LIGNE ROUGE - Renaud Muselier raconte son entretien avec Emmanuel Macron lors des prospections pour la nomination du Premier ministre
Le président de la République a enfin nommé un Premier ministre pour remplacer Gabriel Attal. Choisi après une série de concertations entre le chef de l'État et les forces politiques principales du pays, Michel Barnier va avoir la lourde tâche de devoir composer avec une Assemblée nationale tripartite, sans la moindre majorité. Pour gouverner, ce nouveau Premier ministre devra réussir à construire des coalitions.
Category
🗞
NewsTranscript
00:00Du coup, Emmanuel Macron continue ses consultations.
00:03Ça ne marche pas à gauche, je vais essayer à droite.
00:06Pour sortir du blocage, de nouvelles consultations s'ouvrent.
00:10Le chef de l'État se tourne vers des élus locaux et convie à l'Élysée, jeudi 29 août,
00:15les présidents de région, la socialiste Carole Delga et Renaud Muselier, ancien LR,
00:20aujourd'hui proche de Macron.
00:23On est dans le deuxième round, on est dans le deuxième round.
00:25Dans le deuxième round, il commence par nous.
00:27La conversation s'engage tout de suite sur comment on fait, avec qui on fait.
00:32Et on discute de ça, sur la forme, sur les noms, pendant près d'une heure et demie,
00:37avec un échange de phrases très courte en fait.
00:42Tour à tour, les deux élus brossent le portrait robot du futur premier ministre idéal.
00:49Un homme politique expérimenté, capable de piloter les administrations
00:53et rompu au combat parlementaire.
00:56Carole Delga a défendu les socialistes 15-9 en tête,
00:59et moi j'ai défendu la droite avec Bertrand en tête.
01:03C'est les deux mêmes en fait.
01:05C'est les deux mêmes.
01:06Un issu de la droite, un issu de la gauche.
01:09Avec des parcours un peu différents, des âges un peu différents, des styles un peu différents.
01:14Mais dans l'ensemble des cases accrochées pour le poste de PM, ils sont à peu près les mêmes.
01:20Mais qu'en pense le président ?
01:22Devant Renaud Muselier, Emmanuel Macron ne laisse rien transparaître.
01:27Il ne se livre pas.
01:28Lui il ne se livre jamais d'ailleurs, il a bien raison.
01:32C'est lui qui décide à la fin et on voit bien dans ses questions,
01:35quand il pose une question par rapport à des personnalités que je présente par exemple,
01:39on sent bien que cette question, il attend la réponse pour une autre,
01:42qu'il a soit en tête ou soit qui était proposée par Delga.
01:45Donc il brouille un peu l'écart dans la discussion,
01:48de façon à ce qu'on ne sorte pas de l'Élysée en disant « moi je peux vous donner la réponse ».