Lundi 23 septembre 2024, SMART BOURSE reçoit Vincent Guenzi (Directeur de la Stratégie d'Investissement, Cholet Dupont Oudart) , Vincent Chaigneau (Directeur de la recherche, Generali Investments) , Julien Nebenzahl (Responsable des solutions d'épargne, eToro) et Pierre-Yves Dugua (Correspondant américain)
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne pour rester à l'écoute des
00:11marchés sur Bsmart4Chain chaque jour à 17h si vous nous suivez en direct à la télévision
00:16via vos box, émission que vous retrouvez chaque soir en replay sur bsmart.fr ou encore
00:20en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:23Au sommaire de cette édition ce soir, une journée marquée par les annonces en matière
00:28de M&A, les annonces ou les spéculations bien sûr, on parle de fusion-acquisition,
00:33à commencer par le secteur bancaire avec des grandes manœuvres qui s'intensifient.
00:37On a appris cet après-midi que Unicredit était monté, ou en tout cas se donnait la
00:41capacité de monter à travers des produits dérivés jusqu'à 21% du capital de Commerzbank.
00:45Unicredit qui a par ailleurs demandé l'autorisation aux autorités de supervision de pouvoir monter
00:51jusqu'à 29,9% du capital de la banque allemande.
00:56Côté allemand, la réaction est pour l'instant toujours très mitigée avec une classe politique
01:00notamment qui s'oppose ou qui semble s'opposer à cette opération ou à l'idée d'une fusion
01:06et d'une acquisition de Commerzbank par l'italienne Unicredit.
01:10L'autre grand acteur du secteur bancaire qui est à la manœuvre en ce moment, c'est BNP
01:16Paribas qui a signé des négociations exclusives pour acheter AXAEM dans la partie gestion
01:21d'actifs cet été et qui se développe sur la partie Wealth Management, la gestion
01:26de fortune avec l'acquisition de la banque privée de HSBC en Allemagne.
01:31Le montant du deal n'a pas été communiqué mais il permettra à BNP Paribas Wealth Management
01:37en l'occurrence d'avoir une position de leader ou parmi les leaders du marché allemand sur
01:41la gestion de fortune.
01:42Vous aurez le détail de ces opérations dans un instant avec Pauline Grattel et puis l'autre
01:46dossier du moment qui reste pour l'instant peut-être une opération lointaine.
01:52C'est l'idée que Qualcomm pourrait peut-être racheter Intel en difficulté.
01:57Là on parle de deals qui pourraient s'élever à 100 milliards de dollars, c'est en tout
02:00cas grosso modo la capitalisation boursière d'Intel aujourd'hui.
02:05La rumeur s'est propagée depuis vendredi sur les marchés, des marchés qui restent
02:11assez prudents depuis l'échéance de vendredi après la décision de la FED d'entamer son
02:17cycle de baisse de taux avec une jumbo cut de 50 points de base.
02:22Les marchés actions sont autour de l'équilibre légèrement positif en Europe au moment où
02:27on se parle avec en plus le cas français qui redevient un cas spécifique.
02:32Le risque politique est en train de remonter avec la nomination d'un nouveau gouvernement
02:36et surtout l'idée que le déficit français pourrait être peut-être de 6% du PIB cette
02:41année.
02:42C'est en tout cas les dernières informations qui sont parues dans la presse française ces
02:46derniers jours et la France est donc toujours sous la grande vigilance des marchés obligataires
02:51avec un écart de taux, une prime de risque entre la France et l'Allemagne qui s'est
02:54encore un petit peu tendue.
02:5680 points de base de spread atteint aujourd'hui entre le 10 ans français et le 10 ans allemand
03:01et puis de l'autre côté du spectre on voit que le marché estime que l'Espagne n'a plus
03:06à payer de prime de risque pour s'endetter par rapport à la France quand on regarde le
03:10taux de 10 ans espagnol et le taux de 10 ans français et bien ils sont tous les deux
03:14à peu près au même niveau aujourd'hui.
03:16Discussion à suivre sur ces enjeux de marché dans un instant avec nos invités et puis
03:19dans le dernier quart d'heure de Smartbourse.
03:21Ce sera le grand retour de Pierre-Yves Dugas, le quart d'heure américain et de retour
03:25notre rendez-vous hebdomadaire chaque lundi à 17h45 en direct et en replay bien sûr
03:30sur bsmart.fr pour tout savoir de l'actualité politique et économique américaine dans cette
03:37course pour la présidentielle, nous parlerons bien sûr politique avec Pierre-Yves Dugas
03:41à partir de 17h45 en plateau.
03:43Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smartbourse les infos clés du jour sur
03:58les marchés avec vous Pauline Grattel.
04:00Bonsoir Pauline.
04:01Bonsoir.
04:02L'ambiance générale est assez prudente, les indices actions en Europe évoluent sans
04:05grande conviction aujourd'hui.
04:07Oui, à Paris plus précisément les investisseurs sont frileux et comme vendredi le CAC 40 consolide,
04:12il est aujourd'hui au tour de l'équilibre.
04:14Désormais le risque politique revient sur le devant de la scène après l'annonce du
04:18nouveau gouvernement de Michel Barnier ce week-end.
04:21Oui, la France qui fait à nouveau l'actualité, comment est-ce que ce risque politique se
04:24matérialise-t-il sur les marchés obligateurs aujourd'hui Pauline ?
04:27Alors, le spread Bound OAT est au plus haut depuis le mois d'août et remonte autour
04:32des 80 points de base aujourd'hui, le rendement de l'obligation française à 10 ans tourne
04:36autour de 2,95%, le rendement de l'obligation allemande de même échéance autour de 2,15%.
04:43A noter également côté allemand, on a vu une première inversion des courbes depuis
04:482 ans, le rendement à 10 ans est passé au-delà du rendement à 2 ans.
04:52Enfin, point notable, l'écart de taux à 10 ans entre l'Espagne et la France est quasi
04:57nul désormais.
04:58Et la conjoncture ne joue pas en notre faveur, on a pris connaissance des enquêtes Flash
05:03VMI pour la zone euro, la France et l'Allemagne pour le mois de septembre et ces indicateurs
05:09ne sont pas bons, le Flash composite zone euro est au plus bas depuis 8 mois.
05:13Oui, il ressort effectivement inférieur aux attentes à 48,9 après 51 le mois précédent.
05:19A noter, toutes les enquêtes publiées aujourd'hui en Allemagne et en France marquent un net
05:24décrochage par rapport au mois précédent à des niveaux très inférieurs à ce qui
05:28était attendu.
05:29Oui, ce qui l'assaugure effectivement d'un sacré trou d'air peut-être pour la croissance
05:33française, allemande et pour la zone euro en cette fin d'année 2024.
05:37Du côté asiatique, les principaux indices étaient en hausse ce matin avec la fermeture,
05:42il faut le préciser, des marchés japonais.
05:43Oui, et la Banque centrale de Chine a baissé son taux de prêt à 14 jours afin de renforcer
05:48son timide soutien à l'économie.
05:50Le gouverneur de la Banque centrale de Chine tiendra demain matin une conférence de presse
05:55sur le soutien au développement économique.
05:57C'est donc le feuilleton de ces derniers jours dans le secteur bancaire, de nouvelles actualités
06:02concernant l'arrivée d'Unicredit au capital de Commerzbank.
06:05Oui, donc Unicredit annonce l'acquisition de 11,5% en plus au capital de Commerzbank,
06:11ce qui porte sa participation à 21%.
06:13Unicredit a demandé aux autorités de supervision l'autorisation de pouvoir monter jusqu'à
06:1829,9% du capital.
06:20Et puis l'autre consolidateur du moment, c'est BNP Paribas qui veut racheter la banque privée
06:25de HSBC en Allemagne.
06:26Un accord a été signé entre les deux banques, c'est ce qu'a annoncé BNP Paribas aujourd'hui.
06:31Ce rapprochement va permettre à BNP Paribas de se placer dans les premiers acteurs allemands du secteur.
06:36Cette opération va permettre de doubler le montant des actifs sous gestion en Allemagne
06:41à plus de 40 milliards d'euros.
06:43Et puis on le disait dans La Tech, on verra comment cette affaire s'embarque entre Qualcomm et Intel.
06:48Mais il y a un intérêt de Qualcomm pour acquérir son concurrent américain Intel.
06:53Oui, c'est ça d'après une information du Wall Street Journal.
06:56Alors que Intel était l'entreprise la plus valorisée du monde il y a quelques temps,
07:00les actions ont chuté de 60% depuis le début de l'année.
07:03A ce stade, l'opération est encore incertaide.
07:06Intel acquisition se chiffrerait à 100 milliards de dollars.
07:09Oui, Intel valorisé comme l'entreprise la plus chère du monde, c'était il y a longtemps.
07:16Quel sera le programme demain pour les investisseurs sur les marchés Pauline ?
07:19Demain, les investisseurs prendront connaissance de l'indice IFO allemand pour le mois de septembre
07:23et de la confiance des consommateurs du Conference Board de septembre également.
07:27Tendance mon ami, chaque soir, les infos clés du jour sur les marchés en ouverture de Smart Bourse avec Pauline Grattel.
07:43Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
07:46Vincent Guenzi est avec nous, le directeur de la stratégie d'investissement de Cholet, Dupont-Houdard.
07:50Bonsoir Vincent.
07:51Bonsoir Guéguen.
07:51Julien Nebenzal nous accompagne également, le responsable des solutions d'épargne chez eToro.
07:55Bonsoir Julien.
07:56Bonsoir Grégoire.
07:57Merci d'être là et merci à Vincent Chaignot d'être à nos côtés également.
08:00Bonsoir Vincent.
08:00Bonsoir Grégoire.
08:01Vous êtes le directeur de la recherche de Generali Investments.
08:04Vincent Chaignot, comment est-ce que vous voyez s'embarquer ce cycle de baisse de taux,
08:08notamment depuis que la Fed est entrée dans le jeu de manière assez fracassante avec une baisse de taux de 50 points de base
08:14pour démarrer le cycle de recalibration aux Etats-Unis ?
08:19Comment ce cycle peut se développer devant nous et quels peuvent être les impacts pour des investisseurs globaux ?
08:25La Fed a frappé assez fort avec 50 points de base en effet,
08:29ce qui traduit une confiance accrue dans la normalisation de l'inflation
08:35et des points d'inquiétude sur la croissance et sur le marché de l'emploi
08:38avec l'idée qu'il vaut mieux intervenir en amont pour empêcher cette détérioration.
08:46Avec ce mouvement, la Fed entend assurer ce soft landing de l'économie américaine.
08:54Le marché est un peu ambitieux sur ses prévisions pour la Fed
08:58puisqu'il prévoit encore 75 points de base cette année et un peu plus de 100 points de base l'année prochaine.
09:06Pourquoi pas, ça ne paraît pas délirant ?
09:08La Fed elle-même est ambitieuse aussi de ce point de vue-là, Vincent.
09:12La Fed communique sur l'idée d'une normalisation.
09:14Il y a beaucoup d'interrogations sur où est le point d'atterrissage, où est le fameux taux neutre de la Fed.
09:22En effet, le marché anticipe qu'à moyen terme, on va arriver autour des 3 %, ce qui semble assez raisonnable.
09:3075 points de base cette année, c'est possible, mais il reste deux meetings.
09:34Ça veut dire qu'il faut faire 50 points de base sur un meeting.
09:37Il faut que les chiffres d'inflation soient modérés ou les chiffres de l'emploi décevant.
09:44C'est possible, mais ça demande des nouvelles rassurantes sur l'inflation ou un peu plus inquiétantes sur la croissance.
09:52Qu'est-ce que ça change pour les autres banques centrales, et je pense notamment à la Banque Centrale Européenne ?
09:56Comment s'équilibrent les risques pour les deux banques centrales ?
10:00J'ai l'impression, et vous écoutez le marché, qu'il y a toujours le risque que la Banque Centrale en fasse peut-être un peu trop,
10:06un peu trop vite, un peu trop fort.
10:09À l'inverse, le risque pour la BCE est peut-être toujours celui d'en faire un peu trop peu, un peu trop tard.
10:16Le marché anticipe entre une et deux baisses de 25 points de base de la BCE cette année.
10:22Là encore, c'est peut-être un peu ambitieux.
10:26On est plutôt sur l'idée d'un rythme trimestriel pour la BCE, donc ça voudrait dire une seule fois 25 points de base en décembre.
10:35Mais le marché ne lâche pas l'idée que la BCE également pourrait agir un peu plus fort,
10:43notamment parce que les chiffres de croissance clairement se dégradent.
10:47De ce point de vue-là, l'été n'a pas été rassurant puisque l'économie américaine continue de plutôt bien tenir.
10:53On est sur des rythmes de croissance au troisième trimestre qui, probablement, vont être autour de 2,5-3% annualisés encore, donc ça reste solide.
11:00Alors qu'en zone euro, avec les chiffres des PMI ce matin, on a la confirmation d'une dégradation,
11:07notamment en France et en Allemagne, qui font face à des problèmes différents.
11:13Mais la France fait face à une incertitude politique qui a tendance à geler les décisions économiques, d'investissement notamment.
11:21L'Allemagne est davantage exposée aux ralentissements chinois qui, je pense, deviennent un thème de plus en plus important pour le marché.
11:29Oui, effectivement, qui se retrouve dans de nombreux secteurs, y compris des secteurs et des actions cotées chez nous en Europe, bien sûr.
11:37Vincent Genzi, qu'est-ce que vous inspire ce cycle de baisse de taux et comment est-ce qu'il peut se développer devant nous ?
11:45Quels sont les risques pour la Fed, pour la Banque Centrale Européenne ?
11:49Et comment est-ce que l'investisseur global doit recevoir le message envoyé aujourd'hui par ces banques centrales ?
11:54Le message général a été dit par Vincent, c'est que, grosso modo, la crainte sur l'inflation est en train de diminuer et la crainte sur la croissance est en train d'augmenter.
12:05Donc les risques sont plus équilibrés. Et la Fed a réagi assez fort, bien sûr, comme ça a été dit.
12:11Je crois qu'il y a probablement aussi une question de calendrier.
12:14Moi, je pensais plutôt que la Fed allait baisser ses taux de 25 points de base.
12:18Je me disais que si elle fait une baisse des taux de 50, c'est parce qu'il est possible qu'elle s'abstienne le mois prochain à cause des élections américaines.
12:27Il est traditionnel que la Fed, généralement, passe son tour au moment des élections américaines pour ne pas être accusée de prendre partie d'une manière ou d'une autre dans ce cycle électoral.
12:37— Elle est forcément accusée. Enfin, je veux dire, le président Donald Trump n'a pas tardé après la baisse de 50 BP.
12:43— Je pense que pour la Fed, c'est pas tellement l'opinion du président ou du futur président, c'est la population américaine.
12:49Donc elle dit « Moi, je suis Banque Centrale, je tiens mon indépendance et donc je la marque aussi par les décisions que je prends ».
12:55Donc il est possible qu'ils aient fait 50 points de base dès maintenant. Je pense qu'ils pouvaient se le permettre, mais c'était pas franchement obligatoire,
13:02mais que du coup, on n'aurait rien au mois de novembre. Et peut-être qu'en fonction de l'inflation, on a une inflation core qui est encore à 2,8 aux États-Unis.
13:12Donc c'est pas de 2 ou 2 ou 2,5. Donc je sais pas s'ils feront 50 points de base en décembre. C'est pas exclu. Je pense qu'de toute manière, ça changera pas beaucoup la donne.
13:25— C'est une bonne ou une mauvaise nouvelle, ce qui s'est passé ? — Non mais c'est une bonne nouvelle parce qu'on a enclenché un cycle, donc c'est rassurant.
13:30Mais la Fed enclenche toujours son cycle avant que l'économie continue de réagir à la baisse ou de se retourner.
13:39Donc ça ne nous aide pas beaucoup sur le profil de la croissance dans les 3, 6 mois, 9 mois, les étonnelles questions qu'on se pose maintenant depuis plus d'un an.
13:48En fait, la Fed, elle est là pour aujourd'hui maintenir une croissance le plus longtemps possible, alors qu'en Europe, on est dans un cadre où comment faire
13:58pour redynamiser une croissance qui est à tône depuis plus d'un an ? — Et vous voyez pas monter même une forme d'urgence, là ?
14:04Parce que le discours de la BCE était de dire le meeting d'octobre. A priori, pas besoin de baisser les taux sur ce meeting-là, sauf en cas d'accident sur la croissance.
14:14— Est-ce que c'est pas ce vers quoi on est en train de se diriger, Vincent ? — Enfin moi, la manière dont j'interprète les signes du PMI qui ont été publiés,
14:22c'est qu'on a eu des PMI du mois d'août qui étaient tirés par la France, qui était le seul pays dont les PMI remontaient, et c'était à cause des Jeux olympiques.
14:31Et dans les chiffres qui ont été publiés, le seul pays qui baisse beaucoup, c'est encore une fois la France, notamment dans les services.
14:37— Faut regarder les deux mois ensemble, alors. Faut regarder août et septembre. — Exactement. Exactement.
14:42— Il n'y a pas d'autre leçon entre les deux. — Et l'Allemagne, elle est toujours en lisée. Et voilà. C'est le pays qui marche bien.
14:49Il y avait un peu l'Italie. C'est moins le cas. Mais c'est effectivement l'Espagne. Il y a des PMI qui sont très forts et une croissance qui est plus soutenue.
14:55Donc je pense que la BCE va quand même gagner un petit degré de liberté en plus par l'impact des changes. Le fait que la Fed ait commencé son mouvement
15:03et puisse le continuer, ça va faire baisser un peu la tension sur le change. Et donc la BCE sera peut-être un peu moins inquiète à l'idée de baisser ses taux
15:12sans que ça pèse trop sur une dévalorisation de l'euro. Mais les enjeux sont quand même assez différents entre la Fed et la BCE.
15:21— Julien, est-ce que tout ça est une bonne nouvelle, de voir ce cycle de baisse de taux se mettre en place, avec une Fed effectivement qui n'y va pas par 4 chemins ?
15:30Est-ce que c'est une bonne nouvelle pour l'investisseur global et notamment pour les actifs risqués ?
15:36— Oui. Et puis il y a même des questions qui se posent. Est-ce qu'il y a de bonnes baisses de taux, de mauvaises baisses de taux ?
15:45— C'est un peu le sens de ma question. — On va regarder dans l'histoire. Et puis on essaie de trouver des choses. Alors j'ai toujours un avis un peu particulier sur ce sujet.
15:55Je l'ai déjà exprimé. Historiquement, la capacité des banques centrales à vraiment maîtriser l'inflation, cette capacité est très basse, historiquement.
16:07Après, j'entends qu'on pense le contraire. Et j'entends qu'on... Je vois très bien qu'on véhicule l'idée qu'ils ont un réel pouvoir.
16:14Mais moi, je continue de penser ce que des économistes ont démontré. Et je crois que Patrick Arthus a écrit il y a quelques mois
16:22que le principal résultat de la hausse de taux de la Banque fédérale américaine était d'atteindre le marché immobilier, mais que pour le reste,
16:32il n'y avait pas d'effet lié à la hausse de taux. Voilà. Donc c'est de ça dont on parle. Donc on parle de baisse. Déjà, on parle de baisse par rapport
16:39justement à cette phase de hausse qui était là pour contenir l'inflation. Il se trouve que l'inflation a baissé. Mais l'inflation devait baisser
16:47à peu près naturellement pour tout un ensemble de raisons. — Dans quelle mesure la baisse de l'inflation est liée aux 11 hausses de taux successives
16:53de la Réserve fédérale américaine ? Ça, je pense que les historiens pourront s'en donner à cœur joie là-dessus. — Deuxième élément. Enfin, dans la suite de ça,
16:59juillet 2023, dernière hausse de taux de la Fed, si mémoréble. Et là, la Fed nous dit qu'a priori, c'est bien. On est bien. Je crois que c'est en septembre
17:08qu'on a parlé de baisse de taux, de mémoire. Si c'est pas septembre, c'est octobre. — Oui, peut-être. Oui, oui, oui. — Mais comme si on pouvait pas être
17:14dans un univers stable, comme si on devait pencher d'un côté ou de l'autre systématiquement d'une colline. Ce qui m'a beaucoup surpris – et là, je fais lien
17:21avec la partie économique –, c'est qu'il se trouve, la réalité montre qu'il y a des cycles dans l'économie. Il suffit simplement de regarder
17:32des moments où l'économie est moins bonne, les repérer. Et puis on s'aperçoit qu'il y a des espaces qui sont à peu près ordonnés. Donc 2015-2016,
17:41c'était un peu un moment de ralentissement économique. 2019, on s'en souvient. C'était significatif. On se demandait d'ailleurs comment le marché action
17:49remontait aussi vite. 2022, alors la première hausse de taux, c'est avril, de mémoire. — Mais mars pour la Fed. — Mars. Les indicateurs économiques
17:58se mettent à plonger à l'été. C'est pas une hausse de taux qui fait ça. Donc c'est vraiment l'économie par elle-même, sa vie intime qui se met
18:05à réduire sa vitesse. Ces périodes-là sont espacées d'environ 3 ans et demi. C'est ce qu'on appelle le cycle de Kitchin. Donc partant de là, pour moi,
18:16la période qu'on connaît en ce moment est une période d'expansion. Il se trouve – je l'avais indiqué – que c'est une période dans laquelle
18:23l'économie américaine, celle qu'on peut mieux suivre, normalement croît mais faiblement. Notamment sa production industrielle est faible, ce qui est
18:31dans ce moment le cas. L'ISM manufacturier est resté sous les 50, quoi qu'on en fasse. Donc la situation, c'est qu'on est dans un moment, je vais dire,
18:38de petite expansion économique qui doit encore durer, puisque prochain ralentissement, encore une fois, intime de l'économie, palier à un choc, etc., etc.,
18:46et pour plus tard. Donc pourquoi baisser les taux ? Alors ça revient à la formule. J'ai une inflation qui est à 3, une croissance qui est à 2.
18:55J'ai des taux à 5,5. Ce sont les bons taux. Oui, parce qu'en les montant, comme l'inflation était en train de descendre, mais on ne savait pas jusqu'où,
19:02on ne sait pas à quel niveau il faut le faire. Et d'ailleurs, ce raisonnement n'a pour moi aucun sens, puisque de toute façon, ce n'est pas le niveau de taux
19:08qui va définir l'inflation, puisque l'inflation se définit par elle-même dans son propre rythme. Encore une fois, je ne suis pas sûr, je suis convaincu que les banques centrales
19:14ont un rôle modeste dans ce qui s'est passé sur l'inflation. Et sur longue période. Mais je cite des économistes, encore une fois. Ce n'est pas mon avis isolé.
19:24Donc on parle de quoi, finalement ? On parle depuis un an et demi d'une normalisation au sens de trouver un taux d'équilibre qui semble plus approprié à la donne actuelle.
19:35Alors, quel est l'impact sur les marchés ? Est-ce que c'est une bonne ou une mauvaise chose ? Moi, je crois que tout le monde s'en fout.
19:44Enfin, je crois que ça n'a pas d'importance.
19:46Ce n'est pas si fondamental que ça ?
19:47Non, parce qu'on n'a pas un besoin de baisse de taux pour des considérations économiques.
19:53On est que dans l'anticipation. Parce que le marché de l'emploi, c'est un truc tendu, il faudrait prendre les devants.
20:01C'est neutre, mais ça ne préjuge pas du fait que les marchés soient bons demain ou mauvais demain ?
20:07Alors, je pense que le cycle économique, lui, fonde la valeur des actions. Donc les marchés d'actions, là-dessus, vont continuer le cycle économique.
20:16Évidemment que quand les taux sont plus bas par le phénomène d'actualisation, effectivement, les actions, c'est forcément un peu plus porteur.
20:23Mais donc, en revanche, là, si vous me demandez peut-être une lueur, pas d'inquiétude, mais un message différent,
20:30c'est de dire que pendant que la FED fait cette opération, qui est une opération de normalisation,
20:34vous n'avez pas besoin de passer des heures à en parler, la Banque du Japon, elle, modifie structurellement son comportement.
20:40Et on sait qu'on a des emprunts en yénen et des placements sur des zones risquées,
20:45les préférables étant évidemment aux États-Unis, puisque c'est là que le levier est le plus intéressant.
20:51— Donc on voit la structure financière se transformer. Alors ça s'est très bien passé au mois d'août. Est-ce que ça a une baisse claire ?
20:57— Oui. Très bien, parce qu'on en est revenu. Parce qu'on en est revenu.
20:59— J'en suis ravi. Si la digestion est comme ça dans les deux années qui viennent, c'est parfait.
21:04Mais le rythme de la baisse de taux de la FED peut poser un problème de ce côté-là.
21:08— Il y a le risque de quelque chose de désorganisé du point de vue notamment de la gestion des politiques de taux, des politiques monétaires, Vincent,
21:14l'exemple du Japon. Alors on a vu aussi la semaine dernière. Quand la FED coupait de 50, je vois le Brésil, par exemple,
21:20qui, lui, décide de remettre 25 points de base de resserrement monétaire pour jubiler l'inflation.
21:27Est-ce qu'on peut aboutir à quelque chose de désordonné ? Ça bouge sur les devises, mais j'ai envie de dire pas tant que ça, au final, à ce stade.
21:36— De façon générale, les baisses de taux de la FED sont quand même assez favorables à l'environnement de risque, notamment pour les marchés émergents,
21:44même si les marchés émergents sont devenus en ensemble très hétérogènes. Et puis en face à la baisse de taux de la FED, on a potentiellement
21:52les hausses de droits de douane venant de Trump s'il gagne l'élection. Donc ça, c'est un facteur plutôt négatif. Je partage l'idée que le Yen
22:05reste un facteur de volatilité potentielle. On a vu que les positions spéculatives ont été largement débouclées. Mais la réalité, c'est qu'au fur et à mesure
22:17où la FED baisse ses taux, et encore plus si la Banque du Japon monte les siens, le coût de couverture du dollar va baisser. Et donc on va avoir
22:26des couvertures qui sont plutôt haussières-yennes et baissières-dollars. Donc on pourrait de nouveau avoir des coups de semence à ce niveau-là.
22:33Donc c'est quelque chose à suivre. Mais de façon générale, les baisses de taux de la FED – et a priori, on parle là de baisses de taux à un rythme
22:43quand même assez important, soutenues – sont plutôt favorables avec ce bémol qu'on a l'élection américaine qui arrive et le risque de droits de douane,
22:52de taxes à l'importation. Et on sait qu'historiquement, le marché des actions a plutôt tendance à se tasser dans les 6-8 semaines qui précèdent
23:01l'élection américaine. Et je pense que là, on pourrait effectivement avoir une répétition de ce phénomène. En revanche, en général, après l'élection,
23:09les marchés ont tendance à respirer, quel que soit le résultat, et à repartir à la hausse.
23:13– Il y a une saisonnalité là qui n'est pas très favorable, vous dites, dans une année électorale américaine.
23:18– Dans les prochaines semaines. – Dans les prochaines semaines. L'impact sur les marchés obligataires, sur la courbe de taux,
23:26on observe tous ce phénomène de repentification, on a peut-être même une pente positive, 2 ans, 10 ans, aux États-Unis aujourd'hui.
23:33C'est un mouvement qui doit se poursuivre, qui peut se poursuivre. C'est quelque chose qu'on met en place aussi dans la gestion des investissements, Vincent ?
23:42– Oui, dans les cycles de baisse de taux, la courbe a tendance à se pentifier. Le problème, c'est que, comme je l'ai dit, il y a déjà beaucoup d'anticipés.
23:51Et donc, ces positions de Steepening ont un coût de portage négatif, parce que c'est déjà anticipé par le marché.
23:57Donc, ça va là encore dépendre, je pense, du scénario politique et de politique économique.
24:03Par exemple, si Trump est élu, je pense que ça implique une pentification de la courbe américaine plus forte.
24:10Parce qu'on a potentiellement davantage d'érapage budgétaire, surtout si les Républicains gagnent les deux chambres.
24:17Parce qu'on a des hausses de taxes à l'importation, qu'il faut monter à court terme l'inflation, et donc qui augmentent l'incertitude concernant l'inflation.
24:25Donc ça, c'est un facteur de pentification. Si c'est Harris qui gagne, beaucoup moins, je pense. Donc ça va dépendre de ça.
24:33Et puis, encore une fois, du rythme de baisse de taux des banques centrales. Mais comme je l'ai dit, le marché a déjà pricé beaucoup.
24:39Donc oui, la courbe va pentifier. Est-ce qu'elle va pentifier plus forte que ce qui est déjà anticipé par le marché ? Je ne suis pas persuadé.
24:46— Qu'est-ce que ça implique dans les changements ou non des grandes tendances de marché pour vous, Vincent ?
24:53On a vu aussi sur les marchés actions. Bon, le marché n'est plus tout à fait le même qu'il y a 3 ou 6 mois. C'est parce qu'il est chaud cet été.
25:00— Pour moi, la grande question, en fait, c'est toujours celle de l'évolution de l'activité, de la croissance aux États-Unis.
25:06Je pense que c'est à peu près 6 fois sur 8. Quand on a eu un cycle de resserrement monétaire, on a eu in fine un ralentissement.
25:15Et ce ralentissement est toujours arrivé à partir du moment où la courbe des taux se rétablissait. Et ça, pour le coup, c'est du 100%.
25:22On ne maîtrise pas le délai. C'est entre 6 mois et 1 an. On regarde aussi la courbe 3 mois, 10 ans, qui, elle, est encore négative.
25:32Donc je pense que ça peut donner matière à rester relativement en confiance sur les marchés. Il y a la saisonnalité qui a été évoquée,
25:38qui est la saisonnalité habituelle entre le mois de mai et le mois d'octobre. Cette année, on a en plus les élections américaines.
25:45Le facteur de volatilité, effectivement, lié au Japon, est toujours là. Donc je crois qu'il est légitime de conserver une certaine prudence
25:53vis-à-vis des marchés pendant encore quelques temps, au moins jusqu'au-delà des élections américaines. Et puis après, ce sera pas le tempo des marchés,
26:03mais ce sera le tempo de l'économie américaine. Tant que l'activité américaine se maintient au-dessus de 2%, il n'y a pas de raison d'être trop inquiet.
26:14C'est vrai qu'on n'est pas en risque imminent. — Et si on est dans cette configuration-là, Vincent, ça veut dire comment ça se traduit sur les marchés actions ?
26:21Est-ce qu'enfin, on a un réveil, je ne sais pas, de valeur cyclique, des small cap, etc. ? Est-ce qu'on sort du trade éternel des QS ?
26:30— Aujourd'hui, on est un peu moins sur la tech, mais on voit bien que les secteurs qui sont devant sont des secteurs qui sont plus défensifs et qui sont un peu liés
26:39à l'évolution des taux d'intérêt. Donc on y retrouve l'immobilier, les services publics, les télécoms, un petit peu les valeurs de consommation
26:45non durables aux États-Unis. — Et ça, c'est une position d'attente pour vous ? — C'est une position défensive. Aux États-Unis, il y a quand même
26:50un certain nombre de grands investisseurs qui se disent que le devenir de la croissance n'est pas si clair que ça. On sait pourquoi la croissance américaine
26:57a été aussi forte depuis quelques années. — Mais c'est pas 50 BP de baisse de taux qui change cette vue-là ou cette conviction qu'on peut trouver dans le marché.
27:04— Non, mais ça aide à définir un peu les calendriers des marchés. L'impact est certainement beaucoup plus faible que ce que l'on croit.
27:11Mais par contre, l'économie, c'est un phénomène lent. Et je crois qu'on est loin de savoir. Donc c'est un peu une position d'attente.
27:20Il faut pas être trop inquiet. Il n'y a pas de raison d'être inquiet. Mais il faut pas avoir des positions trop agressives à court terme.
27:27Et je pense qu'on acceptera de prendre des positions plus agressives que si on se rend compte que la baisse de l'inflation et la baisse des taux
27:35permettent de prolonger durablement le cycle. Mais si ce sont des cycles de 2, 3 ans qu'il faut regarder, le précédent cycle a commencé
27:44il n'y a pas tellement longtemps. Donc quoi qu'il arrive, d'ici un an et demi ou deux... — On n'aura une réponse.
27:49— On aura peut-être une réponse. Voilà. Bon. — Qu'est-ce que... Vous disiez tout à l'heure...
27:53— Pour pas exclure les phénomènes géopolitiques qui peuvent toujours accélérer. Je vous rappelle qu'en 2020, on a eu une récession à cause du Covid.
27:59En 2022, on n'a pas eu de grosse récession, à part quelques trimestres négatifs aux États-Unis avec la guerre en Ukraine.
28:06Bon, il y a toujours... Aujourd'hui, on regarde plus tellement les facteurs exogènes. Mais ils sont toujours là.
28:11— Julien, vous disiez tout à l'heure, attention, risque de réplique peut-être sur les positions de Cary, etc. Peut-être que tout n'est pas nettoyé.
28:18Ce qu'on a vu aussi cet été... Alors lien de cause à effet peut-être entre le débouclage de positions de Cary.
28:23Il faut ramener du cash. Et donc on vend la tech américaine, par exemple, si ça s'est fait comme ça, Julien.
28:30La situation de la tech américaine avec des baisses de taux de la Fed devant nous, comment vous la jugez aujourd'hui ?
28:36Est-ce que ça reste solide ? Est-ce que ça reste un « no-brainer » pour des investisseurs moyen-long terme ?
28:43Ou est-ce qu'on a un moment où les craquements, quand même, incitent à une position différente vis-à-vis de cette magnifique
28:50de la tech américaine, de l'IA qui sauve le monde, etc.
28:54— Alors sur l'IA, le sujet spécifique de l'IA, juste pour prendre ce bout qui est vraiment une partie de la surperformance
29:04qui s'est un petit peu atténuée cet été. Si je reprends les éléments de Gail Brace, la formation d'une bulle, pour moi, est actée.
29:13C'est une bulle qui s'est formée. J'en suis très convaincu. — D'accord.
29:17— Maintenant, de savoir à quel stade on est, est-ce que le dégonflement a commencé et l'accélération est juste devant nous,
29:24ou est-ce qu'en fait, ça va se passer un peu différemment parce qu'un certain nombre de conditions sont réunies,
29:32franchement, je n'ai pas de réponse. Je ne sais pas. Je dis juste qu'on a la localisation d'une bulle sur un petit segment
29:39de la zone de surperformance des actions. On a un changement dans le levier avec le...
29:45— Du Japon. — ...le renchérissement, en fait, du carry trade, qui peut aboutir...
29:50Sous-tenir que le yen a perdu 10 % en quelques jours. S'il reperde 10 % en quelques jours, je ne dis pas qu'il va le faire.
29:56— Non, non, mais... — À supposer qu'à un moment, il perde 10 %, je ne sais pas ce qui va se passer sur...
30:00— La deuxième fois ? — ...les stocks de position qui ont été construites là-dessus.
30:04Parce qu'il y a le différentiel de taux, mais il y a aussi la variation d'advice en instantané,
30:08c'est-à-dire cette espèce de volatilité qui va rentrer dans les modèles. J'ai un PER aux États-Unis global moyen qui est très élevé.
30:16Enfin c'est pas mon métier d'en parler, mais je regarde quand même toujours où il est. Et je sais qu'il est dans une zone élevée.
30:22Et puis l'espèce de... Le fameux put-fed, vous savez, quelque chose qu'on a répété à plusieurs reprises.
30:28En fait, il est présent dans quasiment tous les esprits. Je ne dis pas qu'on est dans un grand optimisme.
30:34Mais en fait, il y a quand même une certaine... Tout le monde se sent à peu près tranquille.
30:38— Complaisance. — Complaisance, mais structurelle.
30:41— D'accord. OK. — Complaisance, comme on la mesure avec les marchés d'options ponctuels.
30:45Il y a quelque chose aujourd'hui qui ressemble... Et c'est pour ça que j'ai eu un peu un petit moment d'inquiétude.
30:51Pour moi, je ne l'ai pas vécu, mais je l'ai analysé à posteriori parce que ça fait partie de mes recherches.
30:55C'est exactement 87, la construction actuelle. — D'accord.
30:58— Je parle en termes de comportement. C'est-à-dire qu'il y a une espèce de grand halo avec des prix chers,
31:04des raisons un peu étranges, de beaucoup de choses. Et tout d'un coup, ça lâche.
31:08Évidemment qu'on est dans une structure... Et ça n'a rien à voir. Les choses ne sont pas les mêmes. Tout est différent.
31:14Mais c'est tellement analogue dans l'aspect comportemental que je préfère aujourd'hui dire
31:21que malgré mon optimisme effréné sur les marchés d'action, depuis, on va dire, les événements du mois d'août,
31:30je suis quand même beaucoup plus prudent. — D'accord. OK.
31:33— Je suis beaucoup plus prudent. Et pour répondre à votre question, il y a deux solutions.
31:35Soit il va y avoir un événement de marché tel que celui que je décris et qui est imprévisible,
31:40donc je ne fais que dire quelque chose, voilà. C'est imprévisible par construction.
31:44Et à ce moment-là, la question, elle, est répondue comme de Maxime. Ah oui. Ça veut dire que les choses seront faites.
31:50Ou alors il va se passer beaucoup de temps. Et ce n'est qu'un élément de ralentissement du moteur des actions
31:56qui est en... Enfin ce n'est que le ralentissement d'un des moteurs importants des marchés d'action qui vient de commencer.
32:01— D'accord. D'accord. OK. Je comprends. — Donc dans l'une, on va souffrir vite.
32:05— Oui. Vite et fort. — Dans l'autre, ça restera toujours... On aura toujours de quoi parler autour de la tech.
32:09Mais le côté surperformant, exubérant, je pense qu'il est passé.
32:13— Comment il faut gérer cette situation ? Alors c'est entre deux. J'en sais rien, Vincent Chaignot, du point de vue de l'investissement, là.
32:20Le marché est beaucoup plus défensif. Est-ce que c'est une position que vous endossez aussi ?
32:24Est-ce qu'il faut être dans cet état d'esprit-là ? Est-ce qu'il faut se préparer à... Alors je sais pas, au coup d'après.
32:28Quel est le coup d'après ? Est-ce qu'il faut reprendre du cycle des small-cap en se disant que tout ça va redonner forme à un cycle devant nous ?
32:37— Alors je ne partage pas forcément l'idée qu'on entend parfois qu'on a une déconnexion entre le marché obligataire et le marché d'action.
32:43Le marché obligataire ayant intégré beaucoup de pessimisme, avec une baisse des rendements disant américain de presque 100 points de base depuis le mois d'avril,
32:52et de l'autre, des marchés d'action qui restent au plus haut, notamment aux États-Unis, et qui ne traduisent pas ce pessimisme.
32:57Je suis pas sûr, parce que comme vous le dites, les cycliques ont quand même pas mal souffert et sous-performé récemment.
33:03Alors c'est vrai qu'il y a, comme vous dites, monsieur, un phénomène taux d'intérêt. Donc les valeurs sensibles aux taux d'intérêt qui sont un peu plus défensives
33:11ont plutôt bien performé. Mais quand même... — Il y a un doute aussi dans le marché d'action, quoi.
33:18— Les valeurs cycliques ont quand même beaucoup sous-performé. Les small- et les mid-cap sont bon marché. Mais on sait quelle est la recette
33:25pour que les small- et les mid-cap se reprennent. Il faut notamment que les taux baissent, parce qu'ils étaient très exposés en termes de financement
33:31à ces niveaux de taux d'intérêt élevés, et puis que la croissance continue. Et là, c'est vrai qu'on a quand même une petite inquiétude à ce niveau-là.
33:39Donc oui, je pense qu'en partie, on peut prendre certaines valeurs cycliques, un peu de small-cap, des bancaires également, qui nous semblent toujours
33:45bons marchés. Mais par contre, on commande quand même une allocation action assez équilibrée. — Ouais, équilibrée. D'accord.
33:54— Faut pas minorer le côté défensif, quoi. — Voilà. On joue pas tout sur les cycliques. Et voilà, on reste très confiants sur le crédit,
34:03qui continue à offrir un pick-up certes réduit mais encore intéressant par rapport aux obligations gouvernementales. Et on est un peu plus inquiets
34:12sur ce qui se passe au niveau gouvernemental, parce que aussi bien aux États-Unis par exemple que dans un pays comme la France,
34:18la situation des déficits inquiète. — Ouais. Comment on peut imaginer... Enfin tout le monde reparle d'un moment à la trosse. C'est pas nouveau.
34:27Le moment à la trosse, c'était il y a 2 ans pile aujourd'hui, le mini-budget d'octobre 2022, qui a conduit au départ très rapide
34:35la première ministre britannique Liz Truss. Cet exemple-là, on l'a dans toutes les têtes, que ce soit pour le cas américain, pour le cas français
34:43aujourd'hui également et peut-être d'autres demain. La logique un peu des marchés dans ce genre de configuration... Enfin quand on parle de la France,
34:52en l'occurrence, quelle peut-elle être ? Est-ce qu'on peut imaginer un sudden stop, quelque chose d'aussi violent que ce qui s'est passé au Royaume-Uni
35:00il y a 2 ans ? Ou est-ce qu'il y a quand même un chemin balisé dans lequel on peut avancer ? — Alors on n'a pas la même structure de marché.
35:07On connaît le poids des fonds de pension britanniques. — C'était la crise des LDI, des modèles de gestion des fonds de pension britanniques.
35:15— Voilà, qui, sur l'annonce d'un budget un peu cavalier, ont réagi. Et on a eu en effet en chaîne assez violent. Donc je ne pense pas qu'on soit dans la même situation.
35:25Mais il est vrai que les étrangers détiennent environ 50% de la dette française, des OAT. Et donc ce sont des investisseurs qui sont sensibles au prix.
35:36C'est un peu différent des acheteurs retail ou des banques centrales. Et donc ils sont sensibles au développement économique, politique, budgétaire.
35:45Donc il faut effectivement préparer un budget sérieux. Je vois que le gouvernement a demandé une deuxième extension à la Commission européenne.
35:58On passe du 20 au 31 octobre. Effectivement, les délais sont très serrés. Mais il faut présenter un budget sérieux. On parle de 6% de déficit cette année.
36:09On est très loin de descendance. — Chaque jour qui passe fait que la situation de la trajectoire des finances publiques, ça grave. Sans action correctrice, j'entends.
36:17— On est très loin des annonces qui ont été faites à la Commission en avril dernier, qui prévoyaient un déficit à 2,9% en 2027.
36:26Là, on n'est plus du tout sur cette tendance à politique inchangée. On est plutôt à 6,5%. Donc il va falloir agir, notamment dans les dépenses.
36:36On parle également de hausse d'impôts. Mais le marché va être à l'écoute sur 1, un budget sérieux, et 2, quelle est la stabilité politique.
36:43C'est-à-dire que ce gouvernement a la capacité de mettre en place ces efforts qui vont être importants.
36:49— Qu'est-ce que ça nous dit quand on voit... Alors le spread France-Allemagne à 80, OK. Mais quand on voit que l'écart de taux entre l'Espagne et la France
36:58est à 0 aujourd'hui, que le marché considère que l'Espagne est aussi bien disante qu'un pays comme la France sur le marché obligataire ?
37:05— Elle a une trajectoire un petit peu différente. Elle a de la croissance. — Ça n'a pas toujours été le cas.
37:10— Et là, je pense aujourd'hui à un tout-même sur le PIB qui est inférieur à celui de la France. Donc ça va très vite. Enfin...
37:17— C'est légitime. Enfin du point de vue espagnol, il n'y a pas de... — Non, non. C'est totalement légitime. C'est totalement légitime.
37:23Non, non. Moi, je trouve ça plutôt réconfortant, contrairement à ce que l'on voit chez nous. Et quand on voit la sous-performance
37:30des actifs français aujourd'hui en Europe depuis le début de l'été, on peut quand même se poser des questions et craindre que ça continue
37:38encore un petit peu. — Il y a un vrai sujet sur le CAC. Il y a vraiment une histoire spécifique autour du CAC et du marché obligataire français.
37:44— Oui, il y en a deux. À cause du luxe et à cause de la prime de risque française. Donc moi, je crains que ça dure encore un petit peu,
37:50parce que ça va être compliqué pour le nouveau gouvernement d'arriver à gérer cette situation. Je pense qu'il y a beaucoup de bonne volonté.
37:57Mais on voit la difficulté qu'il y a eue à former un gouvernement et pour faire passer un budget et prendre surtout des décisions avec des gros marqueurs
38:06pour les marchés financiers, des marqueurs politiques aussi. Bien entendu, je pense que ça risque d'être compliqué. Donc c'est aussi une des raisons
38:13pour lesquelles on veut avoir une position assez équilibrée dans les portefeuilles et bien diversifiée. Donc aujourd'hui, si on a un portefeuille
38:22à constituer, on va pas mettre un maximum d'actions françaises. On va quand même être beaucoup plus diversifié.
38:27— Non mais c'est-à-dire qu'il y a un traitement politique qui s'applique aujourd'hui aux actions françaises.
38:31— Conserver beaucoup d'actions américaines et jouer plutôt la zone Europe, même plutôt qu'euro, compte tenu du poids de la France dans la zone euro,
38:39pour diversifier et réduire un peu ce risque politique. Jusqu'au jour où. Mais c'est pas la première fois qu'en France, on met beaucoup d'espoir
38:47dans un changement politique, dans un changement de gouvernance même, quel que soit le bord politique, et avec chaque fois une déception qui arrive derrière.
38:57Donc le moment trusse, on le verra peut-être sur les actions plus que sur les actions aussi. — Ouais, j'entends. Oui, oui.
39:03Julien, il y a un cas spécifique, CAC 40. Je sais pas. On me disait que les intérêts ont complètement déserté. C'était pas un grand indice, mais quand même.
39:12— Je veux dire, premier marché boursier en Europe. On a les plus grandes capitalisations boursières parmi les plus grandes capitalisations boursières.
39:20Visiblement, aujourd'hui, le CAC est mis à l'écart d'une certaine manière. — Oui. Au moment de l'annonce de la dissolution, il a sous-performé immédiatement.
39:31Et depuis, il se passe plus grand-chose. — Le DAX est au sommet. Moi, c'est ça aussi qui me... Oui, oui, mais...
39:36— Il se passe plus grand-chose au sens où cet écart politique, on le voit au travers du spread de taux. C'est-à-dire le spread de taux, il est allé vers 80.
39:44On vous donnerait un analyse technique. Où est la zone de rupture sur le spread ? Et vous direz qu'il est à 80. Donc le spread est exactement là où il doit être.
39:51C'est un seuil d'observation par les marchés de ce qui va se passer. Mais sur ce sujet-là, il faut quand même rappeler qu'en Occident, partout,
40:00globalement, les politiques budgétaires sont expansives, que tout ça fonctionne de manière relative les uns aux autres et que relativement,
40:09même si on est passé de 5,5% à 5,7%, c'est rien du tout. Tout ça, c'est vraiment pas grand-chose. Tant que toutes les politiques budgétaires occidentales
40:19sont dans le même tempo avec les banques centrales qui, derrière, font la même absorption, soit création de masse monétaire ou absorption de papier,
40:27ce qui s'est pour l'instant parfaitement passé, il n'y a pas vraiment de sujet. On sait historiquement que c'est exactement ce qu'il faut pour qu'il y ait une inflation profonde dans l'économie.
40:36Mais on ne sait pas quand ça va se déclencher ni pourquoi. On a eu une sorte de petite tentative en 2022. Mais si on revient au cas français de la politique,
40:45les marchés financiers vont observer... L'Istrus, je ne vais pas être péchant, c'est une sorte d'incarnation sophistiquée de Trump.
40:54— Oui, oui, oui ! — Extrêmement atypique. Et est arrivée justement en rupture. — Fervent soutien de Trump aujourd'hui, l'Istrus.
41:00— Est arrivée vraiment en rupture par rapport à ce que je décrivais comme « Oh bah finalement, tout le monde dépense un peu, alors moi aussi ».
41:07Elle a dit différemment, elle. Elle a dit « Non, non, nous, on va faire comme ça ». C'est comme si... On a la même chose en France.
41:12Les 80 points de base, ils sautent tout de suite. — Oui, ça reprend. OK. — Et donc la question, c'est qui veut prendre ce risque.
41:17Alors c'est pas le gouvernement qui vient d'être nommé qui va aller dans cette direction, qui va beaucoup plus jouer sur la carte.
41:22« Ah oui, on s'approche de 6. Zut, il faut qu'on descende à 5, puis à 4 ». — « Essayons d'être sérieux ». Oui, d'accord.
41:27— C'est tout ce qu'on attendait de vous. Ça empêchera pas qu'on restera peut-être à 80 points de base. — Ah oui, oui, je comprends.
41:32— Parce qu'il y a une instabilité politique. Voilà. Mais en revanche, est-ce que vous pouvez avoir un gouvernement qui arrive ou des politiques
41:36qui arrivent justement dans cette situation de rupture ? Vous voyez ce qui s'est passé avec l'Istrus. C'est un très bon exemple.
41:41Mélanie l'a compris. Et je pense qu'en France, les responsables politiques de tous bords l'ont bien compris. — L'ont compris aussi.
41:47— Donc je pense que personne ne va jouer en fait à disparaître politiquement instantanément, parce que c'est exactement ça.
41:54— 45 jours, oui. — Voilà. C'est un jeu. Il faut jouer avec une règle et surtout ne pas sortir de ce retract si on veut survivre en politique.
42:01— Vincent, vous évoquiez la Chine tout à l'heure, le facteur chinois. Alors qu'est-ce qu'on peut dire de nouveau ?
42:06Parce que c'est vrai que la crise... Enfin l'équation chinoise compliquée, elle est sue et connue depuis un moment.
42:12Mais j'ai l'impression que ça reste quand même une zone pourvoyeuse de mauvaises nouvelles. Quand on voit les remontées par exemple
42:18des comptes des entreprises publiés sur le deuxième trimestre, tous ceux qui ont des activités en Chine sortent des mauvaises nouvelles
42:25sur cette partie-là encore aujourd'hui, quoi. — Oui. Non, l'économie chinoise n'en finit plus de décevoir. Et je dirais que ça va de mal en pire.
42:34— Oui. — Et on sait que les économies européennes, notamment l'Allemagne, sont très exposées. Donc ça, c'est un souci.
42:41C'est très important également pour le budget français, parce que si l'économie allemande se portait mieux, ça tirerait également
42:47la zone euro. Ça faciliterait l'exécution budgétaire. Donc la Chine est un élément important. Mais elle joue également sur l'inflation,
42:54parce qu'on a des surcapacités de plus en plus importantes en Chine. Et donc le risque, c'est qu'ils déversent ces biens sur les marchés mondiaux
43:03et fassent baisser les prix. Et on croyait en la désinflation. Mais on disait oui, l'inflation va revenir rapidement sur les 2 %,
43:09mais elle va pas revenir sur le niveau de 1 % qu'on avait en zone euro avant Covid, parce que la baisse, elle n'arrivait pas à atteindre ces 2 %.
43:17On disait avec les changements structurels qui se produisent, on va revenir à 2 %, mais probablement on va rester là. Le risque, c'est que l'inflation
43:25baisse davantage, baisse bien plus, et qu'on soit surpris à la baisse, et que les banques centrales, du coup, ça ouvre la porte pour des baisses de taux
43:37Je vous dis un peu brutalement, mais qu'on reparle d'un risque déflationniste montant, en tout cas en zone euro.
43:43Je ne l'exclus pas. Dans un cadre de croissance faible, avec cette influence chinoise... Alors après, il faut voir les élections américaines.
43:50Si on a des hausses d'impôts sur les importations et qu'il y a des mesures de rétorsion, ça va également pousser l'inflation à la hausse.
43:58Donc ça, c'est un gros point d'interrogation, cette élection américaine. Mais je ne sous-estimerais pas le facteur chinois, qui me semble de plus en plus dominant.
44:07— La machine à exporter de la déflation chinoise est en marche aujourd'hui, Vincent.
44:12— Et surtout du dumping. Donc il faut bien voir que tous les pays vont commencer à réagir, y compris l'Europe. Donc les droits de douane en Europe,
44:18ils ont été activés et ils vont continuer. Donc je sais pas si on ira jusqu'à la déflation, parce que de toute manière, les taxes seront là.
44:25Et ça m'atteindrait un peu d'inflation, je crois.
44:28— Un dernier mot, Vincent Guenzi, peut-être, sur ce qui se passe dans le secteur bancaire, là. Ça m'intéresse d'avoir votre avis.
44:33Bon, les crédits de commerce banque font l'actualité. Mais on voit BNP Paribas aussi en console des acteurs du secteur, dans la gestion d'actifs,
44:40dans la gestion de fortune. Est-ce qu'il y a un message à tirer de ces grandes manœuvres bancaires, là, qui semblent être reparties et bien reparties aujourd'hui ?
44:50— Je pense que le message, c'est un message qui est surtout un message rassurant, c'est-à-dire qui montre que ces grands établissements ont des fonds propres
44:59et peuvent reprendre leurs acquisitions. S'ils le font, c'est aussi parce que déployer du cash ailleurs, c'est un petit peu difficile,
45:07parce que la demande de crédit est moins importante, l'activité sur l'immobilier ne reprend pas non plus. Donc ils utilisent leur cash.
45:14Donc je sais pas si c'est un facteur très positif, mais en tout cas, c'est un facteur rassurant, qui permet effectivement...
45:21— C'est bien d'avoir des banques en bonne santé. C'est pas l'histoire qu'on a connue ces dernières années. C'est 10, 15 dernières années en zonant.
45:28— Bien sûr. Non, mais comme quoi la réglementation qu'on a eue et dont on s'est longtemps en plein a permis quand même, que ce soit aux États-Unis ou en Europe,
45:35aux banques de réduire leurs leviers et de reconstituer de bonnes réserves. Ce que tous les analystes disaient, mais c'était pas acté par le marché,
45:43à part un peu sur le crédit, où effectivement, il y avait un vrai consensus sur tout ce qui était subordonné bancaire, etc., avec de la volatilité quand même.
45:52Donc moi, je pense que c'est surtout un facteur rassurant sur la santé du secteur bancaire. Je pondère un peu les mots, parce que...
46:01— Du point de vue... D'accord. — ...commerce-banque n'est pas tout à fait...
46:03— Non, mais justement. Oui, oui, oui. Mais il y a des banques solides aujourd'hui qui sont en capacité d'aller patcher aussi peut-être des maillons
46:11et des problèmes dans le secteur bancaire qui sont encore d'assistance. — Oui. Et surtout d'aider aussi l'économie à résister en cas de crise,
46:18ce qui n'était pas le cas en 2007-2008. Donc je trouve que c'est un facteur rassurant. Je ne sais pas si ça présage une relance massive des fusions et acquisitions.
46:30Je suis pas certain que le contexte s'y prête. Mais en tout cas, ça montre que des acteurs qui ont du cash aujourd'hui, et depuis un certain temps, d'ailleurs,
46:37arrivent à le déployer. Comme il y a de la restructuration qui se fait dans le secteur, c'est tout à fait normal que ça se produise.
46:43— Bon. On verra jusqu'où l'opération Unicredit Commerce peut aller. Peut-être déjà jusqu'à 29,9% du capital de commerce-banque.
46:49En tout cas, Unicredit a fait une demande en ce sens auprès des autorités de régulation. Merci beaucoup, messieurs.
46:54Merci d'avoir été les invités de Planète Marché ce soir. Vincent Genzi, Cholet, Dupont-Houdard... Pardon. J'en ai trop, maintenant.
47:01Là aussi, consolidation à marche forcée dans le secteur de l'industrie de la gestion d'actifs. Vincent Chéniaud, General Investments.
47:07Et Julien Desbenzales, Itauro.
47:13Le dernier quart d'heure de Smart Bourse, chaque soir, c'est le quart d'heure thématique. Et ce soir, c'est le retour, le retour de Pierre-Yves Dugas avec nous
47:21en vision conférence pour ce quart d'heure américain hebdomadaire qui reprend à l'occasion de cette saison 5 de Smart Bourse.
47:28Pierre-Yves, bonsoir. Merci beaucoup d'être avec nous et d'assurer ce rendez-vous hebdomadaire autour de l'actualité américaine.
47:35Voilà. Donc, on se retrouve 17h45, 18h, chaque lundi en direct. Évidemment, ce quart d'heure américain est à retrouver en replay, dans la foulée,
47:42sur notre site bsmart.fr et en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées chaque semaine.
47:48Pierre-Yves, ravi de vous retrouver dans le contexte qu'on connaît avec, tout d'abord, sur la partie économique, un Jérôme Powell qui nous a expliqué
47:57la semaine dernière que l'économie américaine allait toujours très bien. — Ah, mais tout va très bien. Tout va très bien.
48:06Il y a un mois, on nous disait que si la Fed réduit son taux directeur de 50 points de base, c'est un signal lancé au marché qu'ils ont très peur,
48:16très peur de l'envolée du chômage, très peur de la possibilité d'une récession cet hiver ou d'année prochaine. Extraordinaire travail
48:26de préparation réalisé par Jérôme Powell dans les jours qui ont précédé ce 18 septembre. On voit des gens comme Greg Hipp,
48:39excellent éditorialiste et analyste économique du Wall Street Journal. On voit Bill Dudley, ancien patron de la Fed de New York,
48:48ancien haut dirigeant de Goldman Sachs se répandre en arguments intéressants et tout à fait légitimes sur le thème « Non, non, non,
48:58moins 50, c'est nécessaire parce que l'inflation a beaucoup baissé, les taux d'intérêt réels sont trop élevés et il faut absolument corriger les choses ».
49:09Et c'est une bonne nouvelle que l'on baisse de 50 points parce que ça montre que tout va bien. On a retourné l'argument et vous ne me direz pas,
49:19vous ne pourrez pas me convaincre que le téléphone n'a pas beaucoup chauffé entre Jérôme Powell, Greg Hipp, Bill Dudley et quelques autres
49:29qui ont légitimé à l'avance cette décision de 50 points de base qui est passée comme une lettre à la poste, à part quelques heures un petit peu de stupeur
49:38juste après la publication de l'information. Mais Grégoire, souvenez-vous du 18 septembre, l'autre 18 septembre. Vous étiez là, vous couriez déjà
49:52les marchés financiers. La réserve fédérale, un 18 septembre, je vais vous préciser l'année après, je ménage mes effets, a baissé le taux d'effet de finance de 50 points de base.
50:04Et puis ensuite est intervenu deux baisses de 25 points de base au cours des mois qui ont suivi septembre et jusqu'à Noël, ce qui est d'ailleurs le scénario
50:15qu'on nous propose aujourd'hui implicitement dans les dates plots. Ensuite, ça a commencé à mal tourner. Une baisse de 75 points de base, puis une baisse de 5 ans,
50:29puis encore une baisse de 75, et puis enfin une baisse de 25. Puis on a dû s'arrêter parce qu'on est tombé à zéro. C'était en décembre 2008. Ce 18 septembre,
50:39c'était le 18 septembre 2007. Que s'est-il passé le 18 septembre 2007 ? Wall Street s'est envolé. Le Dow Jones a gagné 336 points. C'est l'équivalent aujourd'hui de 1 000 points.
50:52Et le cours d'une valeur – ça vous fera sourire – qui était déjà identifiée comme une valeur sensible, c'était Lehman Brothers. Le 18 septembre,
51:01Lehman Brothers a gagné 10 %. Et on nous disait « Mais non, il n'y aura pas de récession ». Bon, il y a un problème de subprime, mais c'est très limité,
51:11c'est très spécifique à certaines institutions. L'économie américaine ne va pas basculer en récession. Alors évidemment, 2007-2008 n'est pas 2024.
51:20Les circonstances ont changé. Il est facile d'être systématiquement pessimiste. Mais tout de même, ce petit coup de projecteur sur le rétroviseur nous donne quand même
51:30à réfléchir. L'économie américaine, elle se porte bien. On va encore, semble-t-il, tirer 3 % de croissance au troisième trimestre. Mais quelques petits détails horribles
51:42tout de même. Le déficit budgétaire américain est colossal. On est autour de 6 %, alors qu'on est en période de croissance, ce qui est une absurdité.
51:55Si vraiment le chômage remonte – et il est en train de remonter, puisque les créations nettes d'emplois aux États-Unis, au cours des trois derniers mois,
52:03ont retrouvé leur rythme antérieur à la pandémie, surtout plus bas depuis 2020. On était à 3,7 %, on est à 4,2 % aujourd'hui. La tendance est quand même
52:14à la montée du chômage. Si le chômage monte, si une récession arrive, comment va-t-on faire pour faire de la relance avec déjà un déficit budgétaire aussi colossal ?
52:24Il n'y a pas de problème de subprimes dans l'immobilier résidentiel. Non, mais enfin, il y a des problèmes sérieux dans l'immobilier commercial.
52:31Vous circulez dans les villes américaines aujourd'hui, vous êtes frappé de voir que la moitié des bâtiments de bureau sont vides. Il n'y a plus d'encombrements
52:38comme il y en avait auparavant aux heures de pointe dans de grandes métropoles américaines. Ce problème va finir par devoir... Il va falloir le résoudre
52:47d'une manière ou d'une autre. Il y a des refinancements qui arrivent, il y a des banques et des établissements de crédit qui supportent cette mauvaise dette immobilière
52:55commerciale. Donc, nous ne tirons pas systématiquement la sonnette d'alarme, mais notons tout de même cette forte divergence, nous en parlions avec vos invités
53:05il y a quelques minutes, d'appréciation entre les marchés obligataires qui anticipent des réductions massives, massives, de taux, directeur de la Fed,
53:14au cours des prochains mois et jusqu'à la fin de l'année prochaine, et les valorisations des marchés d'action autour de 24. Tout va très bien, madame la marquise.
53:24— L'autre question politique, évidemment, Pierre-Yves. Est-ce que Kamala Harris est partie pour remporter l'élection présidentielle ?
53:31— Ah oui. Oui, oui. Si la tendance des 3 dernières semaines est extrapolée, elle est pour le moment en train de gagner. Ce n'est pas fait. Mais Donald Trump n'a pas résolu
53:46le problème fondamental de sa campagne depuis que Joe Biden a abandonné la course. Il n'arrive pas à trouver l'angle d'attaque sur Kamala Harris.
53:58Nous avions, lors de nos conversations précédentes, il y a quelques mois, évoqué... Enfin moi, ce qui me paraît évident dans cette campagne,
54:06c'est que Donald Trump avait besoin de Joe Biden et Joe Biden avait besoin de Donald Trump. Pendant que Biden est parti, Trump est orphelin.
54:14Et nous avons de l'autre côté – il faut le dire quand même calmement mais raisonnablement – une complicité active de la presse, de l'establishment,
54:27qui systématiquement nous présente l'absence de programme de Kamala Harris comme une preuve de génie. On ne sait pas ce qu'elle va faire.
54:37Elle n'a pas de programme. Son principal argument, c'est qu'elle a des valeurs de classe moyenne. Elle veut rétablir le droit de l'avortement
54:46qui a été renommé droit de reproduction. Et elle n'est pas Donald Trump. Ça peut suffire pour Kamala Harris pour être réélue si, dans le même temps,
54:58et c'est le cas pour le moment, Donald Trump continue d'être une caricature de lui-même et continue de parler du passé et de l'époque bénie
55:06où il était président. Il est stupéfiant de voir que Donald Trump a laissé Kamala Harris s'approprier l'argument du changement.
55:14Kamala Harris prétend incarner le changement alors qu'elle est la vice-présidente sortante. Et Donald Trump s'est laissé piéger dans cette logique
55:23où il est le candidat du statu quo. C'est assez stupéfiant. Il est urgent que les Républicains se reprennent s'ils ne veulent pas non seulement perdre
55:32les présidentielles, mais souffrir des défaites assez sensibles dans les législatives.
55:37Je ne sais pas si c'est un indicateur, mais j'imagine que tout le monde suit ça, les dépenses des budgets de campagne de Kamala Harris et de Donald Trump.
55:44Ça s'accélère pour Kamala Harris. Dans tous les swing states, l'équipe démocrate de Kamala Harris est capable de dépenser en publicité et autres
55:54beaucoup plus d'argent que Donald Trump aujourd'hui.
55:57Alors Kamala Harris a un trésor de guerre qui est deux ou trois fois celui de Donald Trump. Donald Trump prétend qu'il est en mesure de mener des campagnes très ciblées.
56:08Je parlais avec ma fille qui habite en Caroline des Nords et qui est dans un district, dans une ville plutôt démocrate, ce qui est assez rare en Caroline des Nords,
56:18et dont la boîte à lettres est tous les jours inondée de tracts, de pamphlets, lui disant qu'il est important de voter Trump, qu'il est important de se rendre compte
56:39du danger que Kamala Harris représenterait pour l'avenir, pour l'Amérique, pour le monde, pour la liberté, etc.
56:45L'argent des républicains, prétend-il, est extrêmement ciblé. L'énormité du trésor de guerre de Kamala Harris fait qu'elle peut arroser beaucoup plus large.
56:54Et, j'y reviens, elle bénéficie d'une presse qui lui est extrêmement favorable et qui lui pardonne le fait stupéfiant qu'elle se retrouve candidate aux présidentielles américaines
57:06sans avoir connu l'épreuve des primaires, qui est une épreuve importante pour une personnalité politique, et qui, en outre, refuse de donner des conférences de presse.
57:16Elle ne répond pas aux questions de 50 journalistes qui sont entraînés, qui connaissent leur dossier, et qui lui posent des questions pointues sur des sujets pointus.
57:25Elle évite toute conférence de presse, et ça marche.
57:29– Bon, le tout, c'est que ça marche jusqu'au 5 novembre. Pour l'instant, ça va.
57:34– Les élections ont commencé, on vote aujourd'hui en Virginie, on vote dans le Minnesota, on vote dans le Dakota du Sud, le vote a commencé.
57:44Beaucoup d'électeurs américains sont en train de se prononcer sur les éléments d'information dont ils disposent aujourd'hui.
57:49– Bon, on n'est plus juste dans la campagne, on est déjà dans le vote pour certains citoyens américains aujourd'hui.
57:55Merci beaucoup Pierre-Yves, on vous retrouve donc chaque semaine.
57:58Je redonne le rendez-vous 17h45 en direct, le lundi, dans Smartbourse, sur Bsmart4Change.
58:03Évidemment, ce quart d'heure américain est à retrouver en replay sur bsmart.fr
58:07ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
58:10– Sous-titrage Société Radio-Canada