• il y a 2 mois
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche

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00:00Quasiment 20 heures sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pro 2.
00:05On est avec Sabrina Medjeber ce soir.
00:07Bonsoir Sabrina, Patrick Roger de Sud Radio, Julien Torres, Jean-Sébastien Ferjoux et Noemi Aradi.
00:13Vous êtes journaliste à CNews et vous étiez présente tout au long de la journée à Versailles pour les obsèques de Philippines.
00:20Et il était important d'avoir des journalistes qui étaient présents sur place pour nous raconter ce qu'ils ont vécu.
00:26Si l'émotion qu'on a pu avoir à travers les écrans, on pouvait l'avoir également sur place.
00:33Et c'est pourquoi vous êtes avec nous en début d'émission.
00:35Le point sur l'information, c'est avec vous Simon Guillin. Bonsoir Simon.
00:39Bonsoir Eliott et bonsoir à tous.
00:41Israël dit avoir mené une frappe sur le quartier général du Hezbollah près de Beyrouth.
00:45Le chef du groupe terroriste Hassan Nasrallah qui était la cible de cette frappe serait vivant selon une source proche du Hezbollah.
00:51Deux personnes ont été tuées et 76 blessées selon un premier bilan des autorités libanaises.
00:57Vive émotion. Aujourd'hui à Versailles, 2800 personnes se sont réunies pour assister aux obsèques de Philippines.
01:02La cérémonie s'étoudant la cathédrale Saint Louis en présence bien sûr de la famille et des proches de l'adolescente.
01:081800 personnes étaient présentes dans l'église et 1000 sont restées sur le parvis de la cathédrale.
01:13Enfin première photo de famille.
01:15Cette après-midi à Matignon, Michel Barnier a réuni son gouvernement pour s'accorder sur la feuille de route qu'il présentera donc mardi devant l'Assemblée Nationale.
01:22Une réunion pour tenter d'imposer son autorité déjà mise à mal par certains ministres et dans un contexte budgétaire très fragile.
01:29Merci beaucoup Simon Guillin pour le point sur l'information. Ce n'était pas une journée de deuil national et pourtant c'est toute la France qui a pleuré Philippines ce vendredi.
01:39Des obsèques en la cathédrale Saint Louis de Versailles. Une famille d'une dignité absolue.
01:44Près de 3000 personnes comme Simon Guillin le disait qui étaient présentes sur place.
01:49Je vous propose d'abord de voir le sujet qui est signé Mathilde Couvillé-Fleurnoy.
01:56Le silence sur le parvis de la cathédrale Saint Louis.
02:002800 personnes ont rendu hommage à Philippines ce vendredi.
02:04Le cercueil de l'étudiante est entré dans la cathédrale peu avant 13h précédée d'une procession et accompagnée de sa famille.
02:10Ils étaient 1800, proches, amis et famille à se recueillir à l'intérieur de la cathédrale.
02:15Sur le parvis, quelques 1000 Français bouleversés par l'histoire de Philippines se sont joints à l'hommage.
02:21Parce que c'est quand même important d'être là pour la famille, d'être là aussi pour montrer qu'ils ne sont pas seuls.
02:30On travaille dans le quartier et on était obligés de venir parce que ce n'est pas anodin, ça peut arriver à tout le monde.
02:37C'est vraiment très émouvant le monde qu'il y a eu pour Philippines.
02:43D'autres au contraire se sentent révoltés par ce drame.
02:47C'est vrai que cette semaine on avait envie de hurler notre colère.
02:51En même temps on est complètement impuissants.
02:55Des cas comme ça, des événements comme ça, il y en a tous les jours.
02:58Que ce soit des viols, que ce soit des agressions, de la violence ou des meurtres.
03:01Vraiment nous n'en pouvons plus.
03:03Des chants se sont ensuite élevés depuis l'intérieur de la cathédrale.
03:11La cérémonie a duré près de 2h30.
03:13La foule compacte à l'extérieur s'est écartée pour laisser passer le cercueil de Philippines.
03:18Et avant de vous donner la parole Noemi, je voudrais qu'on écoute une femme qui était présente à l'intérieur de la cathédrale et qui raconte.
03:28C'est le papa qui a commencé, qui a lu un texte qu'il avait écrit pour sa fille, sur le parcours de sa fille.
03:37Puis ensuite il y a eu Thibaut, le fiancé de Philippines, qui a dit qu'il avait préparé cette messe
03:45et qu'il aurait imaginé plutôt préparer sa messe de mariage avec Philippines.
03:50Puis ensuite ses frères et soeurs.
03:52Voilà des très beaux témoignages, un silence.
03:55Je pense qu'il y avait dans l'église plus de 2000 personnes.
03:58Un silence mais profond, religieux, vraiment extraordinaire.
04:03Et le message à faire passer c'est beaucoup d'amour, de paix et l'amour est plus fort que le mal.
04:11Il n'y a eu aucune phrase négative, aucun message revanchard, rien.
04:16Que de l'amour, de la dignité, l'amour plus fort que le mal.
04:21Et nous vaincrons le mal.
04:23Voilà d'ailleurs un message d'espérance.
04:25Noemi, vous étiez à l'extérieur de cette cathédrale, de ce témoignage.
04:29Je retiens ce silence profond, religieux.
04:32Est-ce que ce silence, il était partagé, cette émotion était partagée à quelques mètres de la cathédrale ce vendredi midi ?
04:40Oui c'était exactement ça.
04:41Nous on est arrivés déjà aux alentours de 10-11 heures.
04:44Et déjà là il y avait des gens qui venaient, qui déposaient des fleurs à l'entrée, à l'intérieur.
04:50Il y avait des gens qui allaient déjà se recueillir alors que la messe commençait à 13 heures.
04:54Et donc on sentait qu'il y avait déjà cette ferveur qui prenait à Versailles.
04:59La presse, on ne pouvait pas rentrer pendant la messe dans la cathédrale.
05:02Mais avant, on a pu rentrer, discuter avec les personnes qui venaient.
05:06Il y avait des amis de son collège Saint-François d'Assise.
05:10Il y avait ses amis scouts.
05:12Il y avait ses amis de l'université Paris-Dauphine.
05:14C'était tellement émouvant, tout le monde était tellement jeune.
05:17Et on avait l'impression que ça aurait pu être notre soeur.
05:20Et du coup ça bouleverse, ça touche tout le monde.
05:25Comme ça a été dit dans le reportage, tout le monde était complètement recueilli.
05:31Il y avait des silences hyper forts.
05:33Il y avait aussi des chants où tout le monde chantait.
05:35Nous, on était à l'extérieur, on était dans un appartement qui donnait vue à la cathédrale.
05:38Et on entendait les chants, mais limite comme si on était dans la cathédrale.
05:42C'était magnifique.
05:44Et c'était impressionnant aussi parce que c'était l'abbé Grosjean,
05:47qui est un prêtre très connu dans le milieu catholique,
05:50qui a beaucoup d'influence, qui a déjà parlé dans l'actualité, écrit des livres.
05:53Il a un impact avec les jeunes.
05:55J'ai pu m'entretenir avec lui aussi avant que la messe commence.
05:58Et je lui ai dit tout simplement comment vous vous sentez.
06:01Il n'a pas voulu s'éterniser parce qu'il ne voulait pas trop parler à la presse.
06:05Mais en une phrase, il m'a juste dit,
06:07on va soutenir la famille dans les pleurs et dans la prière.
06:10Et je crois que c'est exactement ça qui a résumé toute la journée.
06:14Même moi, j'ai des amis qui étaient à l'extérieur et qui étaient là pour soutenir la famille.
06:19Ils m'ont dit, mais j'ai pleuré comme si c'était ma soeur.
06:22Tout le monde, en fait, compatit et comprend ça.
06:25Et c'était magnifique.
06:26On a eu aussi le Livret de messe qui est hyper émouvant.
06:29Il y a des photos d'elle.
06:30On la voit souriante.
06:31Elle est à la campagne.
06:32Elle est en tenue de scout.
06:33Enfin, c'est magnifique.
06:35Et le dernier texte aussi du Livret de messe,
06:38là, c'était vraiment très émouvant.
06:41Je peux vous lire un extrait.
06:42Nous avons perdu Philippine et notre cœur est transpercé.
06:45Philippine était une fille, une sœur, une fiancée chérie
06:48qui souhaitait fonder une famille, une marraine adorée.
06:51C'est notre Philippine.
06:53Dans cette douleur, nous avons reçu d'innombrables témoignages de soutien,
06:56de réconfort, d'attention qui nous ont profondément touchés.
06:59Nous avons également une pensée émue et pleine de reconnaissance
07:02pour l'ensemble des personnes qui ont cherché et retrouvé Philippine.
07:06Grâce à vous, Philippine repose en paix, dans la dignité et auprès de nous.
07:10Un message extrême, un bouleversant.
07:13Tout était trop beau.
07:15On nous a raconté aussi, là encore on n'était pas à l'intérieur,
07:18mais c'est des témoignages qu'on a eus de personnes qui étaient dans la cathédrale.
07:21Il paraît que toute la famille a été d'une dignité,
07:25même le père, le fiancé, parce qu'elle venait d'être fiancée,
07:29ça faisait des années qu'elle était en couple avec lui,
07:31ses amis scouts, même eux, ils ont pris la parole,
07:35ils n'ont pas pleuré, leur voix n'a pas vacillé,
07:37ils ont été d'une dignité incroyable.
07:39L'abbé Grosjean, lui, qui a été pris d'une émotion apparemment,
07:43a parfois dû s'arrêter pendant son homélie,
07:47ou pendant qu'il célébrait la messe,
07:55tellement que tout le monde était vraiment subjugué par cette émotion.
08:00Même moi, je suis encore là alors que la journée est passée.
08:03Cette émotion, on la ressent quand vous nous décrivez
08:06ce qui s'est passé à proximité de cette cathédrale,
08:10ce qui est bouleversant également,
08:13et c'est pour ça que c'était indispensable de vous avoir sur le plateau,
08:16parce que c'était de voir si nous-mêmes, qui étions devant la télévision,
08:20je disais, ce n'est pas une journée de deuil national,
08:22et pourtant, ça en avait tellement l'air,
08:24je pense qu'il y avait des centaines de milliers,
08:26voire des millions de Français qui ont regardé ces obsèques
08:30devant leur télévision, et qui ont partagé,
08:33sans même imaginer ce que c'est de perdre sa fille, sa sœur ou sa fiancée,
08:38mais qui se sont dit, Philippines, c'est un peu de nous également.
08:42C'est en cela, Eliott, que je pense que ça a traversé,
08:45en fait, et bouleversé toute la France cette semaine,
08:48au-delà de la polémique et de la politique dont on parlera tout à l'heure,
08:52c'est que tout le monde s'est senti proche de Philippines,
08:56en disant que ça pouvait être une sœur, ça pouvait être une amie,
08:58ça pouvait être une fille.
09:00Moi, j'ai pensé, en fait, j'ai des enfants, évidemment,
09:02et quand on passe samedi, quand on a appris cette histoire,
09:07moi, je suis passé, en fait, juste dans cet endroit,
09:10au niveau du Bois de Boulogne.
09:12Et je pensais, effectivement, à tout cela.
09:15Je me suis dit, mais ce n'est pas possible,
09:17comment, effectivement, là, dans cet espace aussi proche,
09:21il y a de la police, il y a de la sécurité partout,
09:24on a pu commettre cet acte qui est affreux.
09:26Alors, vous allez me dire, dans tous les crimes, c'est un peu ça,
09:28mais évidemment, là, et je pense que, oui,
09:31beaucoup ont cauchemardé toute la semaine.
09:34Mais parce que cette histoire est un cauchemard,
09:36du début jusqu'à la fin.
09:38Du début jusqu'à la fin.
09:40Et il y a cette émotion qui bouleverse la France entière,
09:44qui traverse aussi la France,
09:46parce qu'on en a parlé à l'étranger également.
09:48Non, mais il y avait beaucoup de dignité, effectivement,
09:50de la famille, des amis, vous l'avez très bien raconté.
09:53Et nous, hier soir, à Sud Radio,
09:55on a échangé aussi avec des très proches de Philippines,
09:58et certaines qui n'avaient pas la force, quand même,
10:00de prendre la parole.
10:02J'ai encore quelques paroles, je peux vous lire, en fait,
10:04un échange, un texto, parce que cette jeune fille
10:06ne voulait pas témoigner oralement,
10:09parce qu'elle dit, je vais m'effondrer.
10:11Elle était incapable de le faire.
10:12Je vais m'effondrer. Elle voulait la dignité.
10:13Je vous lis la fin de son texto,
10:15avec un message très fort.
10:17J'espère sincèrement que la tristesse
10:19va se transformer en combativité
10:21pour continuer à bâtir un monde meilleur.
10:23Ce drame ne va pas manquer d'affermir ma volonté,
10:26dit-elle, de m'engager pour améliorer les choses.
10:29De mon point de vue, le sujet n'est pas,
10:31et ça c'est très intéressant, évidemment,
10:33dans notre débat, le sujet n'est pas
10:35la récupération de l'extrême droite,
10:37mais plutôt comment faire pour que les Français
10:39se sentent en sécurité et que ça ne se reproduise plus jamais.
10:42C'est un sujet qui est clé, et on va venir
10:44justement sur toutes ces questions-là,
10:46parce que, comme à chaque fois,
10:48et c'est ça aussi la colère des Français,
10:50elle est partagée parce que vous avez des médias,
10:52des politiques, des associations,
10:54qui considèrent qu'aujourd'hui,
10:58il y a une sorte de récupération politique,
11:00ils préfèrent parler de xénophobie
11:02plutôt que de parler de ce qu'il s'est passé,
11:04avec une seule question qu'on se pose à chaque fois,
11:06est-ce que ce drame aurait dû être évité ?
11:09Autre témoignage à présent,
11:11un homme qui était sur place
11:13et qui demande pardon à la famille,
11:15qui ne la connaît absolument pas, mais qui lui demande pardon.
11:19Nous avons pensé, je dirais, aux enfants de la France entière.
11:22Nous sommes très touchés par le deuil
11:24qui affecte la famille,
11:26mais au-delà de cela,
11:28c'est la France entière qui est en deuil aujourd'hui.
11:31Et c'est ça qui nous touche énormément.
11:34Nous avons voulu venir aujourd'hui,
11:36bien sûr pour nous recueillir
11:38auprès des parents de Philippines,
11:40mais surtout également
11:42pour leur demander pardon.
11:44Pardon au nom des Français.
11:46Je suis citoyen français.
11:48Nous n'avons pas su protéger Philippines.
11:51Et j'espère que cette cérémonie,
11:54qui était très brillante aujourd'hui,
11:56pleine de recueillement,
11:58va aider les gens à comprendre un petit peu
12:00qu'il faut que certaines choses changent
12:02et que nous apprenions enfin
12:04à savoir protéger nos enfants
12:07pour qu'ils puissent vivre dans un monde meilleur.
12:10C'est-à-dire maintenant, Jean-Sébastien,
12:12que certains Français aujourd'hui se disent
12:14mais on a aussi peut-être une part de responsabilité
12:16parce qu'auparavant, on a refusé de voir le réel,
12:19parce qu'auparavant, peut-être qu'on a répondu
12:21à ces sirènes de pas de récupération,
12:23il ne faut pas faire le jeu d'eux,
12:25il y a un temps qui est le temps de l'émotion,
12:27viendra le temps des questions
12:29auxquelles on n'a jamais répondu.
12:31Alors il peut y avoir Lola, il peut y avoir Crépole,
12:33il peut y avoir maintenant Philippines,
12:35que se passera-t-il demain
12:37pour que les choses bougent ?
12:39Effectivement, l'argumentaire de ce monsieur,
12:41il rappelle immanquablement
12:43cette phrase de la veuve du gendarme,
12:45Harmonie Comine.
12:47Voilà, exactement, en disant
12:49« la France a tué mon mari »
12:51et on ne pouvait que la comprendre,
12:53il y a beaucoup de dignité,
12:55parce que c'est la même idée,
12:57ces situations-là ne relèvent pas,
12:59ce n'est pas que la tragédie qui frappe,
13:01ce n'est pas la foudre qui tombe par hasard
13:03sur quelqu'un qui se trouvait là,
13:05malheureusement, au mauvais moment,
13:07ce sont des situations qui ne pourront
13:09jamais être totalement évitées,
13:11mais quand même, qui pour partie,
13:13pourraient être, en tout cas,
13:15qui appellent une réponse politique.
13:17Moi, je ne suis pas très à l'aise
13:19avec la notion de pardon collectif,
13:21personne ne l'est,
13:23parce que c'est à peu près la même chose
13:25que dans l'affaire des viols de Mazan,
13:27si tous les hommes sont coupables,
13:29aucun ne l'est en particulier,
13:31et donc c'est le meilleur moyen
13:33d'offrir sur un plateau à ceux
13:35qui le sont véritablement,
13:37parce qu'eux, ils ne vont pas
13:39se poser de questions,
13:41eux, ils ne sont pas dans
13:43une démarche d'honnêteté intellectuelle,
13:45ces gens-là, donc c'est la réserve
13:47que j'ai par rapport à la manière
13:49dans laquelle ils se posent
13:51de détourner le sujet, et un profond mépris,
13:53je trouve un profond mépris pour les Français,
13:55comme s'il y avait des gens
13:57qui regardaient leur télé,
13:59qui n'auraient jamais eu l'idée
14:01de se poser la question du problème
14:03du contrôle des flux migratoires,
14:05du problème de la présence sur le territoire français
14:07de personnes qui ont été condamnées,
14:09qui sont sous le coup de QTF,
14:11comme s'il faudrait qu'un homme politique,
14:13enfin un homme ou une femme politique
14:15vienne leur en parler pour que ça leur vienne à l'esprit.
14:17Il faut avoir le courage de le dire aussi,
14:19parce que c'est compliqué de le faire,
14:21c'est pas juste une question de volonté politique.
14:23Personne ne dit que c'est en un claquement de doigts,
14:25évidemment, mais il faut du courage,
14:27il faut de la volonté politique,
14:29il faut sortir du déni,
14:31il faut sortir de cette peur de se dire
14:33que si je prends cette mesure de fermeté,
14:35et bien demain, peut-être qu'il y a des médias
14:37qui vont dire que je suis un fasciste,
14:39peut-être que demain, il va y avoir des gens dans la rue,
14:41mais la majorité des Français,
14:43la majorité des Français,
14:45bien, ils soutiendront justement
14:47cette volonté politique d'eux.
14:49Évidemment, au-delà
14:51de cette
14:53très grave émotion que nous ressentons tous,
14:55pardon,
14:57par rapport à cette jeune femme
14:59arrachée à notre nation
15:01en raison, encore une fois, d'un dysfonctionnement
15:03politique et judiciaire,
15:05il y a ce sursaut,
15:07ce sursaut qui est manifeste
15:09depuis des années. Ce qui s'est passé
15:11avec notre chère Philippine,
15:13ce n'est pas un grain dans la conscience collective.
15:15C'est malheureusement une tragédie
15:17qui s'inscrit dans les marées de l'actualité.
15:19Et je crains, comme vous le disiez,
15:21Éliott, que si demain, nous n'avons
15:23pas un corpus politique
15:25capable de retrousser ses manches,
15:27de poser ce dossier-là,
15:29des dysfonctionnements judiciaires et politiques
15:31notamment liés,
15:33encore une fois, à cette obligation
15:35de quitter le territoire français qui n'a pas
15:37été exécutée. C'est pour ça qu'il faut
15:39recentrer le débat. Le débat, ça n'est pas
15:41la victime. Le débat, c'est
15:43la personne qui a violé
15:45cette femme, qui l'a
15:47asphyxiée, puis ensuite
15:49ensevelie dans un bois le lendemain
15:51de cette abomination.
15:53Cette personne n'aurait jamais,
15:55jamais dû commettre ce qu'elle a commis.
15:57Et c'est la question aujourd'hui
15:59qui est la pierre cardinale
16:01de cette politique migratoire. Que fait-on
16:03avec ces flux mortifères
16:05pour les enfants de notre
16:07nation et également les adultes de notre nation ?
16:09Je vous propose d'écouter,
16:11puisqu'on en vient aux questions politiques à présent,
16:13et c'est vrai que ça a été la question centrale tout au long
16:15de cette semaine, comment un homme aussi dangereux
16:17sous le coup d'une OQTF
16:19est pu sortir ?
16:21Philippe Devilliers, tout à l'heure, avait
16:23une formule absolument, semble être
16:25parfaite. Ce n'est pas une faillite judiciaire,
16:27c'est une faillite de notre État de droit.
16:29Écoutez à cette question-là,
16:31il y a le principal intéressé aujourd'hui
16:33qui a tenté d'y répondre.
16:35Est-ce qu'il a été convaincant ou non ?
16:37On va me le dire dans un instant. Il s'appelle Didier Migaud,
16:39c'est le ministre de la Justice.
16:41Vous savez que
16:43le garde des Sceaux ne peut pas intervenir
16:45dans le cadre d'une procédure
16:47individuelle.
16:49Ça ne m'empêche pas de ressentir
16:51aussi fortement
16:53que les citoyens
16:55l'émotion devant une telle situation.
16:57C'est une tragédie.
16:59Ma dernière fille, elle a l'âge
17:01de la victime. Donc vous vous rendez compte
17:03que je peux imaginer le drame
17:05que ça peut représenter pour la famille.
17:07Alors qu'est-ce que je dois faire ?
17:09Essayer de travailler justement
17:11pour voir si
17:13la réglementation,
17:15si la législation est adaptée
17:17en toutes circonstances pour faire en sorte
17:19d'éviter ce type de situation
17:21et ce type de drame. Et là je dois
17:23travailler avec le ministre de l'Intérieur.
17:25C'est ce que nous efforçons de faire
17:27d'ailleurs depuis quelques jours pour faire face
17:29à cette situation. Mais je comprends
17:31que l'émotion est
17:33telle qu'elle submerge bien évidemment
17:35tous les
17:37discours objectifs.
17:39Je vais regarder si
17:41les procédures sont totalement
17:43adaptées face à ce type
17:45de situation pour
17:47avec mon collègue de l'Intérieur éventuellement
17:49proposer les modifications
17:51nécessaires.
17:53On doit ressentir
17:55pour moi c'est un sentiment d'échec
17:57bien évidemment quand on est confronté à ce type
17:59de situation. C'est évident.
18:01Donc comment faire en sorte que
18:03ce type de situation
18:05ne puisse pas se reproduire ?
18:07Avec son prédécesseur on connaissait le sentiment
18:09d'insécurité. Aujourd'hui
18:11on connaît, on découvre le sentiment
18:13d'échec. Voilà.
18:15Ce sont les mots du
18:17ministre de la Justice.
18:19Son interview dans la globalité
18:21montre la déconnexion de Didier Migaud.
18:23C'est-à-dire qu'en début de semaine on a commenté, vous savez, sa phrase
18:25sur le laxisme de la justice qui soit
18:27dit que ça n'existait pas. Et dans la même
18:29interview aujourd'hui il nous dit que
18:31finalement les Français ne comprennent pas la justice.
18:33Finalement ils ne sont pas assez intelligents pour
18:35comprendre la complexité de la justice.
18:37Qu'ils se laissent, qu'ils sont
18:39submergés par leurs émotions.
18:41Mais pour sortir de ce sentiment
18:43d'échec dont Didier Migaud parle
18:45il va falloir prendre des mesures très fortes.
18:47Parce que c'est pas un sentiment en fait l'échec.
18:49L'échec de la politique pénale
18:51fait qu'aujourd'hui on avait
18:53des obsèques à Versailles. C'est un
18:55échec absolu de notre politique pénale.
18:57L'échec c'est une faillite morale.
18:59C'est une faillite étatique.
19:01Il y a eu des dysfonctionnements
19:03dans cette affaire et
19:05Didier Migaud ce matin, finalement ce France Inter
19:07il ne la servait à rien. Il devait
19:09arriver avec des propositions. Il devait arriver
19:11avec un constat et pas seulement
19:13avec des
19:15excuses que personne ne croit.
19:17Des phrases qu'on a pu entendre ces dix dernières
19:19années. Il attend avant de prendre peut-être
19:21des mesures d'urgence. Il attend peut-être
19:23la déclaration de politique générale
19:25de M. Barnier. Ce sera mardi prochain.
19:27Je vous propose d'écouter une nouvelle fois Didier Migaud.
19:29Quand je vous dis qu'en fait Didier Migaud
19:31c'est un discours qu'on a pu
19:33entendre ces douze dernières années
19:35c'est que là vous allez cocher toutes les petites phrases
19:37qu'il va utiliser ou employer.
19:39Vous les avez entendues précédemment.
19:41Didier Migaud.
19:43La justice c'est
19:4570 à 80% des
19:47Français qui jugent qu'elle est
19:49trop laxiste, qu'il faut encore
19:51durcir le droit pénal et je ne vais pas
19:53vous apprendre qu'un certain nombre de vos collègues
19:55au gouvernement pensent la même chose.
19:59Il y a
20:01des
20:03situations tout à fait
20:05objectives comme
20:07sur l'exécution des peines
20:09qui a beaucoup progressé
20:11comme
20:13le nombre
20:15de personnes qui aujourd'hui sont
20:17détenues en prison.
20:19Mais
20:21je sais que c'est inentendable
20:23pour le citoyen.
20:25Vous êtes inaudible.
20:27Vous avez conscience que le discours que vous portez est
20:29inaudible ?
20:31Je souhaite convaincre
20:33les citoyens qu'il faut faire confiance dans la justice.
20:35Et comme garde des Sceaux
20:37ce sera à moi effectivement
20:39de veiller à ce que la justice puisse avoir
20:41les moyens de fonctionner.
20:43Je serai toujours le défenseur de l'état
20:45de droit, toujours le défenseur
20:47de la justice, toujours le défenseur
20:49des magistrats sans être
20:51complaisant vis-à-vis
20:53de manquements qui peuvent effectivement
20:55intervenir.
20:57Moi je trouve ça terrible
20:59parce que plusieurs fois il revient sur le mot objectivité
21:01comme si les autres étaient submergés
21:03par leurs émotions alors que lui
21:05serait regardé...
21:07En plus c'est totalement absurde. Le droit
21:09n'est pas une matière froide. Le droit
21:11c'est éminemment politique.
21:13Ce n'est pas juste de la technique d'idée milieu.
21:15Migo semble considérer que ça relève de la technique.
21:17Oui il est dans son rôle en défendant
21:19l'indépendance de la justice. Oui il est dans son rôle
21:21en défendant les magistrats contre des
21:23attaques qui seraient injustifiées. Mais il n'est
21:25pas dans son rôle en refusant, parce que là
21:27c'est ce qu'il fait de facto, de se poser la question de la
21:29philosophie qui est au fondement
21:31de la politique pénale. Il y a des gens qui
21:33considèrent, qui savent que le mal existe. Je pense que
21:35la dignité dont on voyait tout à l'heure
21:37lors de la
21:39cérémonie d'enterrement de Philippines, oui il y a des gens
21:41qui savent dans une cathédrale que le
21:43mal existe, qu'il faut savoir s'organiser,
21:45organiser une société autour
21:47de cette question, de ce vertige
21:49de l'existence du mal. Et puis il y a des gens qui considèrent
21:51que tout est la faute de structure sociale.
21:53Que finalement il y a des gens, la pauvreté,
21:55les circonstances culturelles, leur trajectoire
21:57les poussent à la criminalité.
21:59Et c'est cette philosophie-là
22:01que monsieur Migo est incapable
22:03de comprendre et je ne comprends même pas
22:05comment il peut s'imaginer qu'il va rendre confiance
22:07dans la justice auprès des Français.
22:09A tel point, il est tellement déconnecté
22:11même sur France Inter, on le dit, mais votre discours
22:13est inaudible. Vous vous rendez compte
22:15de ce que vous dites, par rapport à
22:17ce qu'il s'est passé, les faits rien que les faits
22:19et vous nous expliquez qu'objectivement
22:21la justice va plutôt bien
22:23mais qu'il y a des choses quand même un peu à changer.
22:25Oui, avec cette phrase que tous les
22:27ministres de la justice sortent,
22:29le temps de la justice n'est pas le temps
22:31de l'émotion. Et il l'a redit aussi
22:33Didier Migo ce matin. Sauf que
22:35le temps des crimes n'est pas
22:37le temps aujourd'hui des errements
22:39de la société et des
22:41pertes de repères que nous avons
22:43y compris dans l'état de droit parce que
22:45il dit l'état de droit mais l'état de droit
22:47aujourd'hui est perdu. Il n'y a
22:49plus de coordination entre
22:51d'un côté la justice et de l'autre la police.
22:53C'est là où il y a des faillances où les Français
22:55n'ont plus confiance. Il ne devrait pas y avoir
22:57une feuille de papier à cigarette
22:59entre aujourd'hui la justice
23:01et l'intérieur.
23:03Et l'intérieur et toute la semaine
23:05le ministre de la justice qui s'est quasiment
23:07moqué de ce renommé.
23:09Et c'est l'erreur à mon sens qu'a commis
23:11LR notamment en ne prenant pas
23:13le ministère de la justice.
23:15Il fallait faire les deux. Il fallait faire un duo.
23:17Il fallait juste faire un binôme.
23:19Pour les autres ministres.
23:21Elle serait très faible pour LR. L'utilité marginale
23:23d'un ministre de droite à la justice, elle aurait fait la différence.
23:25Je voudrais qu'on écoute également une auditrice.
23:27C'était dans l'émission sur Europe 1 de Cyril Hanouna.
23:29On marche sur la tête. Cette auditrice, elle a tout dit.
23:31Elle est
23:33en larmes. Elle dit mais je ne
23:35comprends pas comment il peut y avoir
23:37une telle impunité de ce monde
23:39judiciaire qui est incapable de
23:41se remettre en question. Écoutez.
23:43Je me mets à la place
23:45de ce maman que je regardais là sur
23:47ces news qui suivait le cercueil de sa
23:49fille. Et en fait ce que je
23:51ne comprends pas c'est que ce soient
23:53les députés,
23:55que ce soient les juges, que ce soient les
23:57ministres. On les entend tour à tour.
23:59J'engage ma responsabilité.
24:01Mais bon sang,
24:03quand il arrive quelque chose
24:05comme ça. Oh ouais, leur
24:07responsabilité. Pourquoi nous
24:09nous engageons pas leur
24:11responsabilité quand ils prêtent des
24:13décisions de ce genre. Quand
24:15j'entends le ministre de la justice
24:17qui dit qu'on ne juge
24:19pas sur une émotion.
24:21Alors on ne juge pas sur une émotion
24:23certes. Mais on ne
24:25juge pas non plus
24:27un juge qui
24:29acte la libération de
24:31cet OQTF en disant
24:33qu'il est dangereux.
24:35Mais on juge sur quoi ?
24:37Alors n'importe quel
24:39professionnel.
24:41Vous prenez le chirurgien,
24:43mais vous prenez également le maçon.
24:45Vous prenez n'importe quel professionnel.
24:47Il a des comptes à rendre. Il a une responsabilité
24:49civile. Pourquoi
24:51ces gens-là
24:55ont une impunité
24:57pour tout ?
24:59Et ça vous transperce le cœur.
25:01Et ça vous rend fou d'entendre ça.
25:03Parce que c'est une parole de bon sens.
25:05C'est une parole qui n'est absolument pas
25:07écoutée, Jules Torres.
25:09Et ces témoignages-là, on en a des dizaines.
25:11Alors ça veut dire quoi ? Que cette femme
25:13est extrémiste ? Cette femme
25:15considère qu'on ne touche absolument
25:17pas à la justice. Personne ne dit ça.
25:19Mais lorsque vous travaillez et que vous prenez
25:21des décisions aussi importantes,
25:23peut-être que vous pouvez répondre de ce qui s'est
25:25passé. Au moins répondre de ce qui s'est passé.
25:27C'est sans doute ce qui résume le mieux, finalement,
25:29la Macronie depuis sept ans. C'est l'absence
25:31de responsabilité politique. C'est que, souvenez-vous,
25:33pendant le drame d'Encarville,
25:35Éric Dupond-Moretti avait dit, c'est horrible,
25:37ça ne devrait jamais
25:39arriver. Il était quasiment au bord
25:41des larmes. Ce n'est pas le rôle d'un ministre de la justice.
25:43Bruno Le Maire, on a une dette
25:45qui arrive à 3 200 milliards
25:47avec un déficit
25:49qui va augmenter de 6 %. Ce n'est pas de sa faute,
25:51c'est la faute du président de la République. Le président de la République
25:53dit que c'est la faute de Bruno Le Maire. Donc il n'y a personne
25:55qui n'est responsable de rien. Les OQTF, M. Darmanin
25:57dit que j'ai réussi à les augmenter.
25:59C'est encore des chiffres
26:01qui sont dérisoires. Ils sont les plus faibles d'Europe.
26:03A l'éducation nationale, on a des professeurs qui sont menacés.
26:05Ce n'est pas de la faute du ministre. Et donc, personne
26:07n'est responsable de rien et ça ne peut plus tenir.
26:09On va revenir dans un instant sur le déni
26:11médiatique. On va remercier
26:13Noemi pour votre témoignage.
26:15La publicité, on revient dans un instant. On parlera
26:17aussi de ce qui s'est passé
26:19au Liban après ces
26:21frappes israéliennes
26:23sur le QG du Hezbollah.
26:25On sera en direct avec le général Clermont
26:27pour nous expliquer les tenants et les
26:29aboutissants de cette nouvelle offensive.
26:31La publicité, à tout de suite pour la suite
26:33de l'heure d'épreuve.
26:37Les obsèques de la jeune Philippine
26:39ont eu lieu aujourd'hui en la cathédrale Saint-Louis
26:41de Versailles à 13h. Près de 3000
26:43personnes étaient sur place pour soutenir la famille
26:45de la jeune défunte. On est toujours avec
26:47Sabrina Medjeber, avec Jules Torres,
26:49avec Patrick Roger et Jean-Sébastien
26:51Ferjou. On a parlé de
26:53cette colère des
26:55Français face à une politique
26:57pénale qui dysfonctionne
26:59et on n'a pas encore parlé du
27:01déni médiatique et du récit
27:03médiatique qu'il en ait fait. Autre élément
27:05essentiel, c'est cette couverture médiatique
27:07qui nous refond
27:09le coup de certains médias, qui nous refond le coup
27:11de la récupération, de la fabrique
27:13du mensonge. C'était un reportage
27:15la fabrique du mensonge au moment de Lola
27:17ou du procès en xénophobie.
27:19Thomas Bonnet est revenu
27:21justement sur cette machine médiatique
27:23qui tente de marcher encore
27:25alors je ne suis pas sûr que les Français
27:27trouvent un certain écho lorsqu'ils entendent
27:29cela. Thomas Bonnet.
27:31Le meurtre de Philippine par un homme
27:33sous OQTF, c'est l'illustration de
27:35cette réalité têtue qui vient se heurter
27:37au discours médiatique. Traiter de cette affaire
27:39c'est forcément plonger dans les défaillances de l'État
27:41et soulever la question de la politique migratoire.
27:43Une position inconfortable pour certains
27:45qui préfèrent passer la focale sur une autre
27:47partie du sujet. C'est le cas de
27:49Jean-Michel Apathy. Je suis très
27:51frappé qu'on parle d'abord
27:53et presque exclusivement
27:55de l'étranger et pas du viol.
27:57La xénophobie
27:59prend le pas sur la nécessaire
28:01lutte contre le viol dans cette histoire.
28:03Placer le débat sur la question
28:05du viol plutôt que sur celui de l'immigration
28:07voilà aussi la ligne de conduite du journal
28:09l'Humanité. Le quotidien pointe
28:11ce qui est présenté comme une instrumentalisation
28:13du meurtre de Philippine.
28:15Instrumentalisation, récupération.
28:17Voilà l'autre angle d'attaque de certains journalistes.
28:19Voici par exemple ce qu'on peut lire dans
28:21Télérama.
28:23Complices des médias laissent libre cours aux fantasmes racistes
28:25et aux recettes répressives de la droite
28:27et de l'extrême droite. La dissonance
28:29criante entre le procès de Mazan et le meurtre
28:31de Philippine montre une nouvelle fois qu'il est plus
28:33facile pour une grande partie de la classe politique
28:35et des médias d'incriminer l'immigration
28:37plutôt que de traiter les violences sexistes
28:39et sexuelles comme un problème
28:41systémique. Mettre en opposition
28:43des affaires différentes pour tenter d'en tirer
28:45une lecture politique, c'est aussi
28:47l'angle choisi par cette chroniqueuse de France Inter.
28:49Enfin un coupable idéal,
28:51un étranger. Et enfin une solution
28:53facile, expulser les violeurs
28:55et peu importe s'ils continuent de violer ou de tuer
28:57ailleurs. Cet emballement raciste
28:59contraste avec le silence des politiques pour un autre
29:01viol qui s'écoule à France. C'est d'ailleurs toute l'hypocrisie
29:03de cette indignation à géographie
29:05variable qui feint d'oublier qu'aucune
29:07nationalité ne confère le droit de violer
29:09pour mieux mettre à mal nos sociétés.
29:11L'indignation suscitée par le profil
29:13d'un suspect sous OQTF dans le meurtre
29:15de Philippines n'est donc pas partagée
29:17de manière unanime dans le
29:19paysage médiatique.
29:21C'est exceptionnel ce que vient de dire
29:23Anne-Cécile Maïfer. Elle a
29:25l'air de considérer que tous les étrangers
29:27sont des violeurs ou que tous les violeurs
29:29seraient des étrangers dans la manière
29:31dont elle présente les choses. Je pense que personne ne réclame
29:33d'expulser tous les gens
29:35qui seraient soit étrangers, soit d'origine
29:37étrangère. Ça ne vient à l'idée
29:39de personne en France. Personne
29:41n'a jamais revendiqué ça.
29:43Donc ça montre bien l'inconscient qui est
29:45celui de ces gens-là. Et finalement, ce qui leur importe
29:47ce n'est pas de parler du réel, c'est de faire
29:49étalage de vertus. Ce qui les intéresse
29:51c'est de parler d'eux. Elle parle d'elle.
29:53Elle dit, regardez comme je suis une belle
29:55personne. Je ne suis pas comme ces gens
29:57qui se préoccupent. On est dans l'épicentre
29:59de l'abandon. Et au-delà de ça, juste pour finir,
30:01je trouve que ça n'a aucun sens de mélanger
30:03la question des violences sexuelles dans les
30:05rues, des agressions telles que celles
30:07subies philippines. Ce sont
30:09deux problèmes très importants
30:11de part et d'autre, mais avec celles des violences sexuelles
30:13et sexistes
30:15au sein des environnements familiaux, puisqu'on sait
30:17que l'essentiel a lieu dans les environnements
30:19familiaux. Mais mélanger les deux, alors que ça n'a
30:21strictement rien à voir, c'est totalement
30:23absurde. Le reportage est criant, mais
30:25ce n'est pas si étonnant. Là, on a parlé d'une presse militante
30:27l'Humanité, Libération, des chroniqueuses à France Inter.
30:29Finalement, ce n'est pas ça le pire
30:31à mon avis dans tout ça. C'est l'arbre qui cache la forêt
30:33finalement, ces médias militants. Moi,
30:35ce que je trouve dingue dans cette histoire, c'est les reportages
30:37incomplets, les reportages volontairement
30:39flous, que ce soit sur les services
30:41publics ou sur d'autres chaînes. Finalement,
30:43ce n'est pas ce qu'on nous dit, c'est ce qu'on nous cache.
30:45On nous cache la nationalité, on nous cache
30:47le QTF, on nous cache toutes les questions
30:49qui se posent sur le plan judiciaire et migratoire
30:51et on nous cache évidemment les solutions.
30:53Finalement, ce n'est pas la presse militante,
30:55elle fait partie du problème, mais c'est surtout
30:57ce qu'on cache aux Français, qui à mon avis
30:59est bien pire dans cette affaire.
31:01On a un nouveau directeur à Sciences Po,
31:03où va-t-il ? Sciences Po Paris.
31:05Il est ENARC, promotion Senghor,
31:07c'est donc la même promotion que
31:09Emmanuel Macron.
31:11Va-t-il ? La grande question, c'est va-t-il
31:13intervenir après ce qui s'est passé ces 24
31:15dernières heures dans sa nouvelle
31:17école ?
31:19Puisque ce qui s'est passé, c'est absolument odieux.
31:21Vous avez des étudiants
31:23qui ont rendu hommage
31:25à Philippine en placardant
31:27son portrait, avec un
31:29message. Vous avez des étudiants,
31:31mais ce n'était pas qu'à Paris, qu'ils l'ont
31:33arraché, c'est filmé.
31:35J'attends de voir si
31:37M. Vassi va
31:39condamner
31:41ce qui s'est passé. Voyons le sujet
31:43parce que parmi toutes les images
31:45indécentes, odieuses,
31:47peut-être que celle que vous allez voir dans
31:49quelques instants va vous
31:51heurter grandement.
31:53Augustin Donat-Dieu pour le sujet.
31:55Ça ne bouge pas.
31:57L'indécence,
31:59l'irrespect,
32:01en plein cœur de l'université de
32:03Sciences Po, à Paris.
32:05Alors que des élèves venaient de coller spontanément
32:07des affiches en hommage à Philippine,
32:09ces étudiants les décollent
32:11et les déchirent sans ménagement.
32:13Elle est morte.
32:15On la respecte.
32:17Insensibles au sort de leurs camarades
32:19de Paris Dauphine.
32:21On la respecte.
32:23Elle est morte.
32:25Pourquoi tu enlèves son visage ?
32:27La scène, choquante,
32:29s'est également produite à Lyon.
32:31L'Uni, à l'origine de ces collages, ne comprend pas.
32:33On avait vraiment pris ça comme
32:35un message de rejet
32:37du soutien qu'on avait adressé à Philippine.
32:39On vit vraiment ça comme une invisibilisation
32:41de ce drame.
32:43A Grenoble, même procédé, la colle
32:45des affiches était à peine sèche,
32:47que ces étudiants au profil bien défini
32:49les ont arrachés.
32:51On avait aussi des personnes
32:53de l'Union étudiante
32:55ou du nouveau parti anticapitaliste.
32:57Ils nous ont crié fachos
32:59dès qu'on a tourné le dos.
33:01Ils nous ont reproché de faire de la récupération politique
33:03et finalement d'écrire
33:05sur cette affiche la réalité
33:07qu'ils refusent de voir.
33:09La réalité, c'est que c'est une étudiante de 19 ans,
33:11jusque-là, ça ne leur posait aucun problème,
33:13mais qui a été assassinée par un migrant sous QTF.
33:15C'est là que ça leur a posé un problème.
33:17L'Uni continuera de rendre hommage
33:19aux Philippines, malgré ses réactions hostiles,
33:21qui sont la preuve, s'il en fallait une supplémentaire,
33:23d'un clivage et d'une scission politique
33:25à l'intérieur même de nos universités.
33:35Ces étudiants sont vraiment nés
33:37avant la honte.
33:39Ce sont les mêmes qui, à l'instar
33:41de l'après-pogrom, ont arraché
33:43sans hésiter les photos
33:45des otages du Hamas.
33:47C'est vraiment
33:49ce qu'il y a de plus nihiliste,
33:51ce qu'il y a de plus déshumanisant,
33:53ce qu'il y a de plus désincarné
33:55quant à la réalité, malheureusement,
33:57de cette pauvre victime
33:59du nom de Philippines, en inversant encore une fois
34:01non seulement le paradigme bourreau-victime,
34:03mais en plus, racialiser
34:05les rapports de hiérarchie
34:07entre l'acte criminel et ce qu'a subi la victime
34:09en mettant au cœur du débat,
34:11au cœur de la polémique,
34:13la personne sous QTF parce qu'elle est étrangère,
34:15c'est absolument inadmissible
34:17et j'espère, comme vous le disiez tout à l'heure,
34:19que le président de Sciences Po prendra les mesures nécessaires.
34:21Je ne sais pas s'il va prendre des mesures, mais au moins
34:23communiquer. Peut-être que je me trompe, d'ailleurs,
34:25à cette heure-ci, peut-être qu'on peut regarder, mais
34:27je n'ai pas eu vent d'une déclaration
34:29condamnant ce qui a pu se passer
34:31ces 24 dernières heures
34:33dans son établissement et appelant
34:35justement au soutien de la famille
34:37et rappelant que c'est un drame absolu
34:39qui nécessite peut-être
34:41un temps d'hommage dans son établissement
34:43à Philippines. À travers ces actes
34:45et quelques déclarations que l'on a pu entendre,
34:47c'est là qu'est la récupération politique.
34:49Là, il y a une véritable récupération
34:51politique. En disant, regardez
34:53ce qui est fait par certains qui réagissent
34:55sans aucune
34:57arrière-pensée
34:59politique de beaucoup de gens
35:01qui ont été choqués par cette histoire. Pourquoi ? Parce que
35:03ce n'est pas un fait divers banal, c'est
35:05un fait de société. Pourquoi ? Parce qu'il y a
35:07des règles vraiment qui ont été bafouées.
35:09Parce qu'on a mis des choses en place en France
35:11et que tout cela est bafoué et que
35:13ça ne fonctionne pas. C'est un véritable
35:15dysfonctionnement. Alors, vous allez me dire, ça existe
35:17en fait en d'autres
35:19termes. Sauf que là, on voit
35:21qu'il y a un phénomène de répétition.
35:23Et ça, c'est terrible.
35:25Et cet acte-là, j'espère
35:27effectivement qu'il y aura des poursuites et que ce sera
35:29condamné à Sciences Po et dans ses universités.
35:31Parce que pour le coup, c'est un acte que moi
35:33je juge anti-républicain de faire ça.
35:35Puisque ce sont les valeurs même
35:37de la République. C'est de la fraternité,
35:39c'est de la solidarité entre nous.
35:41Et là, tout cela est bafoué.
35:43Pourquoi je vous parlais du récit
35:45médiatique avant
35:47ou de la machine médiatico-politique
35:49de gauche avant ? Pourquoi ? Parce que
35:51vous parlez de halte à la récupération,
35:53à la xénophobie. Pourquoi parler d'OQTF
35:55alors qu'on est face à un violeur ?
35:57Et bien ce discours-là, vous le
35:59retrouvez chez ces étudiants
36:01avec un étudiant qui arrache
36:03en disant pourquoi sur l'affiche vous avez mis
36:05OQTF ? Pourquoi vous radicaliser ?
36:07Mais moi je rejoins
36:09Anne-Cécile Bayou faire dans ses combats
36:11par ailleurs effectivement féministes, contre les
36:13violeurs bien sûr. Il y en a.
36:15Parce que personne ne défend la culture du violeur.
36:17Non mais tous les violeurs
36:19bien sûr, que ce soit Amazon ou ailleurs.
36:21C'est une évidence. Je voudrais juste qu'on écoute
36:23Ivan Logos qui est délégué national de l'Uni
36:25et à qui ce matin
36:27Jean-Marc Morandini lui a posé la question.
36:29Pourquoi ces affiches
36:31selon vous ont été enlevées ?
36:33Pourquoi ?
36:35Parce que Philippines n'avait pas le bon profil.
36:37Philippines, je pense que c'est important
36:39de le dire, aujourd'hui n'est pas
36:41c'est triste à dire
36:43comme ça, mais la mascotte de la gauche. La gauche
36:45ne s'en soucie pas. Tout simplement parce
36:47que Philippines avait le malheur.
36:49Le malheur d'être française, le malheur
36:51d'être blanche, le malheur d'être catholique.
36:53Donc elle ne rentre pas dans les carcans de la gauche qui aujourd'hui
36:55ne s'intéresse qu'à une extrême minorité
36:57ce qu'ils vont appeler les personnes racisées.
36:59Donc un terme que je pense raciste
37:01mais qu'ils vont appeler les personnes racisées.
37:03Et parce qu'également l'agresseur
37:05ne convient pas parce que l'agresseur est un marocain
37:07parce que l'agresseur était sous le QTF.
37:09Et si on était dans le sens inverse, si
37:11on avait eu un marocain
37:13sous le QTF tué par
37:15une étudiante française, en l'occurrence
37:17là on aurait la gauche au mieux dans la rue
37:19en train de manifester, au pire en train de
37:21provoquer des émeutes comme il y a un an.
37:23Et donc le pourquoi c'est tout simplement parce que
37:25les profils ne convenaient pas à la gauche.
37:27Voilà ce qu'il en pense.
37:29On est très pressé, on attend
37:31dans un instant le général Bruno Clermont.
37:33Je vous présente mes excuses pour conclure
37:35sur tout ce qui est dit.
37:37Et le décalage qu'il peut y avoir entre
37:39les idéologues, entre les
37:41militants très bruyants
37:43sur les médias ou sur les réseaux sociaux
37:45et la volonté des français. Il y a un
37:47sondage, il faudrait que tout le monde le voie,
37:49sondage le Figaro, ce vendredi.
37:51Que pensent les français des mesures de l'immigration
37:53annoncées par Bruno Retailleau ? Alors je ne sais pas si elles ont été
37:55déjà annoncées mais c'est des propositions qui pourraient
37:57être faites. Ok, rétablir le délit pénal
37:59de séjour irrégulier, 80% des français
38:01sont pour. Durcir les constitutions
38:03d'octroi de titre de séjour pour les sans-papiers
38:05définies par la sécurité préfectorale,
38:0778% des français sont pour.
38:09Supprimer l'AME et la replacer
38:11par une aide médicale d'urgence,
38:1370% des français sont pour.
38:15Ça c'est sur les questions de migratoire.
38:17Et puis sur les questions de sécurité.
38:19Instauration des peines planchers, on avait déjà fait
38:21ce sondage le week-end dernier,
38:2389% des français sont pour.
38:25Suppression des allocations familiales en cas de condamnation
38:27d'un minard, 72% des français sont pour.
38:29Instauration d'une présomption
38:31de légitime défense pour les forces de l'ordre,
38:3371% des français sont pour.
38:35Mais sont-ils prêts à aller au bout de leur raisonnement ?
38:37Mais les français sont d'accord, il faut juste
38:39du courage. Courage.
38:41Courage d'affronter des associations,
38:43courage d'affronter des éléments radicaux
38:45dans la rue et courage d'affronter
38:47un ogre qui est le média bien pensant.
38:49Il s'agit d'autre chose que ça aussi.
38:51Le premier item, si vous savez pas encore ce que je veux dire.
38:53Si, vous allez dire c'est l'Europe, c'est après l'Europe.
38:55Mais sont-ils prêts à sortir de l'Europe ?
38:57Vous croyez que je vous connais pas ?
38:59Vous avez raison.
39:01Oui, mais c'est pas sortir de l'Europe,
39:03mais c'est de rappeler que les lois nationales
39:05sont supérieures aux lois supranationales.
39:07Oui, mais nous avons signé
39:09le Conseil constitutionnel.
39:11Eh bien, passons par référendum.
39:13Passons par référendum.
39:17Mais passons par référendum
39:19à ce moment-là.
39:21Vous savez, sur les référendums,
39:23la réponse de certains qui ont
39:25effectivement pas de courage, c'est
39:27mais sur l'immigration, on pose quelle question ?
39:29Regardez, il y en a trois.
39:31Et en fait, c'est pas forcément un référendum,
39:33ça va s'appeler un plébiscite.
39:35Et sur les questions de sécurité, on poserait quoi par référendum ?
39:37Vous voyez, il y a trois questions et ce serait un plébiscite.
39:39Sur les peines planchers, ça supposerait de renoncer
39:41parce que ça a déjà existé.
39:43Oui, je vais me faire gronder.
39:45C'est le général qui va vous gronder.
39:47Non, mais malheureusement, ce sont des questions complexes.
39:49Dans l'actualité également,
39:51c'est une actualité très importante
39:53qui nécessite une grande prudence
39:55et je remercie le général Bruno Clermont d'être avec nous.
39:57Quelques minutes après le discours prononcé
39:59à l'ONU par le ministre israélien
40:01Ben Netanyahou,
40:03le Premier ministre, Israël a revendiqué une série de frappes
40:05à l'encontre du quartier général
40:07du Hezbollah. On voit les images
40:09qui sont impressionnantes à Beyrouth, il y a quelques heures.
40:11Ces frappes ont visé le quartier général
40:13du Hezbollah, situé sous les immeubles
40:15résidentiels au cœur de la banlieue de
40:17Beyrouth. Pour l'instant,
40:19le bilan fait état de deux morts
40:21et 76 blessés.
40:23Général, est-ce que vous pouvez
40:25nous expliquer ce qu'il s'est passé ?
40:27Est-ce qu'on est dans une nouvelle phase ?
40:29Tout le monde craignait finalement
40:31que cette guerre ne prenne
40:33une autre ampleur.
40:35Et finalement, est-ce qu'on y est,
40:37en quelque sorte, général ?
40:39On peut dire qu'on y est. C'est vraiment
40:41une opération majeure de TSAL.
40:43Vous vous souvenez que la guerre
40:45de bombardement aérien a commencé il y a
40:47une semaine, avec déjà plusieurs centaines
40:49d'objectifs qui ont été traités.
40:51De nombreux chefs du Hezbollah ont été
40:53éliminés. Cette fois-ci, c'est différent.
40:55TSAL s'attaque
40:57au chef du Hezbollah, au guide du Hezbollah,
40:59qui est Hassan Nasrallah,
41:01qui est à la tête du Hezbollah depuis maintenant
41:0332 ans,
41:05et qui est un homme clé dans le dispositif.
41:07C'est évidemment
41:09une décision extrêmement importante qui a été prise
41:11par Netanyahou directement.
41:13On le voit, il se met en scène,
41:15en train d'autoriser la frappe, alors qu'il est
41:17à New York. Une frappe
41:19extrêmement violente, parce que
41:21ce ne sont pas les bâtiments en surface qu'il faut détruire,
41:23ce sont les bunkers qui sont
41:25sous ces bâtiments, dans lesquels,
41:27vraisemblablement, Hassan Nasrallah
41:29vit la plupart du temps, parce qu'il sait
41:31qu'il est sous la menace d'Israël.
41:33Donc, des bombes puissantes, des dégâts importants.
41:35Évidemment,
41:37deux questions
41:39se posent en priorité maintenant.
41:41La première, est-ce que
41:43Hassan Nasrallah a été tué dans ces frappes ?
41:45Visiblement, les Israéliens ont plutôt
41:47confiance dans la mesure où cette opération
41:49a été montée en opportunité
41:51par des informations qu'ils ont eues sur sa présence.
41:53C'est pour ça qu'ils ont dû demander l'autorisation
41:55à Benjamin Netanyahou
41:57alors qu'il était à New York et pas
41:59à Tel Aviv. Et puis, deuxièmement, la question
42:01que tout le monde se pose, c'est, disons,
42:03quelle va être la réponse du Hezbollah ?
42:05Quelle va être la réponse de l'Iran ? Que va-t-il se passer ?
42:07Est-ce que, définitivement, on est rentrés
42:09dans une période de guerre
42:11ouverte, non seulement
42:13avec le Hezbollah, mais compte tenu
42:15de l'instabilité de la situation
42:17politique à l'intérieur du Liban,
42:19une guerre qui pourrait également dégénérer
42:21en guerre civile à l'intérieur du Liban.
42:23Donc, évidemment,
42:25le monde est grave et
42:27il y a des raisons de s'inquiéter.
42:29Peut-être dernier point, en ce qui concerne Israël,
42:31Israël va être évidemment
42:33en état d'alerte maximum
42:35parce que le Hezbollah a les moyens
42:37de répliquer, a les moyens de riposter durablement
42:39et il va également falloir
42:41être très vigilant sur
42:43l'attitude et le comportement de l'Iran
42:45dans les heures et dans les jours qui viennent.
42:47Merci beaucoup, général, pour
42:49toutes ces précisions. Restez avec nous encore
42:51quelques minutes, si vous le pouvez, le Hezbollah
42:53qui annonce que son chef va bien
42:55après les frappes israéliennes. Vous avez parlé de Benjamin Netanyahou.
42:57Quelques heures avant
42:59ces frappes, il était
43:01justement à la tribune de l'ONU
43:03et il avait pris la parole.
43:05Je vous propose de l'écouter.
43:09Je n'avais pas l'intention
43:11de venir ici cette année.
43:13Mon pays est en guerre
43:15et se bat pour sa vie.
43:19Mais après avoir
43:21entendu ces mensonges proférés à l'encontre
43:23de mon pays, par de nombreux intervenants
43:25ici même sur ce podium,
43:27j'ai décidé de venir
43:29pour remettre les choses à leur place.
43:31Je suis venu ici
43:33et j'ai décidé de mettre le record
43:35en place.
43:39J'ai décidé
43:43de venir pour parler au nom de mon peuple,
43:45pour parler au nom de mon pays,
43:47pour parler au nom de la vérité.
43:55Et cette frappe israélienne considérée par
43:57l'ambassade d'Iran au Liban comme une escalade
43:59qui change les règles
44:01du jeu.
44:03Quel regard
44:05pouvons-nous porter ce soir en restant très
44:07prudents sur ce qu'il s'est passé,
44:09Jean-Sébastien Ferjou, après ces nouvelles frappes,
44:11situées, je le cite,
44:13les dernières informations,
44:15sous des immeubles résidentiels
44:17au cœur de la banlieue de Beyrouth.
44:19En fait, ça visait le quartier général
44:21du Hezbollah qui était situé sous des
44:23immeubles résidentiels.
44:25On rappelle que la branche armée du
44:27Hezbollah est une branche considérée
44:29comme terroriste par les
44:31Etats-Unis, par l'Union
44:33européenne et que cette
44:35ligne-là n'est pas rappelée
44:37régulièrement.
44:39Rappelons d'ailleurs qui a créé le Hezbollah,
44:41c'est l'ayatollah Khomeini, à l'époque, le guide de la
44:43révolution islamique en Iran
44:45qui a souhaité créer le Hezbollah pour
44:47transformer le Liban, finalement,
44:49en
44:51dépendance de la république islamique
44:53d'Iran. Moi, ce que
44:55je trouve étrange aussi, dans les commentaires,
44:57y compris de la diplomatie française, c'est d'oublier
44:59que dès le 8 octobre l'an passé,
45:01donc au lendemain des attaques du Hamas
45:03sur les kiboutz israéliens,
45:05le Hezbollah, qui lui se trouve
45:07au Liban, a dit « nous sommes en guerre ».
45:09Rien ne forçait le Hezbollah
45:11à considérer qu'il était solidaire du Hamas,
45:13sauf que le Hezbollah, comme le Hamas, dans leurs
45:15chartes, ont comme objectif la destruction d'Israël,
45:17ont comme objectif le djihad.
45:19C'est ça, il faut écouter, allez voir
45:21Elliot, le fil Twitter, parce qu'il
45:23publie en français de l'ayatollah Khomeini,
45:25le successeur de Khomeini, et vous verrez
45:27tous les jours, il rappelle
45:29et que d'ailleurs, c'est un
45:31impératif religieux qui s'impose
45:33aux musulmans du monde entier,
45:35il le dit, donc c'est-à-dire
45:37lui soutient clairement l'alias d'Himzalen
45:39et tous ceux qui pourraient tenter de mener une intifada
45:41depuis les pays occidentaux,
45:43donc je trouve très étonnant qu'on continue
45:45à traiter le Hezbollah comme
45:47un partenaire politique éventuel,
45:49alors qu'il a mis le Liban sous coupe réglée.
45:51Oui, il y a une partie de la population libanaise,
45:53les chiites, qui peuvent le soutenir parce
45:55qu'ils ont pu se sentir défendus
45:57par le Hezbollah, mais rappelons aussi que le Hezbollah
45:59a assassiné nombre de Libanais
46:01et que ceux qui présentent ça comme une attaque
46:03sont français en 1983.
46:07Et la montagne de la rue de Rennes, quelques années plus tard.
46:09Exactement, mais ceux qui présentent finalement
46:11le Liban comme la victime d'une attaque
46:13injustifiée de la part de l'Israélien
46:15oublient aussi les attaques quotidiennes
46:17depuis l'année dernière,
46:19sur le nord d'Israël.
46:21Une dernière question avec vous, Général Clermont,
46:23Benjamin Netanyahou,
46:25qui a pointé du doigt
46:27l'Iran à la tribune de l'ONU
46:29l'accusant d'organiser une guerre à six fronts
46:31contre Israël.
46:33Est-ce qu'on peut craindre
46:35que dans les prochains jours, les prochaines heures même,
46:37il y ait une offensive
46:39contre Israël
46:41depuis le sud du Liban,
46:43mais également depuis l'Iran,
46:45depuis la Syrie,
46:47et que finalement,
46:49aujourd'hui, ça soit une guerre
46:51régionalisée massive ?
46:53Le vrai risque serait
46:55une entrée de l'Iran dans la guerre.
46:57Risque qui est quand même
46:59peu probable, compte tenu de la situation
47:01intérieure de la fragilité de l'Iran,
47:03compte tenu de la menace permanente
47:05que les Américains font poser sur l'Iran
47:07en cas d'entrée en guerre.
47:09On est plutôt dans un conflit dans lequel Israël
47:11aura à gérer plusieurs menaces.
47:13Vous savez qu'il a décidé de basculer
47:15son centre de gravité de la bande de Gaza.
47:17Israël considère que l'essentiel
47:19du travail est fait, même s'il est loin d'être terminé,
47:21de passer sur le Hezbollah,
47:23qui est la menace principale
47:25qui met en cause la survie d'Israël.
47:27Vous avez raison, il y a également les outils.
47:29Vous avez vu que les outils ont tiré hier
47:31un missile très puissant au-dessus de Tel Aviv
47:33qui a été intercepté.
47:35Vous avez les milices pagans iraniennes
47:37en Syrie et en Irak qui continuent
47:39à harceler les positions américaines,
47:41mais également Israël.
47:43La guerre n'est pas terminée pour Israël,
47:45mais ce qui est certain,
47:47c'est que l'adversaire principal,
47:49ce Hezbollah,
47:51va diminuer pour baisser
47:53le niveau de dangerité du Hezbollah.
47:55Il est probable,
47:57et ça va être extrêmement meurtrier
47:59et extrêmement difficile,
48:01que le Sahel sera obligé de lancer
48:03une offensive terrestre dans le sud.
48:05Et là, ce sera vraiment une nouvelle phase de la guerre.
48:07Merci beaucoup, Général, pour toutes ces précisions.
48:09Merci à tous les quatre pour cette émission.
48:11À la réalisation, l'enjeu dans le Clombard,
48:13à la vision, Philippe Guiberreau,
48:15son Jean-François Coulvard.
48:17Merci à Benjamin Naud, Julien Duroux
48:19pour cette émission dans un instant.
48:21Et ça se dispute avec Olivier de Caron-Fleck.
48:23À demain matin.

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