Immigration : «Pour accueillir mieux sur le territoire français, il faut accueillir moins», estime Charles Rodwell

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Charles Rodwell, député "Ensemble pour la République" des Yvelines et co-rapporteur du budget immigration, répond aux questions de Dimitri Pavlenko.
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00:00Europe 1 Matin. Il est 7h12 sur Europe 1. Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin le député EPR des Yvelines, Charles Rodoelle.
00:07EPR, Ensemble pour la République, c'est le nouveau nom de renaissance des macronistes. Bonjour Charles Rodoelle.
00:12Bonjour, merci pour votre invitation. Bienvenue sur Europe 1. Alors vous êtes aussi avec votre collègue Mathieu Lefèvre
00:17le rapporteur du budget immigration. Peut-être pour commencer, c'est quoi le budget immigration ?
00:23Alors en fait, le budget de l'État est divisé dans ce qu'on appelle des missions. Donc vous avez une mission éducation,
00:28une mission commerce extérieur, une mission économie-entreprise, une mission sécurité, et une mission qu'on appelle
00:35immigration-asile-intégration, dans laquelle les parlementaires, les députés puis les sénateurs, regardent, analysent
00:42et peuvent amender le budget de l'État dans les politiques qu'il mène pour réguler la situation de l'immigration en France,
00:50de l'asile et de l'intégration. Et c'est ce travail que nous menons. Vous avez un droit de regard sur l'enveloppe globale
00:54dédiée à cette mission asile-immigration. C'est ça. Donc en fait, l'État, le ministère, nous transmet sa proposition,
01:01sa feuille de route pour l'année qui vient, et nous on fait des propositions de modification, ce qu'on appelle des propositions
01:07d'amendements qui sont adoptées ou non par l'Assemblée nationale. C'est combien le budget accordé à cette mission-là ?
01:12Alors en fait, il est de plusieurs centaines de millions d'euros. Il est réparti sur ce qu'on appelle des lignes, des actions.
01:21Donc ça va de la politique d'hébergement, ça va sur la politique d'intégration, ça va sur les budgets qui sont alloués à la police aux frontières,
01:29à la LIC, à la lutte contre l'immigration clandestine. Donc en fait, c'est des missions différentes que les Français englobent globalement
01:35dans ce qu'on appelle la régulation de l'immigration sur notre territoire.
01:40Ok, merci pour ces précisions. Alors on parle beaucoup d'immigration en cette rentrée dans toute l'Europe. On voit que l'Allemagne s'apprête à rétablir
01:47les contrôles à ses frontières à partir de lundi pour six mois. Elle vient de renvoyer chez les talibans une trentaine de criminels afghans.
01:53C'est une mesure qui fait beaucoup parler ça aussi. On voit que les Hongrois menacent eux d'envoyer des migrants par bus à Bruxelles.
01:58Et en France, on a eu cette noyade dans la manche de douze clandestins qui tentaient de rallier l'Angleterre il y a une dizaine de jours.
02:04Beaucoup de Français ont le sentiment que les frontières sont devenues des passoires, que les flux migratoires ne sont pas maîtrisés.
02:09Et ils réclament un tour de vis alors qu'on a quand même voté une loi immigration il y a moins d'un an pour cela.
02:15Mais d'abord, vous revenez de Calais, vous y étiez hier. C'est un des points chauds de l'immigration en France, mais c'est de l'immigration sortante, si je puis dire.
02:23C'est de l'immigration qui part vers le Royaume-Uni. Pourquoi vous êtes allé à Calais plutôt que par exemple à la frontière italienne,
02:30qui là est une porte d'entrée en France de l'immigration clandestine ?
02:34Alors un, premièrement, nous comptons nous rendre également à la frontière italienne. En fait, ce qu'on fait, ce qu'on audite,
02:40on rencontre l'ensemble des acteurs qui sont impliqués sur cette politique d'immigration.
02:44Il était extrêmement important pour nous d'aller à Calais, tout simplement parce qu'à Calais,
02:48vous avez chaque jour et chaque nuit des hommes et des femmes qui se mobilisent, tout simplement pour lutter contre l'immigration illégale et aussi pour sauver des vies.
02:58Vous avez un désastre en mer du Nord et dans la Manche, des hommes et des femmes dont l'embarcation coule toutes les semaines,
03:08parfois une fois par jour, et vous avez des hommes et des femmes qui se mobilisent, un, pour les empêcher de le faire et deux, pour leur sauver la vie
03:15en leur accordant un abri pour la nuit, en leur permettant de se changer et tout simplement en les sauvant la mer.
03:20Et nous, il était extrêmement important pour nous d'y aller, un, pour constater ce qui a été fait sur les dernières années,
03:25parce qu'on n'est plus dans la situation de l'époque où vous vous souvenez, la fameuse jungle de Calais, où vous aviez des points de fixation jusqu'à 10 000 personnes.
03:32Aujourd'hui, on n'est plus sur un flux de 1 200 personnes.
03:34Et on a dit qu'il faut démanteler la jungle pour dissuader les gens de se regrouper et rendre moins attractive la frontière, et finalement, ça n'a pas marché.
03:42Vous avez quand même une régulation déjà importante qui est passée de 10 000 à 1 200 en termes de flux, donc c'est déjà un effort important,
03:48notamment qui a été conduite grâce à l'action qu'on a portée depuis 7 ans, soyons francs, entre la loi de programmation du ministère de l'Intérieur, entre la loi immigration,
03:55qui permet d'ailleurs d'accroître les expulsions de 10 points cette année.
03:58Mais il faut qu'on aille plus loin. Et nous, on assume, avec Mathieu Lefebvre, de porter une ligne qui nous paraît assez cohérente,
04:05qui est de dire qu'il faut que l'on réduise l'immigration, notamment illégale, et que de manière corollaire, on porte une politique d'intégration exigeante.
04:14Gentil avec les gentils, méchant avec les méchants, finalement, comme disait Gérald Darmanin l'année dernière.
04:18Tout simplement de dire que pour accueillir mieux sur le territoire français, et les personnes que nous souhaitons accueillir, il faut accueillir moins.
04:24Et nous, ça nous semble, comment on fait ?
04:26Très concrètement, les Allemands ferment leurs frontières. Je précise aux Français, quand même, qui nous écoutent ce matin sur Europe 1,
04:31qu'actuellement, les contrôles sont renforcés aux frontières françaises, en vertu des Jeux Olympiques, et ce, jusqu'au 31 octobre.
04:38On n'a pas l'impression que ça change grand-chose.
04:40Juste pour rebondir sur la situation allemande, nous, ce qu'on dit, c'est « enfin ».
04:43Ça fait des années, et je dirais même des décennies, il faut regarder les premières fois où on a porté ces mesures-là,
04:47la France se bat à l'échelle européenne pour porter une politique plus musclée sur les contrôles aux frontières.
04:54À la fois sur les contrôles aux frontières à l'échelle européenne, mais aussi à l'échelle nationale.
04:58Et d'ailleurs, la procédure à laquelle fait appel l'Allemagne aujourd'hui, on l'utilise régulièrement pour la France.
05:03Vous l'avez souligné pour les Jeux Olympiques, on l'a utilisée lors de la période de l'état d'urgence après les attentats.
05:07C'est une procédure qui est prévue, dans le cadre des accords Schengen.
05:10Qui est rendue possible depuis 2014.
05:12Cette mesure a toujours connu un contradicteur principal à l'échelle européenne, c'est l'Allemagne, notamment l'Allemagne de Mme Merkel.
05:18Aujourd'hui, Olaf Scholz prend cette mesure et montre que l'Allemagne est prête à s'engager dans une politique aussi de meilleure régulation.
05:25Et nous, j'ai envie de vous dire, c'est une mesure qu'on porte depuis très longtemps.
05:28La France à l'échelle européenne.
05:29Et je vais vous dire en plus parmi moi...
05:31Je vous rappelle l'actualité, il y a un an, Gérald Darmanin, alors qu'il y avait un afflux de migrants africains en provenance de l'Ampédouza,
05:36décide de taper du poing sur la table et se rend à Vintimille, à la frontière franco-italienne, et il dit
05:41on va renforcer les contrôles.
05:43Qu'est-ce qui se passe à ce moment-là ?
05:44La Cour de justice de l'Union européenne nous rappelle qu'il existe une directive retour qui date de 2008 et qui interdit,
05:51qui prévoit que tout étranger en situation irrégulière doit bénéficier d'un délai pour quitter le territoire français.
05:56On n'a pas le droit de dire à un clandestin qu'on s'est dit à la frontière, vous faites demi-tour.
06:01On n'a pas le droit de le faire.
06:02Les Allemands vont se retrouver dans la même situation que nous dans quelques jours, quelques semaines.
06:05Alors, vous avez différentes procédures qui existent.
06:06Je finis juste sur l'Allemagne et après je revendiquerai sur le point que vous venez de souligner.
06:10Je veux souligner aussi quand même qu'en Allemagne, c'est Olaf Scholz, chancelier social-démocrate, socialiste,
06:17qui prend cette décision pragmatique et républicaine.
06:20Un homme de gauche.
06:21Ce sont les alliés du PS français au Parlement européen.
06:25Donc moi, pardon, je relance l'appel que nous lançons tous depuis maintenant plusieurs semaines
06:29au Parti socialiste français en disant soyez réalistes, soyez républicains.
06:33Vos alliés à l'échelle européenne prennent des mesures républicaines sur ces sujets pour réguler l'immigration.
06:40Ça veut dire quoi ?
06:40Ça veut dire des solutions modérées, ça veut dire des solutions qui nous semblent pragmatiques, de bon sens,
06:45pour réguler les flux migratoires en assumant une politique d'intégration,
06:50mais pour réguler les flux migratoires.
06:51Je peux vous parler des propositions qu'on fait avec Mathieu Lefebvre dans quelques minutes sur ce sujet.
06:55Sur la question spécifique du contrôle à la frontière italienne,
07:00un, les contrôles se sont renforcés, notamment les budgets de la police aux frontières et de ce qu'on appelle la lutte contre...
07:05Mais on ne peut pas interdire un clandestin d'entrer sur le sol allemand comme on ne peut pas le faire sur le sol français.
07:10C'est terrible de se dire que la convention de Genève passe avant le code de Schengen.
07:14Aujourd'hui, on empêche des centaines de milliers de personnes déjà de rentrer dans l'espace européen
07:20par les accords qu'on a passés avec les pays de départ, par les accords qu'on a passés avec les pays de transit,
07:25par la politique qu'on applique et les budgets qui ont été renforcés au niveau de Frontex.
07:28Il faut plus, mais c'est déjà le cas.
07:30Par aussi la politique de rétention administrative qu'on applique en France et d'expulsion.
07:35Ça, c'est une politique que nous assumons,
07:37mais c'est une politique qui doit aussi se conjuguer à un renforcement, nous pensons, d'une politique d'intégration sur le territoire français.
07:44Charles Rodwell, vous êtes l'invité d'Europe 1 ce matin, député des Yvelines, spécial en charge des questions d'immigration pour votre groupe parlementaire.
07:51Il nous faudrait des heures pour passer en revue tous les points sur la question de l'immigration.
07:55Malheureusement, on n'a plus beaucoup de temps. Je vais vous poser une question parce que c'est l'actualité.
07:59La rumeur a couru en début de semaine que Michel Barnier songeait à créer un ministère de l'immigration.
08:05Ça, c'est intéressant parce qu'aujourd'hui, la mission immigration, vous nous l'avez dit un peu au début,
08:08elle est éclatée entre le ministère de l'intérieur, les affaires étrangères, des opérateurs dédiés comme l'OFPRA, comme l'OFI, etc.
08:16Est-ce que vous pensez que ce serait une bonne idée, un ministère de l'immigration, et pourquoi ?
08:20Alors, nous, je vais être très franc avec vous, l'organisation gouvernementale compte moins que la politique qui sera portée par ce gouvernement.
08:28Nous, les trois propositions que nous faisons avec Mathieu Lefebvre, le principal...
08:32Ça fait un ministre qui ne s'occupe que de ces questions-là.
08:34Les trois mesures principales que nous porterons avec Mathieu Lefebvre, ce sera, un, de renforcer les contrôles aux frontières,
08:39notamment le budget de la police aux frontières, la lutte contre l'immigration illégale.
08:43Deux, de généraliser la rétention administrative.
08:46Ça veut dire de renforcer le nombre de centres de rétention administrative, la sécurisation et la rénovation,
08:51et de faire ce qu'on appelle l'assignation à résidence, une règle en sortant de rétention.
08:56Et puis, troisièmement, de revoir une partie du volet de l'intégration,
09:00donc auditer de manière complète certains programmes qui sont très importants, mais qui sont très onéreux,
09:05pour pouvoir renforcer d'autres dispositifs, sur notamment l'intégration par le travail,
09:10et l'intégration notamment en renforçant les dispositifs en termes de langue.
09:14À la suite notamment de la loi immigration que nous avons votée,
09:17les dispositions que nous avons votées dans la loi immigration, elles sont extrêmement importantes,
09:21elles nous permettent, rien que cette année, d'expulser dix points de plus de personnes que l'année précédente,
09:26mais sur le volet notamment de l'intégration, il faut qu'on donne les moyens, maintenant,
09:29à la politique qu'on décide d'appliquer dans la loi d'immigration qu'on a votée il y a quelques mois.
09:35Un point important, et je finis là, on le fait à budget constant,
09:38finance publique est un sujet absolument majeur sur lequel nous voulons baisser les dépenses,
09:43c'est la raison pour laquelle nous ne demandons pas de crédit supplémentaire,
09:46il faudra qu'on fasse des choix politiques clairs et forts que nous assumerons de portée à l'Assemblée,
09:49et nous espérons avoir une majorité sur les mesures que nous proposons.
09:52Merci Charles Rodouald d'être venu ce matin sur l'entraînement européen,
09:55je rappelle que vous êtes député ensemble pour la République des Yvelines, bonne journée à vous.
09:58Merci, bonne journée à vous.

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