• il y a 2 mois
Avec Alex Darmon, producteur chez outsider et Cécile Sixou, réalisatrice.

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##SUD_RADIO_MEDIA-2024-09-30##

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News
Transcription
00:00Le 10h midi, Sud Radio Média, Christine Bouillaud, Gilles Anzemann.
00:05Et soyez les bienvenus sur Sud Radio en ce dernier jour du mois de septembre, le plus beau mois de l'année.
00:10Mais enfin il est un peu tristoune ce mois de septembre mon petit Gilles.
00:12Mais c'est septembre, c'est l'automne.
00:14C'est bien, on a une discussion pas du tout banale pour démarrer votre arrivée.
00:17C'est ça, je ne savais pas quoi dire en fait.
00:19Vous allez bien depuis cet été ?
00:21Oui !
00:22Ça me fait plaisir de vous retrouver.
00:23Mais moi aussi, pendant les vacances de Valérie.
00:25Et donc maintenant on va faire une semaine ensemble de médias.
00:29Oui, on souhaite des bonnes vacances à Valérie.
00:31Et on va parler des médias parce qu'il s'en passe des choses au quotidien.
00:35Et dans un instant on va recevoir nos deux invités.
00:37C'est la réalisatrice Cécile Cixot et quelqu'un qu'on connaît ici.
00:42C'est Alex Darmon, journaliste et producteur chez Outsider.
00:45Bonjour à tous les deux.
00:46Bonjour.
00:47On va parler des hommes et des femmes, des rapports hommes-femmes.
00:50Je ne suis pas sûr que ça plaise beaucoup à nos auditeurs.
00:53Non, on verra.
00:54Tu seras un homme mon fils, c'est le documentaire que vous signez Cécile.
00:58Parce que sur Teva, vous proposez le 16 octobre prochain une production avec Alex Darmon
01:04sur cette notion de la construction des garçons d'aujourd'hui, d'hier et de demain.
01:10Et vous êtes partie de vos petits garçons.
01:13Exactement.
01:14Un jour j'ai demandé à mes fils, j'ai deux fils, Jacques et Joseph, qui ont 8 et 10 ans.
01:20J'aurais demandé qui était leur idole.
01:22Et ils m'ont dit, c'est Sébastien Chabal.
01:26En Chabal, c'est...
01:28Oui, mais parce que vous avez un fils qui fait du rugby.
01:30Oui, il fait du rugby, puis regardez Fort Boyard, etc.
01:33Donc effectivement, Sébastien Chabal.
01:35Après du tennis, ce ne serait peut-être pas Sébastien Chabal.
01:37Pourquoi qu'il joue très bien au tennis, Sébastien Chabal.
01:39Je vais vous donner une info.
01:42Du coup, il y a eu ce truc-là.
01:44Je me suis dit, c'est quand même un symbole de virilité, cet homme-là.
01:48Et il y a ce truc aussi de, à la maison, mes enfants font...
01:54Ça, c'est normal.
01:55Oui, ça, je pense que c'est normal.
01:57Mais ça vous gêne d'avoir un fils viril ?
02:00Ben, c'est parce que...
02:02Ah, ça vous gêne ?
02:04Mais qu'est-ce que c'est que la virilité ?
02:06La vraie virilité ?
02:08C'est compliqué à définir.
02:11C'est compliqué à définir par rapport à notre époque ou à notre éducation.
02:15C'est ça qui est compliqué.
02:18On peut avoir des côtés féminins et être autant viril dans ce qu'on aime ou autre.
02:25On peut être hétérosexuel en n'étant pas forcément viril.
02:31Mais les femmes, c'est un sujet compliqué.
02:34C'est pour ça qu'on pourra en parler dans votre documentaire.
02:37Est-ce qu'il faut éduquer ses enfants à être moins virils
02:40ou faut-il leur laisser se découvrir eux-mêmes ?
02:43C'est toute la question du documentaire.
02:45Alex ?
02:46Je suis d'accord avec ce qu'il vient de dire.
02:48Chacun définit sa virilité.
02:50Je suis un homme, ça ne vous aura pas échappé.
02:52Chacun définit sa virilité.
02:54Qu'est-ce qui vous dit que je suis un homme ?
02:56Chacun définit sa virilité comme il veut l'entendre.
02:59Après, dans ce documentaire, ce que j'ai trouvé intéressant et très fort,
03:03c'est que tous les hommes ont la parole.
03:05On ne cherche pas à dire qu'il y a une bonne façon d'éduquer ses enfants.
03:08On ne cherche pas à dire que la virilité doit être comme ça ou comme ça.
03:11On cherche à montrer aujourd'hui l'évolution du masculin dans la société.
03:15Et d'ailleurs, sans jamais juger.
03:17Je trouve que c'est ça qui est intéressant.
03:19L'évolution ou le courant qui veut faire évoluer ça ?
03:22Les deux.
03:23Ce n'est pas la même chose.
03:25On peut montrer les deux.
03:26Allez, on va en parler parce qu'il y a effectivement, derrière tout ça,
03:29cette vague Me Too qui bouleverse nos sociétés,
03:32le rapport homme-femme comme on l'a pu le connaître pendant des décennies.
03:35Tout de suite, on va faire le zapping, me dit-on dans l'oreillette, Gilles.
03:39Sud Radio Média, l'instant zapping.
03:43C'est évidemment l'info qui a marqué le week-end médiatique,
03:46la mort du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah,
03:49après une frappe israélienne sur son QG,
03:52même si au départ, on avait des doutes.
03:55C'était diffusé sur TF1 vendredi.
03:58Voici l'homme considéré comme le plus puissant du Liban.
04:02Celui qui, depuis plus de 30 ans, décide de faire la guerre ou la paix.
04:07Hassan Nasrallah aurait été éliminé, selon Israël.
04:11Le chef du Hezbollah, 64 ans, reste pourtant caché depuis plusieurs années
04:16pour échapper à son ennemi de toujours, l'État hébreu.
04:19Religieux, né d'une famille de 9 enfants,
04:22il forme à seulement 22 ans le noyau fondateur du Hezbollah
04:26lorsqu'Israël envahit le sud-liban en 1982.
04:3010 ans plus tard, il prendra la tête de cette milice soutenue par l'Iran
04:34et l'érigera en armée puissante,
04:36comptant près de 100 000 hommes et disposant d'armes de haute précision.
04:40– Alors Alex Darman, vous êtes évidemment parmi les débatteurs,
04:43vous serez d'ailleurs là demain, vous êtes également…
04:46– Il sera là tout à l'heure aussi.
04:48– Tout à l'heure aussi et tous les vendredis aussi
04:51dans l'émission de Patrick Roger.
04:54Est-ce qu'on pourrait se demander pourquoi il n'a pas été tué avant ?
04:58Puisque finalement, on pouvait le tuer.
05:02– Je ne sais pas si on pouvait le tuer, il faudrait poser la question aux Israéliens.
05:05– Ce que j'ai lu en tous les cas, c'est que ça faisait un moment
05:08qu'il était dessus mais qu'il voulait voir précisément,
05:11puisqu'il était effectivement très bien caché, précisément l'était.
05:15– Et puis il ne pouvait pas se tromper, je pense, à mon avis.
05:17Dans le contexte actuel, il ne pouvait pas se tromper,
05:19il fallait vraiment qu'il soit sûr de pouvoir l'atteindre et ils l'ont fait.
05:23Après, est-ce qu'il fallait le tuer avant ?
05:25Vous savez, moi je n'ai aucune peine, je ne me réjouis jamais de la mort de quelqu'un,
05:30mais après je n'ai jamais aucune peine sur quelqu'un aussi
05:32qui a du sang de français, d'américain, d'innocent sur les mains
05:36et c'était le cas d'Assad Nasrallah.
05:38Après, on peut en débattre pendant des heures.
05:40Est-ce que ça va monter l'escalade et tout ?
05:42Je ne pense pas qu'il y avait besoin de ça pour que l'escalade augmente encore un peu plus.
05:45Je pense que simplement Israël avait cette envie et ce besoin de trouver les chefs.
05:49Ils en ont encore tué un hier, c'est une guerre.
05:51En réalité, c'est une guerre et ils essayent de tuer les responsables
05:55et les têtes et les leaders de cette guerre.
05:57Une séquence étonnante sur LCI à propos de Kamala Harris.
06:02Ils ont diffusé un extrait.
06:04Kamala Harris était invitée par la prêtresse des shows Offra Winfrey
06:08et elle a révélé, vous allez l'entendre en anglais,
06:12parce que c'est une émission anglaise américaine,
06:15elle a une arme chez elle et elle dit
06:18« si quelqu'un rentre chez moi par effraction, je lui tirerai dessus ».
06:22Évidemment, c'est surprenant pour une démocrate,
06:25mais il ne faut pas oublier que le vote a lieu dans presque un petit peu plus d'un mois.
06:30Kamala Harris est-elle selon vous partisane des armes à feu ?
06:33Dans un pays si souvent traumatisé par les tueries,
06:36vous risquez d'être surpris par la réponse.
06:45Une bourde ? Pas du tout.
06:47Kamala Harris drague les républicains indécis.
06:49Même si elle plaide pour plus de contrôles sur les armes,
06:52elle veut montrer qu'elle comprend cette Amérique
06:54qui est viscéralement attachée aux droits de se défendre.
06:57La preuve, elle en ferait donc partie,
06:59tout comme son colistier Tim Walz,
07:01un chasseur qui se vante même d'être un excellent tireur.
07:03Aux Etats-Unis, plus de 40% des foyers possèdent au moins une arme à feu,
07:08un droit garanti par la Constitution.
07:11Évidemment que tout ça est calculé.
07:13Le lobby des armes est donc rassuré.
07:16Ils pourront voter pour Kamala Harris sans aucun souci.
07:20Mais elle n'a pas dit qu'elle voulait interdire les armes,
07:22elle a dit qu'elle voulait réguler un peu plus.
07:24Bon courage.
07:26Et quand même dire, si on rentre par effraction chez moi, je tire dessus,
07:30c'était une séquence étonnante chez Ophrah Winfrey.
07:34Alors on va parler de la représentation de l'homme avec vous deux.
07:37Dans Quotidien, Elena Nagapattia, qui est une humoriste,
07:41a parlé de sa joie d'être célibataire.
07:43Heureusement qu'elle est une femme,
07:45quand vous allez l'entendre parler,
07:47parce que si c'était un homme qui disait ça,
07:49évidemment j'ai pris cette séquence pour vous, Cécile.
07:52Il y a une autre thématique aussi du spectacle, c'est divorce.
07:55D'ailleurs vous en avez parlé toute seule.
07:57Alors ce que ça a changé dans ma vie,
08:00déjà mon statut marital, le loyer a payé,
08:03plein de choses, et surtout ma vie sexuelle aussi.
08:06Je ne sais pas si on peut en parler.
08:08Effectivement, parce que je pense que quand on est marié et fidèle,
08:11c'est comme si on faisait un régime, je ne sais pas,
08:13hyper strict, tu sais, blanc-poulet, brocoli, blanc-poulet, brocoli.
08:17Parfois le brocoli dans le blanc-poulet, mais ça reste.
08:21Et quand tu divorces, c'est comme un buffet à volonté.
08:24Du mafé, du couscous, du chili canne carnée.
08:27Livrer chez toi H24, c'est incroyable.
08:29Donc voilà, grâce à la diversité qu'il y en a en France,
08:32il n'y a pas un pays qui ne m'a pas visitée, j'adore le dire.
08:37Après c'est une humoriste, donc tout ça c'est très bien.
08:40C'est bien qu'une femme s'exprime comme ça, justement.
08:43Ça, ça vous plaît ?
08:45Ça vous donne envie de divorcer ?
08:47Non, pas du tout, non.
08:49Bon, si je vous dis, Christine,
08:51tu les aimes mes fesses ?
08:53Ça vous fait penser à quoi ?
08:55À Brigitte.
08:56Eh oui, Brigitte Bartheau.
08:57Aujourd'hui, c'est plutôt tu les aimes mes varices
09:00et tu les aimes ma prothèse de hanche.
09:03Mais évidemment, elle est inoubliable.
09:05Elle a fêté ses 90 ans et dans C'est à vous,
09:08Yves Bigot racontait une femme traquée qu'elle a pu être
09:12et elle-même, il y avait un extrait où elle témoignait de la traque des journalistes.
09:17À l'époque où tous les paparazzis me couraient derrière,
09:20où je ne pouvais pas faire un pas,
09:22où ils allaient louer les chambres de bonne en face
09:25pour me photographier chez moi au moment de l'accouchement avec Nicolas, etc.
09:29Partout où j'allais, j'étais traquée.
09:32Elle a vécu traquée comme un animal.
09:34C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles
09:37elle se sent aussi solidaire avec les animaux
09:40et elle-même a été du gibier pendant des années.
09:43C'est incroyable.
09:45Elle a failli mourir écrasée par la foule à plusieurs reprises,
09:48une fois à Cannes en 1978 quand elle y est allée.
09:51Mais en Italie, dans plusieurs festivals,
09:54elle a failli perdre la vie simplement
09:56parce que les gens la poussaient tellement
09:59et la coinçaient contre un mur qu'elle étouffait.
10:01On n'aura plus de Brigitte Bardot
10:03si on continue à vous écouter sur la femme
10:06et l'emplacement de la femme.
10:08C'est juste être un objet du désir des hommes.
10:10C'est plus possible.
10:12Ah non.
10:14Donc Brigitte Bardot ne peut plus exister.
10:16Euh...
10:18Bah... Je ne sais pas.
10:20C'est vrai.
10:22Après, ce n'est pas la question du désir des hommes.
10:25Je pense que c'est la façon dont les hommes
10:28expriment peut-être leur désir vis-à-vis d'une femme
10:30qui est parfois problématique. C'est différent.
10:32On peut continuer, j'imagine Alex,
10:35à travers ces réflexions autour des rapports homme-femme,
10:38que ce n'est pas parce qu'une femme est désirable
10:40qu'elle doit forcément recevoir un torrent de remarques.
10:43Non, mais bien sûr.
10:45Et il y a des hommes qui le font tout à fait.
10:47Oui, mais ça, après, c'est une mentalité, malheureusement,
10:49que vous ne pouvez pas changer chez les hommes.
10:51On en parlera de ce qu'on a montré dans le film par rapport à ça.
10:53Mais heureusement qu'une femme, aujourd'hui,
10:55peut rester désirable.
10:56Heureusement qu'on pourra encore avoir des Brigitte Bardot.
10:58Mais par contre, peut-être que la société
11:00doit se comporter différemment avec elle.
11:02Je vous dis ça.
11:03En même temps, c'est aussi ce que cherchent les stars.
11:05Quand les stars, elles sont des stars.
11:06Ken Mbappé, il cherche...
11:07Alors, ce n'est pas la même chose.
11:08Non, ce n'est pas...
11:09Non, mais ce que je veux dire, c'est qu'il cherche aussi
11:11à être adulé, à être aimé, à être admiré.
11:13Et donc, à signer des autographes.
11:15Et forcément, c'est aussi le jeu.
11:16Léon Marchand, cet été, on l'a vu,
11:18il a été adulé, adoré, aimé,
11:19parce qu'il était exceptionnel, Brigitte Bardot, à son époque.
11:21C'était pareil.
11:22Aujourd'hui, quand vous êtes une femme,
11:24une femme célèbre,
11:26peut-être que la société se comporte différemment
11:28avec vous, et tant mieux.
11:30Oui, vous avez vu cette séquence avec Léon Marchand
11:32où il se fait passer de l'huile
11:34par...
11:36Moi, je l'ai vu faire un demi-scube en un espace
11:38de 15 secondes en répondant à une interview.
11:40J'ai trouvé ça dingue.
11:41Oui, oui, tout à fait.
11:42C'était sur Canal+, sur Déclic.
11:44Je ne pouvais pas lui passer parce que c'était visuel, Christine.
11:46Oui, mais ça s'entend.
11:48On entend la séquence si vous voulez.
11:50Elle était...
11:51Ah oui, il y a encore un petit bout.
11:52Mais oui, je suis toujours en musique, en fait.
11:54Oui, mais c'est vrai, j'avais oublié.
11:55Mais vous pouvez déposer.
11:56Oui, vous êtes Valérie Expert.
11:58Vous pouvez dépasser jusqu'à 25.
11:59J'ai tous les droits, moi.
12:00Elle était une star en Angleterre.
12:02Je t'embrasse, Valérie.
12:04Dame Maggie Smith, une actrice légendaire
12:06qu'on a pu voir dans la série
12:08d'Anthony Abbé ou la mère supérieure
12:10dans Sister Act.
12:11Et bien sûr, la professeure
12:13Meg McGonagall.
12:14Dame Maggie Smith est donc...
12:16est oscarisée à deux reprises.
12:17Elle nous a quittés à 89 ans.
12:19Et on écoute un peu la musique d'Harry Potter.
12:27Formidable comédienne, hein ?
12:29Oui.
12:30Maggie Smith.
12:31Un personnage incroyable.
12:33Absolument.
12:34Allez, ben justement, on va parler, pas des comédiennes,
12:36mais on va parler du rapport homme-femme.
12:38Tu seras un homme, mon fils.
12:39C'est un documentaire que vous avez réalisé.
12:41Cécile Cixous est produit par un certain Alex Zarmont
12:44qu'on connaît bien ici à Sud Radio.
12:46Ça sera diffusé le mercredi 16 octobre prochain
12:49sur TV3.
12:50C'est un documentaire que vous avez réalisé.
12:52Cécile Cixous est produite par un certain Alex Zarmont
12:55qui sera diffusé le 13 octobre prochain sur TV3
12:57à 21h10.
12:58Et on en parle dans un instant.
12:59Et ça sera sur M6+.
13:00Et M6+.
13:01Allez, à tout de suite.
13:14L'invité du jour, c'est Cécile Cixous,
13:16réalisatrice avec le producteur et journaliste
13:18que l'on connaît bien à Sud Radio, Alex Zarmont,
13:20pour ce film documentaire
13:22« Tu seras un homme, mon fils »
13:23que vous signez, Cécile,
13:25et qui sera diffusé le mercredi 16 octobre prochain
13:27sur TVA à 21h10,
13:29mais également sur M6+.
13:31Alors, vous interrogez finalement l'agente masculine
13:33sur ce que c'est qu'un ce rapport homme-femme.
13:36On entend plus d'hommes que de femmes
13:38dans ce documentaire et différents profils.
13:40Vous avez choisi en fait trois personnages,
13:43dont l'un qui est assez étonnant,
13:45ce jeune homme de 26 ans aujourd'hui
13:47qui est père de famille et qui a tout quitté
13:49pour être père au foyer.
13:51En accord total avec ce qu'il a envie de faire dans sa vie.
13:53Et à l'opposé, il y a d'autres personnages
13:56qui sont, eux, en train justement
13:58d'assouvir la masculinité de leurs propres enfants.
14:02Donc on voit vraiment cette espèce d'antagonisme
14:04qu'il y a dans la société entre la façon et...
14:07C'était ça que vous vouliez montrer ?
14:09Cette interrogation aujourd'hui
14:11avec des gens qui se disent
14:13« oui, il faut un peu rétablir l'équilibre »
14:15et de l'autre côté, il y en a qui disent
14:17« on est en train de perdre ce que c'est que le statut de l'homme ».
14:20J'avais surtout envie d'aller voir des hommes
14:22qui se sont interrogés sur leur masculinité
14:24par leur parcours, en fait.
14:26Et effectivement, il y a donc Samuel
14:28qui est devenu père au foyer
14:32alors qu'il était étudiant en médecine, etc.
14:34Donc il a fait un vrai choix, en fait,
14:36d'arrêter ses études de médecine.
14:39Enfin, il dit quand même dans le documentaire
14:41que ça l'embête les étudiants,
14:43que c'était pas son truc.
14:44Oui.
14:45C'est ce genre...
14:46« Oh bah si, je peux rester au foyer
14:48et coltiner des études encore pendant 3-4 ans ».
14:50C'est pas exactement ça, quand même.
14:52Il a eu un bouleversement
14:54quand il a eu son fils, quand même.
14:56Il s'est dit « pourquoi pas prendre ma part, etc. »
15:00C'est vrai que c'est une démarche
15:02qui est un peu à contre-courant
15:04de ce qui est aujourd'hui.
15:06Ça se vit de plus en plus, mais...
15:08En sachant que sa compagne raconte
15:10que pour la société,
15:12c'était quelque chose de...
15:14Pour les autres, c'était presque dégradant
15:16de faire ce choix.
15:17Ça, c'est peut-être le regard,
15:19effectivement, de la société
15:21sur des hommes qui font le choix
15:23peut-être de rôles féminins
15:25que la société attribue
15:27aujourd'hui à des femmes.
15:29Ce regard, en fait,
15:31c'est ce qu'elle décrit.
15:33C'est effectivement...
15:35Parce que de tout abandonner
15:37pour son enfant et ne s'occuper que de lui,
15:39c'est une femme qui le fait,
15:41tout le monde trouve ça absolument normal.
15:43Quand c'est un homme qui le fait,
15:45on trouve que c'est surprenant.
15:47Est-ce que vous, vous pensez
15:49que l'instinct maternel n'existe pas ?
15:51Comme l'instinct paternel.
15:53Il y a des femmes qui n'ont pas d'instinct maternel, mon cher Gilles.
15:55C'est vrai qu'à la naissance des enfants,
15:57on se retrouve avec un enfant...
15:59Est-ce que vous, vous avez eu un instinct maternel ?
16:01Est-ce qu'il y a une façon
16:03dont vous avez eu
16:05vos deux enfants ?
16:07Pourquoi je parle de vos deux enfants ?
16:09Vous les impliquez dans le documentaire,
16:11sinon je ne me permettrais pas.
16:13C'est votre instinct maternel,
16:15c'est-à-dire protecteur de vos enfants,
16:17plus que votre mari ?
16:19Non, pas forcément plus que mon mari.
16:21Je pense qu'il a été très présent
16:23dès le départ, peut-être plus que moi.
16:25C'est-à-dire qu'il s'est beaucoup investi,
16:27peut-être plus que moi.
16:29En tout cas, pour le premier,
16:31j'ai eu peut-être un petit baby blues.
16:33Effectivement,
16:35lui s'est tout de suite investi.
16:37J'ai envie de dire, dans l'allaitement,
16:39il s'est investi.
16:41C'est vrai que nous,
16:43c'était assez équilibré.
16:47Également, dans le documentaire,
16:49il y a une autre partie
16:51qui est assez étonnante.
16:53C'est ce coach pour remettre
16:55des hommes dans le droit chemin.
16:57Moi, ça m'a énormément choqué.
16:59Vous allez croire que je suis un mal alpha.
17:01Je ne savais pas qu'il existait
17:03des camps d'hommes.
17:05Je ne savais pas qu'il existait
17:07des camps d'hommes.
17:09Des coachs d'hommes dans des camps
17:11de transformation.
17:13Avec un passage du rite
17:15en disant
17:17« tu seras un homme, mon fils ».
17:19D'où le titre du documentaire.
17:21Mais là, on frôle le ridicule.
17:23C'est vous qui le dites.
17:25Ce qui est intéressant dans ce documentaire,
17:27c'est qu'on ne se permet pas de juger.
17:29Chacun fait comme il l'entend.
17:31On a bien évidemment un avis sur
17:33les situations auxquelles on assiste.
17:35Si ça permet à des hommes, à des familles,
17:37à des papas avec leurs enfants,
17:39avec leurs fils en l'occurrence,
17:41de pouvoir se parler, échanger, pourquoi pas ?
17:43Moi, j'ai mon avis sur la question.
17:45Est-ce qu'il intéresse vraiment les gens ?
17:47Moi, je ne sais pas ma façon de voir les choses.
17:49Maintenant, je trouve ça intéressant
17:51de le montrer parce que ces stages
17:53y sont suivis, qu'on a eu la chance
17:55de pouvoir y entrer.
17:57C'est exceptionnel et bravo à Cecile
17:59d'avoir réussi à obtenir cette autorisation.
18:01Je pense que c'est important de montrer ça.
18:03C'est important de montrer ces camps, comme vous le dites,
18:05qui se passent en pleine nuit, où ils se frappent les uns sur les autres
18:07entre père et fils, parce que ça les fait,
18:09à leur sens, progresser et évoluer.
18:11Mais c'est aussi important de montrer
18:13que pour un David au milieu
18:15qui, on pourrait penser,
18:17est peut-être le plus équilibré des trois profils,
18:19en tout cas dans la majorité de la société française,
18:21c'est aussi intéressant de voir
18:23que pour lui, être un homme, c'est de préparer
18:25un Iron Man et d'y arriver,
18:27de montrer qu'il a les capacités de le faire,
18:29sur ses relations avec les femmes.
18:31C'est aussi ça qu'il montrait
18:33à travers ce documentaire.
18:35C'est parce que chez Outsider, quand on a travaillé
18:37avec Mathieu Maraisaveli et Amaury
18:39et Cécile sur ce documentaire,
18:41on s'est toujours remis en question,
18:43on s'est toujours remis nous-mêmes en question,
18:45en se disant, est-ce que je serais plus comme ce profil-là,
18:47ce profil-là ou ce profil-là, ou comme la famille de Cécile ?
18:49C'est ça qui est réussi dans le documentaire.
18:51C'est qu'on peut s'y retrouver.
18:53Cécile, il s'adresse aux hommes ce documentaire ou aux femmes ?
18:55Parce que moi aussi, je me suis interrogée
18:57en voyant
18:59ces différents profils d'hommes,
19:01sur quelle direction
19:03la société prend-elle aujourd'hui
19:05dans cette relation entre femmes.
19:07Je pense qu'il s'adresse déjà aux mamans,
19:09c'est-à-dire comment
19:11aujourd'hui on fait de nos enfants,
19:13de nos garçons, des hommes qui connaissent
19:15les limites
19:17du consentement,
19:19j'ai envie de dire, de ces choses-là.
19:21Comment est-ce qu'on apprend à nos enfants
19:23à s'arrêter
19:25quand il faut, etc.
19:27Et à ne pas être,
19:29j'ai envie de dire, des violeurs.
19:31Dans la toute-puissance.
19:33Voilà.
19:35Je vais prendre un exemple, mais le procès Mazan,
19:37en fait, on a des hommes
19:39lambda, j'ai envie de dire, qui sont dans ce procès,
19:41etc.
19:43C'est des hommes qui n'ont pas mis de limites
19:45à un moment.
19:47On a mis tout à révéler tout ça.
19:49C'est le fait que les hommes
19:51ont du mal à mettre des limites
19:53dans leur relation sexuelle,
19:55etc. Et à ne pas voir
19:57si en face d'eux, il y a quelqu'un qui est consentant ou pas.
19:59Des hommes tous violeurs ?
20:01Non, c'est pas ce que j'ai dit.
20:03C'est ce que j'étais en train de dire.
20:05On parlait du procès Mazan.
20:07Oui, mais le procès Mazan, ils ont tous des profils
20:09aussi, des destins de vie.
20:11Sur les 50 accusés ?
20:13Non, non, il y a des profils
20:15assez normaux.
20:17Il y a de tout.
20:19En fait, il y a plus de
20:21probabilités aujourd'hui que nos enfants
20:23soient violeurs
20:25ou
20:27qu'ils aient un accident de voiture.
20:29C'est ce que
20:31je dis dans le documentaire.
20:33Ce que dit Samuel à un moment dans le documentaire,
20:35c'est que ma plus grande peur, c'est que mon fils
20:37devienne un
20:39violeur ou un abuseur parce qu'il y a
20:41plus de probabilités aujourd'hui
20:43qu'il devienne violeur
20:45plus qu'il ait un accident de voiture.
20:47Plus qu'il y a 20 ans ?
20:49Pourquoi aujourd'hui, il n'y en a plus ?
20:51En tout cas, c'est plus dénoncé, c'est certain.
20:53Oui, on en parle plus.
20:55On en parle plus parce qu'il y a aussi
20:57une libération de la parole qu'on le veuille ou non
20:59de la part des femmes parce qu'on vous parlait des garçons
21:01mais on pourrait faire après l'autre
21:03biais, la suite finalement,
21:05le regard de ce documentaire
21:07à travers les yeux des jeunes filles ou des femmes,
21:09des mères de famille, même des grand-mères.
21:11Moi, je sais que ça fait partie des discussions
21:13autour de
21:15quel rapport homme-femme on veut.
21:17Oui.
21:19C'est...
21:21Effectivement...
21:23Oui, on peut
21:25aussi voir ce
21:27biais-là.
21:29Moi, j'ai trouvé ça intéressant que vous vous posiez
21:31la question avec justement les témoignages
21:33de cette sociologue
21:35qui dit qu'il y a un retour aussi aujourd'hui
21:37assez puissant de personnalités,
21:39de gens dans la société qui aimeraient
21:41retrouver une place, on va dire,
21:43historique de l'homme.
21:45Surtout.
21:47En fait, les mouvements des femmes, c'est-à-dire
21:49l'émancipation des femmes, il y a eu un mouvement
21:51d'émancipation des femmes dans les années 70,
21:53il y a eu MeToo, et en fait tous ces mouvements
21:55des femmes font bouger les hommes.
21:57C'est-à-dire que les hommes
21:59ont des
22:01résistances, etc. Et c'est pour ça qu'il y a
22:03des mouvements masculinistes,
22:05c'est pour ça que tous ces mouvements
22:07de résistance masculin sont liés
22:09aux révolutions féminines.
22:11Et ceux qui disent,
22:13par exemple, qu'on ne peut plus rien dire à une femme,
22:15lui faire un compliment, etc., vous leur répondez quoi ?
22:19C'est vrai que,
22:21en fait, aujourd'hui, moi ça me choque quand,
22:23dans la rue, il y a quelqu'un
22:25qui m'alpague, il me fait ouah !
22:27C'est pas la même chose !
22:29Si quelqu'un vous dit
22:31au cours du dîner, vous êtes vraiment
22:33jolie ou vous avez beaucoup de charme,
22:35c'est différent entre quelqu'un qui vous siffle
22:37dans la rue, je suis d'accord avec vous.
22:39C'est pas la même chose, quelqu'un qui vous fait
22:41un compliment.
22:43Après, ça dépend du contexte.
22:45Si quelqu'un rentre avec vous dans l'ascenseur
22:47et dit, vous sentez bon,
22:49vous le sentez comme une agression ?
22:51Aujourd'hui, je pense que
22:53ça me monte au cerveau.
22:55Je me dis, c'est bizarre.
22:57Si je ne le connais pas...
22:59Ah, vous vous sentez bon ?
23:01Tant mieux, il faut recommencer.
23:05Je pense qu'il y a dix ans,
23:07je n'aurais pas réagi pareil.
23:09Là, c'est peut-être d'une extrême à une autre.
23:11Absolument, dans les rapports aussi.
23:13C'est-à-dire qu'on est passé de
23:15on ne se révoltait pas,
23:17maintenant, on dit non, ça,
23:19tu ne dis pas.
23:21Comment on fait, nous, qui sommes des hommes ?
23:23On se pose des questions.
23:25Moi, c'est le cas.
23:27Vous vous retenez un peu ?
23:29On se retient.
23:31Moi, je n'ai pas le sentiment...
23:33C'est sympa d'avoir un compliment dans la vie.
23:35En plus, moi, je n'ai pas le sentiment
23:37d'avoir un compliment à une femme,
23:39d'être déplacé, parce que je sais où sont les limites.
23:41Ce que tu disais, Cécile, il y a quelques secondes.
23:43Il y a des limites à ne pas dépasser
23:45et à franchir.
23:47C'est encore une fois pour ça que je trouve
23:49que le propos est intéressant dans ce documentaire.
23:51C'est que c'est des questions qu'on se pose,
23:53mais qu'on se pose très rapidement,
23:55sans jamais avoir ou apporter des réponses concrètes.
23:57Je vais vous dire, je ne sais pas, des interviews politiques,
23:59vous le savez à côté, je me rappelle avoir eu une discussion
24:01avec Sandrine Rousseau sur le fait
24:03qu'aujourd'hui, élever des petits garçons,
24:05c'est très compliqué.
24:07C'est très compliqué dans mon entourage, quand j'en parle,
24:09quand on en a parlé ensemble lors de la préparation de ce documentaire,
24:11c'est très compliqué d'élever des petits garçons en 2024
24:13parce que justement, il y a une responsabilité
24:15si vous voulez une société plus égalitaire,
24:17ce que je souhaite, si vous voulez une société plus égalitaire,
24:19il faut pouvoir mettre des limites
24:21sans pour autant
24:23aller contre nature,
24:25en quelque sorte.
24:27C'est aussi ça qui est intéressant à interroger dans ce travail.
24:29Donc vous ne voudriez pas que votre fils soit
24:31un dragueur, même si ça lui plaît de draguer ?
24:33En fait, il fera ce qu'il veut,
24:35mais je veux juste qu'il connaisse
24:37les limites de la personne
24:39qui est en face de lui.
24:41Et qu'il le sente, qu'il le sache,
24:43qu'il demande.
24:45Mais qu'il boive de la bière, qu'il s'amuse avec ses potes,
24:47qu'il fasse du rugby. Non mais c'est vrai !
24:49Oui, mais il n'y a pas de problème.
24:51Qu'il soit comme ça.
24:53Qu'il mate des nanas avec ses potes.
24:55Il n'y a pas de problème, mais après,
24:57qu'il note.
24:59Ah oui, il peut mater, il n'y a pas de problème.
25:01Ça me matait aussi, rassurez-vous.
25:03Bien sûr, vous croyez quoi ?
25:05Vous matez rugbyman à Toulouse ?
25:07Bien sûr qu'on mate les rugbyman !
25:09Evidemment !
25:11Allez, on plaisante,
25:13mais on va se retrouver dans un instant toujours
25:15avec Cécile Cixous et Lex Darmon pour ce documentaire.
25:17Alors regardez-le, parce qu'après,
25:19ça va engendrer des débats lors des discussions familiales.
25:21Tu seras un homme, mon fils
25:23est diffusé sur T20 le mercredi
25:2516 octobre. A tout de suite.
25:31Christine Bouillot, Gilles Gansman,
25:33Sud Radio,
25:35Le Supplément Média.
25:37Allez, c'est passionnant. Tu seras un homme, mon fils
25:39c'est un documentaire signé Cécile Cixous
25:41produit par Alex Darmon
25:43qui sera diffusé sur TVA
25:45mercredi 16 octobre prochain
25:47et visible également sur M6+.
25:49On peut citer les associés
25:51d'Alex
25:53qui ont collaboré et produit
25:55ce documentaire. Avec qui on travaille au quotidien.
25:57Mathieu Marès Savelli qui a fondé
25:59Outsider et Amaury Hendrix
26:01qui nous accompagne au quotidien.
26:03Une excellente société de production.
26:05En tout cas, une très belle association.
26:07Que des hommes.
26:09Oui, mais on en a plein.
26:13C'est un film où on ne parle pas
26:15de parité. C'est pas cette question-là
26:17qu'on évoque. C'est le rôle que chacun
26:19peut prendre dans la société.
26:21Et je voulais revenir là-dessus, c'est qu'on ne parle pas que des relations
26:23hommes-femmes sur le plan
26:25des sentiments
26:27ou en tous les cas amoureux.
26:29Vous mettez aussi et vous interrogez
26:31la place des garçons
26:33sur les tâches
26:35du quotidien.
26:37Je range la vaisselle.
26:39Dans le doc, d'ailleurs, je vais voir mes copines
26:41et on a cette discussion
26:43de comment on fait avec nos enfants
26:45et il y en a une qui dit
26:47moi, je leur répète
26:49je ne suis pas ta bonniche.
26:51Tu vas débarrasser de la vaisselle.
26:53Mec, il faut que tu saches comment on fasse
26:55une machine à laver.
26:57C'est vrai qu'en tant que parents
26:59parce que je pense que c'est
27:01un truc de couple
27:03il faut qu'on
27:05dise à nos garçons que
27:07c'est un partage aujourd'hui, qu'on doit se
27:09déconstruire. C'est pas que aux femmes
27:11d'avoir la charge mentale
27:13de faire les tâches ménagères, etc.
27:15La charge mentale d'allumer un lave-vaisselle
27:17et mettre...
27:19Télé-papiers,
27:21les dossiers scolaires...
27:23J'ai joué l'avocate,
27:25j'ai bien compris,
27:27mais c'est pas juste d'appuyer sur le lave-vaisselle,
27:29la charge mentale, c'est aussi de se dire
27:31qu'il faut le faire, qu'il faut débarrasser,
27:33prévoir les repas...
27:35Quand j'avais 6 ans, on me disait
27:37être ta mère à débarrasser,
27:39être ta mère à la cuisine...
27:41Oui, parce que ça devient un automatisme
27:43en fait.
27:45Ça se perd en cours de route,
27:47c'est pour ça qu'on ne comprend pas. Non, je plaisante.
27:49Mais c'est un vrai sujet, la charge mentale,
27:51la répartition des tâches ménagères,
27:53ça c'est les statistiques de l'INSEE qui le disent très clairement,
27:55c'est que ça repose encore beaucoup
27:57sur la jante féminine.
27:59Ça progresse, mais un peu lentement.
28:01Et donc vous seriez plus amoureux
28:03de lui s'il ne passait pas l'aspirateur ?
28:05Non, ça n'a rien à voir, c'est simplement
28:07qu'il y ait un partage des tâches entre les deux.
28:09Moi je réponds sérieusement...
28:11Gilles se moquerait très d'enfant.
28:13Non, je suis très...
28:15Je joue...
28:17Il fait de la couture, votre mari.
28:19Alors ça, c'était une autre...
28:21Là, pour le coup, je redeviens sérieux et moins vocabulable
28:23et sarcastique.
28:25Ce qui est intéressant dans ce documentaire,
28:27c'est qu'il l'ait fait à l'américaine.
28:29C'est-à-dire que c'est très rare que la journaliste
28:31s'implique. Il y avait Canal+, qui avait fait ça,
28:33qui avait suivi quelqu'un qui avait décidé
28:35de se désintoxiquer
28:37de son portable et de tout ce qu'il avait.
28:39Il y avait eu un autre documentaire,
28:41spécial France,
28:43où il voulait acheter que des produits français.
28:45Donc il avait viré sa machine à laver,
28:47tout ce qu'il avait de français,
28:49chez lui. Et là aussi, vous vous impliquez.
28:51Comment, quand on est journaliste, on dit
28:53« je vais mettre en scène mes enfants, mon mari, mes copines » ?
28:55C'est vraiment très rare en France
28:57pour revenir
28:59sur le poste des médias.
29:01Autant le faire à fond.
29:03Si je m'implique,
29:07quelque part,
29:09je suis aussi représentative
29:11de famille.
29:13Et je pense
29:15qu'en se montrant,
29:17quelque part,
29:19et en le faisant à fond...
29:21C'est assez
29:23impliquant. Comment vous avez dit ça
29:25à vos maris, à vos enfants ?
29:27Je vais raconter notre vie de famille.
29:31Mon mari, il était
29:33OK. Il n'avait pas le choix.
29:37Non, mais en fait...
29:39Il fait quoi dans la vie, votre mari ?
29:41Il est enseignant.
29:43Il y a une séquence assez étonnante.
29:45On voit votre mari faire de la couture.
29:47Est-ce que vous imaginez
29:49qu'après la diffusion,
29:51mercredi, dans 15 jours,
29:53à l'école, on ne va pas le charrier ?
29:55Ses élèves ?
29:57Peut-être, mais en fait, il assume complètement.
29:59Effectivement, le fait qu'il fasse de la couture,
30:01déjà, dans notre groupe d'amis,
30:03il se fait chambrer.
30:05« Tu fais de la couture, etc. »
30:07Et lui, s'il est là, pour moi,
30:09c'est comme du bricolage.
30:11Il fait aussi beaucoup de bricolage.
30:13Il dit que la couture, c'est comme du bricolage.
30:15Il aime bien ça.
30:17Et pendant qu'il fait de la couture,
30:19vous, est-ce que vous
30:21mettez des tableaux ?
30:23Non.
30:25Vous voyez.
30:27Si, je fais du bricolage, mais avec lui.
30:29C'est lui qui est très technique, etc.
30:31Pour lui, c'est un truc technique.
30:33La couture, c'est un truc technique.
30:35Ça ne vous a pas gêné d'impliquer tout le monde
30:37Dans l'histoire, qu'est-ce qu'elles vous ont dit de vos copines ?
30:41Mes copines, elles étaient OK aussi.
30:45En fait, c'est une thématique qui les intéressait vachement.
30:47C'est vrai qu'elles se posent
30:49ces questions.
30:51On en a parlé avant.
30:53C'est des questions qu'elles se posent.
30:55C'était un peu évident pour elles aussi.
30:57Est-ce que la question, derrière ce film,
30:59qui pose, c'est celui du droit des femmes,
31:01mais aussi du droit des hommes.
31:03Est-ce que vous avez l'impression,
31:05avec l'époque politique dans laquelle
31:07on vient d'entrer,
31:09on voit pondre
31:11quelques tensions.
31:13Est-ce que ce droit des femmes
31:15peut être mis en question ?
31:17C'est ce que disait Simone de Beauvoir.
31:23On a vu que dans le nouveau gouvernement,
31:25il n'y avait pas de ministère
31:27homme-femme et qu'il a été rajouté
31:29en même temps que les handicapés.
31:31Je crois qu'il n'est pas paritaire.
31:33C'est le même ministère que les handicapés,
31:35le rapport homme-femme.
31:37Même au-delà du gouvernement.
31:39J'ai le sentiment, effectivement,
31:41que vous pouvez avoir
31:43un doute sur le droit des femmes
31:45aujourd'hui, en tout cas
31:47sur la poursuite de son développement.
31:49Je vous dis ça et en même temps,
31:51on a quand même constitutionnalisé l'IVG
31:53au mois de janvier dernier,
31:55ce qui était hyper important.
31:57Le droit des femmes n'est pas si inquiétant
31:59que ça en France, je pense, à mon sens.
32:01Mais il ne faut jamais dire jamais.
32:03Il est plutôt inquiétant chez nos voisins
32:05ou dans d'autres pays dans le monde.
32:07Malheureusement, j'ai souvent le sentiment
32:09que la France est en retard pour tout
32:11et donc elle peut être en retard aussi
32:13pour ce recul du droit des femmes.
32:15En Italie, en Hongrie,
32:17c'est nos frontières.
32:19Vous voyez que le droit des femmes,
32:21concrètement, il recule.
32:23Donc oui, il faut toujours se battre.
32:25De toute façon, un droit n'est jamais acquis,
32:27quoi qu'il arrive, et encore moins pour les femmes.
32:29C'est intéressant aussi, vous l'avez dit,
32:31de parler de ce regard, du regard des femmes.
32:33Est-ce que c'est un regard de femmes
32:35que tu apportes dans ce film sur les hommes ?
32:37Et en plus, il faut quand même le dire,
32:39Teva nous a laissé une liberté assez globale
32:41pour pouvoir faire ce film.
32:43C'est assez remarquable pour une chaîne.
32:45C'est-à-dire qu'on a eu le droit vraiment
32:47de raconter ce qu'on voulait raconter.
32:49Tu as eu le droit de dire ce que tu voulais dire.
32:51Et ça, c'est important, parce que ça vient vraiment
32:53du cœur, et on le voit avec tes enfants
32:55qui aussi se livrent
32:57toutes ces paroles, comme vous l'avez dit Gilles tout à l'heure.
32:59Ce n'était pas obligatoire, et ce n'est pas habituel
33:01de voir ça dans un documentaire.
33:03Ça part vraiment du terrain.
33:05Vous êtes chaque vendredi avec Patrick Roger
33:07face à Éric Tenier.
33:09Pourquoi le débat en radio
33:11est devenu aussi important ?
33:13Et qu'est-ce que vous retirez
33:15de ces premières semaines de face-à-face
33:17avec Éric Tenier ?
33:19Écoutez, d'abord, que du bon.
33:21Je trouve que c'est hyper intéressant et stimulant pour moi
33:23de venir vendredi matin, en fin de semaine,
33:25faire un bilan de la semaine.
33:27Pas de ma semaine, mais de la semaine en général.
33:29Et ce que j'en retiens, c'est qu'on n'est pas
33:31souvent d'accord avec Éric, mais en tout cas
33:33on s'écoute et on se tutoie, d'ailleurs.
33:35C'est quelque chose qui est assez différent
33:37de ce qu'on fait habituellement en radio,
33:39parce que les sujets sont
33:41généraux.
33:43Quelquefois, on est d'accord sur le fond, mais pas sur la forme.
33:45On n'est jamais rarement d'accord sur la forme.
33:47Et je trouve que c'est ça qui est pertinent dans cette émission,
33:49c'est de pouvoir dire, moi je parle pour moi,
33:51que je ne suis pas d'accord avec lui
33:53parce que j'aurais fait autrement, parce que je voulais une certaine mesure.
33:55Et ce que j'en retiens,
33:57c'est aussi, il faut le dire,
33:59qu'il y a une certaine radicalisation dans la société
34:01et c'est un peu aussi l'objet
34:03de ce documentaire. Si vous n'écoutez pas cette radicalisation
34:05et que vous essayez pas de débattre avec elle,
34:07de toute façon, on va dans le mur.
34:09C'est aussi pour ça que j'ai accepté de le faire et que je trouve ça
34:11très pertinent et que je trouve qu'Éric est un excellent
34:13débatteur avec moi.
34:15Et ça, c'est le vendredi matin.
34:17C'est le vendredi chez Patrick Roger.
34:19Mais Alex, il va rester là, après.
34:21Parce qu'on va débattre aussi avec
34:23tous nos amis. En tous les cas,
34:25on vous recommande chaleureusement.
34:27Vous allez nous passer un petit coup d'aspirateur dans le studio ?
34:29Non, parce que vous êtes déconstruit.
34:31Non, j'ai dit que j'étais déconstruit.
34:33Je rigole.
34:35Je suis pas là pour ça.
34:37Tu seras un homme, mon fils.
34:39C'est signé Cécile. Merci beaucoup
34:41Cécile. Et la bise à Jacques et Joseph.
34:43Vos deux enfants.
34:45Vos deux petits garçons trop mignons.
34:47Et on les embrasse.
34:49Alex Darmon, journaliste
34:51et producteur chez Outsider qui produit
34:53ce documentaire qui sera diffusé le 16 octobre
34:55sur la chaîne TVA.
34:57Et dans un instant, on va tenter de se
34:59mettre d'accord. Merci Gilles, à demain.
35:01À demain.