Nomination d'un Premier ministre : Emmanuel Macron ouvre un 2e round de concertations
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NewsTranscript
00:00Lucie Castex ne posera pas ses cartons à Matignon.
00:02Plus d'un mois et demi après les élections législatives qu'il a provoquées et perdues en partie,
00:07Emmanuel Macron écarte la candidature portée par le nouveau Front Populaire,
00:11pourtant arrivé en tête du scrutin, bien que sans majorité absolue.
00:15Il serait, dit Emmanuel Macron, dans un communiqué irresponsable de nommer un gouvernement
00:19que le Parlement pourrait censurer très vite.
00:22Lucie Castex a dénoncé ce matin chez nos confrères de France Inter une dérive illibérale.
00:26Écoutez.
00:28De la colère.
00:30De la colère parce qu'on a un président de la République qui a annoncé une dissolution
00:35avant l'été, sans concertation manifestement.
00:38Personne n'a compris le calendrier.
00:41Ensuite, les gens se sont déplacés massivement dans les urnes.
00:45Ils ont désigné le nouveau Front Populaire en tête, certes sans majorité absolue,
00:49mais avec une majorité relative.
00:50Et ensuite, on met des semaines, des semaines à discuter.
00:54Le président a attendu au moins un mois avant d'entamer ses consultations.
00:58Et là, on dit aux Français, en fait, vous êtes déplacés, mais ça ne vaut rien.
01:01Vous avez mal voté.
01:03La démocratie ne signifie rien aux yeux du président.
01:06Et je trouve ça extrêmement dangereux.
01:08Les consultations se poursuivent à l'Élysée pour tenter d'obtenir une coalition sans
01:14le nouveau Front Populaire, qui refuse à présent d'y participer.
01:18On prend presque les mêmes.
01:19Et on recommence, nous disait tout à l'heure Sylvain Rousseau.
01:21Écoutez-le.
01:22Je vous avais promis hier, négociation saison 2, ça commence maintenant.
01:27On a invité tous les partis, sauf la France Insoumise et le Rassemblement National, tout
01:32simplement parce que n'importe quel gouvernement qui inclurait des ministres de ces partis-là
01:37serait immédiatement censuré par l'Assemblée Nationale.
01:40Alors la France Insoumise n'est pas invitée, mais les autres composantes du nouveau Front
01:45Populaire le sont, même si, vous l'avez dit, elles ont d'ores et déjà annoncé
01:48qu'elles ne participeraient pas à ces nouvelles réunions.
01:51Il ne reste finalement plus que le Bloc Central et les Républicains, soit un petit peu plus
01:56d'un tiers des députés de l'Assemblée Nationale, ce qui ne fait pas lourd pour dégager une majorité.
02:01Mais Emmanuel Macron a cette fois-ci aussi décidé d'ouvrir ces réunions à des personnalités
02:06ayant exercé de hautes fonctions, ayant servi l'État.
02:09Alors on imagine sans peine que les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande,
02:13qui est d'ailleurs député, passeront par l'Elysée aujourd'hui.
02:17On murmure également le nom d'anciens premiers ministres, notamment celui de Bernard Cazeneuve,
02:22dont le nom a été cité pour prendre ces fonctions de deux premiers ministres.
02:27Mais à ce stade, effectivement, la situation semble complètement inextricable.
02:31Emmanuel Macron, lui, va continuer d'essayer de fracturer ce nouveau Front Populaire,
02:36fracturer le Bloc de gauche pour tenter de dégager un accord.
02:40Alors il faut bien comprendre que les deux blocs arrivés en tête des élections,
02:43ce sont déjà des coalitions, ce ne sont donc pas des partis qui doivent s'entendre,
02:46mais au final, presque une dizaine de partis, si l'on inclut les Républicains
02:50et tous les partis qui gravitent autour de ces coalitions.
02:53Ça va de la gauche communiste jusqu'à la droite libérale.
02:56Autant vous dire qu'on n'est pas prêt de voir émerger la tête d'un nouveau premier ministre.
03:01En tout cas, ça ne sera a priori pas aujourd'hui.
03:04Emmanuel Macron se laisse encore du temps pour résoudre ce puzzle qui semble inextricable,
03:08qui semble impossible.
03:10On nous annonce un premier ministre d'ici une huitaine de jours.