• il y a 3 mois
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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce lundi, il s'intéresse à l'attention portée au nouveau gouvernement de Michel Barnier, notamment du côté du progressisme radicalisé.

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Transcription
00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Vincent Trébollet de Villers, bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour Charlotte, bonjour à tous.
00:08Vincent, sur France 2, hier soir, le Premier ministre a affiché sa volonté d'installer une culture du compromis
00:14à la tête d'une équipe fragile et composite, menacée par une assemblée qui lui est majoritairement hostile. Est-ce que Michel Barnier peut tenir ?
00:21Dans son jeu, Michel Barnier a peu d'atouts, l'appui de l'opinion, mais l'opinion est une bourrique qui peut se retourner en 24 heures.
00:28Un soutien politique solide au ministère de l'Intérieur en la personne de Bruno Retailleau, mais qui déjà subit les critiques de la gauche morale,
00:34l'agenda du RN qui n'a pas intérêt à censurer le gouvernement trop vite, et puis Emmanuel Macron, dont le sort dépend du succès ou de l'échec de l'expérience Barnier.
00:44On peut ajouter à l'équation la personne du Premier ministre, mélange de phlegme, de sang-froid, de ténacité, une once de prétention, une pincée de désintéressement,
00:52qui ne seront pas inutiles aux premières bourrasques. Il faudra jouer à plein tous ses atouts, parce qu'on a déjà compris que ce qui menace Michel Barnier et son gouvernement,
01:01au-delà de l'arithmétique parlementaire et du mur budgétaire, c'est l'arrogance persistante du macronisme et la radicalisation impressionnante du progressisme.
01:09Alors, qu'est-ce qui caractérise selon vous l'arrogance du macronisme ?
01:13Cette morgue que les défaites électorales n'ont pas entamée, ce je-ne-sais-quoi de supérieur qui crispe profondément l'opinion.
01:19L'Élysée continue de choisir les directeurs de cabinet, le camp du Président impose un nombre pléthorique de ministres et compte sur tous les dossiers imposés aussi sa ligne.
01:29C'est comme si la force centrale avait le monopole de la légitimité, qu'elle était la seule capable de gouverner en France.
01:36Concrètement, cela veut dire que le camp du Président va vouloir imposer à Michel Barnier la même politique que celle qui a été désavouée dans les urnes.
01:43Et hier soir à la télévision, le Premier ministre s'est plutôt placé dans cette perspective.
01:48Il n'a pas parlé de rupture, de cohabitation, mais plutôt de culture du compromis.
01:52Il n'y avait dans son intervention aucun parfum d'alternance, mais plutôt une atmosphère de dernière chance pour le parti de la raison qui sait qu'en cas d'échec, le champ sera libre pour la gauche et pour le RN.
02:03Si cette culture du compromis est la forme nouvelle du « en même temps », Michel Barnier sera vite désavoué.
02:09Le seul moyen qu'il a de se distinguer, c'est l'immigration.
02:12Sur ce sujet, le Premier ministre s'est montré hier plutôt offensif et n'a pas cédé.
02:16Mais ce n'est que le début et sur ce thème, il va devoir affronter, ça a déjà commencé, les leçons de morale des 100 frontiéristes à Digicode qui peuplent le parti du Président.
02:25Je sens que l'on arrive, Vincent, à ce que vous appelez le progressisme radicalisé.
02:29Écoutez, le Président a demandé que Mme Garnier ne soit pas ministre de la Famille parce qu'elle a marché avec la manif pour tous et n'a pas voté l'inscription de l'IVG dans la Constitution.
02:37On a donc appris que des convictions respectables valaient interdits professionnels
02:42et que la famille était un domaine réservé présidentiel, au même titre que la défense et que les affaires étrangères.
02:48On a aussi entendu toute la gauche, une partie des macronistes et la majorité du commentariat,
02:53lancer comme pour exorciser le gouvernement une sorte de vadé rétro-retailleau,
02:57comme si la nomination d'un conservateur place Beauvau était une hérésie.
03:02Enfin, hier, Gabriel Attal a demandé à Michel Barnier un certain nombre d'assurances.
03:07On aurait pu croire qu'il l'interpellerait sur la réduction de la dette, le contrôle de l'immigration, le redressement de l'école, la relance de l'industrie.
03:14Mais non, pour Gabriel Attal, apparemment ce qui tourmente les Français, c'est l'IVG et c'est la PMA.
03:21Michel Barnier lui a répondu sérieusement quand il aurait dû balayer cette injonction plus proche du militant associatif en deuxième année de licence que d'un prétendant à la présidentielle.
03:31Dernier détail signifiant, le ministère d'Otman Nasrou s'intitulait au départ ministère de la laïcité.
03:37Mais comme le mot porterait en lui des relances d'islamophobie, c'est devenu le ministère de la citoyenneté.
03:44En résumé, un ministre ne doit pas être catholique, mais on lui recommande aussi de ne pas être trop laïque.
03:48On l'a compris, la voie est étroite, le progressisme radicalisé a mis Michel Barnier sous surveillance.
03:54L'édito politique sur Europe 1, merci Vincent Trémolet.

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