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Transcription
00:00Et pour aller plus loin, sur cette nouvelle constitution au Gabon, on retrouve justement une juriste et politologue Marlène Fabienne Esola et Fountamé.
00:08Merci d'être avec nous sur France 24. Vous ne faites pas mystère de votre position à ce projet, à ce nouveau projet de constitution.
00:15Pour commencer, peut-être pourriez-vous nous dire quelles sont les recommandations ou en tout cas les articles de ce texte que vous jugez selon vous les plus graves ?
00:24Eh bien bonsoir, bonsoir chers téléspectateurs de France 24, bonsoir à tous.
00:29Merci déjà pour l'invitation et cette opportunité que vous me donnez de parler du Gabon et surtout de notre actualité.
00:36Et de prime abord comme cela, je voudrais déjà rappeler quand même à nos téléspectateurs et surtout à nos compatriotes qui nous regardent
00:43qu'un projet de texte constitutionnel est l'identité même du Gabon,
00:48ce qui va fonder l'organisation de la société gabonaise, ce qui va redistribuer essentiellement les différents pouvoirs organisés dans la vie de cette société.
01:00Et donc quand on décide justement d'être dans un combat de droit, parce qu'on estime que précédemment les choses ne fonctionnaient pas
01:08comme bien évidemment elles auraient dû notamment au travers de ce qui nous a été annoncé le 30 août 2023,
01:15la restauration des institutions s'est donc déjà constatée que nos institutions n'étaient pas en leur état de fonctionnement régulier et normal.
01:23Il ne nous a pas été annoncé du changement de nos institutions mais plutôt de leur restauration,
01:29c'est-à-dire amener les Gabonais au respect de ces institutions-là de par l'observation des règles que cette constitution édite.
01:37Maintenant aujourd'hui on en vient à la définition du nouveau Gabon.
01:41On exclut essentiellement toutes les personnes qui sont de nature à être de contradiction utile, motivées bien évidemment de ce qui se dessine devant nous,
01:49comme un texte qui serait de nature restrictif de droit.
01:52Le combat pour les droits humains est un combat bien évidemment qui ne peut pas se concevoir à reculons,
01:59dans le sens où on viendrait restreindre encore des acquis.
02:03Le principe des droits acquis n'est même pas respecté parce qu'il faut rappeler que la constitution jusqu'en 2009
02:09déjà avait des restrictions sur les Gabonais qui pouvaient prétendre la présidence au travers de l'article 10
02:15qui excluait justement des Gabonais qui n'étaient pas des Gabonais d'origine,
02:19au-delà des confusions qu'il y avait à définir ce qu'était un Gabonais d'origine.
02:23Et quand on sort justement de cette considération, on a décidé justement d'enlever cette restriction qui était faite à certains Gabonais
02:31et qui était donc un mépris de leur nationalité, de leur identité.
02:36Et bien on arrive quand même à accéder à la possibilité pour tout Gabonais de deux sexes confondus,
02:42qui est à partir de l'âge des 18 ans, qui le souhaite, bien évidemment puisse prétendre à la présidentielle.
02:48Malheureusement aujourd'hui, on constate qu'on vient encore une fois pour donner une réponse peut-être
02:53à tous les débats des quartiers sur la nationalité d'Ali Bongo,
02:57restreindre les droits d'une grande partie de la population gabonaise,
03:01en les excluant justement de pouvoir un jour prétendre à la présidentielle.
03:05Il y a aussi la question, il y a la question même, pour parler des mesures phares,
03:10il y a donc la question de la constitution de Gabonais de souche, de Gabonais de seconde zone.
03:16Donc hiérarchiser les Gabonais et amener à...
03:19On vous a entendu sur la nationalité, mais j'aimerais qu'on avance, j'aimerais s'il vous plaît qu'on avance.
03:24Je vous ai entendu sur la jouissance de la nationalité de certains Gabonais.
03:28Peut-être parler de l'inéligibilité de certains autres du régime déchu.
03:33Je vous ai entendu là-dessus, justement, chez nos confrères.
03:37Vous n'étiez pas satisfaite de cette disposition.
03:41Mais bien naturellement, je ne peux pas être satisfaite de cette disposition,
03:44parce que moi je crois en l'état de droit.
03:46Et dans un état de droit, on ne décide pas, bien évidemment, du droit de vie et de mort des personnes,
03:51sans pour autant qu'on leur reconnaisse, bien évidemment, les droits d'un procès équitable.
03:55Si l'on estime que les anciens dirigeants du régime déchu ont commis des infractions
04:01qui peuvent avoir pour pénurie complémentaire, justement, les déclarations d'inéligibilité,
04:06il faut donc poursuivre ces acteurs-là en justice au travers des infractions qu'ils auraient commises.
04:12Et à partir de là, naturellement, donner la possibilité aux juridictions compétentes dans notre pays
04:17de sanctionner ou du moins de donner des sanctions qui constateraient, justement, l'inéligibilité de ces personnes-là.
04:24Tant que ce n'est pas fait, et que c'est la décision d'une section du peuple gabonais
04:29qui, naturellement, se revendique l'expression de la souveraineté nationale,
04:33je ne peux naturellement pas être d'accord avec cela, et cela ne correspond pas.
04:37Oui, absolument, on vous entend.
04:39Pourtant, le gouvernement pourrait vous rétorquer que ça a été décidé lors, justement, du dialogue national
04:47qui se voulait inclusif à l'époque. Est-ce que ce n'est pas simplement l'expression de la volonté du peuple gabonais ?
04:54Non, du tout, je ne me reconnais pas en cette expression.
04:56Il y a beaucoup de Gabonais qui, naturellement, n'ont pas été pris en compte dans ce dialogue dit inclusif
05:02qui était en réalité exclusif, parce que bon nombre de nos compatriotes se sont permis d'expression
05:08et n'ont pas été, tout simplement, invités à ce dialogue-là.
05:11Donc, on ne peut pas parler de dialogue inclusif, d'autant plus qu'il s'est révélé être une commission
05:16où on remettait, naturellement, le projet de M. Oliginguema à l'appréciation, bien évidemment, de ses commissaires et émissaires.
05:23En réalité, ce ne sont pas des Gabonais qui ont décidé de ce projet.
05:27Ce sont, bien évidemment, les militaires au pouvoir, le CTRI,
05:31mais qui n'assument pas de porter ce projet et qui n'assument pas d'être ceux, bien évidemment,
05:35ayant décidé de définir l'avenir du Gabon en ces termes.
05:39Donc, non, il n'est pas question que les Gabonais, en tout cas dans ce qui s'est révélé
05:43dans les conclusions du dialogue national inclusif, que les Gabonais se soient exprimés.
05:47Merci beaucoup, Madame. On vous a entendu. Merci pour cette réaction.
05:50Merci, Marlène Fabienne et Sola Effuntameh. Merci beaucoup.

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