Emmanuel Macron nomme Michel Barnier comme Premier ministre : que faut-il en penser ?

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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers, revient sur l'actualité politique du jour. Ce vendredi, il revient sur la nomination de Michel Barnier à Matignon.
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00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Vincent Trémoulet de Villers.
00:04Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:07Alors Vincent, Michel Barnier est donc notre nouveau Premier Ministre, la droite est contente,
00:10la gauche en colère, le camp présidentiel pas emballé, et l'ERN lui reste neutre.
00:16Et vous, qu'est-ce que vous en pensez de cette nomination ?
00:18La première évidence, c'est qu'on assiste au retour de la politique à l'ancienne, à la revanche du vieux monde.
00:23Cours macroniste, le vieux monde est derrière toi, c'est un peu le résumé de la passation de pouvoir
00:28à laquelle nous avons assisté hier entre Gabriel Attal et Michel Barnier.
00:31Franchement, qui aurait imaginé qu'Emmanuel Macron, l'auteur de Révolution,
00:36le champion de la disruption, finirait par nommer Michel Barnier ?
00:40C'est-à-dire l'élu local, l'homme de dossier, la carrière longue, le professionnel de la politique.
00:45« Soyez fier d'être des amateurs », disait Emmanuel Macron.
00:47« La politique, c'est un métier », répond Michel Barnier.
00:50Alors on nous dira que Michel Barnier manque de charisme, qui n'est pas instagrammable peut-être,
00:55mais vous savez, quand la radio publique reçoit des chanteurs nus,
00:58quand la conversation civique se fait sur TikTok,
01:00quand le selfie s'est imposé comme acte politique suprême,
01:03quand l'artifice médiatique tient lieu de programme,
01:05on peut se demander si l'anticonformisme ne s'est pas réfugié dans l'expérience,
01:09l'exigence, la retenue, la tenue.
01:12Michel Barnier a la stature, le physique de l'emploi,
01:15et comme la politique, c'est aussi une affaire organique,
01:18ce n'est évidemment pas tout, mais ce n'est pas rien.
01:20Alors au-delà de la forme maintenant, Michel Barnier, sur le fond, que va-t-il faire Vincent ?
01:24Sur le fond, Michel Barnier a toujours été à droite.
01:27La droite décevante de Jacques Chirac, la droite conquérante de Nicolas Sarkozy,
01:31la droite convalescente de Laurent Wauquiez.
01:33Une droite modérée, européenne, sécuritaire,
01:35et si l'on se penche sur son programme présidentiel en 2021,
01:39c'est une droite de conviction, puisqu'on y trouve par exemple la demande d'un moratoire sur l'immigration,
01:43ainsi que le report de l'âge de la retraite à 65 ans.
01:46C'est une droite qui n'est pas conservatrice,
01:48mais qui, espérons-le, ne tombera pas dans tous les panneaux progressistes
01:52que la gauche morale va nécessairement mettre sur son passage.
01:55Pour le moment, dans son camp, Michel Barnier profite à plein des cris du nouveau Front populaire.
02:00La colère de Mélenchon et d'Olivier Faure, pour les électeurs,
02:04c'est un peu la boussole qui indique la droite.
02:07Alors si l'on en revient à son discours d'hier,
02:09Michel Barnier a dit trois mots intéressants.
02:11Le premier, c'est respect, qu'il applique aux partis politiques et aux citoyens,
02:15mais là c'était clairement à l'endroit du Rassemblement national.
02:19Le deuxième, c'est vérité, mot qu'il a répété plusieurs fois,
02:22notamment sur les finances publiques.
02:24On pouvait y lire en creux une critique de l'actuel gouvernement
02:26qui, tous les trois mois, nous révèle qu'il a menti sur l'état du déficit.
02:30Et le troisième mot, c'est rupture.
02:32Alors il n'a pas dit ce que concernait cette rupture,
02:34mais il a prononcé ce mot avec force.
02:36On pouvait donc entendre alternance et cohabitation.
02:40On verra vite, dans la composition du gouvernement
02:42et dans le maintien ou non des ministres qu'Emmanuel Macron tenait à garder,
02:45c'est-à-dire Gérald Darmanin, Rachid Haddati, Sébastien Lecornu,
02:48Éric Dupond-Moretti, ce que recouvre vraiment ce mot rupture.
02:52Alors Michel Barnier n'a pas non plus cité le nom du Président de la République.
02:55Oui, et cela a été relevé immédiatement à l'Élysée.
02:58Michel Barnier a fait le choix de se démarquer d'Emmanuel Macron,
03:01qui depuis 51 jours a montré qu'il était plus le problème que la solution.
03:06C'était un préalable indispensable pour essayer de démêler
03:09un échec politique à la fois vénéneux et explosif.
03:12La situation est tellement critique pour le nouveau Premier ministre
03:15qu'il doit avoir des ambitions modestes,
03:17rendre un équilibre à la vie politique,
03:19stabiliser les institutions et surtout faire passer un budget pour le pays.
03:24Il doit faire avec un pays ruiné,
03:26avec un chef de l'État à bout de souffle mais omniprésent,
03:28et vous l'avez dit Dimitri,
03:29avec une gauche revancharde, un camp présidentiel à cran
03:32et un rassemblement national qui après avoir été évacué brutalement du jeu politique
03:36retrouve mécaniquement un pouvoir décisif.
03:39Son premier objectif va donc être de tenir
03:42et le second de maintenir la France dans le rang des grandes nations.
03:45Tenir et maintenir, ça fait une devise et ça fait un programme.

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