Le président de la République a enfin nommé un Premier ministre pour remplacer Gabriel Attal. Choisi après une série de concertations entre le chef de l'État et les forces politiques principales du pays, Michel Barnier va avoir la lourde tâche de devoir composer avec une Assemblée nationale tripartite, sans la moindre majorité. Pour gouverner, ce nouveau Premier ministre devra réussir à construire des coalitions.
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00:00— Bonsoir, Eric Ciotti. — Bonsoir.
00:04— Fondateur de l'Union des droits pour la République et député des Alpes-Maritimes. Alors vous avez... J'ai vu réagir sur les réseaux sociaux.
00:11X en l'espèce, vous avez dit... J'ai la phrase sous les yeux. Vous avez qualifié Michel Barnier d'homme respectable.
00:18Est-ce que vous avez été agréablement convaincu, surpris, parce que vous avez entendu chez Michel Barnier qui, je le rappelle,
00:25incite la sécurité au quotidien et la maîtrise de l'immigration qui promet des changements et des ruptures ? Est-ce que ça vous convient ?
00:34— Écoutez, dans le contexte actuel, le choix de Michel Barnier... D'abord, interrompt cette longue période de vacances du pouvoir,
00:44ce spectacle qui a un peu humilié notre pays sur la scène internationale, ce retour aux combinaisons de partis, quelque part à la 4e République,
00:54dans lesquelles M. Macron nous a plongés par son indécision. Donc c'est bien que nous ayons un Premier ministre. Et dans ce contexte,
01:03je pense que la nomination de M. Barnier appelle un homme qui a une expérience de l'État et qui est respectable.
01:11Je ne partage pas l'alliance qu'il a portée, comme certains de mes anciens amis avec Emmanuel Macron, mais je le dis ce soir.
01:19— S'il vous plaît, juste pas devant la caméra. — Dans le contexte, c'est un choix qui répond à certains critères.
01:26— Qui répond à certains critères. Pour dire les choses clairement, Éric Ciotti, alors que quelques personnes passent devant la caméra,
01:31mais c'est pas grave, c'est ce qu'on appelle une édition spéciale sur BFMTV, la ligne de votre allié, le RN, c'est de dire
01:39« On attend de voir le discours de politique générale ». Vous, concrètement, est-ce que vous pourriez ne pas censurer Michel Barnier
01:46après son discours de politique générale ? — Moi, je jugerais aux actes. Et nous s'y tiendrons et je soutiendrai ce qui ira
01:56dans le sens de l'intérêt général. Et je sanctionnerai, je m'opposerai à tous ceux qui, quelque part, participera de la continuité
02:05des mots macronistes. Le danger qui guette M. Barnier, c'est d'être prisonnier d'une coalition macroniste.
02:14Cette coalition macroniste, elle a été dans le secret, je dirais de façon un peu honteuse, portée par certains de mes anciens amis
02:23républicains. Je l'ai dénoncée. Je m'en suis séparée. Elle était contre nature. Elle n'a pas été dite clairement aux électeurs français.
02:32Aujourd'hui, on s'aperçoit que, quelque part, les seuls qui soutiennent officiellement Michel Barnier sont les groupes de la majorité,
02:40de l'ancienne majorité macroniste. Donc il fait partie. Il y a un risque pour lui d'être englouti, d'être absorbé dans le pôle macroniste.
02:50S'il poursuit la politique de M. Macron, ça sera naturellement un échec cuisant et ça sera une sanction forte que nous lui appliquerons.
02:59Il faut rompre radicalement, brutalement avec tout ce qu'a fait M. Macron, le désordre dans la rue, le désordre dans les comptes,
03:08la perte d'influence internationale. Soit M. Barnier se libère de celui qu'il a nommé en rompant les amarres avec M. Macron, soit il sera englouti avec lui.
03:19– Mais Éric Ciotti, un tout dernier mot rapidement. Vous êtes les faiseurs de roi désormais. Au fond, c'est Marine Le Pen, son groupe Rassemblement national,
03:26vos 16 députés qui ont dans la main l'avenir, la pérennité ou pas de ce gouvernement Barnier. C'est comme ça que vous vous voyez ?
03:36– Nous, nous servons l'intérêt général. Nous sommes la première coalition, l'alliance des droites.
03:4211 millions d'électeurs est arrivé très largement et de très loin en tête au premier tour.
03:47Une alliance des contraires qui a fait que certains républicains se sont désistés pour LFI, que certains LFI ont voté des macronistes,
03:56ont empêché cette victoire. Elle n'est que différée pour moi. C'est pour ça que j'ai fondé l'union des droites,
04:01parce que je crois profondément que notre pays a besoin d'un changement radical.
04:06Mais nous ne jouerons jamais contre l'intérêt général. Nous sommes responsables. Nous sommes dans le respect de nos institutions.
04:13Nous ne sommes pas dans la destitution. Nous ne sommes pas dans le coup d'État comme les macronistes.
04:18Nous voulons le meilleur pour le pays, mais nous serons extrêmement vigilants si M. Barnier
04:23et le petit poursuiveur ou télégraphiste de M. Macron nous sanctionneront.