Dans "Tout Public" du mercredi 25 septembre 2024, la remise en question de la diffusion du biopic sur l'abbé Pierre à la télévision, la sortie du film "Emmanuelle", et les recommandations culturelles de l'équipe.
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00:00Tout Public Frédéric qui commence avec une version assez inédite du dilemme
00:07« Faut-il séparer l'œuvre de l'artiste ? »
00:09Et oui, parce qu'en l'occurrence si un film pose problème, ce n'est pas à cause de son réalisateur
00:13ou d'un de ses acteurs, mais de son sujet.
00:16Parce que l'« Abbé Pierre, une vie de combat » sorti l'an dernier ne disait évidemment
00:20rien de ce qu'on a appris plus tard ces dernières semaines, les agressions sexuelles
00:23commises pendant des décennies par le défenseur emblématique des sans-abris et le silence
00:28de l'église de France et du Vatican, pourtant au courant, ce film n'est plus à l'affiche
00:32mais qu'en est-il des diffusions sur petit écran ? Les chaînes pourraient renoncer
00:37à le diffuser.
00:38Bonjour Céline Baïdarcourt.
00:39Bonjour Frédéric.
00:40France Télévisions, notamment, en bara, encore en réflexion on va dire ?
00:44Voilà, c'est le directeur des antennes Stéphane Sidbon-Gomez qui tranchera, il a encore un
00:47peu de temps car France Télé n'aura les droits qu'en septembre 2025, les droits pour
00:52deux diffusions que le groupe a payées 1 200 000 euros, donc ça ferait une grosse
00:56perte financière d'y renoncer.
00:57Autre possibilité, ne pas programmer le film en prime time afin qu'il ait une moindre visibilité
01:03ou encore le mettre à l'antenne mais en le contextualisant soit avec un débat ou
01:07avec un documentaire après et ça c'est une idée également évoquée par le réalisateur
01:11de l'abbé Pierre Une Vie de Combat dans une interview qu'il a donnée cette semaine à
01:14Télérama.
01:15Frédéric Tellier raconte qu'il a passé cinq ans à enquêter sur le prêtre, à fouiller
01:18des archives, à rencontrer des personnes qu'il avait connues et qu'il n'a jamais eu aucun
01:22indice, aucun soupçon sur la vraie nature de l'abbé, il dit se sentir sali comme une
01:27victime collatérale un peu lointaine.
01:29Du côté de Canal+, autre diffuseur, autre cas de figure Céline parce que la chaîne
01:33a déjà diffusé le film.
01:35Dès le 21 mai, comme l'y autorise la chronologie des médias, Canal en tant que plus gros financeur
01:39du cinéma passe toujours avant les autres, six mois après la sortie en salle.
01:42Il y a eu ensuite des rediffusions, puis plus rien depuis le 17 juillet, date du premier
01:47rapport d'Emmaüs avec les témoignages de cette femme, la chaîne cryptée a même enlevé
01:51le biopic de sa plateforme MyCanal alors qu'il aurait dû y rester plus de six mois, ça veut
01:55dire qu'il n'est plus disponible pour les abonnés, mais on peut toujours l'acheter
01:58ou le louer en VOD, vidéo à la demande.
02:01Donc gratuit avec l'abonnement classique, non, mais payant en supplémentaire, on va
02:05les comprendre.
02:06Il s'agit, je le disais, d'un long-métrage sur la vie de l'abbé Pierre, c'est différent
02:10des cas Polanski, Depardieu où la question est plutôt carrément, séparer l'homme de
02:15l'artiste ou pas, il y avait eu des polémiques l'an dernier, Céline diffusait ses films
02:19ou pas, qu'avait tranché France Télévisions ?
02:20Pas de censure, malgré là aussi des accusations de violences sexuelles contre Roman Polanski
02:24et Gérard Depardieu, « J'accuse » et « Illusions perdues » ont été diffusées
02:28sur France 2 en 2023, d'autres oeuvres des deux artistes pourraient très bien être
02:32programmées à nouveau, en revanche, France Télévisions s'interdit de mettre à l'honneur
02:37les deux hommes, il n'y aura donc jamais de soirée spéciale, ni de célébration
02:40quelconque sur les chaînes publiques.
02:42Diffusion sans publicité supplémentaire.
02:45Céline Baidarcourt, spécialiste médias, merci beaucoup, elle est d'une icône du
02:49monde réel, passons à une icône de la fiction, mais là, ce n'est pas une histoire de déchéance
02:53mais plutôt de renaissance, voilà donc, 50 ans après qu'Emmanuel revient au cinéma
02:58sous la caméra d'Audrey Diwan, film évidemment très attendu après l'événement adaptation
03:03du texte sur l'avortement de Dany Arnault, multi récompensé, là encore le corps des
03:08femmes, un regard féministe sur le désir, il faut peut-être dire à Matteo Mestracci,
03:12Thierry Fioril avant de parler du film, de ce que vous en avez pensé, que la réalisatrice
03:17elle ne veut surtout pas qu'on parle d'un remake de ce film des années 70.
03:21Non, ce n'est pas une simple actualisation, ce n'est pas non plus un remake du film de
03:26Juste Jacquin qui était culte à grand succès, mais pas vraiment un film salué, on va dire,
03:30pour ses qualités artistiques.
03:31Elle a voulu plutôt s'inspirer du roman signé Emmanuel Arsand qui a été écrit une première
03:40fois en 50, à la fin des années 50 et qui a été publié officiellement en 67, donc
03:45peut-être pour prendre ses distances avec tout ce que pouvait comporter symboliquement
03:50le film culte, encore une fois, de 1974.
03:53Emmanuel Arsand, il faut préciser, c'est un pseudonyme, le livre Emmanuel, on ne sait
03:56pas qui est la personne qui l'a écrit, peut-être une épouse de diplomate, c'est en tout cas
04:00la version qui circule le plus.
04:01Allez, allons quand même regarder un peu ce souvenir du passé grâce à Gérald Draud,
04:06à quel point Emmanuel, version 1974, fut un phénomène mondial.
04:12Quand il sort au cinéma le 16 juin 1974, Emmanuel vient de passer la censure qu'il
04:23a bloquée pendant deux semaines.
04:24Le film a été éreinté par la critique qui dénonce une niaiserie exotico-érotique,
04:30mais dans une société marquée par la libération sexuelle, le public afflue dès le premier
04:34jour au grand bonheur de son producteur Yves Rousserroir.
04:37Le premier jour, on arrive sur les Champs-Élysées et là, il y avait une queue déjà incroyable
04:44et on s'est assis sur un banc, je me souviens de toujours, sur les Champs-Élysées, en
04:48se disant mais c'est incroyable tous ces gens qui vont au cinéma.
04:51Cependant, tout le monde n'apprécie pas les aventures de cette jeune femme libérée
04:55aux cheveux courts dans la moiteur thaïlandaise.
04:57C'est un film scandaleux qui n'apporte absolument rien, absolument rien, c'est abject et ridicule.
05:04Les féministes ont aussi la dent dure vis-à-vis d'une vision, une fois de plus, très masculine
05:08de la femme.
05:09Si le film fonctionne, c'est aussi justement parce que le réalisateur, Juste Jacquin,
05:14est un photographe de mode, habitué à l'esthétique léchée des magazines sur papier glacé.
05:19Dans Emmanuel, il imprime une imagerie érotique, chic et bourgeoise que l'on retrouve à
05:24l'époque dans la presse de charme comme dans lui.
05:26Je crois qu'on a été le premier genre de film sensuel qui permettait aux gens d'aller
05:32voir des films sensuels sans se sentir coupable de voir quelque chose de dégoûtant.
05:36Emmanuel, on peut aller le voir en couple, on en parle dans les dîners, c'est pas du
05:40porno, même si les dialogues laissent clairement à désirer.
05:43Vous avez un très beau corps.
05:45Vous pourriez dire que vous portez une très belle robe.
05:47Je ne suis pas nue que je le sache.
05:49Allons nous réconcilier en buvant un peu.
05:51Sylvia Christel, qui incarne Emmanuel, n'a que 21 ans en 1974.
05:55Jusqu'au tournage, elle était un mannequin inconnu, elle devient en quelques mois une
06:00star mondiale qui répond poliment aux interviews de ces messieurs bien curieux.
06:06Est-ce qu'il arrive qu'il y ait des moments drôles pendant ces scènes érotiques où
06:08vous avez envie de rire ?
06:09Ah mais presque toutes les scènes érotiques, parce qu'on n'est pas bien, ça fait mal.
06:13On peut voir que monsieur, mon partenaire, n'est pas vraiment excité.
06:17Mélodie d'amour chante le cœur d'Emmanuel, qui bat cœur à corps perdu.
06:24Emmanuel sera le plus gros succès du cinéma français en 1974, près de 9 millions d'entrées.
06:30Il sera vendu dans le monde entier, vu par des centaines de millions de personnes.
06:34Le film restera 12 ans à l'affiche dans une salle des Champs-Élysées.
06:38On tournera des suites aux aventures d'Emmanuel, Emmanuel 4, 5, 6.
06:43La chanson Emmanuel sera aussi le tout premier 45 tours de Pierre Bachelet.
06:48Enfin, pendant des années, il y aura ce fauteuil en retin dans de nombreux foyers français,
06:53celui de l'affiche quand Emmanuel, assise, regardait le public en jouant nonchalamment
06:58avec son sautoir en perles.
07:01Voilà ce rappel historique de Gérald Drouet de 1974 à 2024.
07:09Qu'est-ce que vous cherchez au juste ?
07:10Vous savez, seuls deux types de clients fréquentent les hôtels de luxe.
07:14Ceux qui chassent et ceux qui fuient.
07:17Vous prenez du plaisir ?
07:20Évidemment.
07:21Allez, on reste dans la question du désir féminin.
07:24Évidemment, comme en 1974, dans un climat luxueux aussi, là encore, mais beaucoup de
07:30choses changent.
07:31Je précise que si nous en parlons avec vous, Mathéo et Thierry, c'est parce qu'Audrey
07:34Diwan, et on le regrette, elle aussi, évidemment, devait venir, elle avait accepté l'invitation
07:38de France Info.
07:39Elle ne peut pas.
07:40Malade.
07:41On souhaite un rétablissement, évidemment.
07:42Le plus prompt.
07:43Et ni son actrice Noémie Merland, en dernière minute, ni la scénariste Rebecca Zlotowski
07:48ne pouvaient être avec nous.
07:49Ceci posait, oui, un peu l'inverse du regard que portait George Vicky.
07:54En tout cas, c'est ce que souhaite Audrey Diwan, à l'évidence.
07:58Oui, c'est une bonne idée au départ, je trouve, de prendre un regard masculin et de
08:02dire quel va être le regard féminin sur un personnage qui supposait des choses quand
08:06même pas très jolies dans le premier film.
08:08Le film n'est pas très, très bon, mais assez mauvais.
08:11Il a suscité l'intérêt, l'excitation que Gérald vient de raconter.
08:16Là, l'idée d'Audrey Diwan, c'est de dire voilà, on a ce personnage féminin dans un...
08:21Elle fait un clin d'œil au film parce qu'on est dans un milieu luxueux également.
08:25Elle est inspectrice de Palace Noémie Merland et elle a visiblement un appétit sexuel assez
08:31conséquent, même si on va y revenir, le personnage n'est pas vraiment très défini
08:35là-dessus.
08:36Quel est ce regard féminin sur le désir ?
08:38Quels sont les enjeux ?
08:40Comment elle s'approprie aussi la relation sexuelle éphémère qu'elle a dans le film
08:46avec des hommes et des femmes ?
08:47L'idée de départ est là.
08:48Après, ce qu'elle en fait, c'est autre chose.
08:51Mathéo ?
08:52Oui, il faut rappeler que l'idée, c'était d'en proposer une version moderne avec un propos
08:57féministe et donc via ce qu'on appelle un female gaze, qui est un regard féminin qui
09:01s'opposerait au male gaze quand les personnages féminins sont sexualisés ou objectivés
09:06par un metteur en scène.
09:07C'est un projet qu'elle portait depuis plusieurs années.
09:10Le projet et l'idée étaient plutôt intéressants et Aguicheur, alors personnellement, il y
09:13a des choses qui me plaisent dans le film...
09:14Aguicheur, le mot ne lui plairait pas, je trouve.
09:16Mais on va en tout cas attirer l'attention.
09:19Mais moi, il y a des choses qui me plaisent dans le film.
09:22Je suis assez client de cette réalisation qui est très froide, presque clinique pour
09:26montrer la solitude du personnage, qu'on est dans des sociétés dépersonnalisées, même
09:31dépressiogènes.
09:32Je trouve que la réalisation pour cela accompagne bien et Noémie Marlant est très bien dans
09:37le rôle principal.
09:38Je pense qu'il faut quand même le rappeler.
09:39C'est quelque chose d'important, ou en tout cas le dire aux gens qui ont envie d'aller
09:42voir le film.
09:43Le souci, c'est qu'à vouloir un petit peu dépassionner tout ça, désexualiser tout ça,
09:49finalement, ça dévitalise un petit peu le film et on s'ennuie parfois.
09:53Et on a du mal à comprendre ce qui motive le personnage, quelle est cette quête, sinon
10:00celle du plaisir.
10:01Mais même ça, quand le film se termine, on n'est pas sûr d'avoir eu la réponse.
10:04Ça reste théorique, Thierry Furel, c'est ça que je comprends de vos échanges.
10:08Étonnamment, il y a quelque chose que je trouve assez réussi, c'est le contexte social.
10:11On comprend que ce personnage est d'origine relativement modeste, elle croise un autre
10:16personnage d'une Asiatique dans cet hôtel, qui en clair vient tapiner, passez moi l'expression,
10:21mais qui vient se prostituer auprès des clients de l'hôtel, donc il y a ce rapport aussi
10:25avec la directrice de l'hôtel qui est très bien jouée par Naomi Watts, et d'ailleurs
10:29le duo est sous-utilisé, c'est un rapport de domination très capitaliste d'aujourd'hui.
10:34Oui, c'est politique.
10:35C'est un sel politique.
10:36L'intime est toujours politique, mais là, ça n'en compte plus.
10:38Effectivement, comme Mathieu, ce que je n'ai pas compris, c'est qu'est-ce qui se passe
10:41dans la tête du personnage de Noémie Merland.
10:44Si elle est sexe addict, moi je pense au film de Steve McQueen, Shame, en 2011, avec Michael
10:50Fassbender, où là, il y a une vraie souffrance de l'insatisfaction de l'addiction, quelle
10:54qu'elle soit, c'est le sexe, ça pourrait être la drogue, l'alcool, n'importe quoi,
10:58envoie un personnage masculin qui a un appétit sexuel monstrueux, qui bouffe la vie littéralement.
11:04Là, c'est tellement lisse et tellement polissé qu'on ne comprend pas très bien ce qui se
11:08passe dans la tête du personnage principal d'Emmanuel.
11:10Mais est-ce que c'est la question, Mathieu, qu'est-ce qu'elle a dans la tête ?
11:13C'est bien de savoir dans un film ce que le personnage a dans la tête, quand même.
11:17L'idée, ce n'était pas de passer de la femme objet à la femme active, juste à la femme sujet.
11:22Ça, ça l'est.
11:23Ça, il n'y a pas de doute là-dessus.
11:24Ça, c'est réussi.
11:25Ça, c'est plutôt réussi, mais encore une fois, paradoxalement, comme Thierry, ce que
11:29j'ai trouvé réussi et ce qui m'a intéressé, c'est effectivement l'aspect social du film,
11:33où on voit notamment, dans cet hôtel de luxe, à un moment donné, il y a une tempête
11:36et on voit le personnel, c'est intéressant aussi le regard sur le personnel qui est interchangeable,
11:40qui est viré d'un claquement de doigts par des gens plus puissants et des gens blancs,
11:44la plupart du temps.
11:45Il y a une tempête, à un moment donné, dans Hong Kong où se passe le film, on voit
11:50les employés de l'hôtel jeter des homards dans des poubelles.
11:53Il y a une façon aussi de se moquer du luxe et de sa vacuité, de sa superficialité.
11:57Mais le sujet principal du film, encore une fois, il a tendance à être un peu flottant
12:01et à nous échapper un petit peu en le visionnant, c'est dommage.
12:04Et pour le coup, le côté néocolonialiste qu'il pouvait y avoir en 1974 dans le film
12:08La Première Nation d'Emmanuel, il n'est pas là du tout.
12:10Là aussi, c'est une des différences, dans le regard posé sur l'Occident versus...
12:15Non seulement il n'y est pas, mais Audrey Diwan montre clairement ce qu'est, non pas
12:21le néocolonialisme de l'époque, mais l'impérialisme actuel de cet hyper-libéralisme, y compris
12:26pour les personnages principaux qui subissent un système.
12:28Je retiens, film politique réussi, le reste un peu moins pour vous ?
12:33Un peu lisse par rapport au sujet.
12:36Il y a un autre problème, je trouve, c'est que c'est écrit, et on l'a dit, c'est co-écrit
12:47par Rebecca Zlotowski qui est quelqu'un qu'on aime beaucoup ici à France Info et dont on
12:50aime beaucoup les films, c'est une tête Rebecca Zlotowski, il y a du travail qui a été fait
12:55sur ces dialogues.
12:56Le problème, c'est la restitution de ces dialogues, ils sont parfois un peu empoulés,
13:00voire très empoulés, et ça sonne un peu faux.
13:02Malheureusement, alors que la photo, encore une fois, a réussi, ça a tendance à tirer
13:08l'ensemble vers le bas, et c'est un peu dommage.
13:10On va laisser sur ces interrogations, de bonnes interrogations, en tout cas, les auditeurs
13:16se faire leur avis d'eux-mêmes, de par eux-mêmes, ce film Emmanuel qui est aujourd'hui sur les
13:23écrans.
13:24Et on se retrouve dans une minute, le temps du Fil Info, 13h46.
13:27Et toi, comment tu gères tes notes de frais ?
13:29Facile avec N2F !
13:32Tes factures fournisseurs ?
13:33N2F !
13:34Et tes cartes pro ?
13:36N2F aussi !
13:37N2F ?
13:38Oui, N comme note, le chiffre 2, et F comme frais !
13:42Comme déjà 15 000 entreprises, simplifiez la gestion de vos notes de frais et factures
13:46fournisseurs sur N2F.com !
14:02La polémique après le parcours du suspect arrêté pour le meurtre de Philippine, cette
14:06étudiante parisienne de 19 ans dont le corps a été retrouvé samedi au Bois de Boulogne.
14:10Le meurtrier, présumé, est un Marocain de 22 ans qui avait déjà été condamné pour
14:14viol et qui était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire.
14:18Il était en fuite en Suisse, des responsables politiques pointent des failles dans le suivi
14:23de cet homme.
14:24Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau promet une évolution de l'arsenal juridique.
14:28Ne rentrez pas chez vous, voilà ce que dit l'armée israélienne à ceux qui ont fui
14:32le sud du Liban et la vallée de la Béka.
14:33L'état hébreu a mené de nouveaux raids ce matin, notamment contre 5 villages libanais.
14:37Le dernier bilan fait état d'au moins 15 morts, juste pour ce matin.
14:41De son côté, le Hezbollah a lancé un missile balistique sur la région de Tel Aviv ce matin,
14:46missile intercepté par l'armée israélienne qui visait le QG du Mossad.
14:50La mobilisation des professionnels de la petite enfance, ils ont commencé à manifester à
14:54Paris il y a quelques minutes.
14:55Ils dénoncent le manque de moyens pour leur secteur alors que des milliers d'enfants vivent
14:59à la rue ou attendent une mesure de placement.
15:01Un nouveau drame de l'immigration au large de la Tunisie, les corps de 13 migrants ont
15:05été repêchés par les gardes-côtes au large de Salakta et Sheba.
15:09Et puis le loup risque d'être moins bien protégé à l'avenir en Europe.
15:12Les états membres de l'UE ont donné leur feu vert pour abaisser le statut de protection
15:16du loup comme le demandent les éleveurs.
15:18L'idée serait d'éliminer plus facilement les loups quand ils sont jugés trop nombreux
15:22dans certaines régions.
15:25France Info
15:26Et la bande de tout public est donc à mes côtés jusqu'à 14h pour des conseils, des
15:35recommandations, des découvertes éventuellement dans tous les domaines.
15:38Thierry Fioril qui est resté et Yann Bertrand, Anne Chepot, Augustin, arrivés dans l'ordre
15:43de passage.
15:44Je vous libère bientôt Thierry, on commence avec vous et en restant dans le cinéma, vous
15:49nous conseillez un film un peu foutrac, Riverboom de Claude Bechtold, il faut prononcer comme
15:54ça.
15:55Body Movie en français, film de potes, mais dans la vraie vie et avec un contexte lui
16:00très sérieux, l'invasion américaine de l'Afghanistan en 2002.
16:04Oui, à l'époque Claude Bechtold qui est Suisse se voit proposé par une connaissance
16:08le journaliste Serge Michel de la compagnie en Afghanistan où il a prévu de sillonner
16:13le pays avec le photographe italien Paolo Woods.
16:16Un attelage hétéroclite où Claude Bechtold qui n'a rien à voir avec le journalisme
16:20de guerre fait figure d'intrus, pour ne pas dire de boulets, pour se donner une contenance.
16:26Il achète une petite caméra et filme ce périple, une boucle autour de Kaboul dans
16:30des territoires où l'armée américaine ne s'est pas encore déployée et où les
16:34chefs de guerre reprennent du terrain sur les talibans.
16:37Ces images, après des mois d'aventures épiques, il les confie à un ami qui les perd.
16:42Il ne les retrouve que 20 ans plus tard et monte ce film qui raconte beaucoup de la naissance
16:48d'une amitié tenace, un peu moins l'Afghanistan des années 2000.
16:51Une histoire de jeunes gens un peu inconscients, pas si piénicelés que ça, même si leur
16:56quotidien dans un pays en roue libre est souvent drôle.
16:59Dans cet attelage, Claude Bechtold est le moins aventurier du trio.
17:03On l'écoute, suivi de Serge Michel et Paolo Woods.
17:06Je suis largué en fait, je dis des trucs puis ça tombe complètement à côté.
17:09Eux, ils savent exactement ce qu'ils veulent faire.
17:11Moi, je ne connais rien en fait, je ne connais rien au journalisme.
17:13Je ne sais pas qui c'est Albert Londres, ce n'est pas un métier que j'appréciais.
17:17Ce qui me l'a rendu sympathique, c'est toutes les difficultés auxquelles étaient
17:20confrontés ces journalistes.
17:21Le système des permanents, nécessaires, la souffrance, les failles, les doutes.
17:27Je trouvais que c'était des personnages attachants.
17:29Mais qu'est-ce qu'il voulait dire quand il a fait ce geste ?
17:31Il y a des snipers.
17:33Non, mais il a dit ça sérieusement ?
17:34On arrive au checkpoint, cache la caméra.
17:37La méthode qu'on déploie sur le terrain, le fait par exemple que Claude dit à un moment
17:40donné « ouais Serge, ce qu'il pense c'est que c'est les gens les moins importants
17:43qui racontent les histoires les plus intéressantes », ça c'est quelque chose qui est resté.
17:46Je continue d'essayer de travailler comme ça.
17:48Pour nous, peut-être la partie la plus intéressante, plutôt qu'aller dans les lignes des fronts
17:52et raconter ce que faisait l'armée américaine, on a raconté ça aussi.
17:57Mais la chose qui nous intéressait le plus, c'était raconter vraiment l'état des pays,
18:00faire un état des pays.
18:01La chance, ce n'est pas qu'on est sorti vivant de l'Afghanistan, la chance c'est
18:05qu'on est sorti amis.
18:06Attention, tu marches quand même, reste là.
18:08Tu n'as pas besoin de t'approcher.
18:10Vous êtes vraiment des gamins.
18:13Voilà pour le trio.
18:14Thierry, est-ce que ça veut dire que l'Afghanistan, c'est juste un décor dans le film ?
18:17Non, bien sûr, mais ce qu'on voit par les rencontres que fait ce trio, c'est un pays
18:21où les clans tiennent leur territoire au prix aux talibans.
18:23Il y a de la vie en 2002, il y a de l'espoir, ce ne sont pas des enfants de chœur, ces
18:28chefs de guerre, mais rien à voir avec le retour à l'obscurantisme taliban qui est
18:31retombé sur le pays en 2021.
18:3422 ans après ce voyage improbable, Claude, Serge et Paolo sont toujours amis.
18:38Et on a envie de suivre leur tribulation.
18:42Un film de potes.
18:43Augustin Larrivée, venez-vous avec une recommandation en forme d'hommage ?
18:47Oui, on ne parle pas beaucoup de BD jeunesse ici, mais la semaine prochaine, ça fera
18:51cinq ans qu'un immense scénariste de bande dessinée est mort.
18:54Il s'appelait Philippe Tom.
18:55Il a, comme on dit, bercé mon enfance avec son ami Jean-Ri, le duo Tom et Jean-Ri qui
18:59était à l'époque aux commandes de la série Spirou et Fantasio, créateur également du
19:03petit Spirou.
19:04Alors, j'en parle aujourd'hui avec nostalgie, mais il y a une actualité, plusieurs même.
19:08Double actus autour de Spirou déjà ?
19:10Oui, il y a un nouvel album qui sort après-demain qui s'appelle La mémoire du futur.
19:13Alors, évidemment, il n'est pas signé Tom, mais il reprend pour la première fois l'un
19:16des personnages phares qu'il avait créé, lui, une méchante androïde baptisée Sianur.
19:21L'autre actus Spirou, mais là, il faudra attendre un peu, c'est que le directeur éditorial
19:24des éditions Dupuis a annoncé la semaine dernière que Jean-Ri, donc l'acolyte, avait
19:28démarré le dessin d'une nouvelle aventure, sans en dire plus pour l'instant.
19:31Et puis, il n'y a pas que Spirou.
19:32Il y a aussi Soda, moins connu, public plus ado adulte.
19:35C'est une série polare créée par Philippe Tom en 1985 et qui vieillit très bien.
19:40Soda, c'est le pseudo de David Solomon, flic new-yorkais qui préserve sa vieille mère
19:44cardiaque en lui cachant sa dangereuse profession.
19:47Il lui fait croire à la place qu'il est pasteur.
19:49Et donc, Tom était en train d'écrire le quatorzième volume lorsqu'il a été terrassé,
19:54ironie de l'histoire, par le mal dont il affublait cette vieille mère, une crise cardiaque.
19:58Trente pages étaient prêtes à ce moment-là.
20:00Et bien, cinq ans après, le dessinateur Dan a décidé de conclure l'histoire.
20:03Ça sortira en novembre, c'est pré-publié en ce moment même dans l'hebdomadaire le
20:07journal de Spirou.
20:08Et c'est à priori la dernière fois que nous pourrons goûter à une oeuvre inédite
20:11de ce grand monsieur.
20:12Il s'appelait vraiment Philippe Tom ?
20:13Il s'appelle vraiment Philippe Tom et il en était au quatorzième Tom de Soda.
20:17Alors, on ne va pas cacher aux auditeurs, on a une certaine différence de neige.
20:20Ce qui fait que, moi, ça ne me rappelle pas mon enfance, les petits camarades autour
20:22de la table.
20:23Tom et Jean-Ri, ça vous dit quelque chose ou pas ?
20:25Je suis un sourire à priori, mais ce n'est pas la même chose.
20:28Tom et Jean-Ri, Tom et Jerry, ça pour le coup, c'est pour ça qu'ils se sont appelés
20:31comme ça.
20:32Non, pas de...
20:33Pas forcément.
20:34Vous allez vous plonger dans l'enfance d'Augustin Arrivée avec ses Tom et Jean-Ri.
20:37Merci beaucoup, Augustin.
20:38En file avec vous, Anne Schepo, au Petit Palais.
20:41Enfin, ça va commencer dans quelques jours, mais c'est l'expo Découverte.
20:45Vous me dites à ne pas rater celle du peintre suédois Bruno Lilschfors.
20:49Et oui, ça ouvre mardi prochain et ça s'annonce effectivement comme une découverte dans le
20:55calendrier des expositions parisiennes.
20:57Le Petit Palais va nous plonger dans l'univers de ce peintre suédois, Bruno Lilschfors,
21:02grande figure de la scène artistique scandinave à la fin du 19e siècle et qui n'a tout simplement
21:07jamais été montré en France.
21:08Alors, Lilschfors, il peint la nature et la vie sauvage en Suède.
21:12C'est un peintre animalier virtuose.
21:14Ses tableaux sont absolument d'un réalisme stupéfiant.
21:17Il faut dire qu'il passait des heures dans des cachettes à observer et à saisir sur
21:23le vif des renards, des lièvres dans la neige, des oiseaux.
21:26Tout cela, il le restituait ensuite dans ses tableaux et en soulignant évidemment la beauté
21:31et la cruauté de la vie sauvage.
21:33Le Petit Palais, en collaboration avec le National Museum de Stockholm, a rassemblé
21:37une centaine de peintures, de dessins et de photographies.
21:40C'est beau, c'est poétique, ça fait du bien et ça ouvre donc mardi prochain.
21:45Je ne me trompe pas, le mot « mode » n'est pas le bon, mais il y a un engouement pour
21:49la peinture scandinave de plus en plus en France, on en découvre de plus en plus.
21:52C'est surtout que le Petit Palais a ouvert, si on peut dire, un cycle pour découvrir
21:57tous ces artistes de la scène scandinave.
21:59Il y a eu d'autres expositions depuis à peu près 2015-2017, je ne me rappelle plus
22:04exactement.
22:05Et donc, c'est dans la suite logique et on découvre à chaque fois des artistes avec
22:09beaucoup de talent.
22:10Moi, le mien, c'était Hammershøi de Danois, plus connu évidemment, au Musée d'Orsay,
22:13je crois que c'était à l'époque qu'il avait été exposé.
22:16Yann Bertrand, en musique avec vous, met un documentaire sur Fleetwood Mac.
22:20C'est l'histoire d'un groupe anglais, eh oui, mais qui a trouvé la gloire en recrutant
22:25deux Américains au tout début des années 70.
22:27Ce groupe, c'est donc Fleetwood Mac, contraction des noms des fondateurs, si vous ne le saviez
22:32pas, Mick Fleetwood et John McVie, rejoints par Christine McVie.
22:36Les deux Américains, ce sont Lindsey Buckingham et Stevie Nicks.
22:40Tout cela pour dire que nous sommes ici en présence de l'un des plus grands groupes
22:43de l'histoire du rock, dont l'album Remorse est l'un des plus vendus et que cela a mérité
22:48C'est bien un beau documentaire disponible en ce moment sur Arte en VOD, justement intitulé
22:52« Les mille et une vies musicales de Fleetwood Mac ».
23:06Au-delà des tubes comme ce « Dreams », Fleetwood Mac intègre tout ce qui a fait la folie des
23:11années 70, musique, liberté, du sexe et tout autant de ruptures, des histoires dans
23:15tous les sens.
23:16C'est bien toute la réussite de ce documentaire, signé de la journaliste Sophie Rosemont,
23:21de Londres à la Californie, hippie des années 70, notamment Laurel Canyon.
23:27Fleetwood Mac a fait mûrir sa musique et ses textes, portés par deux compositrices
23:31de talent.
23:32Il y a aussi la figure iconique de Stevie Nicks, qu'on entend frontwoman d'exception
23:36de plus en plus populaire, citée aujourd'hui encore comme une référence féministe par
23:40de nombreux artistes, parfois un peu injustement mis de côté.
23:44Fleetwood Mac existe encore, et oui, de manière anecdotique aujourd'hui, sans aucun de ses
23:48membres fondateurs, mais Fleetwood Mac laisse une empreinte majeure par sa musique et comme
23:53le titre, le documentaire, ses « mille et une vies ».
24:03L'unanimité dans le studio, tout le monde bouge, Fleetwood Mac comme Emmanuel, les années
24:0770 en documentaire, si j'ai 30 secondes, 20 secondes de série que je vous conseille
24:11au moins de voir de vacances à la Toussaint avant les élections américaines, la série
24:15VIP, bien évidemment, vice-présidence, on se marre, tout le monde l'a vu, oui, non,
24:21VIP, oh là là, les enfants, et moins connue, j'en ai déjà parlé une fois, mais si vous
24:26voulez savoir ce que veut dire une community aux Etats-Unis, tellement importante dans
24:30la vie américaine et pour les élections, et l'importance d'un coach aussi aux Etats-Unis,
24:35Friday Night Lights, le jour du baseball au lycée, dans une communauté, au Texas, voilà,
24:41on vous a donné plein d'idées, moi j'ai vu VIP, vous pourrez en parler, c'était super,
24:46il faut, et l'actrice, heureusement que je suis là, elle, elle est toute belle, et curieuse.