Mercredi 18 septembre 2024, SMART BOURSE reçoit Vincent Lequertier (Gérant Senior, responsable de l'allocation d'actifs, WeSave) , Guillaume Laconi (Gérant actions européennes, Edmond de Rothschild Asset Management) , Bertrand Lecourt (Responsable des stratégies d'investissement thématique, JO Hambro) et Vincent Juvyns (Stratégiste, JP Morgan Asset Management)
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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne pour rester à l'écoute des
00:11marchés chaque jour sur Bsmart4Change à 17h si vous nous suivez à la télévision via
00:16vos box, émission que vous retrouvez chaque soir en replay sur bsmart.fr ou encore en
00:19podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:22Au sommaire de cette édition, le jour J, enfin tant attendu pour la réserve fédérale
00:27américaine qui va entamer un cycle de baisse de taux, après un cycle de resserrement monétaire
00:32qui restera dans l'histoire, de quelle manière la Fed va-t-elle s'embarquer dans ce voyage
00:39avec une destination encore inconnue quand on cherche le point d'arrivée du taux neutre.
00:44Notamment, c'est toute la question, on verra dans quelle mesure la décision pourrait ou
00:49non surprendre les marchés ce soir, des marchés très divisés sur l'idée d'une baisse de
00:53taux de 25 ou de 50 points de base et puis surtout, quelle sera la communication et le
00:58discours qui accompagneront cette première baisse de taux de la réserve fédérale américaine
01:03qui rejoint ainsi d'autres banques centrales, ne l'oublions pas, la BCE a déjà baissé
01:06deux fois ses taux directeurs, la Banque d'Angleterre a baissé une première fois ses taux directeurs
01:11également au cours de l'été, la BOE se réunit d'ailleurs ce jeudi là aussi avec
01:15une certaine indécision sur la stratégie du moment pour la Banque d'Angleterre, faut-il
01:20marquer une pause ou faut-il continuer de baisser les taux, la question n'est pas encore
01:24tranchée à ce stade et puis une réunion encore de la Banque du Japon ce vendredi qui
01:29fut un des éléments de surprise de l'été, on se souvient de la décision de remonter
01:34très légèrement les taux directeurs au Japon qui a pu participer notamment aux secousses
01:39de marché qu'on a vécues début août.
01:41Voilà pour le volet Banque centrale qui sera évidemment encore à la une, dans une semaine
01:46qui est une semaine technique d'échéance, nous aurons une échéance trimestrielle
01:50sur les marchés ce vendredi avec l'expiration de différents produits dérivés notamment
01:56sur Indis après un mois de septembre qui aura été marqué encore par un peu de nervosité
02:02notamment sur les marchés actions, le CAC 40 tourne autour des 7500 points, un petit
02:06cran en dessous en cette séance d'attente, vous aurez les détails dans quelques instants
02:10avec Pauline Grattel, discussion à suivre bien sûr avec nos invités de Planète Marché
02:14Et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, le quart d'heure thématique,
02:16nous parlerons justement de gestion thématique à travers notamment le thème de l'eau
02:21et des déchets, c'est une thématique qui est exploitée par les gérants de J.O.
02:26Ambreau et Bertrand Lecour sera avec nous à un plateau à partir de 17h45.
02:30Avant d'accueillir nos invités de Planète Marché, les infos clés du jour sur les
02:44marchés, ses tendances mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse avec Pauline
02:47Grattel.
02:48Bonsoir Pauline.
02:49Bonsoir.
02:50Petite consolidation comme on dit de l'attentisme sur les marchés et notamment sur les marchés
02:55actions en Europe avant la décision de la réserve fédérale américaine dans quelques
02:59heures à peine.
03:00C'est l'événement du jour, la décision monétaire de la réserve fédérale américaine
03:04qui après 11 hausses de taux s'apprête à entamer un cycle de baisse.
03:09En attendant la décision, 25 ou 50 points de base, le rendement de l'obligation américaine
03:13à 10 ans remonte légèrement entre 3,65 et 3,70%.
03:18Du côté des indices actions, le marché est très attentiste, le CAC 40 consolide légèrement
03:23sous les 7500 points tandis que les indices américains restent très proches des records
03:29atteints ces dernières heures pour le S&P 500 et le Dow Jones.
03:32Quelques statistiques à l'ordre du jour et notamment la révision de l'inflation en zone euro.
03:37L'inflation n'augmente plus que de 0,1% sur un mois en août contre une première estimation
03:43à 0,2%.
03:44Sur un an, elle ressort conforme à la première estimation à 2,2% après 2,6% en juillet.
03:51Et puis je le disais, à la veille de la réunion de la Banque d'Angleterre, les marchés, les
03:54investisseurs ont préconaissance également de l'inflation, des derniers chiffres d'inflation
03:58au Royaume-Uni.
03:59Sur un mois en août, l'inflation accélère de 0,3%, c'est ce qui était attendu après
04:05un repli de 0,2% en juillet.
04:07Sur un an, elle ressort conforme aux attentes et égale au mois précédent à 2,2%.
04:13Dans sa version CURL, l'inflation britannique augmente de 0,4% sur un mois et de 3,6% sur un an.
04:20L'actualité des entreprises à présent, Pauline, avec une baisse à signaler sur le marché
04:25parisien, celle du titre CARMAT.
04:27Oui, le fabricant de Cœur Artificiel annonce une nouvelle augmentation de capital de 10,3
04:32millions d'euros.
04:33L'opération se fait au prix de 1,60 euros par action, soit une décote de plus de 20%
04:38par rapport à lundi.
04:39Le titre recule à Paris de 14%.
04:42Et puis en Italie, quand Paris décroche ?
04:44Le titre cède 5% à Milan après l'annonce de la démission inattendue du directeur général
04:49après seulement 5 mois passés dans l'entreprise pour des raisons personnelles.
04:54Le comité de transition va désormais chercher un nouveau directeur général.
04:57Et puis c'est un dossier de campagne électorale aux Etats-Unis.
05:02On parle de US Steel.
05:04Le titre US Steel est orienté aujourd'hui à la hausse sur le marché américain.
05:07Oui, dans le dossier du rachat de US Steel par Nippon Steel, le gouvernement américain
05:11doit rendre sa décision sur cette opération à 14 milliards de dollars.
05:16Cette décision très politique est repoussée après l'élection présidentielle du 5 novembre prochain.
05:21Et puis on notera dans le secteur agroalimentaire les chiffres publiés par General Mills
05:25qui montrent quand même une dégradation, même si les chiffres restent supérieurs aux attentes.
05:30Oui, même si les ventes sont en baisse, c'est moins pire qu'attendu.
05:33Et l'entreprise table aussi sur une amélioration progressive des volumes pour 2025.
05:38Le titre ouvre un léger recul à Wall Street.
05:41Qu'est-ce qui va marquer la séance de demain pour les investisseurs Pauline ?
05:44Demain, les investisseurs prendront connaissance de la décision monétaire de la Banque d'Angleterre
05:48qui devrait laisser ses taux inchangés.
05:50Aux Etats-Unis, ils attendent l'indice de la fête de Philadelphie du mois de septembre
05:55et l'indicateur avancé du Conference Board du mois d'août.
05:58Merci beaucoup Pauline.
05:59Pauline Grattel avec nous chaque soir en ouverture de Smart Bourse
06:01pour vous apporter les infos clés du jour sur les marchés.
06:14Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:18Vincent Le Quartier est avec nous, gérant senior et responsable de l'allocation d'actifs de WeSave.
06:22Bonsoir Vincent.
06:23Bonsoir Grégoire.
06:23Merci d'être là.
06:24Guillaume Laconi nous accompagne également, gérant actions européennes
06:27chez Edmonds de Rothschild Asset Management.
06:28Bonsoir Guillaume.
06:29Bonsoir Grégoire.
06:30Ravi de vous accueillir dans cette émission.
06:32Et à vos côtés Vincent Juvin, stratégiste chez JP Morgan Asset Management.
06:35Bonsoir Vincent.
06:36Bonsoir Grégoire.
06:37Bon, comment est-ce qu'on réfléchit chez JP Morgan AM au voyage
06:41dans lequel la réserve fédérale américaine est sur le point de s'embarquer ?
06:46Il y a évidemment la décision de ce soir, mais au-delà de ça,
06:49la question du timing s'est posée, la question de la taille de la baisse d'auto
06:53est encore à trancher, peut-être devant nous.
06:56Se pose également la question du rythme.
06:59Une fois tous les deux meetings, une fois tous les meetings,
07:02est-ce que ce rythme peut évoluer ?
07:03Et puis la question de la destination finale, du point d'arrivée théorique,
07:09en tout cas pour la réserve fédérale américaine.
07:10Qu'est-ce que vous attendez de ce cycle de baisse d'auto
07:12et de l'entrée de la Fed dans le jeu de ce cycle de baisse d'auto ?
07:16Forcé de constater que depuis le début de l'année,
07:18les attentes de marché ont été vraiment très volatiles.
07:20On est passé de 0 à 7, à 0, à de nouveau un certain nombre.
07:24Voir la Fed va-t-elle remonter les taux ?
07:27Voir va-t-elle remonter les taux,
07:28ou les baisser in extremis entre deux meetings au mois d'août.
07:31Donc finalement, on apporte peu de crédit à cette anticipation de marché,
07:35même si en vertu en tout cas de ce dont on nous avait habitué
07:38ces dernières années, une certaine forward guidance qui est pricée va se passer.
07:42Alors, on price aujourd'hui 50 points basse de baisse de la Fed.
07:46Ça c'est le marché.
07:47Le marché à quoi ? 68, 69, 70% ?
07:50Il me semble que j'ai pas vu hier, c'était à peu près l'ordre de grandeur du moment.
07:53Il me semble objectivement beaucoup, beaucoup trop.
07:56Et quelque part, si ça se passait, on ne va pas être définitif,
08:00mais enfin si la Fed faisait 50 points basse aujourd'hui,
08:02moi je verrais les marchés dans le rouge, dans le sillage.
08:04Ce serait quelque part dire au marché,
08:06il se passe quelque chose que vous n'avez pas bien anticipé
08:08ou il se passe quelque chose qui est sans doute plus grave
08:10que ce qu'on peut voir dans les chiffres macroéconomiques.
08:12Même avec une communication adaptée à 50 BP,
08:17vous imaginez que le marché aurait du mal à bien le prendre ?
08:20En tous les cas, la communication jusqu'ici ne nous a pas vraiment préparé à 50 BP.
08:25Et objectivement, depuis le début de l'année,
08:27moi j'entends en tout cas des économistes,
08:29je peux imaginer qu'on ait des scénarios qui soient différents,
08:31mais parler de récession depuis deux ans aux économies,
08:34mes vertus depuis deux ans, rappeler que ce n'est pas notre scénario.
08:36Je pense qu'on n'est toujours pas au bord d'une récession.
08:39On l'a encore vu dans les chiffres de vente au détail aux Etats-Unis
08:42où objectivement, on a sur le business investment,
08:44sur la consommation de ménage et même sur le déficit qu'il faudrait réduire,
08:48mais là-bas, tout le monde s'en fiche.
08:50Objectivement, une économie qui est largement soutenue,
08:52toujours sous stéroïdes, toujours qui fonctionne sous différents moteurs économiques.
08:56Donc, elle ne me semble aucunement au bord du précipice.
08:59Par ailleurs, contrairement à ce qui prévaut en zone euro,
09:02aujourd'hui, vous êtes une entreprise américaine,
09:04vous n'avez pas de difficulté à vous financer sur les marchés.
09:06Les conditions financières, telles que rapportées dans nos indices conditions financières,
09:11vous connaissez tous, sont relativement favorables.
09:13Aujourd'hui, vous avez besoin de crédit aux Etats-Unis, vous le trouvez,
09:15ce n'est pas prohibitif, les entreprises sont bien placées.
09:18Donc, la fête n'est aucunement sous pression économique
09:22ou pression, en tout cas de difficulté avérée dans le monde de l'entreprise
09:25pour investir, pour baisser les taux de manière trop pas active.
09:29Moi, je verrai, mais on verra évidemment avec quelques heures de La Réunion,
09:33c'est toujours risqué de venir avec des grandes convictions.
09:35Je verrai 25 points de base cet après-midi, ce soir,
09:39et je verrai finalement 25 points de base à peu près par trimestre.
09:43Ça me semble être un rythme...
09:45Une fois tous les deux meetings, pour démarrer, 25 points de base,
09:47ça paraît suffisant à ce stade.
09:49Rappeler le contexte data-dependent,
09:51qu'il n'y a pas urgence économique à faire davantage,
09:54sachant qu'on a tous un peu cette idée de taux,
09:58en tout cas où on s'arrêterait entre 2,5 et 3,
10:00comme point bas du cycle de baisse de taux.
10:03A revoir en fonction de l'actualité économique.
10:05Mais voilà, en tout cas, il me semble que les marchés obligataires
10:08ont déjà quand même beaucoup anticipé des fortes baisses de taux d'ici la fin de l'année.
10:12Donc, attention si on devait...
10:13D'ici à l'été prochain, c'est 200 points de base de baisse de taux qui sont anticipés.
10:16C'est-à-dire que non seulement c'est gros, mais c'est dans un temps relativement court.
10:20Ce qui est en l'état actuel de nos connaissances économiques
10:23semble beaucoup trop, objectivement.
10:24Une récession est toujours possible, en tant que bonne économie.
10:26Je vous expliquerai après pourquoi elle a commencé.
10:28Mais aujourd'hui, on n'en voit pas les prémices.
10:30Objectivement, il faut qu'on me dise où est le problème.
10:33Et on a beaucoup parlé du marché du travail depuis le mois d'août,
10:35avec ces fameuses règles de Stam activées, et ainsi de suite.
10:38Elle-même a nuancé le caractère prédictif de cette règle.
10:41Et on voit encore très bien que ce marché du travail, il est particulièrement résilient aujourd'hui.
10:46Vincent Lecartier,
10:47bon, c'est-à-dire, votre avis, dans quelle équipe est-ce que vous êtes ?
10:51Puisqu'on ne peut pas se dédier comme ça, maintenant, à deux ou trois heures de la décision de la Fed.
10:55Mais au-delà de ça,
10:57qu'est-ce que ça change de voir la Fed qui entre dans le jeu de ce cycle de baisse de taux ?
11:03Qu'est-ce que ça change pour l'investisseur ?
11:04Qu'est-ce que ça change pour d'autres banques centrales, également, par exemple ?
11:08Je faisais partie de ceux qui espéraient une baisse de taux en juillet.
11:12Donc, je ne vais pas espérer 50 points de base, maintenant.
11:15Sur l'argument qui a été avancé, c'est-à-dire celui de l'emploi,
11:19pour moi, il y a beaucoup de facteurs qui montrent qu'il y a quand même
11:23un véritable affaiblissement de la dynamique, qui justifie quand même une action.
11:31La Fed a été capable de remonter de 75 points de base ses taux dans la phase de hausse.
11:36Commencer par 50, moi, ne me choque pas.
11:39Surtout si on est dans l'idée qui est la mienne,
11:42c'est-à-dire que c'est avant tout une normalisation des taux
11:45et non pas une avancée pour contrer un affaiblissement violent de la croissance économique.
11:52Pour moi, c'est avant tout une normalisation.
11:54Donc, une normalisation en commençant par 50, ne me choque pas.
11:57Ce n'est pas contradictoire.
11:58Dire qu'on est dans une normalisation, qu'il n'y a pas d'urgence, et commencer par 50,
12:03c'est quelque chose que la communication peut expliquer.
12:06Ce n'est pas évident.
12:08Il n'y a pas d'urgence. Il n'y a pas d'urgence, pour moi, ça peut se moduler.
12:13Les finances américaines sont insoutenables si la croissance économique ralentit trop.
12:20Ce qui veut dire qu'il faut impérativement avoir des taux d'intérêt
12:24qui permettent aux finances publiques américaines, l'année prochaine,
12:27de pouvoir payer les intérêts de la dette régulièrement.
12:31Si jamais Trump est élu, on a un risque inflationniste qui est assez fort,
12:37ce qui veut dire que la Fed serait très embêtée, l'année prochaine,
12:42pour continuer de baisser ses taux.
12:44Donc, je pense qu'elle a intérêt à démarrer aussi vite que possible
12:47et de frapper relativement fort dès le démarrage,
12:50pour avoir suffisamment baissé ses taux pour que l'année prochaine, la dynamique soit...
12:57Si la politique venait perturber le cycle de baisse de toute la Fed,
13:00autant en faire le maximum dès qu'on peut, quoi.
13:03C'est ce que je pense.
13:05Donc, ça veut dire que pour les autres banques centrales, pour continuer la réponse,
13:09je pense qu'effectivement, le fait d'avoir une banque centrale qui soit agressive dès le départ,
13:15ça soulage en réalité tous les stress qu'on peut éventuellement avoir
13:18sur les parités de change internationales,
13:22hormis le Japon qui est un cas très particulier.
13:24Mais en tout cas, la BCE, elle, serait probablement très soulagée d'avoir un dollar moins fort,
13:33et donc moins de risques d'importation, d'inflation par les devises.
13:38Donc, je pense que pour beaucoup de banques centrales, ça serait un vrai soulagement.
13:41Pour beaucoup de banques centrales dans les pays émergents aussi.
13:44Donc, je pense qu'effectivement, ça allégerait le risque de tassement économique mondial.
13:51Donc, je pense que la chose serait favorable.
13:54Pour les marchés financiers, pour les investisseurs,
13:56il est clair que d'avoir une dynamique de taux qui se détend,
14:01c'est favorable pour les marchés obligataires,
14:03et les actions, généralement dans la foulée, sont assez contentes.
14:07La grande question, en fait, elle est de savoir les...
14:10De mémoire, c'est 7 300 milliards de cashs...
14:14— Sur le monétaire ? — Oui, sur le monétaire, qui sont bloqués.
14:19Quand est-ce qu'ils vont rebasculer vers d'autres produits ?
14:23Je pense qu'il doit y avoir un seuil.
14:25Je dis n'importe quoi à partir de 4% sur le monétaire.
14:32Voilà. À ce moment-là, on commence à basculer.
14:34Je pense que c'est ce genre de flux qu'il va falloir surveiller.
14:37Ensuite, évidemment, de savoir vers quel actif ça se reporte en priorité.
14:41Logiquement, c'est plutôt les obligations si on a le risque en tête.
14:46Si vous êtes comme moi et que vous êtes...
14:47— Si on suit la hiérarchie des risques, oui.
14:48On passe pas du monétaire au bitcoin comme ça, du jour au lendemain.
14:52D'un crash économique, les actions restent un très bon support.
14:56— Restent un bon problème aussi.
14:57— Bah tiens. Justement, Guillaume Laconi, chez Edmond de Rothschild Asset Management,
15:01comment, dans les comités d'investissement,
15:03est-ce que vous avez une vue maison sur le démarrage de la Fed ce soir ?
15:08Et au-delà de ça, comment est-ce que vous voyez se développer un peu le cycle de baisse de taux ?
15:13Et quels impacts sur les marchés globaux,
15:15et notamment sur votre univers d'investissement, actions, et actions européennes spécifiquement ?
15:21— Alors, pour commencer ma réponse, pour le gérant actions que je suis,
15:25le cycle économique est plus important pour les bénéfices que l'environnement de taux.
15:31— De taux. — C'est beaucoup plus important.
15:34Finalement, que les taux baissent ou montent...
15:35Si le cycle économique n'est pas bon, les marchés n'iront pas très bien.
15:38Si le cycle économique est bon, les marchés equity, globalement, iront correctement.
15:44Nous, on n'a pas de scénario maison chez Edmond de Rothschild.
15:46On regarde finalement ce que price le marché aujourd'hui.
15:49Comme vous le disiez tout à l'heure, le marché price, aujourd'hui, 70% de baisse de taux de 50 BP,
15:53sachant qu'on part de niveaux qui sont quand même historiquement relativement élevés.
15:57Et j'ai assez de sympathie avec l'argument que M. Dungan a évoqué,
15:59en disant qu'en baissant de 50 BP, la Fed, du coup, se redonnerait des marges de manœuvre
16:03pour avoir plus de flexibilité en 2025, compte tenu de l'incertitude qu'on a liée à l'économie...
16:09à la présidentielle américaine.
16:12— C'est une assurance qui coûte pas cher, qui comporte pas de risques particuliers à l'État.
16:16— Je suis enclin à penser que le marché, au moins le marché equity,
16:19pourrait être déçu qu'il ne fasse pas 50 BP, donc pourquoi ne pas faire plaisir au marché ?
16:23— Je le redis, ça a été dit à l'antennière.
16:25Venant d'un économiste, il vaut mieux parfois décevoir les économistes plutôt que les marchés.
16:30Donc on se retrouve dans cette situation.
16:31— Et au-delà de ça, ce qui est important aussi, c'est plus que le chiffre en tant que tel,
16:34finalement, c'est les commentaires derrière qui vont accompagner cette décision.
16:38Déjà, un, quelle serait la justification qui sera apportée au moins 25 ou au moins 50 ?
16:43Et puis surtout, quelles sont les perspectives que la Fed donnera
16:46en termes d'évolution de l'inflation et du chômage, notamment ?
16:50Puisque la Fed a ce double mandat d'inflation et également de chômage.
16:55Et très clairement, depuis Jackson Hole,
16:57on a compris que le focus de la Fed était davantage sur le chômage et donc sur l'économie globale
17:01que sur l'inflation qui, globalement, est plutôt rentrée dans le tube du dentifrice,
17:05ce qui n'était pas encore un point qui était totalement acquis il y a quelques mois.
17:10Donc, tout ça pour dire que c'est vraiment le discours auquel on va être attentifs.
17:15— Et justement, rappelant les fondamentaux et la force du cycle,
17:20notamment pour le prix des actifs,
17:24est-ce que vous avez un doute, aujourd'hui, sur le cycle de croissance américain, par exemple, en l'occurrence ?
17:32— Aujourd'hui, quand on regarde les différents indicateurs macroéconomiques,
17:35on ne peut pas anticiper que l'économie va rentrer en récession.
17:38On a des chiffres qui sont plus positifs, mais globalement, la consommation tient.
17:42Le marché de l'emploi est certes moins dynamique qu'il ne l'était,
17:44mais là encore, on part d'un effet de base qui était extrêmement fort.
17:50C'est peut-être anecdotique, mais les chiffres de mise en construction qu'on a eus en début d'après-midi
17:53étaient encore, finalement, très forts avant même qu'on ait cette baisse de taux.
17:56Donc, globalement, l'économie américaine, elle va plutôt correctement et elle ralentit.
18:01Tout l'enjeu, et c'est un petit peu le débat qu'il y a dans le marché,
18:04les bears vous diront qu'on est vraiment au précipice de la récession et que, par définition...
18:08— Et que ça peut aller vite. C'est pas linéaire.
18:10— ... que les économistes et les gérants ne la voient jamais, une fois qu'on est dedans.
18:13D'autres sont plus enclins à penser qu'on est plutôt...
18:16qu'on se rend plutôt vers un scénario de soft landing.
18:18Et donc là, si la Fed est suffisamment à droite pour accompagner ce ralentissement,
18:23du coup, ce scénario de soft landing pourrait effectivement être le bon,
18:27auquel cas là, pour les actifs risqués...
18:29— Ça reste constructif. Ça reste positif. — Oui, ça reste plutôt constructif.
18:31Mais aujourd'hui, on aura toujours... On va encore avoir ce débat pendant quelques mois.
18:35Et puis en plus, l'éléphant un peu dans la pièce, c'est quand même l'élection américaine,
18:39puisqu'en fonction du vainqueur, on peut avoir un environnement fiscal
18:42et également un environnement, on va dire, géopolitique qui peut être totalement...
18:46— Ça peut être une source de perturbations importantes,
18:48parce que c'est vrai qu'on en fait toujours beaucoup sur l'aspect politique,
18:51d'autant plus une élection présidentielle américaine dans le contexte qu'on connaît.
18:54Mais souvent, on s'aperçoit aussi parfois qu'il y a des garde-fous autour des prises de décisions politiques,
19:00qu'elles soient institutionnelles, qu'elles soient financières avec les marchés.
19:05Et au final, est-ce qu'on marque des ruptures à chaque fois ? C'est pas si évident que ça.
19:10— Perturbations. Je dirais pas forcément perturbations, mais à minima, on va dire incertitudes.
19:14— Oui, incertitudes. — Et derrière, au-delà aussi de qui sera le président,
19:17il faut avoir aussi la composition de la Chambre des représentants, également du Sénat,
19:22puisqu'en fonction de la composition de ces différentes chambres,
19:24le président n'aura pas forcément les mêmes pouvoirs.
19:26Mais aujourd'hui, ça crée de l'incertitude.
19:28— Juste si on prend les programmes. Alors, ce qui est déjà une hypothèse forte quand on parle de politique.
19:32— Oui. Partant du principe que les programmes sont appliqués, quoi.
19:33— Partant du principe que les programmes, de ce qu'on en connaît, sont appliqués.
19:37Si jamais Trump passe, globalement, la baisse de taxes qu'il anticipe, fait que les IPS du S&P...
19:43Toute chose étant égale, par ailleurs, monterait de 4%.
19:46— D'accord. — Si on applique le programme de Kamala Harris, ça baisserait de 7 ou 8%.
19:50Donc on a un écart de 12 points. Alors, c'est à prendre avec des pincettes.
19:52On y sera... Pour sûr, on n'y sera pas. Mais néanmoins, quand on regarde, ça crée un petit peu d'incertitude.
19:57Donc forcément, je pense de l'attentisme à la fois pour les investisseurs et également pour les sociétés
20:03quand il s'agit de prendre des décisions d'investissement.
20:06Bon, j'imagine qu'un certain nombre peuvent être repoussés à après le mois de novembre
20:09pour savoir à quelle sauce ils vont être mangés d'un point de vue...
20:11— Oui. En fonction du secteur auquel vous appartenez, effectivement,
20:14que vous soyez dans l'énergie renouvelable ou dans le gaz de schiste, effectivement...
20:18— Ça peut être un peu binaire. — Ça peut changer un peu la donne.
20:21— Allons-y, puisqu'il y a peut-être un risque – et l'avenir nous le dira –
20:25que le cycle de baisse de taux de la Fed puisse être altéré par le résultat de l'élection présidentielle.
20:32On s'en rapproche, Vincent, Juvin. C'est pas une discussion nouvelle entre nous.
20:36Mais on s'est pas revus depuis que Joe Biden a laissé la place à Kamala Harris.
20:41Est-ce que ça relance le match ? Est-ce qu'il y a des éléments de programme, effectivement,
20:46qui peuvent être des sources de perturbations potentielles à la sortie de ces élections ?
20:51— Alors, ça relance les choses, finalement. Donc on s'en est quitté.
20:53En ce qui me concerne, ce vote Platon-Grégoire, c'était début juillet dans Fabola.
20:57Mais là, c'est clair, ça relance clairement les Démocrates.
21:00On commence évidemment à avoir davantage d'éléments sur les programmes prospectifs.
21:04Ça reste quand même un peu... Parfois, il faut croire un peu les interventions dans les débats télévisés.
21:07Donc il y a certains qui sont au coup d'à-coup dans les sondages.
21:10Pour ce que valent les sondages à ce stade, évidemment, en tout cas du cycle présidentiel,
21:14les sondages donnent quand même aussi toujours plutôt les Républicains gagnant au Sénat
21:18et plutôt perdant la chambre des représentants.
21:20Donc ça veut dire qu'on se dirige a priori vers une sorte de cohabitation.
21:23Ce qui, d'ailleurs, par rapport à la capacité de déployer les programmes derrière,
21:26on est plutôt dans un scénario à la Belge ou désormais à la Française, il faut le dire.
21:31Donc ça va quand même être compliqué.
21:32— Vous détenez le record, quand même, encore, de loin.
21:35— Ça rend évidemment le risque, je dirais, d'avoir un programme de déploiement d'un programme disruptif
21:40relativement limité à mon sens.
21:41Alors je trouve qu'il y a souvent beaucoup de différences sur la forme, sur le fond.
21:44Et je pense que ton analyse est très juste.
21:47Mais enfin, en effet, il y a beaucoup de garde-fouille.
21:49On verra quelle sera leur capacité réelle à intervenir.
21:52Et puis, parfois, c'est un petit peu paradoxal,
21:54mais on voudrait parfois traiter les élections dans nos portefeuilles.
21:57Mais on a pu voir ces dernières années qu'on a vu...
21:59— C'est la fausse bonne idée.
22:00— ...les résultats... En tout cas, les mouvements de marché faisaient tout le contraire.
22:03C'est ce qu'on va attendre.
22:04Sous Trump, le secteur des énergies fossiles a connu une période vraiment difficile.
22:08— Exxon est sorti du Dow Jones sous l'amendement de Donald Trump.
22:12— Merci de le rappeler.
22:13Alors que le secteur des énergies renouvelables n'a jamais connu une période
22:16aussi faste qu'à l'époque... — Le cycle !
22:18— ...grâce aux engagements net zéro de la plupart des autres pays occidentaux.
22:22A contrario, sous Biden – et on va le remercier en Europe,
22:25parce que crise énergétique oblige, on est bien contents –,
22:27qui pompe leur gaz de schiste pour nous le réexporter.
22:30Mais la production pétrolière sous Biden est montée de 18 millions de paris-jours...
22:34— Au maximum. On est au max. — ...à peu près 21,5.
22:36C'est un boom pétrolier gigantesque.
22:38— Première exportation de pétrole.
22:39— Le secteur a fait une performance fantastique.
22:42Maintenant, par rapport au programme environnemental des États-Unis,
22:46qu'on peut résumer un peu à l'AERE, l'Inflation Reduction Act,
22:49qui bénéficiait d'ailleurs essentiellement aux États républicains.
22:52Donc est-ce qu'on va réellement le déboucler ?
22:54Par ailleurs, on s'était tous émus, nous, en Europe, de ce programme
22:57qui est finalement très protectionniste, très « America first » et autre.
23:00On se demande d'ailleurs si des Républicains auraient fait quelque chose
23:04de plus protectionniste encore que cela.
23:06Donc déboucler ça, ça me semble quand même relativement peu probable.
23:09Par ailleurs, c'est vrai qu'on pourrait craindre que les élections
23:11soient un frein à l'investissement.
23:14— Quand on voit ce que font les large cap tech aujourd'hui dans les annonces,
23:17eux, ils ne s'en font pas, 200 milliards d'investissement...
23:20— Dans l'IA, vous ne pouvez pas vous permettre de ne pas investir,
23:22quel que soit le résultat de l'élection, ça, d'accord.
23:24— Mais quand on voit les niveaux, je vais...
23:27Ça veut dire que cette incertitude des élections
23:29freine relativement peu l'investissement aux États-Unis.
23:31D'ailleurs, moi, objectivement, j'étais plutôt positif sur l'économie américaine cette année,
23:35mais je m'attendais quand même à ce que, tôt ou oblige,
23:38on ait quand même un tassement plus important du CAPEX des entreprises américaines.
23:42Or, probablement influencé par les investissements de la tech,
23:46mais de manière générale, ça tient relativement bien la route.
23:49Donc, moi, je ne suis pas particulièrement inquiet.
23:52Je reconnais l'aspect volatilité.
23:54Ça, c'est une certitude.
23:56Par contre, sur les élections, on pense qu'il ne faut pas grossir le trait.
24:01On reste, nous, dans nos portefeuilles diversifiés, longs, US equities.
24:04Et on est plutôt rassurés par rapport à cela, alors pas par les élections,
24:08mais par le fait que cette dernière semaine, et certainement au cours du résultat du second trimestre,
24:14on a vu vraiment un élargissement de la base de performance.
24:17Ici, Corporate America, dans son ensemble, soutient la performance du S&P 500.
24:22Et surtout, à un moment où on peut s'inquiéter davantage de l'investissement en Europe,
24:26on a de l'investissement aux États-Unis, qui est vraiment délivré par ces entreprises du S&P 500.
24:30Alors, il y a l'investissement des entreprises,
24:31et puis, il y a la manière dont on gère des investissements et des allocations d'actifs.
24:36Qu'est-ce que vous dites à ce stade, justement ?
24:39Est-ce que l'exceptionalisme américain reste encore un thème d'investissement très fort, très puissant,
24:45à travers l'IA, le dollar, qui a quand même un peu baissé, etc. ?
24:51Ou est-ce qu'il est temps, peut-être, de repenser un peu, justement, des allocations,
24:57qui ont été quand même très tournées vers les États-Unis ces derniers temps ?
25:02Je pense que là, tout dépend.
25:04Si vous regardez déjà les grandes capes, les petites capes, c'est déjà un premier sujet.
25:09Donc, les grandes capes, clairement, il y a un biais croissance, techno,
25:13et celui-là, il est grosso modo incomparable dans le monde.
25:18Donc, il n'y a pas le choix.
25:21Si vous regardez...
25:22Et les résultats de ces boîtes-là sont à la hauteur des valorisations atteintes aujourd'hui ?
25:26C'est-à-dire, dans la logique d'un investisseur, ça reste un équilibre « risk-reward » intéressant ?
25:31Ou est-ce qu'on atteint quand même une forme, je vais dire, de pic ou de plateau ?
25:36Les 7 magnifiques sous-performent depuis cet été.
25:39NVIDIA, avec la lecture des résultats qui a été faite par le marché,
25:43montre que c'est quand même de plus en plus difficile de surprendre,
25:46en tout cas, de surprendre avec l'ampleur avec laquelle on pouvait surprendre il y a encore quelques mois, etc.
25:51Je ne vais pas dire qu'il ne fallait pas se méfier,
25:53puisque nous, on avait basculé une petite opposition vers du S&P équipondéré.
25:57Très bien. D'accord.
25:58On avait déjà anticipé ce risque.
26:02Est-ce que, sur le long terme, c'est un risque qui pose un énorme problème ?
26:06Non. Je pense qu'il faudrait savoir revenir de nouveau sur les mégacaps sans trop d'hésitation.
26:12Sur le cycle économique, si vous considérez que, de toute façon, les soutiens budgétaires vont rester très forts,
26:19et qu'en soutien, vous avez en plus une politique monétaire qui va améliorer la structure bilancielle des entreprises,
26:26notamment toutes les petites qui ont besoin de lever des capitaux, etc.,
26:30je pense que les moyennes capitalisations américaines redeviennent intéressantes.
26:35Donc, faire de la rotation des grandes vers les petites,
26:38ce qu'implicitement on a fait avec notre équipondéré,
26:41je pense que cette bascule a un certain sens.
26:43Sur le trimestre, des indices comme le Russell 2000 ou d'autres indices de small et mid-cap US font bien.
26:48Ils font jeu égal avec le S&P 500.
26:50Ils font même mieux.
26:51Ils font même mieux.
26:51Et surtout, ils ont l'avantage d'avoir eu moins de volatilité.
26:55— Donc, en clair, la baisse d'août ou la baisse de début septembre a été moins forte.
27:00Donc je pense que, de ce point de vue, c'est intéressant.
27:03Si vous regardez, par contre, la partie obligataire américaine,
27:08quand on regarde l'ampleur des déficits, quand on regarde l'ampleur de la dette,
27:12moi, j'ai du mal à imaginer que la Banque centrale américaine,
27:16si la croissance reste relativement forte,
27:20avec une perspective d'inflation qui tourne aux alentours de 2,3% quand on regarde les anticipations,
27:26j'ai du mal à croire que l'ampleur des baisses imaginées par marché puisse être réellement observée l'année prochaine.
27:36Donc en clair, je pense qu'on risque d'être déçus par la partie dette.
27:40Par contre, la partie action, pour moi, continue d'être assez confortable.
27:44Je pense qu'en plus, sur la partie dette, si jamais c'est Trump qui est élu,
27:47il pourrait y avoir des tensions internationales,
27:49il pourrait y avoir un certain nombre d'investisseurs internationaux qui pourraient se retirer de la zone.
27:54On a un quart de la dette américaine qui est détenue par des investisseurs étrangers.
27:59Donc voilà, il peut y avoir un peu de sensibilité, plus de difficulté à placer le papier,
28:04avec, point d'interrogation, est-ce que la Banque centrale se relance dans du quantitative easing pour venir se substituer ?
28:09— Ils ont déjà allégé un peu le rythme de réduction du bilan.
28:13— Je pense que ça sera une des grandes questions.
28:14Pour ce qui est des allocations obligataires, moi, je pense que l'Europe est très bien...
28:20Et il est évident que, pour le moment, la BCE n'en fait pas assez, qu'elle devra aller plus loin, que le rythme est trop faible.
28:27— Donc là, le risque est plutôt que la BCE délivre un peu plus que ce qu'elle signale aujourd'hui, quoi.
28:30— Exactement. Et si elle était « draggy-friendly », il faudrait avoir des taux d'intérêt bas pour aider les soutiens budgétaires
28:41et les levées de capitaux européennes qui, de mon point de vue, sont nécessaires.
28:46— Guillaume, comment vous regardez ? Déjà, la manière dont le marché a peut-être changé un petit peu de régime depuis cet été.
28:53C'est vrai qu'on l'observe sur le marché européen, par exemple, un marché beaucoup plus défensif, des secteurs santé, télécom, utilities,
29:02qui reviennent en ce moment sur le devant de la scène, quand des secteurs beaucoup plus cycliques ou beaucoup plus utilité-croissance
29:08— on pense au luxe, à l'automobile — qui ont été évidemment des stars jusqu'à il y a encore quelques mois, se retrouvent un peu moins aimés.
29:17— Oui, effectivement. Il y a eu une rotation sectorielle et thématique en gros depuis le milieu du printemps.
29:22Donc si on rembobine un petit peu l'histoire de cette année, on a eu une phase au début de l'année où les valeurs cycliques
29:27ont été clairement privilégiées par rapport aux valeurs défensives, dans l'anticipation que la macroéconomie allait s'améliorer en Europe,
29:34tenir aux US et s'améliorer en Chine en deuxième partie de l'année par rapport aux premières parties.
29:38Et force est de constater que la Chine, globalement, aujourd'hui, est à l'arrêt. Donc ça, on peut mettre une croix dessus.
29:44Et ça impacte négativement un certain nombre de valeurs des capital goods, donc des industriels. Le luxe, évidemment, qui bénéficie encore
29:51d'effets de base mais qui vont s'amenuiser. Donc en toute logique... C'est pour ça que les investisseurs ont un peu switché au cours de l'été
29:58sur des valeurs un petit peu plus défensives qui, en plus d'être moins sensibles aux cycles économiques, sont les plus à même
30:05au moins dans un premier temps, de bénéficier de la baisse des taux. C'est ce qu'on appelle les fameux bonds de proxys.
30:10L'exemple type, effectivement, c'est le secteur de la pharmacie. Dans un deuxième courant, on peut mettre le secteur des utilities.
30:16Et également, ce qu'il faut avoir en tête aussi, c'est que depuis le début de l'année, je pense que le meilleur secteur en Europe, c'est le secteur de l'immobilier
30:22qui est par essence le secteur qui est le plus...
30:24J'allais dire les banques, en fait, vous voyez. Mais non, c'est l'IMO, alors. C'est les foncières cotées.
30:29Le secteur emblématique, en fait, gagnant de toute baisse des taux et qui, en plus, a subi un cycle de baisse assez prononcé qui dure depuis maintenant 18 ou 24 mois.
30:40Donc c'est ce qui explique, en fait, cette rotation sectorielle. Ce que le corollaire aussi du fait que les cycliques avaient été recherchés au cours du printemps,
30:48c'est qu'on commençait à atteindre des niveaux de valorisation qui pouvaient se justifier si on était dans un environnement où on se disait que les bénéfices
30:54allaient plutôt être revus à la hausse. Donc en fait, il s'est produit exactement l'inverse. Et on l'a vu lors de la saison de publication du T2.
31:01C'est globalement les secteurs cycliques qui ont vu leurs estimations de bénéfices revus à la baisse beaucoup plus sensiblement que les secteurs défensifs.
31:10Et ça a été aussi un segment de marché qui a été très attaqué en bourse pour moi. L'exemple type, c'est le secteur de la chimie.
31:16Moi, ça me fait un an qu'on me dit que dans le secteur de la chimie, on arrive au bout du déstockage, qu'on ne peut pas aller plus bas, que la demande va repartir.
31:23Force est de constater que si, en fait, on continue un peu de creuser malheureusement et qu'il n'y a pas de redémarrage. Et c'est un secteur qui avait été joué en bourse.
31:31Et finalement, la bulle de recovery s'est tout simplement dégonflée. Et vu l'environnement macro qu'on a décrit, les investisseurs ont un petit peu de mal à se projeter, à revenir sur ce type de secteur.
31:42Mais il ne faut pas en tirer la conclusion que c'est un marché qui se prépare, j'allais dire, à la récession. C'est-à-dire de voir des secteurs défensifs revenir sur le devant de la scène,
31:50c'est des secteurs qu'ils méritent. Il y avait une vraie opportunité d'investissement de ce point de vue-là, avec des modèles d'affaires, des performances opérationnelles qui s'amélioraient quand les prix n'étaient peut-être pas, ne s'ajustaient pas forcément à ce momentum.
32:04Il y avait des écarts de valorisation qui s'étaient créés. Ensuite, c'est tout bête, mais pour le gérant equity que je suis, à un moment donné, si je vends mes six clics, il faut bien que j'achète autre chose.
32:14Les investisseurs qui me confient de l'argent, ils confient que je suis sage. On est toujours dans cette espèce de jeu un petit peu relatif.
32:23C'est le concours de beauté, quoi.
32:24Si jamais le scénario que j'ai décrit tout à l'heure, à savoir que ça chemine vers un scénario de soft landing avec les banques centrales qui sont derrière, à un moment donné, il faudra revenir sur les six clics,
32:34parce qu'un certain nombre d'entre elles ont bien corrigé déjà. On est revenu sur des niveaux de valorisation qui ne sont plus un obstacle à la performance.
32:41C'est peut-être encore un petit peu tôt, mais aujourd'hui, nous, dans nos portefeuilles, on n'est pas full défensif.
32:46On a gardé une belle exposition à un certain nombre de valeurs cycliques en étant très sélectif sur les marchés finaux et également sur les niveaux de valorisation.
32:53Comment vous comprenez les difficultés des grandes entreprises européennes qui opèrent en Chine ?
32:58Ce n'est pas un sujet nouveau. Ça fait déjà plusieurs années, post-Covid en tout cas, que les difficultés de la Chine se révèlent aux yeux du monde.
33:06Alors, il y a un peu deux histoires. Il y a quand même l'histoire d'une domination industrielle chinoise sur des secteurs clés, avec une machine à exporter, des panneaux solaires, des véhicules automobiles qui tournent à plein régime.
33:17Donc, de ce point de vue-là, je n'ai pas l'impression de voir une Chine affaiblie.
33:20En revanche, quand on regarde à l'intérieur et sur le plan de la consommation notamment, on a peut-être une lecture très différente.
33:27Qu'est-ce que vous retirez des groupes européens dans votre univers d'investissement, des difficultés, de la profondeur des difficultés qu'ils rencontrent aujourd'hui encore sur place ?
33:36Alors, en fait, il n'y a pas une réponse et il n'y a pas une Chine, mais il y en a plusieurs.
33:40Du côté de la consommation, ce qui est sûr, c'est qu'il y a un vrai problème de confiance du consommateur et ça, ça nous est raconté par toutes les sociétés qui opèrent auprès du consommateur chinois,
33:48quel que soit le type de produit qu'elles leur vendent, des chaussures de sport quand on s'appelle Adidas, des produits de luxe quand on s'appelle LVMH ou Hermès, ou des produits de grande consommation quand on s'appelle Aloreal.
33:59Là, vraiment, le consommateur chinois cale et, de notre perception, c'est un vrai problème de confiance.
34:05Le consommateur chinois, il n'achète plus de marque Adidas ou Nike ou est-ce que plus généralement, il n'achète plus de basket ?
34:12Alors, il achète moins et en plus, maintenant, dans un certain nombre de segments, il a la possibilité d'acheter auprès de marques chinoises.
34:19Enfin, ça a été très bien documenté, Nike, Puma, Adidas, ils ont perdu des parts de marché par rapport à leurs concurrents locaux dans les produits de consommation, donc dans les produits de beauté.
34:30Il y a des marques locales qui sont maintenant bien établies et qui ont pris des parts de marché, alors pas tant auprès de L'Oréal, mais plutôt auprès des acteurs japonais et coréens et ça aussi, ça fait des années que ça dure et ça va continuer.
34:40L'exemple emblématique de cette thématique, c'est sur le secteur de l'automobile, quand on se remet 10 ans en arrière et qu'on regarde les parts de marché du Made in Germany par rapport à aujourd'hui.
34:49Alors là, il y a eu une rupture technologique majeure avec les véhicules électriques qui a accentué ce phénomène, mais c'est pour ça qu'il n'y a pas de réponse complètement univoque à votre question.
34:59Et même au sein des secteurs, une société comme Schneider en Chine s'en sort relativement bien. Siemens, qui fait des produits finalement, quand on regarde de très haut, relativement comparables, souffre beaucoup plus parce qu'en fait leur exposition à clientèle finale est plus importante.
35:14Concrètement, Siemens travaille beaucoup plus avec des constructeurs automobiles alors que Schneider ne travaille très peu avec ces gens-là. Donc c'est pour ça qu'il n'y a pas vraiment de réponse qui soit uniforme et c'est tout l'intérêt de faire du stock picking et de la sélection de titres parce qu'entre différents acteurs d'un même secteur,
35:28vous pouvez avoir des écarts de performance qui sont extrêmement significatifs et importants.
35:32Vincent Juvins, qu'est-ce qu'il y a de nouveau à dire sur la Chine ? Quand je dis de nouveau, là aussi c'est une discussion qu'on a régulièrement avec vous, avec vous tous, mais vous aussi Vincent Juvins.
35:41J'ai l'impression qu'on prend encore conscience de la profondeur du problème chinois pour des groupes occidentaux en tout cas qui opèrent sur place.
35:50Oui, du problème chinois plus largement. C'est vrai que l'exportation des excédents de production, c'est évidemment pour nous problématique, mais c'est aussi le signe que c'est une économie qui tourne au ralenti.
36:00Il faut garder les usines en fonctionnement, il faut garder les gens au boulot, il y a un peu de chômage qui est quand même fortement remonté, notamment chez les Jeunes.
36:07C'est vrai que le modèle économique chinois en tant que tel est mis à mal et nous on en souffre par les exportations de ces excédents de production.
36:13Je pense que ce qui a été dit est très juste, on observe aussi, moi je n'y ai pas été récemment, mais on nous le remonte, c'est vrai qu'il y a plus de nationalisme dans les achats qui peuvent être réalisés avec le consommateur,
36:21ou opportunisme, parce que sur les automobiles il y a les incitants fiscaux qui les incitent évidemment à privilégier les achats d'automobiles chinoises au détriment d'automobiles occidentales par exemple.
36:32Sur le luxe c'est peut-être moins, je dirais, les aspects nationalisme, c'est peut-être aussi beaucoup, d'ailleurs les contrôles de flux de capitaux, on sent évidemment qu'ils sont sur ces aspects-là fort contrôlés.
36:42Mais c'est vrai qu'on ne sent pas cette économie redémarrée, tous les indicateurs de confiance, tout ce qui est encore publié, puisqu'il faut quand même reconnaître qu'il y a un certain nombre d'indicateurs qui disparaissent petit à petit et que ça nous complique la tâche évidemment pour mesurer les choses.
36:55Mais c'est vrai qu'on a un peu du mal à comprendre la direction que prend la Chine depuis la seconde vague du Covid, alors que précédemment c'était un petit peu le meilleur élève de la classe.
37:07À l'issue de ces premières vagues du Covid, on s'en rappelle tous ces constructions d'hôpitaux hyper rapides dont on était jaloux en Occident, remercier les Chinois pour leurs exportations in extremis de masques de gel hydroalcoolique ou que sais-je, et depuis lors évidemment on a cassé la machine.
37:25Moi je ne rencontre plus un investisseur institutionnel, banque privée ou autre qui pense revenir sur la Chine incessamment sous peu, donc il faudra que l'action...
37:36Sur les actions ? Parce qu'on parle souvent du marché obligataire émergent et chinois qui peut être encore une source d'investissement.
37:43Alors merci de l'évoquer Grégoire, vous le savez que sur ce plateau j'ai régulièrement parlé des marchés de dette en Chine et on a connu évidemment une super année.
37:50Même sur cette thématique, en Europe, l'exposition à la duration en Chine...
37:55C'est quoi, à 10 ans chinois c'est quoi, c'est à 2% plus, c'est ça ?
37:57On est à 2% oui, donc c'est tout à fait...
37:59Non mais pour donner l'ordre de grandeur...
38:00Bon maintenant attention à la devise, c'était quand même aussi un petit peu chahuté, en Occident...
38:05Oui, en Occident, l'inflation est à peu de choses près à zéro, donc en termes réels on est évidemment sur des tournements...
38:12Si la Chine est en déflation, c'est peut-être pas encore...
38:14Et puis il y a une réelle décorrélation par rapport au reste des autres marchés qui perdurent.
38:18Cela étant, alors que ça m'a toujours semblé être une bonne idée d'un point de vue diversification d'un portefeuille obligataire, en tout cas dans une gestion institutionnelle, il n'y a pas de flux.
38:26Chez nous, les contrôles sur les flux de capitaux sont tellement problématiques que je ne sens pas de flux.
38:34Le Moyen-Orient est parfois peut-être plus acheteur dans un contexte de diversification du portefeuille de devise, et avec en tout cas des connexions avec la Chine qui sont plus évidentes.
38:42Mais États-Unis, Europe, c'est fini sur les equity et sur la dette, a fortiori sur le crédit en Chine, puisque là on a été brûlé sur les dossiers notamment immobiliers.
38:50Donc la Chine, c'est quasi ininvestissable aujourd'hui pour la plupart des investisseurs, il faudra que la confiance revienne localement, des consommateurs certainement, mais les investisseurs.
39:00Les marchés devront partir d'abord avec cette réallocation du cash des investisseurs vers les marchés equity, et s'il y a un momentum qui repart, je pense que les investisseurs occidentaux reviendront par rapport au tunisme par la suite.
39:12Parce que le drame, et moi je ne suis pas un stock picker, mais c'est que finalement en Chine, il y a des valeurs qui sont, enfin c'est un screaming bug en termes de valorisation.
39:18Il y a toujours en tout cas un événement.
39:20Des valeurs d'innovation et de technologie, effectivement.
39:22C'est incontestable, il n'y a juste pas de flux, et on n'a pas la volonté de se brûler une fois de plus, j'ai envie de dire, comme ça a pu être le cas ces derniers mois, les derniers convaincus ont lâché prise.
39:33Ça restera des opportunités tactiques.
39:35Dans les émergents, par contre, nous on a remonté les émergents dans les allocations, on a évoqué le cas de la fête qui baisse les taux, 25, 50, on verra, mais déjà avec la baisse du dollar cet été, ça favorise les émergents.
39:45Et dans les émergents Asie périphérique, Amérique latine, il y a évidemment beaucoup de choses à faire.
39:50Dans l'idée de la diversification ou du reste du monde, dans une allocation que vous pouvez piloter, Vincent.
39:56Le sujet chinois, comment vous le traitez, pas forcément en termes d'investissement, mais quelle influence, quel impact ça peut avoir sur de grandes classes d'actifs mondialisées.
40:06Et puis la question émergente, émergente hors Chine peut-être, s'il faut traiter le sujet comme ça.
40:11Alors, Chine, pour nous on en a encore une représentation sur les actions.
40:16D'accord.
40:17L'idée étant que je pense que le risque de baisse...
40:20D'accord, très asymétrique quoi.
40:22Les investisseurs internationaux sont sortis dès que les investisseurs locaux commenceront à se réveiller.
40:28Et je pense que la seule chose qui peut vraiment les réveiller, c'est des bonnes nouvelles sur l'immobilier.
40:33Assez clairement, c'est le noyau qui fait que la confiance des ménages se porte très très mal.
40:41Donc je pense que le jour où ils se prendront en main sur cet aspect-là, les particuliers et les institutions locales investiront.
40:49Et peut-être que les investisseurs étrangers se réveilleront à leur tour.
40:52Donc nous, on en garde un petit peu.
40:54Sur les émergentes, on est structurellement sous-investis, parce qu'il y a énormément de relocalisation d'activités, de souveraineté, de problématiques, de transition énergétique.
41:08Donc où se passent les choses...
41:10J'allais dire ça comme une classe d'actifs homogènes, c'est pas évident aujourd'hui.
41:14Moi je trouve ça très compliqué de bien comprendre en fait où sont les impulsions.
41:19Il y a des effets de devises qui peuvent être très très très importants.
41:22Au Mexique, au Inde, etc.
41:24Donc moi je préfère avoir une allocation, entre guillemets, de représentation.
41:29Et par contre, travailler beaucoup plus les aspects sectoriels, les aspects politiques, devises, etc.
41:36sur la partie des pays développés, que je pense mieux contrôler.
41:42Oui, bah non mais...
41:43Ce qu'on connaît le mieux, voilà.
41:45Oui, effectivement, j'entends.
41:46Et sur la partie devises, justement, donc il y a un chemin évident pour le dollar, par exemple.
41:52Parce que c'est quand même un actif clé, aujourd'hui.
41:54Est-ce que le dollar a déjà intégré un bon nombre de baisses de taux de la Fed ?
41:57Est-ce que ça peut amener le dollar encore un peu plus bas ?
42:00Implicitement, je vous ai répondu tout à l'heure,
42:03puisque je vous ai dit que je ne croyais pas à l'ampleur de baisse que le marché a aujourd'hui en tête.
42:09Je pense que l'atterrissage en douceur se fera.
42:12Je pense que la croissance économique américaine, surprendra une fois encore, plutôt favorablement.
42:17D'accord. Il n'y a pas de raison de voir une baisse marquée du dollar, partant des niveaux actuels.
42:21C'est-à-dire que quand je vois la déliquescence progressive qui se passe en zone euro par rapport aux États-Unis,
42:29je veux bien que les États-Unis aient beaucoup de dettes et que ça puisse être un sujet sur les devises.
42:35Mais en fin de compte, je suis plus à l'aise à être investi sur un pays qui investit sur le long terme,
42:40qui génère de la croissance et qui, du coup, en fin de compte, sera solvable et pourra me rembourser,
42:46plutôt que sur une zone qui s'atrophie.
42:50Je pense que le dollar, contrairement au consensus, il vaut mieux plutôt être encore acheteur sur les niveaux actuels.
42:59Je pense qu'il n'y a pas grand-chose à perdre. Dans le pire des cas, vous allez à, je ne sais pas quoi, un 13.
43:04Par contre, retourner vers la parité, je pense que la probabilité est plus forte.
43:08J'entends, oui. Le smile du dollar, le sourire du dollar est peut-être devant nous.
43:13Guillaume, si je reviens au marché actions et en Europe, notamment un aspect qu'on n'a pas évoqué,
43:18enfin qui a été soulevé par Vincent Lecartier, c'est la question de la taille d'entreprise.
43:22Est-ce que là aussi, on observe une forme de retour des plus petites capitalisations boursières
43:29par rapport aux grandes capitalisations boursières ?
43:32Est-ce que c'est un trend ? Est-ce que c'est quelque chose sur lequel vous avez envie de vous appuyer en termes de gestion actions ?
43:37Alors, en fait, à l'image du rebond décyclique qu'on avait eu au printemps,
43:41c'est qu'on a observé exactement la même chose sur les small caps et ça a été un faux départ d'école finalement,
43:47parce que la hype a duré à peu près un mois et demi et ça a été complètement stoppé au mois de juin.
43:52En fait, l'annonce de la dissolution a été un peu le clou dans le cercueil.
43:56En fait, toute la surperformance qui avait été accumulée en mars, avril, mai a été rendue en à peine deux mois.
44:01Néanmoins, nous, c'est toujours un segment de marché qu'on aime bien parce que déjà, il est extrêmement diversifié.
44:06Et donc, s'il y a un domaine où il faut faire du stock picking, c'est sur les small caps.
44:10Et dans un des fonds dont je m'occupe, on a une très forte pondération en small caps.
44:14On peut nous dire que c'était une mauvaise idée. En fait, toutes les small caps qu'on avait sélectionnées ont plutôt fait mieux que le marché.
44:19On peut faire de la perfe avec des small caps ?
44:21Des small caps, mais en faisant du stock picking.
44:23Le deuxième point, c'est qu'elles sont perçues comme étant très sensibles, enfin plus sensibles au niveau de taux que les large caps.
44:29Quand on rentre dans une phase où globalement les taux sont plutôt orientés à la baisse qu'à la hausse,
44:33ça devrait, toute chose étant égale par ailleurs, redonner un petit peu d'appétit sur ce segment de marché.
44:38Ce qui manque aujourd'hui sur les small caps, en fait, c'est simplement des flux.
44:41Parce que ça fait des années qu'on a des flux sortant sur cette classe d'actifs.
44:45Et malheureusement, contre les flux, on ne peut pas faire grand-chose.
44:48Qu'est-ce qui manque pour générer les flux ?
44:50Parce que j'entends cette histoire de flux depuis longtemps, effectivement, je vous confirme.
44:54Pourquoi les flux ne reviennent pas ? C'est ça ma question.
44:57Pour se mettre à la place d'un investisseur général, il n'a aucune obligation d'investir sur les small caps.
45:01Pour investir sur les small caps, il fallait qu'il trouve quelque chose qu'il ne trouve pas dans les large caps.
45:05Dans les large caps, ces dernières années, il trouvait à peu près tout ce qu'il pouvait avoir,
45:09essentiellement également de la croissance bénéficiaire.
45:11Aujourd'hui, on rentre dans une phase où on a, aujourd'hui en tout cas si on en croit le consensus,
45:15un peu plus de croissance bénéficiaire sur la partie small.
45:19L'environnement de taux, comme je vous le disais, qui est plus attractif.
45:22Et puis également, l'investissement, on parle là beaucoup de bénéfices,
45:25mais il faut toujours aussi parler de valorisation.
45:27Et le corollaire de la forte sous-performance qu'on a eu sur les small caps,
45:30qui dure maintenant depuis 3-4 ans, peut-être même 4 ou 5,
45:33c'est qu'on a aujourd'hui des niveaux de valorisation des small par rapport aux large,
45:36qui sont sur des points historiquement bas.
45:38Donc, aller all-in sur les small caps, ça ne me paraît pas forcément être un bon pari,
45:42mais je pense qu'il y a des bonnes opportunités à trouver,
45:46si on est un petit peu sélectif, et c'est ce qu'on essaye de faire.
45:49Au-delà du picking, il nous reste 30 secondes.
45:51Guillaume, est-ce qu'il y a un ou des thématiques qui ressortent dans la gestion small cap que vous supervisez ?
45:57Des thématiques, là encore, c'est vraiment du stock picking.
45:59Il n'y a pas de thématique généralisée à vous donner,
46:02mais globalement, investir sur les small caps,
46:04c'est plutôt aller chercher des valeurs de croissance,
46:06que c'est faire des small caps pour aller chercher de la value en Europe.
46:09Oui, il y a les banques pour ça.
46:12Donc, par définition, si on va sur les small caps,
46:16c'est pour aller chercher des histoires de niches un peu spécifiques.
46:18Et quand on commence à creuser, j'en discute régulièrement avec ma petite camarade,
46:22en fait, on a un paquet de très très belles boîtes en Europe.
46:24On a la plus belle cote small cap du monde, il faut le dire.
46:27La deuxième, peut-être.
46:28La deuxième, ah bon ? C'est qui est premier ?
46:30Non, non, non.
46:32La qualité de la cote US small cap est quand même très inférieure
46:36à la qualité de la cote small cap européenne.
46:39C'est ce que j'entends souvent.
46:40Tout à fait, mais la réactivité démarre d'abord aux Etats-Unis,
46:43avant d'enchaîner en Europe.
46:45Donc, si vous faites de l'allocation comme moi,
46:47vous savez que c'est d'abord sur l'Europe.
46:49Avant de vous intéresser à l'Europe.
46:51Merci beaucoup, messieurs, d'avoir été les invités de Planète Marché.
46:53Ce soir, Vincent Lecartier, We Say, Vincent Juvins,
46:56JP Morgan Asset Management et Guillaume Laconi, Edmond de Rothschild Asset Management.
47:11Le dernier quart d'heure de Smartboard chaque soir,
47:13c'est le quart d'heure thématique.
47:14Et nous parlons justement de gestion thématique.
47:16Ce soir, avec les équipes de J.O. Ambrot
47:18et l'un des gérants de J.O. Ambrot, Bertrand Lecourt,
47:21qui est à mes côtés en plateau.
47:22Bertrand, bonsoir.
47:23Bonsoir.
47:25Celle de l'eau et des déchets, on pourra en parler.
47:28C'est une thématique qui vient d'ailleurs de boucler
47:30ses trois premières années de track record,
47:32comme on dit dans l'industrie.
47:35À travers, c'est intéressant,
47:37à travers ces trois ans de track sur la thématique
47:39et la stratégie eau et déchets,
47:41quels sont un peu les enseignements que vous retirez,
47:44le retour d'expérience, du comportement de la stratégie
47:47dans l'environnement de marché actuel ?
47:49Qu'est-ce qui caractérise pour vous l'environnement de marché
47:52des derniers mois, derniers trimestres ?
47:54Et comment est-ce que vous observez et constatez
47:56le comportement de la stratégie
47:58dans cet environnement de marché, Bertrand ?
47:59Alors, c'est intéressant parce que la thématique
48:01de l'eau et des déchets, c'est quand même
48:03une thématique d'économie réelle.
48:04Et ce qu'on a vu depuis les deux ou trois dernières années,
48:06il y a eu beaucoup de rotation.
48:08Donc, en fait, c'est intéressant pour mesurer
48:10la sortie de l'histoire Covid.
48:12Pendant l'histoire Covid, tout le monde a peu gagné
48:14à chacun son tour.
48:15On a eu la tech qui a gagné, la consommation qui a gagné,
48:17la pharma qui a gagné.
48:18Après, il y a eu des conflits, l'armement a gagné.
48:21Et puis, tout ça, ça a coûté beaucoup d'argent.
48:23Donc, il y a un flé inflationniste
48:25avec des effets de stockage et de déstockage,
48:28avec des effets de taux d'intérêt qui viennent derrière.
48:30Donc, on arrive un petit peu en fin de queue
48:33de cet effet Covid qui se stabilise.
48:35Et quand on retire un peu la partie tech,
48:37si on prend un S&P 500, des couilles pondérées,
48:39eh bien, on a une vision assez différente
48:41de l'économie réelle.
48:42Et donc, l'eau et les déchets, en fait,
48:44se sont très bien comportés parce que c'est un biais
48:46qui est un biais inflation en passe-roue.
48:48Donc, l'augmentation des prix par l'inflation
48:50fait qu'on a pu faire un bon pricing.
48:52Les investissements ont été faits.
48:54Les entreprises étaient plutôt sécurisées
48:56parce qu'on a pu toujours quand même opérer.
48:58C'est un service qui est très, très stable.
49:00Et on arrive maintenant dans une situation,
49:03sur cette année, on a eu la rotation tech à nouveau.
49:06Donc, il ne faut pas oublier qu'en 2022,
49:08il y avait une souffrance.
49:09On a récupéré.
49:10Mais nous, on a continué sur ces trois ans.
49:12On a fait à peu près 22% de retour.
49:14On a le même petit crise-retour que de la tech.
49:16Donc, en ayant des allocations,
49:17c'est complètement différent.
49:19Bien sûr.
49:20Et c'est ce qu'on a vu cet été.
49:21Oui.
49:22Depuis cet été, on a l'impression à nouveau
49:24d'un changement de régime de marché.
49:26On sent qu'il y a peut-être une rotation,
49:29peut-être un changement qui peut s'opérer.
49:31Il y a plusieurs catalyses qui vont arriver.
49:34Dans ce qu'on a vu sur le marché,
49:35on a vu que c'est vrai que les taux d'intérêt
49:37ont poussé pas mal de flux sur les produits taux
49:39et les produits de cash.
49:40Il y a eu des sorties un petit peu sur les trucs passifs,
49:43sur les US ou la tech.
49:44Mais il ne faut pas oublier que ça peut tourner rapidement.
49:46On l'a vu cet été, d'ailleurs,
49:48quand il y a eu un petit peu de tassement sur la tech,
49:50nous, on a très bien comporté.
49:51Parce qu'on a l'effet complètement décorrélé par rapport à ça.
49:54Donc, dans un portefeuille, on arrive à avoir la stabilité.
49:56Et ensuite, on va se dire qu'est-ce qu'on achète.
49:59On est au mois de septembre.
50:00Qu'est-ce qu'on va acheter l'année prochaine ?
50:01Donc, il y a plusieurs choses qui vont arriver.
50:03Forcément, il y a l'histoire sur les taux.
50:05Les inflations tombent.
50:06Ça va être peut-être une façon de donner un peu de catalyse
50:09sur certaines actions qui ont été un petit peu survendues.
50:11Il y a aussi les effets élections
50:13qui ont peut-être calmé un petit peu le jeu sur la géopolitique.
50:15Parce qu'il ne faut pas oublier
50:16qu'il y a eu quand même des gros flux en géopolitique.
50:19Il y a eu les US qui ont bien tenu, l'Inde qui a tenu.
50:21Il y avait tout sauf la Chine.
50:23Il y a eu le Japon qui a s'est corrigé.
50:25Et donc, on voit que sur l'année prochaine,
50:27on peut peut-être anticiper un tassement des prix.
50:30Donc, les prix vont se stabiliser.
50:32Les volumes vont se stabiliser
50:33parce que les consommateurs vont souffrir.
50:34Parce qu'il y a plein de choses qui vont aussi.
50:36Il faut payer la voiture.
50:37Donc, quelles sont les entreprises ou les industries
50:39qui vont être moins exposées à ce genre de tassement ?
50:41Donc, notre thème, il est plutôt stabilisé.
50:44Et puis aussi, on a les histoires de taux d'intérêt,
50:46les santé bilancielles de ces entreprises
50:48dont notre thème est aussi très bon.
50:50Et puis, la géopolitique aussi,
50:51qui va peut-être aussi permettre de calmer les choses,
50:54soit les relations Chine-Europe, Chine-USA,
50:56peut-être la partie Ukraine-Russe.
50:59Et quand on a un univers un petit peu plus stabilisé,
51:02un petit peu plus d'échanges,
51:03il y a peut-être des retours à la moyenne.
51:04C'est pour ça.
51:05Pour l'économie réelle,
51:06pour les thèmes de l'économie réelle,
51:07comme vous dites, Bertrand.
51:09Comment...
51:10Alors, je ne sais pas si c'est mesurable,
51:11mais est-ce que le marché,
51:13est-ce que les allocations sont encore très tiltées,
51:16sectorielles, tech ?
51:18Il y a eu un peu de retour, effectivement,
51:20depuis cet été.
51:21On voit des indices équipendérés qui surperforment,
51:23les 7 magnifiques un peu moins en grâce, etc.
51:25Est-ce que c'est juste le début ?
51:27Est-ce que la rotation a encore du potentiel,
51:30de ce point de vue-là ?
51:31Je regarde des enquêtes auprès des gérants,
51:33comme tout le monde.
51:34Je vois que le trade tech US,
51:36alors, est un peu moins surpeuplé qu'il y a quelques mois.
51:39Mais ça reste de loin !
51:41Le trade encore dominant pour beaucoup d'investisseurs.
51:45C'est très dominant parce que si...
51:47Comme on dit en anglais,
51:49the trend is your friend.
51:51La tendance, c'est votre ami.
51:53Il y a aussi les ETF qui marchent,
51:55c'est les grosses caps, c'est liquide,
51:57et on ne va pas sortir tant que ça casse.
51:59Donc, c'est clair qu'il y a encore une tendance de fond,
52:01mais il faut un catalyste pour bouger ça.
52:03Donc, c'est soit l'étau,
52:04soit une stabilisation géopolitique,
52:06soit un petit choc qui nous permet d'avoir quelque chose d'intéressant,
52:08ou des bandes, des indicateurs sur la Chine,
52:10ou des choses comme ça qui nous poussent.
52:12Mais derrière tout ça, il ne faut pas oublier
52:14qu'il y a quand même, au niveau macroéconomique global,
52:16une tendance qui est une sorte de monopolisation
52:19de certaines industries qui sont sous le joug américain.
52:22Donc, quand on compare big cap, small cap,
52:25en fait, c'est surtout des monopoles tech
52:27qu'on laisse régler,
52:29se développer sous la partie européenne, etc.
52:32Donc, cette tendance-là ne va pas partir.
52:34Est-ce que la tech va devenir un peu plus normalisée ?
52:36C'est plus difficile de faire 2 fois ou 3 fois son retour
52:38comme on l'a fait récemment,
52:40que de trouver des caps un peu plus petites
52:42qui, dans un environnement économique plutôt bon,
52:44peuvent vous donner ces 2 fois 3.
52:46Donc, j'entendais ce que vous disiez sur les small caps.
52:48Il y a un moment, il faut avoir observé ce qui se passe.
52:50Deux questions spécifiques sur la thématique eau et déchets.
52:55Est-ce que c'est une thématique exposée particulièrement
52:58aux risques politiques ?
53:00Et quand je dis risques politiques, c'est ce qui va avec.
53:02Le risque fiscal, le risque budgétaire.
53:05On voit qu'un peu partout dans le monde,
53:07le sujet est sur la table.
53:09La manière d'équilibrer les finances publiques
53:12est une équation compliquée dans beaucoup d'endroits dans le monde
53:15et qui a évidemment une tentation très forte
53:18de passer par de la fiscalité, d'entreprises, etc.
53:21Est-ce que cette thématique est particulièrement sensible à ça
53:24aujourd'hui ou pas, Bertrand ?
53:26On n'est pas trop exposé aux risques politiques.
53:28Très peu aussi aux risques régulatoires.
53:30Dans l'univers d'investissement de l'eau et des déchets,
53:32qui fait près de 2,5 trilliards de market cap,
53:35il n'y a que 8% qui est lié à des utilities.
53:37Donc 90%, c'est des biens d'équipement,
53:40des entreprises qui ont un très bon budget
53:42pour faire des tuyaux, des valves, des choses comme ça.
53:44Donc il n'y a pas vraiment de risque majeur.
53:46Par contre, c'est vrai que ça va être une thématique de l'année prochaine.
53:48On voit que tous les Etats sont liés à un problème de dette.
53:52Donc on les règle soit par moins de dépenses ou plus de taxes.
53:56Donc il y a un effet Macron qu'on n'a pas encore bien pratiqué dans le marché.
53:59Donc on parle des taux d'intérêt, on parle de l'inflation,
54:01mais l'histoire est peut-être à côté.
54:03Je ne sais pas comment on se protège sur un élément comme ça,
54:05mais on va prendre des industries qui ne sont pas trop exposées à ce genre de choses.
54:08Dans l'eau et les déchets, il n'y a pas un prix d'eau et des déchets.
54:10Il y en a des milliers. En France, il y a peut-être 25 000 concessions.
54:13Il y a des prix autant de prix.
54:15Et puis c'est mangé lié par contrat, il y a des plaintes d'indexation.
54:17Donc même s'il y a aussi des ralentissements sur les dépenses d'Etat,
54:21ça ne sera pas forcément sur ce type d'actifs.
54:23Il y a eu un sous-investissement d'infrastructure dans l'eau et des déchets
54:26qui était majeur depuis 20 ans.
54:28On va vraiment avoir les capitaux employés dans l'eau,
54:30sur les 10 prochaines années, qui vont faire x3.
54:32Donc presque du 11% par an.
54:34Dans tout l'investissement en infrastructure, personne n'est égal.
54:37Donc on a vraiment un très fort flux d'investissements dans tout le thème,
54:41avec des entreprises qui sont en bonne santé.
54:43Pareil pour les déchets, avec des prix différents et très localisés.
54:46Donc on n'a pas ces problèmes politiques.
54:48On n'a pas les problèmes de régulation non plus.
54:50Il y a quelques fois sur certaines petites valeurs
54:52qui ont des institutions monopoles,
54:55une phase de réalignement, de régulation,
54:57pour s'assurer qu'ils ne vont pas surpresser le service.
54:59Mais sinon c'est très stable.
55:01Donc quand ces entreprises peuvent investir,
55:03dans ce cas-là, toute la chaîne de valeurs derrière en profite.
55:05L'autre question, c'était le thème de l'eau et des déchets
55:09par rapport à la thématique ESG en général,
55:12alors qu'il est souvent associé aux stratégies climat,
55:14mais pas uniquement.
55:18Sachant la déception des performances des stratégies climat,
55:22transition énergétique, etc.
55:24depuis quelques temps maintenant,
55:26qu'est-ce qu'on peut dire de la thématique eau et déchets
55:29par rapport à cet état de fait,
55:31qui dure depuis une paire d'années, peut-être aujourd'hui ?
55:34L'eau et les déchets, c'est intéressant
55:36parce que c'est une thématique qui dure depuis 100-150 ans.
55:39Quand on regarde Veolia et Suez,
55:41qui étaient les premiers à outsourcer ce qu'on a fait sous Napoléon
55:43au début des années 90,
55:45quand les grands contrats internationaux étaient là,
55:47on est toujours dans cette phase.
55:49Donc on n'est pas très gadget, on n'est pas très psychique.
55:52Mais ce n'est pas très difficile à interpréter.
55:55C'est vrai qu'on a eu beaucoup d'influence sur les thématiques EG.
55:58On a beaucoup rassemblé tout sur le carbone,
56:01sur les alignements,
56:03sur les investissements qui sont très subsidisés.
56:06Soutenus, subventionnés.
56:08Subventionnés, super mot français.
56:10C'est vrai qu'on tire le tapis, il y a des accidents.
56:13Les valorisations étaient très élevées.
56:15Il y avait beaucoup de concentration sur le même type d'actifs.
56:17Il y a des investissements qui se sont ralentis dans le segment.
56:20Donc nous, on passe à travers ça.
56:22Les cycles de CAPEX ne sont pas très longs.
56:24Ce n'est pas des coups à court terme.
56:26Ce n'est pas les mêmes drivers, ce n'est pas les mêmes chocs
56:28que ce qu'a connu la thématique verte en général.
56:31C'est pour ça qu'on est très stabilisés.
56:33Sur les trois outputs d'une économie
56:35qui sont le gaz, l'eau et les déchets,
56:37on est sur l'eau et les déchets, c'est très stable.
56:39On a un univers qu'on peut très bien diversifier
56:42dans 40 valeurs qui ont une corrélation presque de zéro.
56:45Alors que sur certains stocks climatiques,
56:49c'était très corrélé.
56:51Donc on arrive à avoir un portefeuille qui se comporte bien.
56:54C'est intéressant pour nous,
56:56dans un univers macro un peu mouvant,
56:58de bien se positionner.
57:00Donc le thème, c'est celui derrière l'eau et les déchets.
57:03Dans un monde qui se normalise,
57:05dans des économies qui se normalisent,
57:07c'est une bonne stratégie diversifiante, décorrélante ?
57:11C'est diversifiante parce qu'on a vu
57:13qu'on avait quand même,
57:15si vous prenez un Messier Howard, un S&P 500,
57:18c'est très consumer, banque, etc.
57:21Nous, nous n'avons pas ça.
57:22Donc c'est vraiment l'opposé.
57:24C'est des industriels et des services avec des bonnes balance sheets.
57:26Donc c'est vrai que s'il y a de la rotation sectarielle
57:28autour des éléments catalyse qui sont
57:30les élections, les taux,
57:32peut-être les problèmes fiscaux, etc.,
57:34on va être obligé de chercher quelque chose de différent.
57:36Et sur l'effet taille, des choses un peu plus petites,
57:38la marque Capi moyenne, c'est 15 milliards.
57:40Donc ça apporte un élément de diversification dans le portefeuille.
57:42On sort des indices un peu.
57:44Exactement.
57:45Merci beaucoup Bertrand.
57:46Bertrand Lecour, avec nous, spécialiste, vous l'avez compris,
57:48de la gestion thématique et gérant chez J.O. Ambro,
57:50qui était avec nous l'invité de ce quart d'heure thématique
57:52de Smartbourse ce soir.