Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3
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00:00Ces obsèques se déroulent actuellement, et Europe 1 y est, du côté de Versailles.
00:05Mais il y a une autre personne qu'on n'a pas entendu beaucoup du tout, même depuis,
00:08c'est le ministre de la Justice, pardonnez-moi, et le garde des Sceaux Didier Migaud.
00:13Il était l'invité ce matin chez France Inter. Écoutez-le.
00:15C'est une tragédie. Ma dernière fille, elle a l'âge de la victime.
00:19Donc vous vous rendez compte que je peux imaginer le drame que ça peut représenter pour la famille.
00:24Alors qu'est-ce que je dois faire ?
00:26Essayer de travailler, justement, pour voir si la réglementation, si la législation est adaptée en toutes circonstances
00:33pour faire en sorte d'éviter ce type de situation et ce type de trame.
00:38Et là, je dois travailler avec le ministre de l'Intérieur.
00:40Pour moi, c'est un sentiment d'échec.
00:42Je souhaite convaincre les citoyens qu'il faut faire confiance dans la justice.
00:46Et comme garde des Sceaux, ce sera à moi, effectivement,
00:49de veiller à ce que la justice puisse avoir les moyens de fonctionner.
00:53On ne peut pas légiférer sur l'urgence, à partir de l'urgence.
00:57On voit bien d'ailleurs que dans un certain nombre de situations,
01:00quand on légifère à chaud, on peut commettre quelques erreurs.
01:03Didier Migaud, silencieux jusque-là, il parle d'échec, il parle de tragédie,
01:08mais ne pas légiférer dans l'urgence ?
01:10D'abord, je le trouve moins hautain et dédaigneux que lors de sa dernière prestation,
01:16où il expliquait que tout allait bien et que d'une certaine manière,
01:19M. Retailleau disait n'importe quoi.
01:22Je pense qu'il a réfléchi sur les conséquences de ses propos.
01:26Il a récidivé, il a toujours appuyé sur l'exécution des peines
01:30qui n'a jamais été aussi élevée.
01:32Oui, il a certes récidivé, mais il l'a fait d'une manière quand même un tout petit peu...
01:37Plus subtile.
01:37Là, je l'ai entendu, le matin, dans le cadre de mon devoir de vigilance de citoyen,
01:46j'écoutais l'audiovisuel de ses vices publics, donc je l'ai écouté.
01:51Je l'ai trouvé quand même moins dédaigneux.
01:54Ce faisant, son propos, sur le fond, pardon, ça ne vole pas très haut,
02:01parce qu'on n'a pas, malheureusement, on n'a pas besoin de la tragédie de Philippines
02:07pour savoir où nous en sommes.
02:09Donc, expliquer qu'on va légiférer dans l'urgence,
02:12on légifère dans le retard le plus absolu par rapport aux autres,
02:17qui d'ailleurs ne brille pas de mille feux,
02:20mais par rapport aux autres, c'est terrible.
02:22Donc, nous sommes en retard.
02:24Qu'est-ce que ça a à voir avec des tragédies ?
02:29Donc, ce que je vous ai fait remarquer, la différence de traitement
02:33entre les pays étrangers européens et nous sur le délai,
02:38la manière dont la procédure...
02:40Mais c'est une procédure casse-gueule pour des juges
02:44de devoir à chaque fois faire revenir tous les mois, puis tous les quinze jours,
02:50les types hypocrites.
02:51Et on juge les gens sur les quinze années jour pour pouvoir effectivement les faire sortir.
02:54On pourrait très bien les garder pendant six mois,
02:56et puis après c'est fini, c'est simple.
02:59Mais je crois que Gilles William vient de mettre l'accent sur un point qui me semble crucial,
03:04c'est qu'en fait, aujourd'hui, si Didier Migaud se refuse à légiférer dans l'urgence,
03:10c'est surtout qu'il veut se faire le gardien de notre État de droit,
03:15tel qu'il ne fonctionne pas,
03:16tel que finalement il protège davantage les assassins, les criminels, que les victimes.
03:23Et donc, il y a une telle religion de notre État de droit
03:28que le remettre en cause reviendrait à trahir 40 ans d'édification religieuse de cet État de droit.
03:38Je pense que c'est ça qui aujourd'hui en France nous empêche véritablement de changer les choses.
03:44Mais Raphaël, pardonne-moi, l'État de droit ne serait pas au moins un État de droit
03:51si on changeait des règles procédurales stupides et vétilleuses, je vous dis,
03:56plutôt un étranger en situation irrégulière,
04:00vous le mettez au maximum pendant six mois, il y a quand même un maximum,
04:05et puis si on peut l'expulser avant, on l'expulse avant,
04:08c'est quand même pas compliqué, mais ça reste strictement dans un État de droit.