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00:00Le ministre de l'économie sortant a mis en cause les collectivités et on pense aux mairies évidemment dans le déficit.
00:07Est-ce que les collectivités finalement seraient prêtes à faire un effort ?
00:12Toute la façon dont la question est présentée prouve que le détournement d'opinion a fonctionné.
00:17Aujourd'hui, ce n'est pas comme ça que ça marche, c'est-à-dire qu'il y a un déficit public qui est un déficit de l'État.
00:23Les collectivités territoriales, y compris celles qui sont mal gérées, parce qu'il y en a qui sont mal gérées,
00:27ne peuvent pas avoir de budget en déficit.
00:30C'est une obligation légale, c'est un impératif.
00:32Donc quand il y a un emprunt dans une collectivité, c'est uniquement pour de l'investissement, pour un équipement,
00:37mais jamais pour du fonctionnement.
00:39Et d'ailleurs, toutes les comparaisons européennes le montrent.
00:42Dans le total de la dépense, le total du millefeuille administratif français des collectivités
00:47est de 10 points inférieurs à la moyenne européenne.
00:50Le problème des comptes publics de la France, ce sont les comptes sociaux et les comptes de l'État.
00:55C'est aussi simple que cela.
00:56Donc on peut faire du détournement d'opinion tant que l'on veut.
00:59Évidemment, on peut montrer le rond-point qui a réalisé, qui n'aurait pas dû être réalisé.
01:02Il y a des choses certainement, comme partout, comme dans n'importe quel PME d'ailleurs,
01:06il y a des choses normales, mais le problème, il n'est pas là.
01:08Le problème, il est dans cet État qui n'a jamais autant prélevé,
01:12qui a d'ailleurs supprimé des ressources locales, comme la taxe d'habitation,
01:14qui n'a jamais autant prélevé, on a le record du monde des prélèvements obligatoires,
01:17qui n'a jamais autant dépensé, nous avons le record du monde de la dépense publique,
01:20avec des services qui se délitent parce qu'il n'y a pas de remise en cause de l'organisation.
01:24On est sur un système hyper centralisé, hyper bureaucratisé,
01:27sur des modes de fonctionnement qui ont 50 ans de retard,
01:30et plutôt que d'essayer de s'exonérer de ses propres responsabilités,
01:34de leurs propres responsabilités, les ministres démissionnaires
01:38auraient dû analyser leurs échecs, qui ont vu la dette augmenter beaucoup plus vite en France
01:43qu'en Allemagne, en Italie, en Espagne, en Grèce, etc.
01:47Le déficit public beaucoup plus élevé qu'il ne l'était lorsqu'ils sont arrivés,
01:50et des performances économiques qui sont nettement inférieures au reste du monde.
01:54Vous allez pouvoir le dire à Michel Barnier, vous allez le rencontrer cet après-midi.
01:59Sans langue de bois, si vous faites une proposition, est-ce que vous êtes prêt à y aller ?
02:02Michel Barnier a souhaité me voir.
02:05Je vous parlerai de ce qu'il a voulu me dire une fois qu'il me l'aura dit.
02:09Dans quel état d'esprit ?
02:12Vous avez confiance en l'architecture future du gouvernement pour qu'elle soit présente ?
02:42Est-ce que vous pensez que toutes les sensibilités hors RN et LFI doivent être représentées au sein du gouvernement ?
03:12Je pense qu'il faut réfléchir en politique publique.
03:16Ce qu'il faut éviter, c'est qu'il y ait une majorité des extrêmes
03:20qui, par un vote de censure, bloque la possibilité du pays de voter un budget et d'avancer.
03:28Pour éviter cette majorité des extrêmes, il ne faut surtout pas faire une politique molle.
03:32Il ne faut surtout pas être dans une logique politicienne.
03:35Il ne faut surtout pas chercher à faire du en même temps.
03:39Il faut être vraiment en rupture par rapport à ce qui se fait depuis 2017.
03:43Proposer, quand je dis pas politique molle, c'est-à-dire ne pas chercher à être sur un curseur politicien,
03:48chercher à vouloir plaire au centre, à la droite, à l'extrême-droite, à l'extrême-gauche.
03:52A mon avis, il faut s'appuyer sur l'opinion publique, sur le régalien.
03:55Aujourd'hui, tout le monde, sauf LFI, est d'accord pour qu'on revoie le code pénal des mineurs.
04:00Sur la sous-dotation en capacité pénitentiaire, tout le monde est d'accord.
04:06Sur l'immigration même, je crois que tout le monde est d'accord, sauf LFI, en réalité.
04:09Il y a des façons de gouverner, par voie réglementaire, par référendum aussi.
04:14Le plus difficile, c'est le budget.
04:16Parce que là, en revanche, je pense qu'il y a un déni de réalité partout,
04:20à droite, au centre, encore plus à gauche, sur la réalité dramatique des finances du pays.
04:26Et peut-être dans l'opinion publique aussi.
04:28On a été habitué à ce que, finalement, la dépense publique puisse continuer.
04:32Et il y avait un trésor de guerre quelque part qui n'existe pas.
04:35Donc la vraie difficulté, là où on risque d'être dans une impasse, c'est le budget.
04:40Mais il va falloir faire preuve de beaucoup de pédagogie.
04:44Justement, quand Michel Barnier parle de plus de justice fiscale
04:49et parle aussi d'améliorer la réforme des retraites,
04:52vous savez ce que ça veut dire, c'est-à-dire que la réforme des retraites coûtera,
04:55sans doute rapportera encore moins qu'elle a rapporté avec les améliorations qu'il y aura.
05:01Est-ce qu'il n'est pas déjà en même temps, finalement, d'en plaire à tous les camps ?
05:07Écoutez, moi je ne peux pas faire de procès d'intention.
05:09On n'en sait rien, il n'a toujours pas constitué son gouvernement.
05:11Donc on verra bien ce qu'il propose.
05:13Ce qui est certain, c'est qu'il y a des réalités évidentes.
05:15Parmi ces réalités, c'est qu'on a le record du monde de la dépense publique.
05:18Donc ça ne peut pas passer par l'augmentation de la dépense publique.
05:20Qu'on a le record du monde des prélèvements obligatoires.
05:23Donc il peut y avoir peut-être des ajustements entre impôts.
05:26Mais enfin, il n'y a pas de miracle.
05:29Et surtout, il n'y a rien de pire que d'augmenter les...
05:32Aujourd'hui, on est dans une phase descendante de la courbe de l'affaire.
05:35C'est-à-dire que plus il y a de prélèvements obligatoires, moins il y a de rentrées fiscales.
05:37On le voit depuis deux ans.
05:38Donc ça ne peut pas être la solution non plus.
05:40Que l'augmentation des dépenses publiques et du déficit de l'État,
05:43la première cause, ce sont les retraites.
05:46Donc il y aura un principe de réalité qui va s'imposer.
05:48C'est pour ça, pour ma part, moi je plaide pour une rupture complète
05:51avec le système dans lequel nous sommes, qui est une tromperie des gens.
05:54On va tromper les gens.
05:56C'est simple. Il y a un rapport démographique.
05:58Ce système a été fait quand il y avait beaucoup plus de gosses, d'enfants,
06:01et quand il y avait plus de quatre actifs par retraité.
06:05Aujourd'hui, on va aller vers un rapport qui tend vers un actif par retraité.
06:09Donc le système de répartition, c'est une pyramide de Ponzi.
06:13Ce système est mort.
06:14Il doit être préservé pour garantir un minimum de vieillesse,
06:17pour la justice, évidemment, et permettre à chacun d'avoir un minimum de vieillesse.
06:21Mais le reste, il faut le mettre en place, et ce sera beaucoup plus favorable,
06:24notamment aux travailleurs pauvres, à un système de retraite par capitalisation.
06:27Je suis un peu seul à le dire, mais ça marche très très bien
06:30dans quasiment tous les pays du monde.
06:32Et ça marche très bien dans la fonction publique, sans que personne ne trouve à y redire.
06:37Toute la fonction publique a un régime obligatoire de retraite par capitalisation,
06:41et pas simplement complémentaire.
06:44Et donc c'est ce qu'il faut mettre en place au bénéfice des travailleurs du privé.
06:47C'est la seule façon, à terme, de sauver le système des retraites,
06:50et même de financer notre économie.
06:52L'EMF demande un nouvel acte de décentralisation.
06:55Est-ce que vous comptez sur Michel Barnier pour entendre les élus locaux ?
06:58Nous, on compte sur tous les premiers ministres qui se succèdent pour entendre les élus locaux.
07:02Donc c'est Michel Barnier.
07:04Je sais que c'est une personne de qualité, j'espère qu'il nous entendra,
07:07et qu'il aura la capacité de le faire.
07:09Aujourd'hui, on pense que nous sommes une partie des solutions,
07:12que la liberté d'action locale, parce qu'on a un foisonnement d'initiatives,
07:18est une des façons de trouver une voie vers la performance publique,
07:23vers l'efficacité de la dépense.
07:25On doit raisonner en efficacité de la dépense.
07:27Or, on n'a jamais raisonné réellement en efficacité de la dépense.
07:30Soit il y a eu plus de dépenses, parce qu'il y a des manques d'infirmiers, de policiers, etc.
07:35Soit on a fait du rabot sans chercher à comprendre ce qu'il y avait derrière en réalité humaine.
07:41Localement, comme dans une entreprise, dans une collectivité,
07:44ce que l'on cherche à faire, c'est de la productivité, c'est du rendement,
07:47c'est que les gens soient bien dans leur job, et avoir peut-être moins de gens,
07:50mieux payés, et qu'ils produisent plus, et à la fin tout le monde est gagnant.
07:53Donc c'est une remise en cause complète de l'organisation des pouvoirs publics.
07:56Soit on est dans une période qui le permet étonnamment,
07:59parce qu'on est dans un chaos qui fait qu'il y a un tel blocage,
08:02que ça peut permettre d'avoir une politique structurante.
08:04Soit il faut tenir jusqu'à une grande échéance électorale pour avoir une grande légitimité,
08:10pour remettre ce qu'avait fait le général De Gaulle d'abord en 1945,
08:15et puis ensuite en 1958, et bien aujourd'hui il faut le faire aujourd'hui,
08:18sauf qu'il n'y a plus De Gaulle.
08:19Donc il va falloir un sursaut civique très puissant,
08:21et montrer qu'il y a une espérance de performance publique,
08:24qu'on n'est pas condamné à plus dépenser qu'ailleurs,
08:26pour avoir moins de services qu'ailleurs, avec des fonctionnaires moins bien payés qu'ailleurs,
08:28et des contribuables qui payent plus qu'ailleurs.