Avec Thomas Ménagé, Député RN du Loiret
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NewsTranscription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04– Il est 8h moins 20, Jean-François Killy.
00:06Dans un instant, les auditeurs, 0826-300-300,
00:09tout à l'heure, juste avant le journal de 8h,
00:12mais tout de suite, Thomas Ménager qui est député RN du Loiret.
00:16Bonjour. – Bonjour.
00:17– Merci d'être avec nous ce matin. – Merci d'être ici.
00:19– Alors, je lis ce qu'a dit Michel Barnier hier
00:24à la tribune de l'Assemblée nationale.
00:26« Avançons pas à pas, trouvons des chemins communs,
00:30trouvons des compromis, prenons soin de la République,
00:34elle est fragile, dépassons nos divisions et nos querelles. »
00:38Vous êtes prêt ?
00:39– Dans tous les cas, oui, on l'a dit.
00:41C'est pour cette raison qu'on a eu une position responsable
00:43depuis le début, face à ce moment inédit
00:45où il y a trois blocs, il n'y a pas de majorité.
00:47Nous, on ne souhaite pas le chaos.
00:48Donc bien entendu, après, ça reste pour le moment des intentions.
00:52Et attention, le compromis, ça veut dire le fait de travailler
00:55avec tout le monde, d'avancer ensemble,
00:56mais ce n'est pas en même temps.
00:57Donc on va voir comment va se mettre en place
01:00cette nouvelle manière de travailler.
01:01– Mais un compromis, c'est quoi pour vous ?
01:02– C'est d'avancer avec l'ensemble des forces politiques.
01:04– Vous êtes prêt à vous compromettre ?
01:06– Non, c'est deux choses différentes.
01:09– Je joue avec la langue française, Thomas Mélenchon.
01:12– C'est deux choses différentes, oui,
01:13mais je sais qu'on met souvent les deux mots
01:15en perspective, en parallèle.
01:17Mais non, non, je pense qu'il faut qu'aujourd'hui,
01:19il n'y a pas de majorité.
01:20Nous, on a pris acte, contrairement au NFP.
01:22Donc il faut avancer, essayer de trouver une voie
01:25pour éviter le chaos.
01:26De toute façon, sinon, qu'est-ce qui va se passer ?
01:28Le gouvernement tombe, et c'est une situation d'instabilité
01:31qui va être néfaste pour les Français,
01:33néfaste notamment pour l'économie.
01:35J'étais cette semaine avec des chefs d'entreprise
01:36qui me disaient, attention, si tout tombe,
01:38c'est nos carnets de commandes.
01:39Et donc après, la censure, nous l'avons toujours,
01:42nous l'avons toujours, mais la censure,
01:43dans la Ve République, c'est un outil très puissant
01:46que vous prenez, que quand, en fait,
01:47de maintenir le gouvernement serait au final pire
01:50que de le censurer et d'aller vers l'instabilité.
01:52C'est comme ça qu'on voit les choses.
01:53Vous dites, aujourd'hui, nous n'utiliserons pas la censure.
01:57On l'utilisera peut-être, au moment du budget,
01:59au moment du passage.
02:00Le budget, c'est la semaine prochaine, pardon.
02:02Ça commence à discuter la semaine prochaine.
02:05Oui, mais après, on va voir comment se passera.
02:07Au moment du budget, c'est-à-dire qu'avant deux mois,
02:08vous utilisez la censure.
02:10Non, mais on verra comment ça se passe
02:11au moment du budget.
02:13Si le budget est à l'opposé,
02:14aujourd'hui, dans les tirs à part,
02:15les premières intentions du budget qu'on avait,
02:17il y a une augmentation du budget de l'UE,
02:20si ça va dans ce sens-là,
02:21c'est sûr qu'on va peut-être avoir des petits problèmes,
02:23des petites frictions.
02:24C'est-à-dire que s'il y a une augmentation du budget
02:25consacré à l'UE, là, vous votez la censure.
02:28Ça peut être un des éléments.
02:29On ne peut pas dire que c'est sur ce point-là précis.
02:31C'est un ensemble, la politique.
02:34Si les politiques publiques vont dans le mauvais sens,
02:36bien sûr.
02:36S'il y a un cas, dès lors qu'on n'a pas la majorité...
02:38Il y a 3 200 milliards, le budget de l'UE.
02:41Je ne sais pas, c'est 10 milliards.
02:43Je ne sais pas, une trentaine de milliards.
02:45Ça dépend de ce qui se ramène.
02:48Non, non, on est contributeur net.
02:50Non, non, non, Jean-Jacques Bourdin.
02:52On est contributeur net.
02:549, 10 milliards chaque année.
02:56Mais non, ce n'est pas dérisoire.
02:58Quand on montre des élections européennes,
03:00il y a un message très clair, c'est stop, le fédéralise, stop,
03:02l'avancée vers cette union européenne
03:04qui nous impose un certain nombre d'éléments.
03:06C'est aussi ça qu'on pourrait avoir des problèmes avec M. Barnier.
03:08C'est qu'il dit que le pacte des migrations,
03:10c'est une bonne chose au niveau européen.
03:12C'est ce qui nous impose d'accueillir des migrants.
03:14C'est ce qui nous impose de payer 20 000 euros
03:16pour les migrants sur notre sol.
03:18Ça, ça pourrait être un élément.
03:20Mais aujourd'hui, au moment des élections européennes,
03:22Jordan Bardel a été très largement en tête.
03:24Les fédéralistes ont été totalement balayés.
03:26Il faut aussi qu'ils l'entendent.
03:28Thomas Ménager, est-ce qu'il vous a un peu coupé l'herbe
03:30sous le pied, à vous et à l'opposition de gauche, hier ?
03:32Je ne sais pas.
03:34Avec ce ton très particulier
03:36qui est le sien,
03:38avec cet humour corrosif,
03:40cassant, oui.
03:42Beaucoup d'humour, hier.
03:44Beaucoup d'humour.
03:46Cet appel pour les Français,
03:48pour la bonne marche du pays,
03:50cet appel au compromis,
03:52cet appel à travailler ensemble,
03:54il vous a demandé de travailler avec lui.
03:56Vous êtes prêts à travailler avec lui ?
03:58On est prêts à travailler,
04:00avec le gouvernement, c'est le rôle de l'opposition.
04:02L'opposition, je vous l'avais dit la dernière fois que j'étais venu,
04:04elle n'est pas là juste pour gueuler comme le fait le NFP
04:06et d'attendre le prochain coup en essayant de se faire élire.
04:08Elle est là pour obtenir des victoires pour les Français
04:10et d'essayer que la situation s'améliore.
04:12Et après sur le style,
04:14parce que souvent on nous fait commenter le style ces derniers jours,
04:16bien entendu, on préfère le style de Michel Barnier
04:18qui ne nous crache pas à la figure, qui est respectueux
04:20et qui veut avancer avec tous les groupes politiques,
04:22d'un Gabriel Attal qui faisait des envolées
04:24à la tribune pour nous cracher
04:26à la figure et ne régler aucun problème pour les Français.
04:28Donc, bosser avec lui, vous dites oui.
04:30Mais bosser avec tous les Français,
04:32avec tous les membres du gouvernement,
04:34avec...
04:36Oui ou non, est-ce que vous êtes prêts à travailler
04:38sur des textes communs ?
04:40Il vous a même dit, si vous faites des propositions de loi,
04:42je suis prêt à les reprendre.
04:44Eh bien, nous allons le voir.
04:46Parce que le 31 octobre, il y a la niche.
04:48La niche parlementaire.
04:50Il y aura peut-être un désaccord sur les retraites.
04:52Mais sur un certain nombre d'éléments...
04:54Sur les retraites, je voulais vous poser une question.
04:56Parce qu'hier, sur les retraites, il a été clair.
04:58Il a dit, moi je suis tout à fait d'accord
05:00pour qu'on rediscute, pour qu'on reprenne
05:02plusieurs points de la réforme des retraites.
05:04Ça vous va, ça, non ?
05:06Tout ce qui peut être
05:08comme une amélioration
05:10avec les partenaires sociaux sur la question de la pénibilité,
05:12sur la question des femmes qui ont pris
05:14beaucoup plus cher que les hommes...
05:16Mais est-ce que vous demandez toujours l'abrogation de la réforme des retraites ?
05:18Je porterai, en plus, pour le Rassemblement National,
05:20dans notre niche parlementaire, l'abrogation
05:22de cette réforme, qui est une réforme injuste.
05:24Après, si en parallèle, il y a un autre travail qui se fait
05:26qui permet d'avoir des améliorations,
05:28nous les soutiendrons. Nous allons pas être...
05:30Les Français peuvent pas comprendre.
05:32D'un côté, vous dites, nous allons porter
05:34l'abrogation de la réforme des retraites,
05:36et de l'autre, s'il y a des améliorations,
05:38ben, on est d'accord, on est prêts...
05:40Moi, je comprends pas.
05:42Moi, je me mets à la place des Français, je comprends pas.
05:44Ben non, c'est pas tout blanc ou tout noir.
05:46Il y a un chemin entre les deux.
05:48Nous, nous voulons l'abrogation.
05:50Si nous n'avons pas de majorité, si la gauche et sectaires
05:52ne votent pas l'abrogation pure et simple...
05:54C'est-à-dire que vous êtes prêts à faire tomber
05:56le gouvernement Barnier sur la réforme des retraites ?
05:58Non, ça sera pas un élément, je vous dis...
06:00Mais je ne dis pas non, puisque vous dites...
06:02Si la gauche vote avec nous, il y aura censure.
06:04Mais c'est deux choses différentes.
06:06L'abrogation de la réforme des retraites,
06:08nous n'avons aujourd'hui une majorité
06:10qui n'est pas celle de M. Barnier,
06:12mais une majorité qui va du NFP à nous,
06:14qui proposons l'abrogation.
06:16Une alliance, vous avez une majorité, oui.
06:18Mais c'est même pas que ça.
06:20Il y a un certain nombre de membres macronistes
06:22qui avaient dit que cette réforme était injuste.
06:24Il y avait un certain nombre de personnes de l'IOT.
06:26Je vous pose franchement la question.
06:28Vous n'êtes pas clair.
06:30Non, vous n'êtes pas clair.
06:32L'abrogation de la réforme des retraites,
06:34on est bien d'accord.
06:36Tout à fait.
06:38S'il y a des discussions comme le propose
06:40Michel Barnier, est-ce que
06:42vous voudrez toujours
06:44l'abrogation de la réforme des retraites ?
06:46Mais ça ne sera pas suffisant.
06:48Mais si ça permet à un certain nombre de personnes
06:50qui sont aujourd'hui dans des situations de pénibilité
06:52d'avoir des améliorations, d'avoir
06:54par exemple les quatre critères de pénibilité.
06:56Nous on veut totalement faire une réforme beaucoup plus large.
06:58Donc on n'abrogera pas la réforme des retraites ?
07:00Ça je n'en sais rien, ça dépendra du Parlement.
07:02C'est deux choses différentes.
07:04Jean-Jacques Bourdin, je pense que vous faites mine de ne pas comprendre.
07:06Il y a deux choses. Nous, nous voulons une abrogation
07:08de ces pires dispositions.
07:10Je cherche une clarification dans mon propos que je ne trouve pas.
07:12Pardon Thomas Ménager, c'est tout le problème.
07:14C'est très clair.
07:16Ce n'est pas parce que nous n'obtenons pas une abrogation
07:18que nous allons défendre, que si demain
07:20il y a des améliorations, notamment sur la pénibilité
07:22en gardant le système actuel,
07:24qu'on va s'y opposer.
07:26Si ça permet d'avoir des petits gains pour les Français, bien entendu,
07:28donc l'abrogation, ce n'est pas systématique,
07:30on est bien d'accord.
07:32Mais on n'a pas de majorité, nous ne sommes pas du NFP.
07:34Je pense que vous avez été un peu embrumé
07:36par le NFP,
07:38par le NFP
07:40qui considère qu'ils peuvent appliquer la totalité
07:42de leur programme sans majorité. Nous, même si nous le regrettons,
07:44nous n'avons pas de majorité.
07:46Nous n'avons pas de majorité au RN.
07:48Donc si M. Barnier ne veut pas la réforme des retraites,
07:50nous allons...
07:52Vous trouvez des alliances avec le NFP pour faire tomber le gouvernement ?
07:54Avec tous les députés.
07:56Tous les députés sont légitimes.
07:58Et quand on vote à l'Assemblée nationale,
08:00quand on vote à l'Assemblée nationale,
08:02on vote et chacun est responsable
08:04de ses votes devant ses électeurs.
08:06– Eh bien, nous verrons avec vous, puisque vous allez
08:08porter cette abrogation,
08:10je dis bien l'abrogation de la réforme des retraites...
08:12– Mais per disposition, il y a certains noms d'éléments
08:14qu'on pourra maintenir.
08:16– Puisque vous allez porter cette abrogation, assumez-le,
08:18puisque vous allez porter cette abrogation,
08:20eh bien nous aurons l'occasion de vous retrouver.
08:22Et je suis très heureux de vous avoir reçu.
08:24– Merci de votre invitation.
08:26– Merci beaucoup.