade
00:33:52sur l'argument violence policière
00:33:54parce qu'on est dans cette
00:33:56année olympique, qu'on a vécu quand même
00:33:5815 jours et qu'on le vit encore
00:34:00avec les paralympiques, dans cette
00:34:02relation avec les policiers
00:34:04qui était une relation extraordinaire
00:34:06et donc le réel ne va pas
00:34:08du tout dans le sens de Clémentine.
00:34:10Mais ils font de la politique, comme toujours
00:34:12de la politique, de la politique, de la politique.
00:34:14On va se tourner vers Thomas Bonnet qui se trouve
00:34:16devant le palais de l'Elysée. Bonsoir
00:34:18Thomas, alors il y a eu beaucoup de
00:34:20consultations, ça continue d'ailleurs, il y a un nouveau
00:34:22visiteur du soir pour Emmanuel Macron afin de
00:34:24trouver un Premier ministre, c'est ça Thomas ?
00:34:28Oui absolument, Laurence, j'aurais aimé
00:34:30vous dire ce soir qu'il y avait un
00:34:32nom pour Matignon mais il faudra encore attendre
00:34:34visiblement, il y a eu des consultations tout le long
00:34:36de la journée et ça va se poursuivre
00:34:38le dernier invité en date, si je
00:34:40puis dire, c'est Gabriel Attel, le Premier
00:34:42ministre démissionnaire qui va se
00:34:44rendre à l'Elysée ce soir pour ce qui
00:34:46constituera peut-être un des derniers entretiens
00:34:48en tête à tête avec le chef de l'Etat
00:34:50le Président de la République qui tout au long de la
00:34:52journée a donc reçu ici au
00:34:54palais de l'Elysée, d'abord Bernard Cazeneuve
00:34:56puis François Hollande, Nicolas Sarkozy
00:34:58et enfin Xavier Bertrand
00:35:00deux anciens présidents de la République
00:35:02qui ont pu lui exposer les différentes
00:35:04visions qu'ils ont de la situation
00:35:06politique et puis deux prétendants
00:35:08au poste de Matignon, Bernard
00:35:10Cazeneuve, Xavier Bertrand dont les noms
00:35:12ont beaucoup circulé ces derniers
00:35:14jours mais comme il en a l'habitude, le chef de
00:35:16l'Etat pourrait avoir encore une fois
00:35:18l'art du contre-pied, sortir une surprise
00:35:20de son chapeau avec un nom que personne
00:35:22n'avait vu venir et ce nom c'est celui
00:35:24de Thierry Baudet, le Président
00:35:26du CESE, du Conseil Social
00:35:28Économique et Environnemental
00:35:30une personnalité très peu connue
00:35:32du grand public, un profil
00:35:34techno qui pourrait être choisi
00:35:36par Emmanuel Macron finalement
00:35:38mais pour en être sûr, Laurence, il va
00:35:40falloir encore attendre encore quelques
00:35:42heures au moins. Merci beaucoup Thomas Bonnet avec
00:35:44Charles Baget devant l'Elysée. François Puponi
00:35:46on est là, monsieur Baudet
00:35:48donc c'est le dernier nom qui est sorti du chapeau
00:35:50on va voir si celui qui est confirmé
00:35:52dans les prochaines heures, j'imagine que le
00:35:54Président Macron a à cœur maintenant quand même de nommer
00:35:56un Premier Ministre. Vous comprenez
00:35:58alors l'impatience des politiques et
00:36:00l'indifférence des Français
00:36:02L'indifférence des Français c'est une réalité, enfin globalement
00:36:04on a un gouvernement des missionnaires, les Français
00:36:06ne voient pas la différence. Je ne vois pas
00:36:08un Français qui me dit le pays n'est plus gouverné
00:36:10non, au contraire, les choses se
00:36:12passent. Pour les politiques et le microcosme
00:36:14oui, tout le monde dit c'est pas possible, on ne peut pas
00:36:16continuer comme ça, etc.
00:36:18Il y a une date, c'est le 1er octobre
00:36:20c'est-à-dire que le débat à l'Assemblée nationale doit commencer
00:36:22sur la loi de finances
00:36:24Pas le moindre des sujets
00:36:26Le ministre des Comptes a commencé à dire que peut-être
00:36:28qu'on décalera la date, ce qui ne serait jamais
00:36:30arrivé dans l'histoire de la Vème République
00:36:32bon, on verra bien, il y a un problème
00:36:34il y a un vrai sujet, parce qu'il faut que ça soit présenté au Conseil d'État
00:36:36présenté au Conseil des Ministres
00:36:38présenté à la Commission des Finances du Sénat et de l'Assemblée nationale
00:36:40à la Commission des...
00:36:42au Comité des Comptes Publics
00:36:44il y a toute une procédure à mettre en oeuvre
00:36:46durant le mois de septembre qu'on ne pourra pas respecter
00:36:48moi j'ai toujours considéré que ça serait
00:36:50un techno
00:36:52qui prendrait la place à Matignon
00:36:54parce que quel est l'intérêt pour un politique
00:36:56de prendre Matignon maintenant
00:36:58et pendant 3 mois de se faire
00:37:00bombarder avec son budget
00:37:02le budget va falloir faire
00:37:0430, 40, 50 milliards d'économies
00:37:06ça va être terrible, parce que les comptes sont
00:37:08dans le rouge et qu'il va falloir prendre des mesures
00:37:10drastiques pour essayer de rétablir les comptes français
00:37:12l'intérêt d'un politique d'y aller
00:37:14je le comprends pas
00:37:16et donc c'est un techno qui va arriver
00:37:18pour faire le boulot
00:37:20et éventuellement tomber dans 3 mois
00:37:22parce qu'une motion de censure est possible
00:37:24Eric Grevel va nous faire son petit jeu de mots
00:37:26d'abord un mot quand même
00:37:28sur Thierry Baudet et le CESE
00:37:30le Conseil économique, social et environnemental
00:37:32c'est la 3ème assemblée en France qui siège au Palais d'Iéna
00:37:34bon ces rapports
00:37:36qui rendent des rapports extrêmement intéressants
00:37:38que tout le monde...
00:37:40d'ailleurs le Palais d'Iéna, le fait de venir à l'hôtel de luxe
00:37:42à un moment donné, c'est vous dire l'importance du CESE
00:37:44non
00:37:46oui, j'y disais simplement
00:37:48tout à l'heure en Apartheid que c'est Mr Nobaudet
00:37:50si vous voulez, mais c'est je pense
00:37:52l'effet recherché par Emmanuel Macron
00:37:54parce qu'il veut pas une cohabitation dure
00:37:56s'il a un politique en face de lui
00:37:58Cazeneuve ou Bertrand
00:38:00il sera dans une cohabitation politique très dure
00:38:02là, en fait, ce qu'il entraîne de nous vendre
00:38:04si c'est un Premier ministre technique
00:38:06c'est que c'est lui qui sera aussi Premier ministre
00:38:08il cumulera la fonction de chef de l'Etat
00:38:10et de Premier ministre
00:38:12et en fait, je vous prends un pari
00:38:14donc le prochain Premier ministre est Emmanuel Macron
00:38:16on a imaginé parce que le nom de Cazeneuve
00:38:18et de Bertrand circulait que ce serait ça
00:38:20mais ils ont été reçus aujourd'hui quand même
00:38:22un Premier ministre politique avec un gouvernement plutôt technique
00:38:24je pense que ça va être le contraire
00:38:26ça va être un Premier ministre technique
00:38:28avec un gouvernement politique, un Cazeneuve
00:38:30incarnant le centre gauche et un Bertrand
00:38:32le centre droit à des postes ministériels
00:38:34peut-être même, on parle du maire de Cannes
00:38:36je ne sais pas
00:38:38et donc là, évidemment, il aura à sa botte
00:38:40un Premier ministre qui n'a aucune expérience politique
00:38:42aucune
00:38:44et il aura un gouvernement dont il espère
00:38:46qui ne sera pas censuré tout de suite
00:38:48parce que sinon, si le gouvernement est censuré
00:38:50alors là, ce n'est plus un échec
00:38:52ce n'est plus un fiasco pour le Président de la République
00:38:54c'est peut-être la porte de la sortie qui s'ouvre pour lui
00:38:56non, personne n'est d'accord avec ça ?
00:38:58il faut tenir un an
00:39:00il faut tenir dix mois
00:39:02il faut tenir dix mois
00:39:04il faut tenir trois mois pour la loi de silence
00:39:06si vous cramez trois gouvernements en dix mois
00:39:08vous en tirez quoi comme conclusion comme chef de l'Etat ?
00:39:10ça dépend
00:39:12oui, mais vous n'êtes pas lui
00:39:14il lui reste jusqu'à 2027
00:39:16vous vous direz, il ne peut plus gouverner
00:39:18il doit démissionner, c'est ça que vous vous dites
00:39:20non, il est très intelligent
00:39:22vous dites que c'est un techno Thierry Baudet
00:39:24mais c'est un techno très politique
00:39:26donc il a de l'expérience
00:39:28il serait politique dans le sens où il est politisé
00:39:30c'est quelqu'un qui a fait
00:39:32toute sa carrière
00:39:34c'est un instituteur, un prof alors
00:39:36qui a fait sa carrière dans les mutualités
00:39:38il a été patron de la mutualité générale
00:39:40de l'éducation nationale
00:39:42très à gauche, qui est une des rares mutuelles en France
00:39:44qui est une des rares mutuelles en France
00:39:46à prendre position
00:39:48politiquement pour des textes
00:39:50contre la loi asile-immigration
00:39:52il est monté au feu très très fort
00:39:54et donc Thierry Baudet
00:39:56je peux vous résumer
00:39:58Thierry Baudet, là où c'est vraiment un homme de gauche
00:40:00il était contre la loi immigration
00:40:02portée par Gérald Darmanin
00:40:04il était contre la réforme des retraites
00:40:06et il l'a dit, et il était très très favorable
00:40:08à la loi sur l'euthanasie
00:40:10et sur la fin de vie
00:40:12donc voilà, clairement il s'inscrit
00:40:14dans ce cadre là
00:40:16ce qui est drôle, c'est que l'Elysée
00:40:18c'est là où parfois on a du mal à s'y retrouver
00:40:20l'Elysée vous expliquait en fin de semaine dernière
00:40:22que clairement Emmanuel Macron
00:40:24regardait en direction de la droite
00:40:26que c'est parce que Laurent Wauquiez n'a pas saisi la main
00:40:28qu'il a été contraint
00:40:30de tourner plutôt son regard désormais
00:40:32vers la gauche, en réalité tout ça c'est complètement faux
00:40:34il n'a jamais voulu proposer à Laurent Wauquiez
00:40:36d'être son Premier Ministre
00:40:38pour les raisons qu'a expliqué à l'instant Éric Rebelle
00:40:40et donc là il se tourne évidemment
00:40:42à gauche avec ce personnage là
00:40:44la question qu'on se pose c'est
00:40:46est-ce que c'est un énième ballon d'essai ?
00:40:48ou bien encore un nouveau ballon d'essai ?
00:40:50je pense que les noms qui circulent, il n'y en a aucun qui sortent
00:40:52ce qui est très drôle
00:40:54moi je veux aussi terminer Louis
00:40:56sur le CV de Thierry Baudet
00:40:58tout le monde est allé rechercher
00:41:00sur Twitter
00:41:02ça se trouve il ne sera jamais Premier Ministre
00:41:04c'est comme si c'était encore un ballon d'essai
00:41:06on donne un nouveau nom pour calmer les journalistes
00:41:08et qu'ils aient du grain à moudre
00:41:10parce qu'Emmanuel Macron est très très lent
00:41:12pour faire des choix de casting au gouvernement
00:41:14moi je préfère qu'il prenne du temps et qu'il y ait un gouvernement stable
00:41:16et qu'on ne se retrouve pas dans la panade dans 15 jours
00:41:18alors ça va être très compliqué
00:41:20on n'est pas là en train de dire
00:41:22que le pauvre il n'a pas de chance
00:41:24cette situation Emmanuel Macron l'a créée
00:41:26et ensuite, attendez, parce qu'on n'est pas au bout de nos peines
00:41:28là on voit la difficulté
00:41:30qu'Emmanuel Macron a pour trouver un Premier Ministre
00:41:32mais imaginez la difficulté
00:41:34à constituer un gouvernement, ce sera bien plus difficile
00:41:36parce qu'on voudrait prendre des gens de gauche, de droite
00:41:38je crois pas, je crois que vous vous trompez
00:41:40je crois que vous vous trompez
00:41:42c'est rare, mais vous vous trompez
00:41:44François, ils vont tous
00:41:46il en trouvera des dizaines de minutes
00:41:48mais après ça dépend du poids politique
00:41:50c'est autre chose
00:41:52la raison pour laquelle le gouvernement c'est relativement facile
00:41:54il y a tout, on existe
00:41:56on a la carte de visite
00:41:58mais non, la vraie question c'est
00:42:00comment ils tiennent, qu'est-ce qui se passe
00:42:02avec la loi de finances, il y aura des 49.3
00:42:04parce qu'il n'y aura pas de majorité
00:42:06et sincèrement, avec un rapporteur du budget
00:42:08que je connais très bien, Charles de Courson
00:42:10qui vit
00:42:12le jour de sa vie
00:42:14Charles Rabelais de Courson
00:42:16qui va peut-être aller à Bercy pour saisir les billets
00:42:18il va aller à Bercy
00:42:20le rapporteur général du budget
00:42:22a le droit comme le président de la commission des finances
00:42:24d'aller à Bercy
00:42:26saisir des documents
00:42:28il écrit pour dire donnez les moi
00:42:30et s'il n'y a pas, il débarque en matin
00:42:32et ce sera peut-être demain
00:42:34vous me cachez des choses
00:42:36et donc lui va faire ce qu'il faut
00:42:38donc ça va être terrible dans l'hémicycle
00:42:40et quand le gouvernement est battu, il peut demander une nouvelle délibération
00:42:42et à la fin, si ça ne va pas
00:42:44il sort le 49.3
00:42:46ça a l'air de vous plaire
00:42:48qu'ils aillent parquisitionner le fisc
00:42:52le endroit où on nous prélève
00:42:54c'est dans le même bâtiment
00:42:56plutôt des piles de documents
00:42:58pour savoir s'il y a des lettres de cadrage qui ont été envoyées
00:43:00dans le même bâtiment
00:43:02si le gouvernement a réellement commencé à travailler sur un budget
00:43:04je partage vos propos
00:43:06c'est-à-dire que
00:43:08souvent, on reproche à Emmanuel Macron
00:43:10au président de décider seul
00:43:12là, il est dans la consultation
00:43:14donc il demande des avis
00:43:16des informations
00:43:18ne souplierez pas monsieur Macron
00:43:20arrêtez tous de dire non, ce n'est pas vrai
00:43:22il consulte
00:43:24je suis souvent d'accord avec vous
00:43:26je pense tout le contraire de ce que vous dites
00:43:28je n'ai pas fini
00:43:30et donc
00:43:32on est dans la consultation
00:43:34la France, moi je sais que mon père n'arrêtait pas de dire
00:43:36quand j'étais petite, c'est le pays du dialogue
00:43:38donc on est dans le dialogue, peut-être qu'on va trouver une solution
00:43:40mais je pense qu'effectivement
00:43:42on ne sera pas véritablement dans une cohabitation
00:43:44mais plus dans une histoire de co-responsabilité
00:43:46et ça, co-responsabilité
00:43:48si ça pouvait percuter un peu
00:43:50chez les politiques, ce serait bien
00:43:52allez-y, pour le dernier mot du dernier mot du dernier mot
00:43:54je pense que
00:43:56on a dû penser à la même chose
00:43:58moi je crois que tout ça
00:44:00c'est du cirque absolu
00:44:02il n'y a aucun moment de manière sincère
00:44:04Emmanuel Macron
00:44:06il est maquiavéle
00:44:08laissez-moi juste terminer
00:44:10je crois sincèrement
00:44:12Emmanuel Macron n'a pas pensé un seul instant
00:44:14à nommer toutes les personnes dont il a fait fuiter le nom
00:44:16et qu'il a cherché à gagner du temps
00:44:18il a voulu montrer qu'il a tendu la main
00:44:20que les autres à qui il a tendu la main
00:44:22n'ont pas été en mesure de prouver
00:44:24qu'il ne serait pas renversé s'il les nommait
00:44:26et qu'in fine, c'est le contraire de la consultation
00:44:28in fine, Emmanuel Macron
00:44:30va réussir à imposer un nom
00:44:32qu'il voulait peut-être depuis le début
00:44:34c'est le maître des noms, il a fait ce qu'il voulait
00:44:36et des nominations
00:44:38Eric, votre petit mot de la fin
00:44:40j'ai pris beaucoup d'attention à l'analyse de Rachel Kahn
00:44:42alors je comprends l'idée
00:44:44de l'intérêt général, du compromis
00:44:46mais si, j'adore la France
00:44:48du compromis, voire même d'un consensus à l'allemande
00:44:50dont on n'aurait pas la culture
00:44:52je comprends l'idée, mais un
00:44:54c'est quand même Emmanuel Macron qui a mis le pays
00:44:56dans cet état-là, deux
00:44:58c'est quand même lui qui a voulu tuer depuis qu'il était au pouvoir
00:45:00les LR, enfin le LR
00:45:02et le PS
00:45:04et maintenant il tend la main comme un mendiant de l'amour politique
00:45:06en disant, aidez-moi, aidez-moi
00:45:08et puis attendez, troisième chose
00:45:10quand même, et ça c'est le sujet le plus important
00:45:12même si ça passe, mais François Pomponi a un peu
00:45:14abordé le thème, vous allez me parler de la dette
00:45:16oui, mais le budget, attendez
00:45:18vous savez pourquoi, parce qu'il faut quand même
00:45:20vous décannez Laurence, mais non mais j'ai regardé
00:45:22et c'est le tweet dans la journée
00:45:24vous avez un gouvernement, mais ça sera quoi
00:45:26sa thématique budgétaire, ça sera faire
00:45:28plus de dépenses comme le veut la gauche
00:45:30plus de recettes comme le veut la gauche
00:45:32en taxant, moins de dépenses comme le veut la droite
00:45:3450 milliards d'euros d'économie
00:45:36en fait c'est mission impossible ce budget
00:45:38et dans le même temps il faudra bien continuer
00:45:40à payer par exemple les fonctionnaires
00:45:42si vous n'avez pas de budget
00:45:44comment vous payez les fonctionnaires à la fin du mois
00:45:46très bien, pardon
00:45:48les fonctionnaires seront payés Eric
00:45:50j'ai un petit désaccord avec Eric
00:45:52je pense qu'Emmanuel Macron il dit au PS
00:45:54et au LR qu'il rêve de tuer
00:45:56depuis toujours
00:45:58soyez responsables
00:46:00et qu'est-ce qui va se passer ce soir, demain, après-demain
00:46:02ces gens-là sont les irresponsables
00:46:04ils ne voient pas l'intérêt de la France
00:46:06et donc je prends mes responsabilités
00:46:08donc il va prendre la parole, il va s'adresser aux Français
00:46:10j'ai demandé aux forces politiques
00:46:12donc demain soir, 20h
00:46:14à l'occasion
00:46:16il est capable de le faire
00:46:18les Français ne seront pas durs
00:46:20je ne dis pas qu'il a raison, mais il est capable de le faire
00:46:22et il dira, je leur ai proposé de sauver la France
00:46:24ils ont refusé, ces gens-là ne sont pas responsables
00:46:26et donc je prends mes responsabilités
00:46:28alors qu'à chaque fois, les noms qui étaient lancés
00:46:30avaient pour unique objectif de fracturer
00:46:32chacun des partis
00:46:34Xavier Bertrand pour fracturer la droite
00:46:36Bernard Cazeneuve pour fracturer la gauche
00:46:38donc la sincérité, elle est quand même un peu loin
00:46:40on n'est plus dans une logique de parti
00:46:42si on veut véritablement relever la France
00:46:44il ne faut plus être dans une logique de parti
00:46:46et c'est ce que dira le président Macron
00:46:48et c'est ce qu'ont dit les Français
00:46:50ils ont quand même voté pour des gens qui sont des partis
00:46:52il n'y a pas de majorité
00:46:54qu'est-ce qu'on pense des policières et d'Abel Hadj
00:46:56de toute cette embrouille amélie politique
00:46:58que vous gardiez celui-là peut-être ?
00:47:00Moi je ne donne pas mon opinion là-dessus
00:47:04mais je sais que c'était un très bon ministre de l'Intérieur
00:47:06qui était très proche de ses troupes
00:47:08il a vraiment mis la barre très très haute
00:47:10ça va être compliqué d'être derrière
00:47:12et la société vit un moment très difficile en termes de violence
00:47:14donc il faut quelqu'un vraiment de très technique
00:47:16quelqu'un qui soit proche de ses effectifs
00:47:18quelqu'un qui a confiance en nous
00:47:20et qui est là pour nous
00:47:22et qui vous aime
00:47:24mais surtout quelqu'un qui connaît ses dossiers
00:47:26ce qui est terrible dans la formation d'un gouvernement
00:47:28c'est que parfois il y a Tartempion
00:47:30qui est nommé là
00:47:32juste parce qu'il fallait lui donner un poste
00:47:34et là c'est le ministère
00:47:36où il faut donner quelqu'un
00:47:38Monsieur Castaner est la clé
00:47:40de l'étranglement arrière
00:47:42le contrôle au faciès justement
00:47:44notre ministre donateur qui dit ça
00:47:46ça nous a fait très très mal
00:47:48ça a laissé beaucoup de traces
00:47:50maintenant voilà
00:47:52on a vu que c'était un des éléments
00:47:54essentiels pendant les Jeux Olympiques
00:47:56c'était le dialogue social
00:47:58le dialogue social avec notre organisation
00:48:00syndicale au niveau de la préfecture
00:48:02de police, c'est ce qui a fait la différence
00:48:04et ça a fonctionné
00:48:06quand on demandait quelque chose on l'avait dans l'air
00:48:08pour les conditions, des frigos
00:48:10c'est des petits trucs, mais les collègues
00:48:12n'avaient pas assez de frigos, il n'y avait pas de climatisation
00:48:14ou autre, il n'y avait pas assez de radio
00:48:16là tout de suite en une heure
00:48:18on a un frigo dans l'autre côté
00:48:20de la Seine-Saint-Denis
00:48:22sincèrement, le ministère qui va arriver
00:48:24n'aura pas préparé le budget
00:48:26n'aura aucun moyen d'obtenir des moyens
00:48:28et durant toute l'année 2025
00:48:30quand les policiers viendront le voir
00:48:32en disant on veut des moyens, on veut de l'aide
00:48:34il dira j'ai pas, je peux pas
00:48:36il faut payer la prime géo
00:48:3845 000 policiers et gendarmes sur le terrain
00:48:40pendant 3 mois
00:48:42pour les fonctionnaires ça va être terrible
00:48:44pour les policiers ça va être terrible
00:48:46pour le politique ça va être terrible
00:48:48c'est une situation qu'on n'a jamais connue
00:48:50un ministre qui n'a pas préparé son budget
00:48:52de discuter avec les syndicats
00:48:56oui mais sans moyen
00:48:58il n'aura pas de budget
00:49:00mais il y aura quand même un budget
00:49:02si mais il y a des crédits
00:49:04on n'arrêtera pas de payer les fonctionnaires
00:49:06en revanche là où le budget
00:49:08ça peut paraître très éloigné pour plein de gens
00:49:10mais en réalité c'est très concret
00:49:12c'est le moment où le gouvernement dit
00:49:14ma priorité ça va être la santé
00:49:16ça va être la police
00:49:18donc on va augmenter l'équipement des forces de sécurité
00:49:20on continuera ce débat dans un instant
00:49:22merci à Reda Bellage
00:49:24qui est venue sur cette première partie de Punchline
00:49:26on se retrouve dans un instant sur CNews et sur Europe 1
00:49:28pour la deuxième partie de l'émission
00:49:30on reviendra sur l'hommage de la nation
00:49:32en faveur de Eric Comine
00:49:34qui a été tué lors d'un refus d'obtempéréat
00:49:40Bonsoir à tous, bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline
00:49:42ce soir sur CNews et sur Europe 1
00:49:44il y a d'un côté le fracas des drames
00:49:46des vies perdues, des vies fauchées
00:49:48sur un passage piéton pour la petite Camilia
00:49:50ou lors d'un refus d'obtempéré
00:49:52pour Eric Comine
00:49:54il y a les larmes et la colère
00:49:56mais surtout, et je sais que cela vous a marqué
00:49:58la dignité des victimes, de leurs proches, de leurs familles
00:50:00et en face, qu'est-ce qu'il y a ?
00:50:02le ventre mou de la politique
00:50:04ou plutôt des politiques, de ceux qui se contentent de gesticuler
00:50:06plutôt que d'agir
00:50:08de dénoncer, plutôt que de légiférer
00:50:10de menacer, de censurer
00:50:12plutôt que de se mettre au travail pour régler les problèmes majeurs
00:50:14auxquels notre pays est confronté
00:50:16santé, sécurité
00:50:18éducation nationale
00:50:20heureusement, il y a eu les mots de Gérald Darmanin
00:50:22cet après-midi lors de l'hommage national au gendarme
00:50:24Eric Comine
00:50:26ce n'est pas un refus d'obtempérer, c'est un crime, a-t-il dit
00:50:28ce n'est pas un fait divers, c'est un fait de société
00:50:30la société doit se reprendre
00:50:32elle ne peut pas applaudir les forces de l'ordre
00:50:34pendant les Jeux Olympiques
00:50:36et relativiser quand l'un d'entre eux
00:50:38se fait assassiner sur le bord de la route
00:50:40merci d'avoir su trouver
00:50:42les mots pour le dire
00:50:44ce soir dans Comme j'aime
00:50:58il est 18h, d'abord le rappel des titres de l'actualité
00:51:00sur ces news européens, un hommage
00:51:02a été rendu au gendarme Eric Comine
00:51:04cet après-midi à Nice, en présence du ministre de l'intérieur
00:51:06des missionnaires, qui a fait part de son
00:51:08immense colère face à ce drame
00:51:10il a décoré à titre posthume
00:51:12l'église de l'immaculée
00:51:14conception de Saint-Omer a été touchée
00:51:16cette nuit par un violent incendie
00:51:18son clocher s'est effondré, aucun blessé
00:51:20heureusement n'est à déplorer
00:51:22mais une cinquantaine de riverains ont dû être évacués
00:51:24grâce à la mobilisation d'une centaine
00:51:26de sapeurs-pompiers, le feu est circonscrit
00:51:28depuis ce matin, l'origine de l'incendie
00:51:30est toujours inconnue
00:51:32une journée de grève générale en Israël
00:51:34un appel lancé par l'une des principales
00:51:36organisations syndicales du pays
00:51:38après la découverte des six corps d'otages
00:51:40détenus par le Hamas
00:51:42ils exigent un accord sur la libération
00:51:44de ces personnes détenues
00:51:46332ème jour d'ailleurs
00:51:48de détention pour ces otages
00:51:50détenus par le Hamas dans la bande de Gaza
00:51:52deux de ces otages sont français
00:51:54ils se nomment Ofer et Oad
00:51:56nous pensons à tous ces otages et à leurs familles
00:51:58notamment après la découverte de six otages israéliens
00:52:00retrouvés abattus dans les tunnels de Gaza
00:52:02nous demandons une fois de plus leur libération immédiate
00:52:04et sans condition
00:52:0618h01 et 30 secondes sur CNews et sur Europe
00:52:08on est avec Louis de Ragnel, bonsoir Louis
00:52:10avec Rachel Kahn, merci d'être avec nous
00:52:12François Pipponi, ancien député
00:52:14notre amie Josette Macès-Caron qui est essayiste
00:52:16et consultant, Eric Revelle, journaliste
00:52:18on va commencer évidemment
00:52:20par le drame de la mort
00:52:22de la petite Camilia, 7 ans
00:52:24on va se rendre dans les Alpes-Maritimes dans un instant
00:52:26à Vallauris, la petite qui a été
00:52:28fauchée jeudi par un motard
00:52:30elle est décidée hier des suites
00:52:32de ses blessures, on va écouter le papa
00:52:34de Camilia qui a pris la parole
00:52:36aujourd'hui de façon extrêmement digne, écoutez-le
00:52:38on m'a dit qu'elle n'a pas souffert
00:52:40c'est le plus important
00:52:44et même dans sa mort
00:52:46elle n'a pas pleuré
00:52:48elle n'a pas pleuré pendant 7 ans
00:52:50elle n'a pas pleuré quand elle est morte
00:52:52et c'est pour ça aujourd'hui que
00:52:54je refuse qu'on pleure
00:52:56ou qu'on montre de la tristesse
00:52:58juste pour respect pour elle
00:53:00à part ça
00:53:02après le reste ça viendra
00:53:04avec le temps
00:53:06Voilà pour le papa de la petite Camilia
00:53:08qui est décédée hier
00:53:10sur place on va rejoindre Régine Delfour et Franck Triviau
00:53:12bonsoir à tous les deux, vous avez rencontré
00:53:14de nombreux habitants de Vallauris
00:53:16et l'émotion est toujours palpable Régine
00:53:20Oui absolument Laurence
00:53:22c'est une ville meurtrie ici à Vallauris
00:53:24les habitants viennent
00:53:26rendre hommage sur les lieux
00:53:28mais aussi devant l'immeuble
00:53:30où vit les parents de Camilia
00:53:32on peut voir des fleurs, des bougies
00:53:34des peluches, il y a aussi des stylos
00:53:36sur les marches il y a des mots
00:53:38Camilia repose en paix, Camilia on t'aime
00:53:40ces habitants nous ont dit
00:53:42ce sont donc des jeunes
00:53:44des parents, des grands-parents
00:53:46nous ont dit à quel point il était important
00:53:48de venir se recueillir, je vous propose de les écouter
00:53:52j'ai envie d'être présent pour la famille
00:53:54même si on ne les connait pas
00:53:56j'ai une petite fille de 7 ans
00:53:58et une petite fille de 13 ans
00:54:00donc je n'imagine même pas
00:54:02ce qu'ils vivent en ce moment
00:54:04c'était important de venir
00:54:06pour les parents, ne serait-ce que pour les parents
00:54:08et pour la petite aussi qui n'a rien demandé
00:54:10on a appris la nouvelle avant la télé
00:54:12et je ne vous cache pas
00:54:14qu'à 23h quand je suis rentré à la maison
00:54:16j'ai pris mes enfants
00:54:18j'ai dû les prendre dans mes bras
00:54:20les embrasser
00:54:22ça aurait pu m'arriver à moi
00:54:24et Laurence aussi c'est la colère
00:54:26qui domine puisqu'il y a cette dangerosité
00:54:28de l'avenue du tapis vert
00:54:30beaucoup de riverains nous ont dit
00:54:32qu'ils avaient déjà prévenu appeler
00:54:34les pouvoirs publics à prendre des mesures
00:54:36une pétition a été lancée, vendredi
00:54:38elle récolte près de 3200 signatures
00:54:40l'objectif est d'atteindre
00:54:42les 5000 signatures
00:54:44Camilla donc sera inhumée en Tunisie
00:54:46ça devrait être en fin de semaine
00:54:48Régine Delfour, Franck Triviaud, merci
00:54:50vous étiez sur place, on vient de l'entendre
00:54:52il y a la colère aussi
00:54:54en tout cas l'incompréhension
00:54:56comment se fait-il que le jeune de 19 ans
00:54:58qui a provoqué la mort de cette petite fille
00:55:00ait été remis en liberté
00:55:02c'est le juge de la liberté d'être
00:55:04qui a pris cette décision
00:55:06alors que le parquet demandait
00:55:08l'incarcération
00:55:10parce que je pense que la motivation
00:55:12principale c'est que
00:55:14le mis en cause présentait des garanties
00:55:16de présentation
00:55:18et puis donc il y a un contrôle judiciaire
00:55:20qui est monté une fois tous les 15 jours
00:55:22au commissariat de police
00:55:24il n'a pas le droit de quitter le département
00:55:26mais après je comprends très bien
00:55:28que ce soit insupportable
00:55:30à la fois pour la famille de cette petite fille
00:55:32et puis pour beaucoup d'habitants
00:55:34il y a quelque chose de révoltant
00:55:36c'est-à-dire qu'on se dit
00:55:38cette personne en faisant n'importe quoi
00:55:40a pris la vie de cette petite fille
00:55:42cette personne n'est pas placée en détention provisoire
00:55:44et puis il y a le deux poids deux mesures
00:55:46c'est-à-dire qu'il y a aussi tous ces gens qui se disent
00:55:48pour moins que ça nous
00:55:50on nous met des bâtons dans les roues
00:55:52on nous contraint et cette personne
00:55:54aujourd'hui dort chez elle
00:55:56peut déjeuner chez elle en toute tranquillité
00:55:58donc on attend quand même
00:56:00la véritable décision de la justice
00:56:02qui sera rendue dans les prochains jours
00:56:04et puis ensuite le plus important quand même
00:56:06reste le procès
00:56:08On va écouter juste l'avocat des parents de cette petite fille
00:56:10qui estime que cette décision
00:56:12de libération sous contrôle judiciaire
00:56:14du motard est incompréhensible
00:56:16Ce que je peux vous dire moi
00:56:18en tant qu'avocat des parents
00:56:20c'est qu'il y a eu un véritable sentiment
00:56:22de consternation de leur part
00:56:24de dégoût et de colère
00:56:26puisque eux
00:56:28leur fille ne rentrera jamais à la maison
00:56:30donc en fait la libération de ce jeune
00:56:32conducteur a accentué
00:56:34leur détresse
00:56:36et cette détresse est naturellement transformée
00:56:38en colère. Nous habitants de Valoris
00:56:40on sait depuis des décennies
00:56:42que cette route est particulièrement
00:56:44dangereuse. Quand je me suis rendu chez les parents
00:56:46de la jeune Camélia, figurez-vous que j'ai croisé
00:56:48des voisins et dont les mêmes enfants
00:56:50ont été percutés eux-mêmes
00:56:52par d'autres conducteurs sur le même passage piéton
00:56:54il y a de ça quelques mois. Ce qui signifie
00:56:56d'un point de vue judiciaire et juridique
00:56:58voilà de ces éléments là
00:57:00c'est que la question qui sera posée
00:57:02au juge d'instruction
00:57:04c'est est-ce que ce drame aurait pu être évité ?
00:57:06Joseph Massé-Scarron, on entend l'avocat
00:57:08de ses parents qui dit
00:57:10ils sont consternés de la libération sous contrôle judiciaire
00:57:12mais cette route est dangereuse
00:57:14Je connais cette route
00:57:16je connais cette avenue
00:57:18je l'ai parcourue déjà
00:57:20dans le passé plusieurs fois
00:57:22c'est pas ça le problème
00:57:24pardonnez-moi
00:57:26c'est l'incivilité, c'est ce qui a été commis
00:57:28cette incivilité d'ailleurs
00:57:30j'étais quand même assez frappé
00:57:32de voir qu'il y avait des reportages
00:57:34qui étaient faits
00:57:36et que sur cet endroit
00:57:38avec ce passage piéton
00:57:40on continuait de voir des personnes
00:57:42qui passaient sans s'arrêter
00:57:44alors qu'il y avait des piétons qui voulaient traverser
00:57:46on continuait, c'est-à-dire que le drame avait eu lieu
00:57:48et que cet élément là continuait
00:57:50comment est-ce qu'on ne serait pas frappé ?
00:57:52comment on ne serait pas frappé
00:57:54quand nous-mêmes dans les villes
00:57:56en permanence on voit ça
00:57:58c'est-à-dire que des personnes
00:58:00évidemment grilles, ce sont des vélos
00:58:02le feu rouge n'existe pas
00:58:04le passage piéton n'existe pas
00:58:06moi je suis piéton
00:58:08mais c'est pas le sujet
00:58:12le sujet c'est pas l'avenue
00:58:14la dangerosité de l'avenue
00:58:16c'est bien sûr l'incivilité
00:58:18je voulais juste revenir
00:58:20sur un point, sur l'incompréhension
00:58:22l'incompréhension
00:58:24je comprends moi cette incompréhension
00:58:26je comprends cette incompréhension
00:58:28parce qu'il est difficile
00:58:30pour un certain nombre de personnes
00:58:32de ne pas associer ça
00:58:34au policier Florian
00:58:36qui a été immédiatement mis
00:58:38après le décès de Naël
00:58:40Naël qui aurait pu ensuite
00:58:42par ses actes provoquer d'autres camélias
00:58:44pardonnez-moi, je suis incorrect en le disant
00:58:46mais c'est vrai, peut-être
00:58:48virtuellement
00:58:50et donc cette personne-là est restée
00:58:52pendant 6 mois en prison
00:58:546 mois en détention, donc c'est difficile
00:58:56d'autant que si
00:58:58à mon sens, le meilleur moyen
00:59:00que les gens ne soient pas
00:59:02dans l'incompréhension, c'est que le juge
00:59:04des libertés dans ce domaine-là
00:59:06aurait dû publier, aurait dû expliquer
00:59:08aurait dû rendre public
00:59:10son jugement. On aura tout à l'heure
00:59:12Beatrice Brugère qui est magistrate, on aura
00:59:14le loisir de lui poser des questions, Eric Revelle
00:59:16votre sentiment ? Je partage tout à fait ce point de vue
00:59:18et ça ce serait sans doute
00:59:20une réforme majeure. Un policier
00:59:22quand il commet un acte qui est limite
00:59:24il a sur le dos une enquête
00:59:26de l'IGPN
00:59:28et judiciaire
00:59:30parfois les deux en même temps
00:59:32le problème aujourd'hui
00:59:34je pense de la justice, quand on ne comprend pas
00:59:36ce qui est mon cas, parce que je ne suis pas assez technique pour
00:59:38analyser
00:59:40dans le fond la décision
00:59:42du juge des libertés
00:59:44qui a été prise
00:59:46ça serait effectivement
00:59:48la possibilité de venir
00:59:50expliquer au grand public pourquoi
00:59:52une telle décision a été prise, pourquoi
00:59:54on laisse en liberté
00:59:56ce type. Et puis pardon, même s'il y a
00:59:583000 je crois
01:00:00véhicules qui, par jour
01:00:02qui roulent sur cette fameuse avenue
01:00:04que connaît Joseph, c'est effectivement pas
01:00:06le platane qui tue, c'est pas le platane
01:00:08qui est sur la route qui tue, c'est la voiture
01:00:10avec le chauffard qui s'encastre sur le platane
01:00:12Est-ce que c'est un faux débat pour vous François Pippon ?
01:00:14Non, une route dangereuse
01:00:16tous les élus les connaissent
01:00:18et effectivement il y a des incivilités, c'est ce qui est responsable
01:00:20de ce drame
01:00:22mais l'élu ne peut pas dire, c'est l'incivilité je ne peux rien faire
01:00:24on doit prendre des mesures
01:00:26il y avait des écoles
01:00:28comment se prendre comme mesure quand un passage piéton
01:00:30n'est pas respecté ?
01:00:32C'est simple, j'avais le cas devant une école où le passage piéton
01:00:34n'était pas respecté, je mettais un policier
01:00:36tous les jours devant
01:00:38c'est ça où les gamins se faisaient renverser
01:00:40je suis d'accord, on fait de mettre des policiers
01:00:42partout
01:00:44mais c'est la solution
01:00:46les passages piétons dangereux, la seule
01:00:48manière d'éviter les incivilités c'est un policier
01:00:50mais j'ai bien conscience François
01:00:52qu'aujourd'hui dans une ville, les piétons
01:00:54qui m'écoutent comprennent très très bien
01:00:56qu'aujourd'hui dans une ville, tous les passages piétons
01:00:58sont dangereux, tous
01:01:00mais il y en a qui sont plus ou moins dangereux
01:01:02et la seule solution c'est les investissements
01:01:04j'entends, mais je pense que le débat
01:01:06c'est pas ça, c'est dramatique
01:01:08c'est pas ça le débat, pardon, je vais passer la parole
01:01:10à Rachel Gann mais je crois que c'est pas ça
01:01:14vraiment je salue
01:01:16le papa de cette petite qui prend la parole
01:01:18avec une dignité inouïe
01:01:20et ensuite l'avocat finalement
01:01:22qui souligne que les parents
01:01:24sont condamnés à cette peine à perpétuité
01:01:26alors même que
01:01:28on sait très bien que dans notre système
01:01:30et notamment dans le système pénal
01:01:32les victimes ne sont pas prises
01:01:34en considération, normalement
01:01:36une peine c'est aussi
01:01:38pour réparer un petit peu les victimes
01:01:40même si c'est irréparable
01:01:42ce qu'ils ont vécu, c'est aussi pour que
01:01:44ce soit utile à la société
01:01:46bien sûr que c'est de manière
01:01:48préventive pour pas qu'il y ait des récidives
01:01:50mais aussi pour que la société
01:01:52se reconnaisse dans les décisions
01:01:54toutes les décisions qui viennent d'un tribunal
01:01:56sont
01:01:58dites
01:02:00sont livrées au nom du peuple français
01:02:02et si on a ce débat aujourd'hui
01:02:04c'est parce qu'on a le droit aussi
01:02:06de ne pas comprendre cette décision
01:02:08vos paroles sont empreintes de bon sens
01:02:10Rachel Gann, la justice doit être au service
01:02:12des citoyens
01:02:14et les français ont le sentiment de plus en plus qu'elle ne l'est pas
01:02:16on en débattra tout à l'heure avec Beatrice Brugère
01:02:18une petite pause, on se retrouve dans un instant
01:02:20dans Punchline, on écoutera les mots
01:02:22de Gérald Darmanin qui rendait hommage à Éric Comines
01:02:24ce gendarme qui a été tué lors d'un refus d'octobre
01:02:26à tout de suite
01:02:3218h16, on se retrouve en direct dans Punchline
01:02:34sur CNews et sur Europe 1, on va prendre tout de suite
01:02:36la direction de Vallauris où se trouvent nos envoyés spéciaux
01:02:38Olivier Madineux et Olivier Gangloff
01:02:40bonsoir à tous les deux
01:02:42il y a une cérémonie extrêmement émouvante, j'en ai parlé dans
01:02:44mon sommaire qui s'est déroulée tout à l'heure
01:02:46en hommage évidemment à Éric Comines
01:02:48en présence du ministre de l'Intérieur
01:02:50avec des mots extrêmement forts
01:02:52choisis par Gérald Darmanin
01:02:56oui absolument
01:02:58une cérémonie d'à peine 45 minutes
01:03:00qui s'est tenue à la caserne
01:03:02Hausser de Nice
01:03:04alors vous le disiez, c'est Gérald Darmanin
01:03:06le ministre de l'Intérieur qui a présidé
01:03:08cette cérémonie, c'est la veuve
01:03:10d'Éric Comines qui avait souhaité
01:03:12que ce soit le ministre de l'Intérieur qui préside
01:03:14cette cérémonie, il s'est entretenu
01:03:16avant le début de la cérémonie
01:03:18une vingtaine de minutes avec les proches
01:03:20les proches d'Éric Comines
01:03:22sa veuve bien sûr
01:03:24et ses enfants notamment, ensuite les proches
01:03:26ont pris place au centre
01:03:28de la place d'armes
01:03:30de la caserne Hausser de Nice
01:03:32le ministre de l'Intérieur
01:03:34a promu
01:03:36au grade d'adjudant-chef
01:03:38Éric Comines et il a aussi
01:03:40fait chevalier de la Légion d'honneur
01:03:42il y avait de nombreux élus locaux
01:03:44parmi lesquels Christian Estrosi
01:03:46le maire de Nice, Éric Ciotti
01:03:48également, le public
01:03:50n'était pas accepté dans l'enceinte
01:03:52de la caserne mais de nombreux badauds étaient
01:03:54derrière les grilles
01:03:56de cette caserne et vous le disiez
01:03:58Gérald Darmanin a pris
01:04:00la parole dénonçant
01:04:02les faits qui se sont produits lundi dernier
01:04:04ce n'est pas un refus d'obtempérer
01:04:06c'est un crime a-t-il martelé
01:04:08Merci Olivier Madigny, Olivier Gangloff
01:04:10ce qui est intéressant François Péponi c'est donc
01:04:12que la présence du ministre de l'Intérieur
01:04:14a été souhaitée par la veuve qui la semaine dernière
01:04:16a secoué les consciences
01:04:18en me disant c'est la France qui a tué
01:04:20mon mari par son laxisme
01:04:22par sa tolérance
01:04:24elle a expressément voulu que ce soit Gérald Darmanin
01:04:26Oui parce qu'elle sait
01:04:28qu'elle a compris que Gérald Darmanin défendait les policiers et les gendarmes
01:04:30que c'était un grand ministre de l'Intérieur
01:04:32et en demandant à ce ministre
01:04:34qui soit présent c'était qu'elle disait à d'autres
01:04:36je ne veux pas vous voir
01:04:38Notamment au président
01:04:40et peut-être au ministre de la justice aussi
01:04:42en disant je ne veux pas vous voir
01:04:44je veux bien que celui qui défend les policiers soit là
01:04:46les autres je ne veux pas les voir
01:04:48ce qui n'est pas neutre
01:04:50après c'est les familles qui décident aussi lorsqu'il y a un hommage comme celui-là
01:04:52qui doit être là ou pas
01:04:54et je pense que Gérald Darmanin
01:04:56qui je le répète est un grand ministre de l'Intérieur
01:04:58a vraiment pris le costume de ministre de l'Intérieur
01:05:00le passage Place Beauvau l'a marqué durablement
01:05:02et il en a lu aussi assez
01:05:04de vivre avec des policiers
01:05:06des familles de policiers, de gendarmes
01:05:08il est obligé d'aller voir régulièrement parce qu'il y a eu des drames
01:05:10parce qu'ils se sont fait tuer, parce qu'ils se sont fait blesser
01:05:12et qu'il a tiré le signal d'alarme
01:05:14en disant stop on ne peut plus continuer comme ça
01:05:16sera-t-il entendu ?
01:05:18Je vous passe la parole Joseph
01:05:20mais on écoute quand même Gérald Darmanin
01:05:22il dit que la société doit se reprendre
01:05:24écoutez-le
01:05:26Tous les gendarmes de France
01:05:28tous les policiers de France
01:05:30se reconnaissent dans Éric Comines
01:05:32ils sont frères d'armes
01:05:34ils sont frères d'armes
01:05:36cela aurait pu arriver à chacune
01:05:38à chacun d'entre eux
01:05:42cela peut arriver à chaque minute
01:05:44sur toutes les routes de France
01:05:46ils se recueillent aujourd'hui
01:05:48mais demandent justice demain
01:05:50pas simplement justice
01:05:52contre le criminel
01:05:54mais justice pour la société
01:05:56pour une société
01:05:58qui a besoin que cela s'arrête
01:06:00qui a besoin
01:06:02qui a besoin des policiers
01:06:04des gendarmes
01:06:06pour une société qui demande la protection
01:06:08la société doit se reprendre
01:06:10on ne peut pas applaudir les forces de l'ordre
01:06:12lors des Jeux Olympiques
01:06:14et relativiser quand l'un d'entre eux
01:06:16se fait assassiner sur le bord de la route
01:06:18Joseph Massé-Scaron
01:06:20ça vous surprend ces mots
01:06:22ils sont vraiment bien choisis
01:06:24je crois que le ministre a écrit lui-même
01:06:26très fort
01:06:28je ne m'étonne pas c'est extrêmement fort
01:06:30je crois qu'il y a quelqu'un qui est au diapason
01:06:32qui sent les choses
01:06:34qui se rend compte qu'il y a un basculement
01:06:36qui est en train de s'opérer
01:06:38parce que personnellement je ne peux pas
01:06:40ne pas faire le lien
01:06:42même si on me dit qu'il ne faut pas faire de lien
01:06:44entre ce qu'a dit la veuve
01:06:46dans les communes
01:06:48et le papa de Camélia
01:06:50l'un et l'autre
01:06:52sont en train
01:06:54d'arrêter, de mettre à bas
01:06:56un tabou, c'est à dire une doxa
01:06:58qu'une partie de la gauche nous avait imposé
01:07:00sur le thème vous n'aurez pas ma colère
01:07:02parce qu'on disait
01:07:04voilà exactement, il y a un guide
01:07:06vous êtes père de victime
01:07:08voilà ce qu'il faut dire
01:07:10et ce qu'il ne faut pas dire
01:07:12c'est à dire vous êtes victime
01:07:14mais il faut être inclusif
01:07:16en même temps
01:07:18et ça je pense qu'il y a un basculement
01:07:20réel qui est en train de s'opérer
01:07:22parce que ce n'est pas possible
01:07:24qu'en si peu de jours
01:07:26il n'y ait pas eu ces deux paroles
01:07:28qui sont des paroles fortes
01:07:30et en effet Rachel Kenney a raison
01:07:32dans la dignité, donc Gérard Darmanin le sent
01:07:34le sait parce que c'est aussi un politique
01:07:36mais un politique au sens meilleur du terme
01:07:38d'où ce discours
01:07:40et il le verbalise bien
01:07:42et il a des mots
01:07:44qui à mon avis n'avaient jamais été prononcés
01:07:46bon les circonstances
01:07:48sont dramatiques mais qui n'avaient jamais été prononcées
01:07:50deux choses, ce qu'on vient d'entendre
01:07:52la société demande justice
01:07:54demande justice, pardonnez-moi
01:07:56Dupond-Moretti qui connait bien Nice
01:07:58qui est souvent le week-end
01:08:00à Nice, il aurait pu être aussi là
01:08:02même s'il n'était pas invité, la société demande justice
01:08:04dit le ministre de l'Intérieur avec justesse
01:08:06et autre chose que je n'avais jamais
01:08:08entendu dans la bouche d'un politique
01:08:10d'un ministre de l'Intérieur, ce ne sont pas des faits divers
01:08:12mais des faits de société
01:08:14donc si ce sont des faits de société ça veut dire que
01:08:16la société doit se reprendre, il a raison
01:08:18et la société demande justice
01:08:20Rachel Kenney a aussi le moment
01:08:22où le ministre de l'Intérieur dit ce conducteur
01:08:24n'a pas d'excuses
01:08:26c'est un crime
01:08:28ça pèse extrêmement lourd de la part d'un ministre de l'Intérieur
01:08:30évidemment
01:08:32je suis entièrement d'accord avec
01:08:34vos deux interventions
01:08:36mais il y a eu cet autre basculement
01:08:38dans le discours où là cette fois-ci
01:08:40il n'y a plus le fameux oui mais
01:08:42il n'y a pas d'excuses, il n'y a pas de mais après
01:08:44c'est-à-dire que là on est dans
01:08:46un drame, c'est notre République
01:08:48qui a été touchée, le représentant
01:08:50de l'Etat qui a été touché
01:08:52donc nous sommes meurtris
01:08:54et on doit se relever, la société
01:08:56doit se relever, notamment parce que
01:08:58on a basculé
01:09:00de l'état de droit dont on a parlé
01:09:02tout à l'heure à la société
01:09:04des droits où tout est permis
01:09:06où il faudrait une loi pour nos libertés individuelles
01:09:08à chacun et presque des
01:09:10droits sur mesure et une société
01:09:12où il n'y aurait pas de devoir, la société doit
01:09:14se reprendre pour que les devoirs
01:09:16puissent être
01:09:18appliqués et normalement nous sommes tous responsables
01:09:20de ces devoirs. Oui de Ragnell il y a
01:09:22les mots, ils ont été extrêmement bien
01:09:24dit, il y a l'action
01:09:26comment empêcher ces drames, comment empêcher
01:09:28ces récidives, comment empêcher
01:09:30ces drames absolus
01:09:32Je crois que le ministre de l'Intérieur
01:09:34Gérald Darmanin l'a un peu dit, c'est-à-dire qu'il y a
01:09:36quand même deux, il se positionne sur deux champs
01:09:38il y a le champ de la morale et c'est assez rare en fait
01:09:40qu'un ministre d'ailleurs positionne sur le
01:09:42terrain de la morale et qu'il l'assume et moi je trouve ça
01:09:44très très bien, vous l'avez dit
01:09:46parce qu'il dit que la société doit se reprendre
01:09:48moi j'ai rarement entendu
01:09:50un ministre comme ça, un représentant
01:09:52de l'Etat, entre guillemets, sermonner à la société
01:09:54en disant ce qu'elle doit faire
01:09:56alors ça c'est assez rare, et puis il y a la dimension
01:09:58politique qui est quand même aussi très forte
01:10:00parce que en filigrane
01:10:02derrière ce discours, ce sont
01:10:04aussi des flèches envoyées en direction
01:10:06de certains députés du Nouveau Front
01:10:08Populaire ou même de
01:10:10représentants du Nouveau Front Populaire, je pense à Lucie
01:10:12Castex qui avait justement dit que c'était un fait
01:10:14vert et qui n'avait pas qualifié
01:10:16ce crime de fait
01:10:18de société, et puis c'est une réponse
01:10:20aussi à tout ce que véhicule la France
01:10:22Insoumise, matin, midi et soir, en
01:10:24expliquant que la police tue, que la police n'est pas
01:10:26là pour protéger les Français
01:10:28qu'il faut désarmer la police
01:10:30et en ce sens, c'est
01:10:32un contre-modèle de société que Gérald Darmanin
01:10:34a posé, je termine simplement d'un mot
01:10:36le grand absent, vous l'avez dit, c'est
01:10:38Éric Dupond-Moretti, pas un message
01:10:40pas de son, pas d'image, comment est-ce que
01:10:42comment dans ces circonstances
01:10:44là, le mutisme est-il
01:10:46possible ? Comment est-ce que dans ces circonstances
01:10:48là, la veuve
01:10:50est-elle en mesure d'inviter le
01:10:52garde des Sceaux ? Mais c'est insupportable
01:10:54comme vous savez, je rappelle très très brièvement
01:10:56le profil quand même de la personne qui a
01:10:58assassiné son mari, c'est quelqu'un qui
01:11:00bénéficiait d'un titre de séjour provisoire
01:11:02et qui a été condamné
01:11:0411 fois, et donc il y a eu à
01:11:0611 reprises la possibilité de lui retirer, lui
01:11:08dégrader son titre de séjour pour
01:11:10expulser, c'est quelqu'un qui avait un CV
01:11:12judiciaire long comme le bras, qui n'avait rien
01:11:14à faire sur le territoire français, qui avait
01:11:16déjà commis des infractions au code de la route
01:11:18son permis de conduire devait
01:11:20être suspendu, et la justice
01:11:22avait passé un an avant de lui notifier
01:11:24sa décision, et donc
01:11:26je trouve qu'il y a des loupés béants
01:11:28du côté de la justice, et il est
01:11:30consternant, et objectivement que le
01:11:32garde des Sceaux reste silencieux
01:11:34Alors peut-être est-ce en raison des
01:11:36tractations qui se déroulent toujours à l'Elysée ?
01:11:38C'est ça, c'est honnêtement, c'est pas très honorable
01:11:40Vous le savez, le Président de la République
01:11:42consulte, à tour de bras, il a reçu
01:11:44Bernard Cazeneuve, François Hollande, Nicolas Sarkozy et
01:11:46Xavier Bertrand, Thomas Bonnet et Charles Baget
01:11:48vous êtes toujours sur place depuis l'Elysée
01:11:50expliquez-nous un petit peu ce qui se
01:11:52passe
01:11:54Oui Laurence, nouvelle journée de
01:11:56consultation pour le Président de la
01:11:58République, Emmanuel Macron s'est entretenu
01:12:00tour à tour avec Bernard Cazeneuve, François Hollande
01:12:02Nicolas Sarkozy et Xavier Bertrand
01:12:04avant de recevoir à nouveau
01:12:06des membres du camp présidentiel
01:12:08dont le Premier ministre démissionnaire
01:12:10Gabriel Attal, pour ce qui constitue
01:12:12sans doute l'un des derniers
01:12:14tête à tête entre les deux hommes
01:12:16un peu plus tôt ce lundi, il a pu
01:12:18s'entretenir avec ses deux prédécesseurs
01:12:20François Hollande et Nicolas Sarkozy qui ont pu
01:12:22lui exposer leur vision très différente de la
01:12:24situation politique actuelle et puis
01:12:26il a donc échangé avec deux prétendants
01:12:28au poste de Premier ministre, Bernard Cazeneuve
01:12:30et Xavier Bertrand, dont les noms
01:12:32circulent avec insistance depuis
01:12:34plusieurs jours, mais comme il en a l'habitude
01:12:36le chef de l'État maîtrise l'art du contre-pied
01:12:38et pourrait sortir une surprise
01:12:40de son chapeau, cette surprise se nomme
01:12:42Thierry Baudet, le Président du
01:12:44CESE, le Conseil Économique, Social
01:12:46et Environnemental, un profil
01:12:48inconnu du grand public, profil plutôt
01:12:50techno, qui pourrait finalement avoir les
01:12:52faveurs du chef de l'État, mais pour en être sûr
01:12:54il va falloir encore patienter au moins
01:12:56quelques heures, si ce n'est quelques jours
01:12:58Voilà, qui va aller à Matignon
01:13:00normalement on a une petite musique qui doit retentir
01:13:02la musique de...
01:13:04Quel ?
01:13:06Ah merci
01:13:08Mission Impossible
01:13:10Qui va aller à Matignon ?
01:13:12Qui va réussir
01:13:14à former un gouvernement ?
01:13:16Eric Revelle, est-ce que c'est M. Baudet
01:13:18qui va la solution, qui est le Tom Cruise ?
01:13:20Bah écoutez, Thierry Baudet
01:13:22donc Président du CESE
01:13:24je rappelle que c'est la troisième assemblée en France
01:13:26le Conseil Économique, Social et Environnemental
01:13:28alors on disait tout à l'heure que
01:13:30il produisait des rapports sur lesquels
01:13:32tout le monde se jetait, non c'est pas vrai
01:13:34quand vous êtes journaliste et que vous recevez les rapports du CESE
01:13:36vous vous demandez souvent pourquoi ils ont abordé cette
01:13:38question six mois avant
01:13:40C'est pas vrai, vous êtes très très méchant avec ces pauvres
01:13:42conseillers d'État
01:13:44Tu devrais plutôt dire qu'il a savi à accueillir
01:13:46Georgette Le Maire
01:13:48François Mitterrand avait proposé à Georgette Le Maire
01:13:50d'être membre du CESE
01:13:52Bon, les gars, avancez là, Thierry Baudet
01:13:54Thierry Baudet c'est un homme de gauche
01:13:56qui était Président de la Mutuelle
01:13:58de l'éducation nationale
01:14:00c'est quelqu'un qui fait des déclarations
01:14:02très à gauche, très à gauche
01:14:04il a par exemple dit récemment qu'il mettait pas sur
01:14:06le même plan, et c'est son droit
01:14:08le nouveau Front Populaire avec les
01:14:10déclarations quand même qu'ont fait les gens de l'EFI et
01:14:12le Rassemblement National, c'est quelqu'un
01:14:14qui est très engagé sur plein
01:14:16de sujets à gauche, alors...
01:14:18Très contre la loi Asile Immigration
01:14:20Très contre la réforme des retraites
01:14:22Il a manifesté contre la loi d'armement
01:14:24Ça tombe bien évidemment pour ceux qui voudraient
01:14:26le soutenir du côté du NFP
01:14:28et je rajoute quand même une chose
01:14:30c'est que jusqu'à présent
01:14:32et j'y mets mon méa culpa
01:14:34je pensais que
01:14:36ce qu'on nous avait jeté en pâture, les Cases Neuves, les Bertrands
01:14:38ce serait un Premier Ministre politique
01:14:40avec plutôt un gouvernement technique
01:14:42je pense qu'il va se passer exactement le contraire
01:14:44on va avoir un Premier Ministre technique
01:14:46qui n'aura aucun poids politique mais qui plaira
01:14:48à la gauche, ça veut dire que c'est Emmanuel Macron
01:14:50qui cumulera en réalité les fonctions de Président de la République
01:14:52et de Premier Ministre
01:14:54et nous aurons au contraire, peut-être
01:14:56un gouvernement politique avec
01:14:58un Case Neuve, un Bertrand
01:15:00qui vont sortir du centre gauche
01:15:02du centre droit
01:15:04pour essayer de trouver une majorité relative
01:15:06Petit vox pop, en tout cas
01:15:08quelques réactions de français
01:15:10sur le fait de vouloir ou non
01:15:12un nouveau Premier Ministre
01:15:14C'est important un Premier Ministre
01:15:16pour la France
01:15:18ça me semble primordial
01:15:20un gouvernement qui gouverne
01:15:22un Premier Ministre et un Président de la République
01:15:24Normalement il doit y avoir
01:15:26un Premier Ministre quand même pour le gouvernement
01:15:28on a l'impression que ça ne s'avance pas
01:15:30bon il y avait des JO et tout ça
01:15:32mais bon là il est grand temps quand même
01:15:34de choisir un
01:15:36Un Président il doit choisir un Premier Ministre
01:15:38qu'il soit d'accord ou qu'il ne soit pas d'accord
01:15:40après qu'il arrive à faire une
01:15:42enfin, arrive à tenir
01:15:44le ministère ou autre parce qu'il n'a pas
01:15:46le truc, ça c'est un autre problème
01:15:48mais sa fonction de Président
01:15:50c'est pas de rester comme il fait là
01:15:52Voilà le bon sens des français
01:15:54François Puponi qui pour aller à Matignon ?
01:15:56Thierry Baudet a l'air d'être
01:15:58quand même le mieux placé, il aurait accepté
01:16:00information de François Puponi
01:16:02en revanche d'être Premier Ministre
01:16:04mais en disant je vais faire une politique de gauche
01:16:06il était contre la loi Darmanin
01:16:08voilà
01:16:10et sincèrement une politique de gauche
01:16:12dans l'hémicycle tel qu'on le connait
01:16:14ça va être compliqué oui
01:16:16si il fait une vraie politique de gauche
01:16:18Joseph qui bout d'impatience
01:16:20pas d'impatience mais
01:16:22comme ici on parle très très
01:16:24très franchement
01:16:26Thierry Baudet c'est le retour
01:16:28de très très anciens réseaux
01:16:30qui rappellent la Troisième République
01:16:32c'est-à-dire Thierry Baudet certainement
01:16:34va remettre la Macronie d'Equerre
01:16:36ce que je veux dire par là c'est que
01:16:38l'amicale parlementaire
01:16:40oui maçonnique va peut-être être
01:16:42ressuscité, d'où d'ailleurs ses positions
01:16:44sur la fin de vie et tout, c'est assez cohérent
01:16:46finalement ce sont des réseaux
01:16:48mais ce qui m'amuse c'est que
01:16:50Emmanuel Macron qui disait
01:16:52avec moi ce sera un nouveau monde
01:16:54en fait il revient quand même
01:16:56on a l'impression de Giscard première période
01:16:58vous savez quand il tendait la main aux maçons au Grand Orient
01:17:00c'est exactement ça
01:17:02donc pour moi Thierry Baudet
01:17:04c'est quand même ça, c'est-à-dire que
01:17:06on prend Thierry Baudet parce que les autres ont rendu leur tablier
01:17:08Maréchal Ken, moi mon petit doigt
01:17:10me dit que tous les noms qu'on évoque
01:17:12peut-être ne sortiront jamais du chapeau
01:17:14absolument, peut-être
01:17:16c'est-à-dire que justement on sait très bien que plus les noms
01:17:18sont évoqués et moins il y a la probabilité
01:17:20de se réaliser
01:17:22on garde bien secret votre nom
01:17:24promis
01:17:26mais j'espère
01:17:28merci
01:17:32je pense que là
01:17:34les histoires de parti, les histoires de gauche
01:17:36droite par rapport à la préoccupation
01:17:38des français pour moi c'est un peu
01:17:40asbine
01:17:42c'est-à-dire qu'aujourd'hui on a une assemblée
01:17:44qui est ce qu'elle est, sans majorité
01:17:46et c'est très précisément ce qu'ont voulu l'ensemble
01:17:48des français, c'est-à-dire qu'on
01:17:50préférait être sur les enjeux, sur les défis
01:17:52alors je sais qu'il y a les défis économiques
01:17:54la dette etc, mais on a quand même
01:17:56des enjeux de fracturation interne
01:17:58ces histoires de drame
01:18:00de faits
01:18:02de société justement et les questions
01:18:04internationales qui sont absolument
01:18:06majeures et en fait il faut des personnes
01:18:08qui incarnent la France
01:18:10pour répondre à ces défis
01:18:12et le décalage
01:18:14quand on voit comment les français
01:18:16ont voté aux européennes
01:18:18et au premier tour des législatives
01:18:20en passant un message en particulier par rapport
01:18:22à l'immigration, on sait ce qu'ils ne veulent pas
01:18:24choisir un premier ministre
01:18:26qui dit moi la loi d'Armanin j'en veux pas
01:18:28parce qu'on est des humains
01:18:30il y a un tel décalage, je vois pas comment
01:18:32tout ça finit bien, c'est ça que je veux dire
01:18:34après il faut trouver de la concorde pour la France
01:18:36on est tous d'accord
01:18:3818h32 on est un peu en retard
01:18:40le rappel des titres de l'actualité
01:18:42Michael Dorian
01:19:08les autres partis à former je cite
01:19:10des gouvernements stables sans l'extrême droite
01:19:12qualifiant d'amère les résultats
01:19:14des élections dans l'est du pays
01:19:16des régions où la FD a obtenu des scores
01:19:18records et puis
01:19:20Alexis Anquincan sacré champion
01:19:22paralympique de triathlon, le porte-drapeau
01:19:24de la délégation française ajoute ainsi
01:19:26un deuxième titre à son palmarès après
01:19:28Tokyo en 2021 et il faut dire que les bleus
01:19:30ont été au rendez-vous aujourd'hui
01:19:32ils totalisent 4 médailles en paratriathlon
01:19:34dont 2 en or
01:19:36Michael Dorian, avant de reparler de la justice
01:19:38on va se rendre à Tel Aviv
01:19:40où une grande manifestation
01:19:42se déroule en ce moment même
01:19:44il y a un mouvement de grève générale
01:19:46qui a été lancé par un syndicat en réaction à la découverte
01:19:48des corps de 6 otages dans un tunnel
01:19:50de rafales, l'objectif de cette mobilisation
01:19:52est de forcer le gouvernement à conclure un accord
01:19:54pour libérer les otages encore
01:19:56détenus par le Hamas, il y a de nombreux services
01:19:58impactés dans le pays
01:20:00Rachel Khan, il y a ceux qui
01:20:02demandent, voilà, il faut faire un accord
01:20:04La découverte abominable
01:20:06de ces 6 corps d'otages dans les tunnels de Gaza
01:20:08qui ont vécu 11 mois de calvaire avant d'être
01:20:10assassinés à bout portant
01:20:12suscite la révolte de la société israélienne
01:20:14Oui parce qu'hier c'était
01:20:16la pire journée depuis le 7 octobre
01:20:18avec la découverte de ces corps
01:20:20et puis aussi avec
01:20:22cet attentat contre 3 policiers
01:20:24le matin
01:20:26donc c'est-à-dire que là la population
01:20:28c'est plus que
01:20:30d'être abasourdie, c'était
01:20:32complètement sidéré
01:20:34donc forcément il y a eu une réaction le soir
01:20:36une réaction démocratique
01:20:38comme en France en fait, c'est-à-dire qu'ils
01:20:40veulent s'exprimer et dans le même temps
01:20:42moi j'ai très peur que ça fasse le jeu du Hamas
01:20:44parce qu'ils ne sont pas à la table des négociations
01:20:46ceux qui sont à la table
01:20:48les israéliens avec
01:20:50tout ce qu'on peut dire sur ce gouvernement
01:20:52ils sont à la table
01:20:54la question c'est est-ce qu'on peut négocier
01:20:56avec le Hamas
01:20:58Je ne peux pas, quand je vois ça, je ne peux pas
01:21:00me dire en fait, c'est là
01:21:02où on voit le génie du peuple israélien
01:21:04c'est-à-dire essayer
01:21:06dans une partie de ce
01:21:08peuple de penser une chose
01:21:10et son contraire, c'est ça la force
01:21:12de la démocratie israélienne
01:21:14et c'est vraiment une leçon, parce que vous ne verrez
01:21:16jamais des palestiniens
01:21:18dans la bande de Gaza
01:21:20autorisés de manifester
01:21:22contre le Fatah, vous ne le verrez
01:21:24jamais, jamais
01:21:26parce que ça s'est passé et ça s'est
01:21:28très très mal terminé, et il faut le dire avec force
01:21:30donc c'est là qu'il faut saluer, pardonnez-moi
01:21:32le génie du peuple israélien
01:21:34une grotte de démocratie, on le rappelle tout le temps
01:21:36mais il ne faut pas l'oublier
01:21:38là les gens sont dans la rue, parce que qu'est-ce qu'ils disent
01:21:40au premier ministre, c'est que ça fait presque un an
01:21:42maintenant, et on n'y arrive pas
01:21:44donc il y a encore des otages vivants
01:21:46et chaque fois qu'on va essayer d'aller les récupérer
01:21:48le Hamas va les tuer, donc à un moment
01:21:50ramenez-nous nos enfants, ramenez-nous les otages
01:21:52négocier, négocier
01:21:54jusqu'à ce qu'il y ait le repos du premier ministre
01:21:56là où c'est vraiment des accusations très fortes
01:21:58ils lui reprochent de faire traîner
01:22:00les négociations, parce que
01:22:02ils accusent
01:22:04Benyamin Netanyahou, je sais bien, mais moi j'ai
01:22:06regardé les slogans qu'il y avait dans les rues
01:22:08ils disent en fait que Benyamin Netanyahou
01:22:10cherche à gagner du temps politiquement
01:22:12pour essayer de durer le plus longtemps possible
01:22:14c'est une accusation extrêmement forte, un peu en dessous
01:22:16c'est violente
01:22:18on imagine bien que tout est fait pour les libérer Eric
01:22:20c'est vrai que c'est une leçon
01:22:22démocratique très forte, c'est absolument indéniable
01:22:24mais il y a aussi des gens qui manifestent
01:22:26et qui dénoncent le jusqu'au boutisme
01:22:28de la politique de Netanyahou à Gaza
01:22:30il y a aussi ça quand même qu'il faut
01:22:32entendre, parce que en réalité
01:22:34le Hamas
01:22:36groupe terroriste pourrait très bien arrêter
01:22:38les actions terribles que mène
01:22:40Tzahal sur le peuple Gazaoui
01:22:42en libérant les otages
01:22:44c'est extrêmement simple, si le Hamas
01:22:46décidait de libérer les otages qui sont peut-être
01:22:48encore vivants
01:22:50la gauche et la contestation
01:22:52en Israël ne dénoncerait pas
01:22:54le jusqu'au boutisme de Netanyahou
01:22:56donc en fait on voit bien que
01:22:58physiquement et dans la diplomatie
01:23:00le Hamas se sert du peuple Gazaoui
01:23:02comme d'un bouclier à la fois politique
01:23:04et pour sa survie
01:23:06même si Netanyahou à mon sens
01:23:08est dans une situation politique
01:23:10et militaire très complexe
01:23:12parce qu'en réalité personne ne peut
01:23:14rester indifférent aux images qu'on voit
01:23:16également à Gaza. Mais le Hamas se sert aussi
01:23:18de la démocratie israélienne
01:23:20c'est évident
01:23:24et ce matin il y a encore eu
01:23:26un an 50 roquettes
01:23:28c'est terrible
01:23:30parce qu'il n'y a pas que la bande de Gaza
01:23:32Petite pause, on revient
01:23:34dans un instant sur ce qui s'est passé
01:23:36à Valorice, la mort de cette petite fille de 7 ans
01:23:38comment le jeune motard
01:23:40qui l'a tué
01:23:42s'est retrouvé remis en liberté
01:23:44les réponses de Béatrice Brugière
01:23:46qui est magistrate et qui a écrit
01:23:48un livre extrêmement important
01:23:50Justice la colère qui monte
01:23:5618h42 de retour dans Punchline
01:23:58sur CNews et sur Europe 1
01:24:00Béatrice Brugière nous a rejoint, bonsoir
01:24:02vous êtes magistrate, auteure de ce livre
01:24:04Justice la colère qui monte
01:24:06aux éditions de l'observatoire
01:24:08et secrétaire générale d'unité magistrale
01:24:10il y a beaucoup de questions qui se posent
01:24:12il y a beaucoup d'incompréhension aussi
01:24:14après le décès d'une petite fille de 7 ans
01:24:16il y a eu un passage piéton par un jeune
01:24:18qui faisait une roue arrière à moto
01:24:20parce que ce jeune délinquant
01:24:22a été remis en liberté
01:24:24et qu'il n'ira pas en détention
01:24:26pour l'instant en tout cas
01:24:28la détention a décidé ainsi
01:24:30de le remettre en liberté
01:24:32on va écouter juste quelques réactions
01:24:34d'habitants de Valorice et puis après
01:24:36on va essayer d'avoir l'explication avec vous
01:24:38croyez moi que ce qui vient de se passer
01:24:40quelque chose qui est très dur
01:24:42pour le hameau et pour les environs
01:24:44parce qu'il ne faut pas oublier
01:24:46que ça fait 5 gamins
01:24:48qui sont projetés par des motos
01:24:50ou par des véhicules
01:24:52et il y a eu même des personnes âgées
01:24:54donc à un moment donné
01:24:56les gens en ont marre
01:24:58je pense que c'est un drame
01:25:00et le plus difficile c'est que cet assassin
01:25:02il est dehors comme si de rien n'était
01:25:04c'est terrible ça pour les parents
01:25:06et pour l'entourage
01:25:08parce qu'il a tué une enfant
01:25:10c'est compliqué parce que ça fait des années
01:25:12qu'il y a des gens qui sortent ici
01:25:14on n'est pas entendu
01:25:16et souvent c'est quand il y a un drame
01:25:18qu'on se remet en question
01:25:20et c'est souvent trop tard
01:25:22c'est malheureux mais c'est comme ça
01:25:24c'est humain
01:25:26maintenant on espère que des choses seront faites
01:25:28mais on garde vraiment en souvenir de la petite
01:25:30et c'est très beau de voir tout le monde
01:25:32qui se réunit
01:25:34voilà pour ces réactions
01:25:36ce que l'on questionne c'est la décision
01:25:38de la justice de remettre en liberté
01:25:40j'entends avec beaucoup d'attention
01:25:42ce qui vient d'être dit
01:25:44c'est quand il arrive un drame qu'on se remet en question
01:25:46ou des espèces de saturation
01:25:48de ras-le-bol voire de colère
01:25:50on a aussi entendu l'épouse du gendarme
01:25:52qui crie une forme de colère
01:25:54qui dit la France a tué mon mari
01:25:56elle est en colère
01:25:58elle accuse
01:26:00et j'entends tout à fait d'ailleurs cette colère
01:26:02qui est une colère à la fois
01:26:04des citoyens, des acteurs
01:26:06qui travaillent avec la justice
01:26:08le gendarme, la police, on a eu plein de séquences
01:26:10et en fait le paradoxe
01:26:12c'est que
01:26:14la justice
01:26:16en fait fonctionne
01:26:18de manière légale mais plus de manière légitime
01:26:20je m'explique, c'est à dire qu'en fait
01:26:22si on s'en tient à la lettre
01:26:24de ce qui se passe
01:26:26il n'y a pas de dysfonctionnement
01:26:28où on pourrait dire
01:26:30ce juge a fait n'importe quoi
01:26:32on est hors clou, etc.
01:26:34et pour autant
01:26:36c'est plus légitime et c'est là dessus qu'il va falloir s'interroger
01:26:38de façon, j'allais dire
01:26:40fondamentale, c'est à dire que
01:26:42on ne peut pas se contenter, en tout cas
01:26:44j'ose le dire et j'en prends toute la responsabilité
01:26:46de dire, on est dans les clous
01:26:48on a respecté la lettre
01:26:50et ne pas entendre qu'on ait
01:26:52déconnecté des attentes des citoyens
01:26:54et pour revenir
01:26:56justement sur cette lettre
01:26:58très concrètement
01:27:00parce que les gens ne comprennent rien
01:27:02parce que d'abord la justice ne communique pas
01:27:04personne n'a communiqué
01:27:06c'est circulé
01:27:08d'une certaine façon, c'est compliqué
01:27:10de toute façon
01:27:12ce n'est pas que ça ne vous regarde pas
01:27:14mais on ne communique pas
01:27:16alors qu'aujourd'hui il y a un nouvel acteur qui est l'opinion publique
01:27:18sur lequel on ne peut pas faire l'impasse
01:27:20et elle devrait d'autant plus communiquer
01:27:22que quand elle ne communique pas
01:27:24on fait la justice ailleurs
01:27:26ce qui est à mon avis très grave parce qu'on l'a fait très mal
01:27:28mais par exemple on a deux affaires dramatiques
01:27:30avec deux solutions différentes
01:27:32les gens ne comprennent pas
01:27:34ils se disent pourquoi
01:27:36il y en a même plusieurs
01:27:38il y en a un qui va en détention
01:27:40il y en a un qui ne va pas en détention
01:27:42moi je vais vous dire quelque chose d'assez technique
01:27:44et qui est assez froid
01:27:46c'est que dans un premier cas c'est un crime
01:27:48et la notion d'ordre public
01:27:50c'est-à-dire c'est quoi l'ordre public
01:27:52parce que ça aussi c'est une notion un peu
01:27:54l'ordre public, trouble à l'ordre public
01:27:56exceptionnel et persistant
01:27:58ça veut dire tout simplement la gravité des faits
01:28:00sur les circonstances et l'opinion publique
01:28:02cette notion qui permet
01:28:04d'envoyer quelqu'un en détention
01:28:06est possible lorsqu'on commet un crime
01:28:08et a été enlevée, supprimée
01:28:10depuis 2007
01:28:12d'ailleurs
01:28:14pour un délit. Pourquoi ?
01:28:16d'abord elle a été supprimée
01:28:18c'est-à-dire qu'elle empêche le magistrat de l'utiliser
01:28:20pour mettre en détention. Donc le magistrat dans un premier cas
01:28:22qui est le cas du gendarme
01:28:24est sur un meurtre, c'est-à-dire un crime
01:28:26et dans le deuxième cas est sur un délit
01:28:28et là n'a pas la possibilité
01:28:30alors vous allez me dire, et c'est tout à fait juste
01:28:32pourtant le parquet, les magistrats du parquet
01:28:34l'ont requis. Donc c'est possible.
01:28:36Oui en réalité on peut
01:28:38toujours, j'allais dire, habiller
01:28:40et dire que
01:28:42par exemple une autre possibilité
01:28:44sur un délit c'est de dire que la
01:28:46personne qui a commis ce délit
01:28:48pourrait être en danger parce qu'il y a des
01:28:50représailles par exemple ou des choses comme ça
01:28:52mais c'est un peu spécieux en vrai, ça ne fonctionne pas
01:28:54donc un, il faut dénoncer
01:28:56ce système et revenir en arrière
01:28:58et remettre le trouble à l'ordre public
01:29:00sur les délits et il faut d'autant plus le remettre
01:29:02qu'en fait il y a très peu de crimes
01:29:04et que même souvent les crimes
01:29:06sont poursuivis en délit
01:29:08déjà pour commencer. Donc on tronque.
01:29:10Deuxièmement, il y a d'autres enjeux
01:29:12sur la détention provisoire, c'est que
01:29:14quand vous n'êtes pas mis en détention provisoire
01:29:16et ça on ne le sait pas
01:29:18c'est que votre dossier
01:29:20quasiment va prendre beaucoup plus
01:29:22de temps à être jugé, voire
01:29:24être jugé très très tardivement
01:29:26car aujourd'hui la justice
01:29:28est tellement saturée que l'on ne juge
01:29:30quasiment que les détenus. Donc c'est une
01:29:32double peine pour les victimes
01:29:34et quand vous êtes jugé, non pas
01:29:36j'allais dire dans les 3, 4, 5 ans
01:29:38dans les meilleurs des cas pour un crime et on va dire
01:29:402, 3 ans pour un délit, à ce
01:29:42moment là, quand vous êtes jugé
01:29:44très tard, évidemment il y a
01:29:46très peu de chances que la personne aille en prison
01:29:48parce qu'elle a refait sa vie, parce qu'on est
01:29:50très loin du crime.
01:29:52Donc, si vous voulez, les enjeux sont
01:29:54énormes et ce n'est pas que
01:29:56de la détention et le paradoxe
01:29:58c'est qu'aujourd'hui
01:30:00c'est une expression d'ailleurs de Solzhenitsyn
01:30:02qui est très intéressante, il disait vous les
01:30:04occidentaux, dans Le déclin du courage
01:30:06qui est un livre qui devrait être un livre de chevet pour tout le monde
01:30:08vous êtes dans un
01:30:10juridisme sans âme et je crois que ce
01:30:12qu'il faut retrouver aujourd'hui, c'est une âme
01:30:14dans l'application de la loi
01:30:16qui soit non pas
01:30:18celle du balancier que l'on risque
01:30:20de voir, c'est-à-dire de la vengeance, du lynchage
01:30:22d'une justice rapide, émotionnelle
01:30:24qui est aussi dangereuse, mais
01:30:26d'une justice qui est équilibrée et qui
01:30:28entend aussi l'environnement
01:30:30et la société.
01:30:32Vous avez tout à fait raison
01:30:34et de manière synthétique d'opérer
01:30:36le distinguo entre la justice légale
01:30:38et là les justices
01:30:40que les français, à tort ou raison, trouvent de moins en moins
01:30:42légitimes. Et d'ailleurs, en cela,
01:30:44vous êtes un peu en écho des paroles
01:30:46de Darmanin, pardonnez-moi, qu'on écoutait tout à l'heure
01:30:48qui dit que la société française
01:30:50demande justice, précisément parce que
01:30:52il y a ce divorce entre
01:30:54les techniciens de la justice, la justice égale
01:30:56et ce que les français considèrent légitime ou pas.
01:30:58Et vous avez abordé un autre sujet qu'on a essayé
01:31:00de débattre, mais on n'avait peut-être pas la réponse.
01:31:02Pourquoi est-ce que la justice ne communique pas ?
01:31:04Pourquoi est-ce que statutairement
01:31:06ce n'est pas possible ? Est-ce qu'au nom de la séparation
01:31:08des pouvoirs, c'est impossible ?
01:31:10Mais voyez, un juge des libertés
01:31:12qui viendrait s'expliquer dans une conférence de presse
01:31:14sur une décision
01:31:16ou même rendre publique
01:31:18la décision, comme dans le cas...
01:31:20Mais voyez, qu'il a commenté
01:31:22en étant pédagogique, pas trop technique,
01:31:24mais ça permettrait
01:31:26d'avoir une justice plus
01:31:28légitime et moins légale.
01:31:30Alors, je vais vous répondre sur les deux aspects,
01:31:32vos deux questions, et je vous dis tout de suite, d'ailleurs, la solution.
01:31:34Il faut que la justice évolue sur la communication.
01:31:36Je pense qu'on est complètement
01:31:38à côté par rapport à la société qui nous entoure.
01:31:40Il y a une obligation, j'allais dire,
01:31:42quasi plus que pédagogique
01:31:44et pratiquement morale, d'expliquer
01:31:46ce que l'on fait, surtout qu'il y a une
01:31:48distorsion aujourd'hui sur cette
01:31:50complexité et cet éloignement.
01:31:52Un, dans le code de procédure pénale,
01:31:54seul le parquet a le droit
01:31:56et le devoir de communiquer.
01:31:58Donc, en fait, c'est le parquet qui
01:32:00communique. Pour le juge des libertés,
01:32:02qui est un magistrat du siège,
01:32:04en vrai, pour tous les magistrats du siège, souvent,
01:32:06les audiences sont publiques.
01:32:08Donc, si un magistrat du siège
01:32:10fait bien son travail, et je pense
01:32:12qu'il le fait bien, à l'audience, à l'oral,
01:32:14il explique sa décision.
01:32:16En général, ce qui se passe, et sans doute,
01:32:18c'est ce qui s'est passé pour cette affaire,
01:32:20il y a des journalistes qui, eux,
01:32:22répercutent, si vous voulez,
01:32:24la décision qui a été expliquée à l'oral.
01:32:26Mais il n'appartient pas,
01:32:28on peut en reparler,
01:32:30au juge du siège de
01:32:32commenter ses propres décisions.
01:32:34C'est le parquet qui doit le faire.
01:32:36Dans cette affaire-là, le parquet n'est pas
01:32:38sur la même longueur d'onde, d'ailleurs,
01:32:40que la décision, donc il aurait
01:32:42d'autant plus intérêt à communiquer,
01:32:44à mon avis, et d'autant plus qu'il fait appel.
01:32:46Et qu'il explique pourquoi il fait appel.
01:32:48Le fait de ne pas communiquer
01:32:50légitime la croyance
01:32:52dans l'opinion publique,
01:32:54que la détention provisoire est une sanction.
01:32:56Alors que ce n'est pas
01:32:58une sanction, précisément.
01:33:00Ce qui est sûr, et ça,
01:33:02c'est une dérive de notre système
01:33:04que, moi, je dénonce, en tout cas,
01:33:06parce qu'en fait, tout le système, aujourd'hui,
01:33:08est un peu,
01:33:10j'allais dire, en accélération
01:33:12forcée, avec des effets qui sont
01:33:14inattendus, c'est qu'aujourd'hui, très souvent,
01:33:16en fait, le temps de la détention provisoire
01:33:18devient le temps de la sanction.
01:33:20C'est-à-dire qu'on couvre ce temps en peine
01:33:22définitive, et quand vous n'avez pas
01:33:24détention provisoire, très souvent,
01:33:26vous n'allez jamais en détention.
01:33:28Très souvent. Sauf pour des faits
01:33:30extrêmement graves, mais en général,
01:33:32quand vous avez des faits extrêmement graves, vous avez une détention provisoire.
01:33:34Mais ça implique aussi
01:33:36une réflexion, parce qu'en fait, on oppose,
01:33:38alors je ne sais pas si j'ai encore un peu de temps,
01:33:40Laurence, pour dire ça, mais en fait,
01:33:42on est dans un mouvement qu'il faut bien comprendre,
01:33:44très puissant, très puissant,
01:33:46pour expliquer,
01:33:48un, aux jeunes magistrats qui sont en formation
01:33:50que la prison, ce n'est pas bien.
01:33:52Vous avez des hauts magistrats qui disent, moi, je ne crois
01:33:54plus en la prison. Vous avez
01:33:56toutes les lois qui sont faites, et je n'ai pas le temps de les énumérer,
01:33:58pour empêcher au maximum
01:34:00de mettre en détention, et en
01:34:02complexifiant la possibilité de mettre
01:34:04en détention. Donc, on n'est pas très
01:34:06clair par rapport à la prison en France.
01:34:08C'est qu'à la fois, vous avez même
01:34:10aujourd'hui des contentieux devant le tribunal administratif
01:34:12qui s'appellent Stop & Crew, en ce moment
01:34:14en cours, on va attendre les décisions, pour dire
01:34:16maintenant, il faut mettre les gens dehors. Vous avez tout un mouvement
01:34:18puissant pour dire
01:34:20qu'il y a de la surpopulation. Bref,
01:34:22aujourd'hui, le magistrat est pris en étau
01:34:24avec, à la fois, une demande
01:34:26de l'opinion qu'il entend, parce que tous les magistrats
01:34:28ne sont pas sourds à ça, il ne faut pas caricadurer,
01:34:30et qui voit aussi la réalité
01:34:32du crime, et qui voit la gravité
01:34:34du crime, et donc
01:34:36cette volonté de bien faire son travail,
01:34:38et tout un mouvement
01:34:40qui lui dit, attention, la prison,
01:34:42ce n'est pas bien, il ne faut pas mettre en prison, etc.
01:34:44Donc, c'est une injonction paradoxale
01:34:46et contradictoire, qui aboutit
01:34:48à des décisions qui sont
01:34:50illisibles. Pourquoi lui, pourquoi pas lui ?
01:34:52Incomprise par le grand public, Rachel Kaddou.
01:34:54Oui, c'est un mouvement de dépénalisation,
01:34:56si je comprends bien,
01:34:58qui a eu lieu à peu près dans les
01:35:00années 94.
01:35:02Oui.
01:35:04Et alors, comment on fait aujourd'hui,
01:35:06parce que vous avez évoqué l'âme, je parlerai
01:35:08peut-être plus de l'esprit des lois, peut-être,
01:35:10et comment on fait pour
01:35:12retrouver une utilité
01:35:14au tribunal ?
01:35:16Moi, je pense qu'il faut,
01:35:18c'est peut-être un peu long, mais il faut déconstruire
01:35:20en vérité nos stéréotypes,
01:35:22il faut aborder nos tabous,
01:35:24et il faut arrêter d'être hypocrite.
01:35:26C'est-à-dire qu'il y a une forme d'hypocrisie.
01:35:28Le juge est souvent le dernier arrivé
01:35:30sur lequel on dit, ah, mais le juge est laxiste.
01:35:32En réalité, ce n'est pas le juge
01:35:34qui est laxiste, c'est le système
01:35:36pénal qui ne permet pas
01:35:38une application intelligente,
01:35:40cohérente de la peine. La question, ce n'est pas
01:35:42la prison ou telle sanction, la question
01:35:44c'est, est-ce que la sanction
01:35:46elle est assumée, elle est prise au bon moment
01:35:48et elle est effectuée, quelle que soit
01:35:50la sanction. Or, on n'est pas du tout dans ce système.
01:35:52Et c'est ça qu'il faut absolument
01:35:54réviser et déconstruire.
01:35:56La folie, c'est qu'aujourd'hui, on n'arrête pas
01:35:58de faire des lois pour durcir les peines.
01:36:00D'ailleurs, dès qu'il y a un fait divers,
01:36:02on demande de durcir les peines.
01:36:04Vous savez, l'affaire Alizio, par exemple,
01:36:06avant de venir, je regardais le projet
01:36:08de loi, qui est une proposition de loi d'ailleurs,
01:36:10qui durcit les peines,
01:36:12qui d'ailleurs n'a pas été votée parce qu'entre temps
01:36:14il y a eu la dissolution.
01:36:16En réalité, elle ne m'a rien changé.
01:36:18C'est des effets d'annonce, parce qu'en fait,
01:36:20le sujet n'est même plus là. C'est tout le système
01:36:22qu'il faut repenser. En fait, il faut changer
01:36:24de logiciel. On est dans une espèce
01:36:26de techno-bureaucratie
01:36:28aujourd'hui, qui ne permet plus
01:36:30d'avoir une justice en phase efficace.
01:36:32Et donc, ce débat, on l'a eu ?
01:36:34Plusieurs fois sur ce sujet. Plusieurs fois.
01:36:36Donc, il y a eu un choc qui,
01:36:38avec une forme d'humilité,
01:36:40mais aussi une pensée
01:36:42disruptive, il faut dénoncer
01:36:44les choses et il faut accepter
01:36:46que dans ce pays, il y ait
01:36:48plusieurs façons de voir la
01:36:50manière de punir. La sanction.
01:36:52Et la sanction, il faut la réhabiliter
01:36:54de façon équilibrée pour éviter
01:36:56des faux débats.
01:36:58Mais c'est vraiment le cœur
01:37:00du sujet. Espérons qu'il y ait
01:37:02un garde des Sceaux qui entende ce que vous avez dit
01:37:04ce soir, Béatrice Brugère. Merci
01:37:06beaucoup d'être revenue. Justice, la colère
01:37:08qui monte. Plaidoyer pour une refondation
01:37:10aux éditions de l'Observatoire.
01:37:12Peut-être que ce sera vous ?
01:37:14On vous l'a dit mal, Laurence.
01:37:16Merci beaucoup, Béatrice Brugère, d'être
01:37:18revenue. Merci, Joseph Macé Scarron, Éric Revel.
01:37:20Merci, Laurence. Rachel Kahn. Dans un instant, vous avez
01:37:22rendez-vous sur Europe avec Pierre de Villeneuve pour Europe.
01:37:24Un soir avec, bien sûr, Christine Kelly
01:37:26et ses mousquetaires pour face à l'info. Bonne soirée
01:37:28sur vous à nos deux antennes. A demain.