Hausse d’impôts : « Je ne vois pas ce qu’il y a de scandaleux à faire participer les très riches à un effort supplémentaire », estime Antonin André

  • il y a 11 heures

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Il reçoit Antonin André, chef du service du JDD, Jean-Claude Dassier, journaliste et Olga Givernet, ministre déléguée chargée de l’Energie. Ensemble, ils reviennent sur les hausses d'impôts qui visent 65.000 foyers et si cela sera suffisant.
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00:00avec Antonin André, Jean-Claude Dacier, pour parler de ces hausses d'impôts, de ces 65 000 foyers
00:09qui ont été choisis pour payer une taxe supplémentaire encore plus grande
00:16que cette taxe qui a été instituée sous Nicolas Sarkozy en 2011 et qui était là également
00:22et dont on avait dit qu'elle serait temporaire.
00:26Nous sommes en 2024 et les très très hauts revenus en France, c'est-à-dire plus de 250, plus de 500 et plus d'un million par an
00:35continuent à payer, c'est-à-dire que plus de 250 000 vous payez 3% de plus que 45% la dernière tranche d'imposition, donc 48
00:42plus de 500 000 vous payez 4% de plus, donc vous êtes à 49%
00:47et ce qui change à plus d'un million de revenus, c'est que que vous soyez seul ou pas seul, vous payez de toute façon 4% de plus
00:54et c'est peut-être ça que Laurent Saint-Martin veut changer, c'est-à-dire que ces 3% deviendraient peut-être 4 ou 5 ou 6, on n'a pas encore le détail.
01:02Écoutez Laurent Saint-Martin, le ministre des Comptes publics et du budget, il était ce matin sur France 2.
01:07Aujourd'hui, nous considérons que pour quelques ménages, on parle de 0,3%.
01:13Prenez un ménage sans enfant qui touche à peu près des revenus de 500 000 euros par an.
01:20Je crois qu'après les années de protection de l'emploi, des revenus, de la croissance que nous avons eues ces dernières années,
01:26nous pouvons demander légitimement aux contribuables les plus fortunés de ce pays de participer,
01:31exceptionnellement, temporairement, à cet effort de redressement.
01:34Un an seulement ?
01:35Parce que, nous verrons ça dans le débat, mais il faut que ce soit temporaire.
01:38C'est le macroniste Laurent Saint-Martin qui parle et il a l'aval d'Emmanuel Macron qui, en Allemagne, a dit « ok, si c'est limité à un an ».
01:46Alexis Corbière, invité de France Info TV, en fin de matinée, voilà ce qu'il en pense.
01:52C'est la moins des choses que les plus riches soient sollicités.
01:54Il faut aller au-delà des 0,3%.
01:57Il faut bien évidemment avoir une révolution fiscale qui crée les conditions que 80 à 90% des ménages ne soient pas touchés.
02:03Nous, c'est ce qu'on propose.
02:04Mais après, les 10% au moins les plus riches doivent être davantage sollicités.
02:08Et puis, évidemment, tous les surprofits qui sont réalisés par des groupes qui reversent encore plus de dividendes à leurs actionnaires,
02:15tout ça doit être réorienté vers des dépenses publiques utiles.
02:18Parce que quel est le fond du problème ? Pourquoi le déficit a-t-il été creusé ?
02:22Là-dessus, il y a un débat de fond et un désaccord de fond.
02:25Il n'a pas été creusé parce qu'on a trop dépensé.
02:28Il a été creusé parce qu'il y a eu moins de recettes.
02:30Et dans ces conditions, Gérald Darmanin, ce ministre de l'Intérieur, ne votera pas le budget.
02:34Je ne voterai aucune augmentation d'impôt.
02:35Pour l'instant, le budget tel qu'il est annoncé me paraît inacceptable, en effet.
02:38Pourquoi ?
02:39Donc ça veut dire quoi ? Ça veut dire que vous êtes dans l'opposition ?
02:40Ça veut dire qu'on va avoir un débat parlementaire.
02:42Vous savez, le pouvoir est désormais au Parlement.
02:45Le gouvernement fait une proposition, c'est normal, et le Parlement va débattre.
02:48C'est pour ça qu'on a été élus.
02:49On aurait un retour en arrière vers François Hollande, là.
02:52Ça, c'est très inquiétant parce que ça va créer le chômage de demain.
02:55Jean-Claude Dassier, quel est votre point de vue ?
02:58Économiquement, ça peut se défendre.
03:01C'est vrai que taxer les riches ou les super-riches,
03:06demander une cotisation supplémentaire aux grandes entreprises
03:09n'est probablement pas ce dont nous avons immédiatement besoin.
03:12Mais, mais, mais, mais, là, je le crains,
03:15M. Darmanin ne fait pas d'économie, il fait de la politique.
03:20Il est en phase avec, semble-t-il, une majorité de Français
03:26qui ne souhaitent pas non plus voir les impôts augmenter,
03:31mais qui en revanche sont plutôt d'accord pour augmenter, encore une fois, ceux des super-riches.
03:36Je trouve franchement que M. Darmanin, col ouvert,
03:40il a oublié de mettre sa cravate encore aujourd'hui.
03:42Il n'y en a plus, il n'y en a plus.
03:44Je pense que M. Darmanin perd de vue ce qui me paraît devoir être l'essentiel,
03:52et c'est notre intérêt à tous, c'est l'intérêt général de ce pays.
03:55Il ne faut pas se raconter de krach en 15 jours ou 3 semaines,
03:58le budget de 2025 est infaisable,
04:01il va être fait comme ils le pourront en travaillant jour et nuit,
04:04les économies ne vont pas y suffire.
04:06Les économies, ça veut dire aussi l'abandon ou la modification profonde
04:11d'un certain nombre de grands services publics
04:13ou de périphéries qui gâchent un argent absolument incroyable.
04:18Il y a du boulot, et je pense que sur le budget de l'année prochaine,
04:22il ne suffira pas de faire des économies.
04:24Il y a combien ? Il y a 40 ou 45 milliards d'annoncés ?
04:28Il y a 60 milliards, 40 milliards d'économies, et 20 milliards d'euros.
04:34J'ai tendance à penser qu'il faut que le Premier ministre et son équipe réussissent son affaire,
04:41enfin réussissent, je pense que la situation est tellement grave,
04:44les français ont du mal à s'en rendre compte,
04:46ils ont beaucoup de mal à s'en rendre compte et à accepter l'idée,
04:48qu'éventuellement c'est la Grèce qui l'équipe.
04:51On leur dit, et on leur redit depuis un certain temps,
04:54il faut souhaiter quand même que M. Barnier puisse mettre en place
05:00un début du début du début d'une politique de redressement.
05:04Ça ne suffira pas à en donner tous d'accord.
05:06Oui, je pense que c'est inaudible l'argument de Gérald Darmanin,
05:09c'est-à-dire qu'effectivement, je ne vois pas ce qu'il y a de scandaleux
05:11à faire participer les très riches à un effort supplémentaire.
05:16Il ne faut quand même pas oublier que la baisse de la fiscalité
05:18et en tout cas les allègements d'impôts sous Emmanuel Macron sont quand même considérables,
05:21et on s'en félicite.
05:23Oui, il participe déjà, mais dans les moments de crise,
05:25c'est normal qu'on demande aux plus riches.
05:27Ensuite, si on veut parler des vraies questions qui fâchent,
05:29parce que si on veut vraiment remettre à plat la fiscalité,
05:33je pense qu'il y a des sujets qu'il faudrait mettre à plat.
05:35Par exemple, l'alignement de la CSG des retraités sur les travailleurs.
05:39Par exemple, arrêter d'indexer les pensions des retraités les plus aisées sur l'inflation.
05:44Parce que vous avez quand même des secteurs où certains retraités
05:47touchent davantage que les actifs.
05:49Donc en fait, il y a des sujets structurants dans la fiscalité
05:51auxquels il faudrait s'attaquer, parce que là,
05:53là vraiment, vous ferez des économies de long terme
05:55et vous rationaliserez un peu plus
05:57les efforts des uns et des autres.
05:59Là, on est dans l'urgence.
06:01Je ne vois pas comment le gouvernement peut faire autrement
06:03que de mettre à contribution les plus riches.
06:05En plus, ils ont l'air de dire que ce sera temporaire.
06:07C'est relativement à Delors.
06:09En 2011, ça devait être temporaire aussi.
06:11Je pense que Gérald Darmanin est relativement isolé dans son propre camp.
06:13Et il pourra ne pas voter le budget tout seul, mais il sera tout seul.
06:17Vous voulez dire que...
06:19Attal ne sera pas sur cette ligne-là.
06:21C'est très compliqué aujourd'hui,
06:23devant les classes populaires, devant les Français,
06:25de combattre une taxation des plus riches.
06:27Comment vous voulez justifier ?
06:29Quand vous entendez, cher ami, que les Français,
06:31majoritairement semble-t-il,
06:33sont pour la suppression de la réforme des retraites,
06:35là, je tombe de l'arbre.
06:37Bien évidemment qu'il faut la faire, la réforme des retraites.
06:39On peut l'améliorer.
06:41Mais le travail à 64 ans,
06:43c'est indispensable.
06:45Tous les syndicats sont contre.
06:47On est où ? Au Moyen-Âge ?
06:49On est à Moscou ?
06:51Mais c'est impensable
06:53que l'on puisse tenir un discours public
06:55en disant qu'il faut me ficher en l'air
06:57la réforme des retraites.
06:59Il faut travailler plus.
07:01Et c'est le seul moyen que nous avons de payer moins d'impôts.
07:03Attal ne dit pas ça.
07:05La CGT, oui. Et quelques autres.
07:07Au cœur de l'histoire, c'est tous les jours de 15h à 16h
07:09sur Europe 1 avec Stéphane Bern.
07:11Du lundi au vendredi,
07:13avec Madame Virginie Giraud.
07:15Le dimanche, ils vous font le récit d'événements,
07:17de lieux, de personnages qui ont façonné l'histoire.
07:19Et demain,
07:21vendredi, Stéphane Bern
07:23vous racontera l'histoire
07:25de l'université de la Sorbonne.
07:27Tous les épisodes
07:29d'Au cœur de l'histoire sont à retrouver
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