Punchline (Émission du 22/02/2024)

  • il y a 7 mois
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
Transcript
00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline ce soir sur CNews.
00:00:04 Non, on ne peut pas être un imam étranger et faire des prêches anti-français sur notre territoire.
00:00:09 En procédant à l'interpellation de l'imam Madjoub Madjoubi, aujourd'hui à son domicile de Bagnoles-sur-Seize,
00:00:14 en vue de son expulsion, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, tente d'envoyer un message de fermeté
00:00:19 à tous ceux qui seraient tentés de cracher sur la France à des fins proséguées.
00:00:24 S'agit aussi de ne pas reproduire le fiasco de l'imam Mikyussen,
00:00:27 qui avait filé au nez et à la barbe des policiers pour se réfugier en Belgique après de nombreuses péripéties.
00:00:31 Dans ce cas, de l'imam Madjoubi, qui est donc visé par une enquête préliminaire pour apologie du terrorisme.
00:00:36 Rappelons que le préfet du Gard, Jérôme Bonnet, a qualifié ses prêches d'appels à la haine
00:00:41 et que ses propos touchaient non seulement le drapeau tricolore, mais aussi la place des femmes dans la société
00:00:46 et la haine du peuple juif, désigné comme un ennemi.
00:00:49 Certes, son avocat a déposé un recours en référé, certes, il a des enfants mineurs nés sur le sol français,
00:00:54 certes, la procédure d'expulsion sera longue et complexe, mais il n'est jamais inutile de rappeler quelques vérités
00:01:00 et de faire preuve de fermeté.
00:01:02 On va en débattre ce soir dans Punchline, mais tout de suite il est 17h, l'heure du rappel des titres de l'actualité, avec Simon Guillain.
00:01:07 Au Proche-Orient, Israël a lancé dans la nuit de nouvelles frappes aériennes sur Rafa,
00:01:15 ville la plus au sud de l'enclave palestinienne, où Tzal prépare d'ailleurs une offensive terrestre.
00:01:20 Et dans le même temps, des pourparlers sont en cours au Caire pour tenter d'instaurer une trêve dans la bande de Gaza.
00:01:25 Un salon de l'agriculture sous tension, à deux jours de son ouverture, les agriculteurs continuent de mettre la pression sur le gouvernement.
00:01:32 Des manifestations sont en cours, notamment devant la préfecture de Loise à Beauvais, ou encore à Compiègne et à Sanlis.
00:01:38 Selon la FDSEA, près de 400 agriculteurs sont mobilisés dans le département.
00:01:43 Et puis la tempête Louis balaie la France. 27 départements sont placés en vigilance orange pour vents violents ou pluies, inondations.
00:01:50 La SNCF a été contrainte cet après-midi de suspendre la circulation de certains trains.
00:01:55 Il s'agit principalement des TUR dans la région des Hauts-de-France.
00:01:59 La reprise de la circulation sur ces lignes sera effective vendredi dans la matinée, cher Laurence.
00:02:04 Merci beaucoup Simon Guillain pour le rappel des titres de l'actualité. On vous retrouve à 17h30 tout à l'heure.
00:02:08 Eric Nolot est là en pleine forme. Bonsoir Eric.
00:02:10 Bonsoir Laurence. Bonsoir à tous.
00:02:13 Kevin Bossuet, bonsoir. Vous êtes professeur d'histoire en banlieue parisienne.
00:02:16 Ravi de vous accueillir sur le plateau de Pum's Line.
00:02:18 Florian Tardif, tout le monde vous connaît. Vous êtes journaliste politique à CNews.
00:02:21 On a le plaisir... Oui bon d'accord, vos chevilles sont en train de gonfler, on le voit sur le plateau.
00:02:27 Jean-Baptiste Moreau est là, pardon, il est là dans la creuse.
00:02:31 Bonsoir à vous, vous êtes ancien député. On va parler avec vous de ce qui se passe du côté des agriculteurs.
00:02:35 Céline Pinard, politologue et journaliste à Causard. Bonsoir Céline.
00:02:38 Et notre ami Philippe Guibert qui est là, ancien directeur du service d'information du gouvernement.
00:02:42 Bonsoir Laurence. Bonsoir. Alors j'ai mis mes lunettes pour mieux lire, enfin parcourir le livre que vous venez de m'amener.
00:02:47 "Gulliver, enchaîné, le déclin du chef politique en France", aux éditions du Cerf.
00:02:51 Ça vient de sortir, c'est tout chaud de sortie de l'imprimerie.
00:02:54 On le trouve dans les meilleures librairies à partir d'aujourd'hui.
00:02:57 Bon bah génial, je vais me plonger là-dedans. C'est le déclin du chef politique en France ?
00:03:00 Oui, c'est un Gulliver qui saute au piège, qui s'enchaîne lui-même,
00:03:06 dans le confort des institutions qu'il protège pendant cinq ans,
00:03:10 dans les crises de la globalisation sur lesquelles il n'a pas beaucoup de moyens d'agir,
00:03:14 et dans la révolution numérique où il perd beaucoup de son prestige.
00:03:18 Mais Gulliver c'est notre président actuel ou c'est tous les présidents ?
00:03:23 C'est les présidents depuis le tournant des années 2005-2007.
00:03:27 Ça en fait peu alors, ça en fait peu.
00:03:30 Mais ça en fait trois quand même, dont un qui a été réélu.
00:03:34 Donc ça fait une vingtaine d'années au total.
00:03:37 Et on a changé de type de chef.
00:03:40 Le président gaulois ou mitterrandien, prestigieux en majesté,
00:03:44 n'est plus qu'un lointain souvenir.
00:03:46 Et on a maintenant des managers urgentistes qui réforment pour s'adapter à la globalisation,
00:03:52 puis après arrivent en urgentisme pour répondre à une crise de la globalisation,
00:03:56 l'agriculture dont on va parler, pouvant en être un exemple.
00:04:00 Un exemple très concret.
00:04:01 Éric Nolot, il nous faudra pourtant inventer un chef nouveau,
00:04:04 héritier du passé et projeté dans l'avenir.
00:04:07 C'est magnifique ce que dit Philippe.
00:04:09 Oui mais le problème c'est que Philippe a aussi pointé la contradiction totale.
00:04:14 Ce sera l'objet de notre débat, on peut agir au plan national,
00:04:17 mais sur la mondialisation on a l'impression vraiment d'une impuissance grandissante.
00:04:21 Donc on peut agir vraiment à la marge, mais pour vraiment il faudrait renverser la table.
00:04:26 Changer absolument la règle du jeu.
00:04:28 Et j'ai pas l'impression, certainement pas Emmanuel Macron,
00:04:31 mais j'ai pas l'impression qu'un homme propose cela dans son programme.
00:04:35 Tout le monde propose plus ou moins de s'accommoder de la situation et de la changer.
00:04:40 Il sait avoir dans l'Union Européenne et en France qu'on peut quand même renverser la table.
00:04:44 Et c'est notamment le cas, on va en parler dans un instant, pour les agriculteurs.
00:04:47 Avant ça, j'aimerais juste qu'on évoque ce qui s'est passé autour de l'imam Majoubi,
00:04:51 qui a donc été interpellé ce matin à son domicile de Bagnole-sur-Seize.
00:04:54 On va écouter le sujet de Mathieu Devese pour essayer de comprendre ce qui se joue
00:04:58 et voir si l'expulsion est envisageable ou pas.
00:05:01 D'abord le sujet et on en débat.
00:05:03 Il est aux alentours de midi quand Majoubi est interpellé chez lui, à Bagnole-sur-Seize.
00:05:08 Les policiers lui ont notifié un arrêté d'expulsion émanant du ministère de l'Intérieur.
00:05:13 Gérald Darmanin se félicite de l'interpellation de l'imam tunisien.
00:05:16 Instruction a été donnée de prendre un arrêté ministériel d'expulsion
00:05:20 contre cet imam radical aux propos inacceptables.
00:05:23 Et il a fait l'objet d'une visite domiciliaire et d'une interpellation.
00:05:26 Sans la loi immigration, cela n'aurait pas pu être possible.
00:05:29 La fermeté est la règle.
00:05:31 Dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux,
00:05:33 l'imam avait notamment qualifié le drapeau tricolore de drapeau satanique,
00:05:37 qui n'a aucune valeur auprès d'Allah.
00:05:39 Lundi, le Parc Edenim avait ouvert une enquête préliminaire pour apologie du terrorisme.
00:05:43 Mahjoubi sera placé dans un centre de rétention administrative de la région parisienne.
00:05:48 Selon son avocat, l'imam est abasourdi et bouleversé.
00:05:51 Il dispose d'un délai de 48 heures pour contester l'arrêté d'expulsion.
00:05:55 Désormais, la Tunisie doit délivrer un laissé-passer consulaire
00:05:59 pour que son expulsion soit effective.
00:06:01 Céline Pina, on avait vu dans le précédent exemple de l'imam inquisitif
00:06:05 que ça avait été extrêmement compliqué.
00:06:07 Là, vous pensez que l'expulsion est envisageable ?
00:06:09 Sincèrement, j'attends de voir comment dit le poker "je paye pour voir".
00:06:13 J'ai l'impression que ça va être une expulsion en plusieurs épisodes.
00:06:17 Mais j'allais dire, couper l'arbre, ce n'est pas mettre fin à la forêt.
00:06:22 La question qu'il y a derrière, c'est qu'il y a tout un microcosme
00:06:26 qui a permis l'éclosion de cet imam.
00:06:28 Il y a un nid.
00:06:29 J'aimerais beaucoup qu'on s'intéresse à l'association de gestion de la mosquée.
00:06:32 J'aimerais beaucoup qu'on s'intéresse à ses fidèles qui tombent de l'arbre,
00:06:35 à ce maire qui tombe de l'armoire alors qu'il y a quelques mois,
00:06:39 l'imam avait déjà été inquiété pour des propos comme ça.
00:06:42 Peut-être qu'en tombant de l'armoire, il a perdu la mémoire.
00:06:45 Là, il est à nouveau étonné.
00:06:46 Mais enfin, tout ce microcosme-là n'est absolument pas inquiété.
00:06:49 Et puis derrière, toutes les formations d'imam aujourd'hui
00:06:52 sont tenues par les frères musulmans.
00:06:54 Qu'est-ce qu'on fait ?
00:06:55 Qu'est-ce qu'on fait avec "Musulmans de France"
00:06:57 qui est lié aussi aux frères musulmans, etc.
00:06:59 Et là-dessus, il n'y a pas l'ombre du début, ni d'une réponse,
00:07:03 mais même pas de la constitution d'une référence
00:07:06 qui pourrait servir aux juges, aux politiques, etc.
00:07:08 On est d'accord, mais néanmoins, il y a un acte qui est posé par Gérald Darmanin,
00:07:11 Eric Nolot. Il y a une demande d'expulsion.
00:07:14 Oui, moi je trouve que la République est bonne fille.
00:07:16 Apparemment, le climat français ne convient pas à M. Majoubi.
00:07:18 Il vit au pays de Satan, donc on lui propose d'aller voir ailleurs
00:07:21 si le temps est meilleur. Donc c'est bien.
00:07:23 Si on résume la situation, il a foulé au pied, par ses prêches,
00:07:26 à peu près toutes les valeurs fondamentales de la France,
00:07:28 c'est-à-dire ce qui fait que la France est la France.
00:07:31 Et son cas est exemplaire. Pourquoi ?
00:07:33 Parce que nous attendons, nous sommes des millions à attendre,
00:07:35 qu'on passe des discours aux actes.
00:07:37 Alors on va suivre cette affaire de très près, en effet,
00:07:39 pour voir si, oui ou non, on change de politique,
00:07:42 on change d'attitude envers ces gens qui sont des ennemis
00:07:45 radicaux de notre pays et de tout ce que nous sommes
00:07:47 au plus intime de nous-mêmes.
00:07:49 Donc voilà, est-ce que ce sera juste un feuilleton
00:07:51 et ça va se terminer de manière assez piteuse,
00:07:53 ou est-ce que, vraiment, on a décidé de changer de méthode
00:07:56 et de passer du symbole à l'efficacité ?
00:07:59 Après la couche des instances françaises,
00:08:01 puis après la couche des instances européennes, Florian, évidemment.
00:08:03 Oui, après, on a vu que le Conseil d'État, pour le coup,
00:08:05 avait donné raison à la France par rapport à ce qui s'était passé
00:08:08 avec l'imam Iqussène.
00:08:10 Ensuite, concernant l'exécution de cette expulsion,
00:08:14 je pense que Gérald Darmanin va tout faire pour qu'elle soit rapide
00:08:18 et qu'elle soit effective.
00:08:20 Il pose un anecdote.
00:08:22 Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il a promis,
00:08:24 avec sa loi Immigration et Intégration,
00:08:27 que ce type de personnage...
00:08:30 Pourront être expulsé.
00:08:32 C'est ce qu'il a dit dans son tweet, d'ailleurs.
00:08:34 ...devraient être expulsés de force.
00:08:36 D'ailleurs, on voit bien qu'il y a eu cet arrêté d'expulsion
00:08:39 qui a été pris en début de semaine
00:08:41 et que, quelques jours plus tard, la police était devant chez lui,
00:08:45 l'a prise en charge pour, justement,
00:08:49 permettre son expulsion.
00:08:51 C'est important.
00:08:53 C'est important. Tous les républicains de ce pays
00:08:55 espèrent que cet imam sera expulsé.
00:08:57 Ce qu'il a fait, c'est un appel à la sécession.
00:09:00 En mettant en avant le drapeau français
00:09:02 comme étant un drapeau satanique,
00:09:04 il dit à la jeunesse,
00:09:06 "Tournez-vous contre ce drapeau.
00:09:09 "Tournez-vous contre les valeurs de la France."
00:09:11 J'aimerais rebondir sur ce qu'a dit Céline.
00:09:14 Je suis professeure d'histoire-géographie en banlieue parisienne.
00:09:17 Je connais bien les problématiques d'islamisation
00:09:19 et les problématiques d'islam politique.
00:09:21 Et nous, dans nos salles de classe,
00:09:23 on tient un discours profondément républicain
00:09:25 qui est, en dehors de l'établissement scolaire,
00:09:27 démonté par des imams,
00:09:29 démonté par des associatifs,
00:09:31 démonté également dans des clubs de sport.
00:09:33 Et ce qu'on voit de plus en plus aussi,
00:09:35 c'est un antrisme islamiste au sein des institutions.
00:09:38 Il y a un très bon livre qui est sorti il y a quelques années.
00:09:40 C'est celui de Bernard Ravet,
00:09:42 principal de collège aux imams de la République.
00:09:45 C'était un principal qui a notamment dirigé
00:09:49 un collège dans des quartiers défavorisés de Marseille
00:09:52 et qui a dit une chose.
00:09:54 Un jour, j'ai croisé un élève
00:09:56 qui m'a dit qu'il faut couper la main des voleurs
00:09:58 et qui a tenu des propos profondément outranciers
00:10:02 vis-à-vis des femmes.
00:10:03 Et Bernard Ravet lui a demandé "mais où as-tu vu cela ?"
00:10:06 C'est le petit livre du surveillant.
00:10:08 C'est-à-dire qu'il y a un surveillant
00:10:09 qui apportait l'idéologie islamiste
00:10:11 au sein de l'école de la République.
00:10:13 Et ça doit nous interroger.
00:10:14 - Bien sûr. Philippe Liber, une bonne décision.
00:10:17 - Soyons un peu optimistes.
00:10:18 Ça a fini par marcher, ça a été laborieux,
00:10:20 mais ça a fini par marcher pour l'Imane Iqwifsen.
00:10:23 - Oui, mais grâce à la Belgique.
00:10:26 Grâce à la Belgique, parce qu'il s'est échappé en Belgique.
00:10:28 - C'est vrai, c'est vrai.
00:10:29 Enfin, la Belgique...
00:10:30 Mais je rejoins Céline sur le fait
00:10:32 qu'on a un problème de formation des imanes
00:10:34 sur lequel on a entendu beaucoup de beaux discours
00:10:37 depuis 10 ans, depuis 15 ans,
00:10:39 de plusieurs ministres de l'Intérieur.
00:10:40 Et on ne voit pas vraiment les choses s'améliorer.
00:10:44 Et on a toujours la question des imanes détachées.
00:10:46 Alors je ne sais pas si c'est le cas de celui-ci.
00:10:48 Mais en tout cas...
00:10:50 - Alors c'est fini.
00:10:51 Il y a eu une période de transition
00:10:52 entre le 1er janvier et le 1er avril.
00:10:54 Mais c'est fini à partir du 1er avril.
00:10:56 - En tout cas, pour d'autres imanes,
00:10:58 ça permettra peut-être d'améliorer les choses.
00:11:00 - M. Moreau, vous avez quelque chose à dire, député ?
00:11:02 - Oui, tout à fait.
00:11:03 Au cours du quinquennat précédent,
00:11:04 on a voté aussi la loi de l'islamisme.
00:11:06 Il donne à l'État des nouveaux outils, justement,
00:11:08 pour lutter contre ce genre d'association,
00:11:11 contre ce genre d'imames,
00:11:12 et donner des nouveaux outils, justement,
00:11:14 pour démanteler les associations et l'entrée islamiste.
00:11:17 Il faut sans doute encore le renforcer,
00:11:19 mais il y a effectivement le risque de la Cour de justice européenne.
00:11:23 Au final, c'est le courriel qui finit par casser les décisions françaises.
00:11:27 Mais au niveau franco-français,
00:11:28 je pense que l'arsenal législatif est aujourd'hui suffisant
00:11:31 pour combattre ce genre d'entrée islamique.
00:11:34 - D'Armenin, en cas de condamnation de la Cour européenne,
00:11:38 il y avait une amende à payer, qu'il assumait le pays de l'Afrique.
00:11:41 - Il assumerait de payer les amendes.
00:11:42 Allez, on va parler d'Emmanuel Macron,
00:11:44 puisque ça y est, c'est annoncé,
00:11:45 il va participer à un débat samedi au Salon de l'agriculture,
00:11:49 avec l'ensemble des acteurs du monde agricole.
00:11:51 Alors, on va voir ce que ça recouvre précisément.
00:11:54 - Sur le ring.
00:11:55 - Où est-ce qu'il va se tenir ce débat ?
00:11:57 Dans l'ensemble du Salon de l'agriculture, Florent ?
00:11:59 - Hall 1.
00:12:00 Les personnes qui sont déjà allées au Salon de l'agriculture,
00:12:02 ça va peut-être les faire sourire.
00:12:03 Il y a un ring, quand on arrive à l'entrée du Salon,
00:12:06 au fond, sur la droite, il y a un grand ring,
00:12:09 où, en général, on juge les bovins.
00:12:12 - Ah, c'est drôle !
00:12:13 - C'est au tout début du Salon, avec des tribunes, effectivement,
00:12:16 et les bovins défilent,
00:12:18 et il y a différentes compétitions comme ça.
00:12:20 Donc le président sera au centre du ring.
00:12:22 - Toutes les races ?
00:12:23 - Toutes les races bovines, oui, passent sur ce grand ring.
00:12:25 - D'accord.
00:12:26 Et donc là, on va mettre le président entouré de 200 personnes.
00:12:28 - Oui, avec autour de 200 agriculteurs.
00:12:31 Pas forcément des représentants syndicaux, d'ailleurs,
00:12:33 plutôt la base et ceux qui, vraiment, sont les plus remontés.
00:12:37 Enfin, voilà, il faut ce moment exutoire
00:12:39 où le président va pouvoir répondre aux attentes,
00:12:42 répondre à la demande d'avoir une vision à moyen et à long terme
00:12:45 sur l'agriculture.
00:12:46 C'est ce qu'il demande aujourd'hui.
00:12:47 La plupart des manifestants qui ont été sur les barrages
00:12:50 depuis un mois, ils demandent d'avoir une vision à moyen et à long terme,
00:12:53 parce que le temps de l'agriculture, c'est du temps long.
00:12:55 C'est le temps à 5 ou 10 ans,
00:12:57 c'est pas le temps à 6 mois où on pilote à vue.
00:13:00 Et donc, ils ont besoin d'avoir une direction
00:13:02 qui est donnée par le président de la République.
00:13:04 Donc, c'est ce qu'ils attendent du président lors de ce grand débat.
00:13:06 - Ça peut être sportif, ce truc sur le ring.
00:13:08 - Ça va être sportif.
00:13:09 - Parce qu'ils ne vont pas s'en laisser compter.
00:13:11 - Les agriculteurs, ils vont pas faire de langue de bois
00:13:14 et les questions, ils vont les poser assez directes.
00:13:16 Mais c'est quand même le genre d'exercice
00:13:18 dans lequel le président de la République est plutôt bon.
00:13:20 - Il aime la castagne, en tout cas.
00:13:22 - Oui, il aime la castagne et il connaît les sujets agricoles
00:13:24 largement aussi bien que n'importe quel ministre agriculteur aujourd'hui.
00:13:27 - Bon.
00:13:28 - Il y aura des anciens, des acteurs de la grande distribution,
00:13:31 des éleveurs, mais il y aura aussi des associations,
00:13:35 dont les sous-développements de la terre ou des mouvements.
00:13:37 - Oui, oui.
00:13:38 Ah, génial, les écologistes.
00:13:39 - Donc ça peut même être tendu entre les personnes
00:13:44 qui vont interroger le président de la République.
00:13:46 - C'est possible que les écolos ne soient pas très bien reçus.
00:13:48 - Alors, on avait une petite séquence du Salon de l'agriculture.
00:13:51 Je ne sais pas si David qui est en régie, là,
00:13:53 s'il peut nous la diffuser parce qu'il s'est fait déjà...
00:13:56 Alors, il a fait le record de présence, plus de 14 heures sur le Salon.
00:14:00 Et la dernière fois, je crois qu'il y a eu des petits moments de chahut,
00:14:02 mais c'est normal parce qu'on est au contact.
00:14:04 On va regarder un tout petit chahut.
00:14:07 - Bravo, monsieur le président !
00:14:10 - À quoi tu sers ?
00:14:11 - À quoi tu sers ?
00:14:12 - À quoi tu sers ?
00:14:13 - À quoi tu sers ?
00:14:14 - Bravo !
00:14:15 - Il y a des hommes qui sont morts, mais on ne les arrête pas.
00:14:17 - Reculez, reculez.
00:14:18 - On ne les met pas dans le cadre.
00:14:20 - Reculez, vous restez là.
00:14:21 - On ne les met pas dans le cadre.
00:14:22 - On ne les met pas dans le cadre.
00:14:23 - On ne les met pas dans le cadre.
00:14:24 - On ne les met pas dans le cadre.
00:14:25 - On ne les met pas dans le cadre.
00:14:26 - On ne les met pas dans le cadre.
00:14:27 - On ne les met pas dans le cadre.
00:14:28 - On ne les met pas dans le cadre.
00:14:29 - On ne les met pas dans le cadre.
00:14:30 - On ne les met pas dans le cadre.
00:14:36 - C'est des images intéressantes pour nos téléspectateurs, Florian,
00:14:41 parce qu'ils ne savent pas ce que c'est d'être à ce moment-là compressé dans la foule,
00:14:45 avec les journalistes qui sont écrabouillés contre les grilles,
00:14:48 et le président qui, en fait, est très zen, finalement. Il aime ça.
00:14:51 - C'est ce qu'on appelle la bulle.
00:14:53 - La bulle de sécurité.
00:14:54 - Une bulle de sécurité avec le GSPR,
00:14:56 donc c'est la garde rapprochée du président de la République.
00:14:59 Il y a une première petite bulle.
00:15:00 Ce sont les personnes qu'on voit, et effectivement, le président de la République,
00:15:04 on va dire, 30-40 centimètres d'espace un petit peu vital.
00:15:08 Ensuite, il y a les journalistes, qui sont dits de poule,
00:15:11 c'est-à-dire quelques journalistes qui peuvent approcher le président de la République.
00:15:14 - Poule comme vos vaches et cochons ?
00:15:15 - Non, pas poule, vaches et cochons.
00:15:17 - Vous voulez dire P, D, O, L.
00:15:19 - C'est vrai que c'est un terme anglais, mais qu'on utilise normalement.
00:15:23 - Nous, à Punchline, on ne fait jamais d'anglicisme.
00:15:25 - On ne fait jamais d'anglicisme.
00:15:26 - Et puis ensuite, vous avez d'autres personnes pour assurer la sécurité de ces deux premiers cercles.
00:15:32 Et ensuite, vous avez les journalistes, puis effectivement,
00:15:35 les équipes qui peuvent accompagner le président de la République.
00:15:37 - D'accord, non, c'est la foire d'empoigne, quoi.
00:15:39 - Voilà, et c'est ce qui donne un petit peu ce...
00:15:42 - J'ai fait tous les salons avec lui depuis 2017, même le premier,
00:15:46 puisque quand il était candidat, j'étais aussi avec lui.
00:15:49 Ouais, c'est sportif, le salon de l'agriculture,
00:15:51 parce qu'en plus, quand vous n'êtes pas la bulle de sécurité,
00:15:53 il y a le président et le ministre, point final.
00:15:55 Et donc, quand vous êtes à proximité,
00:15:57 vous prenez des coups de perche de micro.
00:16:00 - Maudit journaliste.
00:16:02 - Après, ce qu'il faut rappeler, c'est que là, on était en pleine réforme des retraites.
00:16:05 C'est-à-dire que dans les rues, il y avait des manifestations.
00:16:08 C'est pour ça que c'était assez tendu.
00:16:10 - A chaque salon de l'agriculture, il y a des interpellations.
00:16:13 On se souvient du "Casse-toi, pauvre con de Sarkozy".
00:16:15 - Et il n'y avait pas Jacques Chirac aussi,
00:16:17 à un salon d'agriculture, où quelqu'un le dit connard
00:16:19 et lui a dit "Bonjour, moi c'est Jacques Chirac".
00:16:21 - Bonjour, moi c'est Jacques Chirac.
00:16:23 - C'est vraiment le président des éleveurs, évidemment.
00:16:26 On va juste regarder ce qui se passe, parce que vous avez raison,
00:16:28 les agriculteurs, la base est très remontée.
00:16:30 C'est pour ça que c'est intéressant qu'il n'y ait pas
00:16:32 les chefs de l'organisation syndicale qui soient présents dans ce grand débat.
00:16:36 Notamment dans l'Oise, ils ont repris le mouvement sur les routes,
00:16:39 avec des tracteurs qui bloquent la circulation,
00:16:42 en tout cas qui la ralentissent du côté de Compiègne, à Beauvais ou encore à Saint-Lys.
00:16:46 Où vous vous trouvez, Michael Dos Santos ? Expliquez-nous.
00:16:50 - Oui, Laurence, la manifestation ici à Saint-Lys avait deux objectifs.
00:16:54 Le premier, continuer à mettre la pression sur l'exécutif,
00:16:57 montrer que les agriculteurs pouvaient se remobiliser en un claquement de doigts.
00:17:02 L'autre objectif, se réunir au sein de la sous-préfecture
00:17:06 pour faire remonter toutes ces problématiques
00:17:08 qui n'ont toujours pas été réglées depuis des semaines de négociations.
00:17:12 On évoque ici notamment les clauses miroirs.
00:17:16 Bref, ici, on veut du concret et vite.
00:17:19 En échangeant avec les agriculteurs sur place,
00:17:22 on a pu constater que la venue d'Emmanuel Macron au salon de l'agriculture samedi
00:17:26 est forcément très attendue.
00:17:28 L'un des manifestants nous disait à l'instant qu'il fallait que le président de la République
00:17:33 vienne avec des mesures concrètes ou alors qu'il prépare des boules caisse,
00:17:37 caresser les fesses des vaches ou dire que l'agriculture française est géniale.
00:17:41 Cela ne sera malheureusement pas suffisant.
00:17:44 Dès demain, le syndicat FNSEA sera présent à la porte de Versailles
00:17:49 puisque au moins 2000 membres de ce syndicat sont attendus
00:17:53 devant le salon de l'agriculture pour commencer à manifester.
00:17:56 Ils pourraient d'ailleurs camper jusqu'à la venue du président samedi.
00:18:00 - Michael Dos Santos, Eric Nolou, moi je crois qu'au fond il aime ces moments de confrontation.
00:18:05 Emmanuel Macron.
00:18:06 - D'abord les agriculteurs ne sont pas des agriculteurs pour rien.
00:18:09 Dans un premier temps, ils ont semé, maintenant ils viennent récolter.
00:18:11 Et pourquoi ils sont méfiants ? Ils ont raison d'être méfiants.
00:18:13 Et ce qui leur donne raison, c'est notre débat précédent,
00:18:15 parce que je vois ce qui va se passer sur ce ring.
00:18:18 Et il y a chez Emmanuel Macron l'illusion que tout peut se régler par le pouvoir du verbe.
00:18:23 Et même par le pouvoir du verbeux.
00:18:25 C'est-à-dire que les paroles sont supérieures aux actes,
00:18:28 qui peut embrouiller tout le monde parce qu'il est effectivement très fort dans cet exercice
00:18:31 et que ça va le dispenser de toucher aux racines du mal.
00:18:34 Moi je pense que ça ne peut pas marcher jusqu'au bout.
00:18:37 C'était déjà un peu la configuration du grand débat.
00:18:40 Il a dit qu'il n'en est pas sorti grand-chose.
00:18:43 Il y avait des cahiers de doléances.
00:18:45 Ce sera passionnant pour les futurs historiens,
00:18:50 mais pour nous, pour les contemporains, ça ne sert absolument à rien.
00:18:53 Je crois qu'il y a cette illusion qui va finir par se fracasser sur quelque chose de grave,
00:18:57 une crise encore plus importante que les précédentes.
00:19:00 Moi je trouve qu'il ne prend pas la mesure de la chose.
00:19:03 Il pense que son petit tour de prestidigitation habituelle va suffire.
00:19:06 Je n'en suis pas certain.
00:19:08 Il croit qu'un égotripe peut le sauver de tout.
00:19:13 Ce n'est pas en prouvant qu'il est le meilleur au grand oral des Français
00:19:19 qu'il va réussir à sortir la France des problèmes dans lesquels elle est.
00:19:23 Je suis tout à fait d'accord avec Eric.
00:19:26 C'est même dramatique parce qu'en face de lui, il n'a pas des gens bien élevés.
00:19:31 Ce n'est pas que les agriculteurs soient malades.
00:19:33 Attention à ce que vous dites Céline !
00:19:35 Laissez-moi juste terminer.
00:19:38 Les maires sont obligés, du fait de leur positionnement,
00:19:43 de se comporter de telle et telle manière face au président de la République.
00:19:47 Les agriculteurs le traiteront bien.
00:19:49 Mais s'ils ne sont pas convaincus par ces paroles,
00:19:53 ils ne partiront pas en disant "il s'est foutu de nous"
00:19:56 mais en étant polis en disant "au revoir monsieur le président".
00:19:59 Tout simplement parce que eux c'est existentiel.
00:20:01 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, ce n'est pas des questions de petits pouvoirs,
00:20:05 ce n'est pas des questions de préséance,
00:20:07 ce sont des questions de vie, de mort de certaines exploitations,
00:20:10 voire de vie ou de mort de certaines personnes.
00:20:12 C'est une population dans laquelle le taux de suicide est très élevé.
00:20:15 Ce que disent beaucoup les agriculteurs,
00:20:18 c'est que pour l'instant ils n'ont pas vu la concrétisation
00:20:21 de ce qui leur a été promis financièrement,
00:20:23 sur le prix du produit.
00:20:25 Ça n'a toujours pas changé.
00:20:26 L'allègement de la paperasse, ça n'a pas changé.
00:20:28 Les jachères, rien n'est arrivé en réel.
00:20:30 Il y a quand même des annonces.
00:20:31 Non mais les annonces, tout va bien.
00:20:33 Mais la réalité...
00:20:34 Il y a eu des décrets qui ont supprimé un certain nombre de normes
00:20:37 déjà depuis 15 jours, 3 semaines.
00:20:40 Mais quels ?
00:20:41 C'est réglé le truc d'ailleurs ou pas ?
00:20:42 Oui, c'est réglé.
00:20:43 Il ne faut pas encore 14...
00:20:44 Non, non, non, c'est passé à une.
00:20:46 Justement, c'est un des décrets qui a été réglé.
00:20:49 Ça c'est réglé.
00:20:50 Il y a un certain nombre d'autres choses qui sont remontées.
00:20:53 Parce qu'il y a eu une consultation en préfecture
00:20:55 de chaque département des syndicats d'agriculteurs
00:20:59 qui ont été justement pour dire telle norme,
00:21:01 il faut revenir dessus, telle norme.
00:21:02 Parce qu'en plus, non seulement il y a la dimension nationale,
00:21:05 européenne, mais aussi au niveau de chaque département,
00:21:07 parfois il y a des normes qui ne sont pas les mêmes
00:21:08 d'un département à l'autre.
00:21:09 C'est encore plus kafkaïen qu'on peut le penser.
00:21:12 Donc là-dessus, il y a des choses qui avancent.
00:21:15 Sur le prix, ça ne va pas se régler en claquant des doigts.
00:21:17 C'est problématique.
00:21:18 Moi, j'alerte déjà depuis pas mal de temps
00:21:21 et c'était une des raisons de mon engagement en 2017
00:21:22 derrière Emmanuel Macron.
00:21:23 Cette crise, elle vient de loin.
00:21:24 Elle vient d'il y a 30 ans globalement.
00:21:26 Il y a 30 ans, notamment dans l'élevage bovin-viande
00:21:29 d'où je viens, du centre de la France,
00:21:31 ça fait 30 ans que les prix sont bas,
00:21:32 que structurellement, économiquement, ça ne va pas du tout.
00:21:35 Et donc, on a essayé de faire des choses avec Egalim,
00:21:38 dont j'ai été le rapporteur,
00:21:39 pour essayer de prendre en compte le coût de production
00:21:41 et que l'agriculteur, ce qu'il demande,
00:21:42 ce n'est pas de vif de prime,
00:21:43 c'est du prix de vente de ses produits,
00:21:45 c'est nourrir la population autour de lui
00:21:47 et ce n'est pas juste être jardinier et des espèces verts.
00:21:50 Mais Egalim, ça ne marche pas.
00:21:52 Ça ne marche pas suffisamment.
00:21:53 Ça ne protège pas la marge des éproducteurs.
00:21:56 Ça a marché un temps sur certaines filières.
00:21:59 Le problème, c'est que la grande distribution
00:22:01 est championne du monde pour se fourrer dans les failles
00:22:03 dès qu'elle les trouve d'une loi.
00:22:05 Et c'est pour ça qu'on a trois, quatre lois
00:22:07 et qu'on parle d'une quatrième loi Egalim,
00:22:08 parce qu'à chaque fois qu'il y a une loi,
00:22:10 six mois après, elle est contournée,
00:22:11 notamment par la grande distrib'.
00:22:12 Donc voilà, il faut revenir à la charge,
00:22:15 il faut sortir de la sacro-sainte loi de modernisation de l'économie
00:22:18 qui avait été proposée...
00:22:19 Non mais j'entends, monsieur Moron,
00:22:20 c'est la cinquième fois que l'exécutif va prendre la parole
00:22:22 en 15 jours.
00:22:23 C'est-à-dire que ça ne fonctionne pas.
00:22:24 Il faut du concret.
00:22:25 Ça n'imprime pas.
00:22:26 Il faut du concret, mais ce n'est pas magique non plus.
00:22:28 Je veux dire, s'il y avait une solution magique
00:22:29 qui, en 15 jours, peut régler tous les problèmes de l'agriculture,
00:22:32 je pense que d'autres gouvernements précédents
00:22:33 les auraient déjà pris.
00:22:34 Oui, mais à force, on ne va pas pouvoir continuer à dire
00:22:36 il nous faut une baguette magique.
00:22:38 Il y a une proposition du patron de Lidl,
00:22:40 Michel Birault, sur un prix minimum garanti.
00:22:42 Je pense qu'il faut étudier ça, effectivement,
00:22:44 pour qu'on ne puisse pas descendre
00:22:46 dans un certain prix payé à l'agriculteur.
00:22:48 Il faut l'étudier, parce qu'il ne s'agit pas de rentrer
00:22:50 dans une économie administrée.
00:22:51 Ce n'est d'ailleurs pas ce que demandent les agriculteurs.
00:22:53 Mais il faut étudier la possibilité d'avoir des garde-fous
00:22:55 encore plus strictes que ce qu'il y a aujourd'hui,
00:22:57 puisque ça ne fonctionne pas.
00:22:58 Donc, il faut aller plus loin.
00:22:59 La LME, il faut la supprimer,
00:23:00 parce qu'elle a donné tous les pouvoirs à la grande distribution.
00:23:02 La loi LME, on l'a appelée la loi MEL.
00:23:04 C'est quoi la loi LME ?
00:23:05 C'est la loi de modernisation de l'économie,
00:23:06 votée sous Sarkozy,
00:23:07 qui donnait tous les pouvoirs sur les filières agroalimentaires.
00:23:09 On l'a même appelée la loi MEL, la loi Michel-Edouard Leclerc,
00:23:12 puisque finalement, c'est elle qui donne tous les pouvoirs
00:23:15 à la grande distribution depuis pratiquement 20 ans.
00:23:17 Et elle vient…
00:23:18 Et moi, quand j'avais été rapporteur en 2018,
00:23:20 j'avais essayé de la supprimer.
00:23:21 Je m'étais pris une volée de bois vert par Bercy,
00:23:22 qui m'avait expliqué qu'on ne touche pas à la LME,
00:23:24 c'est sacré, on n'y touche pas.
00:23:25 Sauf que l'égalime ne peut pas marcher avec la LME.
00:23:28 C'est deux lois qui sont contradictoires.
00:23:29 C'est-à-dire que la loi égalime donne le pouvoir
00:23:32 aux agriculteurs de se faire payer sur le coût de production.
00:23:34 La loi LME, elle donnait tout pouvoir à la grande distribution
00:23:36 pour faire payer le moins cher possible
00:23:37 et écraser les marges de tous les autres agriculteurs.
00:23:40 Mais c'est kafkaïen.
00:23:41 Ça veut dire, alors si…
00:23:42 Jean-Baptiste, il faut comprendre,
00:23:44 ça veut dire que quand on nous promet de supprimer la loi égalime
00:23:48 et que le gouvernement ferme sa bouche sur la LME,
00:23:51 il nous prend encore pour des chèvres.
00:23:53 Non, mais oui, il faut supprimer la loi LME,
00:23:56 parce que égalime ne marchera jamais
00:23:57 tant qu'il n'y aura aucun commis d'amendement à la loi LME
00:23:59 qui s'applique à l'agriculture.
00:24:00 Et vous allez vous mettre…
00:24:01 Ils vont se mettre toute la grande distribution sur le dos,
00:24:02 vous croyez ?
00:24:03 Pas toute la grande distribution,
00:24:04 parce que c'est une proposition aussi de Michel Birode,
00:24:06 chez Lidl, qui est favorable.
00:24:08 Il faut supprimer ces négociations annuelles
00:24:10 qui n'existent nulle part ailleurs dans le monde.
00:24:12 La négociation entre la grande distribution
00:24:14 et les industries agroalimentaires,
00:24:15 qui va du mois de janvier au mois de mars,
00:24:17 ça n'existe nulle part ailleurs dans le monde.
00:24:19 Et ailleurs, ça marche plutôt mieux que chez nous,
00:24:21 les négociations.
00:24:22 Ça ne va pas être simple.
00:24:23 Il y a un problématique au niveau…
00:24:24 Et puis le problématique est européen.
00:24:26 On voit l'Espagne, la Pologne,
00:24:27 les manifestations, elles sont encore en ce moment.
00:24:29 Donc ce n'est pas qu'un problème franco-français,
00:24:31 c'est beaucoup plus grave que…
00:24:32 Un petit mot de Philippe Guibert,
00:24:33 après on fera la pause.
00:24:34 Macron est le cuisinier de son européisme
00:24:35 et de son libéralisme économique.
00:24:36 Vous venez de nous le démontrer
00:24:38 sur la question de la grande distribution,
00:24:40 puisqu'on a fait le choix de privilégier
00:24:42 la grande distribution tout ouvertement confondue
00:24:44 depuis une bonne grosse vingtaine,
00:24:46 si ce n'est pas une trentaine d'années.
00:24:48 Et donc aujourd'hui, on en prie le prix.
00:24:50 Sauf que, attention,
00:24:51 que ce soit au niveau européen
00:24:52 ou que ce soit au niveau national,
00:24:54 il y a derrière le pouvoir d'achat des ménages.
00:24:56 Parce que là aussi,
00:24:57 on a voulu privilégier le pouvoir d'achat des ménages
00:24:59 en tirant les prix vers le bas,
00:25:01 grâce à la globalisation.
00:25:02 Et c'est aussi face à cette contradiction…
00:25:04 Mais on n'y arrive pas là ?
00:25:05 L'inflation fait toute explosion en vol ?
00:25:07 Oui, on a mis des boucliers contre l'inflation,
00:25:10 mais la grande distribution,
00:25:11 elle a gagné sur le pouvoir d'achat.
00:25:13 D'ailleurs, on ne l'entend pas beaucoup en ce moment.
00:25:15 Non, discrétion, grande discrétion.
00:25:16 Certains patrons extrêmement communiquants
00:25:19 sont plus discrets en ce moment, bizarrement.
00:25:21 Bizarrement.
00:25:22 Allez, petite pause.
00:25:23 Pardon, j'ai interrompu mes invités au milieu d'une phrase.
00:25:26 On va commencer à sortir
00:25:27 des exercices de communication.
00:25:29 On verra, il faut donner sa chance au pari.
00:25:31 C'est ce qu'on appelle un président de carte postale.
00:25:33 Bon, voilà, c'était Lapidère.
00:25:35 Merci M. Moreau d'être venu nous parler de l'agriculture.
00:25:38 Rendez-vous au salon donc samedi.
00:25:39 A quelle heure ça commence ce grand débat ?
00:25:40 Ça commence, je pense, vers 9h, 9h30 à peu près,
00:25:43 4-5h.
00:25:44 On va suivre ça de très… 4-5h ?
00:25:46 Oui.
00:25:47 Ah bon ?
00:25:48 On a dit 2h, mais en général…
00:25:49 Ah non, mais il va battre son record là.
00:25:51 Il va rester 20h.
00:25:53 Ça dépend comment ça se passe,
00:25:54 s'il va déambuler dans le salon.
00:25:55 Vous êtes sûr qu'il va déambuler ou pas ?
00:25:56 Alors non, non, oui, il déambule.
00:25:57 Attendez, attendez.
00:25:58 Écoutez, je voudrais juste la réponse de M. Moreau.
00:26:00 C'est pas sûr, ça va dépendre comment se passe le grand débat.
00:26:03 Il y a un débat prévu avec les interprofessions
00:26:05 et ça va dépendre comment se passe après les contacts.
00:26:08 Si c'est pour, effectivement, que ce soit la foire d'Empoigne
00:26:11 et qu'il y ait des blessés, ça sert pas à grand-chose.
00:26:13 J'ai à dire, le symbole de Turing est violent quand même.
00:26:15 C'est la fin.
00:26:16 On fait une petite pause, on se retrouve dans un instant.
00:26:17 Merci beaucoup, M. Moreau.
00:26:19 A tout de suite.
00:26:20 18h31, on est un petit peu en retard.
00:26:25 On se retrouve dans Pluchline Social News
00:26:27 avec le rappel des titres de l'actualité.
00:26:28 Simon Guilla, Simon.
00:26:29 L'imam tunisien Mahjoub Mahjoubi a été interpellé dans le Gard
00:26:35 en vue de son expulsion.
00:26:37 Il a été placé dans un centre de rétention administrative.
00:26:40 Sans la loi immigration, cela n'aurait pas pu être possible.
00:26:43 La fermeté et la règle, a affirmé le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
00:26:47 Mahjoub Mahjoubi était dans le viseur de la justice
00:26:49 après avoir tenu des propos anti-France.
00:26:52 Deux drones en provenance du Yémen ont été détruits la nuit dernière
00:26:55 par la marine française en mer Rouge.
00:26:57 Mardi déjà, l'état-major des armées avait également annoncé
00:27:00 avoir neutralisé deux engins du même type.
00:27:03 Deux navires militaires français ont été déployés dans la région.
00:27:06 Et puis en Afghanistan, deux hommes condamnés pour meurtre
00:27:09 ont été exécutés en public dans un stade.
00:27:12 Ils ont été abattus de plusieurs tirs dans le dos
00:27:14 par un soldat taliban devant des milliers de personnes
00:27:16 venues assister à ces exécutions.
00:27:18 Les exécutions publiques étaient courantes
00:27:20 sous le premier régime des talibans entre 1996 et 2001.
00:27:24 Les condamnés étaient le plus souvent tués par balles
00:27:27 ou lapidations selon les crimes reprochés.
00:27:30 C'est terrible ce que vous venez de nous dire, Simon Guélin.
00:27:32 Merci beaucoup. Je crois d'ailleurs que l'ONU vient de souligner
00:27:36 les progrès de l'Afghanistan en matière...
00:27:38 Vous vous rappelez ? Vous vous rappelez que vous avez expliqué
00:27:40 que les talibans avaient changé, c'est les talibans inclusifs ?
00:27:43 C'est monstrueux.
00:27:44 Il y avait même, sur je ne sais plus quelle radio,
00:27:46 quelqu'un qui avait pris un air catastrophé pour dire
00:27:48 "le nouveau gouvernement taliban vient de tomber,
00:27:50 la nouvelle composition, il n'y a aucune femme"
00:27:52 parce que celui qui a annoncé ça croyait vraiment
00:27:55 qu'il y allait y avoir des femmes dans un gouvernement taliban.
00:27:57 Non, je crois que... Il y a encore des gens qui n'ont pas compris en fait.
00:27:59 Ou qui ne veulent pas comprendre.
00:28:01 Oui, c'est plutôt ça.
00:28:02 Frédéric Ploquin nous a rejoint. Bonsoir Frédéric.
00:28:04 Journaliste et écrivain, vous venez régulièrement sur nos plateaux,
00:28:07 vous écrivez pour Paris Match, vous avez écrit ce livre aussi passionnant
00:28:10 chez Plon, "15 minutes pour sauver ma vie",
00:28:12 Mostafa Salahan, et vous, c'est l'histoire de ce chauffeur de taxi
00:28:18 dans lequel est monté le terroriste de l'attaque du marché de Noël
00:28:22 de Strasbourg en 2018.
00:28:23 Mais bon, ce n'est pas pour ça que je vous ai fait venir,
00:28:25 on va en parler dans un instant,
00:28:26 parce que tout le monde est passionné par cette histoire déjà.
00:28:28 Mais j'aimerais qu'on parle avec vous de ce que vous connaissez
00:28:30 parfaitement bien, c'est le trafic de stupéfiants
00:28:32 qui grangrennent les quartiers et qui grangrennent une ville
00:28:35 comme Nîmes, où il s'est passé il y a deux jours
00:28:38 une scène terrible, puisqu'un homme de 39 ans a été tué
00:28:40 sous les yeux de son petit garçon de 8 ans dans un échange de tirs,
00:28:44 et tout ça évidemment à proximité d'un point de deal.
00:28:47 On fait le point avec Maréniès Chevalier,
00:28:49 puis je vais vous passer la parole, parce que à Nîmes,
00:28:51 les habitants appellent à l'aide.
00:28:52 Ils disent vraiment "Aidez-nous parce que là on est en train
00:28:54 de mourir à petit feu". Regardez.
00:28:56 À Nîmes, l'insécurité liée au trafic de drogue devient invivable.
00:29:01 Mardi soir, un homme a été tué par balle près d'un point de deal,
00:29:05 sous les yeux de son fils de 8 ans.
00:29:07 Selon le policier Bruno Bartocchetti,
00:29:09 ce sont les trafiquants de Marseille qui étendent leur territoire.
00:29:12 Ce sont la proie de gangs vraisemblablement marseillais
00:29:16 qui veulent s'implanter, comme ils tentent de le faire
00:29:18 dans d'autres villes que Marseille, parce qu'on parle
00:29:20 beaucoup de Marseille. C'est une pieuvre qui veut dépasser Marseille,
00:29:23 qui veut s'installer dans plusieurs zones de la zone sud,
00:29:27 même au-delà d'ailleurs.
00:29:28 Déjà le 21 août dernier, Fayed, un garçon de 10 ans,
00:29:32 avait perdu la vie, victime d'une balle perdue
00:29:34 près d'un point de deal.
00:29:35 Pour endiguer ce phénomène, la mairie demande plus de moyens.
00:29:38 Le maire de Nîmes, comme beaucoup d'élus de la majorité
00:29:41 et d'autres élus de l'opposition, sollicite que l'État,
00:29:46 pour que Nîmes ne soit pas salie de la façon dont elle est salie
00:29:49 avec ces règlements de compte qui sont récurrents et très pénibles.
00:29:55 Ces narcomicides ont déjà fait plus de 14 morts
00:29:58 ces trois dernières années à Nîmes.
00:30:00 Non, non, non, non, non.
00:30:01 Frédéric Blocherne a le sentiment d'une guerre sans fin en réalité
00:30:04 contre les narcotrafiquants.
00:30:05 Effectivement, cette guerre, ça ne s'arrêtera pas
00:30:08 tant qu'il y aura des produits stupéfiants en circulation
00:30:11 et des personnes qui ne sont rien pour les consommer.
00:30:15 Il faut se le dire, il faut se le tenir pour dit.
00:30:19 C'est un peu d'ailleurs comme tous les produits
00:30:22 qui sont volés sur le marché.
00:30:23 On se plaint à juste titre des vols, par exemple,
00:30:25 de vos catalytiques, de paquets de cigarettes dans les tabacs.
00:30:28 Mais nous avons parmi nous des citoyens
00:30:30 qui achètent ces produits, que ce soit des produits stupéfiants
00:30:32 ou des produits volés, et qui donc, il faut qu'ils le sachent
00:30:34 alimentent la délinquance, puisque partout
00:30:39 où la drogue prospère s'installe une forme de chaos.
00:30:42 Là, le chaos, on va dire, dans une ville comme Nîmes,
00:30:45 il est bien, on le découvre aujourd'hui
00:30:47 à cause de ces morts successives.
00:30:48 Mais quand il y a des morts, je dirais, c'est presque trop tard.
00:30:51 C'est que le chaos est bien enquisté.
00:30:53 C'est que le système est bien enquisté.
00:30:55 Effectivement, comme le suggérait le syndicaliste policier,
00:30:57 moi j'ai envie de dire, le modèle économique culturel marseillais,
00:31:02 c'est-à-dire en gros, sur le marché des stupéfiants,
00:31:07 le modèle marseillais, ça signifie, quand on a un concurrent,
00:31:10 on le tue, on ne discute pas, on ne lui fout pas un point dans la figure,
00:31:13 on sort la kalachnikov immédiatement.
00:31:15 Ce modèle qui a été breveté à Marseille depuis 20 ans,
00:31:18 s'est étendu dans toutes les villes voisines.
00:31:20 Ça a commencé notamment, je me souviens très bien, à Toulouse,
00:31:23 où tout d'un coup, et j'ai compris pourquoi d'ailleurs,
00:31:26 je suis allé sur place enquêter, je suis allé voir tout simplement
00:31:29 des gens qui avaient travaillé dans les centres de détention pour mineurs.
00:31:33 Et dans ces centres-là, on avait envoyé pendant des années
00:31:36 des jeunes marseillais pour les éloigner de leurs collègues de Marseille,
00:31:38 pour ne pas tous les mettre ensemble.
00:31:40 Et en fait, me disait ce surveillant, j'ai assisté, j'ai vu de quelle façon
00:31:45 ces jeunes marseillais "engraînaient" les Toulousains,
00:31:48 et comment ils leur disaient, ça a commencé par la coupe de cheveux.
00:31:51 Pour vous dire, ils arrivaient avec une certaine coupe de cheveux,
00:31:54 les jeunes locaux toulousains ont adopté la coupe de cheveux,
00:31:56 puis la tenue vestimentaire, et puis après,
00:31:58 ils m'ont dit "attendez, nous on n'attend pas comme ça, on y va".
00:32:02 Ils ont diffusé cette violence qui à Marseille maintenant,
00:32:06 fait partie totalement du paysage des quartiers nord,
00:32:08 et pas seulement des quartiers nord.
00:32:10 Ils ont diffusé ces méthodes, et on se réveille aujourd'hui
00:32:13 dans un certain nombre de villes, notamment à Marseille.
00:32:16 On est encore plus près que Toulouse sur Nîmes.
00:32:19 En plus, Nîmes a une autre...
00:32:21 - 150 000 habitants, c'est ça.
00:32:23 - Il y a une autre particularité, il y a cette proximité avec Marseille,
00:32:26 et en plus, d'ailleurs, je voudrais quand même dire
00:32:28 que les auteurs présumés de la fusillade et de l'assassinat
00:32:32 en question, la dernière, ont été arrêtés.
00:32:35 Ont été arrêtés à Marseille dans les quartiers nord,
00:32:37 quasiment le lendemain, ce qui signifie que la police
00:32:39 ne reste pas non plus complètement les bras croisés.
00:32:42 Mais ce que je veux dire, c'est que cette ville, il faut aussi le dire,
00:32:44 est sur, en gros, le corridor de remontée des stupéfiants d'Espagne.
00:32:50 L'Espagne, c'est la porte d'entrée en Europe avec Rotterdam
00:32:52 et Anvers de la drogue.
00:32:54 - Donc ils arrivent par bateau.
00:32:55 - En Espagne, par bateau, par avion, par hélicoptère,
00:32:57 par tout ce que vous voulez, par soin.
00:32:59 - Par autres modes.
00:33:00 - En Espagne.
00:33:01 Et ensuite, ça passe en France, essentiellement par la route,
00:33:04 effectivement, et sur le chemin, je ne sais pas si vous regardez
00:33:07 à une carte, ça passe forcément par Nîmes, avant de redescendre
00:33:10 vers Marseille-Nice, ou de monter vers Grenoble, ou de monter vers Lyon.
00:33:14 Nîmes est bien placé.
00:33:16 Et le marché de la drogue, c'est d'abord un marché,
00:33:19 c'est un marché où la logistique, vous me direz,
00:33:22 comme dans tous les commerces, mais la logistique est fondamentale.
00:33:25 Donc c'est un peu un centre aussi de tri, de passage, de stockage.
00:33:29 Donc il y a ça et il y a...
00:33:31 - On parle d'un vrai business, là, Frédéric Ploquin.
00:33:33 Ce qui me frappe, c'est que ce sont des méthodes...
00:33:35 - Là, on parle d'une économie...
00:33:36 - Non, mais une grande entreprise, en réalité.
00:33:37 - D'une économie de souterraine qui s'installe.
00:33:38 Et je suis allé voir à Nîmes, d'ailleurs, ce quartier,
00:33:40 c'est étonnant parce que j'ai rencontré des gens.
00:33:42 C'est un quartier, en gros, le principal quartier à Nîmes
00:33:44 où ça se passe, c'est un quartier qui a été construit
00:33:46 à l'époque des grands ensembles, dans les années 60.
00:33:48 Les gens qui habitaient, qui ont été installés dans ces quartiers,
00:33:52 quand on monte en haut, on voit la mer.
00:33:54 C'est sur les hauteurs de Nîmes, c'était magnifique.
00:33:56 C'était quasiment des quartiers réservés à la bourgeoisie,
00:33:58 au départ, ces ensembles, ces grands ensembles,
00:34:00 avec une vue sur la mer magnifique, etc.
00:34:02 Vingt ans plus tard, ça a commencé à se paupériser.
00:34:05 Les premiers habitants sont partis.
00:34:07 Puis ces habitants qui étaient arrivés sont de nouveau partis.
00:34:09 Aujourd'hui, on se retrouve avec des marchands de sommeil,
00:34:13 un habitat totalement dégradé, 45 à 50 % de taux de chômage,
00:34:19 70 % des habitants du quartier sont sous le seuil de pauvreté.
00:34:23 Je dis que les trafiquants de stupéfiants adorent le chaos économique et social,
00:34:30 parce que c'est là-dessus qu'ils prospèrent.
00:34:32 Ils recrutent des petites mains à gogo dans le quartier.
00:34:35 Et la police, elle essaie de faire son boulot, elle arrête des gens.
00:34:38 Mais dès que vous arrêtez quelqu'un, effectivement,
00:34:40 il y a 3 ou 4 groupes de plus jeunes qui veulent prendre la place,
00:34:44 qui arrivent, qui frappent au portillon et qui prennent la place.
00:34:47 J'aimerais vous faire écouter le témoignage de Sébastien Soulier,
00:34:49 un ancien policier de la BAC Nord,
00:34:51 qui avait fait partie de ceux qui avaient été mis en cause.
00:34:54 Son procès a eu lieu.
00:34:57 On va l'écouter, il était chez Pascal Praud.
00:34:59 Lui, il dit que la police n'y arrivera pas seul,
00:35:01 tant la délinquance s'est rajeunie,
00:35:03 tant les trafiquants aujourd'hui sont extrêmement jeunes.
00:35:06 Il y a toujours quelque chose à faire, je pense qu'il ne faut pas baisser les bras.
00:35:09 Mais c'est vrai que ce qu'on voit maintenant,
00:35:11 c'est ce qu'on voyait quand même il y a 10 ans, quand j'étais à la BAC,
00:35:14 si ce n'est un peu les règlements de comptes,
00:35:16 parce que là, c'est dramatique et on a vu le résultat.
00:35:20 Mais je pense que la police seule, elle n'y arrivera pas,
00:35:22 parce que là, on se retourne souvent vers la police.
00:35:24 Est-ce que vous avez les moyens ? Est-ce que vous pouvez le faire ?
00:35:27 Mais la police, quand elle intervient, c'est déjà trop tard.
00:35:29 Je pense que tout le monde doit se mettre, doit se retrousser les manches.
00:35:32 Je pense qu'il y a l'éducation des parents, beaucoup.
00:35:34 Parce que les jeunes, et on le voit, ça touche beaucoup les mineurs maintenant.
00:35:37 Ils ont besoin d'un cadre familial.
00:35:39 Il faut responsabiliser les parents.
00:35:41 Il faut que l'éducation nationale reprenne aussi.
00:35:43 Il faut que les médiateurs jouent le rôle.
00:35:45 Et je pense que nous sommes plusieurs à devoir travailler ensemble dans ce sens,
00:35:51 parce que sinon on n'y arrivera pas. Seule la police n'y arrivera pas.
00:35:53 Pour ce témoignage qui était chez Pascal Praud,
00:35:55 pendant ce temps, Jean-Baptiste Moreau, qui est ancien député, nous a dit
00:35:58 « Moi, j'ai fait un rapport pour qu'on légalise le cannabis ».
00:36:00 Et là, on a tous ouvert des grandes zones.
00:36:02 Non, une dernière question.
00:36:03 Si, parce que ça revient. Vous pouvez mettre 10 000, 15 000, 20 000 flics de plus.
00:36:09 Ils font super bien leur boulot déjà sur le terrain.
00:36:11 Vous n'enraillerez pas le trafic de cannabis où vous avez un million de Français
00:36:15 qui disent fumer quotidiennement un joint.
00:36:17 Je veux dire, c'est des fariboles.
00:36:20 Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.
00:36:23 La prohibition sur des trafics aussi massifs, ça ne fait que stimuler le trafic.
00:36:27 On a créé un ordre parallèle dans les banlieues,
00:36:29 avec effectivement ces réseaux qui tiennent l'ordre public,
00:36:33 enfin, entre guillemets, dans ces quartiers.
00:36:36 Les guerres de succession, effectivement, les guerres de clans sont liées à ça.
00:36:39 Ça ne va pas tout résoudre, la légalisation du cannabis,
00:36:41 mais c'est le produit d'appel.
00:36:42 On parlait de marketing tout à l'heure.
00:36:43 C'est le produit d'appel des trafics en drogue.
00:36:45 C'est ce qui permet aujourd'hui de faire venir au pied des immeubles
00:36:48 des gens qui autrement n'y mettraient absolument pas les pieds.
00:36:52 Donc, on a auditionné des policiers, y compris des stups de Marseille
00:36:56 qui nous ont dit, effectivement, et partout où ça a légalisé,
00:37:00 pas dépénalisé, légalisé, c'est complètement autre chose,
00:37:02 de façon encadrée avec l'État qui joue un vrai rôle,
00:37:04 ça marche au Canada, ça marche, on a diminué de 40% le trafic.
00:37:08 Alors, ça fait réagir. Allez-y, posez des questions.
00:37:11 Concrètement, peut-être que je n'ai pas compris ce qu'était la légalisation,
00:37:16 mais si la vente et la consommation est autorisée sur le territoire,
00:37:20 à la fin, ça finance quand même le crime international.
00:37:23 Donc, est-ce que ça veut dire qu'on crée des plantations
00:37:26 comme la CÉITA avant, c'est des plantations de tabac ?
00:37:29 On passe des accords avec le Maroc, parce que le Maroc,
00:37:31 la culture du cannabis est aujourd'hui autorisée,
00:37:33 c'est ce qu'il faut savoir quand même, jusqu'à présent c'était interdit,
00:37:35 plein de temps c'était autorisé. C'est légal ?
00:37:37 Dans le RIF, c'est là où est produit le cannabis,
00:37:39 c'est là où vous avez le plus de terroristes,
00:37:41 et la culture du cannabis et la violence terroriste marchent ensemble.
00:37:45 Donc, si vous passez un accord avec les terroristes...
00:37:47 Terminez, M. Boron, puis je passe la parole à mes amis,
00:37:49 parce que là, ça réagit, c'est bizarre.
00:37:51 La vérité, c'est que oui, il y a des magasins officiels
00:37:55 où on vend du cannabis et on coupe justement le fait de se tourner vers d'autres drogues.
00:38:00 Mais par contre, le jour où vous légalisez,
00:38:02 ça va être le gros bordel dans les quartiers,
00:38:04 c'est-à-dire que les réseaux ne vont pas se laisser faire,
00:38:05 vous les privez de 80% de votre budget d'affaires.
00:38:07 Mais oui, donc ils vont trouver d'autres produits.
00:38:08 Non, mais non, mais ça c'est une légende.
00:38:10 Tous les addictologues vous disent qu'il n'y a pas de gradation entre le cannabis...
00:38:13 La tentation, c'est le dealer...
00:38:15 Il n'y a pas un addictologue qui vous dit qu'il n'y a pas de gradation
00:38:17 entre le cannabis et les drogues dures ?
00:38:18 Ah non, ah non, mais quand vous consultez le professeur Loewenstein,
00:38:21 qui est un professeur de l'infrastructure psychologique,
00:38:23 il vous le dira, il n'y a pas de mécanisme psychologique qui vous dit...
00:38:25 Il y a de la gradation par contre.
00:38:26 Parce que le cannabis ne vous amène pas à consommer des drogues.
00:38:29 Non, le dealer par contre, il essaye de vous fourguer autre chose que du cannabis
00:38:32 parce que le cannabis c'est moins addictif.
00:38:34 Mais oui, mais il n'y a pas de mécanisme.
00:38:35 Ce n'est pas parce que vous prenez du cannabis que demain vous allez prendre du crack.
00:38:37 Ça n'a rien à voir.
00:38:38 Non, mais c'est intéressant votre avis,
00:38:39 parce que vous avez bossé dessus et que vous savez de quoi vous parlez.
00:38:43 Kevin et après je vous passe la parole.
00:38:44 Moi je trouve ça très grave.
00:38:46 C'est-à-dire que puisque l'État n'est pas capable de lutter contre la consommation du cannabis,
00:38:51 on se dit on va légaliser.
00:38:53 Je trouve que c'est acter cette impuissance qui est effrayante.
00:38:59 Ensuite, moi, je suis prof, j'ai vu l'effet du cannabis sur des gamins.
00:39:04 C'est le début de la spirale scolaire.
00:39:06 Ça pose parfois aussi des problèmes de santé publique importants.
00:39:11 Il y a aussi des accidents de la route provoqués par le cannabis.
00:39:14 Et vous nous dites qu'il faut dire à ces jeunes-là, allez-y, droguez-vous, tout va bien.
00:39:20 Oui, mais dans une société structurée, il faut mettre en avant des valeurs.
00:39:26 Et la drogue, c'est quelque chose de mal.
00:39:28 Il ne faut pas tenir à notre discours.
00:39:30 Ensuite, je vois des élèves, des adolescents tous les jours.
00:39:32 Je sais qu'il y a cette tentation de l'interdit.
00:39:34 Si vous légalisez le cannabis, ils vont se tourner vers des drogues beaucoup plus dures.
00:39:39 Et on va entrer dans une autre spirale.
00:39:41 Ça peut être une bonne solution, mais moi, je trouve ça très grave.
00:39:44 Frédéric Ploquin, solution, légalisation ?
00:39:46 Les seuls grands voyous qui défendent cette légalisation sont des voyous qui partent à la retraite.
00:39:55 Ils lâchent le commerce et disent "dépanalisez, vous rembourserez, vous boucherez le trou de la sécurité sociale".
00:40:02 Évidemment, c'est qu'ils ont lâché le morceau, mais les petits jeunes ne seront pas sur cette ligne.
00:40:09 C'est vrai que ce débat est compliqué parce qu'il n'est pas serein.
00:40:12 Il n'est jamais serein. En France, on s'énerve toujours.
00:40:14 On a des postures idéologiques, etc.
00:40:16 Moi, j'essaie de revenir au terrain.
00:40:18 Ce qui m'intéresse, c'est qu'on regarde ce qui se passe sur les cigarettes.
00:40:21 Les cigarettes, aujourd'hui, c'est un produit autorisé.
00:40:23 Pour le rendre prohibitif, on monte le prix.
00:40:27 Donc, le prix du paquet de cigarettes, aujourd'hui, a été multiplié.
00:40:30 Je ne fume pas dans le jeu de tabac.
00:40:32 Il est très cher.
00:40:34 Résultat, qu'est-ce qui se passe ?
00:40:36 Se crée une véritable économie souterraine de cigarettes, aujourd'hui.
00:40:41 Parce qu'en gros, vous avez des bandes de trafiquants qui attaquent les bureaux de tabac.
00:40:45 D'ailleurs, ils le feront quand il y aura un dans les bureaux de tabac.
00:40:47 Si un jour, il y en a un.
00:40:48 Si l'État vend du shit dans les bureaux de tabac, je vous assure qu'ils seront attaqués encore plus qu'ils le sont aujourd'hui.
00:40:52 Donc, il y a des radias sur tous les bureaux de tabac de la province, des campagnes.
00:40:56 Parce que les gendarmes sont loin.
00:40:57 La patrouille de gendarmes n'est pas là.
00:40:59 Il y a des radias partout en France sur ces bureaux de tabac.
00:41:01 Et donc, les cigarettes sont vendues à un prix moins cher sur un marché non taxé, par définition.
00:41:09 C'est un peu ce qui se passerait.
00:41:11 De toute façon, je suis certain que dès lors qu'on légaliserait, on dit, vous dites, à juste titre,
00:41:17 ce sera interdit aux mineurs, mais les mineurs fument.
00:41:20 Donc, comment ils vont faire ?
00:41:21 Ils vont trouver des petits dealers qui vont dire, nous, on n'est pas des marchands.
00:41:24 Nous, on ne va pas vous demander votre carte d'identité.
00:41:26 Attendez, je déconne.
00:41:29 On ne va pas vous demander votre carte d'identité pour vous vendre une barrette de shit ou quelques grammes d'herbe.
00:41:36 On vous le vend en plus peut-être un peu moins cher que l'État.
00:41:39 Et en plus, troisièmement, il y a un autre truc qui est extrêmement intéressant.
00:41:43 Si on se place dans la position de l'État dealer, c'est l'État qui dealerait,
00:41:46 c'est que les trafiquants, ils ne sont pas idiots.
00:41:48 Vous l'avez remarqué, ils sont assez intelligents.
00:41:50 Qu'est-ce qu'ils vont faire ?
00:41:51 Ils vont casser le prix, ils vont mettre plus bas que l'État.
00:41:52 Et ils vont vendre un produit avec un taux de THC un petit peu plus élevé que l'État et moins cher.
00:41:58 C'est comme si vous avez un garagiste officiel qui vous vend une voiture moyenne, moyenne gamme à 10 000 euros.
00:42:04 Puis en dessous, il y en a un qui n'est pas officiel, qui ne paye pas de taxes, qui va vous vendre une voiture supérieure, de meilleure qualité, à un prix moins.
00:42:11 Qu'est-ce que vous allez faire, vous, en tant que consommateur ?
00:42:13 Vous allez acheter la voiture moins chère, sans payer les taxes, etc.
00:42:17 Et puis, voilà, vous allez consommer.
00:42:19 Donc, voilà, ça, c'est...
00:42:21 Je dis juste ça.
00:42:23 Enfin, dernière chose, je voudrais parler aussi de la pression immense qu'il y a sur la production de cocaïne aujourd'hui dans le monde.
00:42:30 Le fait que les pays producteurs n'arrêtent pas d'augmenter la masse et que de toute façon, ces petits trafiquants qui ont 15, 16 ans aujourd'hui à Nîmes,
00:42:38 je veux dire, ils sauteront d'un produit à l'autre, je veux dire, sans aucune difficulté,
00:42:42 comme vous sautez d'un taxi au métro, exactement de la même manière, ça ira aussi vite.
00:42:46 Ils passeront à la cour.
00:42:47 Ils vont se recycler là-dedans.
00:42:49 La cocaïne arrive massivement, elle est moins chère, elle baisse de prix, elle baissera encore de prix.
00:42:52 Et déjà, le nombre de consommateurs de cocaïne a augmenté de manière considérable ces 10, 15 dernières années.
00:42:59 Alors là, on va se retrouver...
00:43:00 Ça va devenir un produit banal.
00:43:02 Vous alimentez ce que je dis.
00:43:03 C'est-à-dire que tout ce que vous décrivez, c'est la situation actuelle avec le cannabis interdit.
00:43:06 Or, les jeunes, ils sont exposés, effectivement, à tous les produits merdiques possibles et imaginables, avec des taux de THC qui sont en train d'exploser.
00:43:11 Et c'est justement là où l'État aurait ce rôle de régulateur.
00:43:14 Alors, je suis d'accord que ça n'élimine pas tout.
00:43:16 Bien sûr que ce n'est pas magique.
00:43:18 Sauf que vous pouvez mettre 10, 15 000, vous ne résoudrez rien.
00:43:21 Absolument rien.
00:43:23 Vous allez choper les petites mains qui sont en bas des quartiers.
00:43:26 Ceux qui sont dans les beaux quartiers et qui le commandent sur Uber, les gens, vous ne les choperez pas, ceux-là.
00:43:31 Donc, c'est totalement illusoire de penser lutter.
00:43:34 Et oui, il faut l'interdire aux jeunes.
00:43:35 Et moi, je ne fais pas de la théorie.
00:43:37 Au Canada, ils ont légalisé.
00:43:38 Ils ont diminué de 40 % le trafic.
00:43:39 Il reste 60 %.
00:43:40 Mais avec les mêmes moyens policiers, vous êtes beaucoup plus efficaces quand vous avez diminué de 40 %.
00:43:44 Et la consommation des mineurs a diminué au Canada parce qu'il y a une vraie politique de prévention qui a été mise en place.
00:43:49 Une interdiction aux mineurs.
00:43:50 Et la consommation des mineurs de cannabis a diminué au Canada depuis 8 ans.
00:43:54 Nolo qui veut parler.
00:43:55 Philippe Guibert.
00:43:56 Moi, je vous propose de redescendre du ciel des idées pour faire un tour dans mon quartier,
00:43:59 métro Couronne, métro Belleville, pour voir comment ça se passe avec les cigarettes.
00:44:02 Oui, c'est aujourd'hui.
00:44:04 Là, c'est devenu une activité en plein jour.
00:44:06 J'ai discuté avec des gens des douanes qui m'ont dit qu'on ne peut rien faire.
00:44:08 De toute façon, ça se passe beaucoup plus haut.
00:44:10 Les gens vont, au lieu d'aller chez le marchand de tabac, ils passent au métro Belleville, au métro Couronne,
00:44:15 ils prennent un paquet de clopes et ils prennent leur métro.
00:44:17 C'est devenu une activité parallèle, tout à fait anodine.
00:44:19 Les flics arrivent, donc ils disparaissent pendant deux heures et ensuite ils reviennent.
00:44:23 Ensuite, effectivement, ils vont vendre des produits autrement dosés.
00:44:26 Évidemment, ils vont s'adapter à la nouvelle donne.
00:44:30 Non, mais écoutez, moi, je ne comprends pas qu'on ne peut pas quand même dans tous les domaines adopter un programme de démission.
00:44:36 C'est-à-dire qu'on n'y peut rien.
00:44:38 Absolument, il faut démissionner devant la prostitution, il faut démissionner devant le terrorisme,
00:44:42 parce qu'en effet, c'est des réseaux énormes.
00:44:44 Ecoutez, ça ne peut pas être un discours qui est tenu dans un pays comme la France.
00:44:48 Un tout petit mot, Philippe.
00:44:50 Je voudrais que Frédéric Ploquin termine. Allez-y, Philippe.
00:44:53 Toutes les expériences ne sont pas positives.
00:44:56 Vous citez le Canada, mais les États américains, notamment le Colorado,
00:44:59 ont constaté une augmentation de la consommation de cannabis.
00:45:03 Et d'autre part, je voudrais ajouter ce qui n'a jamais été fait en France.
00:45:07 C'est une prise de conscience sur les effets des drogues, y compris du cannabis,
00:45:11 des effets catastrophiques, sanitaires, psychosociaux,
00:45:14 comme on l'a fait pour l'alcool et le tabac.
00:45:16 Et j'aimerais bien que l'État commence par ça, parce que la prise de conscience n'est pas suffisante.
00:45:21 Dans notre pays, l'État se cache derrière le fait que c'est un produit illicite.
00:45:25 Enfin, c'est un produit illicite, comme on le voit, qui est très largement répandu.
00:45:30 Donc il y a nécessité que l'État mène une lutte contre les drogues,
00:45:34 comme il l'a menée contre l'alcool et contre le tabac depuis 20 ans.
00:45:38 Frédéric Ploquin, dans ce livre "15 minutes pour sauver ma vie",
00:45:41 vous racontez l'histoire de ce chauffeur de taxi qui prend dans son taxi,
00:45:44 à Strasbourg en 2018, le terroriste. C'est ça ?
00:45:47 Ça lui tombe dessus, les chauffeurs de taxi.
00:45:49 Le terroriste vient de tuer je ne sais combien de personnes sur le marché de Noël.
00:45:52 Il pense que ça va mal se finir et qu'il va se faire tuer,
00:45:54 comme la plupart de ces terroristes qui vont au suicide by cop,
00:45:57 comme on dit, ils se font tuer par la police.
00:45:59 Il ne peut pas tuer. Il y a une porte de taxi qui est ouverte.
00:46:01 Il rentre à l'intérieur. Il met l'arme dans le dos du chauffeur.
00:46:05 Il s'assoit derrière lui. Il dit "amène-moi à tel endroit".
00:46:08 L'autre, comme il est un peu, au départ, c'est un champion de karaté,
00:46:11 il se dit "je vais le gérer". Les racailles, comme il dit,
00:46:13 il connaît parce qu'il a été vigile dans des boîtes de nuit, des choses comme ça.
00:46:17 Il les connaît. Il se dit "je vais l'amener un peu plus loin, je vais le gérer".
00:46:20 Mais en fait, de le gérer, ça va durer 15 minutes, ça va être l'horreur absolue.
00:46:24 Heureusement pour lui, il ne va pas mourir.
00:46:26 Il va relativement bien se terminer. Il va réussir à planter,
00:46:29 à un moment donné, au bout de 15 minutes, le terroriste qui voulait être conduit
00:46:34 au commissariat de police pour aller tuer des policiers.
00:46:36 C'était son objectif.
00:46:37 Et Moustapha Salam ne voulait pas se retrouver dans la position
00:46:40 de celui qui amène au commissariat. D'ailleurs, il serait mort lui aussi.
00:46:43 Et pendant 15 minutes, il voit sa vie défiler.
00:46:45 Il pense qu'il va mourir. L'autre lui dit de faire sa prière,
00:46:47 qu'il va mourir, etc.
00:46:48 Donc, d'une certaine manière, pour moi, c'est une sorte de héros,
00:46:50 puisque c'est même grâce à lui que le terroriste va être identifié.
00:46:53 - Bon, écoutez, en tout cas, livre passionnant. 15 minutes.
00:46:56 - Le procès de la tante Astraz.
00:46:58 Bon, on démarre le 28 février à Paris, au Palais de Justice.
00:47:01 - On recevra Moustapha Salam s'il est d'accord.
00:47:03 Merci beaucoup Frédéric Pauquin d'être venu ce soir dans Punchline sur CNews.
00:47:06 Dans un instant, une petite pause. On se retrouve sur Europe 1.
00:47:09 On reviendra sur les agriculteurs avec ce grand débat qui va donc être organisé
00:47:13 par Emmanuel Macron, samedi matin, carrément dans le cœur du salon d'agriculture,
00:47:17 sur un ring. Ce sera le nouveau grand débat dédié à l'agriculture.
00:47:21 A tout de suite.
00:47:22 (Générique)
00:47:27 - Bonsoir à tous et bonsoir à toutes. Bienvenue dans Punchline, ce soir, sur CNews et sur Europe 1.
00:47:31 C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes.
00:47:33 L'Elysée a donc décidé de ressortir la formule du grand débat pour tenter de calmer la colère des agriculteurs.
00:47:38 Un grand débat, comme après les Gilets jaunes, qui va se tenir ce samedi,
00:47:42 au cœur du salon d'agriculture, sur le ring.
00:47:45 Il faudrait être très précis, le ring où sont d'habitude présentés les bovins.
00:47:49 Autour du président, il y aura 200 personnes, des agriculteurs bien sûr,
00:47:53 mais aussi des associations, comme les soulèvements de la terre,
00:47:56 bien connus pour ses actions comme à Sainte-Soline.
00:47:58 Un débat, un échange sans doute musclé, avant que le président, peut-être,
00:48:02 n'aille déambuler dans les allées du salon, sur l'air de l'amour et dans le prêt.
00:48:06 Ce que cherche Emmanuel Macron, car c'est son idée, c'est un effet cathartique
00:48:10 qui consiste à purger la colère en organisant un spectacle, une réunion,
00:48:13 afin de faire baisser la tension.
00:48:15 Son problème, s'il se sent obligé d'organiser ce grand débat,
00:48:18 c'est que les annonces faites par le Premier ministre Gabriel Attal
00:48:21 n'ont pas été convaincantes.
00:48:23 Les agriculteurs ne voient rien à l'horizon,
00:48:25 ni sur le plan des prix de leur production,
00:48:27 ni sur l'allègement de la paperasse administrative.
00:48:30 Ils ont sous-estimé notre ras-le-bol, disent les plus remontés d'entre eux,
00:48:34 un ras-le-bol partagé par certains Français.
00:48:36 Gardons à l'effet cathartique, on sait comment ça commence,
00:48:39 on sait rarement comment ça se termine.
00:48:41 En Vendée Barres, ce soir dans...
00:48:43 ...
00:48:54 Il est 18h sur CNews et sur Europe.
00:48:56 D'abord le rappel des titres de l'actualité.
00:48:58 La dépression, Louis balaye la France dans les Deux-Sèvres.
00:49:01 Un automobiliste est mort noyé, sa voiture a été emportée par une rivière.
00:49:06 27 départements sont toujours en vigilance orange
00:49:08 pour vents violents ou pluies, inondations.
00:49:10 La SNCF a été contrainte de suspendre la circulation de certains trains,
00:49:14 principalement des TER, dans les Hauts-de-France.
00:49:17 L'imam tunisien Madjoubou Madjoubi a été interpellé dans le Gard,
00:49:20 en vue de son expulsion, il a été placé dans un centre de rétention administrative.
00:49:25 Sans la loi immigration, ce leurraï n'aurait pas été possible.
00:49:29 La fermeté est la règle, a affirmé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
00:49:33 Monsieur Madjoubi était dans le viseur de la justice
00:49:35 après avoir tenu des propos anti-drapeau français.
00:49:39 Israël a lancé dans la nuit de nouvelles frappes aériennes sur Rafa,
00:49:42 la ville la plus au sud de l'enclave palestinienne,
00:49:44 où l'armée prépare une offensive terrestre.
00:49:46 Dans le même temps, des pourparlers sont en cours au Caire
00:49:49 pour tenter d'instaurer une trêve dans la bande de Gaza.
00:49:52 Et puis, 139e jour de détention pour les otages détenus dans la bande de Gaza
00:49:56 par l'organisation terroriste du Hamas.
00:49:59 Trois de ces otages sont français.
00:50:01 Ils se nomment Ofer, Orion et Oad.
00:50:03 Nous pensons à ces otages ce soir, à leur famille.
00:50:05 Et nous demandons, aujourd'hui, comme tous les autres jours,
00:50:07 leur libération immédiate et sans condition.
00:50:09 Il est 18h01, nous sommes en plateau avec Eric Nelot, qui est journaliste.
00:50:14 Bonsoir mon cher Eric. Kevin Bossuet, qui est professeur d'histoire.
00:50:17 Monsieur le professeur, bonsoir.
00:50:18 Florian Tardif, du service politique de CNews. Bonsoir.
00:50:20 Nous sommes avec un ancien député, Jean-Baptiste Moreau. Bonsoir.
00:50:23 Vous êtes aussi éleveur dans la Creuse.
00:50:25 On va parler de ce qui va se passer, ce grand débat qui se profile pour samedi.
00:50:29 Céline Pina, politologue, journaliste à Causer. Bonsoir.
00:50:31 Et Philippe Guibert, notre ami Philippe Guibert,
00:50:34 écrivain d'un très bon livre qui est en train d'être sorti aujourd'hui.
00:50:37 "Gulliver enchaîné, le déclin du chef politique en France", en édition du Cerf.
00:50:40 Merci.
00:50:41 On va parler des agriculteurs tout de suite, si vous le voulez.
00:50:43 Parce qu'on a appris cette nouvelle formule du grand débat
00:50:47 qui avait réussi à Emmanuel Macron pour sortir de la crise des gilets jaunes.
00:50:50 Ça va se tenir samedi matin sur le Ring.
00:50:53 Alors, je ne mens pas, Florian Tardif, c'est bien un Ring où sont présentés les bovins.
00:50:57 Oui, j'ai même sorti des images qu'on pourra peut-être commenter également
00:51:02 pour nos auditeurs de ce Ring qui est présent dans le hall 1 du Salon de l'agriculture,
00:51:08 qui est le plus grand hall porte de Versailles qu'on peut retrouver à la droite
00:51:12 quand on arrive au fond à droite et qui sert en général de présentation
00:51:16 pour les bovins ou différentes espèces.
00:51:18 Puisque c'est sur ce Ring qu'ont lieu les concours et les spectateurs peuvent admirer ces concours.
00:51:24 C'est belle bête. On va revenir dans un instant sur l'organisation de ce grand débat,
00:51:27 mais j'aimerais qu'on écoute les agriculteurs, notamment dans le Loise.
00:51:29 Ils sont assez remontés. Ils sont prêts à rencontrer Emmanuel Macron. Écoutez-les.
00:51:34 Déjà, je lui donne un conseil, c'est de venir avec des boules de pièces,
00:51:37 parce qu'on va se faire entendre. Ça, c'est clair.
00:51:40 Il va passer un sale quart d'heure parce qu'on veut lui montrer qu'on n'est vraiment pas content
00:51:46 et qu'on veut lui faire montrer notre mécontentement
00:51:50 et qu'il prenne le dossier agricole comme un dossier prioritaire.
00:51:55 Et s'il annonce qu'il va caresser les culs des animaux, c'est le cul des agriculteurs qu'il va voir.
00:52:02 Voilà pour cet agriculteur de Loise.
00:52:04 Bon, ça laisse présager des moments assez intéressants.
00:52:08 Amélie Robillard est avec nous, vice-présidente de la coordination orale. Bonsoir à vous.
00:52:11 Vous êtes sur la même ligne que l'agriculteur qu'on vient d'entendre
00:52:13 ou vous voulez un débat républicain puisqu'il sera organisé comme cela ?
00:52:17 Alors, un débat, nous on a du mal à comprendre pourquoi un énième débat, en fait.
00:52:22 On lui a donné toutes les pistes pour sortir de cette crise.
00:52:25 Donc, on a un petit peu de mal à savoir en fait ce que va faire Emmanuel Macron.
00:52:30 Pourquoi il ne répond pas à nos revendications principales ?
00:52:35 Et, tout est clair, il va dans un exercice de style qu'il maîtrise parfaitement, c'est-à-dire le débat.
00:52:42 Il va endormir un petit peu plus les agriculteurs, mais nous on ne lui demande pas un débat,
00:52:46 on lui demande de réagir à nos revendications et de régler cette crise une bonne fois pour toutes.
00:52:52 Madame Robillard, il y aura aussi, je lisais, des associations écologistes,
00:52:56 comme les Soulèvements de la Terre. Les agriculteurs seront avec eux pour interroger le président.
00:53:00 Qu'est-ce que ça vous inspire ?
00:53:02 C'est une très bonne chose. D'abord, c'est important qu'on débatte aussi bien les agriculteurs que les écologistes
00:53:08 parce qu'il faut arrêter d'opposer l'agriculture et l'écologie.
00:53:13 Nous sommes les premiers écologistes sur le terrain, on est les garants de la santé des Français
00:53:18 et on est les garants aussi de la bonne santé de notre planète, on va dire.
00:53:22 Donc, c'est une très bonne chose que tout le monde se mette autour de la table pour débattre,
00:53:26 mais d'un autre côté, ça a été fait il y a déjà un moment et nous on attend des réponses concrètes.
00:53:31 On n'attend pas un énième débat et une énième loi, on veut des réponses concrètes.
00:53:35 Jean-Baptiste Moreau est avec nous, elle vient dans la Creuse.
00:53:38 C'est bon, c'est ce que vient de dire Mme Robière, on a fait le débat, ils ont eu ce débat, ils ont parlé au président.
00:53:44 Il y en a eu quelques-unes, il en faut certainement d'autres, beaucoup plus structurelles,
00:53:48 mais après on ne peut pas dire qu'on veut une réponse mais en même temps on ne veut pas de loi.
00:53:51 Il y a un moment, il faut savoir ce qu'on veut.
00:53:53 J'ai entendu les revendications des coordinations orales, c'est l'année blanche.
00:53:56 Moi j'en ai connu au moins trois années blanches déjà, 2015, 2012, je ne sais plus.
00:54:00 Ça ne résout rien du tout, c'est juste du décalage.
00:54:02 Ça donne un peu d'air quand même.
00:54:03 L'année blanche sur les emprunts, ça n'a jamais rien résolu.
00:54:07 Moi j'ai été éleveur et en 2015 on a eu une année blanche.
00:54:10 Je n'ai pas vu que la trésorerie avait, par miracle, s'était considérablement améliorée.
00:54:15 Donc à mon avis ce n'est pas ça la solution.
00:54:17 Il faut des annonces concrètes, ce n'est pas que faire du blabla et que débattre.
00:54:21 Moi honnêtement, les associations écolo autour de la...
00:54:24 Je crains franchement, vu le niveau d'énervement d'un certain nombre d'agriculteurs,
00:54:28 franchement inviter les sous-vêtements de la terre, je ne suis pas sûr que c'était la meilleure idée du siècle.
00:54:31 Honnêtement, j'ai peur que ça dérive assez vite parce que
00:54:36 entre inviter une organisation comme Greenpeace, avec qui on peut avoir un discours,
00:54:40 et les sous-vêtements de la terre, ce n'est pas la même chose.
00:54:42 Ils sont beaucoup plus radicaux, on se rappelle des images de Sainte-Celine, des gendarmes attaqués.
00:54:46 J'espère que ça va bien se passer parce que le gouvernement a cherché à dissoudre.
00:54:49 Moi ce qui est intéressant c'est d'échanger avec lui quand même et qu'il annonce des choses concrètes.
00:54:55 J'entends M. Morobé. Alors Mme Robière, elle n'est pas d'accord avec vous. Allez-y, expliquez-vous Mme Robière.
00:54:59 Oui, alors moi je ne suis pas du tout d'accord avec l'histoire de l'année blanche.
00:55:02 En 2015, nous n'avions pas les charges qui ont explosé, qui ont été multipliées par 4 voire par 5.
00:55:07 Là, nous demandons une année blanche pour avoir un petit peu d'air, pour pouvoir payer nos factures.
00:55:11 Alors bien sûr, c'est une mesure à court terme, mais nous avons principalement deux revendications.
00:55:16 Cette mesure à court terme, qui nous permettrait d'avoir un peu d'air et de pouvoir s'organiser un petit peu mieux dans les mois qui suivent,
00:55:21 mais également une mesure à long terme qui est tournée vers l'Europe.
00:55:27 On sait que nous avons un président de la République qui est pro-européen.
00:55:32 Nous demandons un minimum de protection de notre agriculture française,
00:55:35 parce que vous imaginez bien que nous, tout ce qu'on demande, c'est des prix rémunérateurs.
00:55:39 On n'est pas là pour demander des aides, on n'en a pas marre de demander des primes, de demander l'aumône.
00:55:44 On veut vivre de notre métier. Donc pour avoir des prix rémunérateurs,
00:55:47 il y a une seule chose à faire, c'est de protéger l'agriculteur français,
00:55:52 en pouvant nous donner un moyen de pression sur notre marché.
00:55:57 C'est-à-dire que tant que vous aurez des importations de l'autre bout de la planète
00:56:01 qui pourront être meilleur marché que ce que nous nous proposons en France, ça ne fonctionnera pas.
00:56:06 Tout ce qu'on veut, c'est pouvoir proposer aux consommateurs un produit de qualité qu'on fait depuis un moment,
00:56:11 mais ne pas avoir des importations néfastes sur notre terrain.
00:56:15 Et ça, ça passe par une protection au niveau de l'Europe,
00:56:18 mais une protection aussi de ne pas faire rentrer l'Ukraine en Europe.
00:56:21 Donc ce n'est pas le discours qu'on avait entendu de M. Macron.
00:56:25 Amélie Robillard, vice-présidente de la Coordination rurale.
00:56:27 Allez, donnez-vous M. Moreau.
00:56:28 Oui, mais ce qu'elle dit, c'est la protection, effectivement.
00:56:31 Et moi, je ne peux que souscrire, puisque j'ai fait écrire et j'ai écrit l'article 44 de la loi Egalim
00:56:35 qui interdit à la vente tout produit qui ne correspond pas au minimum des normes européennes.
00:56:39 Le problème, c'est que c'est inscrit dans la loi, mais que ce n'est pas appliqué.
00:56:41 Le souci, c'est qu'il faut mettre des moyens, il faut avoir une vraie répression des fraudes européennes
00:56:46 qui aillent contrôler, mais qui ne contrôlent pas juste au port de Rotterdam ou au port du Havre,
00:56:50 qui aillent contrôler dans les pays d'origine, qui aillent contrôler au Brésil,
00:56:53 les méthodes de production qui sont utilisées, qui contredisent nos méthodes de production à nous.
00:56:57 C'est ça qu'il faut aujourd'hui mettre en place.
00:57:00 Il n'y a pas de baguette magique, mais il y a des solutions.
00:57:04 Maintenant, il faut la volonté politique de les amener au bout.
00:57:07 Et ça fait quand même un petit moment que le président Macron est au pouvoir.
00:57:09 On est d'accord, vous avez eu l'occasion de dire tout ça à M. le député.
00:57:12 L'article 44, il est voté depuis 2018.
00:57:14 D'accord. Alors Éric Nelot, second débat.
00:57:17 Retour du grand débit, il y a fort à parier que la montagne va encore accoucher,
00:57:23 non pas d'un bœuf, seulement de l'agriculture, mais d'une souris.
00:57:26 Il y a chez le président de la République quand même une confiance déraisonnable
00:57:30 dans la communication et dans le pouvoir du verbe.
00:57:32 Ça ne peut pas tout résoudre. Parce que les agriculteurs n'arrêtent pas d'appuyer sur le point qui fait mal.
00:57:37 Il faut prendre des mesures radicales qui vont à l'encontre de la mondialisation.
00:57:42 Et quand vous expliquez, vous n'êtes pas le premier d'ailleurs,
00:57:44 que les lois existent mais qu'en fait elles ne sont pas appliquées,
00:57:47 ça rend tout le monde dingue, vous comprenez.
00:57:49 Parce qu'on se dit, mais alors à quoi ça sert ?
00:57:51 Il faut que les députés arrêtent de légiférer et qu'ils vérifient l'application des lois sur le terrain.
00:57:54 Là la phrase que vous prononcez, pour moi c'est sidérant.
00:57:57 Parce que ça va passer par de nouvelles lois, on se dit, mais si ces nouvelles lois sont à leur tour non appliquées,
00:58:02 qu'est-ce qui va se passer ? Il y a quelque chose qui ne va pas.
00:58:05 Il faut que les députés légifèrent beaucoup moins, qu'ils soient moins à Paris,
00:58:07 qu'ils soient plus sur le terrain, vérifier l'application des lois.
00:58:09 Moi j'ai été député pendant 5 ans et on ne peut pas aller à Paris du lundi au jeudi
00:58:12 à faire des lois à la chaîne les unes derrière les autres
00:58:15 et en même temps vérifier sur le terrain qu'elles sont appliquées.
00:58:17 Et c'est ce qui manque.
00:58:19 L'engagement du président de la République c'était lutter contre l'État profond,
00:58:21 essayer de faire en sorte que quand on décide d'y aller en haut, ça se rassure pas.
00:58:23 Mais il ne l'a pas fait.
00:58:25 Mais ça a été raté.
00:58:27 C'est indéniable. Alors Céline Pizan rapidement et Kevin.
00:58:29 Quel était le discours libéral ?
00:58:31 C'était de dire que l'État ne doit pas être producteur, l'État ne doit pas être agent,
00:58:35 l'État doit être un garant.
00:58:37 Sauf que pour être garant, il faut pouvoir contrôler.
00:58:40 Et pour pouvoir contrôler, c'est pas les députés.
00:58:43 Les députés peuvent peut-être faire remonter un certain nombre d'infos à Paris.
00:58:46 Mais il faut que vous ayez les organismes de contrôle.
00:58:49 Et il faut que ces organismes de contrôle aient suffisamment de monde pour agir.
00:58:52 Aujourd'hui, l'inspection du travail ça fait rigoler tout le monde,
00:58:55 mais le contrôle de la sécurité sociale il est quasiment absent.
00:58:58 Tous les organismes de contrôle sont sous-dimensionnés, souvent ridicules.
00:59:03 Leurs objectifs ne sont pas clairs.
00:59:05 Quant à leurs moyens face à des industriels ou à des gens importants, ils sont ridicules.
00:59:09 Comment l'État peut être garant s'il n'offre aucun contrôle ?
00:59:12 Kevin Bossuet.
00:59:14 On a affaire à un président de carte postale et un président schizophrène de carte postale.
00:59:18 Ça fait beaucoup Kevin, pour le président de la République.
00:59:21 Il est toujours dans la surcommunication.
00:59:24 Il pense qu'il va résoudre tous ses problèmes en communiquant, en organisant des grenelles,
00:59:29 en organisant des débats qui ne déboucheront sur rien.
00:59:32 Ensuite, un président schizophrène, parce qu'il dit le contraire à Paris
00:59:36 par rapport à ce que font ses propres députés européens à Bruxelles.
00:59:40 Et ça, ce n'est pas possible.
00:59:41 La vérité, c'est que les agriculteurs ont l'impression d'être baladés.
00:59:44 Il y a deux échéances.
00:59:45 Il y a le salon de l'agriculture et ensuite il y a les élections européennes.
00:59:48 Ils se disent qu'il faut passer ces deux étapes-là et il n'y aura plus rien.
00:59:51 Et ce qui est remis en cause, c'est les trois piliers du macronisme.
00:59:54 C'est le libre-échange, c'est l'écologie politique et c'est l'européisme.
00:59:58 Et Emmanuel Macron ne remettra jamais en cause cela.
01:00:01 C'est pour ça qu'il préfère le verbe plutôt que l'action, parce qu'il est impuissant.
01:00:05 Il ne veut pas tourner le dos à sa petite idéologie.
01:00:08 Alors, du libre.
01:00:10 Il y a deux rapports de force à avoir pour Emmanuel Macron,
01:00:13 pour que ça soit autre chose que de la communication.
01:00:15 C'est un avec Bercy par rapport à la grande distribution,
01:00:18 parce que c'est très bien que Bercy défend la grande distribution.
01:00:21 Et puis deux, c'est au niveau européen où l'Allemagne a des intérêts complètement opposés
01:00:26 aux nôtres en matière de libre-échange.
01:00:28 Et ça, c'est deux bras de fer à avoir.
01:00:30 Peut-être que le premier avec Bercy est un peu plus facile que celui avec l'Europe et avec l'Allemagne.
01:00:35 Pas sûr.
01:00:37 Pas sûr, tu as raison.
01:00:38 Mais à un moment donné, il ne tournera pas autour du pot. C'est de ça dont on parle.
01:00:42 Madame Robière, vous êtes encore avec nous.
01:00:44 Vous, si la coordination rurale est invitée, vous irez sur ce ring pour de hâte avec le président ?
01:00:48 On est déjà invité au petit déjeuner avec le président de la République.
01:00:53 J'en ferai sûrement partie.
01:00:54 Donc, ça sera l'occasion d'échanger à nouveau.
01:00:57 Mais moi, je vous avoue que je ne suis pas du tout optimiste.
01:01:02 J'ai du mal en fait à comprendre la politique actuelle.
01:01:05 C'est-à-dire qu'on n'a pas le même discours de M. Attal et de M. Macron.
01:01:09 On a du mal à avoir une vision à long terme de la politique agricole que veut le gouvernement,
01:01:14 que ce soit au niveau français et au niveau européen.
01:01:17 Donc, c'est vrai qu'on n'a pas de discours clair en fait.
01:01:21 Et on n'a pas de cap.
01:01:22 Et c'est ce qui manque énormément à la profession actuellement.
01:01:26 Et c'est terrible ce que vous dites. C'est un constat terrible.
01:01:28 C'est ce que je disais au début.
01:01:29 Ce qui est attendu surtout du président, c'est qu'il donne effectivement un cap,
01:01:32 à savoir, est-ce qu'on veut une agriculture productive qui produit l'alimentation pour nos concitoyens
01:01:36 ou est-ce qu'on veut juste des jardiniers d'espace vert qui entretiennent les paysages ?
01:01:40 Moi, ma réponse, c'est la première. C'est clair.
01:01:42 Après, les agriculteurs, je pense, attendent justement.
01:01:45 Et de ça découlera les stratégies.
01:01:47 Mais ça fait cinq fois qu'ils font des annonces.
01:01:49 Cinq fois. C'est la cinquième reprise.
01:01:51 Combien de temps ?
01:01:53 La symbolique du ring, c'est quand même l'homme contre le reste du monde.
01:01:56 Or, ça veut dire aussi que je ne bougerai pas de mon idéologie.
01:02:00 Et le rêve d'Emmanuel Macron, c'est d'arriver...
01:02:04 Oui, vous l'appelez par son petit nom, enfin, Céline.
01:02:06 C'est le président de la République, je vous le rappelle.
01:02:08 J'en suis désolée, mais en fait, c'est que Macron est...
01:02:12 Le rêve d'Emmanuel Macron, c'est d'arriver à convaincre des gens,
01:02:16 sans bouger de son idéologie, sans tenir compte de leur situation.
01:02:20 Et ça, c'est complètement délirant et déconnecté.
01:02:22 Petite pause. En merci, Madame Revière.
01:02:24 On se retrouve dans un instant dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1,
01:02:27 pour un continu de débat. A tout de suite.
01:02:32 18h18, on se retrouve en direct dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
01:02:36 Le débat n'a pas arrêté pendant la coupure pub.
01:02:38 Chers amis auditeurs et téléspectateurs, j'ai dû les freiner pour qu'ils gardent un petit peu sous le pied pour l'antenne.
01:02:43 Juste, quand même, on va revenir sur cette histoire de grand débat.
01:02:45 Et le fait qu'il y ait, donc, samedi matin, au cœur du Salon de l'Agriculture,
01:02:49 200 personnes autour d'Emmanuel Macron...
01:02:51 Peut-être même plus, on dirait.
01:02:52 Peut-être plus, bon, allons-y, 2000.
01:02:54 Mais surtout, avec... Alors, on sait bien que les associations écologiques, c'est important,
01:02:58 parce qu'il faut qu'ils travaillent main dans la main.
01:03:00 Mais les soulèvements de la terre, Florian, vous l'avez dit tout à l'heure,
01:03:03 le gouvernement a bien demandé la dissolution des soulèvements de la terre.
01:03:06 On les a bien trouvés, alors, à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, à Sainte-Solide,
01:03:11 et là, donc, ils vont être des interlocuteurs du président de la République,
01:03:14 au même titre que les agriculteurs, que les syndicats ? C'est surréaliste !
01:03:19 Oui, au même titre que les agriculteurs, les cultivateurs, les syndicats, les OMG,
01:03:24 la grande distribution, des industriels.
01:03:26 C'est vrai que ça nous a tous étonnés.
01:03:28 Je faisais partie d'un briefing presse qui a été organisé en amont de ce salon de l'agriculture,
01:03:32 justement pour préparer la venue du président de la République.
01:03:35 Et lorsque on nous a annoncé, parmi l'ensemble des invités, les soulèvements de la terre,
01:03:39 on s'est tous... Enfin, on a tous dit "attends, on a bien entendu,
01:03:43 on sait bien les soulèvements de la terre, cette organisation,
01:03:46 enfin, ce mouvement que vous avez tenté de dissoudre il y a peu".
01:03:49 Alors certes, ça a été cassé, cette dissolution, mais bon, on a tenté de comprendre.
01:03:54 Donc on a rappelé l'Elysée, j'ai rappelé l'Elysée pour savoir vraiment si c'était...
01:03:58 Vous avez le portable d'Emmanuel Macron, vous ?
01:04:00 Oui, mais je n'ai pas appelé le président de la République personnellement pour cette question-là.
01:04:04 Florian Tardif a des entrées à l'Elysée.
01:04:06 Et on nous a dit "oui, oui, c'est bien les soulèvements de la terre,
01:04:08 on respecte l'état de droit, certes, donc bon, cette dissolution a été cassée,
01:04:12 et le président n'a peur de rien".
01:04:14 "Le président n'a peur de rien". Est-ce que vous entendez cette phrase ?
01:04:17 C'est quand même tout, tout, tout...
01:04:19 C'est la mise en scène.
01:04:20 Oui, c'est la mise en scène.
01:04:21 Oui, bien évidemment, c'est calculé.
01:04:22 Tout en même temps, c'est du liberté.
01:04:23 La mise en scène où Emmanuel Macron peut se mettre en position centrale
01:04:26 face aux agriculteurs les plus revendicatifs et aux écologistes les plus extrémistes.
01:04:32 À mon avis, ce que je commence à comprendre de ce que Florian nous décrit, c'est...
01:04:38 Mettre tout le monde sur le même plan, ce n'est pas possible.
01:04:41 Monsieur Moreau ?
01:04:42 Oui, c'est très dangereux.
01:04:43 Pourquoi c'est dangereux ?
01:04:44 Parce que les agriculteurs sont suffisamment remontés contre justement,
01:04:47 notamment les soulèvements de la terre qui n'hésitent pas à saccager et à pirater des tracteurs.
01:04:54 Enfin, voilà.
01:04:55 Et ça peut ravager des plantations.
01:04:58 C'est des gens qui ont endommagé des exploitations agricoles, des exploitations forestières.
01:05:02 Je veux dire, c'est très risqué de les mettre en présence dans un ring.
01:05:07 Ça peut finir au pugilat.
01:05:08 Alors, attendez, ça peut finir au pugilat ?
01:05:11 Oui, oui, c'est peut-être au pugilat.
01:05:12 On sait qu'ils peuvent se battre devant le président ?
01:05:13 Mais ils sont dans un niveau de désespoir tel que la violence physique, elle n'est pas loin.
01:05:16 Et mettre les soulèvements de la terre ou mettre Génération Futur à côté,
01:05:21 c'est excessivement dangereux.
01:05:23 Pour moi, on joue avec le feu d'un mou.
01:05:25 Mais politique, elle mise en garde.
01:05:26 Senbina ?
01:05:27 Politiquement, c'est vicieux, mais ça peut marcher.
01:05:30 Autrement dit, qu'est-ce que vous faites ?
01:05:32 Vous décrédibilisez et vous ridiculisez, vous faites passer pour des oseaux ultra-violents.
01:05:37 D'un côté, les agriculteurs, que vous ne pouvez pas gérer
01:05:40 parce que vous ne voulez pas vous attaquer aux problèmes européens.
01:05:43 Et de l'autre côté, les écologistes qui vous enquitinent quand même.
01:05:47 Donc, vis-à-vis de la population, vous expliquez que c'est des fous furieux.
01:05:52 Et vous, vous passez pour l'homme courageux qui a osé les affronter et qui en est sorti.
01:05:58 Mais quelle est la cohérence dans tout ça ?
01:06:00 Il aurait pu y laisser quelque chose.
01:06:01 Où est la cohérence ?
01:06:02 Il n'y en a aucune.
01:06:03 Le but du jeu, c'est de durer et de préserver une image présidentielle d'homme fort.
01:06:09 On est dans la virilité, là.
01:06:10 On se moque complètement de la réalité.
01:06:13 On se moque complètement des vraies difficultés des gens.
01:06:16 Pas sûr, je pense que le président est concerné par tout ça.
01:06:18 Mais là, je ne comprends pas cette mise en scène.
01:06:20 Je ne comprends pas le fait qu'on mette des militants radicaux
01:06:23 qu'on voulait dissoudre il y a quelques mois,
01:06:26 aux côtés d'agriculteurs qui n'arrivent pas à survivre.
01:06:29 Vous avez parlé tout à l'heure de l'effet cathartique.
01:06:30 Chez Aristote, c'est quoi l'effet cathartique ?
01:06:32 C'est la purification de l'âme du spectateur par le spectacle du châtiment du coupable.
01:06:37 C'est-à-dire que vous mettez le coupable au milieu de tout le monde.
01:06:40 Mais qui est le coupable ?
01:06:41 Mais c'est ça. Qui est le coupable ?
01:06:43 Vis-à-vis de certains agriculteurs, c'est Emmanuel Macron.
01:06:45 Vis-à-vis d'autres agriculteurs, c'est peut-être les soulèvements de la terre.
01:06:48 Donc, montrer qu'il y a un châtiment des soulèvements de la terre
01:06:52 parce que forcément, ça va mal se passer, ça permet,
01:06:55 c'est peut-être théorique, de faire baisser la pression des uns et des autres.
01:06:59 C'est le côté des fouloirs, en fait.
01:07:01 C'est concernant. Vous êtes concerné, Eric Nolot ?
01:07:03 Dans l'espace d'une seule émission, j'apprends qu'il faut baisser les bras
01:07:06 pour rester poli devant les dealers et qu'on place sur un plan d'égalité
01:07:10 des agriculteurs et un mouvement écoterroriste
01:07:13 qui s'est distingué en s'en prenant à l'instrument de travail de ces agriculteurs.
01:07:17 C'est pas que c'est des contestataires.
01:07:18 C'est qu'ils s'en prennent à leur terre, ils s'en prennent à leurs instruments.
01:07:21 Ils pensent que tous les moyens sont bons
01:07:23 et que leur cause est au-dessus de toute l'égalité
01:07:25 et ce sont des interlocuteurs qu'on juge crédibles.
01:07:29 Écoutez, vous parliez de la cohérence.
01:07:31 La cohérence, c'est l'inconscience. C'est celle de l'inconscience.
01:07:33 C'est-à-dire d'espérer que du chaos sortira encore quelques années de réduit pourrait.
01:07:37 Mais, mais, mais, mais les dindons de la farce, ce sont les agriculteurs, M. Moran.
01:07:40 Non, il faut pas que ce soit les dindons de la farce parce que sinon ça finira,
01:07:43 ça va mal finir et, enfin voilà, il y a un certain nombre d'agriculteurs
01:07:47 aujourd'hui qui sont totalement désespérés et ça va finir, je dis,
01:07:50 à la violence et à la violence physique.
01:07:52 Voilà, c'est, c'est, c'est, il faut pas, absolument pas que ça en arrive là.
01:07:56 Donc, il faut vraiment que le président de la République apporte des réponses concrètes,
01:07:59 je le dis une fois de plus, avec une vraie direction, un vrai cap,
01:08:02 des annonces sur, justement, un protectionnisme.
01:08:05 Le mot n'est pas, n'est pas, n'est pas une insulte aujourd'hui.
01:08:08 Il y a une nécessité de, de, de cohérence.
01:08:11 On peut pas demander à nos agriculteurs de produire toujours mieux
01:08:13 et d'importer des produits qui viennent de n'importe quoi.
01:08:17 Et donc, mais, mais franchement, je, je, je trouve que c'est très, très dangereux
01:08:21 ce qui est prévu là, de mettre les, surtout qu'on aurait pu mettre Greenpeace ou FNH
01:08:25 qui sont quand même un peu plus raisonnables.
01:08:27 Mais alors mettre les sous-l'élément de la terre et Génération Futur,
01:08:29 c'est de la production, c'est de la production.
01:08:32 C'est surtout, c'est surtout très grave.
01:08:35 C'est légitimer la violence, c'est légitimer l'extrémisme,
01:08:39 c'est finalement mettre en avant les gens, c'est leur donner de l'importance,
01:08:43 c'est leur donner la parole des gens qui bafouent quotidiennement
01:08:47 les valeurs républicaines et les valeurs démocratiques.
01:08:50 Quand on s'en prend à nos policiers, on leur tape dessus,
01:08:53 quand on cible nos agriculteurs en en faisant finalement quasiment des assassins
01:08:58 qui tueraient les terres qu'ils cultivent ou qui tueraient entre guillemets
01:09:02 les animaux qu'ils élèvent, je trouve ça très grave.
01:09:04 Et à un moment dans ce pays, il y a ce qu'on appelle la "gribaching".
01:09:07 C'est insupportable de s'en prendre à des gens qui se lèvent tous les matins,
01:09:11 qui bossent 70 heures par jour, en nous faisant croire que ce sont des personnes
01:09:15 qui malmènent les terres qu'ils cultivent ou qui malmènent les animaux qu'ils élèvent.
01:09:20 Ils en souffrent quotidiennement, vous avez des gens qui se font insulter
01:09:23 alors qu'ils sont dans leur champ, vous avez des gens qui voient leur exploitation
01:09:27 saccagée à cause d'écolos bobos qui en plus créent un climat d'anxiété extrême.
01:09:33 Moi je le vois vis-à-vis de mes élèves qui sont dans l'éco-anxiété excessive,
01:09:36 ils se disent "de toute façon ne bougeons plus,
01:09:39 puisqu'on va tous crever dans 3 ou 4 mois".
01:09:41 Mais c'est grave, c'est pour moi une forme de totalitarisme idéologique.
01:09:45 Bon, c'était le coup de gueule de Kevin Bossuet.
01:09:48 Allez, on avance un petit peu, il y a beaucoup de choses dans l'actualité.
01:09:51 J'aimerais juste qu'on revienne sur ce qu'a dit Gérald Darmanin
01:09:54 qui a demandé l'arrestation de l'imam Majoubi à Bagnole-sur-Seize,
01:09:59 comme vous le savez, qui a fait des prêts chantiers français.
01:10:01 Il a été arrêté ce matin à son domicile en vue d'une expulsion.
01:10:04 Le point avec Mathieu Devez et puis on va voir si cette expulsion est réalisable ou pas.
01:10:08 Il est aux alentours de midi quand Majoubi est interpellé chez lui, à Bagnole-sur-Seize.
01:10:15 Les policiers lui ont notifié un arrêté d'expulsion émanant du ministère de l'Intérieur.
01:10:20 Gérald Darmanin se félicite de l'interpellation de l'imam tunisien.
01:10:24 "Instruction a été donnée de prendre un arrêté ministériel d'expulsion
01:10:27 contre cet imam radical aux propos inacceptables.
01:10:30 Et il a fait l'objet d'une visite domiciliaire et d'une interpellation.
01:10:34 Sans la loi immigration, cela n'aurait pas pu être possible.
01:10:37 La fermeté est la règle."
01:10:39 Dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux,
01:10:41 l'imam avait notamment qualifié le drapeau tricolore de drapeau satanique,
01:10:44 qui n'a aucune valeur auprès d'Allah.
01:10:47 Ainsi, le Parc Edenim avait ouvert une enquête préliminaire pour apologie du terrorisme.
01:10:51 Mahjoub Mahjoubi sera placé dans un centre de rétention administrative de la région parisienne.
01:10:56 Selon son avocat, l'imam est abasourdi et bouleversé.
01:10:59 Il dispose d'un délai de 48 heures pour contester l'arrêté d'expulsion.
01:11:03 Désormais, la Tunisie doit délivrer un laissé-passer consulaire
01:11:06 pour que son expulsion soit effective.
01:11:09 "Alors là, on a le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin
01:11:12 qui pose un acte d'autorité qui dit
01:11:14 que quoi qu'il arrive, on va l'expulser, même s'il y a des obstacles nombreux,
01:11:17 notamment le fait que cet imam a des enfants mineurs nés en France
01:11:20 et que son expulsion va être compliquée."
01:11:22 "Monsieur Mahjoubi est un homme qui souffre.
01:11:24 Il vit dans un pays qui ne lui convient pas,
01:11:26 dont le drapeau est satanique,
01:11:28 où les Juifs vivent en liberté,
01:11:30 où ils ne sont pas des ennemis,
01:11:32 où les hommes et les femmes sont considérés sur un pied d'égalité.
01:11:35 Tout ça ne lui va pas.
01:11:36 Quand on est à ce point dans la négation des valeurs fondamentales
01:11:40 de la France et de la République,
01:11:42 le cas de Monsieur Mahjoubi, c'est au-delà de son cas personnel.
01:11:45 C'est qu'on va décider,
01:11:47 en voyant s'il va être effectivement expulsé ou pas,
01:11:50 si nous acceptons sur notre sol des ennemis de l'intérieur.
01:11:52 Parce que là, c'est un ennemi de l'intérieur.
01:11:54 On n'est pas dans une forme de contestation, d'opposition politique.
01:11:56 On est dans quelqu'un qui prêche à chaque fois qu'il ouvre la bouche
01:12:01 pour pousser certains de nos compatriotes
01:12:04 contre les valeurs fondamentales du pays où il vit.
01:12:06 Ce n'est pas possible.
01:12:07 Alors, soit on va s'embourber dans une procédure
01:12:09 et on verra que rien n'a changé,
01:12:11 soit on aura la preuve ou pas qu'on est passé
01:12:14 dans une époque différente où nos ennemis sont expulsés.
01:12:17 Kévin Bossuet, ministre de l'Intérieur,
01:12:19 dit que c'est grâce à la loi Immigration que c'est possible, cette expulsion.
01:12:22 Un ministre de l'Intérieur fait de la communication.
01:12:24 Moi, ce qui me choque, c'est...
01:12:25 Là, il agit.
01:12:26 Il agit ? Je suis d'accord.
01:12:28 Mais il faut voir au bout s'il va vraiment être expulsé.
01:12:30 Parce qu'évidemment, il y aura des recours.
01:12:32 Et puis, comme il a des enfants mineurs,
01:12:34 cinq enfants mineurs,
01:12:35 est-ce que finalement, ça va aller jusqu'au bout ?
01:12:37 Mais de manière générale, le débat que l'on a,
01:12:39 moi, quand même, me scandalise.
01:12:41 C'est-à-dire qu'on a quelqu'un
01:12:42 qui crache sur les valeurs françaises,
01:12:44 qui crache sur les valeurs de la République,
01:12:46 qui cible nos compatriotes juifs,
01:12:48 qui cible les femmes,
01:12:49 et on est en train de se demander
01:12:51 s'il va être possible d'expulser cet individu.
01:12:53 J'ai l'impression que nous sommes dans une forme de soumission
01:12:56 vis-à-vis de gens qui ont décidé, en effet,
01:12:59 de remettre ouvertement en cause les bases de notre civilisation.
01:13:03 Et vous avez toujours ces idiots utiles de la gauche bien-pensante
01:13:06 qui en redemandent,
01:13:07 qui nous racontent que l'on ne peut pas lutter contre cela.
01:13:10 Et dernière chose que je voulais dire,
01:13:11 parce que dans le débat public,
01:13:12 il y a quelque chose qui m'a profondément agacé.
01:13:14 On nous dit qu'on stigmatise les musulmans.
01:13:16 Et ça, ça m'énerve.
01:13:17 Parce que moi, j'attends que les musulmans de ce pays
01:13:20 se lèvent contre ce genre de personnes.
01:13:23 Moi, j'enseigne en banlieue parisienne.
01:13:25 Il y a eu récemment l'hommage à Dominique Bernard.
01:13:28 Je n'ai pas vu des élèves
01:13:29 qui sont sur la voie de l'islamisation.
01:13:31 J'ai vu, pire à mon sens,
01:13:33 c'est des élèves qui sont indifférents,
01:13:35 qui considèrent que la nation dans laquelle ils vivent
01:13:38 leur importe très peu.
01:13:40 Et c'est ça qui est grave.
01:13:41 Qu'attendons-nous pour mettre en avant
01:13:44 la flamme républicaine au sein de notre école
01:13:46 et de lutter contre, finalement,
01:13:48 cette islamosphère autour des établissements scolaires,
01:13:51 dans les clubs de foot,
01:13:52 les associations ou dans les mosquées ?
01:13:54 Parce que c'est notre avenir qui est en jeu.
01:13:56 - Ok, alors, Philippe Guibert, allez-y.
01:13:58 Allez-y.
01:14:00 - Non, je...
01:14:01 On va voir ce que ça va donner, cette procédure.
01:14:04 L'Imane Ikyusen, ça n'a pas été un fiasco,
01:14:07 puisqu'à l'arrivée, il a quand même été expulsé.
01:14:10 - Il a fui dans la Belgique.
01:14:11 - Et moi, je préfère quand même vivre dans un pays
01:14:13 où il y a de temps en temps quelques petits recours judiciaires,
01:14:16 plutôt que dans un pays où le ministère de l'Intérieur
01:14:18 peut expulser toute personne qui lui dit plairait.
01:14:21 Donc, il faut l'expulser.
01:14:23 - Pardonnez-moi, mais vous savez, c'était un fiasco total.
01:14:25 - Non, non, Eric, c'est pas...
01:14:27 - C'était une humiliation pour un pays.
01:14:28 - Mais ça n'a pas été une humiliation, c'est un fiasco.
01:14:30 Ça a été une expulsion qui a abouti à son expulsion.
01:14:33 D'ailleurs, depuis, on n'entend plus parler,
01:14:35 alors qu'on nous avait promis qu'il ferait des prêches
01:14:38 sur Internet et qu'il se manifesterait.
01:14:41 Il a disparu de la circulation et c'est tant mieux.
01:14:43 Et donc, je ne désespère pas qu'avec nos moyens de l'État de droit,
01:14:48 cette Imane, qui effectivement n'a pas grand-chose à faire en France,
01:14:51 retourne en Tunisie et, de manière plus générale,
01:14:55 il faudra qu'on pose la question de la formation.
01:14:57 Enfin, pas qu'on pose la question...
01:14:58 - Oui, mais ça fait des années qu'on a posé la question.
01:15:00 - À la question de la formation.
01:15:01 - Céline Pinard, très rapidement.
01:15:02 - Ils ne sont pas comme ça tous, fort heureusement.
01:15:04 - Bien entendu.
01:15:05 Et on en a entendu, Tarek Omro et l'imam Chalgoumi qui ne proposent pas du tout ça.
01:15:11 - Là où l'histoire de cet imam est très révélatrice,
01:15:13 c'est sur le biotope qu'il a généré.
01:15:15 C'est-à-dire que c'est l'arbre qui cache la forêt.
01:15:18 Là, on s'attaque à l'imam.
01:15:19 Derrière, il y a l'association de gestion qui dit "Oh mon Dieu, c'est pas vrai,
01:15:23 il a dit des choses pareilles, mais jamais on s'en était rendu compte, c'est faux.
01:15:27 Ils l'ont probablement recruté parce que, justement, c'est un intégriste."
01:15:30 Donc il faut enquêter sur l'association de gestion.
01:15:33 Vous avez le maire qui dit "Oh mon Dieu, mais je le connais depuis des années,
01:15:37 je ne pensais pas qu'il était comme ça."
01:15:39 Ce n'est pas vrai, le maire sait pertinemment qu'il y a déjà eu d'autres affaires sur cet imam.
01:15:43 Donc, tant qu'on ne s'attaquera pas au biotope,
01:15:46 et tant que tous ceux qui permettent que ce gars-là, pendant 20 ans, ait pu délivrer ce type de prêche,
01:15:51 ne sont pas inquiétés, pourquoi voulez-vous que les choses changent ?
01:15:56 Puisque vous sacrifiez un pion et tout le reste de la ligne,
01:16:00 les tours, les fous, les rois, les reines, eux, restent parfaitement en place.
01:16:04 - Florent Lantardy fait un tout petit mot sur la réalité de cette expulsion.
01:16:07 Gérald Darmanin dit "Tant pis, même s'il faut payer des amendes, on l'expulse."
01:16:11 - Entre guillemets, c'est très intéressant, puisqu'on va voir si la loi Immigration et Intégration
01:16:16 qu'on nous a vendue, qui a été votée dans la douleur promulguée, marche ou non.
01:16:20 Puisque, normalement, cette loi doit nous permettre de l'expulser de force.
01:16:24 Et les recours ne sont plus suspensifs.
01:16:27 C'est-à-dire qu'on peut aller jusqu'à l'expulsion, sans attendre que son avocat
01:16:32 demande un recours devant le tribunal administratif, etc.
01:16:35 C'est-à-dire que tous ces recours peuvent très bien avoir lieu,
01:16:38 mais on peut toujours l'expulser en attendant.
01:16:41 Donc on verra si, effectivement, d'ici 2-3 jours, il est expulsé.
01:16:44 Il pourra toujours faire des recours, mais est-ce qu'il est expulsé dans 2-3 jours, oui ou non ?
01:16:48 Si oui, la loi Immigration et Intégration, à ce moment-là, très bien, ça fonctionne.
01:16:53 Petite pause au temps du rappel des titres de l'actualité.
01:16:56 Il est 18h33 quasiment, sur CNews et sur Europe 1, avec Simon Guylain.
01:17:00 La tempête Louis balaie la France.
01:17:05 Cet après-midi, un conducteur a été retrouvé mort à Saint-Georges-de-Noisay, dans les Deux-Sèvres.
01:17:09 Sa voiture a été emportée par une rivière.
01:17:11 L'homme âgé de 52 ans s'est engagé sur une route qui était barrée.
01:17:15 27 départements sont toujours en vigilance orange pour vents violents ou pluie-inondation.
01:17:20 En Ukraine, 14 millions de personnes ont fui leur foyer depuis le début de l'invasion russe,
01:17:25 soit près d'un tiers de la population dans le pays.
01:17:28 Parmi elles, près de 6,5 millions sont réfugiés à l'étranger, indique l'Organisation des Nations Unies.
01:17:34 Près d'une semaine après la mort d'Alexei Navalny, sa mère dit avoir pu voir le corps de son fils,
01:17:39 mais elle accuse les autorités russes de vouloir l'enterrer secrètement.
01:17:43 Dans une vidéo, Lyudmila Navalnaya dit avoir été autorisée à pénétrer dans la morgue hier soir, Laurence.
01:17:49 Merci beaucoup Simon Guellet. On va entendre dans un instant la mère de M. Navalny qui a pu voir le corps de son fils.
01:17:55 On va recevoir aussi Vladimir Fedorovski, ancien diplomate russe.
01:17:59 On va revenir sur la réalité du régime de Vladimir Poutine et sur ses deux ans de la guerre en Ukraine
01:18:04 avec l'inquiétude que porte M. Fedorovski d'un conflit qui pourrait se mondialiser.
01:18:08 A tout de suite dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
01:18:11 18h39 quasiment en direct, on se retrouve dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
01:18:18 En accueil Vladimir Fedorovski, bonsoir à vous.
01:18:20 Bonsoir, je vous corrige.
01:18:22 Pourquoi ? Vous n'êtes pas seulement ancien diplomate.
01:18:25 Depuis 30 ans, je suis l'écrivain d'origine russo-ukrainienne le plus vendu en Europe.
01:18:31 Vous avez raison.
01:18:32 J'ai vendu toujours Perestroïka, Les Diplomates, la même chose.
01:18:35 En tout cas, vous êtes en grande forme.
01:18:37 Vous êtes ancien diplomate, mais surtout écrivain avec ses livres incroyables,
01:18:42 notamment celui-là, Le Diplomate venu du froid aux éditions Ballant.
01:18:47 Il y en a un qui arrive sur Napoléon, on en parlera une autre fois.
01:18:50 Napoléon veut que Napoléon fasse à la Russie.
01:18:54 Je vais vous dire, si vous permettez juste un mot.
01:18:56 Vous savez, on raconte tout et son contraire.
01:18:59 Et Napoléon, il a affronté la Russie.
01:19:01 Je vais vous dire, j'ai écrit ça depuis 30 ans.
01:19:05 30 ans ?
01:19:06 30 ans, j'ai fouillé et fouillé.
01:19:08 Et puis, un déclic.
01:19:09 Une phrase de Napoléon.
01:19:11 Pourquoi il n'a pas réussi ? Le climat.
01:19:14 Il a dit, c'est banalité quand même, l'espace russe.
01:19:18 Il a dit la géographie.
01:19:20 Mais c'est surtout pour nous de ne pas prendre ce désir pour la réalité
01:19:25 et comprendre la mentalité de l'adversaire.
01:19:28 Et ça, c'est une leçon pour nous tous.
01:19:30 Parce que pendant ces deux ans, pour être franc,
01:19:33 on a tellement pris ce désir pour la réalité.
01:19:37 Et comprendre la psychologie de Vladimir Poutine.
01:19:40 Parce que c'est lui aujourd'hui qui menace l'Ukraine, bien sûr.
01:19:45 Qui fait assassiner, ou peut-être, vous allez nous expliquer une autre version,
01:19:50 ses opposants.
01:19:51 On va écouter la mère de M. Navalny, qui est mort en détention,
01:19:54 dans une prison qui était du goulag, évidemment.
01:19:58 Écoutez ce qu'elle dit.
01:20:00 Elle a pu voir le corps de son fils,
01:20:02 mais elle ne peut pas le récupérer pour l'enterrer.
01:20:05 Ils veulent que cela se fasse en secret, sans cérémonie d'adieu.
01:20:09 Ils veulent m'amener aux confins d'un cimetière,
01:20:11 près d'une tombe fraîche, et me dire "ici repose ton fils".
01:20:15 Je ne suis pas d'accord avec cela.
01:20:17 Voilà pour la maman de M. Navalny.
01:20:19 Ma pensée à elle, et ma pensée aussi à ses enfants, à sa veuve,
01:20:24 mais surtout comme elle est sur place.
01:20:26 Vous savez, c'est une très grande tragédie.
01:20:29 On vit d'une manière générale.
01:20:31 Vous comprenez, pour moi, c'est une tragédie,
01:20:33 parce que j'ai une double appartenance.
01:20:37 J'ai des origines russes et ukrainiennes.
01:20:39 Et puis j'ai combattu toute ma vie avec Gorbatchev
01:20:42 pour le monde meilleur, et on arrive à l'imaginable.
01:20:47 L'autre jour, justement...
01:20:48 - Et vous êtes très inquiet, et vous allez nous le dire.
01:20:51 - Justement, vous comprenez, hier,
01:20:55 Biden a dit "ce fils de pute".
01:21:01 - Il a dit "ce salopard cinglé", en parlant de potier.
01:21:04 - Le truc d'anglais.
01:21:05 - Ne dites pas de gros mots à l'antenne, M. Fédorovski.
01:21:07 - Non, non, attendez. Je traduis en anglais.
01:21:10 - Les enfants nous écoutent.
01:21:12 - Dans l'anglais, complètement dingue.
01:21:14 Et les Russes, ils pensent peut-être à sa fille.
01:21:17 Vous savez, je vais vous dire, j'ai géré beaucoup les crises.
01:21:20 Jamais pendant la guerre froide, jamais pendant la guerre froide,
01:21:24 il y avait les échanges de ce genre-là.
01:21:27 Et le monde était sauvé.
01:21:29 Quand je suis vraiment désespéré,
01:21:31 vous savez ce que je fais écouter ?
01:21:33 C'est le discours de Kennedy.
01:21:35 Il nous a prévenu, Kennedy, pendant la crise de Cuba,
01:21:39 que tout d'abord, dans la guerre nucléaire,
01:21:42 il n'y a pas de vainqueur,
01:21:44 mais d'autre part, il a utilisé...
01:21:47 C'est un autre niveau.
01:21:49 Peut-être parce qu'il a connu la guerre.
01:21:51 - J'aimerais vous poser la question sur Navalny.
01:21:53 Est-ce que vous pensez que ce sont ces jolies Russes
01:21:55 qui l'ont tué ?
01:21:57 - Vous savez, moi, je suis...
01:21:59 Je mène toujours l'enquête. Il faut avoir les preuves.
01:22:01 C'est très difficile d'avoir la preuve.
01:22:05 Le problème, c'est que cette situation,
01:22:08 sur le plan médiatique, sur le plan de la propagande,
01:22:12 évidemment, c'est pas dans l'intérêt de Poutine.
01:22:15 C'est la pire des choses qui puisse arriver.
01:22:18 Mais Navalny, c'était...
01:22:21 D'ailleurs, j'étais toujours contre, dès le début,
01:22:23 vous avez vu, j'ai gueulé dans le Paris Match
01:22:26 que vous présentez si bien.
01:22:28 J'ai fait un portrait d'un Paris Match.
01:22:30 - Oui, Navalny.
01:22:32 - J'étais un peu prémonitoire, mais j'ai dit,
01:22:34 attendez, vous l'accuser de l'espionnage,
01:22:36 il faut donner des preuves.
01:22:38 Je suis pour les preuves, d'une manière générale.
01:22:40 Et dans cette affaire, il faut avoir surtout des preuves.
01:22:43 Mais on est dans la tragédie totale,
01:22:45 tragédie humaine.
01:22:47 Je pense toujours à cette femme.
01:22:49 Ça me bouleverse.
01:22:51 Je parle de sa mère, évidemment, de sa veuve.
01:22:54 Mais ça tombe au moment très dangereux.
01:22:57 - Pourquoi?
01:22:59 - Il y a une percée russe.
01:23:01 On ne parle pas assez, dans la réalité,
01:23:03 ils ont une vraie percée, maintenant, en Ukraine.
01:23:05 Les armes n'arrivent pas.
01:23:07 La seule solution pour l'Occident,
01:23:09 c'est vraiment d'aller au charbon.
01:23:11 Tout le monde parle de la guerre, vraiment, tout le monde.
01:23:14 Le ministre allemand de la Défense,
01:23:18 il dit que la guerre avec la Russie
01:23:20 est inévitable dans 5 ans, etc.
01:23:22 Mais s'il parle de la guerre,
01:23:24 il s'agit en l'occurrence de la guerre nucléaire.
01:23:27 Dans ce cas-là, il n'y a pas ni d'Allemagne, ni rien du tout.
01:23:31 C'est-à-dire que je suis,
01:23:33 quand je ne dors pas la nuit,
01:23:35 finalement j'ai bien vécu avec mes livres, etc.
01:23:38 Mais je pense à nos enfants, à vos enfants,
01:23:41 et surtout à vos petits-enfants.
01:23:44 Et la tragédie de Navalny souligne ça.
01:23:47 - On va revenir sur le conflit ukrainien,
01:23:49 parce qu'on va citer ces tristes anniversaires
01:23:51 des deux ans de la guerre en Ukraine.
01:23:53 On va parler de la guerre avec Juliette Sadat,
01:23:55 une journaliste qui a travaillé sur les visages de l'opposition en Russie,
01:23:58 après la mort de Navalny.
01:24:00 Regardez son sujet.
01:24:02 - Il est l'un des principaux détracteurs de Vladimir Poutine.
01:24:05 Vladimir Karamurza, ami de longue date d'Alexei Navalny,
01:24:09 il a réagi à la mort du leader de l'opposition
01:24:11 depuis sa cellule en Sibérie,
01:24:13 où il purge une peine de 25 ans pour haute trahison.
01:24:16 - Si nous cédons à l'amorosité et au désespoir,
01:24:20 c'est exactement ce qu'ils veulent.
01:24:22 Nous n'avons pas le droit de faire ça.
01:24:24 Nous devons à nos camarades disparus de continuer à travailler
01:24:27 avec encore plus de force et de réaliser ce pour quoi ils ont vécu et sont morts.
01:24:31 Faire de la Russie un pays démocratique européen, normal et libre.
01:24:35 Mes amis, ne désespérez pas, vous ne pouvez pas abandonner.
01:24:38 - Peu connu du grand public, Boris Nadezhdin est lui aussi un opposant au pouvoir russe,
01:24:45 ancien député, élu municipal d'une commune près de Moscou,
01:24:49 opposé à l'offensive russe en Ukraine.
01:24:51 Il était candidat aux élections présidentielles des 15 et 17 mars prochains.
01:24:55 La commission électorale a finalement invalidé sa candidature.
01:24:59 Il était la seule opposition en lice pour le scrutin.
01:25:02 La répression des opposants en Russie a fait fuir de nombreux contestataires.
01:25:07 C'est le cas d'Anastasia, ancienne journaliste.
01:25:09 Elle s'est réfugiée en Géorgie en 2021
01:25:12 et compte aujourd'hui sur la veuve du leader pour continuer la lutte.
01:25:15 - Yulia Navalny est notre nouvel espoir.
01:25:20 Je pense qu'elle est la leader légitime de l'opposition.
01:25:23 Nous la soutenons et nous pensons que s'il y avait de vraies élections en ce moment,
01:25:28 elle deviendrait présidente de la Russie.
01:25:30 - Aujourd'hui, elle collecte des dons consacrés au soutien juridique des personnes détenues
01:25:36 pour s'être soulevées contre le pouvoir russe.
01:25:38 - Vladimir Fedorovski, vous êtes notre invité sur CNews et sur Europe 1.
01:25:41 Vous pensez que la veuve de Navalny, cette femme à la chevenure blond-platine,
01:25:45 peut reprendre le flambeau et incarner une opposition à Poutine ou pas ?
01:25:49 - Encore une fois, pour mon nombril, j'ai prédit qu'elle va jouer un rôle politique
01:25:56 dans ce portrait que j'ai fait pour Mads.
01:25:59 Mais je dois vous dire que c'est assez difficile,
01:26:03 parce qu'il faut comprendre que l'opposition pro-occidentale,
01:26:07 moi j'ai appartenu autrefois, j'étais cofondateur d'un premier parti démocratique là-bas,
01:26:11 mais c'était dans les années 80, c'était il y a longtemps.
01:26:16 Un porte-parole des anti-poutchistes autrefois, c'était Eltsine.
01:26:20 Et Navalny lui-même, il y avait quelque chose,
01:26:24 les Américains m'ont souvent dit qu'ils voulaient faire le remake d'Eltsine.
01:26:29 La situation est complètement différente.
01:26:31 Les gens ne le savent pas, mais la vraie opposition à Poutine, c'est beaucoup plus radical.
01:26:36 - C'est quoi, des staliniens ?
01:26:39 - Les néo-staliniens, bien sûr.
01:26:40 - Les néo-staliniens.
01:26:41 - Évidemment, néo-staliniens, mais c'est tous les sondages...
01:26:45 - Donc plus durs que Poutine.
01:26:46 - Beaucoup plus durs.
01:26:48 Par exemple, il y a quelqu'un qui est aussi arrêté d'ailleurs,
01:26:51 qui était l'ancien ministre de la Défense à Donbass, Strelkov.
01:26:55 Ça ne vous dit rien ?
01:26:56 Regardez, un jour il va réapparaître.
01:26:58 C'est quelqu'un qui réunira 5 fois, 10 fois plus de voix que les pro-occidentaux aujourd'hui.
01:27:06 Et les dernières élections législatives, les gens ne savent pas s'ils ont été complètement nets,
01:27:11 je vous signale, les néo-staliniens auraient gagné ces élections.
01:27:15 Une autre chose que ce qui se passe aujourd'hui,
01:27:19 et ça c'est une erreur de la gestion aussi, de la crise.
01:27:25 Parce que vous comprenez, au début, les Russes détestent la guerre, vraiment.
01:27:29 Et vous savez, il y a 27 millions de gens qui ont été péris dans la guerre de Noisy,
01:27:36 et au début ils ont été dans les désarrois.
01:27:38 Et après l'Occident, ces phrases "on va mettre la Russie sur les genoux",
01:27:44 ils ont fait réunir les Russes et Poutine.
01:27:49 Et ça, ça se passe devant nos yeux.
01:27:52 Je pense que le vrai enjeu de demain, c'est quand même d'avoir une vraie vision de la Russie,
01:28:00 parce que le choix maintenant est simple.
01:28:03 Je vous dis vraiment, le choix est simple.
01:28:06 Soit on va vers l'escalade vertigineuse, parce qu'on dit "on va livrer les armes",
01:28:11 ok, on livre les armes, les avions demain, etc.
01:28:14 Mais les avions sont basés où en Ukraine ?
01:28:17 Ils sont basés en Pologne et en Roumanie.
01:28:20 Les Russes, ils disent tous les jours "vous pouvez placer, on frappe la Roumanie et la Pologne".
01:28:25 Ça veut dire que c'est la guerre mondiale demain.
01:28:28 Et il y a des gens en Occident, en Amérique, je parle avec eux tout le temps,
01:28:34 ils sont hyper inquiets.
01:28:36 Il y a en France, les gens, les grands esprits,
01:28:39 Viedrine, ancien ministre, grand ministre des Affaires étrangères,
01:28:42 Chevenement, ils ont fait, ils ont exprimé il y a quelques jours,
01:28:46 une grande inquiétude face à ça.
01:28:49 Et j'espère beaucoup que la France, avec son héritage gaullo-méterrandien,
01:28:54 va jouer un rôle sur ce plan.
01:28:57 Est-ce que vous estimez qu'on a une vision naïve en Europe
01:29:00 de cette tectonique des plats qui est en train de s'opérer à l'Est ?
01:29:03 On parle beaucoup de la Russie, mais on pourrait parler également de la Chine.
01:29:06 Est-ce qu'on a une vision naïve de ce qu'ils sont en train aujourd'hui d'opérer ?
01:29:11 Vous savez, dans votre mot naïf, il y a une vraie question qui se cache.
01:29:17 Je pense que pendant ces deux ans, on a fait des erreurs d'analyse
01:29:21 et des approximations terribles.
01:29:24 On a sous-estimé la Russie.
01:29:26 On a sous-estimé la possibilité de la Russie.
01:29:28 Vous savez, Napoléon disait qu'il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de la tuer.
01:29:34 Et on a vendu la peau de l'ours avant de la tuer.
01:29:36 On a dit, vos collègues surtout, pas vous ici, mais regardez sur les autres chaînes,
01:29:41 que Putin va mourir, les Russes sont nuls.
01:29:44 Mais qu'est-ce qui se passe ?
01:29:46 Ils prennent la duelle dessus, en Ukraine, soyons très clairs.
01:29:50 C'est ça qui reflète l'inquiétude, l'AfD et l'IFK.
01:29:53 C'est ça, la réalité.
01:29:55 Ils produisent deux millions d'obus par an.
01:30:01 Ils ont toutes ces choses-là.
01:30:03 C'est-à-dire qu'on a eu une approximation de l'analyse.
01:30:08 Et votre question cache ça.
01:30:10 Pour le reste naïf, je vais vous dire, dans ce récit,
01:30:14 on dit qu'est-ce qu'on n'a pas fait assez.
01:30:17 Je ne pense pas qu'on a été lucide.
01:30:19 Les grands diplomates aux États-Unis et les grands diplomates ici,
01:30:24 ils pensent qu'on n'était pas très pointus.
01:30:27 Et l'heure est venue d'être pointue.
01:30:29 D'où vient modestement le rappel des clés historiques que je fais de temps en temps.
01:30:34 Mais alors quelles solutions, si Russie et Poutine sont dans cette logique-là ?
01:30:38 Il faut que l'Europe se réarme et très vite.
01:30:40 Et qu'elle arrête de compter sur l'OTAN à ce moment-là et les États-Unis.
01:30:43 Évidemment, mais le jeu est très subtil dans la réalité.
01:30:49 Pour ma part, francophile que je suis,
01:30:51 je pense que la France peut jouer avec cet héritage colombe-hétérandien
01:30:55 un rôle assez exceptionnel.
01:30:57 Auprès de la Russie ?
01:30:58 Face à la Russie, parce qu'en France, là-bas en Russie,
01:31:01 ils ont les vestiges de ça.
01:31:04 Soyons très clairs, la crise qu'aujourd'hui, je vais vous dire,
01:31:07 on n'a jamais connue.
01:31:08 Une seule fois dans les rapports franco-russes,
01:31:11 on a connu ce genre de crise.
01:31:13 Vous ne le connaissez pas, cette période,
01:31:15 quand les services secrets français ont failli tuer l'énigme.
01:31:18 C'est en 1918. Il faut que je raconte un jour.
01:31:20 Ils ont failli faire sauter le Bolchoï.
01:31:24 Il y a toute une histoire autour de ça.
01:31:26 C'est le seul moment.
01:31:27 Pendant l'affaire de Mitterrand, j'ai beaucoup travaillé avec Mitterrand.
01:31:30 Jamais on n'a connu ça.
01:31:32 Même avec les expulsions, tout ce qu'on veut,
01:31:34 jamais on n'a connu.
01:31:35 On est en moment charnière, mais il ne faut jamais dire jamais.
01:31:43 On a connu aussi la crise au 19e siècle.
01:31:48 C'était la guerre de la Crimée.
01:31:52 Les Russes, c'est pire que maintenant,
01:31:54 ce que vous racontez.
01:31:55 Mangeurs d'hommes, tueurs d'enfants,
01:31:57 tout ce qu'on raconte, rien par rapport à ici.
01:32:01 Regardez les caricatures.
01:32:03 Et après, il y avait le renversement de situation.
01:32:07 Il y a quelqu'un qui a publié, je voudrais le citer,
01:32:10 encore un rôle des écrivains.
01:32:12 Il s'appelait Vikon Dovigou-Voguie.
01:32:14 Il a publié le livre roman russe Tolstoy-Dostoïevski.
01:32:18 Pour comprendre la situation, il faut relire Tolstoy-Dostoïevski.
01:32:22 - Vous avez raison, il faut toujours les relire.
01:32:24 Vladimir Fédorovski, il y a un autre événement
01:32:26 qui va peut-être aussi continuer à bouleverser la donne,
01:32:28 c'est l'élection américaine du prochain président américain.
01:32:32 Si Trump est élu, Trump a déjà dit qu'il sortirait de l'OTAN,
01:32:36 que les pays ne payent pas,
01:32:38 que les pays ne contribuent pas à la hauteur des États-Unis.
01:32:41 Est-ce qu'il faut le croire ?
01:32:43 Est-ce qu'il faut que les États-Unis
01:32:45 prennent des rodeaux montades et qu'il restera dans l'OTAN ?
01:32:48 - Oui, mais je prends ces menaces au sérieux.
01:32:51 - La seule chose que je peux vous dire,
01:32:53 entre les promesses d'un candidat et la réalité,
01:32:57 il y a une distance différente.
01:33:00 D'ailleurs, le rapport entre Poutine et Trump,
01:33:02 c'était un rapport très difficile.
01:33:04 Mais ce qui est vrai, c'est que Trump sera obligé,
01:33:07 cette fois-ci, de changer les donnes,
01:33:10 notamment sur le plan de livraison d'armes.
01:33:13 Mais il y a...
01:33:15 Utilisons encore votre mot qui était excellent, naïf.
01:33:18 - Naïveté.
01:33:20 - Les Russes sont naïfs face à Trump,
01:33:22 parce qu'ils pensent sérieusement que ça,
01:33:24 c'est un changement total.
01:33:26 Mais en vieux diplomate que je suis,
01:33:28 je tiens à vous signaler que Trump a déjà déclaré
01:33:31 qu'il va mettre les armes nucléaires, s'il vous plaît,
01:33:35 en Pologne et surtout en Finlande.
01:33:38 Et ce sera une nouvelle escalade.
01:33:41 D'où vient mon inquiétude et d'où vient mon souhait
01:33:45 de revenir aux gens qui ont connu la guerre,
01:33:48 qui ont connu l'expérience de ça.
01:33:50 Écoutez souvent les experts militaires,
01:33:52 les diplomates Chevronnets, je vous ai cité,
01:33:55 Chevenemans et Védrine.
01:33:57 C'est important pour comprendre...
01:34:00 - C'est-à-dire que le spectre de la guerre mondiale
01:34:02 n'est pas à exclure pour vous, sans faire peur.
01:34:05 - Je ne voudrais être alarmiste.
01:34:07 Vous me poussez à vous dire la vérité.
01:34:10 Mais je crains qu'on ait comme finambule,
01:34:13 qu'on marche tout droit.
01:34:15 Parce qu'expliquez-moi comment on va éviter avec...
01:34:19 Maintenant, on assiste à l'Ukraine.
01:34:21 Ils sont l'impasse, c'est le mot de leur ancien
01:34:24 excellent chef de guerre, Zaloujny.
01:34:27 - Qui a été libogé.
01:34:28 - Qui a été viré.
01:34:29 Il a dit l'impasse.
01:34:31 On livre les armes, on livre les avions.
01:34:34 L'escalade, la palestinisation de conflits,
01:34:38 parce que les Ukrainiens sont dos au mur,
01:34:40 ils sont obligés d'utiliser le sabotage,
01:34:42 le terrorisme, etc.
01:34:44 On frappe avec les missiles de long portrait,
01:34:48 les quartiers généraux, le Kremlin.
01:34:51 Mais les Russes, ils ont, réfléchissons,
01:34:54 ils ont sur le théâtre européen,
01:34:56 10 fois plus d'armes tactiques que les Occidentaux.
01:35:00 10 fois.
01:35:01 C'est-à-dire, et je vous garantis avec mon expérience,
01:35:04 c'est pour ça que franchement, je raconte mes expériences
01:35:07 de Kremlin avec beaucoup de douleur.
01:35:09 Parce que je vois leur mentalité.
01:35:12 Je vous préviens qu'il y a ce danger-là.
01:35:16 Et d'où vient la nécessité peut-être d'accélérer le mot
01:35:19 qui était si oublié pendant quelque temps,
01:35:22 le mot de la diplomatie.
01:35:23 - La diplomatie.
01:35:24 Merci beaucoup Vladimir Fodorovski d'être revenu
01:35:26 ce soir dans Punchlines, en CNN et sur Europe 1,
01:35:28 avec vos livres, ce livre qui va paraître sur Napoléon et la Russie
01:35:32 et ce livre sur les diplomates venus du froid,
01:35:35 aux éditions Ballon, comme vous.
01:35:37 Merci beaucoup.
01:35:38 Merci Florian Tardif.
01:35:39 - Merci beaucoup.
01:35:40 - Dans un instant, vous allez retrouver sur Europe 1
01:35:42 Thomas Schnell pour Europe 1 Soir
01:35:43 et Thierry Cabane pour Fin Saint-Linfo.
01:35:45 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
01:35:47 ...