La politologue Céline Pina a réagi sur CNEWS au rassemblement anti-Israël organisé à Sciences Po Paris.
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00:00Oui, je pense que la sanction est adaptée.
00:02La sanction, elle est adaptée, pas forcément pour celui sur lequel elle s'abat.
00:06Il peut être tellement radicalisé ou tellement militant que pour faire changer quelqu'un
00:11qui a une foi profonde dans ce qu'il défend, c'est très très compliqué.
00:14Ce n'est pas à lui, en fait, que le message s'adresse, c'est à ceux qui regardent,
00:18c'est à ceux qui sont autour.
00:19C'est d'abord à ceux qui se taisent, qui se taisent parce qu'ils ont peur, qui se
00:23taisent parce qu'ils ne se sentent pas soutenus.
00:25Il faut leur rendre la possibilité de parler, de dire, de s'opposer, de dire, nous, pour
00:31nous, si on se pose, ça n'est pas ça.
00:32Mais surtout, on est dans un monde où on a encore des jeunes esprits en formation.
00:37Où sont les adultes ? Où est la direction ? Où sont les professeurs ? Parce que quand
00:43bien même, on dirait, la sanction n'est pas valable, mais est-ce que ces gamins ont
00:48en face d'eux quelqu'un de respecté, de respectable, qui vient et qui leur dit, vous
00:52ne braillez que des âneries ?
00:54Est-ce qu'en posant la question, vous ne donnez pas la réponse ?
00:56Un peu en creux.
00:59S'ils ne sont pas là, ou s'ils laissent faire, c'est qu'il y a une forme d'accord tacite.
01:02Il y a soit une forme d'accord tacite, soit une forme de peur, parce que, par exemple,
01:07chez nos politiques, il y a parfois la crainte, par exemple, en dénonçant l'islamisme, de
01:13mettre le feu au banlieue.
01:14Donc, vous avez des gens qui sous-pèsent.
01:16Mais si aujourd'hui, on n'est pas capable d'expliquer à ces jeunes que ce qu'ils font
01:21ne se fait pas, que c'est d'une violence incroyable, et si on n'est pas capable de
01:25les virer et de les renvoyer à leurs responsabilités, alors sincèrement, notre État est en pleine
01:32déliquescence.