Michel Barnier présente son discours de politique générale aux sénateurs ce mercredi, après l'avoir prononcé devant l'Assemblée nationale hier. Parmi les grands dossiers du gouvernement figure l'objectif de ramener le déficit à 5% du PIB en 2025, en coupant dans les dépenses publiques et en demandant un "effort partagé" aux "très grandes entreprises qui réalisent des profits importants" et '"une contribution exceptionnelle aux Français les plus fortunés".
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00:00On a là un système politique dans lequel ce sont les perdants qui gouvernent.
00:03M. Barnier est membre d'un parti qui a fait 5% aux élections législatives,
00:06et le voilà Premier ministre de la République française.
00:09Dans quel régime les perdants gouvernent ?
00:11Comment ça s'appelle ?
00:11Est-ce que ça porte un nom un régime où les perdants gouvernent ?
00:13La Vème République.
00:14Ça s'appelle en tout cas pas la démocratie.
00:16Dans beaucoup de régimes parlementaires,
00:19ce n'est pas forcément celui qui a en tête les gouvernants.
00:21Regardez l'Espagne par exemple.
00:22En Autriche par exemple, c'est pas l'extrême droite qui sera au pouvoir.
00:25Dans tous les régimes parlementaires,
00:26dans tous les régimes réellement parlementaires,
00:29vous avez généralement deux possibilités.
00:31Soit il y a des gens qui créent une coalition,
00:33qui disent qu'ils ont fait une coalition.
00:35Je n'ai pas souvenir que les républicains et les macronistes
00:38étaient candidats ensemble aux élections.
00:39Enfin en tout cas, j'ai dû manquer une étape si jamais c'était le cas,
00:43mais je n'ai pas conscience.
00:45Il y a eu des accords dans certaines circonstances.
00:46On peut créer une coalition sans être candidat ensemble à une élection.
00:50Je ne crois pas qu'ils aient déposé un programme commun.
00:52Par contre, dans toutes les démocraties parlementaires,
00:54et en particulier en France depuis 1877 au moins,
00:57parce que la dernière fois que c'est déjà arrivé,
00:58il y avait un type qui s'appelait Mac Mahon
01:00qui avait décidé de mettre un Premier ministre
01:03qui était un Premier ministre monarchiste
01:04avec une majorité républicaine.
01:06Ça s'est assez mal passé.
01:07Et M. Gambetta avait dit à Mac Mahon de se démettre ou se démettre.
01:11Et finalement, c'est M. Mac Mahon qui était parti.
01:12La différence par rapport aux autres démocraties parlementaires,
01:16c'est qu'il n'y a pas de groupe qui n'a pas de majorité
01:18et qui est loin, aussi loin que vous ne l'avez été,
01:20qui dit que c'est notre programme,
01:22rien que notre programme et seulement notre programme.
01:24Je pense que c'est ce qui pose problème à M. Macron
01:28parce que nous voulions abroger la réforme des retraites,
01:30augmenter le SMIC.
01:31Vous y êtes tout seul alors que vous n'en avez pas les moyens.
01:33Je signale que l'augmentation du SMIC,
01:35ça augmente les recettes fiscales aussi
01:36et que c'est aussi un moyen.
01:37Là, c'est 2% au 1er novembre.
01:39Oui, d'accord, mais ce n'est pas suffisant.
01:402%, c'est des miettes.
01:42Ça fait 28 euros par mois
01:43et il y a besoin de beaucoup plus pour les gens qui sont au SMIC
01:45pour faire face à l'inflation
01:46et notamment à l'augmentation des factures d'électricité par exemple.
01:49Donc, sur ce sujet-là, la logique aurait été
01:52qu'il nomme la force politique arrivant.
01:54Ce n'est plus le cas.
01:55D'accord, mais si cette force politique n'était pas en capacité
01:58de passer une motion de torture,
01:59en fait, il aurait pu passer à autre chose.
02:01Vous allez donner l'artillerie lourde à l'Assemblée nationale.
02:03Comme il ne l'a pas fait,
02:04on va défendre nos propositions à l'Assemblée nationale.
02:06Tout à l'heure, simplement pour finir sur ça,
02:11il y avait quelque chose de très juste qui a été dit.
02:13L'Assemblée nationale débat.
02:15En réalité, il va y avoir des amendements
02:16et chacun va défendre ses amendements.
02:18Soit ces amendements sont adoptés
02:20et nous allons faire passer un certain nombre de propositions,
02:22soit ils ne le sont pas
02:23et c'est le budget lui-même qui ne sera pas adopté.