Les Thibault - 1973 - Episode 04

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DB - 06-09-2024

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00:00:00La mort d'Oscar Thibault, grand bourgeois catholique d'esprit étroit, est une libération pour ses deux fils, Antoine et Jacques.
00:00:09Dès son enfance, Jacques, par une fugue malheureuse, a fait preuve d'un caractère contestataire et violent.
00:00:16Enfermé par punition dans un pénitencier, il a été marqué pour la vie.
00:00:21Antoine, jeune médecin, parvient à lui faire reprendre ses études.
00:00:25Son admission à normal supérieur ne peut pas plus le stabiliser que sa passion naissante pour génie de fontaineur.
00:00:32Leur caractère violent les éloigne l'un de l'autre et, troublé par un penchant pour un ami d'enfance, il disparaît pour quatre ans.
00:00:43La mort du père impose à Antoine sa recherche.
00:00:46A Lausanne, parmi les socialistes et anarchistes émigrés, il le convainc de revenir à Paris, mais c'est seul que le docteur Antoine Thibault conduit le deuil.
00:00:57En 1914, va-t-elle enfin réunir les deux frères ?
00:01:16La mort du père
00:01:38Tu viendras encore demain ?
00:01:41Oui, je viendrai, mais ce sera la dernière fois. Depuis que je suis à Genève, ça fait au moins la dixième séance, non ?
00:01:47Je comprends. Mais pour moi, dix séances, trois mois de travail, ce n'est qu'un commencement.
00:01:54Oui, je sais.
00:01:59Hier soir, tu as quitté le local trop tôt. Le pilote a dit des choses. Il y va un peu fort, le pilote.
00:02:11Dis-moi, Thibault, il y a longtemps que je voulais te demander.
00:02:19Crois-tu qu'Alfreda est contente avec son pilote ?
00:02:23Pourquoi ne le serait-elle pas ?
00:02:27Et aussi Menestrel. Pourquoi l'appelez-vous pilote ?
00:02:32Parce que c'est l'un des pionniers de l'aviation. Pilote et ingénieur mécanicien.
00:02:36Il n'a annoncé qu'après un accident. Il faut dire aussi qu'à la suite des grèves de la SAS...
00:02:40SAS ?
00:02:41La Société d'Aviation Suisse, pour le compte de laquelle il travaillait.
00:02:45Durant les grèves, il a pris le parti des ouvriers. Il a plaqué son bureau.
00:03:07Il travaille.
00:03:13Si ça te tente...
00:03:22C'est là ?
00:03:23Oui.
00:03:26C'est là ?
00:03:27Oui.
00:03:28C'est là ?
00:03:29Oui.
00:03:30C'est là ?
00:03:31Oui.
00:03:32C'est là ?
00:03:33Oui.
00:03:34C'est là ?
00:03:35Oui.
00:03:41Viens.
00:03:51Ton travail, petite fille.
00:04:06Une histoire embêtante. Quelqu'un m'a écrit.
00:04:09Il y en a deux, paraît-il, dont nous devons nous méfier.
00:04:11Primo ?
00:04:12Gidberg.
00:04:14Pas Gidberg ?
00:04:15Secondo Tablair. Ça te surprend ?
00:04:18De Gidberg, oui.
00:04:20Voilà la lettre. Lis.
00:04:28Oui, lettre pas signée.
00:04:31Tu le sais, l'avion.
00:04:34Tu le sais, la place que Gidberg et Tablair ont prise dans le mouvement croate.
00:04:40Ils seront à Vienne pour le congrès le 23 août.
00:04:43Il importe donc de savoir quelle confiance on peut avoir en eux.
00:04:47Un seul moyen, l'enquête sur place, à Vienne.
00:04:51Menée par quelqu'un qui n'attire pas l'attention.
00:04:53De préférence, quelqu'un qui ne soit inscrit à aucun parti.
00:05:03Quelqu'un de sûr.
00:05:08Il faudra partir dans deux jours.
00:05:22Thibault, je vous dérange ?
00:05:25J'ai vu Monia au Café Landol.
00:05:27Le pilote l'a chargée de vous dire que votre article ne passera pas cette semaine dans le Fanal.
00:05:34Pas d'affaire.
00:05:38Mais ça fait 25 francs que je ne toucherai pas cette semaine.
00:05:41Et les fonds sont bas.
00:05:42Ça venait mal ?
00:05:44C'est sur quoi, votre article ?
00:05:46Sur le livre de Fritch.
00:05:47L'internationalisme.
00:05:50Pour Fritch et ses pareils, l'idéal internationaliste implique d'abord la suppression de l'idée de patrie.
00:05:56Qu'est-ce que tu en penses, toi ?
00:05:58La suppression du patriotisme, en tout cas, c'est...
00:06:00Non, du nationalisme.
00:06:03Le patriotisme est inoffensif.
00:06:06Regarde autour de nous,
00:06:07tous nos amis de Genève,
00:06:09tous ces déportés volontaires
00:06:10forment une vraie colonie internationale.
00:06:14Regarde-les d'instinct,
00:06:15se chercher,
00:06:17se joindre,
00:06:18s'agglomérer en autant de petits clans
00:06:19italiens,
00:06:20autrichiens,
00:06:21russes,
00:06:22fraternels,
00:06:23patriotiques.
00:06:25Toujours la même chose.
00:06:26Insuffisance de dynamisme insurrectionnel.
00:06:30Pourquoi ?
00:06:31Déficience de pensée.
00:06:34Je l'ai dit et je le répète,
00:06:36la lutte, c'est d'abord sur le front philosophique qu'il faut la porter.
00:06:43Mon cher Sergei Pavlovitch,
00:06:46l'écroulement du monde bourgeois se fera de lui-même.
00:06:50Comment va Thibault ?
00:06:51Chaud de main, hein ?
00:06:54L'écroulement est peut-être lointain,
00:06:56mais il est inévitable.
00:06:58Le temps travaille pour nous.
00:07:00Oui.
00:07:01Le temps travaille partout.
00:07:04Même en France.
00:07:09Chez beaucoup de jeunes bourgeois français,
00:07:11la foi dans le capitalisme est ébranlée.
00:07:14Ils profitent encore du système,
00:07:16mais ils n'ont plus bonne conscience.
00:07:19Bien entendu, je n'oppose pas aux réformes un nom de principe.
00:07:23La lutte pour les réformes peut être, dans certains pays,
00:07:25une plateforme de combat,
00:07:28mais
00:07:30pas d'enfantement sans grande douleur.
00:07:34Et le mois dernier, nous étions en Italie.
00:07:36En Milano ?
00:07:38Mais alors, tu as vu les camarades de l'Aventi ?
00:07:40Mais oui.
00:07:41Le camarade Saffrillo.
00:07:43J'ai connu d'un parti italien avant 1910.
00:07:46Maintenant, 59 députés à nous, à la Chambre.
00:07:50Et notre presse, notre Aventi.
00:07:53Plus de 45 000 tirages par numéro.
00:07:56Quand est-ce que tu étais chez nous ?
00:07:58En avril et mai,
00:07:59pour le congrès d'Ancon.
00:08:01Ah, tu as connu Serrati.
00:08:03Voilà.
00:08:05Un réformiste, celui-là.
00:08:07Et Mussolini, oui, Mussolini.
00:08:09Ce n'est pas un réformiste, lui.
00:08:11C'est un vrai.
00:08:12Tu le connais.
00:08:14Oui, mais il y a un peu d'âme.
00:08:18Qu'est-ce qu'il a dit ?
00:08:20Il fait un peu des pattes.
00:08:22Il en met plein la vue.
00:08:24Mussolini.
00:08:26Mussolini.
00:08:27Non, non.
00:08:28C'est un vrai, un pur,
00:08:30le vrai conducteur révolutionnaire.
00:08:33Il est positif et réaliste.
00:08:36Pour lui, c'est l'action, d'abord.
00:08:38De la doctrine, après.
00:08:41Prends bien garde, Thibault.
00:08:43Ne vas pas croire tout ce qu'on raconte ici.
00:08:54Ça ne t'ennuie pas de partir pour Vienne ?
00:08:56Non.
00:08:57Pourquoi ?
00:08:59Tu as l'air soucieux.
00:09:01Il y a des jours où, sans que l'on sache pourquoi,
00:09:02on se sent un peu exilé.
00:09:04Un attentat.
00:09:06Un attentat politique en Autriche.
00:09:10Un attentat politique en Autriche.
00:09:12En Autriche ?
00:09:16Incroyable.
00:09:19Ce matin à Sarajevo,
00:09:21capitale de la Bosnie,
00:09:23province récemment annexée par l'Autriche.
00:09:31L'archiduc François Ferdinand,
00:09:33héritier présomptif du trône d'Autriche-Hongrie,
00:09:36et la duchesse de Hohenberg, son épouse,
00:09:40ont été abattus tous deux à coups de revolver
00:09:43au cours d'une cérémonie officielle
00:09:46par un jeune révolutionnaire bosniaque.
00:09:55Incroyable.
00:10:00C'est incroyable.
00:10:31A demain.
00:10:41Tu crois vraiment, toi, que c'est la guerre ?
00:10:45Tu crois vraiment qu'il n'y a pas moyen d'empêcher ?
00:10:48Non, bien entendu.
00:11:01Alors, pourquoi ne l'auras-tu pas dit ?
00:11:05Parce que,
00:11:07pour l'instant, ce que j'en pense, ne regarde personne, petite fille.
00:11:13Parce qu'aujourd'hui, pratiquement,
00:11:16il faut faire comme si.
00:11:22Guerre à la guerre.
00:11:25Petite fille, laisse-les faire.
00:11:26Manifestations, soulèvements, grèves, tout ce qu'ils voudront.
00:11:32En avant la fanfare, en avant les trompettes.
00:11:37Qu'ils ébranlent, s'ils peuvent, les murailles de Géricault.
00:11:43Mais les murailles,
00:11:46ce n'est pas leurs trompettes qui les foutront par terre, petite fille.
00:11:50C'est nos bombes.
00:11:52Attendons le retour de Jacques, de Vienne.
00:12:01Le camarade Boehme a apporté une copie des documents.
00:12:05Et une lettre d'Osmert.
00:12:07Merci, camarade.
00:12:10C'est une lettre d'Osmert.
00:12:12C'est une lettre d'Osmert.
00:12:14C'est une lettre d'Osmert.
00:12:16C'est une lettre d'Osmert.
00:12:18C'est une lettre d'Osmert.
00:12:19C'est une lettre d'Osmert.
00:12:28Alors?
00:12:29Sarajevo, le meurtre de l'archiduc, date de quinze jours seulement.
00:12:33Depuis, il s'est passé en Europe, mais surtout en Autriche.
00:12:36Une suite d'événements d'une telle importance
00:12:38qu'Osmert a cru urgent d'alerter tous les centres socialistes européens.
00:12:41Il a dépêché les camarades à Petersburg et à Rome.
00:12:44Pilman est parti pour Berlin.
00:12:46Morelli est allé voir Plekhanov.
00:12:48Mercredi à Bruxelles et vendredi à Londres.
00:12:51Et moi, je suis chargé de vous mettre au courant.
00:12:53Parce que vraiment, les choses ont l'air d'aller vite.
00:12:56Osmert, en me quittant,
00:12:59m'a dit ceci, textuellement.
00:13:04Explique leur bien que si on laisse aller les choses,
00:13:06avant deux ou trois mois,
00:13:08l'Europe peut être embarquée dans une guerre générale.
00:13:11Pour le meurtre d'un archiduc?
00:13:13D'un archiduc tué par des Serbes.
00:13:15Par des Slaves.
00:13:17Là-bas, j'ai entrevu le problème.
00:13:19Dès l'assassinat de l'archiduc,
00:13:21le gouvernement russe, dominé par son état-major,
00:13:24a laissé dire par ses ambassadeurs
00:13:26qu'il se poserait résolument en protecteur de la Serbie.
00:13:28Osmert l'a su par les renseignements venus de Londres.
00:13:31Du côté autrichien,
00:13:33ce meurtre se présente comme une occasion inespérée
00:13:35de régler son compte à la Serbie.
00:13:37Dès le lendemain de l'attentat,
00:13:39Berchtold a tout fait pour exaspérer l'amour propre national.
00:13:41Mais enfin Berchtold,
00:13:42c'est tout de même pas l'Autriche.
00:13:44Ach, il a toute l'Autriche dans son sac.
00:13:47L'état-major est aussi l'empereur.
00:13:50Pour les dirigeants de là-bas,
00:13:52une guerre qui leur assurerait
00:13:55tous ces marchés du Balkan
00:13:57que les Slaves cherchent à s'accaparer,
00:13:59sauveront l'Empire.
00:14:02Et si la Russie intervient?
00:14:04Si vraiment l'Allemagne soutient l'Autriche,
00:14:07Hudsondorf, de l'état-major autrichien, l'a dit.
00:14:11L'Europe, un de ces matins,
00:14:14se réveillera devant le fait accompli.
00:14:17Déchaîner partout une campagne.
00:14:19Intervention à la chambre, au Reichstag, à la Douma.
00:14:22Grève générale.
00:14:24Sabotage dans les usines de guerre, partout.
00:14:29Vous ne dites rien, pilote?
00:14:31Si nous réussissons cette fois,
00:14:33quel incroyable accroissement de force pour l'international.
00:14:38Bien entendu.
00:14:49Sur la tactique à suivre,
00:14:51pas le moindre risque.
00:14:53C'est ce que nous devons faire.
00:14:55C'est ce que nous devons faire.
00:14:57C'est ce que nous devons faire.
00:14:58Sur la tactique à suivre,
00:15:00pas le moindre doute.
00:15:03Jouer à plein sur le pacifisme populaire.
00:15:11Guerre à la guerre.
00:15:13Faites demi-tour et attendez-moi.
00:15:43Monsieur n'est pas là.
00:16:13Allô? Allô, mademoiselle?
00:16:15Oui, c'est le docteur Thibault.
00:16:17Mais oui, j'attends vous sur le matériel.
00:16:19Une commande de 17 000 francs.
00:16:21Ah oui.
00:16:44J'ai sauté dans le train.
00:16:48Je vais chez nous.
00:16:53Viens me rejoindre.
00:16:57J'apporterai de quoi faire la dîner.
00:17:14Je me sauve, donne-moi mon ombrelle.
00:17:28As-tu besoin d'aide?
00:17:43Je peux pas me ranger, non.
00:18:14Bonjour, Léon.
00:18:16Ah, monsieur Jacques.
00:18:18Vous ne vous reconnaissez pas à cause de la moustache.
00:18:27Voilà des changements.
00:18:29Mon frère est-il là?
00:18:31Monsieur travaille avec ces messieurs au laboratoire.
00:18:34Oui, avant quelques mois, n'importe quel neurologue
00:18:37ou n'importe quel spécialiste de pathologie infantile,
00:18:40n'importe quel éducateur,
00:18:42va pouvoir trouver ici, chez nous,
00:18:44dans nos statistiques...
00:18:46Oh, qu'est-ce qu'il y a?
00:18:49Ah, Jacques!
00:18:52Qu'est-ce qu'il y a?
00:18:54Qu'est-ce qu'il y a?
00:18:56Qu'est-ce qu'il y a?
00:18:58Qu'est-ce qu'il y a?
00:19:00Qu'est-ce qu'il y a?
00:19:01Jacques!
00:19:04C'est mon frère.
00:19:06Isaac Studler,
00:19:08Manuel Roy,
00:19:10René Jousselin.
00:19:14Je vous dérange?
00:19:15Oui.
00:19:16N'est-ce pas?
00:19:17Impossible de dissimuler qu'il nous dérange l'animal.
00:19:22Non.
00:19:23Tu te demandes où tu es?
00:19:25Tu es dans le laboratoire d'Antoine Oscar Thibault.
00:19:29Tout simplement.
00:19:32Roy!
00:19:33Donnez-lui quelque chose à boire.
00:19:41Studler,
00:19:42nous reprenons tout ça dimanche prochain.
00:19:44Jousselin, vous me rangez les paperasses.
00:19:46De toute façon, nous ne pouvons rien commencer de sérieux avant le 1er août.
00:19:52Oui, nous sommes d'accord tous les quatre
00:19:54pour ne pas prendre de congés cette année, vu les circonstances.
00:19:56Oui, je comprends.
00:19:57Je vous en prie.
00:19:58Songe!
00:19:59Songe qu'il n'y a pas trois semaines que les travaux de la maison sont terminés.
00:20:03Mais avec les deux mois de calme que nous allons avoir jusqu'à la rentrée,
00:20:07ça t'étonne?
00:20:09C'est que tu n'as aucune idée de nos entreprises.
00:20:12Nous avons des projets magnifiques.
00:20:13Viens, je te raconterai ça.
00:20:21Là, c'est mon cabinet.
00:20:30Bureau de père.
00:20:37Dis-moi, Antoine.
00:20:40Et Gise?
00:20:43Gise?
00:20:45Elle est toujours là-bas, en Angleterre.
00:20:47Elle paraît heureuse.
00:20:49Ce que père lui a laissé lui permet d'avoir une vie à peu près indépendante.
00:20:56Tu es toujours détendu.
00:20:58Tu es toujours décidé à ne pas toucher ta part d'héritage.
00:21:01Je ne veux pas entendre parler de ça.
00:21:04Comme tu voudras, mon petit.
00:21:13Et Charles?
00:21:15Il tient une boutique.
00:21:17Tu sais, ses petites inventions.
00:21:21Qu'est-ce qui te ramène à Paris?
00:21:23Un reportage sur le procès Caillaux, j'imagine.
00:21:28Dis-moi, Jacques.
00:21:31Est-ce que tu es heureux, au moins?
00:21:41Est-ce possible que vous n'ayez pas la moindre notion de ce qui se prépare?
00:21:47Et qu'est-ce qui se prépare?
00:21:50La guerre.
00:21:53Ces sacrés Balkans.
00:21:57On devrait établir un cordon sanitaire autour des peuples balkaniques
00:22:00et les laisser s'entrégorger une bonne fois, jusqu'à disparition totale.
00:22:05On demande monsieur au téléphone.
00:22:22Allô?
00:22:24C'est vous, oui, j'allais téléphoner.
00:22:26Jacques vient d'arriver.
00:22:28Oui, Jacques, mon frère, à l'improviste.
00:22:31Non, il faut que je reste avec lui.
00:22:34Non, impossible avant 11h au minuit.
00:22:37A tout à l'heure.
00:22:40De quoi parlions-nous?
00:22:42Ah oui, tu me disais la guerre.
00:22:44Tu crois vraiment qu'une nouvelle guerre couvre dans les Balkans?
00:22:46Mais est-il possible qu'à Paris vous ignorez ce qui se passe depuis trois semaines?
00:22:49C'est l'Europe toute entière qui va droit à la guerre.
00:22:51Oh, allons, allons, allons.
00:22:53Il suffirait d'un stupide coup de feu sur la frontière serbe.
00:22:55Et même dans une civilisation comme la nôtre...
00:22:57Non, cette fois, Antoine, c'est extrêmement grave.
00:22:59Un peu de sang-froid.
00:23:01D'ailleurs, moi, je n'entends rien à la politique.
00:23:03Moi, je suis un type qui demain matin à 8h sera sans l'hôpital.
00:23:06Il y a le fléau du Mont-du-Quatre,
00:23:08la Péritonique du Neuf
00:23:10et j'ai autre chose à faire qu'attater le pouls de l'Europe.
00:23:13Alors, même si ce que tu dis se révèle exact,
00:23:15nous n'y pouvons rien, absolument rien.
00:23:17Ni toi, ni moi, ni personne.
00:23:19Ce n'est pas vrai!
00:23:21Sais-tu seulement que dans le monde, il y a aujourd'hui plus de 12 millions de travailleurs organisés
00:23:23dont l'idée dominante est de lutter contre la guerre?
00:23:27Monsieur est servi.
00:23:53C'est très urgent.
00:24:23Je suis là.
00:24:47Jeanine Fontana.
00:24:51Faites entrer.
00:24:53Merci.
00:25:05Venez vite, papa est blessé.
00:25:07Gravement? Où est-il?
00:25:09Dans un hôtel.
00:25:11Maman y est déjà, elle vous attend.
00:25:13Léon, prévenez Victor. L'auto, vite.
00:25:15Depuis quand est-il blessé?
00:25:17Le temps de prendre une trousse.
00:25:23Je suis là.
00:25:47L'auto sera prête dans une minute.
00:25:50Comment ça, blessé?
00:25:51Nous ne savons rien.
00:25:54Une balle de revolver.
00:25:58Nous ne savions même pas qu'il était à Paris.
00:26:01Où est-il cet hôtel?
00:26:03Rue de l'Echiquier.
00:26:05Jacques, tu viens avec nous.
00:26:07Tu pourras nous être utile.
00:26:21Merci.
00:26:52C'est au 12.
00:26:54Premier étage, au-dessus de l'entresol.
00:26:57Accompagnez-les.
00:27:21Merci.
00:27:52Antoine.
00:27:54Venez.
00:28:05Attends-nous là, ma chérie.
00:28:22La police est là.
00:28:27Il vit.
00:28:31Le médecin de l'hôtel dit qu'il est intransportable.
00:28:51C'est bon.
00:29:21Demandez-moi pas six héros neuf treize.
00:29:43Demandez-moi pas six héros neuf treize.
00:29:46La cabine.
00:29:47Allô, mademoiselle, je ne voudrais pas 6-0-9-13, s'il vous plaît.
00:29:53Me décrochez, monsieur.
00:29:56Allô, 6-0-9-13, le Docteur Equet, oui.
00:30:13Quarantine, oui, hôtel Westminster, rue de l'Échiquier.
00:30:25Oh, ces choses-là, dans une maison comme la nôtre, monsieur, ça n'est pas possible.
00:30:29Mais nous ne pouvons pas, absolument pas.
00:30:31Il faut immédiatement que...
00:30:36Alors, il est dans le coma.
00:30:41Tu as pu téléphoner?
00:30:43Equet, il arrive.
00:30:45Non, vous êtes peut-être le médecin de la famille.
00:30:47Oui.
00:30:48Oh, nous ne pouvons pas le garder ici.
00:30:50Mais enfin, vous comprenez, dans une maison comme la nôtre.
00:30:53Excusez-moi.
00:31:03Que s'est-il passé?
00:31:05Pourquoi a-t-il voulu se tuer?
00:31:08Je ne sais pas.
00:31:13Il habite seul, ici?
00:31:16Oui, je crois, oui.
00:31:18Ah, Equet.
00:31:23Qu'est-ce qu'il y a?
00:31:25Qu'est-ce qu'il y a?
00:31:27Qu'est-ce qu'il y a?
00:31:54C'est un parent?
00:31:55Un chirurgien.
00:31:56Mais on ne va tout de même pas l'opérer ici.
00:32:04Merci.
00:32:08Lui, 5403, madame.
00:32:16Mais décrochez, monsieur.
00:32:23Allô?
00:32:24La clinique Bertrand?
00:32:27Je téléphone de la part du docteur Equet.
00:32:30On m'envoie immédiatement.
00:32:31Hôtel Westminster, rue de l'Échiquier.
00:32:33Le personnel et le matériel nécessaires à une opération d'urgence.
00:32:46Le malade est intransportable.
00:32:48Equet va essayer d'extraire le projectile.
00:32:50La seule chance.
00:32:51Eugénie.
00:32:52Bon, écoute maintenant.
00:32:53Madame de Fontanin voudrait faire prévenir Daniel Alunéville.
00:32:56Il faut que tu envoies une dépêche d'un bureau ouvert la nuit.
00:32:58Celui de la bourse, par exemple.
00:32:59Et tu indiques l'adresse de l'hôtel.
00:33:08Appelez-moi un taxi.
00:33:22On croit que c'est l' negotiating.
00:33:36Après, le témoin.
00:33:52Salut Tadden, ça va?
00:34:01Ça va?
00:34:04Ça va, Thaddeus?
00:34:08Ça va bien?
00:34:12Ça va?
00:34:14Salut Thaddeus!
00:34:16Jacques, tu sais, l'article du camarade Jaurès,
00:34:22son article de ce matin,
00:34:25il va avoir une grande influence en Allemagne.
00:34:30Les camarades allemands, aussi eux, vont refuser les crédits.
00:34:35Ça, j'aimerais bien le voir.
00:34:37Tu le verras.
00:34:38La Fédération de la Seine a voté une motion sur la grève générale en cas de menace de guerre.
00:34:42Ça a été voté quand?
00:34:43Cet après-midi au bureau de la Fédé.
00:34:45Oh, c'est vrai, ça?
00:34:46Oui, c'est vrai, j'y étais.
00:34:48Katzler!
00:34:53Les ouvriers allemands seraient-ils prêts à en faire autant?
00:34:57Je te tourne la question.
00:35:01Un jour de mobilisation,
00:35:05serait-elle, votre classe ouvrière française, assez disciplinée?
00:35:14Oh, ça dépendrait beaucoup, je crois, de l'attitude du prolétariat allemand.
00:35:19Savez-vous quoi?
00:35:21En Allemagne, en ce moment, inquiétude, point carré, visite, czar.
00:35:34Il faut voir le ton de la presse française.
00:35:37Cette visite prend l'allure d'un défi.
00:35:40Camolade!
00:35:42Ça va mal en Russie.
00:35:44Les journaux, ici, disent presque rien.
00:35:48Mais Pranovski, lui, arrive de là-bas.
00:35:51Il y a déjà 65 000 grévistes, rien qu'à Pétersbourg.
00:35:57Il y a eu guerre des rues, police a tiré, tué beaucoup,
00:36:05même des femmes, des jeunes filles.
00:36:19Depuis près de 18 mois, Jérôme de Fontanin était au service d'une société anglaise
00:36:24qui exploite des forêts hongries.
00:36:27L'hiver dernier, il s'est fait des relations à Vienne.
00:36:35Il est devenu le président du conseil d'administration d'une affaire autrichienne.
00:36:44Pauvre Jérôme.
00:36:49Si j'avais été auprès de lui...
00:36:54La société autrichienne a fait une faillite peu honorable.
00:36:58Et Jérôme s'est trouvé mis en cause.
00:37:02Il m'a écrit pour me supplier de prendre une nouvelle hypothèque sur la villa de Maison Lafitte.
00:37:09Maman a dû consulter son notaire, qu'elle veut faire une rapide enquête à Vienne.
00:37:16C'est ainsi qu'elle a appris les poursuites judiciaires intentées contre papa.
00:37:32Jérôme de Fontanin
00:38:03Jérôme de Fontanin
00:38:08Jérôme de Fontanin
00:38:13Jérôme de Fontanin
00:38:18Jérôme de Fontanin
00:38:23Jérôme de Fontanin
00:38:32Jérôme de Fontanin
00:38:37Jérôme de Fontanin
00:38:42Jérôme de Fontanin
00:38:47Jérôme de Fontanin
00:38:52Jérôme de Fontanin
00:38:57Jérôme de Fontanin
00:39:02Jérôme de Fontanin
00:39:07Jérôme de Fontanin
00:39:12Jérôme de Fontanin
00:39:17Jérôme de Fontanin
00:39:22Jérôme de Fontanin
00:39:27Jérôme de Fontanin
00:39:32Jérôme de Fontanin
00:40:02Je vais…
00:40:23Je vais…
00:40:27Thibaut.
00:40:28Bon, je vous verrai tout à l'heure, mes jolis.
00:40:31Oh, mais t'es donc à Paris, gamin, je te croyais à Genève.
00:40:34Non.
00:40:35Et d'où viens-tu comme ça?
00:40:36De Quichy, de la Fédération des syndicats maritimes.
00:40:39Ouais.
00:40:40On parle de grève dans certains ports de l'Ouest.
00:40:42Dis-donc, dis-donc, tu pourrais pas m'écrire quelques lignes là-dessus pour l'étendard?
00:40:46Peut-être, oui.
00:40:47Eh ben, attention. Oh, celui-là, là.
00:40:49Tiens, oh.
00:40:50Ça marche toujours, l'étendard?
00:40:52Euh, ben, comme ça, tu sais.
00:40:55Je suis toujours tout seul, c'est moi qui fais tout le journal.
00:40:58Et puis, plus un sou en caisse, naturellement.
00:41:03Pourtant, j'ai vu que vous augmentiez votre tirage.
00:41:05Oh, mais les abonnés affluent, gamin.
00:41:09Seulement, ils payent pas.
00:41:11Tiens, regarde.
00:41:13Et leur supprimer l'envoi.
00:41:16J'hésiterai pas une seconde si je dirigeais une entreprise commerciale, mais qu'est-ce que je vise?
00:41:21La propagande.
00:41:22La propagande? Alors.
00:41:24Oui.
00:41:25Enfin.
00:41:26Et qu'est-ce qu'on en pense de tout ça en Suisse?
00:41:29Parce que moi, je suis trop...
00:41:31Je suis trop vieux renard. Rien ne m'étonne.
00:41:34Tiens, ça me rappelle 83.
00:41:37L'Allemagne, l'Angleterre, l'Autriche, et puis la... la Roumanie.
00:41:41Ces quatre belles garces.
00:41:43Elles ont voulu profiter de l'isolement de la France pour déclencher une guerre contre la Russie.
00:41:47Oh, ça en est fallu d'un poil de grenouille.
00:41:50Il n'y a rien de changé. C'est toujours les mêmes trucs.
00:41:52On disait déjà patrie, honneur national, et puis par là-dessous quoi?
00:41:57Les combines de la haute finance.
00:42:00Enfin, il n'y a rien de changé. Sauf...
00:42:02Sauf un point.
00:42:05Nous n'avons plus de Kropotkine, mon petit.
00:42:08J'ai recherché ces articles.
00:42:10Toujours d'actualité.
00:42:12J'en publie trois dans mon prochain numéro.
00:42:14Oh, Kropotkine.
00:42:17Tu liras ça, gamin.
00:42:19Vous pourrez tous en prendre de la graine.
00:42:22Tiens, mais à propos, où allais-tu comme ça? Dans le croissant?
00:42:25Oui.
00:42:26Ouais?
00:42:27Alors tu vas voir les...
00:42:29les socialoportunistes.
00:42:32Méfie-toi, petit.
00:42:34Méfie-toi.
00:42:37Mais qu'est-ce que tu fous là, toi?
00:42:39Tu crois que c'est comme ça que tu vas arranger les machines?
00:42:41Allez, donne-moi ton trajectoire.
00:42:49...
00:43:18Jenny?
00:43:21...
00:43:24Excusez-moi.
00:43:27Je viens prendre des nouvelles.
00:43:30...
00:43:32Et voir Daniel.
00:43:35...
00:43:51Je ne voudrais pas déranger.
00:43:54...
00:44:04Jacques.
00:44:07Bonjour, Jacques.
00:44:10...
00:44:15Excuse-moi, maman. Je vais descendre un moment avec Jacques.
00:44:18Bien sûr.
00:44:21...
00:44:29Viens.
00:44:31...
00:44:42C'est affreux, mais...
00:44:44au point où sont les choses,
00:44:47mon père était à la veille de l'être arrêté.
00:44:50...
00:44:58On ne parle pas de la guerre à Lunéville?
00:45:01Si, bien sûr, les officiers.
00:45:04C'est leur raison d'être, à ces gens-là.
00:45:07Moi, je compte les jours.
00:45:09Encore 71.
00:45:11Fin septembre, je serai libre.
00:45:14...
00:45:20Dis, Jacques.
00:45:23Explique-moi.
00:45:26...
00:45:28Que s'est-il passé, il y a quatre ans?
00:45:31Tu le sais bien.
00:45:34Non. J'ai jamais compris.
00:45:37Pourquoi es-tu parti?
00:45:40A quoi bon revenir là-dessus?
00:45:43Mais je...
00:45:46Jacques.
00:45:48Non.
00:45:52Qu'est-ce qui a pu te pousser à faire une chose pareille?
00:45:55Une chose pareille?
00:45:57Ça te paraît incompréhensible à toi
00:46:00qu'on puisse vouloir rompre avec tout.
00:46:02Tu ne comprends pas ça.
00:46:04Qu'on ne consente pas à se laisser museler.
00:46:07...
00:46:10À quelle heure dînerons-nous, Anne?
00:46:13Dans un restaurant comme le Coq,
00:46:16il est bon d'arriver tard. N'est-ce pas, Vélo?
00:46:19...
00:46:22Alors, s'il est bon?
00:46:25...
00:46:28Anne, votre chien est exaspérant.
00:46:31...
00:46:34Tu ne dis plus rien.
00:46:37Non.
00:46:40J'étais en train de penser que...
00:46:43quand Vélo sera vieux,
00:46:46j'aurai jamais d'autres chiens, tu sais.
00:46:49...
00:46:52Quand Vélo sera tout à fait vieux et infirme,
00:46:55je l'empoisonnerai.
00:46:58...
00:47:01Et peut-on savoir?
00:47:04Strecknin?
00:47:07Sianur?
00:47:10...
00:47:13Nous nous contenterons d'un petit barbiturique.
00:47:16N'est-ce pas, Vélo?
00:47:19Délicat, oui.
00:47:22Un ou deux grammes de plus ou de moins
00:47:25et tout est raté.
00:47:28Un ou deux grammes?
00:47:31Pour un chien qui ne pèse pas trois kilos?
00:47:34...
00:47:37Vous n'y entendez rien, docteur.
00:47:40...
00:47:43Je ne remplacerai jamais Vélo. Jamais.
00:47:46Ça t'étonne, hein?
00:47:49C'est que je suis capable d'être fidèle, tenue, tu sais.
00:47:52...
00:47:55Très fidèle.
00:47:58...
00:48:01...
00:48:04...
00:48:07...
00:48:10...
00:48:13...
00:48:16...
00:48:19...
00:48:22...
00:48:25...
00:48:28...
00:48:31...
00:48:34...
00:48:37...
00:48:40...
00:48:43...
00:48:46...
00:48:49...
00:48:52...
00:48:55...
00:48:58...
00:49:01...
00:49:04...
00:49:07...
00:49:10Oui.
00:49:13Et pour monsieur?
00:49:16La même chose.
00:49:19...
00:49:22...
00:49:25...
00:49:28Ce ventre qu'il a, est-il assez commode, Louis XV?
00:49:38Et sa grosse tête, il ressemble à un oignon qui germe.
00:49:43Je suis sûre qu'il a une âme.
00:49:46Tiens, je viendrai comme mon père.
00:49:48Il faut me l'acheter, Tony. Ce sera notre mascotte.
00:49:51Ah, je vous y prends.
00:49:52Et après, vous soutiendrez encore que vous n'êtes pas superstitieuse.
00:49:58Sermonne-moi, j'adore ça.
00:50:05Je t'écouterai, tu verras.
00:50:10Je deviendrai comme tu veux.
00:50:29Qu'est-ce que tu penses du procès-caillot, toi?
00:50:36Voilà une femme.
00:50:38Quel cran!
00:50:42Comme j'aimerais faire quelque chose comme ça pour toi.
00:50:47Tuée par amour.
00:50:50Vous auriez assez le physique de ça.
00:50:57Au fond.
00:50:59Je ne déteste pas tellement que ça d'avoir la tête d'une héroïne de mélos.
00:51:09Vous savez que j'ai passé pour une empoisonneuse.
00:51:12Je sais.
00:51:17Non, la réalité n'est pas si romanesque.
00:51:21Le hasard a voulu que je sois seule avec Goupillot la nuit où il est mort, c'est vrai.
00:51:26Mais sans que j'y sois pour quelque chose.
00:51:37Ça vous intéresse, ces vieilles histoires?
00:51:40Oui.
00:51:50Jamais d'os!
00:51:51Vous voulez l'étrangler?
00:51:52Madame Désir?
00:51:53Rien, rien.
00:51:59Parbleu, elle est toute refroidie, sa pâtée.
00:52:02Je lui avais dit chaude et pas de graisse.
00:52:07Reportez ça!
00:52:16Chérie, vous ne pensez pas que monsieur Fellot se montre un peu bien difficile?
00:52:20L'idiot, ce garçon.
00:52:21Vous l'avez vu planté devant cette terrine?
00:52:37Alors il est mort, comme ça.
00:52:39Qui ça?
00:52:40Goupillot.
00:52:46Le plus bête, figure-toi, c'est qu'on m'a accusée de ce que je n'avais pas fait
00:52:50et que personne n'a su ce dont je suis réellement coupable.
00:52:55Je me méfiais du testament que Goupillot avait pu écrire.
00:52:58Alors, pendant les deux ans où il a été gâteux,
00:53:03muni d'une procuration que je lui avais extorquée avec l'aide d'un notaire de Beauvais,
00:53:08je me suis froidement approprié une grande partie de la fortune.
00:53:12Bien inutilement d'ailleurs, puisque le testament était tout en ma faveur.
00:53:19Ouh!
00:53:20Froid?
00:53:22Non, mais je sais un endroit où on serait encore mieux.
00:53:34Je ne te demande pas de m'aimer comme je t'aime,
00:53:36je te demande seulement de me laisser t'aimer.
00:53:41Thibault, ça marche à Paris?
00:53:48La semaine prochaine, le bureau international est convoqué à Bruxelles.
00:53:53Et puis?
00:53:54J'aurai sa tâche la plus grande importance à cette réunion,
00:53:57les délégués de 22 pays différents.
00:53:59Et puis?
00:54:01Et puis?
00:54:03Et puis, mon petit Van Eyde, ce qui se prépare là, c'est peut-être, sans violence inutile,
00:54:08le triomphe du socialisme dans le monde.
00:54:18Tiens Jacques, tu tombes bien.
00:54:23Au fait, si il est revenu, pourquoi pas lui?
00:54:25Evidemment.
00:54:27J'allais justement t'écrire de rester à Paris.
00:54:32Pourquoi Freda ne vient-elle pas?
00:54:38Et Oma repartir?
00:54:40Tout de suite.
00:54:42Ce soir.
00:54:44Pour Paris?
00:54:45L'Inde, d'abord Bruxelles et envers.
00:54:47Richard Lay va t'expliquer ça.
00:54:49Oui, attends.
00:54:52Qu'est-ce qu'il fabrique?
00:54:54Il devrait être là.
00:54:59C'est un train.
00:55:05Ce soir à 19h15.
00:55:07Qui te met à Bâle, à...
00:55:09À 2h du matin et à Bruxelles.
00:55:16Demain pour midi.
00:55:18De là, tu gagneras envers.
00:55:20Il faut que tu y sois demain mercredi.
00:55:22Avant 15h.
00:55:25Je demande quelques précautions parce qu'il s'agit de rencontrer Knyabrovski.
00:55:29Et qu'il est assez surveillé.
00:55:31Tu le connais?
00:55:32Oui, très bien.
00:55:33Les événements se précipitent.
00:55:35Jaurès et Vaillant ont raison.
00:55:37Il faut contraindre les gouvernements à un arbitrage.
00:55:40Par la menace de la grève générale.
00:55:42Tout le monde est d'accord sur le principe.
00:55:44A Paris, on cherche le moyen de convaincre les Allemands.
00:55:47Ils le refuseront.
00:55:48Leur argument, le vieil argument de Plekhanov, celui de Lipknecht, est très fort.
00:55:53On appelle inégalement socialisé.
00:55:55La grève mettrait celui qui est le plus socialisé à la merci de l'autre.
00:55:58C'est l'évidence.
00:56:00Je ne comprends pas que Freda...
00:56:23L'enveloppe est dans les journaux.
00:56:30Petersburg, lundi.
00:56:32140 000 grévistes.
00:56:35État de siège.
00:56:37Téléphone coupé.
00:56:39Plus de tramway.
00:56:41Métrageuse.
00:56:43Régiment de Cossacks.
00:56:46Le gouvernement avait distribué pour Poincaré des drapeaux français.
00:56:53Les femmes ont fait des drapeaux rouges.
00:56:59Bataille dans le quartier Viborg.
00:57:01Des centaines de morts.
00:57:05Le journaux interdit depuis dimanche.
00:57:10C'est la révolution.
00:57:13L'ombre est chasse.
00:57:24Le jour de la guerre.
00:57:44Tu as lu ça, Pagès ?
00:57:46Tu as lu ça ?
00:57:48Écoute !
00:57:50Écoutez !
00:57:52Nous ne voudrions déterminer personne à l'assassinat politique mais que M. Jaurès soit saisi de
00:57:58tremblements.
00:57:59Son article est capable de suggérer à quelque énergumène le désir de résoudre par la
00:58:04méthode expérimentale la question de savoir si rien ne serait changé à l'ordre invincible
00:58:10dans le cas où le sort de M. Calmette serait subi par M. Jean Jaurès.
00:58:15Qui a écrit ça ?
00:58:16Qui veux-tu que ce soit ?
00:58:21Tu as déjeuné ?
00:58:29Dis-moi, je comptais te voir à l'enterrement de Jérôme de Fontanin.
00:58:36Oui, je n'ai pas pu.
00:58:37J'ai bien fait, c'était très pénible.
00:58:42Je ne faisais que passer pour serrer la main de Daniel, qui s'en va ce soir par train
00:58:47de le voir à Brest.
00:58:55Vous avez lu les journaux ?
00:59:04Lesquels ?
00:59:05Tu sais, je ne pense pas qu'il fallait s'effrayer outre mesure.
00:59:09Il est évident néanmoins que la presse ce matin a fait entendre un bruit de sabre.
00:59:15Un bruit de sabre, patron, qu'on entendra de l'autre côté des frontières.
00:59:19La guerre, personne n'en veut.
00:59:29Si, quelques dangereux vieillards.
00:59:32Le danger, c'est que presque partout en Europe, la plupart des postes de commande
00:59:39sont aux mains de ces vieillards-là.
00:59:42Il existe pourtant un moyen radical d'éviter la guerre, c'est d'exiger le référendum
00:59:46populaire.
00:59:47Moi, je préfère en finir une bonne fois, et il n'y aura plus de problèmes franco-allemands.
00:59:58Sans compter qu'une bonne saignée ne nous ferait pas de mal au point où nous en sommes.
01:00:02C'est vrai, quarante ans de paix croupissante n'arrangent pas le moral d'un pays.
01:00:07Salut, soyez gentil, mon petit roi, donnez-moi des allumettes.
01:00:13Manuel a toujours été un fervent lecteur de l'action française.
01:00:17Moi aussi.
01:00:18Bon, mes enfants, il faut que je m'en aille, tu viens, Jacques?
01:00:27Je vais au quai d'Orsay, je peux te déposer quelque part?
01:00:32Ah oui, Rimmel?
01:00:33Oui, j'ai en ce moment une piqûre à lui faire tous les deux jours.
01:00:37Tu sais ce que j'ai fait tout à l'heure en rentrant?
01:00:50J'ai cherché mon livret militaire.
01:00:52Oui, compiègne, et le premier jour.
01:01:03Tu sais, Antoine, je pense que depuis ce matin, il y a des milliers de types en Europe
01:01:15qui ont dû faire comme toi.
01:01:16Tiens, voilà, Rav, alors, quelque chose de nouveau?
01:01:30Rien, on attend toujours la réponse à l'ultimatum autrichien à la Serbie.
01:01:34Vous savez que l'Autriche a refusé à la Russie une prolongation de délai?
01:01:37Alors, toujours rien?
01:01:38Non, rien.
01:01:39Mais le patron?
01:01:40Il est parti pour 24 heures dans Rome pour soutenir la campagne électorale de Marius
01:01:45Moutet.
01:01:46Faites attention où vous allez, pour Dieu.
01:01:47Oui, bien sûr.
01:01:48Alors, quoi de neuf?
01:01:49On attend.
01:01:50Dis-leur, le gamin.
01:01:51Eh bien, l'argent!
01:01:52Tu vas bien?
01:01:53Tu apprends à conduire, oui?
01:01:54Oh, les frangeurs, là!
01:01:55Bon, alors, je voulais te demander, où loges-tu?
01:01:56Parce que tu sais qu'en ce moment, la police des Gardies faut sonder partout.
01:01:57Moi, j'habite qu'à la Tournelle.
01:01:58Ouais.
01:01:59Et t'es sûr de ton logeur?
01:02:00Et tes papiers, ils sont en règle?
01:02:01Oui.
01:02:02Ah, d'accord.
01:02:03Bon.
01:02:04Bon.
01:02:05Bon.
01:02:06Bon.
01:02:07Bon.
01:02:08Bon.
01:02:09Bon.
01:02:10Bon.
01:02:11Bon.
01:02:12Bon.
01:02:13Bon.
01:02:14Bon.
01:02:15Bon.
01:02:16Bon.
01:02:17Bon.
01:02:18Bon.
01:02:19Bon.
01:02:20Bon.
01:02:21Bon.
01:02:22Bon.
01:02:23Bon.
01:02:24Bon.
01:02:25Bon.
01:02:26Bon.
01:02:27Bon.
01:02:28Bon.
01:02:29Tu connais la rue du Jour, ô halle?
01:02:30Oui.
01:02:31Bon.
01:02:32Alors, juste devant le portail de Saint-Eustache, tu trouves là une vieille bâtisse...
01:02:37tu puis, n'en retiens bien!
01:02:40Allons-y.
01:02:41Ça vaut mieux.
01:02:42Alors, vous allez enfin vous décider à acheter des légumes?
01:02:46Oui, ma belle!
01:02:47À condition que tu viennent me les faire cuire.
01:02:48Ah!
01:02:49Jacques, tu as raison. Il faudrait, en cas de guerre…
01:03:07Il n'y aura pas de guerre. Alors quoi ?
01:03:09Plutôt une insurrection générale en Europe.
01:03:14Écoute, de toute façon, rien de tout cela, Génie.
01:03:24Génie est là ?
01:03:25Je vais vous laisser. Je voulais juste serrer la main, c'est chose faite. Je me souviens.
01:03:37Non, viens lui dire au revoir. Allez, viens !
01:03:41Je vais vous laisser ensemble.
01:03:54Non, c'est moi qui… D'ailleurs, je ne peux pas rester. Alors, au revoir, mon bien.
01:04:11Au revoir.
01:05:11Au revoir.
01:05:41Génie ! Génie ! Je veux vous parler.
01:06:07Non.
01:06:08Si !
01:06:13Allez-vous-en.
01:06:19Génie, je vous demande pardon.
01:06:31Laissez-moi vous parler. Après, je m'en irai.
01:07:01Je n'ai jamais pu vous oublier. Jamais.
01:07:28Vous non plus.
01:07:40Vous m'avez détesté. Oubliez, non.
01:07:50Nous n'avons pas cessé de nous défendre l'un de l'autre.
01:08:08Je suis parti il y a quatre ans car il le fallait.
01:08:14Je comprends ce que je traînais en moi de si douloureux.
01:08:19C'était… C'était votre absence, mon regret de vous.
01:08:27C'était la mutilation que je m'étais faite.
01:08:31Rien ne pouvait cicatriser.
01:08:54Mais rappelez-vous, notre dernier était à Maison Lafitte.
01:09:00Est-ce que vous n'avez pas compris, cet été-là, qu'il y a une fatalité sur nous
01:09:07et que nous ne lui échapperons pas ?
01:09:13Et vous êtes toujours, la génie de cet été-là, la même.
01:09:18Seule, comme autrefois. Pas heureuse.
01:09:22Et moi aussi, je suis le même. Seule.
01:09:30Ce soir-là, je vous parlais, vous ne répondiez pas, mais vous étiez venue.
01:09:37Et vous m'écoutiez, comme à présent.
01:09:40Oui, et trois semaines après ?
01:09:46Je ne veux pas me chercher l'excuse, génie.
01:09:51Mais je suis sûr qu'aujourd'hui, s'il existe un être au monde qui aurait pu et qui pourrait…
01:09:56Ça n'a pourtant pas suffi à vous retenir, il y a quatre ans.
01:10:21Je ne vous ai pas encore tout dit.
01:10:35Il y avait à ce moment-là quelqu'un d'autre.
01:10:39Gise, la nièce de Mademoiselle Devese.
01:10:45Sa présence à la maison était ma seule joie.
01:10:49Elle aurait dû être pour moi comme une sœur.
01:10:53Mais j'ai cru l'aimer. Je me trompais, génie.
01:11:19Je sais maintenant que toute ma vie a été l'attente de ce moment.
01:11:37Aussi Jacques.
01:12:06Merci.
01:12:33Merci.
01:12:37Avenue de l'Observatoire.
01:12:44A demain ?
01:12:46Oui.
01:12:47A la maison, je vous attendrai.
01:13:00Il n'y a aucune réponse.
01:13:04L'Autriche veut la guerre, c'est sûr.
01:13:08Hier soir, le patron s'est surpassé.
01:13:11Quand il a appris la capitulation de la Serbie, le refus de l'Autriche et la mobilisation des deux armées, il est monté à la tribune pour le verser.
01:13:21La seule chance de préserver la paix, c'est que le prolétariat rassemble toutes ses forces.
01:13:35Jacques.
01:13:38Mais oui, tous les gouvernements protestent avec la même apparence de sincérité qu'ils ne veulent pas la guerre.
01:13:48Mais aucun ne veut transiger.
01:13:50Pourtant, le maintien de la paix ne s'obtiendra que par des concessions légitimes.
01:14:00Moi, depuis l'automne 1905, je pensais à la guerre.
01:14:04J'avais pourtant que 16 ans.
01:14:06Je faisais ma philo à Stannes.
01:14:08N'empêche, j'ai très bien senti cet automne-là se dresser devant ma génération la menace allemande.
01:14:14Ne souhaitons pas la guerre, mais il faut l'accepter comme un événement naturel.
01:14:18Naturel ?
01:14:19Ma foi, oui. Un compte à régler. Il faudra bien s'y décider un jour ou l'autre, si nous voulons que la France continue.
01:14:23Mais jusqu'ici, tout de même, il ne s'agit que de provocations autrichiennes, et encore pas dirigées contre nous.
01:14:28La guerre est d'abord une loi de nature, l'occasion pour l'homme de développer des vertus très rares et très toniques.
01:14:33Lesquelles ?
01:14:34L'énergie virile, le goût du risque, le sacrifice de soi. Vous ne comprenez pas qu'un être jeune et bien trempé puisse trouver dans l'héroïsme sa raison d'être.
01:14:41Si.
01:14:43Jacques !
01:14:45Je suis très heureux de vous revoir.
01:14:48Monsieur le professeur.
01:14:49J'ai de l'air.
01:14:54Jacques, mon frère.
01:14:57Ah, bon. Bien.
01:15:01Vous avez fait de fréquents séjours en Allemagne, m'a-t-on dit. C'est intéressant, ça.
01:15:06De tout temps, l'Allemagne a été pour moi une énigme. N'est-ce pas, le pays des extrêmes ?
01:15:12Y a-t-il, en Europe, un type humain plus pacifique que l'homme allemand ?
01:15:18Non.
01:15:20Oui.
01:15:21Et cependant, ce militarisme qu'ils ont dans le sang.
01:15:27L'internationalisme allemand est un peu comme ça.
01:15:30Ce militarisme qu'ils ont dans le sang.
01:15:34L'internationalisme allemand est un des plus actifs en Europe.
01:15:38Vous croyez ? Oui.
01:15:42C'est intéressant, tout ça.
01:15:45Vous dites, l'internationalisme allemand.
01:15:49Mais oui, en Allemagne, dès qu'on s'écarte des milieux militaires...
01:15:53J'ai longtemps pensé que l'internationalisme des capitaux,
01:15:57en rendant le monde entier solidaire du moindre trouble local, serait en faveur de la paix.
01:16:06C'est une vue de l'esprit.
01:16:15Inutile de vous dire de quoi nous parlions.
01:16:17Vous possédez évidemment, monsieur, des données que nous n'avons pas.
01:16:20Compris.
01:16:21Pour nos profanes, il faut avouer que la lecture des journaux...
01:16:25Oh, ne croyez pas, monsieur le professeur, que j'en sache beaucoup plus long que vous.
01:16:30Ceci dit, je ne pense pas qu'il faille pousser les choses au noir.
01:16:34À la bonne heure.
01:16:35Dites-vous bien que les éléments favorables au maintien de la paix continuent de l'emporter.
01:16:40Par exemple ?
01:16:41Ah bien, tout d'abord, le facteur anglais.
01:16:43Ah bien, tout d'abord, le facteur anglais.
01:16:45Les empires centraux ont rencontré tout de suite, au forêt Nofis, une résistance énergique.
01:16:52On demande monsieur au téléphone.
01:16:56Dites que je suis occupé.
01:17:01Si vous connaissiez comme moi le phlegme de Sir Edward Grey...
01:17:07N'oublions pas que, tant que la parole n'est pas au canon,
01:17:10elle reste diplomate.
01:17:12Le retour précipité du Kaiser, qui sera cette nuit à Kiel, en est une garantie.
01:17:16Le Kaiser, on le sait, s'opposera jusqu'au bout au risque d'une guerre européenne.
01:17:21Nous savons, d'autre part, que de nouvelles interventions pacifiques sont imminentes.
01:17:26Celle des États-Unis, celle du pape...
01:17:29Le pape !
01:17:32Eh oui, le pape.
01:17:33L'intervention du pape !
01:17:36Je crains que cela aussi ne soit une vue de l'esprit.
01:17:39Une vue de l'esprit !
01:17:50Et que penseriez-vous de l'intervention de 10 ou 12 millions d'internationalistes convaincus ?
01:17:58Je n'attache peut-être pas tout à fait autant d'importance que vous à ces manifestations populaires.
01:18:03Notez bien que les manifestations patriotiques sont partout beaucoup plus nombreuses.
01:18:07Bon, ce n'est pas que je songe à nier qu'il existe quelques mouvements d'opposition,
01:18:12mais leur action est purement négative.
01:18:13Négative ?
01:18:15En ce moment, croyez-vous que la violence des grèves russes ne paralyse pas le gouvernement du Tsar ?
01:18:19Erreur.
01:18:20Les dernières dépêches sont heureusement formelles.
01:18:24L'agitation révolutionnaire de Pétersbourg est réprimée.
01:18:29Cruellement.
01:18:31Mais définitivement.
01:18:38Mon cher ami, le temps malheureusement me presse.
01:18:56Je viens de parler d'argent.
01:18:58Mais oui, bien sûr, ce que tu voudras.
01:18:59Mais non.
01:19:01Non, je voulais simplement te parler de cette lettre.
01:19:05Tu sais, après la mort de papa.
01:19:08Au sujet de...
01:19:10De l'héritage.
01:19:13Je voudrais savoir...
01:19:15Ce qui est devenu ta part.
01:19:17Elle t'attend.
01:19:20Et si je voulais toucher cette part, est-ce que ça serait compliqué ?
01:19:23Non ?
01:19:24Non, rien de plus simple.
01:19:26Une démarche chez le notaire et une autre chez notre agent de change.
01:19:30Ça pourrait se faire dès demain ?
01:19:32Oui, à la rigueur.
01:19:34Pourquoi tu es si pressé ?
01:19:36Oui.
01:19:39Bien, je vais te préparer la lettre.
01:19:41Tu passes la prendre ce soir ou demain ?
01:19:42Non.
01:19:44Comment trouves-tu Rumel ?
01:19:47La pierre physique de l'emploi.
01:19:51Dis-moi, en cas de guerre, tu as été ajourné.
01:19:55Mais si on mobilisait ?
01:19:58Je ne me laisserai pas.
01:20:00Je ne me laisserai jamais mobiliser.
01:20:19Ce que vous disiez est assez rassurant.
01:20:22Alors, pourquoi est-ce que la presse a insisté d'une manière aussi tendancieuse sur la duplicité de l'Allemagne ?
01:20:28Tenez-vous, je vous prie.
01:20:32Il faut bien préparer l'opinion publique.
01:20:36À toute éventualité.
01:20:50Voilà. Laisse-t'allonger une minute.
01:20:52Oui.
01:20:54Eh oui, mon cher.
01:20:56Tout à l'heure, devant vos amis, j'étais bien obligé de plastroner.
01:21:00Mais en réalité, ça va mal.
01:21:03L'Allemagne semble faire tout ce qu'il faut pour torpiller la réunion d'arbitrage.
01:21:09On prend déjà partout des mesures militaires.
01:21:12Militaires ?
01:21:16Oui.
01:21:18Et vous ?
01:21:19Militaires ?
01:21:29Oui.
01:21:32Monsieur.
01:21:34On redemande monsieur au téléphone.
01:21:37Oh, dites que je suis !
01:21:41Bon, j'y vais.
01:21:45Vous permettez ?
01:21:46Au fait, je vous en prie. D'ailleurs, il est terriblement tard. Je me sauve. Au revoir.
01:21:48Au revoir.
01:22:08Allô ?
01:22:11Non, ce soir, impossible.
01:22:14D'ailleurs, je ne suis pas libre.
01:22:17Et même si je l'étais, sortir en ce moment...
01:22:21Quel moment ?
01:22:22Bon, enfin, vous avez bien lu les journaux.
01:22:28Demain. Oui, demain peut-être.
01:22:47Je suis toute seule.
01:22:49Maman est en voyage.
01:23:03Ce matin, je n'ai trouvé personne.
01:23:06J'ai dû accompagner maman à la gare.
01:23:08Elle a décidé d'aller à Vienne.
01:23:09À Vienne ?
01:23:10Oui, en Autriche.
01:23:12Pour Vienne ? Et vous l'avez laissé partir ?
01:23:14Quand je suis rentrée hier soir, j'ai trouvé maman en train de faire ses bagages.
01:23:17Elle m'a annoncé son intention d'aller à Vienne.
01:23:19Pour régler la situation laissée par mon père.
01:23:22Elle ne sera absente qu'une dizaine de jours.
01:23:24Daniel était au courant de ce voyage ?
01:23:26Non.
01:23:33Daniel s'y serait opposé.
01:23:36Madame de Fontanin ne sait donc pas que l'Autriche mobilise ?
01:23:39Madame de Fontanin ne sait donc pas que l'Autriche mobilise ?
01:23:46Vous savez, depuis huit jours, nous n'avons guère lu les journaux.
01:23:54Vous lui avez parlé ?
01:23:58Non.
01:24:01Son départ m'a soulagée.
01:24:06Je t'aime pas parler de moi.
01:24:08J'ai besoin d'être devinée.
01:24:38Nous vous attendions, M. Thibault.
01:24:48Monsieur, votre frère, le docteur, a téléphoné, M. Thibault.
01:24:53Est-ce que tout peut se régler assez rapidement ?
01:24:56Bien entendu, M. Thibault. Tout est prêt.
01:24:59Nous allons vous demander quelques signatures.
01:25:02Maître Benot va vous recevoir, M. Thibault.
01:25:04Nous vous attendions, M. Thibault.
01:25:11Nous allons, si vous le voulez bien, examiner la situation.
01:25:17Tout est prêt.
01:25:19Vos titres ont été répertoriés ?
01:25:22Maître, nous nous passerons l'examen.
01:25:26Je vous fais confiance.
01:25:28Mon intention est de tout vendre.
01:25:30Et au plus vite.
01:25:31J'ai besoin d'argent liquide.
01:25:33Ah bon ?
01:25:35Évidemment, la bourse, en ces temps de crise,
01:25:38offre des occasions imprévues.
01:25:40Pour qui connaît bien les marchés ?
01:25:42Mais d'autre part, les risques que vous avez...
01:25:45Non, il ne s'agit pas de cela.
01:25:47Tout ce que je désire savoir de vous, maître,
01:25:50c'est comment je dois procéder.
01:25:52Dans ce cas,
01:25:54il faut voir votre agent de change.
01:25:56Mais je vais vous faire accompagner.
01:25:58Et pendant que vous vous rendez chez lui,
01:26:01je lui téléphone.
01:26:11On demande Thibault au téléphone !
01:26:17Allô ?
01:26:19Qui ?
01:26:21Ah !
01:26:23La Suisse ?
01:26:24Un petit bonhomme aux cheveux blancs ?
01:26:29Une lettre de Menestrel ?
01:26:32Merci.
01:26:54Sous-titrage MFP.
01:27:24Sous-titrage MFP.
01:27:54Sous-titrage MFP.
01:28:24Sous-titrage MFP.

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