Michel Barnier ou la stratégie de l’édredon

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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce mercredi, il revient sur le discours de politique générale de Michel Barnier.

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Transcription
00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Vincent Trémolet de Villers.
00:05Bonjour Dimitri, bonjour Anissa et salut particuliers à Gabriel et à Augustin.
00:09Alors Vincent, vous avez suivi hier le grand oral de Michel Barnier devant les députés,
00:14plus d'une heure de discours perturbé par la France Insoumise, qu'en avez-vous pensé ?
00:18De l'attitude de la France Insoumise, qu'elle était ridicule et que leur mise en scène
00:22qui consistait à brandir sa carte d'électeur était carrément gênante.
00:25Ils m'ont fait penser au titre du film formidable des Torres Colas, affreux, sale et méchant.
00:29Bon Vincent, je me demandais plutôt votre avis sur le discours de Michel Barnier.
00:32Alors là c'est plus compliqué.
00:34En réalité à plusieurs moments je ne savais plus s'il s'agissait d'un discours de politique générale
00:39ou d'une anesthésie générale de la politique.
00:41Au bout d'une demi-heure même la gauche Brayard s'est découragée de faire du bruit,
00:45comme si un grand édredon était tombé sur l'hémicycle.
00:48Nettement, l'ancien commissaire européen a choisi la prudence bruxelloise
00:51plutôt que l'éloquence tchurchilienne.
00:53Il n'a pas fait d'effet de tribune, d'élan lyrique,
00:55mais un mélange de formules passe partout comme renforcer la transparence,
00:59d'annonces prudentes comme la fusion de France Stratégie et du Haut Commissariat au plan,
01:03de propositions lénifiantes comme la création d'une journée annuelle de consultations citoyennes.
01:08Au début de son discours Michel Barnier a cité une phrase de De Gaulle qui dit
01:12« Je vous demande de faire beaucoup avec peu ».
01:14Disons que le Premier ministre a renversé la proposition.
01:16Il a dit beaucoup mais le risque existe qu'on en retienne peu.
01:19Dans le lot Vincent, il y a quand même des propositions ?
01:22Oui, quelques couleurs dans la grisaille Dimitri.
01:24Je pense à la possible suppression des zones d'artificialisation nette
01:29ou au report du CAF-Cahien Diagnostic de Performance Énergétique.
01:33On peut noter aussi la volonté de prolonger la rétention des OQTF
01:36ou celle de durcir la justice des mineurs.
01:37Il y a tout ça.
01:38Mais entre nous, ceux qui attendaient la rupture ici et maintenant
01:42n'en ont pas eu pour leur argent,
01:44j'allais dire sauf les plus riches et les entreprises punies d'être performantes,
01:47eux vont subir sous un Premier ministre de droite
01:50le rétablissement d'une logique fiscale de gauche
01:53dont Emmanuel Macron s'était dégagé.
01:55Quant aux économies, elles sont pour le moment introuvables.
01:58On notera aussi que pour la deuxième fois,
01:59Michel Barnier a sagement repris la litanie des lignes rouges sociétales.
02:03Enfin, je ne comprends pas pourquoi,
02:05dans une assemblée surdivisée qui représente un pays surfracturé,
02:09le Premier ministre trouve judicieux de relancer le débat sur l'euthanasie.
02:12A force de ne pas vouloir déplaire à la gauche,
02:14Michel Barnier prend le risque de décourager sa droite.
02:17Mais Vincent, les contraintes du Premier ministre sont gigantesques.
02:21Je ne les nie pas mais les attentes sont énormes.
02:23Je prends un exemple très concret.
02:25Si le discours s'est ouvert sur un hommage digne à Philippine,
02:28il aura fallu attendre plus d'une heure
02:29pour que les questions de sécurité, de justice, d'immigration
02:32qui ont mené à la mort de cette jeune fille soient évoquées.
02:35On a retrouvé ici et là les propositions de Bruno Retailleau
02:38mais elles étaient comme assourdies.
02:39Et je ne crois pas qu'après ce discours,
02:41un seul Français se soit dit
02:43« ils ont enfin pris la mesure des choses, tout sera fait,
02:45pour qu'il n'y ait pas de nouveaux drames ».
02:47En fait, une question subsiste après ce discours.
02:49Était-ce une stratégie de l'édredon qui n'entame rien,
02:53la détermination du Premier ministre ?
02:56Si c'est ça, on sacrifie volontiers le plaisir des mots
02:58à la réalisation concrète des choses.
03:01Début de réponse, Dimitri.
03:03Hier, quand en fin d'après-midi,
03:04le Premier ministre s'est adressé aux oppositions.
03:07Dans un festival de punchlines old school,
03:09il a renvoyé dans les cordes Gabriel Attalde,
03:11Mathilde Panot et Boris Vallaud.
03:13Le grand oral était aussi flou et décevant
03:15que cette deuxième partie était incisive et percutante.

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