Retrouvez le replay du débat de l'Équipe du Soir du 12/09/2024.
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SportTranscription
00:00Générique
00:13C'est l'équipe du soir, bonsoir à tous et bienvenue.
00:16On continue un peu l'émission Hommage mais un hommage à vous,
00:20puisque hier vous étiez nombreux à nous regarder.
00:22J'ai également reçu personnellement beaucoup de témoignages sympathiques
00:25en disant que cette émission Hommage à Edhier Rousteing vous avait fait du bien.
00:28Rassurez-vous, nous aussi ça nous a fait du bien.
00:32Ce soir, le trône du président est occupé par un baladin, par un chanteur.
00:36Parce que j'y vais dans la place avec une chemise que Didier Rousteing n'aurait pas relu.
00:41Bonsoir.
00:42Oh, quel plaisir d'être là ce jour, le lendemain de l'émission qu'on a pu faire.
00:46Je suis plutôt moins président à mi-temps, on va dire.
00:48Mais la chemise quand même, ça c'est une chemise à l'habillé quand même.
00:51Oui, oui, oui.
00:52Il l'aurait adoré je pense évidemment.
00:53Il est pas né le chroniqueur qui va dire je vais être prison à vie là, tranquille.
00:57J'ai l'impression que notre traître de l'équipe du soir a déjà un nouveau styliste.
01:02Je ne sais pas si c'est calme, je ne sais pas ce qu'il m'a apporté.
01:04Bonsoir Bertrand Latour, bonsoir.
01:06Rassurez-vous, vu qu'on n'est pas chez l'équipe, j'ai reçu un sms mais je n'ai pas répondu encore.
01:10Je vous répondrai madame.
01:11Oui, d'accord.
01:12Parce qu'il n'y a pas eu d'effet encore.
01:13D'accord, ok.
01:14Rendez-vous dimanche.
01:18J'ai envie de vous gifler, mais ce n'est pas dans le contrat.
01:20Ah non.
01:21Non, non.
01:22Regardez, la gifle, on y va.
01:23Le parisien.
01:25Bonsoir les baladeurs, les paladines.
01:27Vous êtes particulièrement élégant ce soir.
01:31C'est gentil.
01:32Cette blouson à la Steve McQueen blanc, c'est magnifique.
01:35Bien sûr, bien sûr.
01:36J'ai pas les aviators.
01:37Il a le regard d'ailleurs de Steve McQueen blanc.
01:39Vous êtes détendu, vous allez vous tendre.
01:41Votre pugil est l'ennemi.
01:42Et face à vous, c'est le classico de l'équipe du soir, le poignardeur.
01:45Et face à Dominique Sévrac, ça promet quelques rencontres épicées.
01:47Bonsoir Damien.
01:48Bonsoir mémé.
01:49Ah Damien, un joli t-shirt.
01:51On y reviendra, puisqu'il change de voix quand il me dit bonsoir.
01:55C'est le commissaire Valentin Guillaume Dufy.
01:57Bonsoir.
02:00Je me suis reposé une semaine.
02:04Non, j'étais à Vannes.
02:05Pas vraiment de tourpeau, non.
02:06Avec de l'eau ?
02:07Beaucoup d'eau.
02:08Oui.
02:10Il faut s'hydrater.
02:11Un jour, il n'en aura plus.
02:12Maxime Lafage, je te dis bonjour.
02:14Petite chemise.
02:15Féline ?
02:16Oui, j'ai vu que vous aviez accordé une magnifique interview aujourd'hui au Grand Journal de l'équipe.
02:21C'est un félin.
02:22Que Didier Rousteing était un félin.
02:23Félin.
02:24J'ai fouillé dans mon dressing, mon très grand dressing, et je t'ai retrouvé celle-ci.
02:30Ce n'est pas plus moche que d'habitude.
02:31Non, non, je sais, je sais.
02:33Il faut la porter.
02:34Il faut savoir la porter.
02:35Guillaume Boulinou, parce que vous étiez absent hier, vous aviez des raisons.
02:38Mais là, ce soir, je dis, il y a Guillaume, on est en l'an de l'hommage.
02:41Et vous, vous aviez quoi ? C'était quoi votre DJ ?
02:44J'ai 51 ans.
02:46Je pense que tous les journalistes, Bertrand a été très émouvant hier, mais on a tous
02:51un peu quelque chose de Didier Rousteing en nous.
02:54Quand on est jeune et qu'on tombe amoureux de sport, on aime le jeu, enfin le foot.
02:59Et puis, il y a des gens qui nous emmènent, qui nous font découvrir des choses incroyables.
03:03En moi, il y a du Sacro Mano, il y a du Rousteing, il y a du Charles Guettri, il y a du Thierry Roland.
03:09Il y a du Fono, non ?
03:10Non, pas encore.
03:15J'ai une pensée d'ailleurs pour Charles Guettri, qui s'est exprimé aussi hier.
03:19On sait qu'il est très malade.
03:21Il y a du Gilardi en nous, il y a tout ça.
03:24Denis Zouhou.
03:25Denis Zouhou, et c'est aussi même Drucker, qui a commenté la Coupe du Monde à plusieurs reprises.
03:35Il y a des parts de nous qui s'en vont un peu.
03:39Notre poignardard a mis un tee-shirt qui aurait badé le président Ravi.
03:44Vous pouvez nous le carter un peu ?
03:46Il a piqué la casquette de Didier.
03:48Oui, j'ai l'impression qu'il y a un Marion avec la casquette de Didier et la pièce de Didier.
03:54C'est quoi pour vous votre...
03:57Avec Didier, on a eu quelques désaccords.
03:59Emry, Emry, Bonail.
04:02On n'a pas toujours été d'accord non plus sur le foot.
04:05A Maradona, on s'entendait bien, mais il y a un point sur lequel on s'est entendu quand même.
04:08Vraiment, je ne l'ai pas remercié.
04:11Je profite de le remercier maintenant.
04:14C'est qu'il y a eu une émission en 2014
04:18où je me suis retrouvé dans un duel face à Jean-Michel Rouet, arbitré par Didier Roustan.
04:23Pour savoir si les médailles en ski alpin avaient plus de valeur que des médailles...
04:30Qu'est-ce que t'avais dit ?
04:32Je dois avouer qu'une personne a donné le point, c'est Didier Roustan.
04:36Une personne a pris cher le lendemain sur les réseaux sociaux, c'est Didier Roustan.
04:41Je ne suis pas sur les réseaux.
04:43Didier m'ayant donné le point et ayant donné d'autres arguments,
04:48il a pris une marée incroyable.
04:52Je le revois la semaine suivante, on est tous les deux sur l'émission.
04:56Oh mon ami ! Quelle histoire !
05:00Merci Didier de m'avoir défendu.
05:02Tu verras que dans 10 ans, on avait raison.
05:05Vous vous souvenez de votre geste quand vous parliez de Colline Mattel ?
05:09Je me souviens très bien.
05:11À ski ?
05:13Je ne me souviens pas de Colline Mattel.
05:16Virginie, il y a encore des petits bonus que vous voulez nous montrer.
05:20Hier soir, il y a eu beaucoup de choses.
05:22On a laissé la place à l'évocation des chroniqueurs.
05:25Vous m'avez fait une proposition.
05:27Oui, c'est une vidéo toute mignonne.
05:29C'est la toute première apparition télé de Didier Roustan.
05:33C'était en 1978, il avait 21 ans, il était tout jeune.
05:36Il est lancé par Georges Decaune, le papa d'Antoine Decaune.
05:39C'est un document de l'INA, regardez.
05:42Je dois dire que la victoire de l'équipe de France hier a fait plaisir à Didier Roustan,
05:46qui était lui aussi un anonyme perdu parmi ses 50 000
05:50et qui fait ses débuts sur les écrans de télévision.
05:52Il est dans notre service depuis longtemps.
05:54Il est une illustration de ce que le talent et le travail peuvent faire.
05:58C'est un garçon qui nous est arrivé, qui nous a donné sa chance,
06:00qui l'a prise et qui l'a bien prise.
06:02Vous le voyez pour la première fois, j'espère que vous le verrez souvent et longtemps.
06:05Alors Didier, nous allons parler de ce championnat de France de football,
06:08mais aussi pour commencer, évidemment, du Brésil et de la France.
06:11Et si vous le voulez, nous allons passer ensemble et voir ensemble des images,
06:15les images de la première mi-temps où les Brésiliens ont fait passer des frissons dans la défense française.
06:20On a eu beaucoup de chance, je crois, en première mi-temps.
06:23Les Brésiliens en première mi-temps se sont créés de nombreuses occasions, des occasions très nettes.
06:27Ici, c'est Rivellino, le capitaine brésilien.
06:31Avec un choc avec Platini, c'est un peu bizarre, ça.
06:33Je crois que c'était Guillou.
06:35Mais il y avait Platini également.
06:37C'est la première fois que la France va le Brésil.
06:39La France ne s'était jamais imposée contre le Brésil.
06:42C'était le quatrième match entre les deux équipes.
06:46En 58, en demi-finale de la Coupe du Monde, le Brésil s'était largement posé.
06:505 buts à 2.
06:51En 63, 3 buts pelés et une victoire brésilienne.
06:543 buts à 2 à Colombes.
06:56Et puis, un match nul prometteur pour nos Français, le mois de juin dernier, à Maracana.
07:012 buts partout.
07:02Vous venez d'être reçu à l'examen.
07:03Aucun problème.
07:04Toute la France.
07:05Et là, il avait le trac.
07:06Tout timide.
07:07Le trac sire.
07:08Il est quand même...
07:10C'est le playboy.
07:11À côté de Monstre.
07:13Georges Deconne, c'est l'un des pères fondateurs de la télé.
07:17Il avait un côté playboy quand même.
07:19Un peu à côté Marlon Brando, sur la bouche.
07:21Il avait un peu la moupoudeuse, la petite lèvre.
07:24Non, c'est...
07:25Ok, pas bien.
07:26Si, je vous prépare.
07:27Il y a, à l'époque, pour ta première, tu ne pouvais pas oser une chemise à la Peuneau ou à la Dufy.
07:34Moi, tu pouvais.
07:35Toi, tu n'étais pas venu comme ça.
07:37Il y a eu beaucoup de témoignages depuis l'annonce de la disparition de Didier.
07:41On va en découvrir un.
07:42Il est spontané.
07:43On a reçu ça depuis...
07:44Je ne sais pas si vous êtes branchés sur la chaîne d'équipe depuis le début de l'après-midi.
07:48C'est Ravier qui parle de Didier.
07:51Pastorey qui parle de Roustan.
07:53Regardez, le témoignage est vraiment sympa.
08:07Je veux remercier ma famille et tous les gens les plus proches de Didier Roustan.
08:12Une personne qui m'a toujours défendu, qui a été très professionnel dans son environnement de journaliste
08:21et qui aimait le football comme je l'aime.
08:26J'ai donc voulu laisser ce vidéo pour remercier sa perdue,
08:32mais aussi pour rappeler tous les bons moments
08:34et les bonnes choses qu'il nous a enseignées et qu'il nous a laissé dans cette vie.
08:38Un grand embrassement à toute la famille.
08:41Que Dieu vous laisse en paix.
09:01J'ai deux oui.
09:03Bonsoir.
09:04C'est vrai que tu l'as toujours.
09:06Oui, je suis content.
09:07Ça me fait plaisir que tu mûrisses un petit peu.
09:11Je ne suis pas perdu, c'est Bertrand qui commence.
09:14On finira par un peu d'expertise.
09:19J'ai deux non avec Damien et Guillaume
09:24qui commencent chez les deux gordues filles.
09:26L'expérience de Guillaume.
09:28L'espérion.
09:30Merci, c'est quand même immense.
09:32Les grands auteurs.
09:34Le football est-il donc avant tout une affaire d'esthétisme ?
09:38La parole au traître de l'équipe du soir.
09:40Bertrand Latour.
09:42Pour moi oui et notamment quand il s'agit des clubs.
09:46Il y a plein d'équipes qui ont marqué l'histoire du football.
09:49J'étais loin d'être né en 82, loin d'être né en 86.
09:52Je pense que ces équipes de France-là ont marqué les générations.
09:55On peut parler des Pays-Bas.
09:56Il y a plein d'équipes qui n'ont pas gagné
09:58et qui ont laissé une empreinte extrêmement forte.
10:01Donc pour moi tout ne se résume pas à des titres.
10:03Pour ce qui est plus proche de nous par exemple
10:05et de ma génération aussi, je pense qu'il y a plein de supporters marseillais
10:08qui n'ont jamais vu encore l'homme gagner.
10:09Parce que la dernière fois c'était avec Deschamps.
10:10Bielsa a laissé une empreinte énorme par rapport à ce qui a été obtenu.
10:13Donc pour moi l'esthétique est hyper importante.
10:17Non, Guillaume ce n'est pas la valeur cardiaque ou le premier critère.
10:21Il a raison, c'est important.
10:23Mais est-ce uniquement ça le foot ?
10:26Esthétisme, émotion, argent, économie, résultats, descentes.
10:31Notre actualité, on est journaliste.
10:33Et on voit bien qu'au quotidien malheureusement le foot ce n'est pas que ça.
10:37L'actualité encore une fois avec ce qui se passe à la Ligue.
10:42Il y a eu des drames un peu partout.
10:44On est journaliste.
10:47Donc on ne peut pas se contenter de prendre le foot par le prisseau de l'esthétisme.
10:53Je crois que Guillaume la question est vraiment toute personnelle.
10:56Est-ce que pour nous le foot est un vecteur d'émotion ?
10:59Est-ce que le foot c'est le résultat, la rentabilité, les chiffres, les costumes cravate, la Ligue ?
11:04Ou est-ce que tu as vibré quand tu as vu Ravier Pastorey, Marco Verratti, Eden Hazard, Atem Ben Arfa ?
11:09Qui n'ont pas toujours eu les plus grands titres.
11:11Qui n'ont pas toujours fait les plus grands matchs.
11:13Mais il s'est passé quelque chose, une émotion.
11:15Ils ont soulevé des stades.
11:16Ils n'ont pas toujours été les meilleurs.
11:18Mais c'est ça le foot.
11:19C'est comment ça nous remue.
11:20Comment ça nous renvoie à l'enfance.
11:21Et après le reste, c'est Guillaume qui en parle.
11:23Attention, pas trop de diventaille mon cher Dominique.
11:26Ça va être Damien à vous conclure.
11:28En fait, Dominique a répondu.
11:30Ce n'est pas une affaire d'esthétisme.
11:31C'est une affaire d'émotion.
11:32Et on a de l'émotion où on a envie de le trouver.
11:35Le supporter du Havre qui va voir son équipe faire match nul.
11:39Se dépouiller n'importe comment.
11:41Et ne pas réussir à faire trois passes.
11:42Mais qui va arracher son maintien.
11:44Parce que ces joueurs se sont battus jusqu'au bout.
11:46Il aura de l'émotion.
11:49Et ce n'est pas forcément une histoire d'esthétisme.
11:52Evidemment, si on se place du point de vue extérieur.
11:54Un match où on n'en a rien à faire.
11:55C'est un peu différent.
11:56On est content de voir des beaux jeux.
11:57Des roulettes.
11:58Des reprises de volée.
11:59Mais quand on est supporter d'un club.
12:00C'est surtout une affaire d'émotion.
12:04L'émotion vient des effets.
12:05Pas forcément.
12:06Mais mes amis.
12:07Un retour de bouche à ma gueule.
12:08L'émission vient de commencer.
12:09Président, à vous de jouer.
12:10Je trouve six.
12:11Il y a un chaos.
12:12Damien a tué le game.
12:14Parce que pour moi, c'est ce que je pensais.
12:17Ce n'est pas ça.
12:18L'argument est complètement vrai.
12:20En général, vous pouvez être.
12:22Par exemple, je pensais.
12:23Quand on m'a posé la question.
12:25Vous êtes supporter du Cameroun.
12:26Vous pouvez être 11 joueurs.
12:27Devant le but.
12:28S'ils gagnent une demi-finale de coupe du monde.
12:29Ils vont en finale de coupe du monde.
12:30Mais c'est un pays dans la liesse absolue.
12:32L'émotion va être absolument incroyable.
12:33Là, ce n'est peut-être pas l'esthétisme.
12:34On voit ça de l'extérieur.
12:35Qui va primer.
12:36C'est le fait d'avoir réussi un résultat incroyable.
12:38Et l'histoire du Havre.
12:39C'est exactement ça.
12:40Quand le Havre accroche le Paris Saint-Germain.
12:42Au tout début de saison.
12:43Après, ils explosent sur la fin de match.
12:45Mais au début.
12:46Au début, qu'est-ce qui se passe ?
12:47Tous les supporters à vrai.
12:48Mais là, ils sont aussi dans l'émotion.
12:50Et comme tu as dit.
12:51L'émotion, c'est vraiment très important dans le football.
12:53Mais cette émotion.
12:54Elle ne vient pas nécessairement de l'esthétisme.
12:56Mais tu peux le faire voir.
12:58C'est un autre débat.
13:00C'est le débat.
13:02C'est le débat.
13:03Parce que Diego Simeone.
13:04On a le droit de donner son football très bien.
13:06On ne le méprise pas du tout.
13:07Mais on a quand même le droit.
13:08De préférer celui de Guardiola.
13:12Même le football de Simeone.
13:14Mais tu peux aussi aimer le football de Simeone.
13:16Pour ce qu'il apporte au jeu.
13:18Il n'apporte pas grand-chose.
13:19Il a quand même apporté aussi un entraîneur.
13:21Didier te dirait qu'il n'apporterait pas grand-chose.
13:23Un entraîneur qui est capable de rester plus de 10 ans.
13:25Surtout avec cette manière de fonctionner.
13:26Parce qu'on dit toujours.
13:27Les entraîneurs durs, rigides.
13:28Avec un jeu aussi restrictif.
13:29C'est impossible.
13:3013 ans.
13:31Plus de 10 ans.
13:32C'est le doyen.
13:33Ça veut dire que personne n'imaginait ça.
13:34Il en est capable.
13:35Il a même réinventé des postes pour certains joueurs.
13:37Donc d'une certaine manière aussi.
13:38J'imagine que les supporters de l'Atletico trouvent ça génial.
13:41Mais je suis désolé.
13:42Il n'y a rien d'esthétique.
13:43Et l'émotion.
13:44Moi qui ne suis ni supporter de l'Atletico.
13:46C'est ce qu'il disait.
13:47C'est ce qu'il a dit.
13:48Pour moi c'est un peu le vide.
13:49C'est le vide.
13:50Mais je comprends vos arguments.
13:52Mais dans ta vie professionnelle.
13:54Quand tu écris.
13:55Quand tu es journaliste.
13:56Tu travailles au...
13:57Pardon.
13:58Dans ta vie professionnelle.
14:00L'esthétisme ne suffit pas.
14:02On est journaliste.
14:03Et de foot.
14:04De plus.
14:05Mais parfois tu regardes des matchs.
14:06Et tu n'écris pas dessus.
14:07Tu regardes juste un match.
14:08Parce que tu regardes un match.
14:09Parce que ça t'a envie.
14:10Et quand tu le regardes.
14:11Si au bout d'une demi-heure.
14:12Il y a 0-0.
14:13Et deux passes en arrière.
14:14Et ils ont passé la ligne médiane trois fois.
14:16Tu changes de chaîne.
14:17Non ?
14:18Tant pis.
14:19J'étais moins d'accord avec cet argument.
14:21Effectivement.
14:22Je suis d'accord avec le contre.
14:23C'est-à-dire dire.
14:24Non.
14:25On n'est pas en train de parler de tout ce qui se passe autour.
14:26Là on parlait de ce qu'on ressentait.
14:27En regardant du football évidemment.
14:28Et de manière personnelle.
14:29Relançons le débat.
14:30Grâce à notre président à ville.
14:31Yéroustan.
14:32J'ai invité la saison dernière.
14:33Je crois en novembre dernier.
14:34À France Bleu Paris.
14:35Chez Pierre Clément.
14:36Pour quel joueur tu paierais ta place ?
14:39Question directe de Pierre.
14:41A Didier.
14:42Écoutez.
14:43Pour moi le football c'est une affaire d'émotion.
14:46J'aime beaucoup me bapper.
14:47Et chapeau bas pour tout ce qu'il fait.
14:49Mais je ne vais pas payer une place pour voir me bapper.
14:51Je vais payer une place pour voir Pastore.
14:52Tu vois.
14:53Voilà.
14:54Moi j'ai une question personnelle.
14:56Quand vous allez au stade.
14:57Est-ce que vous dites.
14:58On ne paye pas déjà.
14:59Oui.
15:00Déjà.
15:02Alors quand vous allez au stade.
15:05Vous dites.
15:06Parfois.
15:07Qu'est-ce que j'ai la chance.
15:08Je vais voir.
15:09Ce jour-là.
15:10Est-ce que ça vous arrive.
15:11Ce sentiment-là.
15:12Est-ce que ça vous arrive.
15:13Parfois.
15:14Exceptionnellement.
15:15Assez rarement.
15:16Toujours ou jamais.
15:17Je ne sais pas.
15:18C'est vrai.
15:19Parce que vous ne payez pas votre place.
15:20C'est la formule.
15:21La formule elle-même.
15:22Oui.
15:23Je la remets.
15:24À une époque.
15:25Moi ça m'arrivait très souvent.
15:26Chaque fois que j'allais au Parc des Princes.
15:28Et que je me disais.
15:29Il y a Neymar et tout.
15:30J'étais content d'y aller.
15:31Rien que pour le voir jouer.
15:32Bon.
15:33Avec le temps.
15:34Le poids des années.
15:35Le poids des boîtes de nuit.
15:36Ça s'est un peu effrité.
15:37C'était plus irrégulier.
15:38Les siennes.
15:39Les siennes.
15:40Pas les miennes.
15:41Elles ont moins d'impact.
15:42Mais oui.
15:43Je me disais ça.
15:44Après.
15:45Des joueurs comme ça.
15:46Par définition.
15:47Ils sont extrêmement rares.
15:48Et je trouve.
15:49Sans faire à l'ancien combattant.
15:50Que je ne suis pas encore.
15:51Même si.
15:52Je suis plus vieux que mon âge.
15:53Mais je trouve qu'il y a de moins en moins de joueurs comme ça.
15:54D'une manière générale.
15:56Je le dis.
15:57Quand on parle.
15:58Par exemple.
15:59Des milieux de terrain.
16:00D'équipes de France.
16:01Etc.
16:02Et je l'élargis.
16:03D'un point de vue.
16:04Du foot mondial.
16:05Je trouve qu'il y a.
16:06Peu de joueurs.
16:07Dont maintenant.
16:08On dit.
16:09Première qualité.
16:10Technique.
16:11Ou intelligence.
16:12Je trouve que ce sont.
16:13D'une manière générale.
16:14Évidemment.
16:15Qu'il y a plein de grands footballeurs.
16:16Encore.
16:17Mais des joueurs.
16:18Qui sont vides.
16:19Qui vont vite.
16:20Qui sont athlétiques.
16:21Etc.
16:22Et ce romantisme là.
16:23C'est Neymar.
16:24C'est.
16:25Le Bruyn.
16:26Le Bruyn.
16:27C'est l'exemple.
16:28Il a fait 30 ans.
16:29Il a plus de 30 ans.
16:30Oui.
16:31Non mais.
16:32Tu vois même à Londres.
16:33Tu vois.
16:34Bon bah à Londres.
16:35Non mais parce que.
16:36Non mais à Londres.
16:37On prend pour le pure buteur.
16:38Mais parce qu'aujourd'hui.
16:39On est rentrés dans ce système.
16:40On peut l'aimer mais moi à Londres.
16:41Oui.
16:42Pour son côté.
16:43Le buteur qui fait peur.
16:44Mais moi par exemple.
16:45Je ne suis pas d'accord avec Didier.
16:46Sur le coup.
16:47Quand il dit.
16:48Moi Mbappé.
16:49Je ne vais pas payer une place.
16:50Pour le voir.
16:51Si moi je vais le payer.
16:54Les buts, il faut aussi avoir la magnificence.
16:56Ah non, mais c'est encore autre chose.
16:58Sinon pour répondre à vos questions...
17:00Dominique, j'avais juste une question.
17:02Dominique et Damien, vous avez suivi pendant très longtemps
17:04le Paris Saint-Germain.
17:06Avant que le Qatar arrive, il y avait des joueurs
17:08qui n'étaient pas du standing,
17:10ce qu'ont apporté les Qatar.
17:12Rai, Valdo...
17:14Oui, le 90.
17:16Mais il y a eu un moment,
17:18une parenthèse désenchantée.
17:20Les premiers moments
17:22quand le Qatar commence à transférer tout ça,
17:24quand vous alliez au Parc des Princes,
17:26est-ce que vous étiez animé par ce sentiment-là,
17:28en disant, ah j'ai de la chance,
17:30je vais voir tel joueur ou tel autre.
17:32Je voulais vous faire raconter ça.
17:34J'ai été Zlatan au fil...
17:36J'étais complètement attaqué.
17:38Oui, oui, ça existe.
17:40J'allais voir Zlatan avec une fascination,
17:42une sidération qu'il entretenait.
17:44Parce que si le gars reste dix matchs
17:46en faisant rien, ça s'estompe un peu.
17:48Vous avez exactement la même sensation
17:50que vous avec Zlatan,
17:52parce que c'était un gars
17:54qui continuait pendant que le match inventait.
17:56Lorsqu'il y avait
17:58le football de possession,
18:00le bloc compact en face et tout ça.
18:02Et il était toujours en train
18:04d'essayer de créer.
18:06Je trouvais ça admirable,
18:08je trouvais ça passionnant.
18:10C'était un truc à observer dans le match.
18:12C'était Pastorey aussi à créer beaucoup d'émotions.
18:14Il avait joué plus d'un match par an.
18:16Je me souviens de son but contre Lyon.
18:18Ego Lloris, qui était fantastique.
18:20Chelsea aussi.
18:22Après vous disiez, qu'est-ce qu'on va chercher dans un match.
18:24Ça dépend quel match.
18:26Si c'est une finale de Coupe du Monde
18:28et si c'est un PSG Manchester City
18:30en phase de poule de Ligue des Champions.
18:32Là c'est le premier match de la saison quasiment
18:34en Ligue des Champions, il n'y a pas d'enjeu.
18:36Est-ce que ça vous arrive souvent d'aller voir un match
18:38en disant, je suis content,
18:40parce que ça peut être même un joueur
18:42qui ne soit pas bourri-jouaré.
18:44C'est que Vitinha, ce n'est pas le plus grand joueur
18:46de tous les temps.
18:48Son recul sur le terrain,
18:50cette position de sentinelle que je n'avais pas vue venir.
18:52Moi j'adore Vitinha,
18:54mais tu vas nous faire croire que quand tu te lèves à 7h du matin,
18:56tu te dis, ce soir je t'énerve, j'ai rondé avec Vitinha.
18:58Non mais bon, on est quand même sérieux.
19:00Je ne veux pas défoncer Vitinha.
19:02C'est un super joueur.
19:04C'est trop tard.
19:06Il est nul.
19:08Il est nul.
19:10C'est vrai qu'il se lève la nuit en disant,
19:12il n'a pas les cures d'Aoua non plus.
19:14Il bat qu'eux-mêmes.
19:16Il bat qu'eux-mêmes sans me dire
19:18qu'il n'est pas arrivé à l'heure.
19:20Bertrand,
19:22le moment d'émerveillement
19:24ne se passe pas fondamentalement lorsqu'il se lève
19:26le matin, c'est qu'il arrive au stade
19:28gentiment en se disant, j'ai de la chance.
19:30Oui les gars, il n'est pas en train de dire...
19:32Je prenais un moment.
19:34Votre adversaire,
19:36on vous regarde.
19:38Bertrand a jeté un voile public sur Vitinha.
19:40Sur Zlatan, je suis comme Dominique
19:42et comme la plupart d'entre nous.
19:44Ça a été un régal de le voir.
19:46Ça a été un régal de voir aussi
19:48l'impact qu'il avait sur
19:50ses coéquipiers, mais aussi sur
19:52ses adversaires. Moi j'ai le souvenir
19:54de duels Zlatan et Bayelsal
19:56qui étaient extraordinaires.
19:58Après,
20:00là on parle d'une
20:02vision un peu individualisée
20:04du foot. Moi j'aime bien aussi
20:06aller voir des équipes.
20:08Aller voir
20:10des ambiances, des équipes,
20:12des atmosphères. C'est pour ça que je ne suis
20:14pas du tout siméonophobe.
20:16L'Atlético de Maride,
20:18j'ai adoré voir jouer l'Atlético de Maride.
20:20J'avoue que je m'en suis lassé à un moment donné.
20:22Mais de la même manière que
20:24je me suis lassé du Barça
20:26de Guardiola, qui était devenu le Barça
20:28de Monsenac après.
20:30Ça m'a saoulé.
20:32Ça m'a profondément saoulé.
20:34Il y en a un qui a vocation à construire
20:36et à détruire. Non pas d'un point de vue
20:38détruire, destruction au sens brutalité.
20:40Moi j'aime bien l'idée
20:42qu'il y a une équipe qui prend déjà
20:44son compte qu'a envie de créer.
20:46Quand tu es un entraîneur,
20:48tu fais aussi en fonction des joueurs
20:50que tu as à ta disposition.
20:52Simonet, Maradona,
20:54Kouké, Saouli-Guez, Griezmann,
20:56Gabi...
20:58Il n'y avait pas l'effectif de Sassouna.
21:00Il n'y avait pas l'effectif du Barça non plus.
21:02Et quand il joue le Barça ou qu'il joue le Real Madrid
21:04ou Manchester City...
21:06Après c'est une identité de jeu.
21:08Tu parlais d'émotions.
21:10José Mourinho, tu te places dans quoi ?
21:12J'ai adoré certaines équipes de Mourinho.
21:14Le porto de Mourinho était un super porto.
21:16L'inter de Mourinho.
21:18Après tu avais le Chelsea de Mourinho.
21:20Moi le Chelsea de Mourinho
21:22avec Drogba et compagnie,
21:24c'est un truc...
21:26C'était hors normes.
21:28Celui de Manchester United était déjà
21:30beaucoup plus rébarbatif à regarder.
21:32Sa carrière est très longue.
21:34Moi je n'ai rien aimé.
21:38Je respecte les résultats.
21:40Mais entre Guardiola et Mourinho,
21:42il n'y a même pas photo.
21:44On les oppose parce que
21:46c'était la dualité.
21:48Mourinho, ça gagnait.
21:50C'est assez beau de gagner quand même.
21:52Et de durer.
21:54Sauf que quand tu n'es pas supporter,
21:56ni Chelsea ni United...
21:58Je vois Chelsea-Manchester,
22:00soit les bleus ou les rouges qui gagnent.
22:02Je ne veux évidemment pas vous piéger.
22:06J'ai écouté attentivement
22:08votre super duel.
22:10Je suis plus exigeant
22:12sur l'esthétisme en club.
22:14Est-ce que c'est le long compagnonnage
22:16avec Didier Deschamps qui vous fait
22:18mettre une petite nuance ?
22:20Il n'y a du tout qui gagne.
22:22Je tente de coincer notre bébé.
22:24J'ai appris certaines choses
22:26en suivant les bleus.
22:28Je pense que pour une sélection,
22:30et même si ça ne défend pas le bilan de l'euro,
22:32mais tu n'es pas sur un tournoi,
22:34je pense que c'est très difficile de bien jouer
22:36dans les sélections.
22:38Il y a des exemples plus lointains
22:40où les sélections jouaient très bien.
22:42Là, par exemple, sur le dernier Euro,
22:44les dernières Coupes du Monde,
22:46il n'y en a pas beaucoup qui ont réussi
22:48à avoir ce jeu-là.
22:50En s'agissant de l'équipe de France,
22:52c'est peut-être mon rapport à mon pays
22:54qui me fait occulter le reste.
22:56Tu passes des tours,
22:58ça crée un élan populaire
23:00qui t'amène peut-être à ce que les gens soient
23:02sur les Champs-Elysées.
23:04Je trouve que ça annule le reste.
23:06Parce que vous êtes français.
23:08C'est quelqu'un qui est pour le Havre,
23:10pareil, de la même manière.
23:12France 1998, Dominique Yété,
23:14ce n'était absolument pas beau.
23:16Pour faire écho à ce que dit Bertrand.
23:18Il y a une émotion quand Thuram met un doublé.
23:20Quand Thuram met un doublé,
23:22il y a un effet de sidération.
23:24C'était très beau.
23:26Attention les gars, il y a des mèches courtes.
23:28On s'écoute bien parce que quand
23:30quelqu'un enclenche, l'autre est coupé.
23:32C'est pour le confort des spectateurs.
23:34Merci Damien.
23:36Pour revenir sur ce que disait Bertrand
23:38par rapport aux jeux des sélections.
23:40Ce n'est pas facile de demander
23:42à une sélection de développer
23:44le même type de jeu qu'en club.
23:46Je ne sais plus si vous avez lu
23:48un papier sur Spalletti
23:50qui expliquait qu'à l'euro,
23:52il y a deux jeux à l'Italie.
23:54On défend à 3,
23:56on attaque à 4,
23:58on attaque à 5.
24:00Il dit que ce n'est pas possible.
24:02Du coup, sur cette phase
24:04de qualification à la Ligue des Nations,
24:06il a adopté un système beaucoup plus
24:08fixe et auquel les joueurs se tiennent.
24:10L'Italie, on ne s'est pas forcément régalé
24:12à regarder jouer l'Italie, que ce soit
24:14contre la France ou contre Israël.
24:16Mais ils ont gagné.
24:18Je peux vous dire que les Italiens
24:20ont gagné.
24:22Il faut s'extraire du côté supporter,
24:24du côté concerné.
24:26D'un côté, c'est personnel et d'un autre,
24:28il faut s'extraire.
24:30Je pense que le foot
24:32peut se regarder de manière objective.
24:34Le beau, c'est objectif.
24:38Quand tu vas au Louvre,
24:40tu vois des peintres.
24:42Non, ils ne s'enfoncent pas.
24:44S'il avait eu cet argument-là,
24:46il perdait le duel.
24:48Il n'a pas perdu.
24:50La Tour Sévraque gagne 56 à 44.