Ils croient ENCORE au RÊVE AMÉCRAIN
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00:00Les républicains veulent renvoyer tous les émigrés dans leur pays.
00:03Ils disent qu'ils sont à l'origine de tous nos problèmes.
00:06Mais de quels problèmes parlent-ils ?
00:08L'économie est bien portante.
00:10En Floride, nous avons le taux de chômage le plus bas depuis 25 ans.
00:15Le rêve américain, un mythe qui depuis 200 ans fascine les émigrés du monde entier.
00:19Jamais un pays n'a accueilli autant de races, autant de cultures différentes.
00:23Ici, l'immigration n'est pas considérée comme un fléau,
00:26mais au contraire comme la première richesse des États-Unis.
00:30Quand nous sommes venus aux États-Unis, ce n'était pas pour nous installer.
00:33Mais avec le temps, nous sommes devenus des Américains à part entière.
00:37Vous êtes plus acceptés. Finalement, on sent que c'est un pays qui est fait d'émigrants.
00:44Si on n'avait pas eu la chance d'émigrer, jamais nous ne serions devenus ce que nous sommes.
00:51Les États-Unis m'ont donné ma chance et je me devais de réussir.
01:01J'ai toujours pensé que les États-Unis étaient le pays de la liberté.
01:14Au nord des États-Unis, à la frontière canadienne, le Dakota.
01:17Une terre d'immigration peuplée au début du siècle par des Allemands et des Scandinaves.
01:25Mais depuis 20 ans, ce sont des Indiens qui viennent s'y installer.
01:29Dans cette région rurale, les médecins sont rares.
01:31Ils préfèrent exercer en Californie ou en Floride.
01:35Une pénurie qui a conduit des jeunes médecins diplômés de l'Université de Bombay
01:38à venir exercer ici, dans ce coin très reculé de l'Amérique.
01:45C'est le cas de Rupnagala. Il a repris en main un petit hôpital qui allait fermer.
01:49Avant qu'il ne débarque à Hawks avec son épouse,
01:52les patients devaient se rendre à 200 kilomètres de là pour consulter.
01:59J'ai fini mes études de médecine et j'ai fait ma spécialité en Inde.
02:06Ensuite, je suis venu dans l'Illinois où j'ai passé une équivalence.
02:12Mon frère travaillait déjà aux États-Unis comme généraliste depuis 1919.
02:18C'est lui qui m'a encouragé, qui m'a poussé à venir, ce que j'ai fait en 1975.
02:29Après l'ouverture de leur clinique, les Nagalas ont créé d'autres antennes médicales
02:33dans une dizaine de petites villes des alentours.
02:36Chaque jour, Vanny Nagala parcourt 300 kilomètres sur les routes difficiles du Dakota du Nord.
02:41Ici, l'hiver est très long et très froid.
02:47Un climat très difficile quand on a grandi en Inde sous un climat tropical.
02:52Ça a été vraiment un très grand choc quand on est arrivé ici.
02:56Honnêtement, j'ai mis un bon moment avant de m'adapter.
03:03Quand ils sont arrivés dans le Dakota du Nord,
03:05les Nagalas, de par leurs origines, étaient considérés comme des médecins de second ordre.
03:10Passé la méfiance, le couple de médecins fait aujourd'hui l'unanimité.
03:18Je suis vraiment contente de travailler avec eux.
03:21Ils nous traitent tellement bien.
03:23Moi, franchement, je ne sais pas si j'ai jamais été aussi heureuse de travailler pour un docteur
03:26avant de connaître les Nagalas.
03:28C'est vraiment incroyable.
03:29Au cœur de cette Amérique profonde, plus personne ne se souvient que les Nagalas sont nés à Bombay.
03:34Leurs blouses blanches et leurs compétences ont suffi à faire oublier qu'ils sont des immigrés.
03:39Pour le secondaire, Roop Nagala a cherché à embaucher de jeunes médecins américains,
03:43mais il n'a trouvé personne.
03:45Faute de candidature, il a fait venir des confrères indiens.
03:49Il est devenu un célèbre médecin de seconde ordre.
03:52Il est devenu un célèbre médecin de seconde ordre.
03:55Il est devenu un célèbre médecin de seconde ordre.
03:57Faute de candidature, il a fait venir des confrères indiens et jordaniens.
04:01Aujourd'hui, tous sont des notables de la ville.
04:09Le docteur Vani et le docteur Roop sont tous deux très impliqués dans la vie de notre communauté,
04:13et pas seulement dans le domaine médical.
04:16Par exemple, le docteur Vani fait partie du conseil d'administration de l'école.
04:20Elle a d'ailleurs été la première femme élue à ce poste-là.
04:28Je suis sûre que si j'étais restée en Inde, je ne me serais jamais investie autant.
04:34Pour moi, participer activement à la vie sociale me donne un sentiment de grande indépendance.
04:42En tant que femme ici, mes compétences sont reconnues,
04:45ce qui n'aurait pas été possible en Inde.
04:48Les Américains m'ont offert la chance de venir ici,
04:51et ce n'est pas évident d'émigrer dans le plus grand pays du monde.
04:55Mais à partir du moment où vous venez vous installer,
04:57il faut que vous apportiez quelque chose en retour.
05:00Il faut savoir se montrer digne, dans votre comportement, dans votre attitude,
05:03dans la façon dont vous vous répondez.
05:06C'est ce qui m'a permis d'arriver ici.
05:09C'est ce qui m'a permis d'arriver ici.
05:12C'est ce qui m'a permis d'arriver ici.
05:14Il faut savoir se montrer digne, dans votre comportement,
05:17dans votre manière de vous habiller ou de travailler.
05:19On n'est redevable de rien, bien sûr,
05:21mais on a à cœur de faire quelque chose de bien pour l'Amérique.
05:31À des milliers de kilomètres de là, sur la côte est, le New Jersey.
05:35C'est là qu'est implantée AT&T, la première compagnie de téléphones américaine.
05:40Les cerveaux, AT&T est allée les chercher chez les immigrants.
05:45C'est le cas de Mario Zegedi, un Hongrois.
05:49Brillant mathématicien, il a fait ses études tout d'abord à Budapest,
05:52puis à l'université de Chicago.
05:55C'est là que les recruteurs d'AT&T l'ont débusqué
05:58et recruté pour son intelligence exceptionnelle.
06:01Personne ne s'est intéressé à ses origines.
06:06Quand je suis arrivé ici, les communistes étaient encore au pouvoir en Hongrie.
06:11Alors, bien sûr, les États-Unis représentaient pour moi d'abord le pays de la liberté.
06:19Mais je n'étais pas pour autant à la recherche du rêve américain.
06:23Je n'avais pas une idée romantique de l'Amérique.
06:30Je suis avant tout un mathématicien ennuyeux,
06:33qui est à l'aise uniquement avec des chiffres
06:35et qui veut juste inventer des théorèmes.
06:41Je voulais simplement pouvoir me consacrer à mon travail
06:45en ayant l'esprit totalement libre.
06:52Il y a six mois, les Zegedi ont eu un fils, Michael.
06:56Il est le premier et l'unique citoyen américain de cette famille hongroise.
07:01Un petit Américain qui plus tard devra souvent répondre à la question rituelle
07:05« D'où viens-tu ? ».
07:06Être américain à 100% ne veut jamais rien dire en soi.
07:14Ici, on vous demande toujours d'où vous venez,
07:17quelles sont vos racines, quelles sont vos origines.
07:21Certains disent avoir 10% de ceci ou 10% de cela dans les veines.
07:2725% de français, 50% d'allemand.
07:30Moi, je dis je suis hongroise à 100%.
07:33Comme chez tous les nouveaux immigrants,
07:35les souvenirs du pays d'origine restent rangés sur une étagère à portée de main.
07:42Ma famille me manque.
07:43Ce serait idéal si mon père, ma mère et ma sœur pouvaient vivre ici.
07:49Ils sont tous venus en mai à la naissance du bébé.
07:51C'était vraiment génial.
07:53Quand ils sont repartis, je n'ai pas arrêté de pleurer pendant deux ou trois jours.
07:57Mais d'un autre côté, je sais que ce ne serait pas bien de retourner là-bas.
08:0350% des chercheurs et scientifiques américains sont nés à l'étranger.
08:07Dans le restaurant de l'entreprise, on ne parle qu'anglais mais avec six accents différents.
08:13En Hongrie, j'étais l'un des mathématiciens les plus doués de mon pays.
08:18Mais ici, j'ai la sensation que j'apporte quelque chose à la société qui m'a embauché.
08:23Je veux leur prouver qu'ils ont eu raison de me faire confiance,
08:27au point qu'ils ne pourront plus se passer de moi.
08:38Nous sommes déterminés à être les meilleurs dans le domaine de la recherche scientifique,
08:42de la connaissance.
08:44Nous recherchons toujours les meilleurs.
08:46C'est ce que nous faisons.
08:48Cette tendance à aller chercher les cerveaux là où ils sont est aujourd'hui possible grâce à Internet.
08:55Les spécialistes sont tous en relation les uns avec les autres grâce au réseau.
08:59Les chercheurs d'une même discipline peuvent communiquer entre eux.
09:07C'est, je pense, la meilleure réponse qu'on puisse apporter au discours nationaliste.
09:11En fait, c'est une attitude très saine.
09:16Direction, à présent, la côte ouest.
09:19Ce groupe de rock sino-californien est en fait une bande d'amis.
09:22Tous hommes d'affaires que la musique réunit après le travail une fois par semaine.
09:32À l'intérieur de la côte ouest, il y a un groupe d'étudiants.
09:36À la guitare, c'est John.
09:38John Tu, le PDG de Kingston Technology.
09:45Fondé il y a dix ans par John Tu, originaire de Taïwan,
09:48Kingston est aujourd'hui le leader mondial sur le marché des mémoires et processeurs pour ordinateurs personnels.
09:57Parti de zéro rôle, l'entreprise réalise aujourd'hui un chiffre d'affaires d'un milliard de dollars.
10:01En matière de réussite à l'américaine, un modèle du genre qui rappelle qu'aujourd'hui encore,
10:06il est possible à un immigrant de monter un empire aux Etats-Unis.
10:12Henry Wan est le directeur financier de la société.
10:14Il a quitté la France pour émigrer en Californie au début des années 80.
10:19Kingston fait plutôt partie de cette société qui a été créée par cette vague d'immigrants
10:23qui est venue de Taïwan, par exemple pour nous en tant que chinois.
10:26Dans les années 60, ils sont tous attirés par exemple à Boeing ou par exemple,
10:30très peu de gens se sont au courant que le premier jet Boeing 707,
10:35en fait il y a eu beaucoup d'étudiants chinois, de doctorats en sciences chinoises
10:40qui ont participé au développement du 707.
10:43Et ensuite quand il y a eu une récession à Seattle,
10:48parce que l'aviation bien sûr c'est très cyclique,
10:51évidemment, plus de gens se sont retrouvés en chômage.
10:54Et il y a eu donc une espèce de migration du nord de Washington vers le sud
10:59qui s'est arrivée vers le Silicon Valley.
11:02John Tu et ses associés sont aujourd'hui milliardaires
11:04et sans doute les patrons les plus appréciés de toute l'Amérique.
11:07Leurs employés se sont partagé une prime de résultat de 600 millions de francs.
11:14John Tu est l'un d'entre eux.
11:16Je pense que Kingston est une entreprise vraiment multiculturelle.
11:20Ici il n'y a pas de culture unique, une seule nationalité représentée.
11:24Ici il y a plein de gens qui viennent du monde entier,
11:28parfois de l'Amérique du Nord,
11:32de l'Amérique du Sud,
11:35de l'Amérique du Nord,
11:37de l'Amérique du Sud,
11:39de l'Amérique du Nord,
11:43Ici il y a plein de gens qui viennent du monde entier.
11:46Parfois les notes internes sont rédigées en plusieurs langues
11:49et ça c'est une preuve de respect que l'on a pour les différentes cultures
11:52qui composent cette entreprise.
11:55On essaye tous d'apprendre des autres et de respecter leur culture.
12:02Ce que je fais, c'est l'anniversaire d'un collègue.
12:05Alors on lui fait la surprise de lui décorer son bureau.
12:12Je vous présente Charlie.
12:14Et ça c'est la façon qu'on a de se dire bonjour,
12:17de se saluer.
12:19C'est une façon de se dire que tout va bien
12:22et qu'on s'apprécie mutuellement.
12:27Non, non, non, tu veux plutôt dire qu'on s'aime.
12:35Je veux que Charlie ait une chance de découvrir un environnement professionnel
12:39avant d'aller à la fac.
12:41Je veux qu'il connaisse le monde de l'entreprise.
12:43Le moment venu, il sera déjà prêt à nous rejoindre.
12:52Si ce pays ne nous avait pas donné une chance, à David et à moi,
12:55si on ne nous avait pas offert toutes les facilités,
12:58nous ne serions certainement pas ici aujourd'hui.
13:01C'est pour cela que nous nous devons de donner quelque chose en échange.
13:05Notre devoir, c'est d'offrir la même chance aux autres de réussir,
13:09que ce soit dans notre entreprise ou ailleurs.
13:26Avant de venir aux Etats-Unis,
13:28je me souviens avoir regardé à la télé le discours d'investiture de Kennedy.
13:32Il parlait d'une nouvelle société, d'un nouvel idéal.
13:37Ça m'a vraiment interpellé.
13:42Je me suis dit, il faut que j'y aille et que je participe à cette aventure.
14:01Je me souviens lorsque j'ai mis pour la première fois
14:04le pied sur le sol américain à New York.
14:07Ce qui m'a frappé, c'est que personne n'est venu me demander
14:10d'où je venais ou ce que je venais faire.
14:19D'entrée, j'ai eu la sensation de faire partie de ce melting pot.
14:23C'était bizarre et rassurant à la fois de savoir
14:26que j'appartenais déjà pleinement à cette communauté.
14:34...
14:51Si tous les immigrés aux Etats-Unis ne deviennent pas milliardaires,
14:54tous contribuent au succès économique du pays.
14:58A Miami, ce sont les milliers de Cubains
15:00qui ont fui le régime de Fidel Castro,
15:02qui ont fait décoller la Floride du Sud,
15:04aujourd'hui l'un des Etats les plus riches de l'Amérique.
15:07De boat people, ils sont devenus patrons de PME florissante.
15:19La balance commerciale de Miami avoisine les 270 milliards de francs par an.
15:23Nous importons pour environ 78 milliards de francs de marchandises.
15:27Nous en exportons plus de 164 milliards.
15:30Cela veut dire que Miami est l'une des rares zones douanières
15:32à enregistrer un excédent commercial.
15:34Et ça, c'est le fruit de l'expérience que les gens de Miami
15:36ont du commerce international.
15:40En fait, Miami est un endroit qui attire toutes sortes de gens
15:42qui veulent faire de l'argent.
15:44Regardez par exemple cette tasse de café.
15:48Ce café est sans doute tenu par des Cubains,
15:50mais le fournisseur qui fabrique cette tasse en papier, lui, est Américain.
15:53Et même chose pour le fabricant de serviettes ou de machines à café.
15:57Toutes ces entreprises américaines profitent du business
15:59de ce petit café cubain.
16:04Grâce à la présence des Cubains,
16:06Miami est devenue la plaque tournante du commerce avec l'Amérique latine.
16:09C'est ce qui a poussé Frank Mora, fabricant de chaussures,
16:12à quitter Porto Rico pour s'installer ici l'été dernier.
16:15Il a déjà fait fortune.
16:18Cette année, on devrait faire entre 36 et 48 millions de francs
16:21de chiffre d'affaires, et l'année prochaine,
16:23on espère bien faire entre 48 et 60 millions de francs.
16:27On verse des salaires, on paye des impôts à Miami.
16:30À notre échelle, on participe en quelque sorte
16:32à la bonne santé économique de la ville,
16:34comme toutes les autres PME de Miami.
16:39Né à Cuba, Frank Mora partage sa vie avec Maria, sa deuxième femme.
16:43Il l'a rencontrée à Paris lors d'un voyage d'affaires.
16:48J'ai toute ma famille en France.
16:50Nous sommes tous Français.
16:53En naturalisation, mes parents sont arrivés en France
16:56à travers de la guerre civile espagnole,
16:59mais je ne me suis jamais vraiment sentie intégrée.
17:03J'ai toujours la petite espagnole, même que je sois âgée.
17:06J'étais un bébé quand je suis arrivée en France,
17:08j'ai toujours été la petite espagnole pour beaucoup de gens,
17:10même des amis que j'aime beaucoup, qui m'aiment beaucoup,
17:13mais ils ne pouvaient pas éviter de dire, c'est la petite espagnole.
17:17Et ici, je me sens plus relaxe quand même.
17:20Vous êtes plus accepté.
17:22Finalement, on sent que c'est un pays qui a fait des migrants.
17:26C'est très difficile, il n'y a pas le racisme.
17:29Je ne crois pas qu'un immigrant est un danger.
17:33Puisque l'on parle d'immigrés, vous remarquerez que tous ces immeubles
17:37sont habités à 90% par des immigrés qui viennent du monde entier,
17:41et spécialement d'Amérique latine.
17:45L'immeuble là-bas a une belle histoire.
17:47On a investi des millions et des millions de francs.
17:49C'est le plus beau du coin.
17:51Eh bien, il a été construit par un Italien.
17:53Ça vous dit quelque chose ?
18:00Tout n'est pourtant pas rose au pays de l'immigration.
18:03Les dernières vagues massives des migrants ont provoqué
18:05l'hostilité des Américains les plus conservateurs.
18:11Mabel Dieppa tient la rubrique immigration au journal El Nuevo,
18:14un quotidien hispanophone de Miami.
18:17Là, nous nous rendons dans une famille de Nicaraguayens.
18:20Le fils est détenu depuis ce matin par les services d'immigration.
18:24Ils vont certainement l'expulser.
18:36C'est la première fois que ça nous arrive.
18:39Mon fils est né ici.
18:42C'est la première fois que ça nous arrive.
18:45Mon fils n'a jamais eu de problème avec la police.
18:49Il n'a jamais fait de prison.
18:52Je ne comprends pas pourquoi ils l'arrêtent.
18:59Je ne comprends pas ce qu'on leur reproche.
19:01Ces gens sont venus ici avec l'idée de travailler dur
19:03pour améliorer leur niveau de vie.
19:05Je pense qu'on n'a pas le droit de les punir pour ça.
19:07Ce n'est vraiment pas humain de les traiter comme ça.
19:10Personne ne peut leur reprocher de vouloir réussir,
19:12d'essayer de sortir de leur misère.
19:25Les républicains veulent renvoyer tous les émigrés dans leur pays.
19:28Ils disent qu'ils sont à l'origine de tous nos problèmes.
19:31Mais de quels problèmes parlent-ils ?
19:33L'économie est bien portante.
19:35En Floride, nous avons le taux de chômage le plus bas depuis 25 ans.
19:41Personne n'arrive vraiment à comprendre ce mouvement anti-émigrés.
19:46Ils refusent de voir la réalité,
19:48qui montre bien qu'en fait,
19:50les émigrés ont un impact positif sur l'économie de ce pays.
19:56Symbole du durcissement des positions à l'égard des émigrés,
19:59la frontière mexicaine.
20:01Un mur édifié par les Américains et surveillé 24 heures sur 24.
20:05Le mot d'ordre, on ne passe plus.
20:07Résultat, les agriculteurs américains, aujourd'hui, manquent de main-d'oeuvre.
20:11Les Mexicains saisonniers qui passaient la frontière pour venir faire la cueillette
20:15ne sont plus à l'appel et ont manque de bras.
20:20Manuel Cunas est le président de l'association des fermiers californiens.
20:24Régulièrement, il fait la tournée des vignes et des vergers
20:27pour tenter de remonter le moral des exploitants.
20:30Fred, comment ça va ?
20:33Partout, c'est le même discours, on réclame le retour des Mexicains.
20:37Nous, on a besoin d'eux.
20:39Actuellement, nous avons embauché 15 000 personnes,
20:42mais il nous en faudrait un millier de plus.
20:45Il te manque 1 000 ouvriers ?
20:48On pourrait en embaucher 1 000 demain.
20:51Ce genre de travail, les Américains ne veulent pas le faire.
20:55On le constate de plus en plus.
20:58Et on dit qu'on a 16 % de chômeurs.
21:01Pourquoi ils ne viennent pas travailler ici ?
21:04Mais le durcissement de la position américaine en matière d'immigration
21:08a surtout changé la vie des travailleurs mexicains.
21:11La rue César Chavez, à San Francisco,
21:14est devenue le point de ralliement des clandestins.
21:17Dès 7 h du matin, ils viennent tenter leur chance à l'embauche.
21:21Pour beaucoup d'employeurs, c'est une occasion d'augmenter les horaires
21:25et de baisser les tarifs.
21:28Virginia Lopez est avocate dans une association de défense des immigrés.
21:31Tous les jours, elle tente de mobiliser les clandestins.
21:34Que vous ayez des papiers ou non,
21:37vous avez droit au même traitement que les autres.
21:40Vous le savez ? Vous avez des problèmes particuliers ?
21:43Oui, les employeurs en profitent
21:46parce qu'ici, il y a beaucoup de clandestins qui n'ont pas le choix.
21:49Comment vous dire ?
21:52Ils en profitent pour nous rabaisser, pour nous traiter.
21:55Enfin, ils nous payent moins que les autres.
21:58Ils ne vous donnent pas le choix.
22:01Ou vous acceptez leur condition ou ils vont voir ailleurs, c'est ça ?
22:04Oui, et quand on réclame notre paye,
22:07ils nous envoient promener.
22:10Ils nous disent de revenir un autre jour
22:13et, comme par hasard, ce jour-là, la bonne personne n'est pas là.
22:16Beaucoup d'employeurs profitent de la nouvelle situation.
22:19Ils les embauchent, les font travailler plusieurs jours
22:22et, à la fin du travail, ils les payent à peine.
22:25En fait, ils les mettent en confiance,
22:28juste pour obtenir ce qu'ils veulent.
22:31Mais quand il s'agit de les payer, il n'y a plus personne.
22:35La situation se dégrade de plus en plus.
22:38Les employeurs ont de moins en moins de scrupules.
22:41Avant toutes ces lois contre les immigrés,
22:44ils étaient beaucoup plus réservés.
22:47Même s'ils avaient du mépris pour cette main-d'oeuvre,
22:50ils ne le montraient jamais.
22:53Mais depuis toutes ces lois,
22:56les employeurs sont devenus plus préoccupés.
22:59Ils sont devenus plus préoccupés.
23:03Mais depuis toutes ces lois, comme je vous l'ai dit,
23:06ces pauvres gens sont complètement à leur merci.
23:11Aujourd'hui, les employeurs ne se gênent plus.
23:14C'est la porte ouverte à tous les abus et à toutes les injustices.
23:20Ce durcissement de la politique américaine en matière d'immigration
23:23mobilise une grande partie de la communauté latino-américaine.
23:26Qu'ils soient légaux ou clandestins,
23:29les immigrés tiennent à rappeler à l'administration Clinton
23:32qu'ils représentent une force électorale mais aussi une force économique.
23:41Les publicitaires, eux, l'ont compris depuis longtemps.
23:44Les émigrés représentent une manne considérable.
23:47A la télévision, toutes les pubs sont traduites dans toutes les langues,
23:50à commencer par l'espagnol.
23:53Les latino-américains ont un pouvoir d'achat de 2000 milliards de dollars.
23:56Avec l'anglais, on s'adresse à eux en espagnol pour être sûr de mieux les toucher.
24:05Les dollars ne connaissent pas les frontières linguistiques.
24:08Aujourd'hui, chaque minorité ethnique a ses chaînes de télévision.
24:12Les émigrés, eux, l'ont compris depuis longtemps.
24:15A la télévision, toutes les pubs sont traduites dans toutes les langues,
24:18à commencer par l'espagnol.
24:24Conscient du recul de l'anglais, les plus grandes agences de pub
24:27ont fait appel à des créatifs d'origine chinoise, hispanique ou arabe.
24:30Leur stratégie ? Conjuguer dans toutes les langues le verbe « consommer ».
24:33La première chose dont a besoin un immigrant, c'est d'un docteur et d'une banque.
24:36Ensuite, si c'est possible, c'est d'acheter une maison ou un appartement.
24:39C'est ce qu'ils veulent en premier.
24:42Il est évident que si quelqu'un s'adresse à eux dans leur langue natale,
24:45il aura plus de chances de les avoir pour client.
24:48Ça, c'est une campagne que nous avons réalisée pour le Nouvel An chinois.
24:51En gros, cela signifie que si vous laissez votre argent dans une banque,
24:54c'est comme si votre dieu de la fortune s'endormait,
24:57alors que si vous confiez votre argent à Charles Schwab,
25:00vous réveillerez votre dieu de la fortune.
25:03En chinois, cet idéogramme signifie « argent de la fortune ».
25:06C'est-à-dire que si vous donnez votre argent à Charles Schwab,
25:09vous réveillerez votre dieu de la fortune.
25:12C'est-à-dire que si vous donnez votre argent à Charles Schwab,
25:15vous réveillerez votre dieu de la fortune.
25:18En chinois, cet idéogramme signifie « argent ».
25:21Symboliquement, en le multipliant, cela est censé vous amener la bonne fortune.
25:27Avec 4 millions de clients,
25:30Charles Schwab est l'un des plus grands courtiers en bourse des Etats-Unis.
25:33Ce jour-là, il inaugure dans la Silicon Valley
25:36une nouvelle succursale pour ses clients d'origine asiatique.
25:39Plus que tous les autres Américains, les Chinois investissent énormément.
25:46Nous avons commencé à nous intéresser
25:49au marché des Américano-Asiatiques en 1990,
25:52et nous n'en sommes qu'au début.
25:55C'est un marché énorme, en pleine expansion.
25:58Nous avons déjà en Floride une agence
26:01pour notre clientèle latino-américaine.
26:04Et ici, à San Francisco, nous avons l'intention
26:07d'ouvrir des succursales pour les communautés asiatiques,
26:10comme les Américano-Asiatiques.
26:14San Francisco a pleinement profité
26:17de la rétrocession à la Chine de Hong Kong.
26:20Massivement, les Chinois ont investi
26:23dans les banques asiatiques de la cité californienne,
26:26de l'autre côté du Pacifique.
26:29En 2002, on estime que 50 % des habitants
26:32de San Francisco seront d'origine asiatique.
26:35A tous ceux qui redoutent que l'identité américaine
26:38finisse par se diluer dans le flux
26:41toujours plus important des immigrés,
26:44l'an dernier, le président Clinton a répondu
26:47de la manière la plus spectaculaire.
26:50Au cours de cérémonies de masse comme celle-ci,
26:53plus d'un million d'immigrants sont devenus
26:56des citoyens américains à part entière.
26:59Ils sont l'Amérique de demain.
27:02Chacun doit toujours être libre
27:05de faire ce que bon lui semble,
27:08et ça, c'est quelque chose que l'on ressent
27:11lorsqu'on vit aux Etats-Unis.
27:14Dans la vie, il y a des hauts et des bas,
27:17mais dans ce pays, vous trouverez toujours
27:20une occasion de rebondir, parce qu'ici,
27:23on vous laisse accomplir vos rêves.
27:26Les citoyens de ce pays forment une grande communauté
27:29où chacun peut trouver sa place.
27:32Les immigrés n'apportent pas uniquement
27:35avec eux leur volonté de réussir,
27:38mais aussi leur culture.
27:41Bien sûr, certains sont de vrais cons,
27:44mais dans l'ensemble, nous sommes une vraie chance
27:47pour ce pays.
27:50Pour nous, le rêve américain s'est réalisé.
27:53L'Amérique m'a donné ma chance,
27:56et j'en suis heureux.