Matignon : "E. Macron n'a pas souhaité rentrer dans une logique de cohabitation"

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00:00David Cronard, et merci d'être avec nous, vous êtes politologue et enseignant à Sciences
00:03Po Bordeaux.
00:04Un homme de droite et qui s'assume à droite à Matignon, est-ce que le choix de Michel
00:09Barnier vous surprend ?
00:10Non, ce n'est plus vraiment une surprise, à partir du moment où l'adossement du
00:14Bloc central sur la gauche est rendu impossible, on a vu que dans les derniers jours de la
00:20négociation, le président de la République regardait à droite et Michel Barnier a comme
00:27atout d'être un homme de droite, d'être un homme qui connaît très bien la vie politique
00:34française et européenne.
00:35Et qu'est-ce que ça dit de Macron et de ses intentions ? Est-ce que ce sera vraiment
00:39une cohabitation comme on l'a connue entre Mitterrand et Chirac par exemple ?
00:43Non, c'est tout à fait différent, on l'a dit dès le départ, il est évident qu'Emmanuel
00:48Macron n'a pas souhaité rentrer dans une logique de cohabitation, sinon il aurait nommé
00:53d'emblée un Premier ministre en demandant au Premier ministre de bien vouloir lui-même
00:57mener les négociations pour trouver une coalition et trouver des accords possibles afin d'éviter
01:04la censure.
01:05Emmanuel Macron ne l'a pas souhaité, en cela il s'inscrit en faux avec la tradition
01:10effectivement de la Vème République et ce que disait le Général De Gaulle quelques
01:14années après, en 1964, après l'adoption de l'élection du président au suffrage universel,
01:22il disait « la mariée est trop belle, elle est belle mais il y a deux conditions, il
01:26ne faut pas que le Premier ministre soit le même homme que le Président de la République
01:29et il ne faut pas qu'on élise l'Assemblée en même temps que le Président de la République.
01:36» Donc on est à l'envers par rapport à ça, Emmanuel Macron aurait dû retirer les
01:40conséquences.
01:41Proposer à Lucie Castex, ça posait des problèmes, proposer à Bernard Cazeneuve ça posait d'autres
01:47problèmes mais là on pouvait dans une logique de cohabitation.
01:49Ici il n'y aura pas vraiment de logique de cohabitation, s'agissant non seulement des
01:55orientations politiques mais aussi, on peut le penser, en termes d'exercice du pouvoir
02:00et de contrôle sur l'administration, puisque Alexis Colère et Michel Barnier ont voulu
02:08travailler au niveau européen.
02:09Donc il sera sous la coupe de l'Elysée, c'est ce que vous nous dites Michel Barnier.
02:15Oui, si on avait voulu rentrer dans une logique de cohabitation qui réactive clairement le
02:20clivage droite-gauche avec un Premier ministre qui a les moyens de gouverner, c'est ce qu'a
02:26déclaré aujourd'hui Bernard Cazeneuve en disant finalement « moi j'étais prêt à
02:30le faire mais visiblement ce n'était pas possible », on aurait pu rentrer dans ce
02:35type de scénario-là.
02:36À gauche ça a été rendu impossible, pourquoi ? Parce que bien évidemment il y a eu ce
02:41que Emmanuel Macron a visiblement obtenu de l'extrême droite, c'est-à-dire l'assurance
02:46éventuellement d'une non-censure automatique, elle n'a pas été obtenue à gauche, puisque
02:51le Nouveau Front Populaire a dit de toute façon que si c'est un homme qui n'est pas
02:57celui que nous proposons, il y aura une censure automatique.
03:00Ça n'a pas été le cas visiblement avec l'extrême droite, aussi certainement parce
03:04que si on pense à des positions qu'a défendues Michel Barnier, je pense notamment au bouclier
03:11constitutionnel pour permettre une politique d'immigration extrêmement restrictive, c'est
03:17ce qu'il a fait en 1921 quand il s'est présenté pour être candidat à l'investiture des Républicains,
03:24on peut penser que ce type de politique n'est pas très éloigné des positions du Rassemblement
03:28National et que de ce point de vue-là il y a une orientation politique commune.

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